Comment grandir en “qualités“

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Conçu comme réponse au harcèlement scolaire par une psychothérapeute canadienne, en 1991, le Projet des vertus est une méthode de communication et de développement pour révéler le meilleur de soi-même.


Vous n’employez pas le terme de « vertu » dans son acception chrétienne…


Il existe environ 300 qualités de caractère honorées par différentes cultures et traditions religieuses. Le programme développe 52 de ces « vertus humaines », tels le respect, la loyauté,…

Enfants prématurés : quelle vie après la couveuse ?

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« Pendant six mois, je n’ai pas pu m’empêcher de noter tout ce que les enfants avaient  bu, leurs horaires de change et leur prise  de médicaments, comme à l’hôpital » se souvient Mélanie, mère de jumeaux nés à 31 semaines d’aménorrhée (six mois et demi de grossesse) et hospitalisés durant deux mois à leur naissance. Comme Fleur et Merlin, 60.000 nourrissons arrivent de façon prématurée tous les ans. Le sujet n’avait pourtant jamais été évoqué à l’Assemblée nationale. C’est chose faite : un groupe d’études parlementaire a rédigé le 15 février un rapport comportant plusieurs propositions concrètes, dont une meilleure information durant la grossesse, la généralisation des maisons de parents près des hôpitaux, afin qu’ils puissent rester au chevet de leur enfant, ou le suivi des bambins jusqu’à 7 ans.


L’hospitalisation


Car la prématurité est un long chemin. Au choc d’une naissance bien…

“Je n’arrive pas à accepter la nouvelle famille de mon beau-frère“

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« Je vous écris car je voudrais avoir votre point de vue sur la situation que je vais vous exposer, et avoir des conseils sur la question que je pose à la fin de ma lettre.

Mon beau-frère a quitté sa femme à sa retraite, pour vivre avec une nouvelle compagne. Les autres frères et sœurs de mon mari s’accommodent plutôt bien de cette nouvelle situation, car maintenant leur frère “baigne dans le bonheur”. Pour ma part, je n’arrive pas à accepter que lorsqu’on a vécu tant d’années avec une épouse, avec laquelle on a eu plusieurs enfants, on puisse tourner aussi facilement la page. D’autant qu’il essaie de banaliser la situation, puisque dit-il, c’est chose courante dans notre société.

On pourrait penser qu’après tout c’est son problème si cela ne nous impactait pas dans notre vie. En effet, il y a quelques années, ma belle-mère a fait une donation à ses enfants, et nous avions accepté de reprendre à deux couples (ce frère et son épouse, et mon mari et moi) une maison de vacances dans laquelle nous avons beaucoup investi : les deux appartements sont séparés, mais l’été, il est impossible de sortir sans que nous soyons en grande proximité. Or maintenant notre beau-frère y vient avec sa compagne, et les enfants de sa compagne. J’ai vécu cela comme une invasion dans notre vie. Nous lui en avons bien sûr parlé. Il nous a dit que dans la vie les situations changent, et que donc nous devions nous adapter. Pour ma part, il m’est impossible de passer des vacances dans cette maison familiale avec des personnes que je n’ai pas choisies et qui me sont étrangères. Nous l’avons dit à mon beau-frère qui ne semble pas vouloir l’entendre.

Est-il légitime que j’exige qu’il vienne avec cette famille en dehors de nos périodes de présence, sachant que les périodes pendant lesquelles je reçois mes petites-filles sont fixées par les impératifs professionnels de leurs parents ? Je souhaiterais pouvoir le dire ainsi à mon beau-frère, mais cela m’est assez difficile car mon mari veut garder des relations correctes avec son frère, et nous sommes liés par l’indivision. »


> La réponse de Jacques Arènes :


Si vous voulez que je réponde à votre question très franchement, « oui » il est difficile de l’exiger, sauf si vous souhaitez la guerre. En revanche, il me paraît possible de vous arranger avec votre beau-frère, entre personnes de bonnes composition, pour vous croiser le moins possible pendant quelques temps durant les vacances d’été. J’imagine qu’il peut entendre que, malgré ses arguments qu’il pense de bon sens, il vous soit douloureux de le voir avec sa nouvelle compagne. Mais, un ton comminatoire pour le lui exprimer ne faciliterait pas les choses. Le fond du débat est là : ce qu’il a fait vous heurte profondément, et dans quelle mesure faut-il « faire avec » – c’est ce que pense votre mari – pour sauver la relation avec votre beau-frère ?


