La margarine est-elle vraiment meilleure pour le cœur ?

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Présentée comme un aliment bénéfique pour le coeur, la margarine ne l'est pas plus que les huiles ou autres aliments gras (Ph. Hmboo Electrician and Adventurer via Flickr CC BY 2.0)

Présentée comme un aliment bénéfique pour le coeur, la margarine ne l’est pas plus que les huiles ou autres aliments gras (Ph. Hmboo Electrician and Adventurer via Flickr CC BY 2.0)

Non, les margarines ne sont pas meilleures pour le cœur que d’autres corps gras… même si les marques ont beaucoup communiqué sur leur teneur en acides gras insaturés ­d’origine végétale, considérés comme sains. “La con­fusion entre risque cardio-vasculaire, acides gras saturés et graisses animales a généré des dogmes contre-productifs, voire dangereux, relève Philippe Legrand, professeur de biochimie et nutrition humaine à l’Agrocampus de Rennes. L’image idyllique des acides gras ­insaturés, forgée dans les années 1970 aux États-Unis, est à rectifier. Les huiles de tournesol, maïs, soja qui entrent dans la composition des margarines sont majoritairement constituées d’oméga-6. Or il est aujourd’hui scientifiquement avéré qu’en excès, ils sont pro-inflam­matoires et athérogènes.”

Qu’à cela ne tienne, certains industriels ont enri­chi leurs margarines en acides gras oméga-3 afin de rééquilibrer la balance avec les oméga-6. Les margarines “haut de gamme”, celles qui brillent au rayon frais des supermarchés et dans les spots télévisés, répondent le plus souvent aux recommandations des autorités sanitaires, avec un ratio oméga-6 et 3 qui se situe entre 3 et 7.

La margarine contient des substances aux effets délétères

Pourtant, selon Philippe Legrand, “mieux vaut cuisiner ou assaisonner directement ses salades à l’huile de colza, manger un peu plus de poisson ou d’œufs pour, non seulement corriger les apports en oméga-3 et en absorber sous différentes formes, mais également pour consommer d’autres nutriments importants”. Surtout que l’ajout de phytostérols, dernier atout sorti du chapeau des producteurs pour parer les margarines du costume de l’aliment santé, a fait long feu.

Ces substances, qui sont des homologues végétaux du cholestérol, entrent en compétition avec celui-ci dans l’intestin, réduisant son absorption. La régle­mentation européenne autorise que soit mentionné sur les étiquettes que le rôle des phytostérols dans la diminution du cholestérol sanguin et le fait que cette diminution puisse réduire le risque de maladies cardio-vasculaires. Sauf qu’en juin 2014, un comité ­d’experts réuni par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a conclu que “le ­bénéfice des phytostérols sur la prévention des ­maladies cardio-vasculaires n’est pas démontré”, soulignant même ses effets toxiques : il peut en effet, contre toute attente, accélérer chez certaines personnes le dévelop­pement de plaques d’athérome dans les ­artères.

La margarine ne présente donc, dans le meilleur des cas, aucun intérêt. Mais elle peut aussi avoir un effet délétère pour la santé. L’Anses déconseille donc désormais sa consommation aux enfants et aux femmes enceintes et allaitantes.

O.C.

D’après S&V n°1167

 

  • Alimentation : enquête sur les nouveaux interdits – S&V n°1158 – 2014. Avec les progrès de la recherche médicale, de plus en plus d’études démontrent les bienfaits ou les inconvénients d’aliments pour lesquels jusqu’à récemment on ne se posait pas de questions. Un point sur ces nouveaux dogmes et interdits alimentaires.

1158

  • Cinq sports sur ordonnance – S&V n°1152 – 2013. Manger sain n’est pas, loin s’en faut, la seule façon de garder la forme. Toutes les études montrent que le sport est l’un des facteurs essentiels de l’amélioration de la santé.

1152

  • Graisses, le retour en grâce ? – S&V n°1125 – 2011. Si la lutte contre l’ingestion excessive de graisses est de mise dans une société d’opulence où croient les risques d’obésité, tout n’est pas mauvais dans la graisse…

1125

 

Le glyphosate, le pesticide le plus épandu en France, « probablement cancérogène »

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Du maïs Roudup-ready, génétiquement modifié pour être  résistant à l'herbicide glyphosate / Ph. Di Maggilautaro [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

Du maïs Roudup-ready, génétiquement modifié pour être résistant à l’herbicide glyphosate / Ph. Di Maggilautaro [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

L’annonce a bousculé le monde agricole : le 20 mars, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a publié dans la revue Lancet Oncology une évaluation de la dangerosité de cinq pesticides. Deux d’entre eux sont désormais classées « cancérogènes possibles », trois autres « cancérogènes probables », le dernier échelon avant « cancérogène certain ». Parmi ceux-ci figure le désherbant glyphosate.

De toutes les substances évaluées par les experts, c’est celui qui fait le plus parler de lui. Et pour cause : c’est de loin le produit phytosanitaire le plus connu, sous la formule commerciale de Roundup. Produit par Monsanto depuis 1972, il est tombé dans le domaine public en 2000. Du coup, c’est l’herbicide le plus répandu au monde, où sa consommation a beaucoup augmenté depuis qu’il est associé à des cultures génétiquement modifiées pour lui résister (« Roundup-ready »). Le traitement au Roundup élimine ainsi efficacement toutes les plantes qui poussent spontanément autres que la culture souhaitée, la seule à lui résister.

