Ils ont fabriqué un trou de ver… magnétique !

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Ce "trou de ver" magnétique relie magnétiquement deux parties de l'espace qui ne se touchent pas ! - Ph. Jordi Prat-Camps / Universitat Autònoma de Barcelona

Ce “trou de ver” magnétique relie magnétiquement deux parties de l’espace qui ne se touchent pas ! En rouge, les lignes de champ magnétique qui semblent rentrer d’un côté et sortir de l’autre. – Ph. Jordi Prat-Camps / Universitat Autònoma de Barcelona

Les fans de Star Trek ou d’Interstellar connaissent bien ces étranges objets astrophysiques : les trous de ver relient entre eux deux points éloignés de l’Univers, à la faveur des plis de l’espace-temps, comme le prévoit la relativité générale théorisée par Albert Einstein. Qu’on emprunte un trou de ver, et on se retrouverait (théoriquement) dans un autre endroit et à une autre époque ! Dépassant ainsi, de fait, la vitesse de la lumière, limite infranchissable d’après la même théorie.

Objet mythique en astrophysique, un trou de ver est un raccourci spatio-temporel

Voilà des décennies que les physiciens donnent la chasse à ces formations si particulières, depuis qu’elles ont été décrites par Einstein et Rosen en 1936 (qui les appelaient “ponts”), puis par John Wheeler (qui baptisa les “trous de ver”, wormholes en anglais) à la fin des années 50. Une recherche probablement vaine, si l’on en croit certains scientifiques qui pensent qu’ils n’existent qu’à l’échelle infiniment petite ! Les trous de ver ne dépasseraient pas les 10^-43 centimètre et ne persisteraient pas plus de 10^-35 seconde (deux limites imposées par les “constantes de Planck”, en dessous desquelles les lois de la physique nous échappent).

Grâce aux courbures de l'espace-temps, les trous de ver relient deux régions de l'espace-temps très éloignées (dans l'espace et dans le temps). - S&V n°859.

Grâce aux courbures de l’espace-temps, les trous de ver relient deux régions de l’espace-temps très éloignées (dans l’espace et dans le temps). – S&V n°859.

Autre difficulté, les trous de ver astrophysiques sont des trous gravitationnels : basés sur la force gravitationnelle, il seraient impossibles à réaliser sur Terre car ils demanderaient d’appliquer des énergies gravitationnelles d’une intensité impensable.

Une sphère de métamatériaux forme le trou de ver magnétique

C’est ainsi que Jordi Prat-Camps et ses collègues de l’université autonome de Barcelone ont décidé d’emprunter un autre chemin, en essayant de reproduire des trous de vers non pas gravitationnels, mais magnétiques. Ils ont, pour ce faire, manipulé le champ électromagnétique à l’aide d’une sphère de leur conception, composée de plusieurs couches de métaux et de supraconducteurs, afin de faire disparaître le champ magnétique à l’intérieur de celle-ci.

Les résultats, décrits dans la revue Scientific Reports, furent probants : d’un côté de la sphère, un champ magnétique est détectable, qui s’interrompt et réapparaît de l’autre côté ! Entre les deux, il est indétectable… comme s’il sautait d’un point à l’autre.

La sphère de métamatériaux conçue par Jordi Prat-Camps et ses collègues permet de transmettre le champ magnétique d'une extrémité à l'autre, en laissant un "vide" entre les deux.  - Ph. Jord Prat-Camps / Universitat Autonoma de Barcelona

La sphère de métamatériaux conçue par Jordi Prat-Camps et ses collègues permet de transmettre le champ magnétique d’une extrémité à l’autre, en laissant un “vide” entre les deux. Tout le long de la sphère, aucun champ magnétique n’est en effet détectable. – Ph. Jord Prat-Camps / Universitat Autònoma de Barcelona

La sphère (a) formant le trou de ver est composée de coques concentriques : une métasurface extérieure, composée de plaques ferromagnétiques (b), une coque supraconductrice intérieure faite de pièces conductrices revêtues (c), et un conduit magnétique fabriqué en feuille mince ferromagnétique enroulée en spirale (d). Comme on le voit dans le schéma complet (e), des couches en plastique (en vert et en rouge) supportent ces différents éléments à l'aide d'une colle. - Ph. Jordi Prat-Camps / Universitat Autònoma de Barcelona

La sphère (a) formant le trou de ver est composée de coques concentriques : une métasurface extérieure, composée de plaques ferromagnétiques (b), une coque supraconductrice intérieure faite de pièces conductrices revêtues (c), et un conduit magnétique fabriqué en feuille mince ferromagnétique enroulée en spirale (d). Comme on le voit dans le schéma complet (e), des couches en plastique (en vert et en rouge) supportent ces différents éléments à l’aide d’une colle. – Ph. Jordi Prat-Camps / Universitat Autònoma de Barcelona

C’est la première démonstration que la topologie de l’espace peut être changée, en reliant magnétiquement entre-elles deux zones qui ne sont pas en contact direct.

