Rosetta et Philaé : missions en terra incognita

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La sonde Rosetta, qui a quitté la Terre en mars 2004, a atteint son objectif, la comète Churyumov-Gerasimenko, en août 2014. Prochain défi de cette mission spectaculaire et à haut risque : poser à la surface de la comète le module Philaé. Photo ESA.

La sonde Rosetta, qui a quitté la Terre en mars 2004, a atteint son objectif, la comète Churyumov-Gerasimenko, en août 2014. Prochain défi de cette mission spectaculaire et à haut risque : poser à la surface de la comète le module Philaé. Photo ESA.

Elle « pèse » 10 milliards de tonnes. C’est la sonde Rosetta, en orbite autour de la comète depuis quelques semaines, qui a permis aux astronomes de calculer la masse de Churyumov-Gerasimenko. La sonde européenne, quant à elle, pèse un peu moins de deux tonnes, et elle embarque avec elle le module Philaé, 100 kg. Dix milliards de tonnes, à notre petite échelle humaine, cela peut sembler beaucoup, mais à l’échelle cosmique, ce n’est rien, ou presque. Alors, les ingénieurs de l’Agence spatiale européenne (ESA) ont du réaliser des prodiges pour parvenir à faire tourner Rosetta autour de sa comète, le champ gravitationnel de cette dernière était surréalistement faible… Maintenant, après le spectaculaire succès de ce début de mission, la sonde fonctionnant parfaitement et la comète, assagie, ne projetant pas encore dans l’espace quantité de gaz et de poussières, ils travaillent à la seconde et historique phase de leur ambitieux programme : l’atterrissage, si l’on peut dire, du petit module Philaé à la surface de ce gros iceberg cosmique, mesurant moins de 4000 mètres et d’une densité – dix fois inférieure à celle de l’eau ! – extrêmement faible : 0,1.
Ainsi, depuis quelques semaines, les scientifiques et les ingénieurs du programme Rosetta cherchent sur la comète des sites possibles d’atterrissage pour Philaé. Un véritable casse-tête, au vu de la forme tourmentée, totalement inattendue, de Churyumov-Gerasimenko. Pour pouvoir lâcher Philaé vers le sol de la comète, Rosetta va d’abord s’approcher à environ quatre kilomètres de sa surface, c’est à dire dix fois plus près que sa distance actuelle. Là, le module sera libéré et ira lentement percuter la surface, où il tentera de s’accrocher, malgré une pesanteur quasi nulle : Philaé, en effet, pèsera à peine plus de un gramme sur la comète ! Des absorbeurs de choc devraient permettre à Philaé de ne pas rebondir et de demeurer plaqué au sol, le temps que des harpons tentent de s’y fixer, tandis que des vis placées à l’extrémité des trois pieds du module essaieront de s’y enfoncer… Mais est-il vraiment possible de s’arrimer comme cela sur un astre sans gravité ou presque, couvert d’une glace poussiéreuse, volatile, étonnamment légère ? Personne n’en sait rien, puisque l’Europe spatiale, avec la mission Rosetta, réalise une première…

Les scientifiques et les ingénieurs de l'Agence spatiale européenne ont sélectionné cinq sites possibles pour l'atterrissage du module Philaé sur la comète, prévu pour le 11 novembre 2014. Une mission à haut risque sur un astre aux reliefs formidables. Photos ESA.

Les scientifiques et les ingénieurs de l’Agence spatiale européenne ont sélectionné cinq sites possibles pour l’atterrissage du module Philaé sur la comète, prévu pour le 11 novembre 2014. Une mission à haut risque sur un astre aux reliefs formidables. Photos ESA.

Mais l’atterrissage de Philaé n’est qu’un épisode du défi imposé par la comète. En effet, le relief de celle-ci est fantastique. Sur un monde aussi minuscule, des montagnes, des falaises, des pinacles de glace hauts de plusieurs dizaines ou centaines de mètres sont des obstacles formidables, sans compter l’activité de la comète, laquelle pourrait émettre, au mois de novembre, au fur et à mesure de son approche du Soleil, une grande quantité de glace, de gaz et de poussières… En effet, Churyumov-Gerasimenko et Rosetta filent vers le Soleil à 15 km/s, si aujourd’hui, leur distance à notre étoile est de 520 millions de kilomètres, elle ne sera plus que de 448 millions de kilomètres le 11 novembre 2014, jour prévu pour le début de la mission de Philaé. Recevant de plus en plus de chaleur du Soleil, la comète va voir son activité augmenter, impossible, donc de repousser trop longtemps l’atterrissage, la comète passant au plus près du Soleil, à 185 millions de kilomètres seulement, en août 2015.
Pour l’Agence spatiale européenne, beaucoup de paramètres à prendre en compte, donc, pour trouver des sites relativement propices à l’atterrissage de Philaé. Vraiment pas facile… Le largage, l’atterrissage et la mission au sol de Philaé étant totalement automatiques, les scientifiques n’auront pas de seconde chance. Et leur engin ne disposant que de très faibles ressources en énergie, il faudra absolument que ses panneaux solaires soient éclairés par notre étoile, quand la comète tourne sur elle-même en une douzaine d’heures seulement, les ombres fantomatiques de ses gigantesques reliefs plongeant régulièrement ses paysages extraterrestres dans la nuit la plus noire…

Les sites présélectionnés par l'ESA sont les régions de la comète qui sont les mieux exposées au Soleil afin de permettre à Philaé de recharger sa batterie, alimentée par de petits panneaux solaires. Autre critère du choix des ingénieurs et chercheurs européens : la très relative platitude des terrains. Les plus petits détails visibles sur ces images prises par la sonde Rosetta mesurent environ deux mètres. Photos ESA.

