Pourquoi mange-t-on des crêpes à la Chandeleur ?

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Jésus au Temple

La présentation du Seigneur ou « présentation de Jésus au Temple » rappelle un épisode important de l’Évangile : respectant la coutume juive, Marie et Joseph présentent Jésus au Temple 40 jours après sa naissance, c’est-à-dire qu’il est « offert » à Dieu comme tous les premiers-nés garçons d’une famille.

Le cantique de Syméon

Marie et Joseph apportent avec eux en cadeau un couple de tourterelles. C’est le vieillard Syméon, un prophète (une sorte de messager de Dieu), qui, le premier, en prenant Jésus dans ses bras, devine qu’il n’est pas un enfant comme les autres. Il sait qu’il est la lumière envoyée par Dieu pour apporter la vérité aux hommes.

Un cantique (un chant) a été composé à partir des paroles de Syméon. « Maintenant, Seigneur, tu peux me laisser m’en aller dans la paix, tu peux me laisser reposer… car mes yeux ont vu le Salut que tu prépares à la face des peuples. »

La fête des chandelles

Célébrée d’abord en Orient, la présentation de Jésus au Temple a été commémorée à Rome à la fin du VIIe siècle. On organisait alors une procession à travers la ville avec des chandelles allumées.

Des bougies et des crêpes

Le jour de la Chandeleur, on allume des cierges à l’église mais aussi des bougies à la maison. Et nous faisons sauter des crêpes rondes et dorées comme le soleil.

La tradition rapporte que pour récompenser les pèlerins venus à Rome pour la Chandeleur, le pape Gélase Ieur fit distribuer des crêpes.

Pancakes du Canada, blinis de Russie, tortillas du Mexique ou bricks du Maroc, les crêpes se cuisinent dans le monde entier.

Filles et garçons : l’égalité dans la différence

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L’égalité homme-femme, on en parle en France avec le texte de loi présenté   lundi 20 janvier au Parlement et le dispositif ABCD de l’égalité visant à « déconstruire les stéréotypes femmes-hommes » dès la maternelle que Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale et Najat Vallaud‐Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte‐parole du Gouvernement, ont officiellement présenté lundi 13 janvier.

C’est dans ce contexte que sort en librairie un ouvrage du Dr Leonard Sax intitulé Pourquoi les garçons perdent pied et les filles se mettent en danger (Ed. Lattès). Un livre qui a suscité la polémique aux Etats-Unis.

Pour parvenir à une réussite scolaire équivalente entre garçons et filles, ce médecin américain, diplômé en biologie et docteur en psychologie, montre qu’il est vain de nier les différences entre les deux sexes, cette attitude renforçant même les stéréotypes. S’appuyant sur des études scientifiques, il répète que l’égalité ne signifie pas l’uniformité, et conseille plutôt de s’appuyer sur les modes d’apprentissage propres à chaque sexe, afin de proposer une pédagogie différenciée.

Du point de vue pédagogique, il est convenu de gommer les différences entre garçons et filles. En avançant le contraire, vous relancez la polémique. Ne craignez vous pas de passer pour un réactionnaire ?

Tout le monde est d’accord pour dire qu’il n’y a aucune différence entre les facultés intellectuelles, les capacités d’apprentissage, des filles et des garçons. Mais dans le domaine de la motivation, il en va différemment.

Des recherches scientifiques font observer des différences comportementales chez les singes et les chimpanzés : les petits singes mâles préfèrent nettement jouer avec des camions plutôt qu’avec des poupées, les petits singes femelles marquent une légère préférence pour les poupées, par rapport aux camions. Ces différences sont encore plus marquées chez les enfants humains, à un âge où ils n’ont pas encore conscience du sexe auquel ils appartiennent. De la même façon, les modes d’apprentissage chez les filles et les garçons ne sont pas similaires. La culture et la construction sociale du genre, si elles amplifient la biologie, ne peuvent être les seules responsables de ces différences. Or nous éduquons nos enfants comme si ces différences n’existaient pas.

Vous écrivez qu’une telle attitude contribue même à renforcer les stéréotypes. Comment ?

En ignorant les différences entre les filles et les garçons, les enseignants contribuent (sans le vouloir) au renforcement des stéréotypes de genre. Il ne s’agit pas de mettre en place des cursus différenciés, mais d’adopter des pédagogies différenciées sur des cursus identiques. En d’autres termes, ce n’est pas le contenu de l’enseignement qui pose problème, mais la manière de l’enseigner.

Face au désengagement, à la démotivation, de l’un ou de l’autre sexe dans une matière donnée, continuer à ne rien faire, c’est contribuer au renforcement de choix de carrières stéréotypés. La meilleure façon d’intéresser les garçons à programmer un ordinateur est très différente de celle qui poussera les filles à s’y mettre. Motiver des garçons pour qu’ils aiment écrire des dissertations ou tenir leur journal intime ne se fait pas de la même manière que pour des filles.

Ainsi, une professeure de physique australienne a pris en compte les différences reconnues par les chercheurs entre le système visuel des filles (plutôt sensible à la couleur et à la texture) et le système visuel des garçons (plutôt attiré par le mouvement). En adaptant l’ordre dans lequel elle enseigne sa matière, elle parvient à motiver les filles à étudier la physique jusqu’au bac. Ce n’est pas un meilleur cursus : il est strictement identique à celui enseigné partout ailleurs en Australie. C’est juste une pédagogie différente, adaptée aux points forts de chaque sexe.

Transmettre est-il plus difficile aujourd’hui, à l’heure où les écrans se multiplient ?

Nos enfants sont confrontés aujourd’hui à des sollicitations très différentes de celles contre lesquelles nos parents nous ont protégés. Lorsque nous étions enfants, le danger était dehors, hors des murs de notre foyer. Si nous étions dans notre chambre à 20 h, ils avaient fait du bon boulot. Aujourd’hui, c’est différent. Que se passe-t-il derrière la porte de la chambre de votre fille après 20 h ? À qui parle-t-elle ? Que trafique-t-elle sur Photoshop ? Pourquoi ? Pendant ce temps là, que fait son frère ? Quels sites consulte-t-il ? Pourquoi n’arrive-t-il pas à sortir de son jeu vidéo avant minuit ?

L’intrusion de l’extérieur dans l’intimité de la famille, parallèlement à la disparition de la notion même d’intimité pour nos adolescents, pose de nouveaux problèmes aux parents qui, eux, n’utilisent pas, la plupart du temps, la technologie comme un terrain de rencontre avec leurs enfants. Ils ne vont jamais sur leur page Facebook « par respect pour leur intimité ». Ils ne jouent pas aux jeux vidéo avec eux, « parce que c’est une perte de temps ».

« Tenir bon est notre job de parents », écrivez-vous. Oui mais comment ?

Tenir bon, c’est comprendre les enjeux des nouvelles technologies dans la construction d’une personnalité creuse, « de façade », pour les filles, ou dans un comportement addictif d’évitement (vers les jeux vidéo, la pornographie) pour les garçons. C’est dire non aux pressions auxquelles sont soumises nos filles pour se comporter comme des femmes sexuellement actives, de plus en plus tôt, alors qu’elles ne sont encore que des enfants. C’est dire non à la violence de certains jeux vidéo, car l’on sait désormais qu’elle renforce le passage à l’acte dans la vraie vie.

Tenir bon, c’est repenser l’éducation comme une étape préparant l’enfant à la vie et non à « toujours plus d’école », comme y incite le système scolaire français, qui focalise sur la performance. Pourquoi ne pas donner davantage de place à l’apprentissage expérimental, par exemple, comme le font les Allemands ?

Tenir bon, c’est aussi proposer à nos enfants des modèles d’adultes, femmes et hommes, autres que les stéréotypes offerts par la grosse caisse médiatique qui les matraque, en ligne et hors ligne, afin qu’ils « deviennent ce qu’ils sont » et trouvent un sens à leur existence.

Quels conseils donneriez-vous aux parents pour les aider en matière d’éducation ?

La parentalité est un art et non une science. Il est temps de s’intéresser aux différences entre les filles et les garçons pour casser définitivement le sexisme combattu depuis plusieurs décennies et aider nos enfants à trouver un sens à leur vie. Il ne s’agit pas de revendiquer ces différences et de construire un monde nouveau à partir d’elles – ce serait une régression. Mais il ne faut pas croire non plus que les différences entre les sexes n’existent pas et que tout n’est que construction sociale du genre. Comprenons les différences, célébrons-les, prenons appui sur elles pour que chacun, chacune, trouve un sens, son propre sens, à son existence. Lorsque notre fille, notre fils nous demandent « c’est quoi, devenir une femme ? C’est quoi, devenir un homme ? » préparons-nous à leur répondre autre chose que « c’est pareil. » Vive les différences !

Dans votre ouvrage, vous citez l’écrivain Robert Bly et la psychanalyste Marion Woodman, qui avancent qu’une suractivité des jeunes serait le résultat d’une quête spirituelle non assouvie. Pourquoi un chemin spirituel est-il si important, notamment pour les jeunes ? 

Nous vivons une époque technologique vouée à la performance. Il y est très facile, surtout pour les filles, de se construire une personnalité dédiée à l’apparence et à la performance, physique ou intellectuelle. Ces filles qui en apparence enchaînent les bons résultats, sont en fait fragiles. Les garçons, eux semblent plus solides, mais uniquement dans leur chambre, devant leur écran. Le reste ne les intéresse pas. Le sens que les jeunes donnent à leur vie est « programmé » par des sociétés à but lucratif !

