Avant-propos de Science & Vie n°1165

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Des galaxies par centaines, par milliers, par millions… Immenses agglomérations stellaires, comptant chacune cent milliards de soleils et plus, elles voguent, tanguent, tourbillonnent, dans un océan mouvant, infini, ou presque… En contemplant les immensités cosmiques, peuplées de ces milliards d’univers-îles, comme les avait, dans une fulgurante intuition, baptisées Emmanuel Kant, on perçoit un ordre, une [...]

Au sommaire de Science & Vie n°1165

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Qui est malade ?

 

>> Lire l’avant-propos de Science&Vie n°1165.

Et découvrez dans la suite de cet article le sommaire complet ainsi que les compléments que la Rédaction a souhaité apporter à votre dernier numéro de Science&Vie .

 

 

[AU SOMMAIRE]

Visuel-SOMMAIRE-ACTU

20 > Labos
Voici les toutes premières poussières interstellaires; Les bébés tortues se parlent avant d’éclore……

30 > Environnement
Tout le bétail du monde a été cartographié; Les Bahamas sont originaires du… Sahara ; L’Antarctique était pollué au plomb dès 1889…

36 > Médecine
Une prise de sang suffirait à mieux cibler le cancer; La douleur ne serait qu’un mauvais souvenir à effacer…

40 > Technos
Un écran réalise l’exploit de s’adapter à la vue ; L’art d’aller à contre-courant a été maîtrisé…

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-SOCIETE

42 > Le virus Ebola réapparaît en Afrique
L’épidémie que personne n’a voulu voir venir

46 > Records de pluie et de froid cet été
Des étés “pourris” risquent-ils de devenir la norme?

48 > 4 crashes d’avion en moins d’un mois
Faut-il croire en la loi des séries ?

49 > Succès de Messmer, le fascinateur
L’hypnose de spectacle n’est pas une illusion

50 > Un médicament à base de THC autorisé en France
Le cannabis soigne déjà dans de nombreux pays

 

Visuels-SOMMAIRE-A-LA-UNE

54 > Face aux agressions humaines L’INCROYABLE FORCE DE LA NATURE  [En savoir plus]

61 > Six exemples d’écosystèmes qui ont fait mieux que résister

68 > Les nouveaux défis de l’écologie

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-DECOUVERTE

72 > Astronomie  [En savoir plus]
Au commencement étaient… des étoiles monstrueuses

75 > Génétique  [En savoir plus]
Yeti: enfin une piste

78 > Physiologie  [En savoir plus]
Cellules graisseuses: elles cachent des fonctions vitales

84 > Volcanologie   [En savoir plus]
Quand l’Islande s’éveillera vraiment

88 > Cosmographie  [En savoir plus]
Voici à quoi ressemble notre monde

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-TECHNIQUES

96 > Photovoltaïque  [En savoir plus]
Pérovskite: la prochaine révolution solaire

99 > Clarinette   [En savoir plus]
À la recherche de l’instrument parfait

102 > Portrait-robot  [En savoir plus]
L’ADN connaît votre visage

110 > Space Launch System  [En savoir plus]
La Nasa construit la fusée ultime

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-FUTUR

116 > C’est parti pour les légumes cultivés en milieu confinés; Les ouvriers d’un chantier naval testent un nouvel exosquelette; Un concept de plateformes géantes pour lutter contre les feux de forêt ; Des ballons coulés en mer sont expérimentés pour réguler l’énergie verte…

 

Visuels-SOMMAIRE-CULTURE-SCIENCE

124 > Bon à savoir

126 > Questions/Réponses

132 > A lire / à voir

135 > Le ciel du mois

136 > Technofolies

140 > Il y a… 100 ans : les gaz chimiques changent l’art de la guerre

 

∞ ∞ ∞

 

[PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES, VIDÉOS, SITES WEB, LIVRES…]

Retrouvez les sources et les références essentielles pour approfondir les articles parus dans votre magazine.


L’INCROYABLE FORCE DE LA NATURE

Capture d’écran 2014-09-25 à 13.45.13

> Le Stockholm Resilience Centre est un peu le saint des saints des biologistes qui défendent le concept de résilience des écosystèmes. Son site est une mine d’informations.

http://www.stockholmresilience.org/

> Au printemps dernier, se tenait à Montpellier une grande conférence sur la résilience rassemblant 900 scientifiques. Les présentations sont accessibles en ligne.

http://www.resilience2014.org/

Cette étude récente révèle, avec l’aide d’outils mathématiques sophistiqués, une autre vision de l’évolution de la biodiversité.

