Par la “pop philo”, apprendre tu pourras !

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Dans un collège de notre galaxie lointaine, mais pas si lointaine, il n’y a pas si longtemps, un prof d’histoire-géographie suscita l’éveil de « la Force » ! De « la Force » d’apprendre qui arrache à son banc le potache mollasson, apathique comme un droïde défectueux, pour le propulser dans le champ d’énergie du désir d’apprendre. Enseignant au collège des Champs-Plaisants, à Sens (Yonne), Julien Malherbe proposa à ses élèves de 3e une odyssée éducative : le projet de classe « Star Wars ». Maître Jedi de l’Éducation nationale, il imagina d’utiliser l’univers flamboyant de la saga cinématographique comme support pédagogique au collège, dans toutes les disciplines. « Mon envie était d’impliquer les élèves, de susciter l’envie et la curiosité. J’ai commencé par montrer des extraits de films dans mes cours. » Un nouvel espoir était né.


Calculer la puissance d’un sabre laser


Avec le concours de ses collègues, Julien Malherbe saupoudre de la poussière d’étoiles dans toutes les matières. Durant deux années scolaires, à partir de 2014, l’oeuvre de science-fiction de George Lucas irrigue les cours. En SVT (sciences de la vie et de la Terre), les collégiens étudient la classification des espèces dans Star Wars ; en maths, ils apprennent à déterminer le rayon de l’Étoile noire, la station spatiale sphérique, grâce au théorème de Thalès ; en physique, ils calculent la puissance d’un sabre laser… « Les élèves étaient enthousiastes, notamment ceux qui d’habitude se tenaient en retrait. Ils se sont réinvestis dans des travaux collectifs. » En arts plastiques, les collégiens composent des photomontages, en fusionnant fiction et réalité. Sur l’une des images créées, comme un symbole, un quadripode impérial délogé de Star Wars, surplombe le collège de Sens, juché sur ses quatre pattes filandreuses, et paraît veiller sur l’instruction des élèves. 


Dans son propre cours d’histoire-géo, Julien Malherbe aborde l’étude des régimes autoritaires et du totalitarisme. « Nous avons comparé l’accession au pouvoir de Hitler en 1933 avec l’arrivée de Palpatine à la tête de l’Empire galactique, élu chancelier par le Sénat. La saga contient beaucoup d’éléments qui permettent de réfléchir à la façon dont s’instaure un régime autoritaire. Ce support, moins rébarbatif, motive les élèves. Mais il a aussi ses limites : ils ne parviennent pas toujours à effectuer la transition entre un univers imaginaire et une réalité historique. Le travail de l’enseignant est primordial », analyse Julien Malherbe. Cette initiative, acceptée par la principale du collège et validée par l’inspection académique, accueillie favorablement par des parents intrigués et curieux, s’inscrit dans une démarche en plein essor : la « pop philosophie ».


Goldman réussit là où Hegel échoue


Cette notion, inventée par le philosophe Gilles Deleuze dans les années 1970 pour qualifier les relations entre la philosophie et la pop culture, désigne le recours à des oeuvres de la culture populaire dans le monde universitaire ou dans l’enseignement. « En Amérique du Nord et notamment au Québec, où j’ai terminé mon master en sciences de l’éducation, cette vision est répandue. Elle s’est diffusée depuis les pays anglo-saxons jusqu’en France sous l’impulsion d’intellectuels comme Ollivier Pourriol. » En 2003, un recueil d’études sur le film d’anticipation Matrix (1999) est paru, réunissant les contributions de philosophes : Alain Badiou, Élie During, Patrice Maniglier (Matrix, machine philosophique, Ellipses). En sciences, Roland Lehoucq, astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique, est l’un de ces passeurs. Dans ses conférences, l’auteur de Faire des sciences avec Star Wars (Le Bélial) enrôle les super-héros, grappille dans Tintin ou dans le film Avatar pour expliquer, avec esprit et fantaisie, les principes de la physique. En mesurant la longueur des sauts de Superman, il est capable d’évaluer la gravité de sa planète d’origine, Krypton ! 