Voyager dans le temps reste un rêve inaccessible

Mais attention, pas question de croire qu’une telle avancée pourrait permettre un jour les voyages dans le temps ! Ceux-ci appartiennent toujours au domaine du rêve : revenir en arrière dans le temps ou aller dans le futur contrediraient le principe de cause à effet, ce qui est scientifiquement impossible. La théorie n’interdit pas qu’on puisse éventuellement emprunter un trou de ver… mais le voyage serait sans retour.

Si on veut lui trouver des retombées pratiques concrètes, la sphère – trou de ver pourrait avoir des applications notamment en médecine diagnostique. Elle pourrait servir, comme l’envisagent ses concepteurs, à suspendre le champ magnétique dans certaines parties d’un scanner à IRM (pour le confort du patient) ou bien à réaliser des IRM de plusieurs parties du corps à la fois.

—Fiorenza Gracci

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V 1161 - au dela du reel

  • Voyager dans le temps, le premier pas — S&V n°950, 1996. En mettant en évidence par des expériences l’existence de l’énergie négative et de l’”effet Casimir”, les chercheurs ajoutent de nouveaux éléments théoriques aux passages spatio-temporels.

S&V 950 - voyage temps

  • Le voyage dans le temps est-il possible ? — S&V n°859, 1989. Théoriquement, à travers un trou de ver ! En pratique, les astrophysiciens commencent à cerner les conditions favorables à la formation de ces mythiques objets.

S&V 859 - couv

 

Corps et esprit, comment trouver l’équilibre ?

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Guérir, jeûner, marcher, méditer, se soigner autrement… Vous l’aurez remarqué : chaque mois, La Vie aborde en « une » une question de santé, une nouvelle manière de se soigner ou de retrouver le lien entre corps et esprit. Notre hebdomadaire chrétien d’actualité a toujours eu le souci d’accompagner la vie de tout l’homme, « corps et âme » tout en informant sur le monde et en se mettant à l’écoute de toutes les formes de quête de sens afin de les comprendre et de les éclairer. Désormais, des enquêtes sociologiques le montrent (page 25), c’est par ces problématiques de santé que passent nombre d’interrogations sur le sens de la vie, sur la recherche spirituelle et même de nouveaux engagements pour le monde. Ainsi, par exemple, l’intérêt écologique et l’engouement pour une nourriture végétarienne, pour le jeûne, le biologique ou la nourriture saine révèlent-ils aussi bien un souci de mieux et moins manger que de respecter la planète. Ce sont de nouvelles formes de « militance » qui touchent beaucoup les jeunes. Autre exemple : l’engouement pour la méditation et un retour vers le silence intérieur, au sein d’une vie agitée et dispersée, plus qu’une quête anti-stress, devient pour des personnes qui se sont éloignées de leur culture chrétienne (ou ne la connaissent plus) une voie de redécouverte de la dimension spirituelle et d’une nouvelle ouverture au monde.

Devant une médecine sans cesse en progrès, mais de plus en plus technique, qui traite une maladie plus qu’une personne, qui touche de moins en moins le corps du malade mais l’examine au scanner, la relation humaine du thérapeute au patient retrouve toute son importance. Les médecines dites parallèles ou complémentaires rencontrent ainsi un nouveau public, soucieux de tout conjuguer pour guérir mais aussi de donner du sens à la traversée de la maladie. C’est pourquoi l’homme occidental semble si attiré par les pratiques venues d’Orient. D’autres conceptions de la personne, comme celle de la médecine chinoise, par exemple, qui envisage le soin dans une approche globale de l’homme, s’intéressant à l’être physique, émotionnel, spirituel, en cherchant à préserver un équilibre avec l’univers, répondent à ce besoin de cohérence.