« Assemblage Time Series Reveal Biodiversity Change but Not Systematic Loss”, Science, avril 2014

> Face au réchauffement climatique, la toundra se transforme en paysage verdoyant

“Winter Biological Processes Could Help Convert Arctic Tundra to Shrubland”, Bioscience, 2005

> Face à la surexploitation, la morue reprend ses droits dans l’Atlantique Nord

“Transient dynamics of an altered large marine ecosystem”, Nature, juillet 2011

> Face à l’urbanisation, la faune et la flore changent de nature

Decreasing Abundance, Increasing Diversity and Changing Structure of the Wild Bee Community (Hymenoptera: Anthophila) along an Urbanization Gradient
Journal : Plos One
Date : 13/08/2014

Urbanisation at Multiple Scales Is Associated with Larger Size and Higher Fecundity of an Orb-Weaving Spider
Journal : Plos One
Date : 20/08/2014

Synurbization – adaptation of animal wildlife to urban development
Date : 2004

> Face aux espèces invasives, les forêts hawaïennes trouvent un nouvel essor

« Novel forests maintain ecosystem processes after the decline of native tree species”, Ecological Monographs, novembre 2011

> Face aux déchets, un écosystème marin émerge du plastique

“Life in the “Plastisphere”: Microbial Communities on Plastic Marine Debris”, ACS Publications – Environmental Science & Technology
Date : 2/07/2013

 


ASTRONOMIE – LES ÉTOILES MONSTUEUSES

etoiles

Les images des simulations montrant la naissance des premières étoiles de l’Univers :

http://www.as.utexas.edu/~minerva/

https://www.cfa.harvard.edu/~tgreif/research.html

 


GÉNÉTIQUE – YETI, ENFIN UNE PISTE

yeti

A LIRE

 

Retrouvez la présentation du projet, l’étude et son commentaire publié par la revue Science et deux ouvrage : l’un à paraitre sur l’enquête de B. Sykes (tout en anglais) et le livre référence de R. Messner sur le Yéti.

> La page du Wolfson College, de l’université d’Oxford, présentant le projet et ses différentes phases

https://www.wolfson.ox.ac.uk/academic/GBFs-v/OLCHP

> A lire, la publication (en anglais) sur l’analyse des 30 échantillons de poils.

http://rspb.royalsocietypublishing.org/content/281/1789/20140161.full

> Son analyse par un expert de la prestigieuse revue Science

http://news.sciencemag.org/biology/2014/07/bigfoot-samples-analyzed-lab

> Le synopsis du documentaire tiré des travaux du Pr Sykes (en anglais) :

http://www.channel4.com/programmes/bigfoot-files/episode-guide

> Livre de Reinhold Messner, Yéti : du mythe à la réalité

http://livre.fnac.com/a861060/Reinhold-Messner-Yeti#/a861060/Reinhold-Messner-Yeti

> Le livre (à paraitre en janvier 2015) de l’auteur, The Yeti Enigma: A DNA Dectective Story,

http://www.amazon.co.uk/The-Yeti-Enigma-Dectective-Story/dp/1444791265

 


PHYSIOLOGIE – CELLULES GRAISSEUSES, ELLES CACHENT DES FONCTIONS VITALES

cellules-graisseuses

>> Une étude sur des souris mutantes, montrant que l’absence de gras provoque des problèmes métaboliques graves :

http://hyper.ahajournals.org/content/49/2/365.full.pdf

>> Les 3 études qui révèlent, en 2009, l’existence de graisse brune chez l’humain adulte

>> Une étude qui montre que la graisse brune adapte sa production de chaleur à notre horloge biologique :

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3839416/

>> Une étude qui montre que les cellules adipeuses sont capables de ressentir la température :

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3725077/pdf/pnas.201310261.pdf

>> Deux publications décrivant des expériences de greffe de gras :

>> Une étude suggérant que la perte de poids pourrait être néfaste sur le plan métabolique, chez certains obèses dits « métaboliquement sains » :

http://download.springer.com/static/pdf/686/art%253A10.1007%252Fs00125-008-1038-4.pdf?auth66=1411738148_245013ff02f7c48ffe0e5e1d91b47dd7&ext=.pdf

>> Des études sur la régulation du métabolisme et de la prise alimentaire par la leptine et l’adiponectine : 

>> Des études sur la régulation du système vasculaire par les adipokines :

> Des études sur l’importance du tissu adipeux pour le système immunitaire et l’inflammation :

 


COSMOGRAPHIE – VOICI À QUOI RESSEMBLE NOTRE MONDE

cosmographie

>> La publication scientifique, la vidéo associée, et même un making-of de l’image qui a fait la Une de Nature :

 


VOLCANOLOGIE – QUAND L’ISLANDE S’ÉVEILLERA VRAIMENT

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>> L’institut de géologie britannique (British Geological Survey) consacre sur son site une large place à l’étude du scénario d’une éruption volcanique islandaise majeure. Une page truffée de liens informatifs :

http://www.bgs.ac.uk/research/volcanoes/LakiEruptionScenarioPlanning.html

>> La reconstruction de Laniakea en vidéo :

 


PHOTOVOLTAÏQUE – PÉROVSKITE : LA PROCHAINE RÉVOLUTION SOLAIRE

photovoltaique

>> Une conférence sur les promesses de la perovskite, lors des journées Nationales du photovoltaïque 2013 (12 juin 2013)

 

 


CLARINETTE – A LA RECHERCHE DE L’INSTRUMENT PARFAIT

clarinette

>> Sur ce site, vous trouverez les objectifs du projet CAGIMA (Conception acoustique globale d’instruments de musique à anche justes et homogènes), mené par le LMA (Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique) de Marseille, l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) à Paris, et le facteur français de clarinettes Buffet Crampon à Mantes-La-Ville (78) :

http://cagima.ircam.fr/

>> Le site de l’Ircam détaille les concerts, expositions ou stages qui ont lieu dans ce centre de recherche publique, l’un des plus grands au monde dédié à la création musicale et à la recherche.

