Olivier de Ladoucette : "La vieillesse est une formidable réserve de vie spirituelle" 

Standard

Vieillir, est-ce une simple question d’âge ?

Pendant longtemps, on s’est basé sur la date de naissance et l’âge du départ à la retraite pour déterminer les frontières de la vieillesse. Ces critères ne sont plus pertinents. Aujourd’hui, on peut très bien avoir un coeur d’athlète à 50 ans et devenir père à 60. Plus que l’âge administratif ou chronologique, c’est l’âge subjectif qui compte. On est vieux à partir du moment où on se résigne à l’être.

Le bonheur attend-il le nombre des années ?

D’après une étude anglo-saxonne publiée en novembre par la revue médicale The Lancet, notre bien-être au cours de la vie suit schématiquement une courbe en U : il est en chute libre à partir de 25 ans, grimpe à nouveau passé 40 ans pour atteindre son paroxysme autour de la soixantaine. En veillant à préserver sa santé le plus longtemps possible, on multiplie bien sûr ses chances de vieillir heureux. Mais cette condition nécessaire n’est pas suffisante….

Cet article est réservé aux abonnés de La Vie, afin de le lire

ABONNEZ-VOUS

4€/mois SANS ENGAGEMENT

Accédez à des contenus numériques exclusivement réservés aux abonnés ainsi qu’à vos numéros en version PDF sur ordinateur, smartphone et tablette.


L’éducation nouvelle selon Don Bosco

Standard

 Dans le gymnase, l’animatrice Christelle montre le chemin du parcours sportif : slalom, obstacles, poutre… Mais elle s’empêtre en rampant sous le pont de perches. « Tombée ! », s’exclament les enfants. « Je suis trop grande, c’est pas facile ! »,réplique-t-elle, suscitant une cascade de rires cristallins et d’applaudissements. Chapeaux de soleil, grands tabliers et bottes de pluie : les animateurs du centre de loisirs salésien Valdocco (www.le-valdocco.fr), à Lille, ont organisé des activités pour la fête du printemps. Ce qui frappe au premier coup d’oeil, c’est leur nombre : ils sont neuf, en ce mercredi après-midi, pour une vingtaine d’enfants âgés de 6 à 12 ans. Loin du quota Jeunesse et Sports d’un animateur diplômé pour 12 enfants de cette tranche d’âge. Et pas question de regarder les petits s’amuser : ici, les adultes participent de bon coeur. Ils font « pour » mais aussi « avec » les jeunes.

C’est l’un des secrets de la pédagogie salésienne« Les enfants manquent de modèles pour grandir, ils ont besoin d’adultes à qui s’identifier », confie soeur Amélie Daras, salésienne de Don Bosco et éducatrice spécialisée, en jean et sweat à capuche bleu turquoise (voir ci-contre). Le centre de loisirs est situé dans un quartier populaire de Lille-Sud, marqué par le chômage, l’insécurité, le repli sur soi et une certaine léthargie. « Chez moi…

Cet article est réservé aux abonnés de La Vie, afin de le lire

ABONNEZ-VOUS

4€/mois SANS ENGAGEMENT

Accédez à des contenus numériques exclusivement réservés aux abonnés ainsi qu’à vos numéros en version PDF sur ordinateur, smartphone et tablette.


Pour votre santé au quotidien : gare aux idées reçues !