Or nos enfants ont besoin de savoir pourquoi ils sont là. Pourquoi ? Parce que la vie est dure. Rien ne se passe jamais comme prévu. Et puis les gens qu’on aime meurent. À nous, parents, de créer l’espace nécessaire pour qu’ils répondent par eux-mêmes à ces questions : crois-tu en Dieu ? Si c’est le cas, quel genre de Dieu ? Qu’est- ce qui donne du sens à la vie ? À quoi sert la vie ? A-t-on une âme ? Que se passe-t-il quand on meurt ? En donnant le droit à nos enfants d’avoir une vie intérieure, une personnalité qui vient d’eux-mêmes, nous faisons notre boulot de parents et nous les éduquons à la vie.

Avec l’aimable collaboration d’Isabelle Crouzet, traductrice de l’ouvrage Pourquoi les garçons perdent pied et les filles se mettent en danger, Dr Leonard Sax, JC Lattès (20 €). Sortie le 15 janvier.

Suppression des cotisations familiales, qu’est-ce que ça change ?

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1. Les cotisations familiales, qu’est-ce que c’est ?

Lorsqu’un employeur paie un salaire, il doit également s’acquitter de charges patronales. Dans les faits, un employeur paie pour son salarié environ 1,4 fois plus que le salaire brut. Sur cette somme, 5,4% sont des cotisations familiales. Ces ressources sont utilisées pour financer plus de 60% des prestations familiales : allocations familiales, complément familial versé sous conditions de ressources aux parents de trois enfants et plus, allocation de soutien pour familles monoparentales, allocation de rentrée scolaire, prestations d’accueil du jeune enfant telles que prime à la naissance ou complément de mode de garde, complément de libre choix d’activité pour les congés parentaux…

Les autres ressources de la branche famille sont de type fiscal : la contribution sociale généralisée (qui pèse notamment sur les salaires) représente 19% du financement de la branche. Le restant provient principalement de divers impôts et taxes (droits sur le tabac et les alcools, contribution sur les primes d’assurance automobile, taxe sur les salaires, prélèvement sur les revenus du capital).

2.  Quel impact aura cette suppression de charge pour les entreprises ?

En supprimant, d’ici 2017, les cotisations familiales pour les entreprises et les travailleurs indépendants, l’objectif affiché du président de la République est de « poursuivre l’allègement du coût du travail » et de favoriser l’investissement et l’embauche des entreprises. Il souhaite alléger leurs charges patronales, afin qu’elles disposent de plus d’argent pour employer plus de personnes ou investir dans de nouveaux moyens de production. François Hollande a chiffré ces diminutions de charges à 30 milliards d’euros, « en contrepartie des emplois qui seront créés ». Pour les entreprises, c’est évidemment une excellente nouvelle. Elles pourront restaurer leur taux de marge, dont « tout le monde sait qu’il est le plus bas de son histoire », a dit le président, avant de rajouter que c’est ce taux « qui permet de financer l’investissement ». Pour rappel, chaque employeur a à sa charge des cotisations familiales de 5,4%. Des économies pour l’entreprise, donc, pour l’inciter à embaucher, mais pas de gain supplémentaire pour le salarié.

3. La baisse du coût du travail permettra-t-elle de créer des emplois ?

La mesure pourrait générer un million d’embauches selon Pierre Gattaz, le patron du Medef, qui la réclamait depuis longtemps. Rien n’est moins sûr. Que ce soit les allègements dits Fillon, qui prévoient des baisses de charges dégressives sur les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic ou les crédits d’impôt en faveur de la recherche ou de la compétitivité et de l’emploi, aucun chiffrage sérieux des emplois créés grâce à ces dispositifs n’a été réalisé. Pour les entreprises, toujours dans l’incertitude quant aux perspectives de demande, la tentation reste d’utiliser ces baisses du coût du travail pour reconstituer leurs marges plutôt que pour embaucher.

4.  Pourquoi le chef de l’Etat a-t-il ciblé les cotisations familiales ?

Pour François Hollande, il n’est plus possible que les ressources de la branche famille proviennent aux deux tiers des cotisations des employeurs alors que les prestations familiales profitent à tous les enfants, que les parents soient salariés d’entreprises cotisantes ou non. Il s’agit pour lui d’une « nouvelle méthode » : « Plutôt que de faire des coupes budgétaires aveugles, indifférenciées et donc injustes, je propose de mener des réformes structurelles et de redéfinir les principales missions de l’État, de revoir nos mécanismes de redistribution pour les rendre plus justes, plus écologiques et plus efficaces ».

5. Comment cette baisse va-t-elle s’organiser ?

Dans son propos liminaire, le chef de l’Etat a rappelé que ce processus avait été engagé en novembre 2012 avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) qui se traduira cette année déjà par une baisse de charges représentant 4% de la masse salariale, et 6% en 2015.

Le chiffre de 30 milliards annoncé par François Hollande inclut donc ce Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), qui permet déjà d’économiser 20 milliards par an. Or, le Cice est censé prendre fin en 2015, et des discussions avec les partenaires sociaux permettront – ou pas – de le renouveler. En cas de renouvellement du Cice, il y aura donc bien un allègement de 30 milliards (20 milliards imputables au crédit d’impôt, plus 10 milliards de cotisations). Si le Cice n’est pas renouvelé, l’allègement pourrait n’être plus que de 10 milliards.

6. Qui va payer pour la branche famille ?

Interrogé à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse sur le financement, François Hollande a martelé : « Il n’y a aucun risque pour les droits sociaux. » Il n’est pas question pour François Hollande de supprimer les prestations familiales. Il va donc falloir trouver de l’argent pour combler ce manque à gagner. Oo alors tailler quelque part. Là-dessus, le chef de l’Etat est resté on ne peut plus flou. La baisse sera compensée par des économies réalisées sur la dépense publique. On se dirigerait donc vers une nouvelle diminution des dépenses qu’il va falloir cibler. Le nouveau Conseil stratégique de la dépense, dont la création a été annoncée au cours de cette même conférence de presse, sera chargé de trouver les postes de réduction.

Autre piste annoncée par François Hollande : engager une réflexion non plus seulement sur la branche famille, mais sur « le mode de financement de la protection sociale » dans sa totalité. En tout état de cause, une hausse des impôts semble exclue pour le moment, tout comme comme un relèvement de la CSG ou de la TVA. François Hollande a assuré qu’il n’y aura pas de « transfert de charges des entreprises vers les ménages » sans toutefois détailler sa feuille de route. En revanche, la baisse des cotisations devrait augmenter le résultat imposable des entreprises, débouchant sur un surcroit d’impôt sur les sociétés.

7. Comment réagissent les associations familiales ?

Mal, très mal. Certaines s’inquiètent de la pérennité du nouveau système, d’autres sont franchement en colère. Dans un communiqué publié le 15 janvier, l’Union nationale des associations familiales (Unaf) se demande « comment seront compensés les milliards de perte de recettes pour la branche famille, déjà en déficit », estimant que « les entreprises bénéficient de la politique familiale » qui « permet aux salariés de mieux concilier leur activité professionnelle avec leur vie familiale ».

Pour l’Union des familles laïques (Ufal), « cette décision sans précédent comporte des risques économiques et politiques considérables (…) Cet allègement devra être compensé par un nouveau mouvement d’économies drastiques sur les dépenses sociales qui affecteront les familles déjà fortement fragilisées par la crise. » Très sévère, le Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal) estime que le Président de la République dilapide l’héritage du Conseil national de la résistance, le financement de la branche famille ayant été mis en place après la Guerre comme une sorte de « salaire différé ».

C’est aussi l’avis des Associations familiales catholiques (AFC), pour qui « les annonces faites par le président de la République perpétuent une vision de la politique familiale comme une charge pour les entreprises, et remettent en cause le principe d’universalité des allocations familiales. »

8. Quel est le calendrier de cette mesure ?

A la suite des vœux de François Hollande aux partenaires sociaux mardi prochain, patrons et syndicats seront reçus par le Premier ministre. Le Haut conseil du financement de la protection sociale rendra ensuite un premier rapport à la fin du mois de février et un définitif au mois de mai. « Une loi de programmation de nos finances publiques et sociales sur la période 2015-2017 » sera votée à l’automne. Elle sera en cohérence avec ce qui sera décidé dans le cadre du pacte de responsabilité, officiellement lancé le 21 janvier, mais aussi de la remise à plat de la fiscalité promise par Jean-Marc Ayrault.

Filles et garçons : l’égalité dans la différence

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L’égalité homme-femme, on en parle en France avec le texte de loi présenté   lundi 20 janvier au Parlement et le dispositif ABCD de l’égalité visant à « déconstruire les stéréotypes femmes-hommes » dès la maternelle que Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale et Najat Vallaud‐Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte‐parole du Gouvernement, ont officiellement présenté lundi 13 janvier.

C’est dans ce contexte que sort en librairie un ouvrage du Dr Leonard Sax intitulé Pourquoi les garçons perdent pied et les filles se mettent en danger (Ed. Lattès). Un livre qui a suscité la polémique aux Etats-Unis.

Pour parvenir à une réussite scolaire équivalente entre garçons et filles, ce médecin américain, diplômé en biologie et docteur en psychologie, montre qu’il est vain de nier les différences entre les deux sexes, cette attitude renforçant même les stéréotypes. S’appuyant sur des études scientifiques, il répète que l’égalité ne signifie pas l’uniformité, et conseille plutôt de s’appuyer sur les modes d’apprentissage propres à chaque sexe, afin de proposer une pédagogie différenciée.