Les sites présélectionnés par l’ESA sont les régions de la comète qui sont les mieux exposées au Soleil afin de permettre à Philaé de recharger sa batterie, alimentée par de petits panneaux solaires. Autre critère du choix des ingénieurs et chercheurs européens : la très relative platitude des terrains. Les plus petits détails visibles sur ces images prises par la sonde Rosetta mesurent environ deux mètres. Photos ESA.

Les ingénieurs – qui désirent avant tout amener leur précieux module à bon port – et les planétologues – qui veulent voir leur module atterrir dans un paysage scientifiquement intéressant – ont donc travaillé tout le mois d’août sur les images de la sonde Rosetta, et finit par pré sélectionner cinq sites possibles d’atterrissage pour Philaé (A, B, C, I, J), d’autres sites étudiés (D, E, F, G et H) ayant déjà été éliminés. Problème : chacun de ces sites a un relief très marqué, des blocs, des falaises, des crevasses de plusieurs mètres à plusieurs dizaines de mètres de hauteur ou profondeur parsemant le paysage de ce mini monde glacé… Or, Philaé n’étant pas guidé, la précision de son atterrissage est faible, comparativement à la taille de la comète : les scientifiques s’attendent à voir se poser leur module sur une aire de un kilomètre-carré environ.
Aujourd’hui, Rosetta continue imperturbablement à scanner la comète Churyumov-Gerasimenko : mesure de son champ gravitationnelle, mesure de ses dimensions, de sa topographie, recherche de points chauds où l’activité de surface pourrait se réveiller. Courant octobre, l’ESA annoncera la date définitive du début de la mission Philaé, et le site d’atterrissage choisi.

Serge Brunier

Avant-propos de Science & Vie n°1164

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Avec moins de 300 morts pour plus de 3 milliards de voyageurs, jamais le transport aérien n’était apparu aussi sûr qu’en 2013. “ Il faudrait voler sans interruption pendant 6 500 ans avant de risquer un accident ”, avaient annoncé triomphalement les responsables de la sécurité aérienne américaine.

Las… les années se suivent et ne se ressemblent pas. L’année 2014 risque fort d’être la plus meurtrière de ce début de xxie siècle. Le seul mois de juillet a enregistré trois accidents de première importance. Si d’eux d’entre eux (l’ATR-72 en approche de l’aéroport de Magong et le MD-83 dans le nord du Mali) sont intervenus dans des situations météorologiques particulièrement difficiles, tout porte à penser que le Boeing 777-200 exploité par Malaysia Airlines a été abattu par un missile sol-air alors qu’il survolait une zone de conflit à proximité de la frontière entre l’Ukraine et la Russie.

Cette tragédie vient nous rappeler que les avions civils sont bien démunis lorsqu’ils sont la cible d’attaques militaires (voir notre article p. 36) et nous interroge : le transport par la voie des airs sera-t-il encore le plus sûr d’entre tous si des foyers de guerre se déclarent de plus en plus nombreux ?

En matière d’énergie nucléaire, le pire ne devait advenir, au pire, que tous les quelques siècles (et au mieux, tous les quelques millénaires). S’il était encore permis d’y croire vingt-cinq ans après Tchernobyl, tout a changé depuis Fukushima. Ce sont désormais 5 réacteurs civils qui ont vu leur coeur fondre depuis la fin des années 1970 ; 5 sur quelque 500 réacteurs dans le monde. On est loin du compte… Le calcul de probabilités d’accident est un exercice redoutablement difficile pour lequel les experts peinent à s’entendre. Mais, désormais, il n’est plus déraisonnable de penser qu’un accident nucléaire grave advienne en Europe dans les années ou décennies à venir. Que se passerait-il alors ? Nous avons mené l’enquête en France.

 

>> Consulter le sommaire de ce numéro

Au sommaire de Science & Vie n°1164

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SÉRIES NOIRES ?

 

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Et découvrez dans la suite de cet article le sommaire complet ainsi que les compléments que la Rédaction a souhaité apporter à votre dernier numéro de Science&Vie .

 

 

[AU SOMMAIRE]

Visuel-SOMMAIRE-ACTU

16 > Labos
Un dinosaure à plumes réécrit la genèse du vol; L’aire du langage a précédé la lignée humaine…

24 > Environnement
Les grands requins blancs sont enfin de retour…

28 > Médecine
Un remède au diabète se trouve dans l’intestin…

32 > Technos
Le « sous-marin » qui s’enfile comme un scaphandre…

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-SOCIETE

36 > Crash en Ukraine
Survoler une zone de conflit demeure risqué

40 > Conférence sur l’évaluation à l’école
Faut-il continuer à noter les élèves ?

42 > Après les derniers accidents sur notre réseau ferré
La résistance des rails reste un défi scientifique

43 > Le footballeur a oublié sa finale de Coupe du monde
Un choc à la tête peut effacer les souvenirs

44 > Dès 2016
Le sac plastique va-t-il vraiment disparaître ?

 

Visuels-SOMMAIRE-A-LA-UNE

48 > ACCIDENT NUCLÉAIRE – Comment la France s’y prépare  [En savoir plus]

- Comment la population sera-t-elle évacuée ? Sera-t-il possible de tout décontaminer ? Que deviendront les réfugiés ?