Standard

1. Quel régime faut-il adopter ?

Inutile de chercher des aliments miracles pour rester jeune ! Aucun régime ne peut enrayer la marche du temps. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faut négliger le contenu de votre assiette. Au contraire. « La nutrition influence à la fois la durée et la qualité de vie », insiste le Dr Jean-Pierre Aquino, médecin gériatre à la clinique de la Porte-Verte à Versailles et président du comité Avancée en âge mis en place en 2012. Pour préserver votre capital santé, commencez par faire le ménage dans votre assiette. Remplacez les viandes grasses comme le boeuf, le mouton ou le porc par des volailles et, au moins deux fois par semaine, par du poisson. Pour empêcher votre taux de cholestérol de grimper en flèche, évitez la crème, le beurre, les pâtisseries ainsi que les graisses animales. En revanche, ne faites surtout pas l’impasse sur les acides gras essentiels, contenus notamment dans les noix ou les huiles de noix et de colza. Ne lésinez pas non plus sur les fruits et légumes. Non seulement ils sont faiblement caloriques mais en plus ils sont gorgés d’antioxydants. Pour échapper à la monotonie, veillez toujours à varier les plaisirs. Plus vous diversifiez vos menus, plus vous vous assurez de couvrir tous vos besoins en nutriments, notamment en vitamines et en sels minéraux. Enfin, accordez-vous le temps de savourer chaque bouchée. Si vous engloutissez votre repas en quatrième vitesse, vous ne laissez pas le temps au corps de capter le signal de satiété envoyé par le cerveau. Résultat : vous ingérez des calories superflues !

2. Y a-t-il un âge limite pour (re)commencer le sport ?

Le sport est bon pour la santé à tous les âges de la vie. Alors n’attendez pas pour vous y (re)mettre ! En faisant régulièrement de l’exercice, non seulement vous limiterez le risque de cancer, d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral, mais en plus vous augmenterez votre densité osseuse et développerez votre force, votre endurance et votre volume musculaire. Un atout majeur pour prévenir l’ostéoporose. Et ce n’est pas tout ! Marcher, faire du vélo ou jouer au tennis stimulera aussi votre cerveau, améliorera votre sommeil, canalisera votre stress et régulera votre humeur. Avant de vous lancer, prenez tout de même le soin de vérifier auprès d’un médecin que l’activité choisie correspond bien à vos capacités.

3. La perte de mémoire est-elle inévitable avec l’âge ?

Contrairement aux idées reçues, le cerveau est sans doute l’organe du corps humain qui vieillit le mieux. Toutes les aptitudes intellectuelles ne résistent cependant pas de la même façon à l’usure du temps. « L’attention, la concentration et la vitesse mentale sont particulièrement sensibles au vieillissement », souligne le Pr Françoise Forette, professeure de gériatrie à l’université René-Descartes et directrice de l’International longevity center (ILC) France. Il est néanmoins possible de se maintenir à un niveau de performance élevé en mobilisant ses neurones tout au long de la vie, notamment après la retraite. « Jouer, lire, bricoler, voyager, visiter un musée… tous les moyens sont bons pour conserver un esprit alerte, assure le Dr Jean-Claude Monfort, médecin hospitalier à Paris. L’essentiel, c’est de se faire plaisir ! »

Je me soigne avec la naturopathie

Standard

Si de plus en plus de praticiens s’y intéressent, la naturopathie est une médecine traditionnelle qui ne date pourtant pas d’hier. En effet, les grands principes auxquels elle se réfère remontent à l’époque d’Hippocrate. « C’est une médecine qui se base sur l’hygiène de vie pour optimiser la santé ou pallier certaines troubles », souligne Isabelle Gomez-Echeverri, naturopathe, enseignante et secrétaire générale de la Fenahman (Fédération des écoles de naturopathie).

Historiquement, cette médecine s’appuie sur l’énergie vitale, l’humorisme (l’état des humeurs, c’est-à-dire des liquides dans le corps), le causalisme (l’accent est mis sur la recherche de la cause et non pas sur la disparition des symptômes), le naturisme (la recherche d’un mode de vie sain le plus possible en lien avec la nature).