http://www.ircam.fr/

>> Cette vidéo réalisée par le facteur français Buffet Crampon détaille toutes les étapes de la fabrication d’une clarinette :

http://www.buffet-crampon.com/fr/saga/la-fabrication

 


PORTRAIT ROBOT – L’ADN CONNAÎT VOTRE VISAGE

adn

A LIRE / A VOIR :

 

>> En 2012, Manfred Kayser publiait la première étude concentrée sur la recherche des variations de notre génome affectant notre visage

http://www.plosgenetics.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pgen.1002932

>> L’auteur avait publié en 2011 une large review récapitulant ce qui pouvait être dit de notre morphologie (couleur de peau, yeux, etc.) et les questions éthiques qui se développent avec ces méthodes

http://www.nist.gov/mml/bmd/genetics/upload/nrg2952.pdf

>> En 2013, Kun Tang sort sa publication qui identifie les modifications plus spécifiques aux visages chinois et asiatiques :

http://www.ploscompbiol.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pcbi.1003375

>> En 2014, Peter Claes et Mark Shriver mettent en ligne le travail le plus complet à ce jour, en expliquant la méthodologie utilisée pour identifier les variations des génomes impliquées dans les différences entre visages analysés :

http://www.plosgenetics.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pgen.1004224

>> L’équipe a également réalisé une vidéo montrant le fonctionnement de leur logiciel DNA2FACEin3D :

>> En juin 2014, la France autorise la recherche de caractéristiques physiques comme l’indique le commissaire principal honoraire de la Police nationale Georges Moréas dans son blog :

http://moreas.blog.lemonde.fr/2014/08/12/esquisse-dun-portrait-robot-a-ladn/

>> En 2013, une étude concluait que même les données génétiques anonymisées pouvaient être réattribuées au moins à la famille du donneur sans dificultés :

http://data2discovery.org/dev/wp-content/uploads/2013/05/Gymrek-et-al.-2013-Genome-Hacking-Science-2013-Gymrek-321-4.pdf

>> Heather Dewey-Hagborg, scientifique et artiste, rend public son travail Stranger Vision, où elle a reconstitué à l’aide d’une imprimante 3D le visage d’inconnus à partir de l’ADN extrait de mégots ou cheveux perdus dans l’espace public. Son but : interpeler sur le développement de ces nouvelles technologies. Le site web dédié à son exposition, décrivant sa méthode et ses résultats :

http://deweyhagborg.com/strangervisions/

>> Une conférence TED qu’elle a réalisé sur le sujet :

>> La suite de son projet, sur la « surveillance génétique » :

http://biogenfutur.es/#about

>> Le Pr Dennis McNevin (université de Canberra) a réalisé une vidéo sur les possibilités de cette technologie :

http://www.canberra.edu.au/research/news/news-listing/putting-a-fresh-face-on-dna-to-identify-suspects

 

A CONSULTER :

 

>> La base de données des SNP (variations d’une seule lettre de l’ADN entre deux personnes) connus :

http://www.snpedia.com/index.php/SNPedia

>> La liste des pays ayant des bases de données génétiques et l’usage légal qui est admis :

http://www.councilforresponsiblegenetics.org/dnadata/exec.html

 


SPACE LAUNCH SYSTEM – LA NASA CONSTRUIT LE LANCEUR ULTIME

SLS

>> Les dessins et plans détaillés de la fusée :

http://www.nasa.gov/exploration/systems/sls/multimedia/gallery/SLS_Concepts.html#lowerAccordion-set1-slide2

Le gouvernement maintient son opposition à l’exploitation du gaz de schiste

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La technologie de fracturation hydraulique défigure le paysage (Ph. Simon Fraser University)

La technologie de fracturation hydraulique défigure le paysage (Ph. Simon Fraser University)

« Il n’y aura pas de gaz de schiste et pas d’investigation sur le gaz de schiste » en France a affirmé le 28 septembre la ministre de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie, Ségolène Royal (Le Grand Rendez-vous sur iTele). Ces propos sont venus en réaction aux déclarations de jeudi dernier de Nicolas Sarkozy dans un discours à Lambersart (Nord) s’émouvant que « la France ne puisse pas profiter de cette nouvelle énergie. » Mais ce lundi, dans une interview au Figaro, son ancienne ministre de l’Écologie (2010 – 2012), Nathalie Kosciusko-Morizet s’est démarquée de l’ancien président en marquant son opposition « à l’exploitation du gaz de schiste dans les conditions et avec les technologies qui ont été employées aux États-Unis. » Le débat sur cette nouvelle source d’énergie reprend donc alors que la France a déclaré un moratoire en 2013.

La controverse sur le gaz de schiste, qui est en fait du gaz naturel (méthane) emprisonné dans des micro-anfractuosités des roches sédimentaires, semble ainsi transcender les clivages politiques car les enjeux sont de taille : la meilleure étude prospective sur les réserves mondiales de gaz de schiste, effectuée par l’Agence gouvernementale américaine de l’énergie (E.I.A), situe la France en tête des pays européens derrière la Pologne. Nos réserves, de 3 870 milliards de mètres-cube, représenteraient 77 ans de consommation de gaz à l’échelle nationale. De quoi garantir une belle indépendance énergétique… Mais à quel prix écologique et environnemental ? Telle est la question.