Le glyphosate est aussi le pesticide le plus répandu en France où, en 2011, 8000 tonnes en ont été épandues, dont 60 % par des particuliers.

Quels sont les effets du glyphosate sur la santé ?

D’après le Circ, l’agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) spécialisée dans le cancer, basée à Lyon, qui a étudié l’ensemble de recherches scientifiques menées sur les effets de cette substance, il existe suffisamment de preuves pour la définir cancérogène chez les animaux. En laboratoire, des modifications chromosomiques ont été constatées, ainsi que des tumeurs au pancréas, aux reins et un risque accru de cancer de la peau.

Mais sur l’homme, les preuves ne sont pas suffisantes pour établir avec certitude que le glyphosate induit des cancers, d’où son classement comme « cancérogène probable » et non certain. Il existe cependant des preuves qu’il endommage l’ADN des cellules humaines cultivées in vitro, et qu’il accroît le risque de développer un type de cancer du sang appelé lymphome non hodgkinien, affectant les lymphocytes (des cellules du système immunitaire).

Ceci a été constaté lors d’études menées ces quinze dernières années en Suède, aux Etats-Unis et au Canada sur des personnes exposées au glyphosate par leur profession.

Quelles sont les populations à risque ?

En effet, ce sont les agriculteurs et les jardiniers que le Circ a identifiés comme catégorie à risque pour ce cancer. La population générale, quant à elle, entre en contact avec cette substance en respirant l’air proche des champs traités, ou à travers l’eau et la nourriture. Mais en général, le niveau d’exposition est faible.

Néanmoins, les experts pointent que le glyphosate est présent dans 750 produits du commerce pour l’agriculture, mais aussi la foresterie, le jardinage urbain et domestique. Ce qui en fait une substance très répandue dans l’environnement. En France, cela en fait le principal contaminant des eaux déclarées non potables, comme l’a relevé en 2010 l’Agence pour la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Heureusement, le traitement au chlore subi par l’eau du robinet suffit à le détruire.

Les autres substances évaluées par le Circ

Les deux autres substances classées probablement cancérogènes par le Circ sont deux insecticides, le malathion et le diazinon. Ils exposeraient tous deux à un risque accru du même lymphome, ainsi qu’au cancer de la prostate pour le malathion (utilisé abondamment par les agriculteurs) et au cancer du poumon pour le diazinon (dont l’usage a beaucoup diminué depuis des restrictions mises en place en 2006).

Fiorenza Gracci

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives :

  • 10 conseils de science pour mieux jardiner – S&V 1158. Jardiniers du dimanche, vous avez parfois la main lourde sur les pesticides et les engrais. Voici nos conseils pour jardiner plus vert tout en préservant vos récoltes.

10 conseils de science pour mieux jardiner - S&V 1158

Pourquoi la toxicité des substances chimiques nous échappe - S&V 1140

  • Pesticides, 6 solutions pour désintoxiquer nos champs - S&V 1099

 

 

S&V 1041 - Cancer epidemie

 

 

 

Une étoile échappe au trou noir de notre galaxie

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Sous l’œil du Very Large Telescope européen, le nuage G2 s'approche progressivement du trou noir central de la Voie lactée. Celui-ci, invisible, est représenté par une croix. Le passage à moins de vingt milliards de kilomètres du trou noir n'a pas détruit l'astre, probablement une étoile en formation. Photos ESO.

Sous l’œil du Very Large Telescope européen, le nuage G2 s’approche progressivement du trou noir central de la Voie lactée. Celui-ci, invisible, est représenté par une croix. Le passage à moins de vingt milliards de kilomètres du trou noir n’a pas détruit l’astre, probablement une étoile en formation. Photos ESO.

Les astronomes attendaient l’événement depuis une dizaine d’années, et le plus puissant télescope du monde avait été mobilisé pour le suivre en direct… En effet, depuis 2006, tous les hivers, lorsque le cœur de la Voie lactée, notre galaxie, passe au zénith de l’observatoire de Cerro Paranal, au Chili, le Very Large Telescope (VLT) scrute régulièrement le centre galactique, et plus précisément, le trou noir invisible qui trône en son centre, à vingt six mille années-lumière de distance.
Ce trou noir supermassif, dont la masse avoisine quatre millions de masses solaires, est invisible. D’abord, bien sûr, parce que, par définition, aucune information ne peut sortir d’un trou noir, ensuite parce que le trou noir central de la Voie lactée est inactif : contrairement aux trous noirs géants qui allument les quasars des lointaines galaxies, le nôtre n’est pas entouré d’un disque de matière chaud et lumineux en rotation autour de lui.
Invisible, donc, mais terriblement présent, comme en témoigne la course folle des étoiles qui tournent autour de lui. La géante bleue S2, par exemple, qui parcourt son orbite autour du trou noir en seulement quinze ans, à la vitesse extraordinaire de 5000 kilomètres par seconde, une vitesse mille fois supérieure à celle de Neptune autour du Soleil !
Voici une douzaine d’années, les astronomes avaient repéré un astre, apparemment gazeux, baptisé G2, tournant en 260 ans autour du trou noir, et s’approchant progressivement de lui… Le passage au plus près du trou noir, en mai 2014, à près de vingt milliards de kilomètres de distance, devait chauffer, déformer, démanteler cet objet G2 et finalement précipiter une partie de sa matière dans l’abîme. Accéléré à une vitesse proche de celle de la lumière, chauffé à plusieurs millions de degrés, ce gaz avant de disparaître, devait illuminer violemment l’environnement du trou noir…

Le trou noir du centre galactique se trouve à 26 000 années-lumière de la Terre. La région centrale de notre galaxie est invisible, masquée par des nuages interstellaires. Seuls des télescopes infrarouges permettent d'observer l'environnement du trou noir. Photos S.Brunier/ESO.