Médecine d’accompagnement et de prévention, la naturopathie tient compte de la morphologie, du terrain d’une personne, de son environnement et de sa manière singulière de réagir sur le plan émotionnel. Elle s’appuie sur différentes pratiques visant à rétablir la santé : alimentation, techniques de gestion du stress, massages, phytothérapie, recours aux huiles essentielles… Le naturopathe reste un généraliste, mais peut proposer en plus du bilan un massage, une technique…

Cet article est réservé aux abonnés de La Vie, afin de le lire

ABONNEZ-VOUS

4€/mois SANS ENGAGEMENT

Accédez à des contenus numériques exclusivement réservés aux abonnés ainsi qu’à vos numéros en version PDF sur ordinateur, smartphone et tablette.


Okinawa, le pays où l’on vit centenaire 

Standard

Entouré d’une eau bleu turquoise, l’archipel d’Okinawa est connu mondialement pour la vitalité de ses personnes âgées. Il accueille en moyenne 71 centenaires pour 100 000 habitants contre « seulement » 23 en France, déjà bien lotie.

Certains attribuent cette longévité exceptionnelle à l’air iodé, rempli d’ions négatifs, excellents pour le moral. D’autres louent les chromosomes d’une population unique, dont le territoire ne fut annexé par le Japon que tardivement, à la fin du XIXe siècle. La nutrition tient une place majeure. Les Okinawaïens mangent moins de calories : 1800 contre 2300 en France ou 2500 aux États-Unis. Ils évitent la viande et raffolent de patate douce et de mozoku, une algue riche en minéraux.

Sans parler du sentiment palpable de sécurité ambiant, peut-être induit par la présence stratégique de vingt-sept mille US Marines, dont les sept camps s’étalent ostensiblement de chaque côté de la route principale. À Okinawa, peu de gens verrouillent leurs portes à clé. Les crimes sont si rares que le Ryukyu Shimpo, le journal local, s’émeut du moindre vol de portefeuille…

Cet article est réservé aux abonnés de La Vie, afin de le lire

ABONNEZ-VOUS

4€/mois SANS ENGAGEMENT

Accédez à des contenus numériques exclusivement réservés aux abonnés ainsi qu’à vos numéros en version PDF sur ordinateur, smartphone et tablette.


Les clés de la longévité

Standard

« Dans la famille, on a la peau dure », s’amuse Guillemette, du haut de ses 88 ans. Cette ancienne secrétaire de direction, mère de quatre enfants, a la chance d’avoir encore deux de ses frères et sœurs, sur trois. « Bernard marche sur ses 94 ans et Camille, sur ses 92 ans », précise-t-elle. Des cas plus tout à fait exceptionnels aujourd’hui. D’après une vaste étude statistique publiée, en décembre 2014, dans la revue médicale The Lancet, l’espérance de vie dans le monde est ainsi passée de 65,3 ans en 1990 à 71,5 ans en 2003, soit une progression d’environ six ans et deux mois. Le fruit à la fois de la baisse de la mortalité infantile dans les pays en voie de développement et du ralentissement des décès par cancers ou maladies cardiovasculaires dans les États les plus riches.

La France s’inscrit dans la même tendance. Chez nous, la longévité moyenne a bondi, en un siècle, de 40 ans à 81 ans et huit mois. Un record sur le Vieux Continent. « Dans notre pays, la part des personnes âgées de plus de 75 ans compte parmi les plus élevées d’Europe et le nombre de centenaires, qui avoisinait les 20 000 en 2014, est appelé à doubler tous les dix ans », détaille Emmanuelle Cambois, spécialiste de la santé à l’Institut national d’études démographiques (Ined). Si les écarts entre les deux sexes tendent peu à peu à se réduire, les femmes gardent toujours une petite longueur d’avance sur leurs homologues masculins : 6,3 ans de plus au dernier compteur.

Faire reculer les limites de l’âge, c’est bien. À condition de donner du sens aux années…

Cet article est réservé aux abonnés de La Vie, afin de le lire

ABONNEZ-VOUS

4€/mois SANS ENGAGEMENT

Accédez à des contenus numériques exclusivement réservés aux abonnés ainsi qu’à vos numéros en version PDF sur ordinateur, smartphone et tablette.