Dégainez les sabres laser et les baguettes magiques. Harry Potter, un « objet pop philosophique » ? Marianne Chaillan en est convaincue. Persuadée que la saga de J. K. Rowling possède les éléments d’une propédeutique – une initiation – aux classes de philosophie, cette professeure au lycée Saint-Joseph-de-la-Madeleine, à Marseille, aborde cette oeuvre comme une « porte d’entrée » vers l’étude de l’école platonicienne, du stoïcisme. Plus encore, l’oeuvre en elle-même, animée par la question de la mort, contient sa propre philosophie, une « philosophie de la finitude ». Auteure de l’essai Game of Thrones, une métaphysique des meurtres (le Passeur), Marianne Chaillan, qui enseigne également à l’université, a publié un ouvrage étonnant : la Playlist des philosophes (le Passeur). 


Son pari ? Considérer les chansons de variété comme des « tremplins » pour la réflexion. Elle l’assure : « Je sais d’expérience que Goldman réussit parfois là où Hegel échoue. » Dans ce tour de chant et de passe-passe philosophique, conçu aussi comme un manifeste pour une chanson de variétés souvent discréditée, victime du snobisme et du mépris, elle parvient à nous convaincre de la portée philosophique de ces ritournelles. Oui, la chanson Savoir aimer de Florent Pagny est éminemment nietzschéenne (le philosophe allemand enseigne que l’homme fort est celui qui réussit à aimer), et assurément Claude François, dans le Lundi au soleil (« C’est une chose qu’on n’aura jamais »…), évoque la réalité du travail aliéné décrit par Marx. Certains pourront estimer que cette approche se fonde sur une « surinterprétation » des paroles. Pour Marianne Chaillan, les oeuvres de la culture populaire sont des « moyens de faire jaillir la compréhension, l’enthousiasme et la joie de penser ».


Star Wars, œuvre fondatrice


C’est un couplet que pourrait entonner Gilles Vervisch. Professeur de philo au lycée Paul-Émile-Victor, à Osny (Val-d’Oise), il recrute lui aussi dans la galaxie Star Wars pour éclairer le côté obscur que pourraient avoir, aux yeux des béotiens, les concepts philosophiques. « Davantage qu’à Gilles Deleuze, j’ai tendance à me référer au philosophe américain Stanley Cavell, qui, le premier, dès les années 1980, a commencé à étudier des films, notamment ceux de Frank Capra. » Rendre la philosophie divertissante et puiser de la philosophie dans les oeuvres de divertissement : c’est dans ces allers-retours que Gilles Vervisch, auteur de Star Wars, la philo contre-attaque (le deuxième volume paraît en octobre chez le Passeur), mène son vaisseau pour rendre la philo accessible. Dans ce domaine, Star Wars est une oeuvre fondatrice : pour élaborer son chef-d’oeuvre, fermement assujetti à l’ossature manichéenne de la lutte entre le bien et le mal, George Lucas n’a jamais caché l’influence des travaux du mythologue américain Joseph Campbell, auteur du Héros aux mille et un visages (1949).


Une communauté de passionnés


Et d’ailleurs, Yoda, Grand Maître de l’ordre Jedi, n’est-il pas le personnage idéal pour inculquer la philo ? « Ça se discute, j’ai écrit tout un chapitre pour montrer que son aphorisme “Personne par la guerre ne devient grand” est assez faux… Mais bien sûr, Yoda, c’est le parfait prof de philo à l’orientale, dans un rapport maître-disciple », s’amuse Gilles Vervisch. Dans ses cours, il lui arrive de se référer à la saga, aux films Matrix, Douze hommes en colère ou à la série Game of Thrones. Et même s’il demeure sceptique devant l’overdose actuelle de séries de super-héros, il se réjouit de l’apparition d’une communauté de passionnés qui étudient la pop culture, rédigent de stimulants ouvrages d’interprétation, comme Pacôme Thiellement, Thibault de Saint-Maurice ou Hubert Artus. « C’est une démarche qui commence à se diffuser en France. Dans l’un de mes manuels de philosophie de terminale, il est même fait référence au film Batman The Dark Knight Rises (l’Ascension du Chevalier noir), de Christopher Nolan », souligne Gilles Vervisch. Il se refuse toutefois à adopter le terme de « vulgarisation », trop restrictif. « Dans le terme “vulgarisation”, il y a l’idée que l’on simplifie les choses pour les faire comprendre. La pop philo, c’est exactement l’inverse : on part d’un support culturel connu pour essayer d’aller plus loin. Dans mes cours, quand j’utilise un extrait de Star Wars ou de Game of Thrones, c’est pour parler de mythologie antique ou de l’impératif catégorique chez Kant. Enseigner, c’est toujours ramener l’inconnu au connu. » 