 L’exploitation du gaz de schiste pose de grands défis environnementaux

Contrairement au gaz naturel traditionnel, qui forme d’immenses poches dans le sous-sol, le gaz de schiste est amalgamé aux roches si bien qu’il faut les broyer pour laisser échapper le méthane. Pionniers en la matière depuis une dizaine d’années, les exploitants américains se servent de la fracturation hydraulique consistant à injecter dans la roche des solvants à très haute pression. La technique requiert le creusement de cavités (puits) horizontales sur plusieurs centaines de mètres à 2 ou 3 km de profondeur par lesquelles s’effectue l’injection. 50 000 de ces puits jonchent aujourd’hui le sol américain, au grand dam des associations de préservation de l’environnement qui ont tiré la sonnette d’alarme sur les risques afférents : pollution profonde des sols et des nappes phréatiques, déstabilisation du manteau rocheux pouvant engendrer des séismes, défiguration des paysages et mise en danger des écosystèmes.

Il faut dire que l’extraction du gaz de schiste est une activité très récente encore dans sa phase « sauvage », à l’instar de ce que fut l’exploitation pétrolière à la fin du XIXe siècle. Grâce au travail des défenseur de l’environnement, il est aujourd’hui admis que cette nouvelle source d’énergie fossile, non renouvelable, doit faire l’objet d’études scientifiques approfondies sur l’impact global et à long terme de son exploitation. Les techniques actuelles semblent inadaptées, et peut-être qu’une mutation technologique sera nécessaire pour allier production de gaz et préservation écologique. Un travail demandant un temps de réflexion et d’expérimentation opposé à la raison économique et industrielle, qui vise des résultats rapides. D’où l’intérêt de maintenir le moratoire… mais aussi de poursuivre la recherche scientifique car c’est seulement en connaissance de cause que l’on est apte à prendre les bonnes décisions. Aussi, le débat sur le gaz de schiste tel qu’il se tient aujourd’hui en France est parfaitement légitime, mais il est plus politique et idéologique que scientifique.

R.I.

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

  • Gaz de schiste, le dossier vérité – A l’heure où se profile la transition énergétique, le gaz de schiste représente une ressource miracle pour les uns, un cauchemar pour les autres. Qu’en est-il vraiment? Les réponses de la science.  – S&V n°1148.

Gaz de schiste - S&V1148

Gaz de schiste - S&V1134

Le ciel du mois d’octobre 2014

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L'automne astronomique, ou la plongée dans le grand bleu extragalactique...

L’automne astronomique, ou la plongée dans le grand bleu extragalactique…

Printemps et automne, les deux saisons des galaxies… Si, en hiver et en été, la Terre, dans son périple autour du Soleil, présente sa face nocturne au plan galactique, au printemps et en automne, la Voie lactée se fait progressivement plus discrète, et le ciel s’ouvre au cosmos lointain… Des galaxies, des galaxies par dizaines, par centaines, par milliers s’offrent alors aux contemplateurs du ciel… Galaxies d’Andromède, du Triangle, de Pégase, du Bélier et d’ailleurs…
Dans le numéro d’octobre de Science et Vie, je décris le magnifique système de galaxies NGC 7317, 7318 a et b, 7319 et 7320, plus célèbre sous le nom de Quintette de Stephan. Ce groupe de galaxies, en apparence extraordinairement compact, a longtemps fasciné les astronomes, et fait fantasmer certains d’entre eux, sous la houlette de l’Américain Halton Arp… Dans les années 1970, en effet, la théorie du big bang en particulier et l’expansion de l’Univers en général, étaient encore discutées âprement par les astronomes qui ne croyaient pas à l’historicité et à l’évolution de l’Univers. D’où le « grand boum » dédaigneux et ironique du rugueux et très britannique Fred Hoyle, grand boum qui est devenu, paradoxalement, le nom de la théorie qu’il cherchait à tourner en ridicule.

Le Quintette de Stephan, photographié par le télescope spatial Hubble. En haut et à droite, la petite galaxie spirale NGC 7320 n'appartient pas réellement au groupe : elle se trouve à seulement 40 millions d'années-lumière de distance, quand NGC 7317, NGC 7318 a et b et NGC 7319 sont éloignées de plus de 300 millions d'années-lumière. Photo Nasa/ESA/STSCI.

Le Quintette de Stephan, photographié par le télescope spatial Hubble. En haut et à droite, la petite galaxie spirale NGC 7320 n’appartient pas réellement au groupe : elle se trouve à seulement 40 millions d’années-lumière de distance, quand NGC 7317, NGC 7318 a et b et NGC 7319 sont éloignées de plus de 300 millions d’années-lumière. Photo Nasa/ESA/STSCI.