Jean-Marie Petitclerc :  "La méthode préventive fait appel à la raison"

Standard

En quoi la pédagogie salésienne est-elle d’actualité ?

Il est difficile d’assumer une tâche éducative dans une société en mutation. Confrontés à des questions nouvelles, les parents ne peuvent pas s’appuyer sur l’expérience des générations précédentes. Lorsque la confiance dans les institutions s’estompe, la capacité à…

Cet article est réservé aux abonnés de La Vie, afin de le lire

ABONNEZ-VOUS

4€/mois SANS ENGAGEMENT

Accédez à des contenus numériques exclusivement réservés aux abonnés ainsi qu’à vos numéros en version PDF sur ordinateur, smartphone et tablette.


Les nouvelles technologies au secours de l’autisme

Standard

Debout devant l’écran, télécommande à la main, Raphaël, 6 ans, navigue aisément sur la Wii. Teint mat, yeux clairs, il se détourne lorsqu’on l’appelle et répond avec un large sourire : « Mon préféré, c’est l’épée. Taper, c’est gagner ! » Près de lui, la psychologue Coralie Fouinat détaille : « Le jeu Wii Fit favorise motricité et coordination. Avec la Wii, la possibilité de jouer à deux ou à plusieurs développe aussi les habiletés sociales. »

Derrière la piscine de balles colorées, India-Rose frappe dans ses mains et se bouche les oreilles à plusieurs reprises. Revenue à sa table, elle tapote sur un iPad. Cette autiste non verbale de 11 ans découvre l’application Nikitalk. Elle utilisait jusqu’à présent le classeur PECS (Picture Exchange Communication System, « système de communication par échange d’images ») pour s’exprimer. L’enfant désigne des pictogrammes qui, mis bout à bout, forment une phrase : « Je veux… boire… de l’eau. » Même principe avec le support digital, plus pratique, plus fluide, plus enrichi et à la synthèse vocale.

Fondée par M’Hammed Sajidi, président de l’association Vaincre l’autisme, Futuroschool est l’une des 28 structures expérimentales financées par les pouvoirs publics en France. Elle est fondée sur un accompagnement personnalisé et des méthodes comportementales. Chaque enfant dispose d’un ordinateur portable qu’il utilise à son gré comme renforcement. L’un dessinera avec l’application Colormania, l’autre regardera une vidéo ou utilisera un programme sur Powerpoint sur la conscience phonologique ou le genre des noms.

Reconnaître des émotions

« Le multimédia améliore la concentration, diminue les comportements parasites et facilite l’apprentissage », résume Stéphanie Hun, psychologue du Centre de ressources autisme, à Nice. Elle a participé à l’élaboration des logiciels Jestimule, commercialisé depuis 2014, et Sematic, en phase d’expérimentation. « C’est un support prédictible, logique, pour l’enfant avec autisme, qui n’a pas à interpréter le faciès ni l’intonation de son interlocuteur. Fatigabilité et anxiété diminuent. » L’autisme se caractérise notamment par une difficulté de traitement social intuitif. Il peine à prendre en compte la globalité et le contexte. « Souvent, l’enfant focalise sur un détail du visage : un grain de beauté, une pince à cheveux…, reprend la psychologue, il demeure absorbé plusieurs minutes sans rien voir d’autre. Aussi passe-t-il à côté de l’interprétation de l’émotion. »

Le jeu Jestimule lui apprend à reconnaître les émotions sur des avatars, d’après leurs indices (yeux, bouche, gestes), puis dans une réalité virtuelle et enfin sur des photos de visages. Petit à petit, l’enfant parvient à transposer cette reconnaissance dans la vie. Ainsi, un garçon qui disait indifféremment « je suis malade » ou « je suis content » pour exprimer une émotion a appris à l’identifier et à la nommer. Avec ses différents niveaux, Jestimule convient aux enfants avec ou sans langage. Actuellement expérimenté dans une dizaine d’écoles de l’académie de Nice, dans des grandes sections de maternelle, le logiciel Sematic accompagne l’apprentissage de la lecture. Si les retours sont satisfaisants, il sera commercialisé au mois de juin.

