Des implants imprimés en 3D font repousser les nerfs !

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Un chemin imprimé en 3D pour la régénération des nerfs, implanté chez un rat, lui a permis de récupérer la capacité de marcher après 10 à 12 semaines. - Ph. © université du Minnesota / College of Science and Engineering

Un chemin imprimé en 3D pour la régénération des nerfs, implanté chez un rat, lui a permis de récupérer la capacité de marcher après 10 à 12 semaines. – Ph. © Michael McAlpine / université du Minnesota / College of Science and Engineering

Voici une technologie révolutionnaire ! De petits implants construits sur mesure grâce à l’impression 3D permettent aux nerfs aux formes les plus complexes de repousser après une lésion… et ont permis à des rats de laboratoire paraplégiques de recommencer à marcher !

Mise au point par des ingénieurs et neurobiologistes américains (universités du Minnesota, du Maryland, Princeton, John Hopkins et Virginia Tech), cette technique fait appel au scanner 3D, à l’imprimante 3D et à la biologie moléculaire.

Les scientifiques ont eu l’idée de construire des implants qui sont autant de “tuteurs” à l’intérieur desquels les nerfs sectionnés peuvent repousser, grâce à des molécules présentes sur leurs parois qui agissent comme des traces biochimiques stimulant la croissance des neurones. Leur expérience est détaillée dans la revue Advanced Functional Materials.

Des tuteurs taillés sur mesure et imprimés en 3D pour guider la croissance des nerfs

Pour faire en sorte que le nerf reprenne sa structure naturelle, le tuteur est taillé sur mesure : d’abord un scanner 3D relève la forme qu’il occupe chez un animal, et ensuite une imprimante 3D reproduit cette forme.

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La structure du nerf sciatique d’un rat a été obtenue à l’aide d’un scanner 3D – Ph. © Michael McAlpine, université du Minnesota / College of Science and Engineering

 

Le matériau choisi pour ces implants est le silicone, agrémenté de molécules qui stimulent biochimiquement la croissance des nerfs. Il est extrudé par une imprimante 3D spécialement conçue (voir vidéo ci-dessous), afin de former un moule du nerf scanné, présentant des rainures qui aident également à la croissance du nerf. Ensuite, il est greffé chez l’animal à l’extrémité des nerfs sectionnés.

 

En dix à douze semaines, les rats recommençaient à marcher

Chez les rats utilisés pour tester l’efficacité de la technique, les chercheurs avaient sectionné le nerf sciatique (dans la hanche), ce qui leur empêchait de marcher. Dix à douze semaines après avoir reçu l’implant, ils ont commencé à récupérer cette capacité !

C’est la première fois qu’un nerf aussi complexe est reconstruit chez un animal. Le sciatique est en effet nerf “mixte” : il véhicule aussi bien des informations sensorielles (des membres vers le cerveau), que motrices (du cerveau vers les membres). Et pour compliquer encore les choses, il a une forme “bifurquée” que les neurones n’arrivent pas à reconstruire en temps normal.

Si elle était appliquée avec succès à l’homme, cette technique pourrait bénéficier à des millions de personnes touchées par une lésion des nerfs, que ce soit à cause d’accidents ou de maladies.

—Fiorenza Gracci

 

> Lire aussi :

> Lire également dans les Grandes Archives de S&V :

  • Paraplégiques – Des électrodes font des miracles – S&V n°1126 – 2011. L’autre technique pour faire remarcher les paraplégiques consiste à leur implanter des électrodes dans les vertèbres lombaires. Un jeune américain fait d’énormes progrès ainsi.

S&V 1126 paraplégiques

  • Les nouveaux miracles de la médecine – S&V n°1056 – 2005. Comment le chirurgien portugais Carlos Lima a entrepris les premières autogreffes de tissu nasal pour essayer de faire remarcher des paraplégiques.

S&V 1056 couv chirurgie

  • Des nerfs coupés ont repoussé — S&V n°894 – 1992. Neurobiologistes et neurochirurgiens commencent à saisir quelles molécules biologiques stimulent la croissance des nerfs… ou l’inhibent.