Et donc ces opposants au big bang cherchaient dans le ciel le grain de poussière interstellaire qui ferait trembler puis s’effondrer l’édifice cosmologique honni. Alors, en pointant son télescope du mont Palomar vers le Quintette de Stephan, le très américain et rugueux Halton Arp crut faire une découverte décisive… En effet, les cinq galaxies, en apparence serrées les unes contre les autres dans le même amas, exhibaient des redshifts, ou décalages spectraux, en principe signature de l’expansion de l’Univers, discordants, absurdes. NGC 7320 s’éloignait à 800 kilomètres par seconde, alors que NGC 7317, 7318 a et b et NGC 7319 nous fuyaient à la vitesse de 6600 kilomètres par seconde ! Impossible, dans le cadre de la cosmologie du big bang ; donc, déclarèrent nos opposants, la théorie était fausse, d’autant que nombre d’autres groupes galactiques présentaient des distorsions apparentes semblables.
Les tenants de la théorie du big bang ne portèrent qu’une attention distante et polie à ces observations, arguant que dans un ciel comptant quelques dizaines de milliards de galaxies sur une surface d’une quarantaine de milliers de degrés-carrés, forcément, des alignements fortuits entre galaxies situées à des distances fort différentes devaient être courants.
A l’époque de Hoyle et Arp, les photographies de galaxies étaient assez floues… La turbulence atmosphérique, qui dégrade les images reçues par les télescopes, ne permettait pas d’obtenir des images nettes. Alors, le Quintette de Stephan pouvait faire illusion, c’est vrai… Aujourd’hui, avec les images prises par le télescope spatial Hubble ou les grands instruments astronomiques, on réalise ce qui a pu tromper Hoyle, Arp et leurs disciples. Effectivement, la galaxie NGC 7320 était en avant-plan des quatre autres galaxies, mais par un malheureux hasard, elle était aussi beaucoup plus petite ! D’où cet effet de perspective faussé et cette apparente proximité du groupe… En réalité, la petite spirale se trouve à 40 millions d’années-lumière, les quatre autres grandes galaxies, à 300 millions d’années-lumière, près de dix fois plus loin.
Serge Brunier

Le diesel taxé davantage pour financer les infrastructures de transport ?

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Les moteurs diesel polluent plus que les moteurs à essence (Ph.  Doron Derek Laor via Flickr CC by 2.0)

Les moteurs diesel polluent plus que les moteurs à essence (Ph. Doron Derek Laor via Flickr CC by 2.0)

L’État prévoirait d’augmenter de deux centimes les taxes sur le diesel pour financer les infrastructures de transport, comme l’a déclaré le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert. Cette nouvelle taxe, qui rapprocherait encore le prix du diesel (gazole) de celui de l’essence, est la piste la plus sérieuse pour compenser une partie du manque à gagner par l’abandon de la taxe poids lourds – l’ »écotaxe » – suite à la fronde des transporteurs et des « bonnets rouges ». La hausse devrait intervenir au 1er janvier prochain, après le vote du Parlement sur le budget de l’État pour 2015.

En effet, avec l’abandon de l’écotaxe en juin dernier, le gouvernement s’est retrouvé avec une équation difficile à résoudre : comment compenser les 800 millions d’euros par an qu’elle devait rapporter ? Une somme qui doit permettre de réaliser plus de cent projets de rénovation des infrastructures de transport dont celle de notre réseau ferroviaire dont on sait aujourd’hui qu’il est vétuste. Le gouvernement doit ainsi remplacer l’écotaxe par un ensemble de mesures. La plus importante est  le péage de transit poids lourds qui devrait s’étendre sur 4000 km de routes nationales et rapporter quelque 550 millions d’euros. Mais il manque 250 millions d’euros pour clore ce budget. Une partie de cette somme viendra de l’augmentation mécanique de la contribution Climat-Energie (taxe carbone), déjà prévue et votée en 2013. Le reste devrait être apportée par cette nouvelle taxe de 1 ou 2 centimes sur le diesel.

Les moteurs diesel, alimentés par du gazole, ne sont pas viables écologiquement

Mais cette dernière mesure n’a pas été pensée dans une pure vision comptable : elle s’inscrit plus globalement dans la « descente aux enfers » du diesel, une technologie qui a eu le vent en poupe en France dans les décennies 1990 et 2000… en dépit du bon sens écologique. Si aujourd’hui le gazole représente approximativement 80% des volumes vendus par les stations-service et si plus de 70% des voitures vendues en France sont équipées d’un moteur diesel (une véritable exception française), cette technologie est clairement une impasse du point de vue de la santé publique et de celui de la lutte contre la pollution. Au point que la France a été assignée en justice par la Commission européenne en mai 2011 pour infraction à la qualité de l’air !

Car le taux de dioxyde de carbone (gaz à effet de serre) émis par la combustion du gazole a beau être inférieur à celui de l’essence, la motorisation diesel n’a pas son pareil pour émettre des nanoparticules de suie, de l’ozone, du dioxyde d’azote, toutes des substances qui contribuent aux maladies respiratoires empoisonnant nos villes. Ce malgré la mise au point des pots d’échappements catalytiques, mais qui ont du mal à suivre le renforcement constant des normes anti-pollution. Aussi, si le prix du gazole était auparavant inférieur de quelque 0,25 euro à celui du super (grâce à une fiscalité favorable datant des années 1970) et si un moteur diesel consomme moins qu’un moteur à essence (de 14% à 20%), la tendance est depuis quelques années à un rapprochement des prix, ce que la nouvelle taxe renforcera. Une manière d’enterrer en douceur ce qui fut un engouement des constructeurs français et qui se révèle finalement une véritable fausse bonne idée.

R.I.