Ce pourrait être le credo d’Emma Fiedler, doctorante en droit et présidente de l’association Thesa Nostra. Le 23 mai, cette association a organisé à la faculté de droit de Poitiers, sous la direction de Damien Fallon, maître de conférences en droit public, le colloque « Harry Potter et le droit ». Dans l’amphithéâtre, où s’étaient rassemblés 200 auditeurs, furent abordés des thèmes singuliers : responsabilité civile et monde des sorciers, statut de l’animal fantastique, maintien de l’ordre public dans le monde sorcier avec l’exemple du ministère de la Magie anglais !


Un apprentissage plus dynamique


« L’objectif était de rendre le droit ludique et attrayant, mais sans le simplifier ou le dénaturer », explique Emma Fiedler. Chargée de TD (travaux dirigés), elle se félicite de ces « nouvelles techniques d’apprentissage » qui « dynamisent un propos », même si ces méthodes se heurtent encore à des réticences, à des a priori. « La pop philo n’est pas une fin en soi : c’est une passerelle. Certaines personnes qui jugeaient qu’il s’agissait de divertissement et non de science juridique ont reconnu après le colloque qu’elles s’étaient trompées. Je suis convaincue de la pertinence de cette approche : par exemple, au travers du personnage d’Hermione, l’amie de Harry Potter, née de parents non sorciers, on peut amener les lecteurs à réfléchir aux réalités de la discrimination qu’ils peuvent vivre au quotidien. » Réfléchir par soi-même, à partir d’une image ou d’un mythe, c’était finalement la démarche de Platon dans la République, qui usa de mythes (la caverne, Prométhée) pour rendre la philo accessible. Et si Platon, le moldu, était l’inventeur de la pop philo ?


À lire
Star Wars, le retour de la philo. La saga décryptée II, de Gilles Vervisch, le Passeur. Inspiré par la troisième trilogie Star Wars, dont l’un des axes est le rapport difficile à l’héritage, Gilles Vervisch aborde dans ce second volume (à paraître en octobre) les thèmes du passé, de la mort et de la perte, de la nostalgie et de la mélancolie. Le premier tome est toujours disponible. 
Harry Potter à l’école de la philosophie, de Marianne Chaillan, Ellipses. Avec humour, Marianne Chaillan, professeure de philo, pousse les portes de Poudlard pour dénicher de la philo dans cette oeuvre : Hermione serait-elle une disciple de Marc Aurèle ? Dumbledore est-il un représentant d’Épictète ? 



À Savoir

Le festival Semaine de la pop philosophie, créé en 2009, se déroulera cette année du 26 octobre au 2 novembre, à Marseille. Il est consacré au thème « Philosophie, sociologie et esthétique du crime ».  www.semainedela popphilosophie.fr.

La langue des signes, une nouvelle mode ?

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Connaissez-vous le chansigne ? Cette discipline consiste à interpréter en langue des signes une chanson, du rap ou encore un chant lyrique. Elle a le vent en poupe sur les scènes. Le public de l’Opéra-orchestre national de Montpellier a ainsi découvert la saison dernière deux comédiens interprétant en langue des signes le livret de Don Pasquale, intégrés au spectacle. Les chansigneurs accompagnent surtout les musiques actuelles. Le festival « Au Foin de la rue », en Mayenne, qui accueille chaque été 200.000 spectateurs accompagne certains morceaux de chansignes du collectif Les Mains Balladeuses. 


« Nous faisons davantage qu’une simple traduction du texte, explique Marina Daubier, membre du collectif, nous cherchons à rendre la mélodie, les émotions dans la voix du chanteur et l’esprit de la chanson, pour aider le public sourd à profiter du concert. » Les personnes sourdes et malentendantes perçoivent en effet la musique, d’une manière qui leur est propre, au travers des vibrations et des sons de basse notamment. ?Quelques minutes de chansigne requièrent un travail conséquent. Laëty Tual, l’une des rares professionnelles, détaille : « Un morceau demande quinze heures de préparation en moyenne. Je cherche d’abord à cerner précisément le sens des mots – l’échange avec l’artiste est alors utile. Ensuite, vient le travail sur les signes : j’amplifie les gestes, je trouve le rythme. J’essaie d’incarner ce que l’on raconte. Enfin, je mémorise l’enchaînement. J’apporte toujours ma patte : c’est un travail artistique. » La jeune femme est de plus en plus sollicitée par des festivals et des salles de concerts qui souhaitent être plus accessibles au public sourd.