S&V 894 - nerfs repousse

 

L’assiette anti-cancer, pour prévenir ou accompagner la maladie 

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ALIMENTS RECOMMANDÉS

 

> Fruits et légumes rouges ou verts foncés :

Plus les fruits et légumes sont colorés et foncés, plus ils sont riches en molécules anti-oxydantes comme les polyphénols et en composés phyto-chimiques anticancer. Aussi régalez-vous de petits fruits rouges et noirs (cerises, myrtilles, fraises, framboises, mûres…), préférez le raisin rouge au blanc, les oignons rouges, les pommes de terre rouges (et leur peau), les haricots rouges ou le vert foncé des mâches, roquettes, cressons, pourpier ou pousses d’épinard. Le tout cuit le plus délicatement possible. D’autres fruits et légumes sont recommandés pour leur vertus anti-cancer tels que champignons, tomates, agrumes (le pamplemousse est…

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Rosetta observe l’activité de la comète Chury

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Cette série d'images prises par la sonde Rosetta entre mai et juillet 2015 met en évidence les spectaculaires changements intervenus à la surface de la comète Churyumov-Gerasimenko. Dans la région appelée Imhotep, des structures de forme circulaire, mesurant respectivement 220 m et 140 m sont apparues brusquement, avant de se fondre en une seule structure, avant que d'autres nouveaux détails n'apparaissent ailleurs. Rosetta va photographier de nouveau Imhotep dans les mois qui viennent pour découvrir comment la région a été bouleversée par le passage au plus près du Soleil, au mois d'août... Photo ESA.

Cette série d’images prises par la sonde Rosetta entre mai et juillet 2015 met en évidence les spectaculaires changements intervenus à la surface de la comète Churyumov-Gerasimenko. Dans la région appelée Imhotep, des structures de forme circulaire, mesurant respectivement 220 m et 140 m sont apparues brusquement, avant de se fondre en une seule structure, avant que d’autres nouveaux détails n’apparaissent ailleurs. Rosetta va photographier de nouveau Imhotep dans les mois qui viennent pour découvrir comment la région a été bouleversée par le passage au plus près du Soleil, au mois d’août… Photo ESA.

Les images ne sont pas faciles à interpréter, mais s’avèrent impressionnantes et passionnantes lorsque l’on arrive à les lire : la sonde européenne Rosetta, en orbite autour de la comète Churyumov-Gerasimenko depuis un an, a mis progressivement en évidence la façon dont l’activité de la comète transforme sa surface…
Depuis l’été 2014, en effet, la comète, en s’approchant progressivement du Soleil, s’échauffe sous son rayonnement, et les glaces qui la constituent en partie se vaporisent et sont éjectées via de spectaculaires jets, qui peuvent expulser parfois des blocs de plusieurs dizaines de mètres dans l’espace ! Les images qui illustrent ce billet ont été prises entre mai et juillet 2015, bien avant le passage au plus près du Soleil de la comète, qui est intervenu le 13 août 2015. L’activité de la comète étant maximale en août et septembre, on peut s’attendre, dans les mois qui viennent, à découvrir des images comparatives bien plus spectaculaires encore… Mais Rosetta, pour ne pas, justement, être endommagée par la glace et la poussière éjectées par Churyumov-Gerasimenko, croise actuellement à grande distance du petit astre, et ses caméras sont bien sûr moins performantes. La sonde européenne s’approchera de nouveau de la surface de la comète pour la voir à très haute résolution cet hiver…

Serge Brunier

Cette série d'images prises par la sonde Rosetta entre mai et juillet 2015 met en évidence les spectaculaires changements intervenus à la surface de la comète Churyumov-Gerasimenko. Dans la région appelée Imhotep, des structures de forme circulaire, mesurant respectivement 220 m et 140 m sont apparues brusquement, avant de se fondre en une seule structure, avant que d'autres nouveaux détails n'apparaissent ailleurs. Rosetta va photographier de nouveau Imhotep dans les mois qui viennent pour découvrir comment la région a été bouleversée par le passage au plus près du Soleil, au mois d'août... Photo ESA.

Cette série d’images prises par la sonde Rosetta entre mai et juillet 2015 met en évidence les spectaculaires changements intervenus à la surface de la comète Churyumov-Gerasimenko. Dans la région appelée Imhotep, des structures de forme circulaire, mesurant respectivement 220 m et 140 m sont apparues brusquement, avant de se fondre en une seule structure, avant que d’autres nouveaux détails n’apparaissent ailleurs. Rosetta va photographier de nouveau Imhotep dans les mois qui viennent pour découvrir comment la région a été bouleversée par le passage au plus près du Soleil, au mois d’août… Photo ESA.