Du point de vue pédagogique, il est convenu de gommer les différences entre garçons et filles. En avançant le contraire, vous relancez la polémique. Ne craignez vous pas de passer pour un réactionnaire ?

Tout le monde est d’accord pour dire qu’il n’y a aucune différence entre les facultés intellectuelles, les capacités d’apprentissage, des filles et des garçons. Mais dans le domaine de la motivation, il en va différemment.

Des recherches scientifiques font observer des différences comportementales chez les singes et les chimpanzés : les petits singes mâles préfèrent nettement jouer avec des camions plutôt qu’avec des poupées, les petits singes femelles marquent une légère préférence pour les poupées, par rapport aux camions. Ces différences sont encore plus marquées chez les enfants humains, à un âge où ils n’ont pas encore conscience du sexe auquel ils appartiennent. De la même façon, les modes d’apprentissage chez les filles et les garçons ne sont pas similaires. La culture et la construction sociale du genre, si elles amplifient la biologie, ne peuvent être les seules responsables de ces différences. Or nous éduquons nos enfants comme si ces différences n’existaient pas.

Vous écrivez qu’une telle attitude contribue même à renforcer les stéréotypes. Comment ?

En ignorant les différences entre les filles et les garçons, les enseignants contribuent (sans le vouloir) au renforcement des stéréotypes de genre. Il ne s’agit pas de mettre en place des cursus différenciés, mais d’adopter des pédagogies différenciées sur des cursus identiques. En d’autres termes, ce n’est pas le contenu de l’enseignement qui pose problème, mais la manière de l’enseigner.

Face au désengagement, à la démotivation, de l’un ou de l’autre sexe dans une matière donnée, continuer à ne rien faire, c’est contribuer au renforcement de choix de carrières stéréotypés. La meilleure façon d’intéresser les garçons à programmer un ordinateur est très différente de celle qui poussera les filles à s’y mettre. Motiver des garçons pour qu’ils aiment écrire des dissertations ou tenir leur journal intime ne se fait pas de la même manière que pour des filles.

Ainsi, une professeure de physique australienne a pris en compte les différences reconnues par les chercheurs entre le système visuel des filles (plutôt sensible à la couleur et à la texture) et le système visuel des garçons (plutôt attiré par le mouvement). En adaptant l’ordre dans lequel elle enseigne sa matière, elle parvient à motiver les filles à étudier la physique jusqu’au bac. Ce n’est pas un meilleur cursus : il est strictement identique à celui enseigné partout ailleurs en Australie. C’est juste une pédagogie différente, adaptée aux points forts de chaque sexe.

Transmettre est-il plus difficile aujourd’hui, à l’heure où les écrans se multiplient ?

Nos enfants sont confrontés aujourd’hui à des sollicitations très différentes de celles contre lesquelles nos parents nous ont protégés. Lorsque nous étions enfants, le danger était dehors, hors des murs de notre foyer. Si nous étions dans notre chambre à 20 h, ils avaient fait du bon boulot. Aujourd’hui, c’est différent. Que se passe-t-il derrière la porte de la chambre de votre fille après 20 h ? À qui parle-t-elle ? Que trafique-t-elle sur Photoshop ? Pourquoi ? Pendant ce temps là, que fait son frère ? Quels sites consulte-t-il ? Pourquoi n’arrive-t-il pas à sortir de son jeu vidéo avant minuit ?

L’intrusion de l’extérieur dans l’intimité de la famille, parallèlement à la disparition de la notion même d’intimité pour nos adolescents, pose de nouveaux problèmes aux parents qui, eux, n’utilisent pas, la plupart du temps, la technologie comme un terrain de rencontre avec leurs enfants. Ils ne vont jamais sur leur page Facebook « par respect pour leur intimité ». Ils ne jouent pas aux jeux vidéo avec eux, « parce que c’est une perte de temps ».

« Tenir bon est notre job de parents », écrivez-vous. Oui mais comment ?

Tenir bon, c’est comprendre les enjeux des nouvelles technologies dans la construction d’une personnalité creuse, « de façade », pour les filles, ou dans un comportement addictif d’évitement (vers les jeux vidéo, la pornographie) pour les garçons. C’est dire non aux pressions auxquelles sont soumises nos filles pour se comporter comme des femmes sexuellement actives, de plus en plus tôt, alors qu’elles ne sont encore que des enfants. C’est dire non à la violence de certains jeux vidéo, car l’on sait désormais qu’elle renforce le passage à l’acte dans la vraie vie.

Tenir bon, c’est repenser l’éducation comme une étape préparant l’enfant à la vie et non à « toujours plus d’école », comme y incite le système scolaire français, qui focalise sur la performance. Pourquoi ne pas donner davantage de place à l’apprentissage expérimental, par exemple, comme le font les Allemands ?

Tenir bon, c’est aussi proposer à nos enfants des modèles d’adultes, femmes et hommes, autres que les stéréotypes offerts par la grosse caisse médiatique qui les matraque, en ligne et hors ligne, afin qu’ils « deviennent ce qu’ils sont » et trouvent un sens à leur existence.

Quels conseils donneriez-vous aux parents pour les aider en matière d’éducation ?

La parentalité est un art et non une science. Il est temps de s’intéresser aux différences entre les filles et les garçons pour casser définitivement le sexisme combattu depuis plusieurs décennies et aider nos enfants à trouver un sens à leur vie. Il ne s’agit pas de revendiquer ces différences et de construire un monde nouveau à partir d’elles – ce serait une régression. Mais il ne faut pas croire non plus que les différences entre les sexes n’existent pas et que tout n’est que construction sociale du genre. Comprenons les différences, célébrons-les, prenons appui sur elles pour que chacun, chacune, trouve un sens, son propre sens, à son existence. Lorsque notre fille, notre fils nous demandent « c’est quoi, devenir une femme ? C’est quoi, devenir un homme ? » préparons-nous à leur répondre autre chose que « c’est pareil. » Vive les différences !

Dans votre ouvrage, vous citez l’écrivain Robert Bly et la psychanalyste Marion Woodman, qui avancent qu’une suractivité des jeunes serait le résultat d’une quête spirituelle non assouvie. Pourquoi un chemin spirituel est-il si important, notamment pour les jeunes ? 

Nous vivons une époque technologique vouée à la performance. Il y est très facile, surtout pour les filles, de se construire une personnalité dédiée à l’apparence et à la performance, physique ou intellectuelle. Ces filles qui en apparence enchaînent les bons résultats, sont en fait fragiles. Les garçons, eux semblent plus solides, mais uniquement dans leur chambre, devant leur écran. Le reste ne les intéresse pas. Le sens que les jeunes donnent à leur vie est « programmé » par des sociétés à but lucratif !

Or nos enfants ont besoin de savoir pourquoi ils sont là. Pourquoi ? Parce que la vie est dure. Rien ne se passe jamais comme prévu. Et puis les gens qu’on aime meurent. À nous, parents, de créer l’espace nécessaire pour qu’ils répondent par eux-mêmes à ces questions : crois-tu en Dieu ? Si c’est le cas, quel genre de Dieu ? Qu’est- ce qui donne du sens à la vie ? À quoi sert la vie ? A-t-on une âme ? Que se passe-t-il quand on meurt ? En donnant le droit à nos enfants d’avoir une vie intérieure, une personnalité qui vient d’eux-mêmes, nous faisons notre boulot de parents et nous les éduquons à la vie.

Avec l’aimable collaboration d’Isabelle Crouzet, traductrice de l’ouvrage Pourquoi les garçons perdent pied et les filles se mettent en danger, Dr Leonard Sax, JC Lattès (20 €). Sortie le 15 janvier.

Suppression des cotisations familiales, qu’est-ce que ça change ?

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1. Les cotisations familiales, qu’est-ce que c’est ?

Lorsqu’un employeur paie un salaire, il doit également s’acquitter de charges patronales. Dans les faits, un employeur paie pour son salarié environ 1,4 fois plus que le salaire brut. Sur cette somme, 5,4% sont des cotisations familiales. Ces ressources sont utilisées pour financer plus de 60% des prestations familiales : allocations familiales, complément familial versé sous conditions de ressources aux parents de trois enfants et plus, allocation de soutien pour familles monoparentales, allocation de rentrée scolaire, prestations d’accueil du jeune enfant telles que prime à la naissance ou complément de mode de garde, complément de libre choix d’activité pour les congés parentaux…

Les autres ressources de la branche famille sont de type fiscal : la contribution sociale généralisée (qui pèse notamment sur les salaires) représente 19% du financement de la branche. Le restant provient principalement de divers impôts et taxes (droits sur le tabac et les alcools, contribution sur les primes d’assurance automobile, taxe sur les salaires, prélèvement sur les revenus du capital).

