A l’école, ils font tomber les barrières

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« Tu veux venir jouer avec nous Théophile ? » L’enfant au visage pâle et aux yeux clairs accepte d’être doucement entraîné par Fatouma, 11 ans. « Il est autiste, glisse-t-elle au passage. Il a parfois du mal à communiquer. J’essaie de parler avec lui, il faut qu’il apprenne. » L’école primaire Saint-Charles, à Paris, en lien avec l’institut médico-éducatif (IME) du quartier, est dite « à pédagogie particulière et personnalisée » et favorise l’inclusion. La mixité repose aussi sur l’internat, qui a accueilli jusqu’à 70 enfants, dont les parents travaillent en horaires décalés ou de nuit, ou boursiers de l’État, ou placés par l’ASE sur ordonnance d’un juge. « Si vous savez à cet âge que vous pouvez être le meilleur ami d’un camarade venu d’ailleurs…

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Vaccins contre le papillomavirus: ils ne provoquent pas la sclérose en plaques

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Des dizaines de plaintes ont été déposées contre le producteur du Gardasil, le vaccin contre le papillomavirus le plus répandu en France. - Ph. Jan Christian / Wikimedia Commons / CC BY SA 2.0

Des dizaines de plaintes ont été déposées en 2014 contre le producteur du Gardasil, le vaccin contre le papillomavirus le plus répandu en France. – Ph. Jan Christian / Wikimedia Commons / CC BY SA 2.0

Conclusions rassurantes pour la première grande étude réalisée sur le Cervarix et le Gardasil. Ces deux vaccins censés protéger les jeunes filles contre le cancer du col de l’utérus étaient soupçonnés d’accroître le risque de maladies auto-immunes.  En 2014, des dizaines de jeunes femmes atteintes de sclérose en plaques, ou d’autres maladies auto-immunes moins connues comme la myofasciite à macrophages, avaient porté plainte contre Merck-Sanofi Pasteur, la compagnie pharmaceutique productrice du Gardasil. Toutes accusaient le vaccin d’être à l’origine de leur maladie développée quelques années après son injection.

Mais le rapport publié aujourd’hui par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) et l’Assurance maladie vient démentir tout lien entre ces maladies du système immunitaire et la vaccination au Gardasil ou au Cervarix. En suivant pendant cinq ans, de 2008 à 2013, plus de deux millions de jeunes filles âgées de 13 à 17 ans, les épidémiologistes ont conclu que celles qui avaient reçu l’un de ces vaccins (soit 33 % d’entre elles, dont 97 % le Gardasil) n’ont pas développé par la suite plus de maladies auto-immunes que les jeunes filles non vaccinées.

Les jeunes filles vaccinées n’ont pas développé plus de maladies auto-immunes

L’étude a pris en compte 14 classes de maladies auto-immunes, des pathologies où le système immunitaire se retourne contre l’organisme, mises en cause par les plaignantes. Seules 2 d’entre elles se sont révélées plus fréquentes chez les jeunes filles vaccinées : les MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin) et le syndrome Guillain-Barré.

Pour les premières, pas de quoi s’inquiéter : la corrélation avec le vaccin est faible (+19 %) et il se pourrait qu’elle ne soit que l’effet d’un meilleur diagnostic chez ces jeunes filles, pour qui le suivi médical a été renforcé suite à la vaccination. Quand au syndrome de Guillain-Barré, en revanche, la corrélation est plus forte : la vaccination multiplie par quatre le risque de développer cette maladie des nerfs qui nécessite une hospitalisation.

Heureusement, elle reste rare, avec seulement 1 à 2 cas sur 100 000 personnes vaccinées qui seraient à attribuer au vaccin. Les auteurs du rapport recommandent de spécifier ce risque dans la notice accompagnant le Gardasil et le Cervarix et invitent à réaliser des études plus approfondies sur ce point.

Des cellules de la muqueuse du col de l'utérus d'une femme de 35 infectées par le papillomavirus. - Ph. Ed Uthman / Flickr / CC BY 2.0

Des cellules de la muqueuse du col de l’utérus d’une femme de 35 infectées par le papillomavirus. – Ph. Ed Uthman / Flickr / CC BY 2.0

Le papillomavirus est responsable de 70 à 80 % des cancers du col de l’utérus

Globalement, l’ANSM confirme donc la sûreté du Cervarix comme du Gardasil. Mais cela ne suffira probablement pas à éteindre toutes les critiques à leur égard. Déjà, au moment de leur mise sur le marché il y a dix ans, nombre d’experts doutaient de l’intérêt d’une telle vaccination en France, comme Science&Vie le détaillait en 2012.

Pour comprendre, il faut saisir son mécanisme d’action. Le Cervarix comme le Gardasil ciblent les principales souches du papillomavirus humain, ou HPV (16 et 18, plus 6 et 11 pour le Gardasil, recommandé en France). Ce virus, contracté par voie sexuelle, est responsable de la majeure partie des cancers du col de l’utérus, soit environ 75 % des 3000 cas recensés tous les ans en France.