Manger du poisson préviendrait la dépression

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Une consommation abondante de poisson protégerait le cerveau de la dépression. - Ph. Guillaume Bavière / Flickr / CC BY 2.0

Une consommation abondante de poisson protégerait le cerveau de la dépression. – Ph. Guillaume Bavière / Flickr / CC BY 2.0

Si les européens mangeaient plus de poisson, ils seraient moins déprimés ! Le risque de développer une dépression chute en effet de 17 % chez les personnes consommant le plus de poisson, et encore plus chez le sexe masculin : -20 %.

C’est la première fois qu’un lien solide est établi entre un aliment et la dépression, malgré les nombreuses études réalisées à ce sujet. Pour arriver à cette conclusion, des épidémiologistes chinois ont regroupé 26 études ayant analysé, par le monde, la corrélation entre consommation de poisson et dépression, et en ont tiré une synthèse, publiée dans le Journal of Epidemiology & Community Health.

Le poisson procure une protection considérable contre la dépression

Résultat : il y avait 17 % de moins de cas de dépression majeure chez les personnes consommant le plus de poisson, comparé aux personnes en consommant le moins (les quantités variaient d’une étude à l’autre). Un effet bénéfique considérable, qui devra cependant être étayé par des études supplémentaires.

Pour quelles raisons ? Premièrement, cette étude se limite à révéler une corrélation entre le poisson et la protection de la dépression, sans valider un mécanisme qui l’expliquerait. Deuxièmement, cette corrélation n’a été observée que dans la population européenne, et non dans les autres populations étudiées (nord- et sud-américaine, asiatique et océanienne). Seule une étude ciblée, où une population est suivie sur le long terme et sa consommation de poisson constamment surveillée, permettra d’éclairer ces questions en suspens.

Les oméga 3 seraient la clé de l’effet constaté

Reste que, comme les auteurs de l’étude le disent eux-mêmes, il existe de bonne raisons de croire à l’intérêt de manger du poisson pour conserver une bonne santé mentale. Il contient en effet des acides gras essentiels appelés “oméga 3“, qui sont connus pour être bénéfiques pour les membranes cellulaires, en particulier celles des neurones.

L’hypothèse est que les oméga 3 augmenteraient la communication entre certains neurones du cerveau, en modifiant la quantité des neuromédiateurs (sérotonine et dopamine) produits à leurs extrémités et libérés dans les synapses. Chez la souris, il est également démontré qu’un régime pauvre en oméga 3 durant la grossesse favorise des comportements dépressifs chez le souriceau une fois que celui-ci devient adulte.

De plus, la chair de poisson est riche en protéines, vitamines et minéraux qui pourraient, eux aussi, être bénéfiques pour le cerveau au point de prévenir la dépression.

Touchant actuellement 350 millions de personnes par le monde, d’après les projections cette pathologie pourrait devenir la deuxième cause globale de maladie d’ici à 2020.

—Fiorenza Gracci

 

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S&V 1162 - depression aspirine

  • Dépression, une maladie qui dérange — S&V n°1047, 2004. Avec son nombre impressionnant de malades, sa multitude de symptômes et ses causes toujours inexpliquées, la dépression est décidément une maladie très particulière. A laquelle la médecine commence à peine à donner des réponses efficaces.

S&V 1047 - depression

Implants neurovisuels – Vers les nouveaux cyborgs

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Cyborg-image

Nous vous proposons de découvrir dans ce document sonore l’article « Implants neurovisuels – Vers les nouveaux cyborgs », un article d’Aude Rambaud, paru dans Science & Vie n°1175 (Août 2015).

NOUVEAU : Vous pouvez désormais retrouver les articles de Science & Vie « A voix haute » – Science & Vie en podcast sur iTunes, téléchargeable pour iPhone, iPad, iPod Touch ou tout autre périphérique compatible avec les podcasts.

Retrouvez l’intégralité de cet article dans les Grandes Archives de Science&Vie.

New Horizons : les images du survol de Pluton

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Cette image pourrait devenir une icône de la conquête spatiale. A XXXXX kilomètres de la Terre, un robot lancé par l'humanité survole en rase-mottes un monde inconnu... Photo Nasa.

Cette image pourrait devenir une icône de la conquête spatiale. A 4.7 milliards de kilomètres de la Terre, un robot lancé par l’humanité survole en rase-mottes la frontière symbolique du système solaire : Pluton… Photo Nasa.