2.  Quel impact aura cette suppression de charge pour les entreprises ?

En supprimant, d’ici 2017, les cotisations familiales pour les entreprises et les travailleurs indépendants, l’objectif affiché du président de la République est de « poursuivre l’allègement du coût du travail » et de favoriser l’investissement et l’embauche des entreprises. Il souhaite alléger leurs charges patronales, afin qu’elles disposent de plus d’argent pour employer plus de personnes ou investir dans de nouveaux moyens de production. François Hollande a chiffré ces diminutions de charges à 30 milliards d’euros, « en contrepartie des emplois qui seront créés ». Pour les entreprises, c’est évidemment une excellente nouvelle. Elles pourront restaurer leur taux de marge, dont « tout le monde sait qu’il est le plus bas de son histoire », a dit le président, avant de rajouter que c’est ce taux « qui permet de financer l’investissement ». Pour rappel, chaque employeur a à sa charge des cotisations familiales de 5,4%. Des économies pour l’entreprise, donc, pour l’inciter à embaucher, mais pas de gain supplémentaire pour le salarié.

3. La baisse du coût du travail permettra-t-elle de créer des emplois ?

La mesure pourrait générer un million d’embauches selon Pierre Gattaz, le patron du Medef, qui la réclamait depuis longtemps. Rien n’est moins sûr. Que ce soit les allègements dits Fillon, qui prévoient des baisses de charges dégressives sur les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic ou les crédits d’impôt en faveur de la recherche ou de la compétitivité et de l’emploi, aucun chiffrage sérieux des emplois créés grâce à ces dispositifs n’a été réalisé. Pour les entreprises, toujours dans l’incertitude quant aux perspectives de demande, la tentation reste d’utiliser ces baisses du coût du travail pour reconstituer leurs marges plutôt que pour embaucher.

4.  Pourquoi le chef de l’Etat a-t-il ciblé les cotisations familiales ?

Pour François Hollande, il n’est plus possible que les ressources de la branche famille proviennent aux deux tiers des cotisations des employeurs alors que les prestations familiales profitent à tous les enfants, que les parents soient salariés d’entreprises cotisantes ou non. Il s’agit pour lui d’une « nouvelle méthode » : « Plutôt que de faire des coupes budgétaires aveugles, indifférenciées et donc injustes, je propose de mener des réformes structurelles et de redéfinir les principales missions de l’État, de revoir nos mécanismes de redistribution pour les rendre plus justes, plus écologiques et plus efficaces ».

5. Comment cette baisse va-t-elle s’organiser ?

Dans son propos liminaire, le chef de l’Etat a rappelé que ce processus avait été engagé en novembre 2012 avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) qui se traduira cette année déjà par une baisse de charges représentant 4% de la masse salariale, et 6% en 2015.

Le chiffre de 30 milliards annoncé par François Hollande inclut donc ce Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), qui permet déjà d’économiser 20 milliards par an. Or, le Cice est censé prendre fin en 2015, et des discussions avec les partenaires sociaux permettront – ou pas – de le renouveler. En cas de renouvellement du Cice, il y aura donc bien un allègement de 30 milliards (20 milliards imputables au crédit d’impôt, plus 10 milliards de cotisations). Si le Cice n’est pas renouvelé, l’allègement pourrait n’être plus que de 10 milliards.

6. Qui va payer pour la branche famille ?

Interrogé à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse sur le financement, François Hollande a martelé : « Il n’y a aucun risque pour les droits sociaux. » Il n’est pas question pour François Hollande de supprimer les prestations familiales. Il va donc falloir trouver de l’argent pour combler ce manque à gagner. Oo alors tailler quelque part. Là-dessus, le chef de l’Etat est resté on ne peut plus flou. La baisse sera compensée par des économies réalisées sur la dépense publique. On se dirigerait donc vers une nouvelle diminution des dépenses qu’il va falloir cibler. Le nouveau Conseil stratégique de la dépense, dont la création a été annoncée au cours de cette même conférence de presse, sera chargé de trouver les postes de réduction.

Autre piste annoncée par François Hollande : engager une réflexion non plus seulement sur la branche famille, mais sur « le mode de financement de la protection sociale » dans sa totalité. En tout état de cause, une hausse des impôts semble exclue pour le moment, tout comme comme un relèvement de la CSG ou de la TVA. François Hollande a assuré qu’il n’y aura pas de « transfert de charges des entreprises vers les ménages » sans toutefois détailler sa feuille de route. En revanche, la baisse des cotisations devrait augmenter le résultat imposable des entreprises, débouchant sur un surcroit d’impôt sur les sociétés.

7. Comment réagissent les associations familiales ?

Mal, très mal. Certaines s’inquiètent de la pérennité du nouveau système, d’autres sont franchement en colère. Dans un communiqué publié le 15 janvier, l’Union nationale des associations familiales (Unaf) se demande « comment seront compensés les milliards de perte de recettes pour la branche famille, déjà en déficit », estimant que « les entreprises bénéficient de la politique familiale » qui « permet aux salariés de mieux concilier leur activité professionnelle avec leur vie familiale ».

Pour l’Union des familles laïques (Ufal), « cette décision sans précédent comporte des risques économiques et politiques considérables (…) Cet allègement devra être compensé par un nouveau mouvement d’économies drastiques sur les dépenses sociales qui affecteront les familles déjà fortement fragilisées par la crise. » Très sévère, le Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal) estime que le Président de la République dilapide l’héritage du Conseil national de la résistance, le financement de la branche famille ayant été mis en place après la Guerre comme une sorte de « salaire différé ».

C’est aussi l’avis des Associations familiales catholiques (AFC), pour qui « les annonces faites par le président de la République perpétuent une vision de la politique familiale comme une charge pour les entreprises, et remettent en cause le principe d’universalité des allocations familiales. »

8. Quel est le calendrier de cette mesure ?

A la suite des vœux de François Hollande aux partenaires sociaux mardi prochain, patrons et syndicats seront reçus par le Premier ministre. Le Haut conseil du financement de la protection sociale rendra ensuite un premier rapport à la fin du mois de février et un définitif au mois de mai. « Une loi de programmation de nos finances publiques et sociales sur la période 2015-2017 » sera votée à l’automne. Elle sera en cohérence avec ce qui sera décidé dans le cadre du pacte de responsabilité, officiellement lancé le 21 janvier, mais aussi de la remise à plat de la fiscalité promise par Jean-Marc Ayrault.

Filles et garçons : l’égalité dans la différence

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L’égalité homme-femme, on en parle en France avec le texte de loi présenté   lundi 20 janvier au Parlement et le dispositif ABCD de l’égalité visant à « déconstruire les stéréotypes femmes-hommes » dès la maternelle que Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale et Najat Vallaud‐Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte‐parole du Gouvernement, ont officiellement présenté lundi 13 janvier.

C’est dans ce contexte que sort en librairie un ouvrage du Dr Leonard Sax intitulé Pourquoi les garçons perdent pied et les filles se mettent en danger (Ed. Lattès). Un livre qui a suscité la polémique aux Etats-Unis.

Pour parvenir à une réussite scolaire équivalente entre garçons et filles, ce médecin américain, diplômé en biologie et docteur en psychologie, montre qu’il est vain de nier les différences entre les deux sexes, cette attitude renforçant même les stéréotypes. S’appuyant sur des études scientifiques, il répète que l’égalité ne signifie pas l’uniformité, et conseille plutôt de s’appuyer sur les modes d’apprentissage propres à chaque sexe, afin de proposer une pédagogie différenciée.

Du point de vue pédagogique, il est convenu de gommer les différences entre garçons et filles. En avançant le contraire, vous relancez la polémique. Ne craignez vous pas de passer pour un réactionnaire ?

Tout le monde est d’accord pour dire qu’il n’y a aucune différence entre les facultés intellectuelles, les capacités d’apprentissage, des filles et des garçons. Mais dans le domaine de la motivation, il en va différemment.

Des recherches scientifiques font observer des différences comportementales chez les singes et les chimpanzés : les petits singes mâles préfèrent nettement jouer avec des camions plutôt qu’avec des poupées, les petits singes femelles marquent une légère préférence pour les poupées, par rapport aux camions. Ces différences sont encore plus marquées chez les enfants humains, à un âge où ils n’ont pas encore conscience du sexe auquel ils appartiennent. De la même façon, les modes d’apprentissage chez les filles et les garçons ne sont pas similaires. La culture et la construction sociale du genre, si elles amplifient la biologie, ne peuvent être les seules responsables de ces différences. Or nous éduquons nos enfants comme si ces différences n’existaient pas.

Vous écrivez qu’une telle attitude contribue même à renforcer les stéréotypes. Comment ?

En ignorant les différences entre les filles et les garçons, les enseignants contribuent (sans le vouloir) au renforcement des stéréotypes de genre. Il ne s’agit pas de mettre en place des cursus différenciés, mais d’adopter des pédagogies différenciées sur des cursus identiques. En d’autres termes, ce n’est pas le contenu de l’enseignement qui pose problème, mais la manière de l’enseigner.

Face au désengagement, à la démotivation, de l’un ou de l’autre sexe dans une matière donnée, continuer à ne rien faire, c’est contribuer au renforcement de choix de carrières stéréotypés. La meilleure façon d’intéresser les garçons à programmer un ordinateur est très différente de celle qui poussera les filles à s’y mettre. Motiver des garçons pour qu’ils aiment écrire des dissertations ou tenir leur journal intime ne se fait pas de la même manière que pour des filles.

Ainsi, une professeure de physique australienne a pris en compte les différences reconnues par les chercheurs entre le système visuel des filles (plutôt sensible à la couleur et à la texture) et le système visuel des garçons (plutôt attiré par le mouvement). En adaptant l’ordre dans lequel elle enseigne sa matière, elle parvient à motiver les filles à étudier la physique jusqu’au bac. Ce n’est pas un meilleur cursus : il est strictement identique à celui enseigné partout ailleurs en Australie. C’est juste une pédagogie différente, adaptée aux points forts de chaque sexe.