Avant de réagir, c’est essentiel d’explorer ce qui vous touche autant, en amont même de considérations « morales ».  C’est ainsi que vous êtes plus affectée que votre époux : si on considère la dimension d’identification entre les deux couples, vous ne pouvez qu’être compatissante avec l’épouse délaissée, d’autant que, consciemment ou inconsciemment, notre esprit réagit parfois en termes de « contamination ». Au fond de vous-même, vous pensez peut-être que ce mauvais exemple pourrait être suivi par votre conjoint…


Je ne sais pas quelle fut votre relation avec eux (l’ancien couple) avant ; certaines de vos réflexions – que je n’ai pas retranscrites ici – m’amènent à penser que vous percevez cette séparation comme le caprice d’un homme vieillissant qui a de l’argent, et ne s’embarrasse pas de scrupules pour « refaire » sa vie. J’aurais un seul conseil, celui de laisser le temps œuvrer. Une séparation est un deuil aussi pour les proches. Vous n’êtes pas obligée de vous y faire rapidement, comme s’il avait changé de voiture. Mais vous n’avez pas non plus à enterrer sans réflexion votre relation avec lui, avec eux.


Au début, c’est difficile ; cherchez avec lui, sans verser dans l’accusation, des moyens de ne pas trop vous rencontrer. Ensuite, il s’agit de voir si ce couple tient, et si cela n’est pas seulement un « caprice ». Les liens que vous pourriez avoir avec cette nouvelle campagne ne se décréteront pas en une sorte de volontarisme. Ne lui fermez pas non plus la porte d’emblée, et vous verrez ce que vous pourrez tisser, ou non, à l’avenir.


En attendant il vous faut vivre ce deuil : l’indivision n’était pas seulement une manière de partager une maison, mais reflétait un tissage relationnel entre deux couples, deux familles. D’où votre réaction douloureuse. Essayez cependant de ne pas trop transformer cette souffrance en jugement. Même si vous pensez connaître le couple que votre beau-frère formait avec son épouse, nous n’avons jamais complètement accès de l’extérieur, à ce qui passe de souffrances, de haines, ou simplement de désamour – avec toute la complexité que cela comporte – au cœur de l’intimité conjugale. Il est rare que tous les torts soient ainsi portés par un seul des conjoints…

Ils ont choisi l’école à la maison 

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Au rez-de-jardin d’une maison de maître située à Beaumont-sur-Oise, à la limite de la Picardie, elles travaillent dans une pièce chaleureuse aménagée en salle d’étude et de jeux. « Pendant longtemps, nous avons simplement fait vivre et apprendre de la vie quotidienne », précise Julie, 39 ans, en feuilletant les épais « cahiers de vie » qui gardent la trace des visites de musées et expositions, des séjours et des activités. Un merle, puis deux martinets tombés du nid ont ainsi suscité une immersion en SVT pendant trois mois. Mais, l’année dernière, Léonie, 12 ans, a demandé davantage de « formel », car elle mûrit le projet d’aller au collège. La matinée est consacrée aux apprentissages.


Écouteurs sur les oreilles, la plus jeune travaille les maths sur tablette, à l’aide d’une application. Vive et débrouillarde, Lucine a su lire dès l’âge de 4 ans, avec la méthode des Alphas. De temps à autre, elle…

Ils ont choisi l’école à la maison 

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Au rez-de-jardin d’une maison de maître située à Beaumont-sur-Oise, à la limite de la Picardie, elles travaillent dans une pièce chaleureuse aménagée en salle d’étude et de jeux. « Pendant longtemps, nous avons simplement fait vivre et apprendre de la vie quotidienne », précise Julie, 39 ans, en feuilletant les épais « cahiers de vie » qui gardent la trace des visites de musées et expositions, des séjours et des activités. Un merle, puis deux martinets tombés du nid ont ainsi suscité une immersion en SVT pendant trois mois. Mais, l’année dernière, Léonie, 12 ans, a demandé davantage de « formel », car elle mûrit le projet d’aller au collège. La matinée est consacrée aux apprentissages.