Le trou noir du centre galactique se trouve à 26 000 années-lumière de la Terre. La région centrale de notre galaxie est invisible, masquée par des nuages interstellaires. Seuls des télescopes infrarouges permettent d’observer l’environnement du trou noir. Photos S.Brunier/ESO.

Illuminer, dans le rayonnement infrarouge, tout au moins : le centre galactique, masqué par des centaines d’années-lumière de gaz et de poussière, est invisible dans un télescope classique : aucune lumière ne nous en parvient. Le Very Large Telescope a donc suivi le parcours du nuage G2 en infrarouge, entre un et deux micromètres de longueur d’onde.
En observant l’approche de G2 du trou noir central, le VLT a mesuré qu’il s’éloignait aussi de la Terre à la vitesse de 2700 kilomètres par seconde. Après son passage au plus près du trou noir, sa direction s’est inversée et il s’approche désormais de nous à la vitesse de 3300 kilomètres par seconde…
Faisons une pause pour essayer de réaliser ce que représente une vitesse aussi phénoménale… 3300 km/s, c’est cent fois la vitesse de la Terre autour du Soleil… Une fusée qui se déplacerait à 3300 km/s parcourrait la distance Terre-Lune en deux minutes, et se rendrait sur la planète Mars en une demie journée… Ces chiffres donnent une idée de la puissance phénoménale d’un trou noir supermassif, et font comprendre aussi pourquoi, lorsque de la matière est aspirée par un trou noir, elle émet une quantité colossale d’énergie avant de disparaître.

Le laser équipant l'optique adaptative du Very Large Telescope européen pointe en direction du centre galactique. Photo Y.Beletsky/ESO.

Le laser équipant l’optique adaptative du Very Large Telescope européen pointe en direction du centre galactique. Photo Y.Beletsky/ESO.

Sauf que, en mai 2014, rien n’est arrivé. Le trou noir central est demeuré invisible, inactif, et le nuage G2 a gardé une forme et une taille identiques, avant, et après son passage… Les scientifiques pensent désormais que G2 n’est pas un nuage diffus, mais plutôt une étoile en formation, encore masquée dans son cocon gazeux. Mais en plein cœur de la Galaxie, son orbite qui l’amène tous les deux siècles et demi auprès du trou noir central lui laissera t-elle le temps de naître ?
Serge Brunier

Post Scriptum :
Il est d’usage, en astronomie, de « faire comme si » les phénomènes célestes que l’on observe avaient lieu au moment même où nous les observons. Ainsi, les astronomes qui ont suivi, une décennie durant, l’approche de G2 du trou noir, ont fini par oublier qu’en réalité, cet événement avait eu lieu voici… vingt six mille ans.

Faut-il éviter de rouler à vélo pendant les pics de pollution ?

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Les bénéfices de rouler à vélo restent supérieurs aux méfaits de la pollution / Ph. SKohlmann via Flickr, CC BY SA 2.0

Les bénéfices de rouler à vélo restent supérieurs aux méfaits de la pollution / Ph. SKohlmann via Flickr, CC BY SA 2.0

“Sûrement pas, tranche le docteur Gilles Dixsaut, spécialiste des fonctions respiratoires à l’hôpital Cochin à Paris. Les automobilistes ou les usagers des bus sont plus exposés à la pollution que les cyclistes, car les polluants se concentrent à l’intérieur des habitacles. Et dans le métro, l’air est très chargé en particules.”

Celles-ci pénètrent dans le sang par la respiration, et augmentent le risque de maladies cardio-vasculaires. Comme l’a montré l’Institut national de veille sanitaire, elles engendrent une surmortalité immédiate dans les cinq jours qui suivent une hausse de leur concentration : chaque hausse de 10 microgrammes/mètre cube fait grimper la mortalité de 0,51 à 1,3 % selon que l’on soit en hiver ou en été. Lors du pic de pollution de cette fin mars, dans l’agglomération parisienne, elles avaient atteint les 102 µg/m3, alors que le seul de sécurité est fixé à 40 µg/m3.

Les cyclistes sont moins exposés à la pollution de l’air que les automobilistes

Or, une étude de l’Observatoire de la qualité de l’air de Midi-Pyrénées (Oramip) montre que, sur un même déplacement, les niveaux d’exposition au dioxyde d’azote et aux particules sont respectivement cinq fois et deux fois plus faibles pour les cyclistes que pour les automobilistes.

Selon Airparif, organisme indépendant qui surveille l’air à Paris, le niveau d’exposition en roulant sur une piste cyclable ou un couloir de bus est jusqu’à 45 % inférieur à celui relevé dans la circulation. Enfin, il faut savoir que le bénéfice pour l’organisme d’une activité physique comme le vélo est de 20 à 30 fois supérieur au risque d’exposition à la pollution de l’air.