66 > OSER REGARDER LE RISQUE EN FACE

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-DECOUVERTE

70 > Physique [En savoir plus]
Expérience ultime: ils vont créer de la matière

74 > Astronomie [En savoir plus]
Quoi de neuf dans le système solaire ?

82 > Cognition [En savoir plus]
Sens du rythme: il dope nos capacités cérébrales

88 > Paléobiologie [En savoir plus]
Il y a 2,1 milliards d’années sous les mers: la vie foisonnait déjà !

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-TECHNIQUES

96 > Orages [En savoir plus]
On sait les prédire à un kilomètre près

99 > Intelligence artificielle [En savoir plus]
Voici le premier neurone-laser

102 > Cellules souches [En savoir plus]
Elles réparent même les fractures

106 > Sonde Rosetta [En savoir plus]
Enfin à l’abordage

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-FUTUR

116 > La lévitation à grande vitesse va desservir la ville; Une tour solaire veut produire autant qu’une centrale nucléaire; Un prototype d’airbag pour bateau est à l’étude; Une île inaugure l’autonomie totale en électricité propre; Des abris pliables assureront un minimum de confort pour les réfugiés…

 

Visuels-SOMMAIRE-CULTURE-SCIENCE

124 > Bon à savoir

126 > Questions/Réponses

132 > A lire / à voir

135 > Le ciel du mois

136 > Technofolies

140 > Il y a… 20 ans: Andrew Whiles triomphe du dernier « théorème de Fermat »

 

∞ ∞ ∞

 

[PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES, VIDÉOS, SITES WEB, LIVRES…]

Retrouvez les sources et les références essentielles pour approfondir les articles parus dans votre magazine.

 


ACCIDENT NUCLÉAIRE – COMMENT LA FRANCE S’Y PRÉPARE

 À CONSULTER

> Les premiers éléments de doctrine « post-accidentelle » de l’autorité de sûreté nucléaire française, dans un vocabulaire quelque peu administratif –ce document s’adresse plutôt aux élus

http://www.asn.fr/Presse/Actualites-ASN/Gestion-post-accidentelle-d-un-accident-nucleaire

> Le plan national de réponse « accident nucléaire ou radiologique majeur ». Une approche assez militaire

http://www.sgdsn.gouv.fr/site_rubrique146.html

http://post-accidentel.asn.fr/Gestion-post-accidentelle/Les-travaux-du-CODIRPA/Synthese-et-rapport-de-chaque-groupe-de-travail

 

À LIRE

La supplication – Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse: pendant les mois et les années qui ont suivi la catastrophe de Tchernobyl, la journaliste Biélorusse Svetlana Alexievitch a récolté sur le terrain quantité de témoignages saisissants. Un livre coup de poing.

http://www.jailu.com/albums_detail.cfm?id=13972

> Les silences de Tchernobyl- l’avenir contaminé: une analyse plus politique et sociologique de la catastrophe de 1986. La nouvelle édition comporte une interview de Michael Gorbatchev.

http://www.autrement.com/ouvrage/les-silences-de-tchernobyl-galia-ackerman-guillaume-grandazzi-frederick-lemarchand

> La France nucléaire – l’art de gouverner une technologie contestée: analyse très fine et documentée de la suprématie du nucléaire en France. L’historienne et sociologue Sezin Topçu met en évidence les stratégies utilisées par l’Etat pour faire accepter l’atome aux français… Tout en étouffant les mouvements anti-nucléaires , pourtant très virulents à l’origine dans l’hexagone

http://www.seuil.com/livre-9782021052701.htm

 

À VOIR

> Inéluctable: ce docu-fiction d’Arte, baptisé « Inéluctable »,  reprend à son compte l’hypothèse terrifiante d’un accident nucléaire en France. Avec les limites du genre

 

> Le documentaire « La bataille de Tchernobyl ».  Diffusé par France 3 à l’occasion du vingtième anniversaire de la catastrophe. Bien réalisé

 

 


PHYSIQUE – EXPÉRIENCE ULTIME: ILS VONT CRÉER DE LA MATIÈRE

 À CONSULTER

> La publication scientifique qui détaille l’expérience ultime (en anglais)

http://www.nature.com/doifinder/10.1038/nphoton.2014.95

Pike, O. J., F. Mackenroth, E. G. Hill, et S. J. Rose. « A photon–photon collider in a vacuum hohlraum ». Nature Photonics, 18 mai 2014. doi:10.1038/nphoton.2014.95.

 À VOIR

> John Wheeler raconte son travail avec Gregory Breit (en anglais)

 


ASTRONOMIE – QUOI DE NEUF DANS LE SYSTÈME SOLAIRE ?

 À VOIR

> Sur le site du Jet Propulsion Laboratory, les images de la sonde Cassini, montrant la nouvelle lune apparue dans les anneaux de Saturne

http://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA18078

> Sur l’un des sites de la Nasa, les images de la grande tâche rouge de Jupiter, mettant en évidence sa réduction accélérée

http://apod.nasa.gov/apod/ap140517.html

> Dans cette vidéo de l’université Cornell, Jason Hofgartner relate sa découverte d’une nouvelle île apparue sur le satellite Titan

 


COGNITION- SENS DU RYTHME: IL DOPE NOS CAPACITÉS CÉRÉBRALES

 À LIRE

> L’un des articles de recherche de Nicolas Escoffier (université de Singapour) montrant que le rythme musical améliore les performances cognitives

http://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0001691810000776

 À CONSULTER

 À VOIR

> Dans cette vidéo, l’otarie Ronan suit le rythme des morceaux de musique qu’on lui fait écouter

 

> Dans cette vidéo, le perroquet Snowball suit le rythme des morceaux de musique qu’on lui fait écouter


PALEOBIOLOGIE – IL Y A 2,1 MILLIARDS D’ANNÉES SOUS LES MERS: LA VIE FOISONNAIT DÉJÀ !