Écouteurs sur les oreilles, la plus jeune travaille les maths sur tablette, à l’aide d’une application. Vive et débrouillarde, Lucine a su lire dès l’âge de 4 ans, avec la méthode des Alphas. De temps à autre, elle…

“Je n’arrive pas à accepter la nouvelle famille de mon beau-frère“

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« Je vous écris car je voudrais avoir votre point de vue sur la situation que je vais vous exposer, et avoir des conseils sur la question que je pose à la fin de ma lettre.

Mon beau-frère a quitté sa femme à sa retraite, pour vivre avec une nouvelle compagne. Les autres frères et sœurs de mon mari s’accommodent plutôt bien de cette nouvelle situation, car maintenant leur frère “baigne dans le bonheur”. Pour ma part, je n’arrive pas à accepter que lorsqu’on a vécu tant d’années avec une épouse, avec laquelle on a eu plusieurs enfants, on puisse tourner aussi facilement la page. D’autant qu’il essaie de banaliser la situation, puisque dit-il, c’est chose courante dans notre société.

On pourrait penser qu’après tout c’est son problème si cela ne nous impactait pas dans notre vie. En effet, il y a quelques années, ma belle-mère a fait une donation à ses enfants, et nous avions accepté de reprendre à deux couples (ce frère et son épouse, et mon mari et moi) une maison de vacances dans laquelle nous avons beaucoup investi : les deux appartements sont séparés, mais l’été, il est impossible de sortir sans que nous soyons en grande proximité. Or maintenant notre beau-frère y vient avec sa compagne, et les enfants de sa compagne. J’ai vécu cela comme une invasion dans notre vie. Nous lui en avons bien sûr parlé. Il nous a dit que dans la vie les situations changent, et que donc nous devions nous adapter. Pour ma part, il m’est impossible de passer des vacances dans cette maison familiale avec des personnes que je n’ai pas choisies et qui me sont étrangères. Nous l’avons dit à mon beau-frère qui ne semble pas vouloir l’entendre.

Est-il légitime que j’exige qu’il vienne avec cette famille en dehors de nos périodes de présence, sachant que les périodes pendant lesquelles je reçois mes petites-filles sont fixées par les impératifs professionnels de leurs parents ? Je souhaiterais pouvoir le dire ainsi à mon beau-frère, mais cela m’est assez difficile car mon mari veut garder des relations correctes avec son frère, et nous sommes liés par l’indivision. »


> La réponse de Jacques Arènes :


Si vous voulez que je réponde à votre question très franchement, « oui » il est difficile de l’exiger, sauf si vous souhaitez la guerre. En revanche, il me paraît possible de vous arranger avec votre beau-frère, entre personnes de bonnes composition, pour vous croiser le moins possible pendant quelques temps durant les vacances d’été. J’imagine qu’il peut entendre que, malgré ses arguments qu’il pense de bon sens, il vous soit douloureux de le voir avec sa nouvelle compagne. Mais, un ton comminatoire pour le lui exprimer ne faciliterait pas les choses. Le fond du débat est là : ce qu’il a fait vous heurte profondément, et dans quelle mesure faut-il « faire avec » – c’est ce que pense votre mari – pour sauver la relation avec votre beau-frère ?