Transmettre est-il plus difficile aujourd’hui, à l’heure où les écrans se multiplient ?

Nos enfants sont confrontés aujourd’hui à des sollicitations très différentes de celles contre lesquelles nos parents nous ont protégés. Lorsque nous étions enfants, le danger était dehors, hors des murs de notre foyer. Si nous étions dans notre chambre à 20 h, ils avaient fait du bon boulot. Aujourd’hui, c’est différent. Que se passe-t-il derrière la porte de la chambre de votre fille après 20 h ? À qui parle-t-elle ? Que trafique-t-elle sur Photoshop ? Pourquoi ? Pendant ce temps là, que fait son frère ? Quels sites consulte-t-il ? Pourquoi n’arrive-t-il pas à sortir de son jeu vidéo avant minuit ?

L’intrusion de l’extérieur dans l’intimité de la famille, parallèlement à la disparition de la notion même d’intimité pour nos adolescents, pose de nouveaux problèmes aux parents qui, eux, n’utilisent pas, la plupart du temps, la technologie comme un terrain de rencontre avec leurs enfants. Ils ne vont jamais sur leur page Facebook « par respect pour leur intimité ». Ils ne jouent pas aux jeux vidéo avec eux, « parce que c’est une perte de temps ».

« Tenir bon est notre job de parents », écrivez-vous. Oui mais comment ?

Tenir bon, c’est comprendre les enjeux des nouvelles technologies dans la construction d’une personnalité creuse, « de façade », pour les filles, ou dans un comportement addictif d’évitement (vers les jeux vidéo, la pornographie) pour les garçons. C’est dire non aux pressions auxquelles sont soumises nos filles pour se comporter comme des femmes sexuellement actives, de plus en plus tôt, alors qu’elles ne sont encore que des enfants. C’est dire non à la violence de certains jeux vidéo, car l’on sait désormais qu’elle renforce le passage à l’acte dans la vraie vie.

Tenir bon, c’est repenser l’éducation comme une étape préparant l’enfant à la vie et non à « toujours plus d’école », comme y incite le système scolaire français, qui focalise sur la performance. Pourquoi ne pas donner davantage de place à l’apprentissage expérimental, par exemple, comme le font les Allemands ?

Tenir bon, c’est aussi proposer à nos enfants des modèles d’adultes, femmes et hommes, autres que les stéréotypes offerts par la grosse caisse médiatique qui les matraque, en ligne et hors ligne, afin qu’ils « deviennent ce qu’ils sont » et trouvent un sens à leur existence.

Quels conseils donneriez-vous aux parents pour les aider en matière d’éducation ?

La parentalité est un art et non une science. Il est temps de s’intéresser aux différences entre les filles et les garçons pour casser définitivement le sexisme combattu depuis plusieurs décennies et aider nos enfants à trouver un sens à leur vie. Il ne s’agit pas de revendiquer ces différences et de construire un monde nouveau à partir d’elles – ce serait une régression. Mais il ne faut pas croire non plus que les différences entre les sexes n’existent pas et que tout n’est que construction sociale du genre. Comprenons les différences, célébrons-les, prenons appui sur elles pour que chacun, chacune, trouve un sens, son propre sens, à son existence. Lorsque notre fille, notre fils nous demandent « c’est quoi, devenir une femme ? C’est quoi, devenir un homme ? » préparons-nous à leur répondre autre chose que « c’est pareil. » Vive les différences !

Dans votre ouvrage, vous citez l’écrivain Robert Bly et la psychanalyste Marion Woodman, qui avancent qu’une suractivité des jeunes serait le résultat d’une quête spirituelle non assouvie. Pourquoi un chemin spirituel est-il si important, notamment pour les jeunes ? 

Nous vivons une époque technologique vouée à la performance. Il y est très facile, surtout pour les filles, de se construire une personnalité dédiée à l’apparence et à la performance, physique ou intellectuelle. Ces filles qui en apparence enchaînent les bons résultats, sont en fait fragiles. Les garçons, eux semblent plus solides, mais uniquement dans leur chambre, devant leur écran. Le reste ne les intéresse pas. Le sens que les jeunes donnent à leur vie est « programmé » par des sociétés à but lucratif !

Or nos enfants ont besoin de savoir pourquoi ils sont là. Pourquoi ? Parce que la vie est dure. Rien ne se passe jamais comme prévu. Et puis les gens qu’on aime meurent. À nous, parents, de créer l’espace nécessaire pour qu’ils répondent par eux-mêmes à ces questions : crois-tu en Dieu ? Si c’est le cas, quel genre de Dieu ? Qu’est- ce qui donne du sens à la vie ? À quoi sert la vie ? A-t-on une âme ? Que se passe-t-il quand on meurt ? En donnant le droit à nos enfants d’avoir une vie intérieure, une personnalité qui vient d’eux-mêmes, nous faisons notre boulot de parents et nous les éduquons à la vie.

Avec l’aimable collaboration d’Isabelle Crouzet, traductrice de l’ouvrage Pourquoi les garçons perdent pied et les filles se mettent en danger, Dr Leonard Sax, JC Lattès (20 €). Sortie le 15 janvier.

Suppression des cotisations familiales, qu’est-ce que ça change ?

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1. Les cotisations familiales, qu’est-ce que c’est ?

Lorsqu’un employeur paie un salaire, il doit également s’acquitter de charges patronales. Dans les faits, un employeur paie pour son salarié environ 1,4 fois plus que le salaire brut. Sur cette somme, 5,4% sont des cotisations familiales. Ces ressources sont utilisées pour financer plus de 60% des prestations familiales : allocations familiales, complément familial versé sous conditions de ressources aux parents de trois enfants et plus, allocation de soutien pour familles monoparentales, allocation de rentrée scolaire, prestations d’accueil du jeune enfant telles que prime à la naissance ou complément de mode de garde, complément de libre choix d’activité pour les congés parentaux…

Les autres ressources de la branche famille sont de type fiscal : la contribution sociale généralisée (qui pèse notamment sur les salaires) représente 19% du financement de la branche. Le restant provient principalement de divers impôts et taxes (droits sur le tabac et les alcools, contribution sur les primes d’assurance automobile, taxe sur les salaires, prélèvement sur les revenus du capital).

2.  Quel impact aura cette suppression de charge pour les entreprises ?

En supprimant, d’ici 2017, les cotisations familiales pour les entreprises et les travailleurs indépendants, l’objectif affiché du président de la République est de « poursuivre l’allègement du coût du travail » et de favoriser l’investissement et l’embauche des entreprises. Il souhaite alléger leurs charges patronales, afin qu’elles disposent de plus d’argent pour employer plus de personnes ou investir dans de nouveaux moyens de production. François Hollande a chiffré ces diminutions de charges à 30 milliards d’euros, « en contrepartie des emplois qui seront créés ». Pour les entreprises, c’est évidemment une excellente nouvelle. Elles pourront restaurer leur taux de marge, dont « tout le monde sait qu’il est le plus bas de son histoire », a dit le président, avant de rajouter que c’est ce taux « qui permet de financer l’investissement ». Pour rappel, chaque employeur a à sa charge des cotisations familiales de 5,4%. Des économies pour l’entreprise, donc, pour l’inciter à embaucher, mais pas de gain supplémentaire pour le salarié.

3. La baisse du coût du travail permettra-t-elle de créer des emplois ?

La mesure pourrait générer un million d’embauches selon Pierre Gattaz, le patron du Medef, qui la réclamait depuis longtemps. Rien n’est moins sûr. Que ce soit les allègements dits Fillon, qui prévoient des baisses de charges dégressives sur les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic ou les crédits d’impôt en faveur de la recherche ou de la compétitivité et de l’emploi, aucun chiffrage sérieux des emplois créés grâce à ces dispositifs n’a été réalisé. Pour les entreprises, toujours dans l’incertitude quant aux perspectives de demande, la tentation reste d’utiliser ces baisses du coût du travail pour reconstituer leurs marges plutôt que pour embaucher.

4.  Pourquoi le chef de l’Etat a-t-il ciblé les cotisations familiales ?

Pour François Hollande, il n’est plus possible que les ressources de la branche famille proviennent aux deux tiers des cotisations des employeurs alors que les prestations familiales profitent à tous les enfants, que les parents soient salariés d’entreprises cotisantes ou non. Il s’agit pour lui d’une « nouvelle méthode » : « Plutôt que de faire des coupes budgétaires aveugles, indifférenciées et donc injustes, je propose de mener des réformes structurelles et de redéfinir les principales missions de l’État, de revoir nos mécanismes de redistribution pour les rendre plus justes, plus écologiques et plus efficaces ».

5. Comment cette baisse va-t-elle s’organiser ?

Dans son propos liminaire, le chef de l’Etat a rappelé que ce processus avait été engagé en novembre 2012 avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) qui se traduira cette année déjà par une baisse de charges représentant 4% de la masse salariale, et 6% en 2015.

Le chiffre de 30 milliards annoncé par François Hollande inclut donc ce Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), qui permet déjà d’économiser 20 milliards par an. Or, le Cice est censé prendre fin en 2015, et des discussions avec les partenaires sociaux permettront – ou pas – de le renouveler. En cas de renouvellement du Cice, il y aura donc bien un allègement de 30 milliards (20 milliards imputables au crédit d’impôt, plus 10 milliards de cotisations). Si le Cice n’est pas renouvelé, l’allègement pourrait n’être plus que de 10 milliards.

