Après le choc de la nouvelle, tout va très vite : déclarations, choix du caveau, organisation des obsèques… « Les choix que le jeune conjoint doit alors poser – fleurs, chants, tombe, etc. – lui font reprendre la main sur la fatalité », relève Isabelle Delaunay, spécialiste du veuvage précoce. Cette sociologue invite l’entourage à évoquer la cérémonie, par la suite : « Un veuf me témoignait sa fierté d’avoir accompagné sa femme “comme un ministre” : “Je l’avais bien habillée, parfumée, elle était belle, il y avait des fleurs partout… ” À l’opposé, j’ai rencontré une jeune concubine étrangère dont la belle-famille avait organisé une inhumation sans elle ! Plus on parle des obsèques, plus on restaure le survivant. »
Sur qui s’appuyer ? Elle-même choquée, la famille peut s’avérer malhabile à soutenir. Les proches aussi sont désemparés. Une mort prématurée renvoie chacun à ses peurs, à ses deuils non-faits, au sens…