Retrouver le lien entre corps et esprit, dans un rapport plus équilibré à soi-même, une relation intime et respectueuse à la nature, c’est aussi ce que cherche l’adepte contemporain de la marche, une pratique par ailleurs recommandée par tous les observatoires de santé publique. Ce désir de reconnexion de l’homme à lui-même, à son environnement n’est sans doute pas une fin en soi. Et d’aucuns pourraient craindre, avec justesse, de voir s’installer une forme d’idolâtrie du bien-être, une nouvelle religion « de la bonne santé ». Dans un monde globalisé qui nous met de plus en plus souvent face à la souffrance, la détresse ou la violence de l’autre, restaurer l’harmonie n’est pas qu’oeuvre individuelle et effort de volonté personnelle.

C’est à une conversion profonde de tout l’être que nous sommes conviés en commençant par ce sur quoi chacun a prise : son choix de vie, de nourriture, sa présence au monde, sa culture spirituelle, mais aussi son rapport à l’autre et au tout Autre. Écouter les aspirations du temps mais aussi affirmer que les chrétiens sont concernés par ces nouvelles recherches – et ont leur mot à dire, c’est le sens de notre journée de Strasbourg sur « Sens et santé ». Qui réunira des médecins et des patients, des praticiens de médecines occidentales, mais aussi orientales, des sociologues et des spirituels, des pratiquants du jeûne ou de la marche. Ensemble, nous chercherons comment, demain, « soigner tout l’homme ».

Jean-Gérard Bloch : « L’unité corps-esprit est démontrée jusque dans nos gènes » 

Pascal Ide : « Soigner tout l’homme ? »

Dominique Casaÿs : « Soigner tout l’humain en médecine chinoise »

Baptiste Beaulieu : « Tant qu’il y aura le soin, nous serons des hommes » 

Michel Maxime Egger : « Se nourrir, pour le corps ou pour l’esprit ? »

Françoise Wilhelmi de Toledo : « Les trois dimensions à l’oeuvre dans le jeûne »

Axel Kahn : « La marche, la tête et les jambes »

David Lebreton : « La condition corporelle de l’humanité »

  

> La journée Sens et santé aux Etats généraux du christianisme

Une journée complète d’échange sur les rapports entre corps et esprit. Exploration des nouveaux territoires de la médecine, de la psychologie et de la quête spirituelle. 

Vendredi 9 h 30-12 h 30 Église Saint-Thomas
Les nouveaux territoires de la santé Animé par Élisabeth Marshall, rédactrice en chef à La Vie, et Étienne Séguier, journaliste à La Vie.
Marcher, bouger Axel Kahn, écrivain, médecin, marcheur, David Le Breton, anthropologue, Alexandre Feltz, médecin.
Manger, jeûner Michel Maxime Egger, sociologue, Françoise Wilhelmi de Toledo, directrice de clinique. 

Vendredi 14 h 30-17 h 30 Église Saint-Thomas

Les nouveaux chercheurs de sens
Jean-François Barbier-Bouvet, chercheur au Groupe d’études recherches et pratiques spirituelles émergentes (Gerpse).
Traverser la maladie Baptiste Beaulieu, médecin, écrivain et blogueur, Samuel Pruvot, journaliste et écrivain, Marion Muller-Colard, pasteure, aumônier des hôpitaux et écrivaine.
Un dialogue entre l’Orient et l’Occident Pascal Ide, médecin et théologien, Jean-Gérard Bloch, médecin, directeur du diplôme universitaire Médecine, méditation et neurosciences. Dominique Casaÿs, kinésithérapeute spécialisé en médecine chinoise.

> Les Etats généraux du christianisme, auront lieu à Strasbourg du 2 au 4 octobre 2015. Inscrivez-vous dès maintenant (et gratuitement) en ligne !

À l’école en pédibus, c’est le pied !

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Emmener les enfants à l’école à pied… Un voeu pieux pour bien des familles, confrontées à une organisation chronométrée le matin. Résultat : selon une étude de l’Association pour la prévention routière de 2011, 73 % des 5-10 ans vont à l’école en voiture. Mais en cette période de rentrée, c’est peut-être le moment de se mettre au « pédibus »… Le principe de ces « autobus pédestres », qui fleurissent dans de nombreuses communes, est le même que celui des transports en commun. Une ou plusieurs lignes desservent un établissement scolaire et sont jalonnées d’arrêts où les enfants peuvent rejoindre la petite troupe à une heure fixée. Des parents volontaires, vêtus de chasubles fluo, accompagnent la file indienne jusqu’à l’école.