?Des entendants séduits


Sur les réseaux sociaux, Facebook et Instagram en particulier, les vidéos de chansigne circulent abondamment. Cela va de la simple traduction réalisée par une étudiante en langue des signes à des clips élaborés avec costumes et décor, en passant par des captations de concerts de rap américains où des interprètes signent à la vitesse de l’éclair. Holly Maniatti s’est par exemple faite connaître en réussissant à suivre le débit de mitraillette du chanteur Eminem. 


Cet engouement n’est pas superficiel comme on pourrait le croire : de nombreux entendants se mettent à la langue des signes française (LSF) par curiosité. Comme Marie-Cécile, 40 ans, consultante en communication, qui a suivi une initiation à la LSF à Avignon. Déjà trilingue, elle fait partie de ceux qui sans avoir de sourds dans leur entourage sont curieux de découvrir leur langue. « Je voulais connaître cette langue qui passe par le corps, confie-t-elle. Cela m’a sensibilisée à la surdité au quotidien et à un rapport au monde différent. » Les jeunes aussi s’y mettent : 3000 lycéens l’ont choisie comme option au bac. 60 lycées proposent en effet des cours de langue des signes. 


Autre signe des temps, les livres et les applications mobiles enseignant des mots en langue des signes à utiliser avec bébé font fureur, pour développer la communication, et l’on forme le personnel des crèches. « On peut parler d’un effet de mode, estime Laëty Tual qui, en vingt ans, a vu évoluer le regard des entendants sur la langue des signes. Cela se comprend. D’abord, c’est une langue réellement magnifique qui met en jeu le corps, le visage, les yeux, et qui, pour les entendants, a un côté exotique. Et puis la communication en vidéo par les réseaux sociaux met en valeur cette langue visuelle. » ?


Une langue à l’histoire mouvementée


Bref, la langue des signes devient tendance. Pourtant si la loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » reconnaît la langue des signes française comme « langue à part entière », son usage par les personnes sourdes reste un combat. Sur 300.000 personnes nées sourdes en France, seules 30% d’entre elles la maîtrisent. Un vrai paradoxe ! En fait, le corps médical oriente les enfants sourds vers la filière dite « orale-médicalisée » au détriment de l’apprentissage de la langue des signes.


En France, la communauté sourde pâtit en fait d’une hostilité historique envers la langue des signes. L’historien Yann Cantin, spécialiste du sujet, et sourd lui-même, retrace cet héritage dans l’exposition « Une histoire silencieuse des sourds », présentée au Panthéon. En 1880, au nom de la science et du progrès, on a même interdit l’utilisation de la langue des signes dans l’éducation. « Des spécialistes, entendants pour la plupart, réunis en Congrès à Milan décrétèrent qu’elle était archaïque et empêchait l’émancipation du sourd », explique-t-il. On a réprimé la langue des signes dans la plupart des institutions pour jeunes sourds – jusqu’à attacher les mains des élèves… « Au début du XXe siècle, on a assisté à un désastre sans nom, poursuit l’historien. Le professorat sourd a disparu, la littérature sourde l’a suivi dans l’abîme. Les nouvelles générations se sont trouvées ensuite désarmées face à la dureté de la vie, dans un contexte très défavorable fait d’eugénisme (en…

L’écran méchant loup

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De l’agilité déconcertante avec laquelle les tout-petits manipulent la technologie, Mathilde a des exemples quotidiens. Lorsque son fils Marcel, 6 ans, parvient en quelques secondes à déverrouiller son Smartphone et à activer la lampe de poche là où elle avait échoué, elle dissimule difficilement ses sentiments mêlés de fierté et d’inquiétude : « Il n’essaye pas encore de tricher, mais il faudra vite mettre en place des systèmes de contrôle pour l’empêcher d’accéder à des contenus choquants. »

Jeux vidéo, poser les limites

À l’école aussi, le recours précoce aux écrans désarçonne les parents. « En CP, la maîtresse a mis en place des techniques éducatives qui passent par les tablettes, poursuit Mathilde. Je suis assez perplexe : c’est nécessaire, vu le monde dans lequel les enfants grandissent, mais ça me paraît tôt et ça génère le réflexe des écrans. » Un réflexe qui devient habitude. D’après Médiamétrie, 46% des 15-24 ans en…