P. L.

D’après S&V n°1170

 

> Lire aussi dans les Grandes archives de S&V :

S&V 1169 pollution tabac

S&V 1158 particules mortalité

S&V 1131 particules OMS

S&V 1131 particules Europe

 

Des drones entraînent les faucons à la chasse

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Un faucon gerfaut attaquant un Robara, un drone qui se veut une parfaite imitation de sa proie, la outarde houbara. / Ph. © Wingbeat 2014

Un faucon gerfaut attaquant un Robara, un drone qui se veut une parfaite imitation de sa proie, la outarde houbara. / Ph. © Wingbeat 2014

Et si l’art ancien de la fauconnerie faisait appel aux technologies contemporaines ? Plutôt que de les entraîner à chasser des appâts, pourquoi ne pas dresser les faucons à pourchasser des drones camouflés en proies ? C’est l’idée qu’ont eue des fauconniers anglais, comme le rapporte le journal New Scientist cette semaine.

D’habitude, pour dresser un faucon à chasser, le fauconnier doit le récompenser dès qu’il vole en hauteur, pour l’inciter à monter de plus en plus haut : de quoi lui donner une vue plongeante sur un territoire plus vaste, et augmenter ses chances de repérer des proies. Un processus d’apprentissage lent, que les fauconniers essaient parfois d’accélérer en faisant voler en altitude des ballons ou des cerfs-volants en guise de leurre, d’où pendent des appâts (comme des cailles).

Volant comme leurs proies, les drones boostent le dressage des jeunes faucons

Avec les drones, c’est tout le contraire : agiles et maniables, ils peuvent atteindre de hautes altitudes et le pilote peut imiter le vol d’une proie au plus près de la réalité. Agrémentés d’altimètres, de compteurs de vitesse de l’air et de chronomètres, ils permettent d’établir des programmes d’entraînement qui font progresser rapidement les jeunes faucons.

Un exemple : le Robara, commercialisé par la société britannique Wingbeat, conçu pour ressembler en tout point à l’outarde houbara, un grand oiseau du désert. Cette proie naturelle du faucon pèlerin et du faucon gerfaut est parmi les plus convoitées par les fauconniers traditionnels d’Arabie. D’après le fabricant de son alter ego volant, un jeune faucon entraîné sur un Robara peut gagner en un mois l’expérience d’un an de dressage traditionnel !

Et pour cause : fabriqué en polypropylène expansé à basse densité, avec une tête en caoutchouc et mousse capable d’absorber les chocs et une peau en lycra mimant son plumage, le Robara imite à la perfection l’oubara aux yeux du faucon. Il monte à 500 mètres en 3 minutes, virevolte agilement, et peut atteindre les 23 mètres par seconde comme son prédateur.

Un nouveau sport pourrait émerger, qui se passe de proies vivantes

Quant aux faucons, ils semblent apprécier ces proies postiches, tant et si bien qu’ils les traitent exactement comme des vraies, déployant tout le répertoire de leurs stratégies d’attaque, telle une danse aérienne : ils les pourchassent, et une fois attrapées se courbent pour atteindre leur tête, puis ils les emmènent au sol, où ils tentent de les achever à l’aide de la dent en crochet qui orne la pointe de leur bec.

Tout cela mène les adeptes des drones déguisés en rapaces à affirmer qu’une nouvelle discipline est née : la « rofauconnerie » (Rofalconry en anglais), ou fauconnerie robotisée… Avec un avantage pour la nature : si les compétitions impliquant ces engins prennent de l’ampleur, moins de proies vivantes seront sacrifiées au spectacle. Pas anodin, sachant que l’outarde oubara est classée espèce menacée !

Fiorenza Gracci

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

  • La révolution drones — S&V n° 1160, 2014. Automatiques, légers, économes… les drones civils séduisent par leurs mille usages les privés comme les professionnels. Voici tout ce qu’ils peuvent faire, et tout ce qu’ils font déjà.

S&V 1160 couv drone

  • L’odyssée des faucons — S&V n°967, 1998. Équipés d’émetteurs, les faucons sacres mythiques sont suivis par satellite tout au long de leur migration annuelle du Kirghizistan à la Russie… soit plus de 4000 km !

S&V 967 faucon sacre

  • Le faucon pèlerin revient de loin — S&V n°881, 1991. C’est l’animal le plus rapide de la planète : 350 km/h en vol piqué ! Les détails sur sa technique de chasse infaillible capturée par le photographe.

S&V 881 faucon pelerin

  • Le retour du faucon pèlerin — S&V n°858, 1989. Le DDT avait failli avoir raison de ce magnifique rapace, mais aidé par la reproduction artificielle, le voilà revenu dans le Jura et dans les Alpes.

S&V 858 faucon pelerin

 

Des geysers sur la petite planète Cérès !

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La sonde américaine Dawn a photographié plusieurs heures durant les deux mystérieuses taches blanches situées dans un cratère de la petite planète Cérès. Il s'agit bien de geysers surpris en pleine éruption. Photo JPL/Nasa.

La sonde américaine Dawn a photographié plusieurs heures durant les deux mystérieuses taches blanches situées dans un cratère de la petite planète Cérès. Il s’agit bien de geysers surpris en pleine éruption. Photo JPL/Nasa.

Cérès est une planète active, des geysers sont actuellement en éruption à sa surface, c’est désormais une quasi certitude ! Voici plusieurs années que les planétologues soupçonnaient que la planète naine orbitant entre Mars et Jupiter connaissait une certaine activité. Des traces de vapeur d’eau avaient été détectées à sa surface, en 2014, par le télescope spatial européen Herschel. La faible densité de l’astre, 2,0, indiquait aussi qu’il est probablement en partie constitué d’eau, sous forme de glace, ou liquide, en profondeur. L’eau constitue peut-être 25 % de la masse de Cérès, un corps céleste qui approche, pour 950 kilomètres de diamètre, un milliard de milliards de tonnes…
La planète naine, observée depuis la Terre ou avec le télescope spatial Hubble, montrait aussi une tache blanche qui laissait penser, encore, à la présence de glace à sa surface… Enfin, la sonde américaine Dawn, en s’approchant de Cérès voici quelques semaines, a découvert que cette tache blanche était en fait constituée de deux spots minuscules, mesurant au plus quelques kilomètres, mais peut-être beaucoup moins.