Plus alertes et moins excités

Les avantages de ce mode de transport doux sont multiples. Moins de voitures aux abords des écoles, c’est moins de gaz à effet de serre et un environnement plus sûr. « Les enfants qui arrivent à l’école en ayant marché une dizaine de minutes sont aussi plus alertes et moins excités que ceux qui sont déposés en auto devant le portail », souligne Alexandra Pamies, fondatrice du réseau Mille-Pattes, qui accompagne la mise en place de parcours. De plus, les enfants prennent le réflexe de se déplacer autrement qu’en voiture.

Une vie de quartier animée

Autre point positif de ces lignes, aussi appelées « carapattes » : la convivialité qu’elles créent. « Les enfants discutent entre eux sur le chemin, ils sont ravis de se retrouver. Et comme les parents sont amenés à échanger régulièrement, la vie du quartier est plus animée. Pour Noël ou pour le dernier trajet de l’année, il n’est pas rare qu’on se déguise. En été, on organise un apéro pour les familles. C’est un vrai plaisir », témoigne Tiphaine, dont les deux enfants n’imaginent plus aller à l’école autrement.

Pour les parents, enfin, le gain de temps est précieux : « Au lieu d’emmener mes enfants tous les matins, j’accompagne le pédibus un matin par semaine. Les quatre autres jours, j’échappe donc aux embouteillages », ajoute Tiphaine. Autant de bonnes raisons de se lancer.

 

> Mettre en place un pédibus

- Motivez d’autres familles, parlez-en autour de vous, par exemple au moment des élections de parents d’élèves. 

- Définissez les besoins pour tracer des lignes et imaginer les arrêts. Idéalement, un trajet complet ne doit pas dépasser 20 minutes, arrêts compris. 

- Contactez la mairie : elle peut vous aider en fournissant chasubles, panneaux pour les arrêts, supports de communication, voire en aménageant les abords de l’école.

Info : reseaumillepattes.org, carapattes.org, colibris-lemouvement.org

Trop de viande rouge accroît-il le risque de cancer colorectal ?

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Lien entre la viande rouge et le cancer colorectal : est-ce une question de graisse, de cuisson ou de molécules aromatiques ? (Ph. Grillot via Flickr CC BY 2.0).

Lien entre la viande rouge et le cancer colorectal : est-ce une question de graisse, de cuisson ou de molécules aromatiques ? (Ph. Grillot via Flickr CC BY 2.0).

L’Institut national du cancer (Inca) conseille de limiter la consommation de viande rouge cuite à 500 grammes par semaine (700 g avant cuisson). Ceci afin de réduire le risque de cancer colorectal qui serait augmenté de 29 % au-delà de 100 g de viande rouge par jour. Une augmentation faible (le risque individuel passe de 0,03 à 0,04 %), mais non négligeable.

L’analyse de l’Inca se fonde notamment sur des études statistiques (épidémiologie). Les épidémiologistes savent déjà que l’incidence des cancers du côlon et du rectum (nombre de nouveaux cas par an) est particulièrement élevée en Australie, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis, des pays qui comptent de grands amateurs de viande (en France, l’incidence est de 38 000 cas par an).

Viande rouge = cancer colorectal ? Plusieurs hypothèses

Le lien de cause à effet de la consommation de viande rouge au cancer colorectal n’est cependant pas clair. Plusieurs hypothèses sont avancées par les chercheurs, sans qu’aucune ne soit vraiment convaincante.

Contrairement aux autres aliments, la viande rouge contient du fer sous forme dite héminique, c’est-à-dire emprisonné dans l’hémoglobine et la myoglobine (protéines du sang et du muscle). Or, une fois ingéré, ce fer héminique libère des radicaux libres capables de léser l’ADN et de provoquer ainsi la prolifération des cellules caractéristiques du cancer.

Excès de fer ou de gras ?

Reste que le fer est un minéral indispensable à l’homme, qui doit être apporté par la nourriture puisqu’il joue un rôle central dans le métabolisme et qu’il est un allié essentiel d’un bon nombre d’enzymes. Un excès de fer héminique est-il en cause dans le cancer du côlon ? Ce n’est pas cliniquement démontré.

Certains spécialistes ont suivi une autre piste : ils soulignent que le gras, particulièrement abondant dans la viande rouge, nécessite, pour être digéré, une forte sécrétion d’acides biliaires qui s’avèrent agressifs pour le côlon. Mais plusieurs études ont démontré qu’un régime pauvre en graisse ne réduit pas le risque de tumeurs intestinales…

Est-ce la cuisson?