Découvrir l’enfant autrement

Nicolas, 8 ans, redouble cette année son CP en milieu ordinaire, dans une école à Lyon. Il connaît plusieurs outils intuitifs et ludiques développés par Auticiel, dont les puzzles et les entraînements logiques, téléchargés sur la tablette familiale. « En prépositionnant les pièces, l’application le conduit à élargir sa vision et évite qu’il se focalise sur certaines seulement, dit son père. En un semestre, il y a pris plaisir, et il est aujourd’hui capable de former un puzzle de 80 pièces dans la vraie vie. Même s’il conserve sa particularité : la plupart des enfants forment d’abord le pourtour, alors que lui commence par assembler les pièces qui vont ensemble. »

L’interaction avec les objets télécommandés est assez surprenante : « Il a su manier un hélicoptère avec dextérité à 6 ans, lui qui a des problèmes d’appréhension de l’espace. Ce sentiment de prendre le pouvoir sur un objet est très valorisant pour Nicolas, souvent en décalage du fait qu’il ne conceptualise pas comme tout le monde. » La technologie permet ainsi de découvrir son enfant autrement : motivé, calme, sans crise ni répétitions, moins perturbé par les stimuli sensoriels.

Apprendre avec le robot

Mais elle améliore aussi l’accompagnement. À Futuroschool, par exemple, toutes les séquences sont filmées. En cas d’incident ou au contraire de situation difficile bien gérée, la personne référente soumet la vidéo aux autres psychologues, puis au superviseur, lors d’une visioconférence hebdomadaire qui dispose d’un réseau international afin d’analyser certains comportements. « La vidéo nous aide à progresser et à mutualiser nos compétences, souligne Coralie Fouinat. Elle peut nous permettre de découvrir le déclencheur d’une crise, imperceptible dans le feu de l’action, comme le bruit d’un marteau-piqueur dans la rue auquel nous n’avons pas prêté attention sur le coup. »

Autre nouvel outil éducatif high-tech : un robot humanoïde. Telle est l’expérience actuellement menée dans deux centres de l’association Autistes sans frontières avec Nao, mis au point par la société Aldebaran. « Il parle, danse, gigote, mais il ne remplacera jamais un éducateur, insiste Vanessa Coutant, éducatrice spécialisée à Saint-Vincent-sur-Jard (85). Nous l’utilisons pour favoriser certains apprentissages, au même titre que d’autres renforçateurs comme le trampoline, le ballon, faire des bulles… » Atteint du syndrome d’Asperger, Angel, 10 ans, est particulièrement réceptif à ce robot orange et blanc haut comme trois pommes. « Derrière mon PC, je tape des phrases que Nao prononce, dit la coordinatrice. Physiquement, il y a peu d’éléments à traiter, excepté les yeux qui s’éclairent. Avec lui, Angel est plus patient, plus motivé, il peut tenir de longues conversations. » Sa camarade Chloé, 10 ans, réalise quant à elle des efforts articulatoires « hallucinants » pour qu’il la comprenne correctement… et lance l’application. Un spectacle a même pu être monté avec des enfants neurotypiques, Nao menant la danse.