En infectant les cellules qui tapissent la muqueuse du col de l’utérus, le HPV y introduit une partie de son ADN, conduisant petit à petit à une modification de la muqueuse appelée dysplasie cervicale. Parfois, celle-ci peut se transformer au fil du temps en un cancer malin appelé papillome, mortel dans un tiers des cas en France.

Le dépistage avait déjà divisé par deux le nombre de cas de cancer du col

D’où l’intérêt de vacciner à un âge aussi précoce que l’adolescence, avant le début des activités sexuelles. Ainsi immunisées contre le virus, les jeunes filles seraient protégées des cas de cancer provoqués par celui-ci.

Or, l’intensification du dépistage depuis les années 1980 avait déjà permis de diviser par deux le nombre de cas de papillomes de l’utérus et sa mortalité. En pratiquant des frottis systématiquement tous les cinq ans à toutes les femmes, une dysplasie peut être détectée à temps et soignée par voie chirurgicale avant que le cancer ne se développe. Grâce à ce système, on est passé de 15 à 7 cas pour 100 000 femmes entre les années 1980 et 2000.

L’affaire du Gardasil a discrédité l’intérêt de la vaccination en France

Afin de faire encore baisser ce chiffre, une campagne de vaccination aurait dû atteindre 70 à 80 % des jeunes filles. On en est loin : seules 40 % d’entre elles ont suivi les recommandations incitant à se vacciner. Un taux qui, sans protéger suffisamment, ouvre la voie à l’apparition de résistances virales. De plus, les bénéfices de cette vaccination sont lents à se manifester, car le cancer du col de l’utérus ne frappe pas avant 30 ans. Enfin, être vaccinée ne dispense pas de pratiquer des frottis réguliers, seule arme contre les cancers qui ne sont pas dus au virus, ou qui sont dus aux souches contre lesquelles le vaccin ne protège pas.

Finalement, les craintes sur les prétendus effets secondaires du Gardasil, même si le nouveau rapport montre qu’elles sont injustifiées, ont contribué à alimenter la méfiance envers la sûreté et l’efficacité de la vaccination en général. Pourtant, celle-ci représente une arme indispensable de prévention des maladies dont il serait très risqué de se détourner.

—Fiorenza Gracci

 

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"Selon moi, la spasmophilie relève d’un conflit entre le corps et l’esprit"

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Fatigue chronique, spasmes, tremblements… la spasmophile rassemble des symptômes encore mal compris. Pour certains médecins, elle se définit par une hyperexcitabilité nerveuse et musculaire sans qu’une cause identifiable soit pour autant repérable. Pour d’autres, ce problème médical concerne des personnes hypersensibles ayant un émotionnel très développé. Ces personnes sont parfois considérées comme des « petits fonctionnels »…

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À découvrir le 23 septembre dans Science & Vie

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S&V_1177_UNE_CERVEAU_QUANTIQUE

 

Le vertige quantique continue de plus belle

Mais de quoi nous parle donc la mécanique quantique ? Nous avons consacré différents articles à ce vaste mouvement de réinterprétation du corpus de la plus fondamentale des sciences physiques suggérant que la mécanique quantique ne nous parle pas du monde mais des informations que nous avons dessus (en particulier en octobre 2005, puis en août 2013). Nous n’imaginions pas, à l’époque, que ce mouvement pourrait aller jusqu’à remettre en cause notre propre psychologie, en “modélisant les réponses des êtres qui pensent”, comme le dit joliment le philosophe Michel Bitbol. Un nouveau champ de recherche a priori déroutant… Mais les arguments et les conséquences de cette “cognition quantique” nous ont paru assez forts pour y consacrer notre une.

Hervé Poirier

h.poirier@mondadori.fr

 

Des abus démasqués

Des stylos dont le prix augmente de 40 % selon l’histori­que de navigation ; un appareil photo qui varie de 30 % selon la localisation de l’ache­teur… Notre enquête le confirme, les algorithmes utilisés par les sites d’achat sur Internet permettent de réaliser ce vieux fantasme de vendeur : un prix qui varie selon le profil de l’acheteur. Si la pratique reste rare, tout semble réuni pour que le phénomène prenne de l’ampleur. Au risque de tuer le commerce en ligne.

Anne Debroise

a.debroise@mondadori.fr

 

Le retour du rêve

Les vols Apollo vers la Lune sont à l’origine de ma passion pour l’espace. Pour l’adolescent que j’étais, l’avènement de la navette, en 1981, ouvrait les portes d’un avenir au-delà de notre planète. Mais si l’accident de Challenger fut un douloureux retour à la réalité, celui de Columbia fut un coup de grâce. Revenir aux capsules après trente ans de navettes était un violent retour en arrière. Heureusement, tous ne l’ont pas accepté. Et vu le nombre de projets actuels, l’avion spatial signe même son grand retour.

Stefan Barenski

s.barenski@mondadori.fr

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