Avant de réagir, c’est essentiel d’explorer ce qui vous touche autant, en amont même de considérations « morales ».  C’est ainsi que vous êtes plus affectée que votre époux : si on considère la dimension d’identification entre les deux couples, vous ne pouvez qu’être compatissante avec l’épouse délaissée, d’autant que, consciemment ou inconsciemment, notre esprit réagit parfois en termes de « contamination ». Au fond de vous-même, vous pensez peut-être que ce mauvais exemple pourrait être suivi par votre conjoint…


Je ne sais pas quelle fut votre relation avec eux (l’ancien couple) avant ; certaines de vos réflexions – que je n’ai pas retranscrites ici – m’amènent à penser que vous percevez cette séparation comme le caprice d’un homme vieillissant qui a de l’argent, et ne s’embarrasse pas de scrupules pour « refaire » sa vie. J’aurais un seul conseil, celui de laisser le temps œuvrer. Une séparation est un deuil aussi pour les proches. Vous n’êtes pas obligée de vous y faire rapidement, comme s’il avait changé de voiture. Mais vous n’avez pas non plus à enterrer sans réflexion votre relation avec lui, avec eux.


Au début, c’est difficile ; cherchez avec lui, sans verser dans l’accusation, des moyens de ne pas trop vous rencontrer. Ensuite, il s’agit de voir si ce couple tient, et si cela n’est pas seulement un « caprice ». Les liens que vous pourriez avoir avec cette nouvelle campagne ne se décréteront pas en une sorte de volontarisme. Ne lui fermez pas non plus la porte d’emblée, et vous verrez ce que vous pourrez tisser, ou non, à l’avenir.


En attendant il vous faut vivre ce deuil : l’indivision n’était pas seulement une manière de partager une maison, mais reflétait un tissage relationnel entre deux couples, deux familles. D’où votre réaction douloureuse. Essayez cependant de ne pas trop transformer cette souffrance en jugement. Même si vous pensez connaître le couple que votre beau-frère formait avec son épouse, nous n’avons jamais complètement accès de l’extérieur, à ce qui passe de souffrances, de haines, ou simplement de désamour – avec toute la complexité que cela comporte – au cœur de l’intimité conjugale. Il est rare que tous les torts soient ainsi portés par un seul des conjoints…

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Écouteurs sur les oreilles, la plus jeune travaille les maths sur tablette, à l’aide d’une application. Vive et débrouillarde, Lucine a su lire dès l’âge de 4 ans, avec la méthode des Alphas. De temps à autre, elle…

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Mon beau-frère a quitté sa femme à sa retraite, pour vivre avec une nouvelle compagne. Les autres frères et sœurs de mon mari s’accommodent plutôt bien de cette nouvelle situation, car maintenant leur frère “baigne dans le bonheur”. Pour ma part, je n’arrive pas à accepter que lorsqu’on a vécu tant d’années avec une épouse, avec laquelle on a eu plusieurs enfants, on puisse tourner aussi facilement la page. D’autant qu’il essaie de banaliser la situation, puisque dit-il, c’est chose courante dans notre société.

On pourrait penser qu’après tout c’est son problème si cela ne nous impactait pas dans notre vie. En effet, il y a quelques années, ma belle-mère a fait une donation à ses enfants, et nous avions accepté de reprendre à deux couples (ce frère et son épouse, et mon mari et moi) une maison de vacances dans laquelle nous avons beaucoup investi : les deux appartements sont séparés, mais l’été, il est impossible de sortir sans que nous soyons en grande proximité. Or maintenant notre beau-frère y vient avec sa compagne, et les enfants de sa compagne. J’ai vécu cela comme une invasion dans notre vie. Nous lui en avons bien sûr parlé. Il nous a dit que dans la vie les situations changent, et que donc nous devions nous adapter. Pour ma part, il m’est impossible de passer des vacances dans cette maison familiale avec des personnes que je n’ai pas choisies et qui me sont étrangères. Nous l’avons dit à mon beau-frère qui ne semble pas vouloir l’entendre.