 À CONSULTER

> Pour vous remettre en mémoire les premiers indices de la faune disparue, en 2010, ce communiqué de presse du CNRS décrit la découverte et les techniques employées pour l’analyser

http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1928.htm

> L’article de Nature (en anglais) donne le détail de cette première recherche

http://www.nature.com/doifinder/10.1038/nature09166

Albani, Abderrazak El, Stefan Bengtson, Donald E. Canfield, Andrey Bekker, Roberto Macchiarelli, Arnaud Mazurier, Emma U. Hammarlund, et al. « Large colonial organisms with coordinated growth in oxygenated environments 2.1 Gyr ago ». Nature 466, no 7302 (1 juillet 2010): 100‑104. doi:10.1038/nature09166.

> Le nouvel article, publié le 25 juin 2014 chez PLOS One (en anglais, disponible en ligne) détaille la diversité des organismes micro et surtout macroscopique trouvée sur place

http://dx.plos.org/10.1371/journal.pone.0099438

El Albani, Abderrazak, Stefan Bengtson, Donald E. Canfield, Armelle Riboulleau, Claire Rollion Bard, Roberto Macchiarelli, Lauriss Ngombi Pemba, et al. « The 2.1 Ga Old Francevillian Biota: Biogenicity, Taphonomy and Biodiversity ». Édité par Lorenzo Rook. PLoS ONE 9, no 6 (25 juin 2014): e99438. doi:10.1371/journal.pone.0099438.

http://www.nhm-wien.ac.at/en/exhibitions/special_exhibitions/experiment_life_-_gabonionta

 

> Abderrazak El Albani possède un site web riche en contenu : vous y trouverez notamment des photos et des vidéos sur ses derniers travaux

http://blogs.univ-poitiers.fr/abderrazzak-el-albani/

 

> Le site de l’Institut de Chimie des Milieux et Matériaux de Poitiers où se trouve le laboratoire du Pr El Albani. Y sont présenté les travaux et publications de son équipe, et quelques interviews sont à écouter sur l’ancien écosystème gabonais

http://ic2mp.labo.univ-poitiers.fr/spip.php?article167


ORAGES -  ON PEUT LES PRÉDIRE A UN KILOMÈTRE PRÈS

 À CONSULTER

> Sur le site de la société privée de prévision météo Keraunos, une page renseigne sur les risques d’orages à l’échelle des communes

http://www.keraunos.org/previsions/risque-orage-grele-rafales-de-vent-tornade-sur-ma-commune-prevision-risque-meteo.html

>Sur le site de MétéoFrance, de nombreuses informations sur l’amélioration des techniques de prévision fine, s’approchant de l’échelle du kilomètre

http://www.meteofrance.fr/activites/ameliorer-les-previsions-meteorologiques/des-techniques-de-prevision-innovantes

 


INTELLIGENCE ARTIFICIELLE – VOICI LE PREMIER NEURONE-LASER

 À CONSULTER

> L’article des chercheurs du Laboratoire de Photonique et de Nanostructures, présentant les fondements d’un nouveau composé optoélectronique fonctionnant comme un neurone biologique

http://link.aps.org/doi/10.1103/PhysRevLett.112.183902

Selmi, F., R. Braive, G. Beaudoin, I. Sagnes, R. Kuszelewicz, et S. Barbay. « Relative Refractory Period in an Excitable Semiconductor Laser ». Physical Review Letters 112, no 18 (7 mai 2014). doi:10.1103/PhysRevLett.112.183902.

 


CELLULES SOUCHES – ELLES RÉPARENT MÊME LES FRACTURES

 

 À CONSULTER

> Le site du projet de recherche clinique « Reborne », qui explore l’utilisation des cellules souches dans le traitement des fractures

http://www.reborne.org/

 


ROSETTA – ENFIN A L’ABORDAGE

 À VOIR

> Sur le site de l’ESA dédié à la mission Rosetta, photos, explications, interviews, schémas, pour connaître les coulisses de l’exploit

http://sci.esa.int/rosetta/

> Sur cette page, les images, quotidiennes, prises par la sonde s’approchant de la comète

http://sci.esa.int/rosetta/54523-cometwatch-daily-navcam-images/

 

Rosetta : premières images de la comète

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Jamais on n'avait vu la surface d'une comète d'aussi près. La sonde Rosetta a pris cette image de la surface de Churyumov-Gerasimenko à une distance de 130 kilomètres. Son petit télescope Osiris permet de percevoir ici des détails de moins de trois mètres. Photo Osiris/ESA.

Jamais on n’avait vu la surface d’une comète d’aussi près. La sonde Rosetta a pris cette image de la surface de Churyumov-Gerasimenko à une distance de 130 kilomètres. Son petit télescope Osiris permet de percevoir ici des détails de moins de trois mètres. Photo Osiris/ESA.