Les spots blancs observés par la sonde Dawn sont connus des astronomes depuis une dizaine d'années. Ils avaient été notamment observés par le télescope spatial Hubble. La très faible résolution des images prises par le télescope spatial ne permettait pas d'évaluer la taille de ces formations. On sait désormais qu'elles ne mesurent que quelques kilomètres au plus, mais peut-être beaucoup moins. Le mystère des spots blancs de Cérès sera levé lorsque la sonde Dawn en obtiendra des images à très haute résolution. Photos Nasa/STSCI.

Les spots blancs observés par la sonde Dawn sont connus des astronomes depuis une dizaine d’années. Ils avaient été notamment observés par le télescope spatial Hubble. La très faible résolution des images prises par le télescope spatial ne permettait pas d’évaluer la taille de ces formations. On sait désormais qu’elles ne mesurent que quelques kilomètres au plus, mais peut-être beaucoup moins. Le mystère des spots blancs de Cérès sera levé lorsque la sonde Dawn en obtiendra des images à très haute résolution. Photos Nasa/STSCI.

Sur les images de Dawn, prises à 46 000 kilomètres de distance, impossible bien sûr d’identifier ces spots blancs : de la glace, mise à nue par un impact ? Des volcans de glace, ou encore des geysers, comme il en existe sur le satellite de Saturne Encelade ? Aujourd’hui, il est presque certain que ces points blancs sont bel et bien des geysers, surpris en pleine activité !

C’est la spécialiste en planétologie et bloggeuse Emily Lakdawalla, qui assistait la semaine dernière à la Lunar and Planetary Science Conference de Woodlands, Texas, qui a la première révélé la découverte… Durant cette conférence, l’astronome allemand Andreas Nathues a commenté des images prises par Dawn mais non publiées pour le grand public. Sur ces images, explique Andreas Nathues, les spots blancs demeurent visibles, alors que, proches du limbe de Cérès, et donc en principe cachés par les remparts du cratère qui les abritent, ils devraient être invisibles… Pour le chercheur, cela indique que ces structures sont très hautes, et dépassent la hauteur des remparts des cratères : il s’agit probablement de panaches de vapeur d’eau expulsés par des geysers ou des volcans de glace, des cryo volcans, comme les appellent les spécialistes. Autre indice de l’activité de cette région de Cérès : il semble que la luminosité des deux spots varie beaucoup avec l’éclairement de la planète, comme si les geysers étaient plus actifs en plein soleil, lorsque la glace du sous-sol est la plus chaude…

Gros plan sur les deux geysers identifiés sur Cérès. Le cratère dans lequel ils se trouvent mesure 80 kilomètres de diamètre. Photo JPL/Nasa.

Gros plan sur les deux geysers identifiés sur Cérès. Le cratère dans lequel ils se trouvent mesure 80 kilomètres de diamètre. Photo JPL/Nasa.

Désormais, Dawn se trouve en orbite autour de Cérès, mais il tourne actuellement à l’ombre de la planète naine. La Nasa ne publie pas d’images de l’astre plongé dans la nuit. Si ces deux points lumineux sont bien des panaches de glace et d’eau expulsés par un « volcan de glace » il est probable que la sonde a réussi à les photographier, si ils sont toujours en éruption, sur le bord de la planète…
Mais seront-ils encore en activité lorsqu’ils seront bien visibles par la sonde en orbite ? Cérès ne tourne pas sur une orbite circulaire autour du Soleil, elle dessine une ellipse qui l’approche à 380 millions de kilomètres de notre étoile, et l’en éloigne à 445 millions kilomètres, au fil d’une année qui dure environ quatre ans et demie. Actuellement, Cérès s’éloigne progressivement du Soleil, Dawn va donc l’étudier lorsque sa température de surface sera minimale…
Patience, donc, dans quelques jours ou quelques semaines, au plus, nous saurons si, sous la surface d’un monde proche de la Terre, de l’eau liquide se cache. Un monde beaucoup plus accessible que les lointains satellites de Jupiter ou Saturne. De quoi, forcément, attiser la curiosité des planétologues, mais pas seulement : dans leur quête sans fin d’hypothétiques autres formes de vie dans l’Univers, les exobiologistes, après Mars, après Europe, après Encelade, après Titan, commencent à s’intéresser à Cérès…
Serge Brunier

Au sommaire de Science & Vie n°1171

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 SIGNAUX ÉTRANGES, ASTRES ALIGNÉS…

>> Lire l’avant-propos de Science Vie n°1171

Et découvrez dans la suite de cet article le sommaire complet ainsi que les compléments que la Rédaction a souhaité apporter à votre dernier numéro de Science&Vie .