Est-il légitime que j’exige qu’il vienne avec cette famille en dehors de nos périodes de présence, sachant que les périodes pendant lesquelles je reçois mes petites-filles sont fixées par les impératifs professionnels de leurs parents ? Je souhaiterais pouvoir le dire ainsi à mon beau-frère, mais cela m’est assez difficile car mon mari veut garder des relations correctes avec son frère, et nous sommes liés par l’indivision. »


> La réponse de Jacques Arènes :


Si vous voulez que je réponde à votre question très franchement, « oui » il est difficile de l’exiger, sauf si vous souhaitez la guerre. En revanche, il me paraît possible de vous arranger avec votre beau-frère, entre personnes de bonnes composition, pour vous croiser le moins possible pendant quelques temps durant les vacances d’été. J’imagine qu’il peut entendre que, malgré ses arguments qu’il pense de bon sens, il vous soit douloureux de le voir avec sa nouvelle compagne. Mais, un ton comminatoire pour le lui exprimer ne faciliterait pas les choses. Le fond du débat est là : ce qu’il a fait vous heurte profondément, et dans quelle mesure faut-il « faire avec » – c’est ce que pense votre mari – pour sauver la relation avec votre beau-frère ?


Avant de réagir, c’est essentiel d’explorer ce qui vous touche autant, en amont même de considérations « morales ».  C’est ainsi que vous êtes plus affectée que votre époux : si on considère la dimension d’identification entre les deux couples, vous ne pouvez qu’être compatissante avec l’épouse délaissée, d’autant que, consciemment ou inconsciemment, notre esprit réagit parfois en termes de « contamination ». Au fond de vous-même, vous pensez peut-être que ce mauvais exemple pourrait être suivi par votre conjoint…


Je ne sais pas quelle fut votre relation avec eux (l’ancien couple) avant ; certaines de vos réflexions – que je n’ai pas retranscrites ici – m’amènent à penser que vous percevez cette séparation comme le caprice d’un homme vieillissant qui a de l’argent, et ne s’embarrasse pas de scrupules pour « refaire » sa vie. J’aurais un seul conseil, celui de laisser le temps œuvrer. Une séparation est un deuil aussi pour les proches. Vous n’êtes pas obligée de vous y faire rapidement, comme s’il avait changé de voiture. Mais vous n’avez pas non plus à enterrer sans réflexion votre relation avec lui, avec eux.


Au début, c’est difficile ; cherchez avec lui, sans verser dans l’accusation, des moyens de ne pas trop vous rencontrer. Ensuite, il s’agit de voir si ce couple tient, et si cela n’est pas seulement un « caprice ». Les liens que vous pourriez avoir avec cette nouvelle campagne ne se décréteront pas en une sorte de volontarisme. Ne lui fermez pas non plus la porte d’emblée, et vous verrez ce que vous pourrez tisser, ou non, à l’avenir.


En attendant il vous faut vivre ce deuil : l’indivision n’était pas seulement une manière de partager une maison, mais reflétait un tissage relationnel entre deux couples, deux familles. D’où votre réaction douloureuse. Essayez cependant de ne pas trop transformer cette souffrance en jugement. Même si vous pensez connaître le couple que votre beau-frère formait avec son épouse, nous n’avons jamais complètement accès de l’extérieur, à ce qui passe de souffrances, de haines, ou simplement de désamour – avec toute la complexité que cela comporte – au cœur de l’intimité conjugale. Il est rare que tous les torts soient ainsi portés par un seul des conjoints…

Ils ont choisi l’école à la maison 

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Écouteurs sur les oreilles, la plus jeune travaille les maths sur tablette, à l’aide d’une application. Vive et débrouillarde, Lucine a su lire dès l’âge de 4 ans, avec la méthode des Alphas. De temps à autre, elle…

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Mon beau-frère a quitté sa femme à sa retraite, pour vivre avec une nouvelle compagne. Les autres frères et sœurs de mon mari s’accommodent plutôt bien de cette nouvelle situation, car maintenant leur frère “baigne dans le bonheur”. Pour ma part, je n’arrive pas à accepter que lorsqu’on a vécu tant d’années avec une épouse, avec laquelle on a eu plusieurs enfants, on puisse tourner aussi facilement la page. D’autant qu’il essaie de banaliser la situation, puisque dit-il, c’est chose courante dans notre société.