C’est fait, et c’est une première dans l’histoire de l’exploration du système solaire : la sonde européenne Rosetta, après un périple plein de périls, a réussi sa mission principale : rejoindre la comète Churyumov-Gerasimenko, en attendant de se satelliser véritablement autour d’elle, dans quelques semaines. Emportée par une fusée Ariane 5, Rosetta a quitté la Terre voici dix ans, en mars 2004, et après avoir croisé les astéroïdes Steins, en 2008, et Lutetia, en 2010, a progressivement ajusté son orbite sur celle de la comète, avant de la suivre, désormais, à une distance de l’ordre de 100 kilomètres aujourd’hui. Dans les semaines qui viennent, les instruments scientifiques embarqués à bord de Rosetta scanneront systématiquement la surface de la comète, d’abord pour la cartographier complètement, ensuite pour trouver ses « spots » d’activité, laquelle va augmenter dans les mois qui viennent, au fur et à mesure de son approche du Soleil…

L'activité de la comète Churyumov-Gerasimenko a débuté bien plus tôt que ne l'envisageaient les planétologues européens. Les geysers, à la surface de l'astre glacé, qui en s'approchant de plus en plus du Soleil vont expulser dans l'espace une grande quantité de gaz et de glace, vont-ils perturber la mission Rosetta ? Photo ESA.

L’activité de la comète Churyumov-Gerasimenko a débuté bien plus tôt que ne l’envisageaient les planétologues européens. Les geysers, à la surface de l’astre glacé, qui en s’approchant de plus en plus du Soleil vont expulser dans l’espace une grande quantité de gaz et de glace, vont-ils perturber la mission Rosetta ? Photo ESA.

Si tout va bien, l’ESA approchera sa sonde plus près de la comète, jusqu’à une cinquantaine de kilomètres, puis, si l’activité de Churyumov-Gerasimenko ne met pas la sonde en danger, jusqu’à une trentaine de kilomètres, distance à laquelle la masse de la Churyumov-Gerasimenko sera probablement suffisante pour permettre la mise en orbite de la sonde… A une telle distance, la caméra Osiris de Rosetta permettra de photographier des détails de 50 centimètres à la surface de la comète ! Cette caméra est équipée de deux optiques, dont un télescope de 90 mm de diamètre et 700 mm de focale, de la taille d’un petit instrument d’amateur.

La comète Churyumov-Gerasimenko a une structure bilobée. S'agit-il de deux comètes qui se sont jadis percutées ? Un jour, probablement, sous l'action des feux du Soleil, la comète, fragile se désagrégera. En attendant, les scientifiques et ingénieurs de l'ESA doivent trouver dans ce paysage dantesque un endroit propice pour poser leur fragile module Philaé... Photo ESA.

La comète Churyumov-Gerasimenko a une structure bilobée. S’agit-il de deux comètes qui se sont jadis percutées ? Un jour, probablement, sous l’action des feux du Soleil, la comète, fragile se désagrégera. En attendant, les scientifiques et ingénieurs de l’ESA doivent trouver dans ce paysage dantesque un endroit propice pour poser leur fragile module Philaé… Photo ESA.

Aujourd’hui, les astronomes et planétologues de l’ESA étudient déjà des centaines d’images et une masse de données considérable – mesures de température, spectres – obtenus par leur sonde, l’agence européenne, après quelques ratés de communication au moment de l’approche finale de sa sonde, distillant désormais quelques images chaque semaine à destination du grand public.

Mais surtout, scientifiques et ingénieurs ont des sueurs froides… Comment vont-ils, dans les trois mois qui viennent, trouver un terrain d’atterrissage pour le module Philaé, qui doit se poser sur la comète ? Celle-ci, on le sait, a déjoué les prédictions des chercheurs, qui avaient développé un modèle numérique de Churyumov-Gerasimenko très sage et symétrique.

C'est à l'un des deux pôles de la comète Churyumov-Gerasimenko que l'on trouve l'un de ses paysages les moins accidentés. Un terrain d'atterrissage propice pour le module Philaé ? Photo ESA.

C’est à l’un des deux pôles de la comète Churyumov-Gerasimenko que l’on trouve l’un de ses paysages les moins accidentés. Un terrain d’atterrissage propice pour le module Philaé ? Photo ESA.

Las ! La comète est en réalité double et sa surface est extrêmement accidentée. L’ombre projetée des « montagnes » qui la couvrent pourrait dégrader l’alimentation en énergie solaire du module, et ces mêmes reliefs pourraient couper les communications entre la sonde et son module ! Trouver un terrain d’atterrissage tout à la fois vaste et relativement plat est donc désormais le défi que doivent relever les scientifiques de l’Agence spatiale européenne. Une fois cette région de la comète choisie, Rosetta descendra jusqu’à quelques kilomètres de la surface – la caméra Osiris pourra alors montrer des détails de l’ordre de 10 centimètres du paysage de la comète ! – et larguera Philaé… La sonde pourra t-elle s’approcher suffisamment près de la comète si celle-ci connait une activité bien plus forte que prévue, comme on peut le craindre après le sursaut qu’elle a connu voici quelques semaines ? Philaé pourra t-il se poser et s’accrocher à la surface d’un astre dans un champ de gravitation quasi nul ? Réponse dans quelques mois, au fil d’une mission – probablement l’une des plus spectaculaires de l’histoire de l’exploration du système solaire – qui nous fait découvrir progressivement un véritable monde de science-fiction.