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V1135

S&V 1086

  • Comment dépolluer le moteur diesel - En 1997 déjà le problème de la pollution apportée par la technologie diesel posait question. A l’époque l’on pensait que la mise au point du filtre à particules PSAPeugeot-Citroën serait la solution – S&V n°963

S&V963

 

 

 

 

Ecole : le redoublement devrait devenir l’exception

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Des élèves de CM2 lisent devant une classe de CP / Ph. Jyaire via Flickr - CC BY 2.0

Des élèves de CM2 lisent devant une classe de CP / Ph. Jyaire via Flickr – CC BY 2.0

Inefficace, démotivant, et qui plus est coûteux d’après la ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, le redoublement d’un élève ne devrait plus servir que d’extrême recours à partir de l’automne prochain. Tel est le sens d’un décret examiné en ce moment par le Conseil d’Etat, qui s’inscrit dans la loi de refondation de l’Ecole de la République (8 juillet 2013).

Car redoubler permet certes à un élève de récupérer un peu son retard par rapport aux autres élèves, mais les études montrent qu’à long terme les redoublants progressent globalement moins bien que leurs camarades de même niveau passés à la classe supérieure.

Or, au cours de leur scolarité obligatoire, 28 % des élèves français actuels on déjà passé deux ans dans une même classe : c’est plus du double que la moyenne des 35 pays de l’OCDE (PDF). A l’entrée au collège, un enfant sur dix a un an de retard, et les redoublements dits « stratégiques » sont fréquents en troisième et en seconde.

Désormais, d’autres pistes de soutien aux élèves en difficulté devront être recherchées, d’après les souhaits de la ministre, tandis que le redoublement ne sera admis que lorsqu’il se justifie. Soit lors d’une « rupture importante de l’apprentissage » - notamment en cas d’absences prolongées d’un élève au cours de l’année, soit lorsque le niveau à redoubler constitue un « palier d’orientation » qui barre l’accès à la filière choisie par l’élève.

Limiter le redoublement est un objectif recherché depuis longtemps

Cela fait plusieurs années que les législateurs français souhaitent encadrer davantage les redoublements. Tel était l’un des objectifs de la loi d’orientation de Lionel Jospin qui en 1989 introduisit l’enseignement par cycles. Mais la mauvaise habitude de faire tout de même redoubler les élèves en retard est restée, souvent voulue par le corps enseignant, voire par les familles elles-mêmes.

Le débat sur le redoublement intervient dans une remise en question plus large, ces dernières années, de divers aspects de l’enseignement en France, comme l’opportunité de noter les élèves de primaire, les rythmes scolaires, ainsi que la surcharge des classes. Sur toutes ces questions, la science a apporté des réponses étayées, en convoquant la psychologie et les neurosciences.

C’est ainsi que les études de chronobiologie ont montré que la semaine de 5 jours est bénéfique pour l’apprentissage des enfants, une pause de deux jours pendant le weekend perturbant leurs capacités de concentration. Et concernant la taille des classes, une étude menée en France en 2006 a prouvé que réduire le nombre d’élèves permettrait clairement d’améliorer leurs résultats scolaires.

Quant à l’opportunité de noter les élèves, la réponse de la science est… tout dépend de l’esprit dans lequel la notation est attribuée ! Afin que l’élève qui apprend en tire bénéfice, il faut que les notes lui soient attribuées pour repérer ses erreurs, lui permettre de les corriger et souligner ses progrès. En décembre 2014, ce sujet sera sur la table des législateurs.

F.G.

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V 1164 notes élèves

S&V 1147 école neurosciences

S&V 1140 rythme scolaire

S&V 1128 nombre élèves

 

 

 

Les paquets de cigarettes seront tous identiques

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Finis les paquets de cigarettes aux couleurs vives (Ph. 09claude via Flickr CC by 2.0)

Finis les paquets de cigarettes aux couleurs vives (Ph. 09claude via Flickr CC by 2.0)

C’est aujourd’hui en Conseil des ministres que la mesure sur la neutralité de tous les paquets de cigarettes devrait être adoptée. Sauf revirement de dernière minute, la mesure-phare du plan national de réduction du tabagisme, présenté par la ministre de la Santé Marisol Touraine avec l’appui de François Hollande, imposera ainsi à tous les fabricants de cigarettes une standardisation des paquets vendus en France : une taille unique, aucun signe distinctif ni couleur, une typographie standard pour toutes les marques… Le stand des buralistes deviendra bien monochrome et monotone, que seuls le nom ou marque de la cigarette et les messages sanitaires (« Fumer tue ») avec leurs photos viendront « égayer ».

Une révolution donc dans un secteur où le « packaging » (emballage) est devenu l’élément clé de toutes les stratégies marketing pour séduire le chaland, surtout les jeunes, depuis que la publicité pour les cigarettes a été interdite en France en 1991 (loi « Evin »). Autant dire que cette mesure, inscrite plus largement dans le plan de lutte contre le cancer, est un coup rude porté aux cigarettiers. Lesquels bien sûr comptent se défendre par voie légale en invoquant l’atteinte au droit des marques, inscrit dans le droit fondamental de la propriété. Du moins, tel a été leur réaction quand l’Australie a adopté cette mesure fin 2012. Ils argumentent également qu’en Australie, la neutralité des paquets n’a pas modifié les ventes en 2013.