Faut-il alors incriminer la cuisson ? De fait, exception faite du tartare et du carpaccio, la viande rouge est souvent cuite. Qu’on la prépare saignante, à point, ou bien cuite, c’est le mode de cuisson qui est en cause. A très haute température ou sur une flamme nue, il se produit une réaction entre les protéines animales et la créatine, une molécule dérivée d’un acide aminé contenu dans le muscle.

Résultat : la viande cuite contient des amines hétérocycliques réputées cancérigènes. Le “grillé”, lui, n’est pas en reste puisqu’il est composé d’hydrocarbones aromatiques polycycliques eux aussi cancérigènes. Cependant, le poulet grillé et les céréales, qui ne sont pas associés à un risque accru de cancer, contiennent plus de ces amines hétérocycliques que la viande rouge cuite !

A la recherche des mécanismes biologiques

Comme pour les graisses, l’hypothèse de la cuisson ne peut donc pas expliquer à elle seule le lien entre la consommation de viande rouge et le cancer colorectal.

Sans mécanisme bien identifié, le lien entre l’alimentation et la survenue du cancer colorectal reste donc un sujet controversé au sein de la communauté scientifique. Même la définition de la viande rouge n’est pas unanime : en général, ce terme regroupe les viandes de bœuf, de veau, de mouton, de porc et les abats. Mais en France, on l’utilise seulement pour celles de bœuf, d’agneau et de viande de cheval. Faut-il alors renoncer aux plaisirs de la viande rouge ? Seule certitude, il est toujours préférable de varier les menus.

M.Cy.

D’après S&V n°1100

 

>Lire aussi:

 

> Lire également dans les Grandes Archives de S&V :

  • Espérance de vie en bonne santé : elle baisse ! – S&V n°1149 – 2013. En France, l’allongement de la durée de vie ainsi que le vieillissement de la population (les baby-boomers sont aujourd’hui des papy-boomers) ont conduit à une stagnation voire une baisse de l’espérance de vie en bonne santé.

1149

  • Alimentation : enquête sur les nouveaux interdits – S&V n°1158 – 2014. Avec les progrès de la recherche médicale, de plus en plus d’études démontrent les bienfaits ou les inconvénients d’aliments pour lesquels jusqu’à récemment on ne se posait pas de questions. Un point sur ces nouveaux dogmes et interdits alimentaires.

1158

  • Graisses, le retour en grâce ? – S&V n°1125 – 2011. Si la lutte contre l’ingestion excessive de graisses et d’huile est de mise dans une société d’opulence où croissent les risques d’obésité, tout n’est pas mauvais dans la graisse…1125

Corps et esprit, comment trouver l’équilibre ?

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Guérir, jeûner, marcher, méditer, se soigner autrement… Vous l’aurez remarqué : chaque mois, La Vie aborde en « une » une question de santé, une nouvelle manière de se soigner ou de retrouver le lien entre corps et esprit. Notre hebdomadaire chrétien d’actualité a toujours eu le souci d’accompagner la vie de tout l’homme, « corps et âme » tout en informant sur le monde et en se mettant à l’écoute de toutes les formes de quête de sens afin de les comprendre et de les éclairer. Désormais, des enquêtes sociologiques le montrent (page 25), c’est par ces problématiques de santé que passent nombre d’interrogations sur le sens de la vie, sur la recherche spirituelle et même de nouveaux engagements pour le monde. Ainsi, par exemple, l’intérêt écologique et l’engouement pour une nourriture végétarienne, pour le jeûne, le biologique ou la nourriture saine révèlent-ils aussi bien un souci de mieux et moins manger que de respecter la planète. Ce sont de nouvelles formes de « militance » qui touchent beaucoup les jeunes. Autre exemple : l’engouement pour la méditation et un retour vers le silence intérieur, au sein d’une vie agitée et dispersée, plus qu’une quête anti-stress, devient pour des personnes qui se sont éloignées de leur culture chrétienne (ou ne la connaissent plus) une voie de redécouverte de la dimension spirituelle et d’une nouvelle ouverture au monde.

Devant une médecine sans cesse en progrès, mais de plus en plus technique, qui traite une maladie plus qu’une personne, qui touche de moins en moins le corps du malade mais l’examine au scanner, la relation humaine du thérapeute au patient retrouve toute son importance. Les médecines dites parallèles ou complémentaires rencontrent ainsi un nouveau public, soucieux de tout conjuguer pour guérir mais aussi de donner du sens à la traversée de la maladie. C’est pourquoi l’homme occidental semble si attiré par les pratiques venues d’Orient. D’autres conceptions de la personne, comme celle de la médecine chinoise, par exemple, qui envisage le soin dans une approche globale de l’homme, s’intéressant à l’être physique, émotionnel, spirituel, en cherchant à préserver un équilibre avec l’univers, répondent à ce besoin de cohérence.