La sonde New Horizons continue à transmettre progressivement à la Terre les images qu’elle a prise durant sa traversée, à près de 50 000 km/h, du système de Pluton, le 14 juillet dernier. Les nouvelles images transmises par la sonde semblent prises en rase-mottes, depuis un avion survolant la surface crépusculaire de la frontière symbolique du système solaire.

En croisant la mystérieuse Pluton, la sonde américaine a révélé un monde extraordinairement complexe. L'absence de cratères d'impacts dans de nombreuses régions de la petite planète témoigne d'une intense activité, essentiellement glaciaire. Photo Nasa.

En croisant la mystérieuse Pluton, la sonde américaine a révélé un monde extraordinairement complexe. L’absence de cratères d’impacts dans de nombreuses régions de la petite planète témoigne d’une intense activité, essentiellement glaciaire. Photo Nasa.

Elles révèlent un paysage résolument polaire, montagnes de glace hautes de 3500 mètres, glaciers érodant les paysages et effaçant les anciens cratères d’impacts, brouillard glacial flottant entre les vallées plongées dans un crépuscule éternel. New Horizons va continuer à distiller ses images au compte-gouttes dans les mois qui viennent, le faible débit de ses transmissions et sa distance énorme à la Terre nous obligeant à patienter.

Pluton et Charon forme une véritable "planète double". Comme Pluton, Charon a révélé aux planétologues une complexité et une activité géologique extraordinaires, insoupçonnée pour des mondes situés si loin du Soleil. Photo Nasa.

Pluton et Charon forment une véritable “planète double”. Comme Pluton, Charon a révélé aux planétologues une complexité et une activité géologique extraordinaires, insoupçonnée pour des mondes situés si loin du Soleil. Photo Nasa.

New Horizons se trouve aujourd’hui à 4.95 milliards de kilomètres de la Terre, et file vers sa prochaine cible, l’astéroïde glacé 2014 MU69, que la sonde américaine croisera en janvier 2019.

Serge Brunier

En s'éloignant de Pluton, la sonde New Horizons s'est retournée, pour observer la planète naine à contre jour... Sur cette image exceptionnelle, le petit monde plongé dans la nuit révèle son atmosphère, éclairée par le Soleil... Photo Nasa.

En s’éloignant de Pluton, la sonde New Horizons s’est retournée, pour observer la planète naine à contre jour… Sur cette image exceptionnelle, le petit monde plongé dans la nuit révèle son atmosphère, éclairée par le Soleil… Photo Nasa.

Première : des spermatozoïdes auraient été fabriqués in vitro

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Un brevet protège le procédé de la première spermatogénèse in vitro - Ph. © IMP/CNRS Photothèque/Cyril FRESILLON

Un brevet protège le procédé de la première spermatogénèse in vitro – Ph. © IMP/CNRS Photothèque/Cyril FRESILLON

Si elle est confirmée, c’est une première mondiale qui offre aux hommes infertiles un espoir de plus d’avoir des enfants un jour grâce à la médecine procréative. Pour la première fois, des spermatozoïdes humains complets auraient été obtenus en cultivant in vitro des cellules prélevées dans les testicules d’hommes incapables d’en produire naturellement.

Chez les hommes sains, ces cellules souches, appelées spermatogonies, produisent les gamètes masculins au bout d’un processus de différenciation qui prend 72 jours. Un processus, appelé spermatogénèse, que les biologistes tentent depuis une quinzaine d’années de reproduire en laboratoire.

Mais jusqu’ici, plutôt que des spermatozoïdes complets, ils n’avaient  réussi à obtenir que des gamètes de forme anormale, sans tête ou sans flagelle (la “queue” qui leur permet de nager jusqu’à l’ovule).

Un des spermatozoïdes humains développés in vitro à partir de spermatogonies prélevées chez un individu. - Ph. ©Kallistem/CNRS / Marie-Hélène PERRARD

Un des spermatozoïdes humains développés in vitro à partir de spermatogonies prélevées chez un individu. – Ph. ©Kallistem/CNRS / Marie-Hélène PERRARD

Une technique secrète de thérapie cellulaire a permis d’obtenir des spermatozoïdes complets

C’est à présent réussi ! En tous cas, c’est ce qu’a annoncé ce matin la start-up Kallistem, issue de l’institut de génomique fonctionnelle de Lyon. A l’origine de cet exploit biologique, les chercheurs Philippe Durand (directeur de Kallistem) et Marie-Hélène Perrard (CNRS et Kallistem), en collaboration avec l’ingénieur des matériaux polymères Laurent David (professeur à l’université Claude Bernard).