Un paquet de cigarettes neutre pour atténuer l’attrait du produit surtout auprès des jeunes

Néanmoins, des études dont celles de l’Université d’Anvers (Belgique) et de l’Université de Londres (Angleterre) ont prouvé l’intérêt de cette neutralisation marketing des cigarettes en particulier auprès des jeunes, cible privilégiée des cigarettiers car ces derniers assurent la pérennité à long terme de leurs ventes. Ainsi, si aucune statistique ne permet encore de mesurer la portée réelle d’une telle mesure, les expérimentations étant encore trop récentes, les institutions de santé publique, comme la Fondation contre le cancer, et les organismes internationaux comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Union européenne préconisent ce type de mesure. La France, où le tabagisme touche 30% des personnes en âge de fumer et coûte 18 milliards d’euros par an à la Sécurité sociale, serait le premier pays européen à appliquer une telle règle – suivie de près par la Grande-Bretagne.

Mais le paquet de cigarettes neutre n’est pas la seule mesure de lutte contre le tabagisme présentée par la ministre Touraine (et qui doit recevoir l’aval du Parlement) : la cigarette électronique devrait, elle aussi, recevoir sa part. En particulier, sa publicité devrait être mieux encadrée et son usage pourrait être interdit dans certains lieux publics (elle est déjà interdite de vente aux mineurs). Car si les spécialistes s’accordent généralement sur l’idée qu’elle est bien moins nocive que la cigarette traditionnelle – elle contiendrait de 9 à 450 fois moins d’agents nocifs – et sur son utilité pour le sevrage des fumeurs, son innocuité absolue n’a pas été prouvée, faute d’expérimentation à long terme. Mais surtout, comme l’a signalé notamment Bertrand Dautzenberg, président de l’Office français de prévention du tabagisme, elle pourrait constituer pour les jeunes une porte d’entrée vers le tabagisme.

R.I.

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Mars : l’Inde réussit le placement en orbite du satellite Mangalyaan

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Vue d'artiste du satellite indien Mangalyaan ou Mars Orbiter Mission. / Nesnad via Wikipedia - CC BY SA 3.0

Vue d’artiste du satellite indien Mangalyaan ou Mars Orbiter Mission. / Nesnad via Wikipedia – CC BY SA 3.0

Il s’appelle MOM en anglais, acronyme de Mars Orbiter Mission, mais aussi Mangalyaan en indien (« vaisseau martien »). Ce petit satellite de 1,5 mètre et 500 kg est entré en orbite martienne aujourd’hui au petit matin, après un voyage qui a duré 300 jours. Il rejoint ainsi MAVEN, le satellite de la NASA arrivé deux jours plus tôt à proximité de la planète rouge.

Sur le plan stratégique, c’est un énorme succès pour l’Agence spatiale indienne, l’ISRO, qui par ce premier lancement interplanétaire fait son entrée dans la cour des grands acteurs de la conquête spatiale. Car l’entièreté de la mission MOM est Made in India, de la conception à la fabrication. Plus important encore, le lancement : il a eu lieu le 5 novembre 2013 depuis le centre spatial Satish Dhawan sur l’île de Sriharikota (Golfe du Bengale).

Sur le plan scientifique, la mission du MOM sera de mesurer le taux de méthane dans l’atmosphère et sur le sol martiens, un indicateur de vie microbienne. L’existence de microbes sur Mars est déjà prouvée, mais il s’agit de bactéries terrestres emportées sur place par les divers rovers qui s’y sont posés (ou crashés) : Viking, PathfinderSpirit... et même Curiosity, qui promettait pourtant d’être l’engin le plus stérile à toucher le sol martien…

Les 15 instruments dont est pourvu Mangalyaan récolteront des données durant 6 à 10 mois, tandis que ses caméras couleur promettent de fournir des images épatantes des lunes de Mars, Phobos et Déimos (signifiant « peur » et « terreur » en grec), qui portent le nom des jumeaux engendrés par le dieu Mars et la déesse Vénus dans la mythologie gréco-romaine.

Mangalyaan est une mission spatiale « low cost »

Mais pour ses homologues internationaux, le plus surprenant chez Mangalyaan est son coût : seulement 25 millions de dollars, d’après l’ISRO. L’Inde souhaite ainsi prouver qu’elle pourrait jouer le rôle de puissance spatiale « low cost », à l’heure où la NASA tente d’abattre les coûts de ses missions, notamment en sous-traitant à des prestataires privés ses vols habités. De quoi concurrencer son gran rival, la Chine.

F.G.

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Changement climatique : 120 chefs d’Etats invités par l’ONU doivent annoncer des solutions concrètes

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L'Amphithéâtre du siège de l'ONU à New York, où se tient le sommet sur le climat aujourd'hui / Ph. Rob Young via Flickr CC BY 2.0

L’amphithéâtre du siège de l’ONU à New York, où se tient le sommet sur le climat aujourd’hui / Ph. Rob Young via Flickr CC BY 2.0

Un sommet exceptionnel est organisé aujourd’hui à New York par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, qui veut relancer l’action internationale pour freiner le changement climatique. Cent vingt états ont répondu présent à son invitation, mais aussi 350 organisations parmi des multinationales, des acteurs de la finance et des ONG.