Serge Brunier

Piratage informatique : vol de mots de passe record en Russie

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Ph. marc falardeau via Flickr - CC BY 2.0

Ph. marc falardeau via Flickr – CC BY 2.0

Un milliard et deux cents mille mots de passe : tel serait le butin d’un groupe de hackers russes. En plusieurs mois à débuter de 2013,  ils ont rassemblé les données utilisés par les internautes pour s’enregistrer sur 420 000 sites différents, aux États-Unis et ailleurs.

Telle est la révélation faite par la société américaine Hold Security ce 6 août. La véridicité de cette  information n’est pas encore vérifiée, mais si elle se confirme, ce serait le plus gros casse informatique jamais réalisé. Et ce, même si seul 10 % des mots de passe dérobés étaient effectivement actifs.

Comment les pirates ont-ils procédé ? Plutôt que d’attaquer directement cette myriade de sites, ils ont exploité des logiciels espions qui étaient déjà présents, à leur insu, sur les ordinateurs personnels de millions d’utilisateurs ignares. Ces logiciels permettent de détecter les failles de sécurité à chaque connexion à Internet par un utilisateur.

Une fois une faille identifiée, les hackers dirigeaient des attaques informatiques sur mesure, conçues pour « cracker » l’enregistrement sécurisé à tel ou tel site.

Les sites touchés par le piratage ne sont pas tenus de le signaler aux usagers affectés

Le plus déconcertant est sans doute que les usagers même dont les données ont été volées l’ignorent tout simplement. En effet, les sites piratés ne sont pas dans l’obligation d’informer leurs clients de l’attaque subie.

A ce propos, l’Union européenne travaille à une loi qui obligerait toutes les sociétés attaquées à alerter les usagers en cas de vol de données. En France, c’est pour l’instant le cas pour les compagnies téléphoniques et les opérateurs de connexion à Internet. Une pratique sur laquelle vigile la Cnil (Commission nationale informatique et liberté).

Seule défense existante, la précaution : il est conseillé de changer souvent ses mots de passe, ainsi que de s’enregistrer avec un mot de passe différent pour chaque site que l’on utilise.

F.G.

> Lire aussi :

S&V 1163 - piratage

S&V 1126 - piratage

Paris : trois nouvelles zones de rencontre en septembre

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Ph. Stéphane Leijon/ CC BY-ND 2.0

Ph. Stéphane Leijon/ CC BY-ND 2.0

La marie de Paris poursuit son plan de réduction de la vitesse sur les routes. D’ici à fin septembre, trois nouvelles zones de rencontre seront dégagées dans la capitale. En tout, elles atteindront donc le nombre de 25.

Qu’est-ce qu’une zone de rencontre ? Un espace partagé entre piétons, vélos et véhicules à moteur, qui n’ont pas le droit de dépasser les 20 km/h. La hiérarchie habituelle de la circulation y est inversée : le piéton peut marcher librement sur la chaussée et détient la priorité sur le cycliste, qui peut rouler dans les deux sens. Quant à l’automobiliste, il doit faire preuve de prudence en cédant le pas aux autres usagers de la route.

Les trois nouveaux secteurs parisiens où cette règle s’appliquera se situent dans le IIe arrondissement (extension de la zone Lune-Sentier), le Ve arrondissement (création d’une zone adjacente au Jardin des plantes) et le VIe arrondissement (dans la zone 30 de Saint Sulpice).

A terme, tout Paris sera une zone 30

Ces nouveaux aménagements urbains forment partie intégrante du plan de réduction de la vitesse de la ville de Paris, visant, d’ici à la fin de la mandature en cours, à étendre la limitation de vitesse à 30 km/h à l’ensemble des voies, à l’exception des grands axes. Ceux-ci représentent 10 % des 1700 km de routes parisiennes, un tiers desquelles est déjà classé zone 30.

Le but affiché par la mairie par ce plan n’est pas tant d’améliorer la qualité de l’air, même si les habitants des zones de rencontres constatent qu’il devient plus respirable. L’objectif est plutôt de renforcer la sécurité routière et de prévenir les accidents de la route.

Pour rappel, la vitesse excessive est responsable d’un quart des accidents de la route. L’année dernière 29 personnes avaient péri d’un accident à Paris. Douze d’entre elles étaient des piétons, quatorze roulaient à bord d’un deux-roues, et seules trois étaient des automobilistes.

F.G.

Pourquoi le vol du moustique n’est-il pas silencieux ?

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Mosquito wing (Culex, sp.).

La fréquence à laquelle battent les ailes des moustiques correspond à une « parade acoustique ». – Ph. C. Krebs/Corbis

De fait, ce petit vrombissement si désagréable à notre oreille trahit leur présence et agace le dormeur réveillé, qui n’a dès lors de cesse de les poursuivre.

Les moustiques verraient donc leur risque de mortalité par écrasement baisser si leur vol était silencieux. Malheureusement pour eux, ce bruit horripilant est nécessaire à leur reproduction.

En effet, les ailes du mâle battent environ 700 fois par seconde, soit une fréquence de 700 Hz, ce qui donne à son vol un son assez sourd. Quant à la femelle, son vrombissement est de l’ordre de 480 battements par seconde, d’où un son plus aigu et lancinant.

Les couples de moustiques synchronisent leurs vrombissements

Or, pour établir un véritable dialogue amoureux entre ces insectes volants, il faut que les deux partenaires accordent leurs battements d’ailes. Situés à quelques centimètres l’un de l’autre, ils entament alors une “parade acoustique” voire “un duo musical harmonieux”, au cours duquel ils modifient la fréquence de leurs battements d’ailes.