L’Agence nationale de la recherche finance actuellement un prototype de logiciel dont l’algorithme détectera l’expressivité des enfants avec autisme et leurs émotions. À l’école, le recours au tableau numérique interactif et à des contenus adéquats représenterait aussi une avancée. Autant de pistes prometteuses, à condition qu’elles n’enferment pas dans un autre monde. « Ces outils permettent de franchir une marche dans l’escalier qui mène à l’intégration, constate Vanessa Coutant. Mais le véritable enjeu demeure la relation humaine et l’interaction avec leur entourage. »


Le spectre de l’autisme :

En France, un enfant sur 100 à 150 naît avec un trouble envahissant du développement (Ted), ce qui représente jusqu’à 8 000 naissances par an. L’estimation du nombre de personnes autistes varie de 450 000 à 600 000 personnes. 40 000 jeunes de moins de 16 ans (soit 77 % des enfants autistes) en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisés. Quelque 37 % sont accueillis dans un institut médico-éducatif ou en hôpital de jour, avec un accompagnement éducatif limité, voire inexistant. Certains recevraient une surprescription de neuroleptiques et d’antidépresseurs, notamment en cas de troubles du comportement. En 2014, seuls 26 347 élèves (soit 20 % des enfants autistes) présentant des troubles du spectre autistique sont scolarisés en milieu ordinaire.

 

Un troisième plan cadre :

Longtemps considéré comme une maladie psychiatrique, l’autisme serait en l’état actuel des recherches une maladie neurologique d’origine génétique avec des déclencheurs biochimiques engendrant un dysfonctionnement neuronal. Il altère la reconnaissance des expressions, des codes sociaux et affectifs, génère hypersensibilité émotionnelle et troubles du comportement. Il recouvre des réalités diverses, de l’absence de langage verbal au syndrome d’Asperger. Le troisième plan autisme (2013-2017), doté de 205 millions d’euros, établit un cadre pour favoriser un diagnostic précoce, dès 18 mois, soutenir une scolarisation adaptée en milieu ordinaire, favoriser l’inclusion dans le monde du travail et la formation des professionnels.

Axelle, la jardinière du passage

Standard

Ce qui frappe d’abord, c’est le silence. À deux pas de la bruyante place de Clichy, dans le 18e arrondissement de Paris, entre un magasin d’optique et une maroquinerie, il suffit, en effet, de pousser une impressionnante porte en fer forgé pour pénétrer dans un havre de paix. Un passage pavé d’au moins 150 mètres de longueur, pas très large mais suffisamment pour que le soleil, entre deux toits d’immeuble, y fasse une percée chaque début d’après-midi. « Heureusement, car sinon beaucoup de mes plantes auraient du mal à pousser », souligne Axelle Verdier, la jeune jardinière du passage.

Le silence et le végétal. Car, en 2012, le conseil syndical regroupant les 8 copropriétés du passage, représentant environ une centaine de locataires, décide de « végétaliser » leur longue et étroite ruelle. Petit à petit les scooters et les motos qui encombraient les lieux cèdent la place aux végétaux. Mais le premier jardinier du passage, recruté à l’extérieur, donne quelques signes de faiblesse. À l’automne 2013, le conseil syndical se tourne vers Axelle, 41 ans, habitante du passage et surtout experte en développement vraiment durable.

La biodiversité en vue

« Cette proposition arrivait au bon moment pour moi, raconte Axelle. Car à la suite de la crise financière qui avait frappé mon précédent employeur (Ndlr : Dexia, la banque des collectivités locales) où je m’occupais notamment de l’opération les Rubans du développement durable, j’étais au chômage, et en fin de droits. »

Certes, Axelle avait retrouvé un emploi de serveuse dans une brasserie mais avec un salaire qui lui permettait tout juste de rembourser son emprunt immobilier. « Cette proposition de devenir, durant mes heures libres, “la jardinière du passage” tombait à pic. D’autant plus que je voulais y ajouter une approche écologique en la reliant aux politiques de biodiversité de la mairie de Paris. »

Écologie et convivialité

Paris tenté, pari gagné… Avec son statut d’autoentrepreneur et ses mains vertes, Axelle a métamorphosé le passage. Une quantité impressionnante de plantes et d’arbres ont élu domicile dans des bacs en plastique d’ordinateur recyclé ou en pierre reconstituée. D’abord des fougères, des euphorbes et du houx dans la partie la plus ombragée du passage. Ensuite du chèvrefeuille, des bambous, des clématites, des hortensias, des rosiers et même un figuier et deux pommiers. Jusqu’à de la lavande, de la mélisse, du sedum, une rose trémière et un olivier dans ce qu’Axelle appelle « la partie méditerranéenne du passage », c’est-à-dire la plus ensoleillée.