 

 

[AU SOMMAIRE]

Visuel-SOMMAIRE-ACTU

18 > Labos

L’homme a créé un organisme incapable de vivre sans lui ; la diversité humaine pourrait s’enrichir de deux nouvelles espèces…

La banquise ne cesse de s’étaler en Antarctique ; les termites freinent la désertification…

30 > Médecine

Les maladies cardio-vasculaires ne connaissent plus de frontières ; des polluants accéléreraient la ménopause…

38 > Technos

Un nouveau matériau sur lequel l’eau n’a aucune prise ; l’exploration martienne se dote d’un drone éclaireur…

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-SOCIETE

40 >  Révélations sur la 1re liste des meilleurs médicaments
Des milliers de médicaments ne servent à rien

 

Visuels-SOMMAIRE-A-LA-UNE

54 > ANOMALIES DANS L’UNIVERS : signaux étranges, astres alignés…  [En savoir plus]

56 > Les 9 anomalies qui pourraient élucider l’Univers

68 > A la recherche du meilleur des mondes

 

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-DECOUVERTE

74 > Biologie cellulaire [En savoir plus]
Cellules eucaryotes : l’hypothèse que personne n’attendait

78 > Climatologie [En savoir plus]
Les effets surprenants de l’homme sur le climat : quel chaos !

86 > Neurobiologie [En savoir plus]
Suicide : il cache une vraie maladie

 

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-TECHNIQUES

94 > Fusion nucléaire [En savoir plus]
3 machines défient Iter

102 > Chasse au gaspi [En savoir plus]
Les lignes de code passent au code vert

108 > Bébé à 3 ADN [En savoir plus]
Plongée dans l’inconnu

 

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-FUTUR

112 > Un dirigeable pourrait être envoyé sur Vénus ; les premiers plans de Paris transformé en poumon vert ; recycler le dégazage des bateaux est possible ;

un projet de pistes cyclables souterraines à Londres ; une serre flottante autosuffisante est testée en Italie ; en ville, des mini-éoliennes pourraient s’emboîter comme des Lego…

 

Visuels-SOMMAIRE-CULTURE-SCIENCE

120 > Bon à savoir

122 > Questions/Réponses

128 > A lire / à voir

132 > Technofolies

136 > Il y a… 25 ans : le lancement de Hubble, premier télescope spatial

 


 

[PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES, VIDÉOS, SITES WEB, LIVRES…]

Retrouvez les sources et les références essentielles pour approfondir les articles parus dans votre magazine.

 


ANOMALIES DANS L’UNIVERS : SIGNAUX ÉTRANGES, ASTRES ALIGNÉS…

À VOIR

> Le documentaire « Les Mystères de l’Univers » sur SCIENCE & VIE TV:

http://www.science-et-vie.tv

 > Les simulations cosmologiques :

http://www.deus-consortium.org/

http://www.mpa-garching.mpg.de/galform/virgo/millennium/

http://www.illustris-project.org/

 

À LIRE AUSSI DANS LES GRANDES ARCHIVES DE S&V : la saga de la matière et de l’énergie noire

S&V n°978, p. 47 : Einstein et le big bang

S&V1171_ARCHIVES_UNE_978

http://scienceetvie-pvgpsla5.immanens.com/fr/pvPageFl.asp?puc=003263&nu=978&pa=1&tmpid=5c5389c7e725995dbdf187920d33cf8d

 

Le S&V n°1038 consacré à la matière noire

S&V1171_ARCHIVES_UNE_1038

http://scienceetvie-pvgpsla5.immanens.com/fr/pvPageFl.asp?puc=003263&nu=1038&pa=1&tmpid=e3369673596bd85c7b791e11275132ad

 

S&V n°1076, p. 36 : Galaxies – La matière noire sort de l’ombre

S&V1171_ARCHIVES_UNE_1076

http://scienceetvie-pvgpsla5.immanens.com/fr/pvPageFl.asp?puc=003263&nu=1076&pa=1&tmpid=da6a07cab7fe6c5cafe7b0ed30d81142

 

S&V n°1090, p. 74 : Et si la matière noire n’existait pas ?

S&V1171_ARCHIVES_UNE_1090

http://scienceetvie-pvgpsla5.immanens.com/fr/pvPageFl.asp?puc=003263&nu=1090&pa=1&tmpid=a890b2c9e33f5e632fd5be3792130e68

 

 


BIOLOGIE CELLULAIRE – CELLULES EUCARYOTES : L’HYPOTHÈSE QUE PERSONNE N’ATTENDAIT

 À CONSULTER

> Le lien vers la publication des auteurs (en anglais)  :

http://www.biomedcentral.com/1741-7007/12/76

À VOIR

> Une conférence filmée des auteurs présentant leur hypothèse (en anglais).

Son commentaire, notamment par d’autres chercheurs, sur Physorg :

http://phys.org/news/2014-12-theory-alternate-path-eukaryotic-cell.html

À LIRE

> Cours de l’Université Paris-Sud sur l’origine des eucaryotes, le point sur les hypothèses, le rappel des différences entre pro et eucaryotes, etc.

Technique mais complet.

http://cgdc3.igmors.u-psud.fr/microbiologie/partie1/Chap1_0_intro.htm

> Le cour en ligne de Canal-U (Web TV de l’enseignement supérieur) décrivant la cellule (en français, date de 2002) :

http://www.canal-u.tv/video/science_en_cours/la_cellule_2002.47

> Le dossier en ligne du CNRS décrivant la cellule animale :

http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doscel/decouv/norm/global.htm

> Revue d’articles compilés du magazine Perspectives in biology sur l’origine des eucaryotes couvrant toutes les questions qui se posent actuellement sur le sujet et faisant le point sur les dernières idées : sur la date de cette transformation, l’acquisition des mitochondries, leurs liens avec les archées, les débuts de la pluricellularités, etc.

http://cshperspectives.cshlp.org/cgi/collection/the_origin_and_evolution_of_eukaryotes


CLIMATOLOGIE – LES EFFETS SURPRENANTS DE L’HOMME SUR LE CLIMAT : QUEL CHAOS !