6. Qui va payer pour la branche famille ?

Interrogé à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse sur le financement, François Hollande a martelé : « Il n’y a aucun risque pour les droits sociaux. » Il n’est pas question pour François Hollande de supprimer les prestations familiales. Il va donc falloir trouver de l’argent pour combler ce manque à gagner. Oo alors tailler quelque part. Là-dessus, le chef de l’Etat est resté on ne peut plus flou. La baisse sera compensée par des économies réalisées sur la dépense publique. On se dirigerait donc vers une nouvelle diminution des dépenses qu’il va falloir cibler. Le nouveau Conseil stratégique de la dépense, dont la création a été annoncée au cours de cette même conférence de presse, sera chargé de trouver les postes de réduction.

Autre piste annoncée par François Hollande : engager une réflexion non plus seulement sur la branche famille, mais sur « le mode de financement de la protection sociale » dans sa totalité. En tout état de cause, une hausse des impôts semble exclue pour le moment, tout comme comme un relèvement de la CSG ou de la TVA. François Hollande a assuré qu’il n’y aura pas de « transfert de charges des entreprises vers les ménages » sans toutefois détailler sa feuille de route. En revanche, la baisse des cotisations devrait augmenter le résultat imposable des entreprises, débouchant sur un surcroit d’impôt sur les sociétés.

7. Comment réagissent les associations familiales ?

Mal, très mal. Certaines s’inquiètent de la pérennité du nouveau système, d’autres sont franchement en colère. Dans un communiqué publié le 15 janvier, l’Union nationale des associations familiales (Unaf) se demande « comment seront compensés les milliards de perte de recettes pour la branche famille, déjà en déficit », estimant que « les entreprises bénéficient de la politique familiale » qui « permet aux salariés de mieux concilier leur activité professionnelle avec leur vie familiale ».

Pour l’Union des familles laïques (Ufal), « cette décision sans précédent comporte des risques économiques et politiques considérables (…) Cet allègement devra être compensé par un nouveau mouvement d’économies drastiques sur les dépenses sociales qui affecteront les familles déjà fortement fragilisées par la crise. » Très sévère, le Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal) estime que le Président de la République dilapide l’héritage du Conseil national de la résistance, le financement de la branche famille ayant été mis en place après la Guerre comme une sorte de « salaire différé ».

C’est aussi l’avis des Associations familiales catholiques (AFC), pour qui « les annonces faites par le président de la République perpétuent une vision de la politique familiale comme une charge pour les entreprises, et remettent en cause le principe d’universalité des allocations familiales. »

8. Quel est le calendrier de cette mesure ?

A la suite des vœux de François Hollande aux partenaires sociaux mardi prochain, patrons et syndicats seront reçus par le Premier ministre. Le Haut conseil du financement de la protection sociale rendra ensuite un premier rapport à la fin du mois de février et un définitif au mois de mai. « Une loi de programmation de nos finances publiques et sociales sur la période 2015-2017 » sera votée à l’automne. Elle sera en cohérence avec ce qui sera décidé dans le cadre du pacte de responsabilité, officiellement lancé le 21 janvier, mais aussi de la remise à plat de la fiscalité promise par Jean-Marc Ayrault.

Filles et garçons : l’égalité dans la différence

Standard

L’égalité homme-femme, on en parle en France avec le texte de loi présenté   lundi 20 janvier au Parlement et le dispositif ABCD de l’égalité visant à « déconstruire les stéréotypes femmes-hommes » dès la maternelle que Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale et Najat Vallaud‐Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte‐parole du Gouvernement, ont officiellement présenté lundi 13 janvier.

C’est dans ce contexte que sort en librairie un ouvrage du Dr Leonard Sax intitulé Pourquoi les garçons perdent pied et les filles se mettent en danger (Ed. Lattès). Un livre qui a suscité la polémique aux Etats-Unis.

Pour parvenir à une réussite scolaire équivalente entre garçons et filles, ce médecin américain, diplômé en biologie et docteur en psychologie, montre qu’il est vain de nier les différences entre les deux sexes, cette attitude renforçant même les stéréotypes. S’appuyant sur des études scientifiques, il répète que l’égalité ne signifie pas l’uniformité, et conseille plutôt de s’appuyer sur les modes d’apprentissage propres à chaque sexe, afin de proposer une pédagogie différenciée.

Du point de vue pédagogique, il est convenu de gommer les différences entre garçons et filles. En avançant le contraire, vous relancez la polémique. Ne craignez vous pas de passer pour un réactionnaire ?

Tout le monde est d’accord pour dire qu’il n’y a aucune différence entre les facultés intellectuelles, les capacités d’apprentissage, des filles et des garçons. Mais dans le domaine de la motivation, il en va différemment.

Des recherches scientifiques font observer des différences comportementales chez les singes et les chimpanzés : les petits singes mâles préfèrent nettement jouer avec des camions plutôt qu’avec des poupées, les petits singes femelles marquent une légère préférence pour les poupées, par rapport aux camions. Ces différences sont encore plus marquées chez les enfants humains, à un âge où ils n’ont pas encore conscience du sexe auquel ils appartiennent. De la même façon, les modes d’apprentissage chez les filles et les garçons ne sont pas similaires. La culture et la construction sociale du genre, si elles amplifient la biologie, ne peuvent être les seules responsables de ces différences. Or nous éduquons nos enfants comme si ces différences n’existaient pas.

Vous écrivez qu’une telle attitude contribue même à renforcer les stéréotypes. Comment ?

En ignorant les différences entre les filles et les garçons, les enseignants contribuent (sans le vouloir) au renforcement des stéréotypes de genre. Il ne s’agit pas de mettre en place des cursus différenciés, mais d’adopter des pédagogies différenciées sur des cursus identiques. En d’autres termes, ce n’est pas le contenu de l’enseignement qui pose problème, mais la manière de l’enseigner.

Face au désengagement, à la démotivation, de l’un ou de l’autre sexe dans une matière donnée, continuer à ne rien faire, c’est contribuer au renforcement de choix de carrières stéréotypés. La meilleure façon d’intéresser les garçons à programmer un ordinateur est très différente de celle qui poussera les filles à s’y mettre. Motiver des garçons pour qu’ils aiment écrire des dissertations ou tenir leur journal intime ne se fait pas de la même manière que pour des filles.

Ainsi, une professeure de physique australienne a pris en compte les différences reconnues par les chercheurs entre le système visuel des filles (plutôt sensible à la couleur et à la texture) et le système visuel des garçons (plutôt attiré par le mouvement). En adaptant l’ordre dans lequel elle enseigne sa matière, elle parvient à motiver les filles à étudier la physique jusqu’au bac. Ce n’est pas un meilleur cursus : il est strictement identique à celui enseigné partout ailleurs en Australie. C’est juste une pédagogie différente, adaptée aux points forts de chaque sexe.

Transmettre est-il plus difficile aujourd’hui, à l’heure où les écrans se multiplient ?

Nos enfants sont confrontés aujourd’hui à des sollicitations très différentes de celles contre lesquelles nos parents nous ont protégés. Lorsque nous étions enfants, le danger était dehors, hors des murs de notre foyer. Si nous étions dans notre chambre à 20 h, ils avaient fait du bon boulot. Aujourd’hui, c’est différent. Que se passe-t-il derrière la porte de la chambre de votre fille après 20 h ? À qui parle-t-elle ? Que trafique-t-elle sur Photoshop ? Pourquoi ? Pendant ce temps là, que fait son frère ? Quels sites consulte-t-il ? Pourquoi n’arrive-t-il pas à sortir de son jeu vidéo avant minuit ?

L’intrusion de l’extérieur dans l’intimité de la famille, parallèlement à la disparition de la notion même d’intimité pour nos adolescents, pose de nouveaux problèmes aux parents qui, eux, n’utilisent pas, la plupart du temps, la technologie comme un terrain de rencontre avec leurs enfants. Ils ne vont jamais sur leur page Facebook « par respect pour leur intimité ». Ils ne jouent pas aux jeux vidéo avec eux, « parce que c’est une perte de temps ».

« Tenir bon est notre job de parents », écrivez-vous. Oui mais comment ?

Tenir bon, c’est comprendre les enjeux des nouvelles technologies dans la construction d’une personnalité creuse, « de façade », pour les filles, ou dans un comportement addictif d’évitement (vers les jeux vidéo, la pornographie) pour les garçons. C’est dire non aux pressions auxquelles sont soumises nos filles pour se comporter comme des femmes sexuellement actives, de plus en plus tôt, alors qu’elles ne sont encore que des enfants. C’est dire non à la violence de certains jeux vidéo, car l’on sait désormais qu’elle renforce le passage à l’acte dans la vraie vie.

Tenir bon, c’est repenser l’éducation comme une étape préparant l’enfant à la vie et non à « toujours plus d’école », comme y incite le système scolaire français, qui focalise sur la performance. Pourquoi ne pas donner davantage de place à l’apprentissage expérimental, par exemple, comme le font les Allemands ?

Tenir bon, c’est aussi proposer à nos enfants des modèles d’adultes, femmes et hommes, autres que les stéréotypes offerts par la grosse caisse médiatique qui les matraque, en ligne et hors ligne, afin qu’ils « deviennent ce qu’ils sont » et trouvent un sens à leur existence.