Comme l’explique Claudio Lazzari, de l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte à Tours, “le bourdonnement se compose d’une fréquence principale, mais le moustique peut élever cette fréquence en la multipliant par deux ou trois, ce qu’on appelle des harmoniques”.

Une fois qu’ils se sont trouvés, les deux partenaires accordent leurs vibrations à l’unisson. “En présence d’un mâle, une femelle peut élever sa fréquence de battements de 480 à 1 440 Hz, indique le biologiste. Et le mâle, lui, de 710 à 1 420 Hz, afin d’être pratiquement synchrone avec sa partenaire”, précise le spécialiste.

La découverte de l’ouïe des moustiques date de 2009 seulement

Lorsque leur vol est harmonisé, les partenaires ont toutes les chances de s’accoupler. Et une fois fécondée, la femelle ne réagira plus à ces stimuli. Ce mode de communication animale a été découvert en 2009 par des chercheurs britanniques alors que l’on pensait les femelles sourdes.

Des scientifiques envisagent déjà de contrôler les populations de moustiques dans les pays du Sud, où ils sont vecteurs de maladies comme la dengue ou la fièvre jaune, en disséminant des mâles incapables d’ajuster le son de leurs battements… ce qui empêcherait la synchronisation entre partenaires sexuels.

O.D.

Le gluten est-il si dangereux qu’on le dit pour la santé ?

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Présent dans certaines céréales, dont le blé, le gluten ferait l'objet d'intolérances parfois très graves chez seulement 0,5 à 1 % de la population - Ph. Foodcollection/the food passionates/Corbis

Présent dans certaines céréales, dont le blé, le gluten ferait l’objet d’intolérances parfois très graves chez seulement 0,5 à 1 % de la population – Ph. Foodcollection/the food passionates/Corbis

Le régime antigluten fait de plus en plus d’adeptes. Il consiste à éliminer tous les produits contenant le gluten, cet ensemble de protéines végétales que l’on retrouve dans des céréales comme le blé, l’orge ou le seigle.

Mais la réponse à la question est clairement non pour la majorité d’entre nous. Car une chose est sûre : si le gluten s’avère parfois terriblement toxique, c’est uniquement chez un tout petit nombre de personnes. A savoir “chez le 0,5 à 1 % de la population, qui souffre d’une maladie coeliaque”, explique Christophe Cellier, gastro-entérologue à l’hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris.

Appelée intolérance au gluten, cette maladie concerne le système immunitaire et survient chez des sujets prédisposés génétiquement. Pour eux, aucun doute, le gluten est le coupable désigné de tous leurs maux. En effet, l’une des protéines qui le composent, la gliadine, déclenche chez eux une réaction immunitaire excessive qui détruit progressivement la paroi interne de leur intestin.

La plupart des intolérants au gluten sont sous-diagnostiqués

Lorsque les symptômes sont nets (amaigrissement, diarrhées, douleurs intestinales, retard de croissance…), le diagnostic se pose sans ambiguïté grâce à un dosage de plusieurs anticorps (dont les antigliadines), suivi d’une biopsie de l’intestin. Il suffit alors de suivre un régime sans gluten strict pour guérir complètement.

Or, dans la majorité des cas, les personnes souffrant d’une maladie cœliaque ne sont pas dépistées. Leurs symptômes étant mineurs (anémie, ballonnements, fatigue…), voire inexistants, la maladie n’est souvent repérée que tardivement, voire jamais. Résultat : selon les gastro-entérologues, parmi le 0,5 à 1 % potentiellement touché, seuls 10 à 20 % des personnes sont clairement diagnostiquées.

Et, c’est vrai, pour certaines d’entre elles, la consommation prolongée de gluten peut avoir des conséquences désastreuses : aggravation des symptômes,  accumulation de carences pouvant aboutir à une ostéoporose, développement d’autres maladies auto-immunes, d’un diabète, d’une stérilité, voire dans certains cas extrêmes d’un cancer de l’intestin.

Pour compliquer les choses, voici « l’hypersensibilité au gluten »

Si scientifiquement, l’affaire de l’intolérance au gluten semblait réglée, une étrange “pathologie” – que certains médecins hésitent encore à qualifier de “maladie” – est venue semer le doute sur la toxicité du gluten chez une population cette fois bien plus large. On sait par ailleurs que les allergies alimentaires sont en hausse dans la population générale. Le nom de cette nouvelle entité ? L’hypersensibilité au gluten.

Maux de ventre, fatigue, ballonnements : les symptômes d’inconfort peuvent en effet évoquer l’intolérance au gluten… “Sauf que l’examen médical ne révèle pas de traces d’atrophie des replis de la paroi intestinale ni d’anticorps positifs”, observe Jérôme Viala, pédiatre gastro-entérologue à l’hôpital Robert-Debré, à Paris.

Et, faute de critères objectifs, les médecins ne peuvent classer cette entité qu’à la frontière entre la maladie cœliaque et les troubles intestinaux (du type intestin irritable). Il est donc difficile de connaître la prévalence de cette hypersensibilité. Sachant que les autodiagnostics sont de plus en plus nombreux.

Quelques études se risquent à avancer le chiffre de 6 à 10 % de la population… en se basant sur la déclaration de symptômes ressentis, mais non objectivés. Si la réalité de cette forme  d’“hypersensibilité alimentaire” semble aujourd’hui reconnue par une large part de la communauté scientifique, la culpabilité du gluten n’est cependant pas clairement établie.