Comment y sont-ils parvenus ? Seules sont disponibles les informations livrées par l’entreprise, car aucune étude scientifique détaillant ces résultats n’a encore été publiée. Kallistem a mis au point un dispositif de thérapie cellulaire baptisé Artistem, protégé par un brevet depuis la fin juin.

Dans le bioréacteur, la spermatogénèse est reproduite comme dans le corps humain

Il s’agit d’un “bioréacteur”, un tube en polymère flexible d’un centimètre de diamètre environ, rempli d’un hydrogel à base d’eau et de chitosane — une substance obtenue à partir de la chitine, qui compose l’exosquelette des crustacés.

Préparation du bioréacteur de Kallistem. La solution de chitosane est extrudée de la seringue dans un bain basique. Au contact avec la base, la solution de chitosane va gélifier instantanément conservant ainsi la forme de la sortie de seringue : un tube. Le passage dans ce bain dure quelques minutes. - Ph. ©IMP/CNRS Photothèque/Cyril FRESILLON

Préparation du bioréacteur de Kallistem. La solution de chitosane est extrudée de la seringue dans un bain basique. Au contact avec la base, la solution de chitosane va gélifier instantanément conservant ainsi la forme de la sortie de seringue : un tube. Le passage dans ce bain dure quelques minutes. – Ph. ©IMP/CNRS Photothèque/Cyril FRESILLON

Dans ce bioréacteur, les biologistes insèrent des tissus prélevés dans les testicules, appelés tubes séminifères : c’est là que les spermatogonies se développent en spermatozoïdes. Pour reproduire ce processus naturel, on veille à ce que l’architecture des tubes séminifères, serrés les uns contre les autres, soit maintenue comme dans le corps humain.

Après 72 jours d’incubation à 33 °C et dans un milieu de culture approprié, à un pH de 7,2 à 7,4, la spermatogénèse est complète et des spermatozoïdes se sont formés.

De nombreux tests sont encore nécessaires

Mais attention : avant de crier victoire, il faudra prouver que les spermatozoïdes ainsi cultivés sont bien fonctionnels —qu’ils parviennent à féconder un ovule— et qu’ils permettent de générer des embryons et des bébés en bonne santé.

Des tests vont donc démarrer, d’abord sur les rongeurs, ensuite sur des gamètes humains, pour vérifier ces deux points cruciaux. Ensuite, l’entreprise entamera la recherche clinique par des essais avec des hommes souffrant d’infertilité.

Des spermatozoïdes de rat développés in vitro. - Ph. © Kallistem/CNRS / Marie-Hélène PERRARD

Des spermatozoïdes de rat développés in vitro. – Ph. © Kallistem/CNRS / Marie-Hélène PERRARD

La spermatogénèse in vitro serait une solution pour des cas d’infertilité jusqu’ici sans issue médicale

Si cette technique passe les tests, la spermatogénèse in vitro offrira une solution à tous les hommes incapables de concevoir par voie naturelle, mais qui possèdent des spermatogonies. Ils sont 120 000 de par le monde à être touchés par une infertilité que la technologie ne permet pas, pour l’instant, de résoudre.

De plus, cette technique pourrait venir en aide aux garçons qui doivent subir une chimiothérapie suite à un cancer avant l’âge de la puberté, donc avant que leurs testicules ne se développent. A partir des tissus de leurs testicules, des spermatozoïdes pourraient être cultivés, puis congelés pour réaliser des fécondations in vitro plus tard. Plus de 15 000 enfants dans le monde son concernés par une chimiothérapie qui endommage leurs testicules.

—Fiorenza Gracci

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V 1174 - spermatogenese

S&V 1154 AMP PMA

  • Fertilité, les femmes cachent un potentiel inespéré – S&V n°1136 – C’est l’équivalent féminin de la spermatogénèse in vitro. Dans les ovaires dorment des cellules souches capables d’évoluer en ovocytes, que des chercheurs ont réussi à “réveiller”…

S&V 1136 fertilité

  • Spécial sexe — S&V 1043 – 2004. L’évolution des espèces a fait apparaître deux sexes, mâle et femelle. Pourquoi ? Et est-il vrai que la reproduction pourrait un jour se passer des hommes ?

