On sait enfin pourquoi le méridien de Greenwich est décalé

Standard

Le méridien de Greenwich, qui devrait par convention se situer sur la longitude 0°, en est décalé, comme le prouvent les mesures GPS (Domaine public)

Le méridien de Greenwich, qui devrait par convention se situer sur la longitude 0°, en est décalé, comme le prouvent les mesures GPS (Domaine public)

Le célèbre “méridien origine”, qui marque par convention la longitude zéro et sert de repère aux autres longitudes, est décalé de 102,5 mètres vers l’ouest par rapport à ce qui devrait être sa position, dans la région de Greenwich (Royaume-Uni). De manière plus générale, l’angle du méridien aux Pôles est décalé de 5,3 secondes vers l’ouest.

Ce phénomène était déjà connu depuis les premières mesures effectuées par GPS, lorsque des touristes ont commencé à signaler que leur GPS n’indiquait pas la longitude 0° quand ils se trouvaient sur le méridien. Mais les raisons de ce décalage n’étaient pas clairement identifiées. Aujourd’hui, une équipe de chercheurs s’est sérieusement penché sur la question et y a trouvé la réponse : c’est à cause des anomalies gravitationnelles de la croûte terrestre, du coté de Greenwich.

Greenwich est non pas à la longitude zéro mais à la longitude 00° 00′ 05,3”

La première question qui surgit à cette nouvelle est que, puisque le méridien de Greenwich marque la longitude zéro par convention depuis 1884, comment peut-on savoir qu’il est décalé ? La réponse est immédiate : le GPS. Ce système de satellites de mesures embarquant des horloges atomiques est bien plus précis que les calculs astronomiques du XIXe s. et ignore les conventions (et les erreurs) humaines.

La position théorique du méridien de Greenwich (longitude 0°) et de la ligne de l'équateur (latitude 0). Ph. Cham CC BY-SA 3.0.

La position théorique du méridien de Greenwich (longitude 0°) et de la ligne de l’équateur (latitude 0°). Ph. Cham via Wikicommons CC BY-SA 3.0.

En effet, selon ce système le méridien n’est pas bien positionné par rapport aux autres : par exemple, sa positions réelle par rapport au méridien marquant la longitude de 10° E est de 10° 00′ 05,3” E et sa position par rapport au méridien 10° OE est en réalité 9° 59′ 54,7” OE. Mais en revanche, les autres méridiens semblent, selon les calculs des chercheurs, bien positionnés. C’est donc un phénomène local, au niveau de la région de Greenwich, qui a altéré les mesures au moment de fixer le point zéro.

Un problème de densité de matière entourant le site de Greenwich

Ce phénomène est la gravité, affirment les chercheurs. Car si l’on sait qu’en moyenne la gravité en surface du Globe est de 9,81 m/s², les inhomogénéités de la croute terrestre peuvent faire varier localement cette valeur (la densité de matière en sous-sol agit sur la valeur de la gravité).

Or, la région de Greenwich est en plein dans une de ces anomalies : comme le montrent les chercheurs, la (petite) différence de gravité dans la région a donc légèrement faussé les mesures de l’époque sur ce méridien (paramétrées sur la base d’une gravité homogène de 9,81 m/s²) – sans influencer le calcul de la position des autres.

Pas de fâcheuses conséquences

Cela ne devrait pas prêter à de terribles conséquences, quelques villages déçus de ne plus être sur cette ligne particulière ainsi que des querelles de noms et de conventions. En effet, l’heure mondiale n’est plus calculée selon le système de Greenwich (Greenwich mean time ou GMT) : c’est l’heure UTC (Temps universel coordonné) qui sert de référence, et son calcul n’est pas basée sur ce méridien défectueux.

Román Ikonicoff

 

>Lire aussi:

 

> Lire également dans le site des Grandes Archives de Science & Vie :

  • Cette horloge va redéfinir la seconde — S&V n°1152. A l’aide d’atomes de strontium, des chercheurs de l’observatoire de Paris ont obtenu des horloges atomiques 20 fois plus précises !

S&V 1152 horloge seconde

 

  • Notions de physique. Voici comment on mesure les grandeurs physiques (temps, longueur, énergie, etc.) au Troisième millénaire. — S&V n°1031

S&V 1031 temps notions

S&V 1154 planète jour année

 

 

 

Demain débute le festival du film scientifique Pariscience

Standard

Visuel horizontal

Du 1er au 6 octobre aura lieu le 11e festival international du film scientifique Pariscience, dont Science & Vie TV est partenaire.

Les projections se feront au Muséum national d’Histoire naturelle, dans le Jardin des Plantes, et quelques séances sont organisées autour du Muséum, à l’Institut Physique du Globe de Paris (IPGP) et dans les salles partenaires (Le Grand Action et La Clef). L’entrée est gratuite.

Chaque année, Pariscience propose une programmation internationale (fiction, documentaire, long-métrage, court-métrage) abordant toutes les disciplines scientifiques tout en éclairant les enjeux de la recherche désormais étroitement liés aux questions de société. Toutes les projections sont suivies d’un débat permettant de créer un échange entre scientifiques, équipe du film et public.

Consultez le programme, à partir duquel vous pouvez réserver vos séances (réservation fortement conseillée).

Notre recommandation pour le festival Pariscience

Parmi les films présentés, nous vous recommandons The Visit – Une rencontre extraterrestre, de Michal Madsen (vendredi 2 octobre, à 20h30).

Comment rendre compte de la rencontre entre l’humanité et un extraterrestre ? Avec The Visit, Michael Madsen met le public dans la peau de l’Alien : c’est lui qui tient la caméra. Laquelle s’adresse aux authentiques protagonistes de pareille rencontre : forces armées, ingénieurs de la NASA, membres de l’ONU, experts du célèbre projet SETI (Search for ExtraterresTrial Intelligence)

Tous jouent le jeu, dévoilant, face à l’E.T. virtuel, une diplomatie qui laisse affleurer la peur. L’artifice peut sembler maladroit, tant il est illusoire de prétendre incarner une pensée extraterrestre. Une réflexion extra-terrestre finit pourtant par éclore, au fil des entretiens : l’humain vaut-il la peine qu’on le visite ? Troublant.

—Thomas Cavaillé-Fol

 

 

 

 

 

Au bonheur de la faune et de la flore

Standard

En Alsace, dans les vignes d’André Durrmann, des lignes d’acacias ponctuent les rangs de ceps. Au milieu broutent des moutons qui nettoient les allées et enrichissent le sol. Dans la nomenclature agricole, les pratiques du viticulteur entrent dans la catégorie de l’agroforesterie, qui mélange arbres, cultures et animaux. En France, plus de 3 000 hectares de parcelles sont convertis chaque année : céréales et oliviers, maïs et peupliers, pommiers et pâturages, vignes et arbres, canards et rizières……

Cet article est réservé aux abonnés de La Vie, afin de le lire

ABONNEZ-VOUS

4€/mois SANS ENGAGEMENT

Accédez à des contenus numériques exclusivement réservés aux abonnés ainsi qu’à vos numéros en version PDF sur ordinateur, smartphone et tablette.