 À VOIR

> Une magnifique animation de la Nasa montrant les différents aérosols en suspension dans l’atmosphère terrestre et leurs déplacements :

http://gmao.gsfc.nasa.gov/research/aerosol/modeling/nr1_movie/

 

> Une conférence de Antonio Nobre, chercheur spécialiste de l’Amazonie et son influence sur le climat global (en Anglais) : 

 

 À LIRE

> Un communiqué de l’université de Princeton (Etats-Unis) à l’occasion d’un article liant la sécheresse californienne à la déforestation amazonienne :

http://www.princeton.edu/main/news/archive/S38/31/66M12/index.xml?section=topstories

 > Un article liant la pluviométrie sahélienne à la pollution européenne :

http://journals.ametsoc.org/doi/full/10.1175/JCLI-D-11-00019.1 (accès libre)

 > Un article dans Nature explorant toutes les « téléconnexions » liées à la déforestation :

http://www.nature.com/nclimate/journal/v5/n1/full/nclimate2430.html (accès payant)

À CONSULTER

> Une carte, tirée du précédent article, montrant les effets de la déforestation sur les différents points du globe : 

http://www.newswise.com/images/uploads/2014/12/16/rainfall_map-031.jpg


NEUROBIOLOGIE – SUICIDE : IL CACHE UNE VRAIE MALADIE

 À LIRE

> Suicide et tentatives de suicide, sous la direction de Philippe Courtet, éditions Lavoisier – Médecine Sciences, 2010, 39 € :

Un ouvrage rédigé par 24 spécialistes, qui fait le point des connaissances sur cette « maladie ».

> Une histoire naturelle du suicide, comprendre et aider l’individu vulnérable, de Fabrice Jollant, éditions Odile Jacob, mars 2015, 24,90 € :

Grâce à des données récentes issues de la neuropsychologie, de la génétique et de la psychologie, le chercheur mène une enquête sur les conduites suicidaires.

http://www.unitheque.com/Livre/odile_jacob/Poches_Psychologie/Le_suicide_comprendre_et_aider_l_individu_vulnerable-76482.html?

 

À CONSULTER

> Le premier état des lieux des connaissances de l’Observatoire national du suicide, créé en 2013 :

http://www.sante.gouv.fr/suicide-etat-des-lieux-des-connaissances-et-perspectives-de-recherche.html

> Le premier rapport de l’OMS sur le suicide publié en 2014 :

http://www.who.int/mental_health/suicide-prevention/world_report_2014/fr/

 

 


FUSION NUCLÉAIRE : 3 MACHINES DÉFIENT ITER

 À CONSULTER

> Sur la fusion par confinement magnétique : 

Le site de ITER : http://www.iter.org/fr/accueil

 

> Sur le réacteur à fusion compact proposé par Lockeed Martin, 

La vidéo officielle de l’industriel : http://www.lockheedmartin.com/us/products/compact-fusion.html

 

> Sur la fusion inertielle : 

L’information publiée dans Nature à propos de la première expérience produisant plus d’énergie de fusion que celle déposée dans le combustible :

http://www.nature.com/news/laser-fusion-experiment-extracts-net-energy-from-fuel-1.14710

Et la publication  : http://www.nature.com/nature/journal/v506/n7488/full/nature13008.html

Le site du NIF où a été conduite l’expérience : https://lasers.llnl.gov/

 

> Sur la fusion froide : 

Le site officiel du réacteur E-CAT : http://ecat.com/

Le site de la revue en ligne Condensed matter nuclear science où trouver des publications sur les recherches sur la fusion froide : http://www.iscmns.org/CMNS/CMNS.htm

 


CHASSE AU GASPI : LES LIGNES DE CODE PASSENT AU CODE VERT

À CONSULTER

> Le classement des 100 principaux sites web français selon leurs performances énergétiques, par l’association Green Code Lab:

http://webenergyarchive.com/en/rank

 

> Le manuel d’écoconception des logiciels de l’association Green Code Lab:

http://www.greencodelab.fr/Livre

 

> Le code de conduite énergétique des datacenters, conçu par la Commission européenne: 

http://tinyurl.com/l5ggzjn

 

> La comparaison des performances (temps d’exécution, longueur de programme, utilisation de la mémoire, consommation électrique) du même programme écrit en 4 langages différents, par deux ingénieurs informatiques:

http://www.melvenn.com/fr/google-benchmark/

 


BÉBÉ À 3 ADN : PLONGÉE DANS L’INCONNU

 

À VOIR

> Une vidéo (en anglais) présentant les deux techniques à l’aide d’infographies : 

 

> Une vidéo (en anglais) d’une injection des deux noyaux (mâle et femelle) d’une cellule-œuf, dans une autre (préalablement vidée de ses propres noyaux), filmée sous microscope : 

À CONSULTER

Quelques publications scientifiques sur ce thème :

> Des études suggérant les effets néfastes du mélange de deux génomes mitochondriaux :

http://www.biolreprod.org/content/77/3/569.full.pdf+html

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4175720/pdf/nihms-410988.pdf

 

À LIRE

> Des publications récentes qui résument l’état de la science sur ce sujet et les questions autour de ces techniques :