La liste (une centaine de végétaux) ferait presque pâlir l’école du Breuil, dont elle suit les cours de jardinage. En y ajoutant de l’écologie – un lombricomposteur à côté des poubelles, de la paille et du crottin apportés du Perche par une habitante, un arrosage économe – et une convivialité qui passe par l’organisation de multiples fêtes (du printemps, des tomates, entre autres). Le tout égayé par les notes de musique qui s’échappent d’un atelier de réparation de pianos, la maison Nebout établie depuis 1912 dans le passage.

« Mon projet de végétalisation repose sur deux pieds : une écologie pratique et patiente mais aussi le lien social entre les habitants. C’est une sorte d’écosystème », résume joliment Axelle. Qui rêve à voix haute d’autres projets : un minipoulailler dans la cour, des semis d’aromatiques dans les jardinières, des plantes sur le toit d’un complexe cinématographique tout proche. Mais peut-être que sa plus belle récompense se lit dans le regard des enfants du passage lorsqu’ils rentrent de l’école. Et qu’Axelle voit ces petits citadins s’arrêter pour regarder les trois poissons rouges de la vieille bassine, sentir les brins de menthe ou tout simplement observer un bourgeon qui s’ouvre…

 

> A savoir :

Axelle raconte ses aventures de jardinière sur son blog : jardinieredepassage.wordpress.com/projet/jardin

 

Appel aux lecteurs jardiniers

Vous êtes jardiniers amateurs, dans une philosophie de jardinage bio ou le plus naturel possible et vous accepteriez de nous rencontrer pour « raconter » votre jardin. Écrivez-nous à La Vie, rubrique « jardinage », 80 boulevard Auguste-Blanqui, 75013 Paris.

Une sainte semaine à la maison

Standard

Le dimanche des Rameaux

Ce dimanche, les chrétiens célèbrent l’entrée de Jésus à Jérusalem sous les acclamations de la foule. À la messe, le prêtre bénit les rameaux que les croyants rapportent chez eux.

À chacun son brin de buis : avec votre enfant, cherchez un coin où l’installer dans sa chambre, près d’une croix, d’une image ou d’une bougie. 

Profitez du dimanche pour commencer un arbre de Pâques : cette tradition allemande consiste à suspendre des oeufs colorés à un bouquet de branches. Un peu de bois mort, des oeufs (frais ou vidés), de la peinture, des feutres ou des gommettes… En fin de semaine, ajoutez des oeufs durs (attention, ils ne tiennent que deux jours !) qui seront mangés à Pâques. Pour les colorants, pensez au naturel : jus de betterave pour le rose, chou rouge pour le bleu, curcuma pour le jaune. Percez un côté de l’oeuf avec une aiguille pour éviter qu’il éclate. Faites bouillir l’eau et les colorants, laissez refroidir, plongez les oeufs et faites bouillir à nouveau avec du vinaigre. Le dimanche de Pâques, on posera sur la table ce signe de la vie qui renaît !

Jeudi saint

Ce soir, les chrétiens se souviennent du dernier repas de Jésus avec ses amis…

Cet article est réservé aux abonnés de La Vie, afin de le lire

ABONNEZ-VOUS

4€/mois SANS ENGAGEMENT

Accédez à des contenus numériques exclusivement réservés aux abonnés ainsi qu’à vos numéros en version PDF sur ordinateur, smartphone et tablette.