On pourrait penser qu’après tout c’est son problème si cela ne nous impactait pas dans notre vie. En effet, il y a quelques années, ma belle-mère a fait une donation à ses enfants, et nous avions accepté de reprendre à deux couples (ce frère et son épouse, et mon mari et moi) une maison de vacances dans laquelle nous avons beaucoup investi : les deux appartements sont séparés, mais l’été, il est impossible de sortir sans que nous soyons en grande proximité. Or maintenant notre beau-frère y vient avec sa compagne, et les enfants de sa compagne. J’ai vécu cela comme une invasion dans notre vie. Nous lui en avons bien sûr parlé. Il nous a dit que dans la vie les situations changent, et que donc nous devions nous adapter. Pour ma part, il m’est impossible de passer des vacances dans cette maison familiale avec des personnes que je n’ai pas choisies et qui me sont étrangères. Nous l’avons dit à mon beau-frère qui ne semble pas vouloir l’entendre.

Est-il légitime que j’exige qu’il vienne avec cette famille en dehors de nos périodes de présence, sachant que les périodes pendant lesquelles je reçois mes petites-filles sont fixées par les impératifs professionnels de leurs parents ? Je souhaiterais pouvoir le dire ainsi à mon beau-frère, mais cela m’est assez difficile car mon mari veut garder des relations correctes avec son frère, et nous sommes liés par l’indivision. »


> La réponse de Jacques Arènes :


Si vous voulez que je réponde à votre question très franchement, « oui » il est difficile de l’exiger, sauf si vous souhaitez la guerre. En revanche, il me paraît possible de vous arranger avec votre beau-frère, entre personnes de bonnes composition, pour vous croiser le moins possible pendant quelques temps durant les vacances d’été. J’imagine qu’il peut entendre que, malgré ses arguments qu’il pense de bon sens, il vous soit douloureux de le voir avec sa nouvelle compagne. Mais, un ton comminatoire pour le lui exprimer ne faciliterait pas les choses. Le fond du débat est là : ce qu’il a fait vous heurte profondément, et dans quelle mesure faut-il « faire avec » – c’est ce que pense votre mari – pour sauver la relation avec votre beau-frère ?


Avant de réagir, c’est essentiel d’explorer ce qui vous touche autant, en amont même de considérations « morales ».  C’est ainsi que vous êtes plus affectée que votre époux : si on considère la dimension d’identification entre les deux couples, vous ne pouvez qu’être compatissante avec l’épouse délaissée, d’autant que, consciemment ou inconsciemment, notre esprit réagit parfois en termes de « contamination ». Au fond de vous-même, vous pensez peut-être que ce mauvais exemple pourrait être suivi par votre conjoint…


Je ne sais pas quelle fut votre relation avec eux (l’ancien couple) avant ; certaines de vos réflexions – que je n’ai pas retranscrites ici – m’amènent à penser que vous percevez cette séparation comme le caprice d’un homme vieillissant qui a de l’argent, et ne s’embarrasse pas de scrupules pour « refaire » sa vie. J’aurais un seul conseil, celui de laisser le temps œuvrer. Une séparation est un deuil aussi pour les proches. Vous n’êtes pas obligée de vous y faire rapidement, comme s’il avait changé de voiture. Mais vous n’avez pas non plus à enterrer sans réflexion votre relation avec lui, avec eux.


Au début, c’est difficile ; cherchez avec lui, sans verser dans l’accusation, des moyens de ne pas trop vous rencontrer. Ensuite, il s’agit de voir si ce couple tient, et si cela n’est pas seulement un « caprice ». Les liens que vous pourriez avoir avec cette nouvelle campagne ne se décréteront pas en une sorte de volontarisme. Ne lui fermez pas non plus la porte d’emblée, et vous verrez ce que vous pourrez tisser, ou non, à l’avenir.


En attendant il vous faut vivre ce deuil : l’indivision n’était pas seulement une manière de partager une maison, mais reflétait un tissage relationnel entre deux couples, deux familles. D’où votre réaction douloureuse. Essayez cependant de ne pas trop transformer cette souffrance en jugement. Même si vous pensez connaître le couple que votre beau-frère formait avec son épouse, nous n’avons jamais complètement accès de l’extérieur, à ce qui passe de souffrances, de haines, ou simplement de désamour – avec toute la complexité que cela comporte – au cœur de l’intimité conjugale. Il est rare que tous les torts soient ainsi portés par un seul des conjoints…