Ils sont tous invités à s’impliquer dans des actions urgentes, à l’heure où les projections des climatologues indiquent qu’en l’absence d’une action mondiale coordonnée, le thermomètre planétaire pourrait monter de 4 ou 5 °C d’ici à la fin du siècle, les émissions de gaz à effet de serre étant toujours en hausse. Le défi est énorme, car, déjà, les effets du réchauffement commencent à se faire sentir autour de la planète.

Un sommet sur le climat proposant des solutions

Par volonté de Ban Ki-Moon, la vraie nouveauté de ce sommet est qu’il est orienté « solutions ». Premièrement, le secrétaire de l’ONU invitera les états à chiffrer leur participation au Fonds vert, un dispositif prévu par le sommet de Copenhague (2009) qui servira à financer la transition énergétique des pays en développement, ainsi qu’à les aider à s’adapter au changement climatique.

Deuxièmement, aujourd’hui seront lancés de larges plans d’actions impliquant des coalitions d’états, des villes, des entreprises et des ONG sur des points stratégiques pour « décarboniser » l’économie, c’est-à-dire la rendre moins génératrice de CO2. Le gaz carbonique sera aussi l’objet d’une campagne menée par la Banque mondiale, qui militera aujourd’hui pour l’introduction d’un prix du carbone, afin de créer une économie du CO2.

La France, de son côté, sera très attentive aux engagements pris aujourd’hui, qui serviront de bases pour la COP21, la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en 2015 et réunira l’ensemble de pays représentés à l’ONU.

Surtout, ce qu’espèrent  les organisateurs du sommet de New York, c’est de dépasser le traumatisme de la conférence de Copenhague en 2009, qui s’état conclue par un échec cuisant. Et de faire un pas de plus pour concrétiser l’objectif principal : limiter à 2 °C le réchauffement de l’atmosphère terrestre à l’horizon 2100.

F.G.

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Le droit à l’oubli promis par Google est encore loin d’être appliqué

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Il est encore très difficile de se faire oublier par Google

Il est encore très difficile de se faire oublier par Google / Ph. artinthecity via Flickr CC BY 2.0

Il est encore très difficile de faire valoir son « droit à l’oubli » auprès de Google, le plus grand moteur de recherche de la Toile, comme le dévoile une étude à paraître prochainement. Les résultats de cette étude menée par le cabinet Réputation VIP, publiés ce matin en avant-première par le quotidien « Le Parisien – Aujourd’hui en France », son sans appel : bien que la Cour de justice de l’Union européenne ait confirmé le 13 mai dernier que tout internaute européen a le droit d’exiger de Google la suppression de certains liens hypertexte liés à son nom, un tiers des demandes est refusée par la firme.

Difficile donc de cacher aux yeux du monde une photo de vous, parfois versée dans la Toile à votre insu, un texte vous dénigrant écrit par un inconnu ou pas, un document personnel que vous n’attendiez pas à voir « référencé » par Google, etc. Dans les résultats publiés ce matin, basés sur 15 061 demandes de suppression, 28% de ces dernières (soit 4176) ont été éconduites. Parmi les raisons du refus avancées par Google figurent le fait que la demande concerne votre vie professionnelle (26% des refus), que vous êtes à l’origine de ce contenu (22%), que l’information est toujours d’actualité et d’intérêt public (14%), qu’il s’agit de votre profil de réseau social (13%), que l’information concerne une autre personne (7%), etc.

Pour l’heure le droit à l’oubli est refusé par Google dans environ 30% des cas

Le fait est que l’acceptation ou le rejet d’une demande (on en compte 135 000 aujourd’hui, représentant 470 000 pages internet) répond à des critères encore flous, et Google semble vous dire que les informations sur votre vie professionnelle ne vous appartiennent pas, et que si un jour vous avez volontairement chargé dans l’infosphère des information vous concernant, peut-être il y a plusieurs années, il faudra s’y confronter (aux yeux des autres) pour l’éternité…

Heureusement, la question du droit à l’oubli en est à ses balbutiements et, comme le rapporte le quotidien, Google est en passe de constituer un Comité consultatif qui devrait tirer les enseignements de cette première étape, forcément chaotique, début 2015 en émettant des recommandations. Mais la question de fond dépasse le géant de la Toile : Google peut toujours masquer dans son moteur de recherche des liens entre votre nom et des informations enregistrées dans diverses bases de données (appartenant à une multitude d’entreprises), ces informations ne sont pas effacées pour autant.

Comme le rapportait S&V au mois d’août, pour véritablement faire disparaître des informations sur soi, il faudrait demander à chaque propriétaire de chaque base de donnée de la Toile qui en contient de bien vouloir presser sur le bouton « effacer », voire recourir à la justice pour l’exiger, ce qu’une vie entière dédiée à cette tache ne suffirait pas pour accomplir. Sans oublier que l’une des forces du réseau est la redondance des informations… A moins que des chercheurs inspirés ne réussissent à programmer des mécanismes qui agiraient sur les informations emmagasinées dans le Réseau de la même manière que le cerveau agit sur les souvenirs : les diluant et occultant peu à peu.

R.I.

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S&V 1163 Google droit oubli

La machine reconnaît les visages

La science à l'heure des big data