S&V 1043 - sexe

Le mini-éden prolixe de Joseph

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Le matin même de notre visite, Céline avait récolté pas loin d’un kilo de tomates cerises. « Des rouges, des jaunes, des oranges… toutes aussi délicieuses et qu’ont appréciées mes parents, chez qui j’allais déjeuner. » « Durant la belle saison, on a tellement de légumes et de fruits que nous en donnons non seulement aux parents, mais aussi aux amis, voisins et collègues. Notre jardin est devenu très populaire, avec même une page Facebook », sourit Joseph, son compagnon, 33 ans comme elle, et surtout jardinier de ce petit jardin d’à peine 150 m2, situé à Sotteville-lès-Rouen (76). Et qui, conjuguant de façon audacieuse recherche d’autonomie alimentaire avec permaculture, a déjà produit pas loin de 250 kg de fruits et légumes en 2014 !

Raser et niveler

La belle histoire commence en 2011. « Nous qui vivions en ville à Rouen avec des rêves de nature, nous ne trouvions pas forcément pertinent d’aller à la campagne et d’acquérir une voiture pour nos déplacements, raconte Joseph. Ce pavillon à 2 km du centre-ville, avec son petit jardin, était le compromis idéal et nous a permis à tous les deux de continuer à nous déplacer à vélo », poursuit Joseph, soucieux de leur bilan carbone. Au début, d’ailleurs, le jardin n’en était pas un : c’étaient quatre places de stationnement (!) des anciens propriétaires et une triste haie de tuyas. « On a tout rasé et nivelé le sol », se souvient Joseph, qui a conservé des photos de ce qui ressemblait alors à un triste terrain de boue.

Joseph, par ailleurs chargé d’éducation à l’environnement à la Métropole Rouen Normandie (71 communes, 500 000 habitants…), a ainsi construit son jardin année par année : « Sa petitesse m’a obligé à penser à chaque mètre carré disponible. » Il a puisé de nombreuses astuces dans ses lectures, tant de sa bibliothèque de jardinage que sur Internet. Il énumère les aménagements : « en 2012, plantations des premiers arbres fruitiers et quatre carrés de potager ; en 2013, premières courges sur le toit de l’abri de jardin ; en 2014, mare pour la biodiversité et serre pour les tomates anciennes ». Le tout donnant un joyeux mélange entre petits fruits (framboises, myrtilles), légumes perpétuels (crosne du Japon, oca du Pérou, brocolis, choux de Daubenton, épinards-fraises) et grosses cucurbitacées (potimarron, potiron…). Avec même un projet de poulailler sans coq (pour les voisins) en 2016…

Initiation à la permaculture

Surtout, Joseph a suivi des stages de permaculture à la ferme du Bec Hellouin, dans l’Eure, à 30 km de son domicile, « une aide précieuse pour concevoir mon jardin de façon résiliente à la sécheresse ou à l’excès de pluie, et donc le plus autonome possible ». D’où l’omniprésence de la paille ou la construction d’un réservoir collectant l’eau de ses toitures. Le tout sans employer aucun produit phytosanitaire, « à part des produits utilisables en agriculture biologique, comme la bouillie bordelaise ou encore du Ferramol contre les limaces ».

Qu’on se rassure cependant. Malgré les 250 kg de fruits et légumes récoltés en 2014, Joseph n’est pas devenu pour autant un stakhanoviste du jardinage. « Mon plaisir préféré est de me promener pieds nus dans les allées ou de m’asseoir dans mon carré d’herbe avec un livre ou une bonne bière », confie-t-il. Et de s’émerveiller, avec Céline, en suivant le vol des libellules au-dessus de sa mare ou en découvrant un hérisson au pied de ses belles tomates cerises.

 

> Appel aux lecteurs jardiniers :

Vous êtes jardiniers amateurs dans une philosophie de jardinage bio ou le plus naturel possible et vous accepteriez de nous rencontrer pour raconter votre jardin. Écrivez-nous à La Vie, rubrique « jardinage », 80, bd Auguste-Blanqui, 75013 Paris.

Ces sports qui aident l’enfant à se concentrer

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Si rien ne vaut un match de foot pour que l’enfant se défoule, il existe aussi des activités qui allient dépense physique et concentration, permettant aux garçons et aux filles de canaliser leur énergie. En voici quelques-unes.

L’escalade

« En un an, ils parviennent à se concentrer, à appréhender la verticalité et le vide, pour grimper en toute sécurité », assure Nathalie Clément, responsable de la salle de la FFME de Fontainebleau (77)….

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