L’écran méchant loup

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De l’agilité déconcertante avec laquelle les tout-petits manipulent la technologie, Mathilde a des exemples quotidiens. Lorsque son fils Marcel, 6 ans, parvient en quelques secondes à déverrouiller son Smartphone et à activer la lampe de poche là où elle avait échoué, elle dissimule difficilement ses sentiments mêlés de fierté et d’inquiétude : « Il n’essaye pas encore de tricher, mais il faudra vite mettre en place des systèmes de contrôle pour l’empêcher d’accéder à des contenus choquants. »

Jeux vidéo, poser les limites

À l’école aussi, le recours précoce aux écrans désarçonne les parents. « En CP, la maîtresse a mis en place des techniques éducatives qui passent par les tablettes, poursuit Mathilde. Je suis assez perplexe : c’est nécessaire, vu le monde dans lequel les enfants grandissent, mais ça me paraît tôt et ça génère le réflexe des écrans. » Un réflexe qui devient habitude. D’après Médiamétrie, 46% des 15-24 ans en…

L’écran méchant loup

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De l’agilité déconcertante avec laquelle les tout-petits manipulent la technologie, Mathilde a des exemples quotidiens. Lorsque son fils Marcel, 6 ans, parvient en quelques secondes à déverrouiller son Smartphone et à activer la lampe de poche là où elle avait échoué, elle dissimule difficilement ses sentiments mêlés de fierté et d’inquiétude : « Il n’essaye pas encore de tricher, mais il faudra vite mettre en place des systèmes de contrôle pour l’empêcher d’accéder à des contenus choquants. »

Jeux vidéo, poser les limites

À l’école aussi, le recours précoce aux écrans désarçonne les parents. « En CP, la maîtresse a mis en place des techniques éducatives qui passent par les tablettes, poursuit Mathilde. Je suis assez perplexe : c’est nécessaire, vu le monde dans lequel les enfants grandissent, mais ça me paraît tôt et ça génère le réflexe des écrans. » Un réflexe qui devient habitude. D’après Médiamétrie, 46% des 15-24 ans en…

L’écran méchant loup

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À l’école aussi, le recours précoce aux écrans désarçonne les parents. « En CP, la maîtresse a mis en place des techniques éducatives qui passent par les tablettes, poursuit Mathilde. Je suis assez perplexe : c’est nécessaire, vu le monde dans lequel les enfants grandissent, mais ça me paraît tôt et ça génère le réflexe des écrans. » Un réflexe qui devient habitude. D’après Médiamétrie, 46% des 15-24 ans en…

L’écran méchant loup

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De l’agilité déconcertante avec laquelle les tout-petits manipulent la technologie, Mathilde a des exemples quotidiens. Lorsque son fils Marcel, 6 ans, parvient en quelques secondes à déverrouiller son Smartphone et à activer la lampe de poche là où elle avait échoué, elle dissimule difficilement ses sentiments mêlés de fierté et d’inquiétude : « Il n’essaye pas encore de tricher, mais il faudra vite mettre en place des systèmes de contrôle pour l’empêcher d’accéder à des contenus choquants. »

Jeux vidéo, poser les limites

À l’école aussi, le recours précoce aux écrans désarçonne les parents. « En CP, la maîtresse a mis en place des techniques éducatives qui passent par les tablettes, poursuit Mathilde. Je suis assez perplexe : c’est nécessaire, vu le monde dans lequel les enfants grandissent, mais ça me paraît tôt et ça génère le réflexe des écrans. » Un réflexe qui devient habitude. D’après Médiamétrie, 46% des 15-24 ans en…

Sur Internet, encourager les ados à parler de leur foi

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« Dieu, c’est une ou trois personnes pour toi ? » « Votre Bible et notre Coran, c’est quoi leurs différences ? » « On a les mêmes enfer et paradis ? » Ces questions, souvent posées sans détour par de jeunes musulmans dans les cours des collèges, mettent parfois en difficulté leurs camarades chrétiens. Afin de leur fournir des ressources concrètes pour répondre de manière claire et apaisée, une idée a germé au sein de la Conférence des évêques de France (CEF) : créer une websérie pour les adolescents, intitulée Bien dans ma foi !, afin qu’ils puissent parler plus aisément de leur foi.