Quels conseils donneriez-vous aux parents pour les aider en matière d’éducation ?

La parentalité est un art et non une science. Il est temps de s’intéresser aux différences entre les filles et les garçons pour casser définitivement le sexisme combattu depuis plusieurs décennies et aider nos enfants à trouver un sens à leur vie. Il ne s’agit pas de revendiquer ces différences et de construire un monde nouveau à partir d’elles – ce serait une régression. Mais il ne faut pas croire non plus que les différences entre les sexes n’existent pas et que tout n’est que construction sociale du genre. Comprenons les différences, célébrons-les, prenons appui sur elles pour que chacun, chacune, trouve un sens, son propre sens, à son existence. Lorsque notre fille, notre fils nous demandent « c’est quoi, devenir une femme ? C’est quoi, devenir un homme ? » préparons-nous à leur répondre autre chose que « c’est pareil. » Vive les différences !

Dans votre ouvrage, vous citez l’écrivain Robert Bly et la psychanalyste Marion Woodman, qui avancent qu’une suractivité des jeunes serait le résultat d’une quête spirituelle non assouvie. Pourquoi un chemin spirituel est-il si important, notamment pour les jeunes ? 

Nous vivons une époque technologique vouée à la performance. Il y est très facile, surtout pour les filles, de se construire une personnalité dédiée à l’apparence et à la performance, physique ou intellectuelle. Ces filles qui en apparence enchaînent les bons résultats, sont en fait fragiles. Les garçons, eux semblent plus solides, mais uniquement dans leur chambre, devant leur écran. Le reste ne les intéresse pas. Le sens que les jeunes donnent à leur vie est « programmé » par des sociétés à but lucratif !

Or nos enfants ont besoin de savoir pourquoi ils sont là. Pourquoi ? Parce que la vie est dure. Rien ne se passe jamais comme prévu. Et puis les gens qu’on aime meurent. À nous, parents, de créer l’espace nécessaire pour qu’ils répondent par eux-mêmes à ces questions : crois-tu en Dieu ? Si c’est le cas, quel genre de Dieu ? Qu’est- ce qui donne du sens à la vie ? À quoi sert la vie ? A-t-on une âme ? Que se passe-t-il quand on meurt ? En donnant le droit à nos enfants d’avoir une vie intérieure, une personnalité qui vient d’eux-mêmes, nous faisons notre boulot de parents et nous les éduquons à la vie.

Avec l’aimable collaboration d’Isabelle Crouzet, traductrice de l’ouvrage Pourquoi les garçons perdent pied et les filles se mettent en danger, Dr Leonard Sax, JC Lattès (20 €). Sortie le 15 janvier.

Suppression des cotisations familiales, qu’est-ce que ça change ?

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1. Les cotisations familiales, qu’est-ce que c’est ?

Lorsqu’un employeur paie un salaire, il doit également s’acquitter de charges patronales. Dans les faits, un employeur paie pour son salarié environ 1,4 fois plus que le salaire brut. Sur cette somme, 5,4% sont des cotisations familiales. Ces ressources sont utilisées pour financer plus de 60% des prestations familiales : allocations familiales, complément familial versé sous conditions de ressources aux parents de trois enfants et plus, allocation de soutien pour familles monoparentales, allocation de rentrée scolaire, prestations d’accueil du jeune enfant telles que prime à la naissance ou complément de mode de garde, complément de libre choix d’activité pour les congés parentaux…

Les autres ressources de la branche famille sont de type fiscal : la contribution sociale généralisée (qui pèse notamment sur les salaires) représente 19% du financement de la branche. Le restant provient principalement de divers impôts et taxes (droits sur le tabac et les alcools, contribution sur les primes d’assurance automobile, taxe sur les salaires, prélèvement sur les revenus du capital).

2.  Quel impact aura cette suppression de charge pour les entreprises ?

En supprimant, d’ici 2017, les cotisations familiales pour les entreprises et les travailleurs indépendants, l’objectif affiché du président de la République est de « poursuivre l’allègement du coût du travail » et de favoriser l’investissement et l’embauche des entreprises. Il souhaite alléger leurs charges patronales, afin qu’elles disposent de plus d’argent pour employer plus de personnes ou investir dans de nouveaux moyens de production. François Hollande a chiffré ces diminutions de charges à 30 milliards d’euros, « en contrepartie des emplois qui seront créés ». Pour les entreprises, c’est évidemment une excellente nouvelle. Elles pourront restaurer leur taux de marge, dont « tout le monde sait qu’il est le plus bas de son histoire », a dit le président, avant de rajouter que c’est ce taux « qui permet de financer l’investissement ». Pour rappel, chaque employeur a à sa charge des cotisations familiales de 5,4%. Des économies pour l’entreprise, donc, pour l’inciter à embaucher, mais pas de gain supplémentaire pour le salarié.

3. La baisse du coût du travail permettra-t-elle de créer des emplois ?

La mesure pourrait générer un million d’embauches selon Pierre Gattaz, le patron du Medef, qui la réclamait depuis longtemps. Rien n’est moins sûr. Que ce soit les allègements dits Fillon, qui prévoient des baisses de charges dégressives sur les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic ou les crédits d’impôt en faveur de la recherche ou de la compétitivité et de l’emploi, aucun chiffrage sérieux des emplois créés grâce à ces dispositifs n’a été réalisé. Pour les entreprises, toujours dans l’incertitude quant aux perspectives de demande, la tentation reste d’utiliser ces baisses du coût du travail pour reconstituer leurs marges plutôt que pour embaucher.

4.  Pourquoi le chef de l’Etat a-t-il ciblé les cotisations familiales ?

Pour François Hollande, il n’est plus possible que les ressources de la branche famille proviennent aux deux tiers des cotisations des employeurs alors que les prestations familiales profitent à tous les enfants, que les parents soient salariés d’entreprises cotisantes ou non. Il s’agit pour lui d’une « nouvelle méthode » : « Plutôt que de faire des coupes budgétaires aveugles, indifférenciées et donc injustes, je propose de mener des réformes structurelles et de redéfinir les principales missions de l’État, de revoir nos mécanismes de redistribution pour les rendre plus justes, plus écologiques et plus efficaces ».

5. Comment cette baisse va-t-elle s’organiser ?

Dans son propos liminaire, le chef de l’Etat a rappelé que ce processus avait été engagé en novembre 2012 avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) qui se traduira cette année déjà par une baisse de charges représentant 4% de la masse salariale, et 6% en 2015.

Le chiffre de 30 milliards annoncé par François Hollande inclut donc ce Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), qui permet déjà d’économiser 20 milliards par an. Or, le Cice est censé prendre fin en 2015, et des discussions avec les partenaires sociaux permettront – ou pas – de le renouveler. En cas de renouvellement du Cice, il y aura donc bien un allègement de 30 milliards (20 milliards imputables au crédit d’impôt, plus 10 milliards de cotisations). Si le Cice n’est pas renouvelé, l’allègement pourrait n’être plus que de 10 milliards.

6. Qui va payer pour la branche famille ?

Interrogé à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse sur le financement, François Hollande a martelé : « Il n’y a aucun risque pour les droits sociaux. » Il n’est pas question pour François Hollande de supprimer les prestations familiales. Il va donc falloir trouver de l’argent pour combler ce manque à gagner. Oo alors tailler quelque part. Là-dessus, le chef de l’Etat est resté on ne peut plus flou. La baisse sera compensée par des économies réalisées sur la dépense publique. On se dirigerait donc vers une nouvelle diminution des dépenses qu’il va falloir cibler. Le nouveau Conseil stratégique de la dépense, dont la création a été annoncée au cours de cette même conférence de presse, sera chargé de trouver les postes de réduction.

Autre piste annoncée par François Hollande : engager une réflexion non plus seulement sur la branche famille, mais sur « le mode de financement de la protection sociale » dans sa totalité. En tout état de cause, une hausse des impôts semble exclue pour le moment, tout comme comme un relèvement de la CSG ou de la TVA. François Hollande a assuré qu’il n’y aura pas de « transfert de charges des entreprises vers les ménages » sans toutefois détailler sa feuille de route. En revanche, la baisse des cotisations devrait augmenter le résultat imposable des entreprises, débouchant sur un surcroit d’impôt sur les sociétés.

7. Comment réagissent les associations familiales ?

Mal, très mal. Certaines s’inquiètent de la pérennité du nouveau système, d’autres sont franchement en colère. Dans un communiqué publié le 15 janvier, l’Union nationale des associations familiales (Unaf) se demande « comment seront compensés les milliards de perte de recettes pour la branche famille, déjà en déficit », estimant que « les entreprises bénéficient de la politique familiale » qui « permet aux salariés de mieux concilier leur activité professionnelle avec leur vie familiale ».

Pour l’Union des familles laïques (Ufal), « cette décision sans précédent comporte des risques économiques et politiques considérables (…) Cet allègement devra être compensé par un nouveau mouvement d’économies drastiques sur les dépenses sociales qui affecteront les familles déjà fortement fragilisées par la crise. » Très sévère, le Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal) estime que le Président de la République dilapide l’héritage du Conseil national de la résistance, le financement de la branche famille ayant été mis en place après la Guerre comme une sorte de « salaire différé ».