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4005382/pdf/nihms-571742.pdf

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3998882/pdf/pgen.1004315.pdf

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4274037/pdf/nihms649100.pdf

 

> Les expériences de transfert nucléaire sur des embryons humains :

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2875160/pdf/ukmss-28871.pdf

http://www.med.upenn.edu/timm/documents/Sondheimer_Paper1.pdf

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3561483/pdf/nihms-412248.pdf

 

> Une petite publication scientifique qui résume la problématique, en français :

http://www.medecinesciences.org/articles/medsci/pdf/2010/10/medsci20102611p897.pdf

 

> Une publication suggérant un risque lié aux mélanges d’ADN mitochondriaux et nucléaire de différentes origines :

http://jonciwolff.com/wp-content/uploads/2014/05/2014-Wolff-Mitonuclear-interactions-.pdf

 

> Naissance de macaques issus des techniques de remplacement mitochondrial :

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2774772/

 

La marée du siècle : voici pourquoi elle a lieu aujourd’hui

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Aujourd'hui, la marée basse sera bien plus basse que d'habitude au Mont Saint Michel. / Ph. Kenzo Triboullaird - Centralasian via Flickr - CC BY 2.0

Aujourd’hui, la marée basse sera bien plus basse que d’habitude au Mont Saint Michel. / Ph. Kenzo Triboullaird – Centralasian via Flickr – CC BY 2.0

Tout le monde en parle : aujourd’hui, c’est « la marée du siècle ». Avec un coefficient de marée de 119, elle est juste un centième en-dessous de son maximum possible, à savoir 120 (le minimum étant de 20). En pratique, cela veut dire que la mer se retirera des côtes sur une distance inouïe, pour remonter ensuite au niveau le plus élevé qu’elle peut atteindre… produisant des flots remarquables à son comble et dégageant des kilomètres de plages à marée basse, pour le bonheur des pêcheurs à pied.

Mais en réalité, de telles marées se produisent quatre fois par siècle, tous les 18 ans environ. La dernière comparable remonte ainsi au 10 mars 1997 ; la prochaine est prévue pour le 3 mars 2033. Toujours en mars…

La proximité avec un équinoxe n’explique pas tout

Pour quelle raison ? Car les « marées du siècle » surviennent le plus souvent autour des équinoxes, que ce soit en mars (équinoxe du printemps, ce vendredi 20 mars), ou en septembre (équinoxe d’automne). A ces moments-là, en effet, la Terre est à mi-chemin de sa course annuelle autour du Soleil. Notre étoile se présente donc juste en face de l’équateur.

Avec une conséquence directe sur les eaux qui recouvrent la Terre : l’attraction gravitationnelle du Soleil exerce sur elles son effet maximal, alors que d’habitude c’est surtout à la Lune que l’on doit le déplacement des mers.

Ainsi, les marées proches des équinoxes sont les plus intenses de l’année, dépassant souvent les coefficients de 105, voire 110 (un coefficient de 100 centièmes représente une marée d’équinoxe moyenne).

La proximité avec l’éclipse a son influence

De plus, aujourd’hui, à un seul jour de l’équinoxe, la marée est une marée de « vives-eaux », ou de syzygie : c’est à dire que la Lune et le Soleil sont dans le prolongement de la Terre, comme à chaque pleine lune et nouvelle lune. Alors, leurs effets d’attraction sur les masses d’eaux s’additionnent, donnant des marées de grande ampleur.

Au contraire, les marées de demi-lune sont dites de « mortes-eaux », car les deux astres forment ces jours-là un angle droit avec la Terre : au lieu d’agir de concert, ils attirent les eaux dans deux directions différentes, provoquant des marées de moindre ampleur.

Dans le cas présent, nous sommes à la nouvelle lune, donc les deux astres sont du même côté de notre planète, et leur action conjointe est la plus forte possible au cours d’un mois lunaire… d’autant plus qu’ils sont même ces jours-ci parfaitement alignés (d’où l’éclipse d’hier).

Mais cela n’explique pas tout.

Le cycle de la lune intervient également

Pour une marée d’équinoxe aussi exceptionnelle que celle d’aujourd’hui, il faut un ingrédient supplémentaire. Cette fois, il implique la Lune : l’orbite de notre satellite n’étant pas circulaire, mais elliptique, sa distance par rapport à la Terre varie au cours des 29,53 jours de sa rotation. Elle passe progressivement d’un maximum de 406 740 kilomètres (apogée) à un minimum de 356 410 kilomètres (périgée).

Et justement, ce 21 mars, la Lune est très proche de son périgée, qui tombait le 19 mars – c’est pourquoi il y avait une éclipse totale… la Lune ne masquant le Soleil entièrement que lorsqu’elle est au plus près de la Terre. Aujourd’hui, elle se trouve à une distance de 361 757 kilomètres de notre planète. Plus proche, elle déplace encore plus intensément les masses d’eaux des océans.

Ce sont donc toutes ces conditions réunies (équinoxe, syzygie, éclipse, périgée) qui ont contribué à faire émerger l’exceptionnelle marée d’aujourd’hui.

–Fiorenza Gracci

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V n°936 maree

  • Les physiciens surpris par les marées — S&V n°907 – 1993. Les marées ne concernent pas que l’élément liquide : la croûte terrestre est également déformée par la gravitation lunaire ! Au point de perturber le plus grand accélérateur de particules des années 90, le LEC.

S&V n°907 maree terrestre LEC