Favoriser la rencontre


La Bible, Dieu, Jésus ou encore Marie et l’Église : au total, huit vidéos de formats courts (une à deux minutes) ont été réalisées, abordant les fondements de la foi catholique, sur un ton léger et un rythme dynamique. Objectif : s’adapter aux codes et aux usages des collégiens, qui pourront les visionner (et les partager) sur leurs Smartphones. Structurées de manière identique, toutes les vidéos passent en revue une série de vignettes dessinées, illustrant avec humour des concepts tels que l’Incarnation, la Trinité ou le Jugement dernier. « S’ils ne retiennent qu’une à deux vignettes par vidéo, c’est déjà gagné », affirme Joëlle Éluard, chargée des adolescents au sein du Service national de la catéchèse et du catéchuménat (SNCC). 


L’ambition est de favoriser le dialogue, la rencontre et l’approfondissement mutuel de la foi


Le projet est né des remontées de différents diocèses qui, témoins de ces dialogues en impasse, ont demandé à la CEF de disposer « de quoi nourrir et structurer la foi des jeunes catholiques afin qu’ils soient plus à l’aise pour en parler ». Impliqué dans le processus, le conseil pour les relations interreligieuses a participé à une relecture minutieuse des différents scénarios. « L’ambition est de favoriser le dialogue, la rencontre et l’approfondissement mutuel de la foi », résume Olivier Leborgne, évêque d’Amiens et ex-président de la commission épiscopale pour la catéchèse et le catéchuménat. Il souligne également les retours positifs de l’expérience, persuadé que « quand on arrive à dire sa foi catholique à des musulmans, l’estime mutuelle s’en trouve renforcée ».


Susciter un questionnement


En appui de cette websérie, des fiches pédagogiques complémentaires ont été élaborées de manière à accompagner des aumôneries ou équipes de catéchèse. « L’idée est d’amener les jeunes à un questionnement qu’ils pourront approfondir en groupe sur la base de ces fiches », explique Joëlle Éluard. Afin de pérenniser ces outils dans le temps, le SNCC souhaite réunir prochainement toutes ces ressources dans un document commun, qui sera mis à la disposition des réseaux de jeunes. Chaque semaine, deux vidéos seront mises en ligne jusqu’à la mi-octobre sur le site du SNCC et sur la webtélé de la CEF, et relayées sur les réseaux sociaux. Les deux premières vidéos sur la Bible et Dieu sont consultables depuis leur lancement le 10 septembre. Quant aux fiches pédagogiques complémentaires, elles sont également téléchargeables gratuitement sur le site du SNCC (voir ci-dessous).


Retrouvez les vidéos de Bien dans ma foi sur : catechese.catholique.fr tv.catholique.fr

Grimpez dans les tours en Corrèze

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Enserrées par une forêt luxuriante, au coeur de gorges sauvages, se dressent les tours de Merle, dans le village de Saint-Geniez-ô-Merle, en Corrèze. Nichées sur un promontoire rocheux de 200 m de long et 40 m de large, elles sont entourées par la rivière Maronne, qui forme de sinueuses douves naturelles. L’ensemble féodal, composé de sept tours de pierre, a été érigé entre les XIIe et XVe siècles. De son large sourire, Sarah Laval, originaire de la ville voisine de Goulles accueille les visiteurs. Férue d’histoire, cette jeune femme pétillante, guide conférencière, a à coeur de transmettre sa connaissance du site. « Vous êtes ici en Xaintrie, précise-t-elle au début de la visite. C’est une région historique, coincée entre l’Auvergne, le Limousin et le Quercy. » 


Dans cette forteresse qui servait de poste-frontière entre le duché d’Aquitaine et le comté d’Auvergne, plusieurs seigneurs vivaient selon une hiérarchie précise : c’est…

Notre-Dame revit hors les murs

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Alors que les travaux de sécurisation de Notre-Dame étaient menés tambour battant depuis l’incendie destructeur du 15 avril, le plomb est venu compliquer les opérations. Après deux semaines d’arrêts du chantier au coeur de l’été du fait d’un risque de contamination, le chantier a repris mais l’architecte en chef des monuments historiques, Philippe Villeneuve, a prévenu dans Le Parisien que la voûte et l’échafaudage très endommagés risquent toujours de s’effondrer et que les efforts de consolidation de l’édifice dureraient au moins jusqu’à la mi-2020. Pas question donc pour le grand public et les fidèles de dépasser les grandes palissades qui entourent le chantier.