C’est aussi l’avis des Associations familiales catholiques (AFC), pour qui « les annonces faites par le président de la République perpétuent une vision de la politique familiale comme une charge pour les entreprises, et remettent en cause le principe d’universalité des allocations familiales. »

8. Quel est le calendrier de cette mesure ?

A la suite des vœux de François Hollande aux partenaires sociaux mardi prochain, patrons et syndicats seront reçus par le Premier ministre. Le Haut conseil du financement de la protection sociale rendra ensuite un premier rapport à la fin du mois de février et un définitif au mois de mai. « Une loi de programmation de nos finances publiques et sociales sur la période 2015-2017 » sera votée à l’automne. Elle sera en cohérence avec ce qui sera décidé dans le cadre du pacte de responsabilité, officiellement lancé le 21 janvier, mais aussi de la remise à plat de la fiscalité promise par Jean-Marc Ayrault.

Filles et garçons : l’égalité dans la différence

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L’égalité homme-femme, on en parle en France avec le texte de loi présenté   lundi 20 janvier au Parlement et le dispositif ABCD de l’égalité visant à « déconstruire les stéréotypes femmes-hommes » dès la maternelle que Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale et Najat Vallaud‐Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte‐parole du Gouvernement, ont officiellement présenté lundi 13 janvier.

C’est dans ce contexte que sort en librairie un ouvrage du Dr Leonard Sax intitulé Pourquoi les garçons perdent pied et les filles se mettent en danger (Ed. Lattès). Un livre qui a suscité la polémique aux Etats-Unis.

Pour parvenir à une réussite scolaire équivalente entre garçons et filles, ce médecin américain, diplômé en biologie et docteur en psychologie, montre qu’il est vain de nier les différences entre les deux sexes, cette attitude renforçant même les stéréotypes. S’appuyant sur des études scientifiques, il répète que l’égalité ne signifie pas l’uniformité, et conseille plutôt de s’appuyer sur les modes d’apprentissage propres à chaque sexe, afin de proposer une pédagogie différenciée.

Du point de vue pédagogique, il est convenu de gommer les différences entre garçons et filles. En avançant le contraire, vous relancez la polémique. Ne craignez vous pas de passer pour un réactionnaire ?

Tout le monde est d’accord pour dire qu’il n’y a aucune différence entre les facultés intellectuelles, les capacités d’apprentissage, des filles et des garçons. Mais dans le domaine de la motivation, il en va différemment.

Des recherches scientifiques font observer des différences comportementales chez les singes et les chimpanzés : les petits singes mâles préfèrent nettement jouer avec des camions plutôt qu’avec des poupées, les petits singes femelles marquent une légère préférence pour les poupées, par rapport aux camions. Ces différences sont encore plus marquées chez les enfants humains, à un âge où ils n’ont pas encore conscience du sexe auquel ils appartiennent. De la même façon, les modes d’apprentissage chez les filles et les garçons ne sont pas similaires. La culture et la construction sociale du genre, si elles amplifient la biologie, ne peuvent être les seules responsables de ces différences. Or nous éduquons nos enfants comme si ces différences n’existaient pas.

Vous écrivez qu’une telle attitude contribue même à renforcer les stéréotypes. Comment ?

En ignorant les différences entre les filles et les garçons, les enseignants contribuent (sans le vouloir) au renforcement des stéréotypes de genre. Il ne s’agit pas de mettre en place des cursus différenciés, mais d’adopter des pédagogies différenciées sur des cursus identiques. En d’autres termes, ce n’est pas le contenu de l’enseignement qui pose problème, mais la manière de l’enseigner.

Face au désengagement, à la démotivation, de l’un ou de l’autre sexe dans une matière donnée, continuer à ne rien faire, c’est contribuer au renforcement de choix de carrières stéréotypés. La meilleure façon d’intéresser les garçons à programmer un ordinateur est très différente de celle qui poussera les filles à s’y mettre. Motiver des garçons pour qu’ils aiment écrire des dissertations ou tenir leur journal intime ne se fait pas de la même manière que pour des filles.

Ainsi, une professeure de physique australienne a pris en compte les différences reconnues par les chercheurs entre le système visuel des filles (plutôt sensible à la couleur et à la texture) et le système visuel des garçons (plutôt attiré par le mouvement). En adaptant l’ordre dans lequel elle enseigne sa matière, elle parvient à motiver les filles à étudier la physique jusqu’au bac. Ce n’est pas un meilleur cursus : il est strictement identique à celui enseigné partout ailleurs en Australie. C’est juste une pédagogie différente, adaptée aux points forts de chaque sexe.

Transmettre est-il plus difficile aujourd’hui, à l’heure où les écrans se multiplient ?

Nos enfants sont confrontés aujourd’hui à des sollicitations très différentes de celles contre lesquelles nos parents nous ont protégés. Lorsque nous étions enfants, le danger était dehors, hors des murs de notre foyer. Si nous étions dans notre chambre à 20 h, ils avaient fait du bon boulot. Aujourd’hui, c’est différent. Que se passe-t-il derrière la porte de la chambre de votre fille après 20 h ? À qui parle-t-elle ? Que trafique-t-elle sur Photoshop ? Pourquoi ? Pendant ce temps là, que fait son frère ? Quels sites consulte-t-il ? Pourquoi n’arrive-t-il pas à sortir de son jeu vidéo avant minuit ?

L’intrusion de l’extérieur dans l’intimité de la famille, parallèlement à la disparition de la notion même d’intimité pour nos adolescents, pose de nouveaux problèmes aux parents qui, eux, n’utilisent pas, la plupart du temps, la technologie comme un terrain de rencontre avec leurs enfants. Ils ne vont jamais sur leur page Facebook « par respect pour leur intimité ». Ils ne jouent pas aux jeux vidéo avec eux, « parce que c’est une perte de temps ».

« Tenir bon est notre job de parents », écrivez-vous. Oui mais comment ?

Tenir bon, c’est comprendre les enjeux des nouvelles technologies dans la construction d’une personnalité creuse, « de façade », pour les filles, ou dans un comportement addictif d’évitement (vers les jeux vidéo, la pornographie) pour les garçons. C’est dire non aux pressions auxquelles sont soumises nos filles pour se comporter comme des femmes sexuellement actives, de plus en plus tôt, alors qu’elles ne sont encore que des enfants. C’est dire non à la violence de certains jeux vidéo, car l’on sait désormais qu’elle renforce le passage à l’acte dans la vraie vie.

Tenir bon, c’est repenser l’éducation comme une étape préparant l’enfant à la vie et non à « toujours plus d’école », comme y incite le système scolaire français, qui focalise sur la performance. Pourquoi ne pas donner davantage de place à l’apprentissage expérimental, par exemple, comme le font les Allemands ?

Tenir bon, c’est aussi proposer à nos enfants des modèles d’adultes, femmes et hommes, autres que les stéréotypes offerts par la grosse caisse médiatique qui les matraque, en ligne et hors ligne, afin qu’ils « deviennent ce qu’ils sont » et trouvent un sens à leur existence.

Quels conseils donneriez-vous aux parents pour les aider en matière d’éducation ?

La parentalité est un art et non une science. Il est temps de s’intéresser aux différences entre les filles et les garçons pour casser définitivement le sexisme combattu depuis plusieurs décennies et aider nos enfants à trouver un sens à leur vie. Il ne s’agit pas de revendiquer ces différences et de construire un monde nouveau à partir d’elles – ce serait une régression. Mais il ne faut pas croire non plus que les différences entre les sexes n’existent pas et que tout n’est que construction sociale du genre. Comprenons les différences, célébrons-les, prenons appui sur elles pour que chacun, chacune, trouve un sens, son propre sens, à son existence. Lorsque notre fille, notre fils nous demandent « c’est quoi, devenir une femme ? C’est quoi, devenir un homme ? » préparons-nous à leur répondre autre chose que « c’est pareil. » Vive les différences !

Dans votre ouvrage, vous citez l’écrivain Robert Bly et la psychanalyste Marion Woodman, qui avancent qu’une suractivité des jeunes serait le résultat d’une quête spirituelle non assouvie. Pourquoi un chemin spirituel est-il si important, notamment pour les jeunes ? 

Nous vivons une époque technologique vouée à la performance. Il y est très facile, surtout pour les filles, de se construire une personnalité dédiée à l’apparence et à la performance, physique ou intellectuelle. Ces filles qui en apparence enchaînent les bons résultats, sont en fait fragiles. Les garçons, eux semblent plus solides, mais uniquement dans leur chambre, devant leur écran. Le reste ne les intéresse pas. Le sens que les jeunes donnent à leur vie est « programmé » par des sociétés à but lucratif !

Or nos enfants ont besoin de savoir pourquoi ils sont là. Pourquoi ? Parce que la vie est dure. Rien ne se passe jamais comme prévu. Et puis les gens qu’on aime meurent. À nous, parents, de créer l’espace nécessaire pour qu’ils répondent par eux-mêmes à ces questions : crois-tu en Dieu ? Si c’est le cas, quel genre de Dieu ? Qu’est- ce qui donne du sens à la vie ? À quoi sert la vie ? A-t-on une âme ? Que se passe-t-il quand on meurt ? En donnant le droit à nos enfants d’avoir une vie intérieure, une personnalité qui vient d’eux-mêmes, nous faisons notre boulot de parents et nous les éduquons à la vie.

Avec l’aimable collaboration d’Isabelle Crouzet, traductrice de l’ouvrage Pourquoi les garçons perdent pied et les filles se mettent en danger, Dr Leonard Sax, JC Lattès (20 €). Sortie le 15 janvier.