Banni pour de mauvaises raisons

Une récente hypothèse suggère même que la réduction des symptômes observée en cas de régime restrictif serait due à l’élimination des sucres non digestibles, les FODMAPs, qui ont la fâcheuse tendance de fermenter et qui se trouvent dans les mêmes aliments que le gluten…

“Beaucoup de personnes déclarent se sentir mieux lorsqu’elles excluent le gluten de leur alimentation, mais excluent-elles seulement le gluten ?”, s’interroge Nadine Cerf-Bensussan, spécialiste des mécanismes immuno-pathologiques de la maladie cœliaque à la faculté de médecine Necker, à Paris.

Voilà toute la singularité de ce nouvel interdit : de plus en plus de personnes bannissent le gluten pour de mauvaises raisons, tandis que d’autres continuent d’en consommer alors qu’il est éminemment toxique pour elles…

M.-C.M.

Les aphrodisiaques ont-ils une réelle efficacité ?

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Qu'il s'agisse des huîtres ou du gingembre, l'effet sur la mécanique sexuelle est en fait indirect. / Ph. Tim Hill/Food and Drink Photos/Corbis
Qu’il s’agisse des huîtres ou du gingembre, l’effet sur la mécanique sexuelle est en fait indirect. / Ph. Tim Hill/Food and Drink Photos/Corbis

La profusion de produits promettant de doper le désir sexuel incite à croire que c’est possible. Mais il faut ici distinguer deux choses : d’une part, le désir ; de l’autre, la mécanique corporelle. Or, les preuves scientifiques que ces substances élèveraient le désir propre-ment dit sont inexistantes.

“Aucune substance analysée ne démontre de manière convaincante des effets de stimulation sexuelle”, affirme ainsi Jacques Diezi, professeur honoraire de pharmacologie et toxicologie à l’université de Lausanne (Suisse), également auteur de La Pharmacologie d’Aphrodite.

« Aphrodisiaque » n’est pas une notion scientifique

“La catégorie ‘aphrodisiaque’ n’existe pas dans les ouvrages de pharmacologie, rappelle-t-il par ailleurs. Et l’on n’a réalisé sur ces substances aucun essai comparatif contrôlé, par exemple, ainsi qu’on l’exigerait d’un nouveau médicament.” Au mieux, leur effet sur la libido relève donc du placebo.

Reste que certaines de ces substances “dilatent les vaisseaux des corps caverneux des organes sexuels ; elles peuvent aussi augmenter la production de spermatozoïdes ou encore les niveaux de testostérone. En clair, elles ont un effet sur l’organisme, mais il ne s’agit pas ipso facto d’aphrodisiaques”, insiste le chercheur.

D’ailleurs, c’est sur leur action directe sur la mécanique sexuelle que se fonde la réputation de produits tels que le gingembre, le safran, la grenade ou les huîtres.

Ainsi, selon une étude publiée il y a deux ans par des chercheurs de l’université Queen Margaret d’Edimbourg, au Royaume-Uni, la grenade ferait grimper de 24 % le niveau de testostérone, cette hormone sécrétée surtout chez l’homme par les testicules, mais aussi chez la femme par les ovaires.

Des mécanismes favorisant les performances sexuelles

Un an plus tôt, des chercheurs de l’université de Guelph, au Canada, avaient montré pour leur part que le gingembre et le safran favorisent l’afflux de sang – et par conséquent l’érection – dans le pénis et le clitoris, grâce à leurs propriétés vasodilatatrices. Les huîtres, très riches en zinc, un oligoélément indispensable à la spermatogenèse, contribuent, elles, au processus de production de spermatozoïdes.

Comme le Viagra, ces produits réputés aphrodisiaques peuvent donc présenter une réelle efficacité pour augmenter les performances sexuelles… à ne pas confondre avec la notion même de désir.

L.P.-C.

Trois conseils pour observer la nature en famille

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1) En cherchant des formes géométriques.

Découpez dans du carton plusieurs formes géométriques : des carrés, des rectangles, des ovales, des étoiles, puis distribuez-les aux participants en leur demandant de retrouver ces formes dans la nature. Cette consigne n’est qu’un prétexte pour passer du temps dans la nature. Chacun expérimente qu’une contemplation réussie peut aussi consister à s’émerveiller devant les « petites choses » qu’elle propose : une fourmi, une toile d’araignée, une goutte d’eau au bout d’une feuille. A la fin, chacun partage ses découvertes.

2) En confectionnant un Mandala

Invitez chacun à confectionner une couronne puis à tracer à l’intérieur la figure de son choix avec ce qu’il trouve dans la nature : des herbes sèches, des aiguilles de pain, des petites pierres, des feuilles. L’ensemble constitue des sortes de mandala ou rosace. Cette animation est l’occasion de découvrir la diversité de ce qui nous entoure. Elle amène à prendre dans ses mains des fleurs, des cailloux, des brindilles, et à les toucher, les soupeser, les comparer, autant d’occasions de contempler la nature de façon active. Terminez avec une visite des œuvres, commentées par leurs auteurs.

3) En écoutant les sons de la nature

Distribuez une feuille en mettant une croix au milieu, puis demandez aux participants de dessiner les sons perçus autour d’eux, sans donner plus de précisions. Certains peuvent représenter des notes de musique, mais d’autres seront plus créatifs. Qu’importe que chacun laisser aller son inspiration. Concluez par une exposition des productions. 

Pour aller plus loin : http://www.cpie.fr