Notre-Dame « corps vivant »


Les Journées du patrimoine des 21 et 22 septembre seront pourtant l’occasion de découvrir ou redécouvrir « Notre-Dame, de l’intérieur » grâce à une exposition au Collège des Bernardins (voir informations ci-dessous). « A la suite de l’incendie, on a beaucoup parlé du bâtiment d’un point de vue patrimonial, explique Olivier de Châlus, porte-parole de l’association des scientifiques pour la restauration de Notre-Dame à l’origine du projet. Notre objectif est de montrer que la cathédrale est un lieu de vie et non pas un simple bâtiment. » « Il est important de montrer que Notre-Dame a été habitée et construite par des hommes et que l’incendie ne détruit pas ce corps vivant” », abonde Claire Laval, directrice de la communication des Bernardins.


Notre-Dame de Paris : Les nouvelles inconnues du chantier


Dans l’ancienne sacristie du Collège des Bernardins, les visiteurs pourront découvrir des photos et des objets autour de quatre thèmes : la flèche médiévale et celle de Viollet-le-Duc, les vitraux médiévaux et contemporains, l’organisation liturgique et la musique. Concernant les vitraux, par exemple, on pourra découvrir la maquette et le dessin préparatoire du vitrail contemporain tandis qu’une table graphique haute définition permettra de zoomer sur les détails des vitraux médiévaux. Côté liturgique, les maquettes et les moules de l’autel contemporain détruit par l’incendie seront exposés, ainsi que, symboliquement, un morceau tiré des flammes.


Des dizaines de témoignages


Mais l’intérêt majeur de l’exposition se trouve dans les dizaines de témoignages audio recueillis par Olivier de Châlus auprès de ceux qui faisaient vivre Notre-Dame, que ce soient des historiens, des artisans, des prêtres ou des laïcs. « Les personnes interrogées sont les meilleurs spécialistes dans leur domaine, mais je leur ai aussi demandé de dire leur émotion, leur histoire personnelle avec Notre-Dame », explique-t-il. Ces témoignages seront disponibles lors de la visite grâce à des audioguides mais aussi en podcast sur les smartphones des visiteurs. Après les Journées du patrimoine, ils seront diffusés sur un site internet dédié.


La vie liturgique transférée à Saint-Germain-l’Auxerrois


Au-delà de ces deux événements, c’est désormais à l’église Saint-Germain-l’Auxerrois que toute la vie liturgique de la cathédrale s’est délocalisée depuis le dimanche 1er septembre. La maîtrise s’y est installée et les retransmissions des vêpres et de la messe sur KTO ont repris. De même, les fidèles peuvent à nouveau vénérer les reliques de la Couronne d’épine du Christ sauvée des flammes depuis le 6 septembre. Comme à Notre-Dame, la vénération aura lieu tous les premiers vendredi du mois à 15h. Un déménagement provisoire fait pour durer : même la statue de la Vierge à l’Enfant, « Notre-Dame de Paris », y a été installée…


Informations : 

Exposition Notre-Dame de l’Intérieur

21 et 22 septembre de 11h à 18h

Collège des Bernardins : 20 Rue de Poissy, 75005 Paris

Informations sur le programme des Journées du patrimoine au Collège des Bernardins : https://www.paris.catholique.fr/journees-europeennes-du-patrimoine-47245.html


A Bordeaux, une journée de réfléxion sur Notre-Dame

A Bordeaux, le 4 octobre prochain, ce sont les universitaires qui se penchent sur le sort de Notre-Dame lors d’une journée de réflexion ouverte à tous intitulée « Quel avenir pour Notre-Dame ? » « L’émotion passée, il apparaît nécessaire de revenir sur cette catastrophe, pour fournir à tous ceux qui le souhaitent des éléments fiables d’information, de compréhension et de réflexion sur la cathédrale Notre-Dame, son état actuel, son avenir, en s’appuyant sur l’expertise de spécialistes de domaines scientifiques et professionnels tels que l’histoire de l’architecture, l’archéologie, l’histoire des représentations, l’étude des matériaux du patrimoine, ou la restauration des monuments historiques », expliquent les organisateurs de ce colloque