Retrouver le lien entre corps et esprit, dans un rapport plus équilibré à soi-même, une relation intime et respectueuse à la nature, c’est aussi ce que cherche l’adepte contemporain de la marche, une pratique par ailleurs recommandée par tous les observatoires de santé publique. Ce désir de reconnexion de l’homme à lui-même, à son environnement n’est sans doute pas une fin en soi. Et d’aucuns pourraient craindre, avec justesse, de voir s’installer une forme d’idolâtrie du bien-être, une nouvelle religion « de la bonne santé ». Dans un monde globalisé qui nous met de plus en plus souvent face à la souffrance, la détresse ou la violence de l’autre, restaurer l’harmonie n’est pas qu’oeuvre individuelle et effort de volonté personnelle.

C’est à une conversion profonde de tout l’être que nous sommes conviés en commençant par ce sur quoi chacun a prise : son choix de vie, de nourriture, sa présence au monde, sa culture spirituelle, mais aussi son rapport à l’autre et au tout Autre. Écouter les aspirations du temps mais aussi affirmer que les chrétiens sont concernés par ces nouvelles recherches – et ont leur mot à dire, c’est le sens de notre journée de Strasbourg sur « Sens et santé ». Qui réunira des médecins et des patients, des praticiens de médecines occidentales, mais aussi orientales, des sociologues et des spirituels, des pratiquants du jeûne ou de la marche. Ensemble, nous chercherons comment, demain, « soigner tout l’homme ».

Jean-Gérard Bloch : « L’unité corps-esprit est démontrée jusque dans nos gènes » 

Pascal Ide : « Soigner tout l’homme ? »

Dominique Casaÿs : « Soigner tout l’humain en médecine chinoise »

Baptiste Beaulieu : « Tant qu’il y aura le soin, nous serons des hommes » 

Michel Maxime Egger : « Se nourrir, pour le corps ou pour l’esprit ? »

Françoise Wilhelmi de Toledo : « Les trois dimensions à l’oeuvre dans le jeûne »

Axel Kahn : « La marche, la tête et les jambes »

David Lebreton : « La condition corporelle de l’humanité »

  

> La journée Sens et santé aux Etats généraux du christianisme

Une journée complète d’échange sur les rapports entre corps et esprit. Exploration des nouveaux territoires de la médecine, de la psychologie et de la quête spirituelle. 

Vendredi 9 h 30-12 h 30 Église Saint-Thomas
Les nouveaux territoires de la santé Animé par Élisabeth Marshall, rédactrice en chef à La Vie, et Étienne Séguier, journaliste à La Vie.
Marcher, bouger Axel Kahn, écrivain, médecin, marcheur, David Le Breton, anthropologue, Alexandre Feltz, médecin.
Manger, jeûner Michel Maxime Egger, sociologue, Françoise Wilhelmi de Toledo, directrice de clinique. 

Vendredi 14 h 30-17 h 30 Église Saint-Thomas

Les nouveaux chercheurs de sens
Jean-François Barbier-Bouvet, chercheur au Groupe d’études recherches et pratiques spirituelles émergentes (Gerpse).
Traverser la maladie Baptiste Beaulieu, médecin, écrivain et blogueur, Samuel Pruvot, journaliste et écrivain, Marion Muller-Colard, pasteure, aumônier des hôpitaux et écrivaine.
Un dialogue entre l’Orient et l’Occident Pascal Ide, médecin et théologien, Jean-Gérard Bloch, médecin, directeur du diplôme universitaire Médecine, méditation et neurosciences. Dominique Casaÿs, kinésithérapeute spécialisé en médecine chinoise.

> Les Etats généraux du christianisme, auront lieu à Strasbourg du 2 au 4 octobre 2015. Inscrivez-vous dès maintenant (et gratuitement) en ligne !

À l’école en pédibus, c’est le pied !

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Emmener les enfants à l’école à pied… Un voeu pieux pour bien des familles, confrontées à une organisation chronométrée le matin. Résultat : selon une étude de l’Association pour la prévention routière de 2011, 73 % des 5-10 ans vont à l’école en voiture. Mais en cette période de rentrée, c’est peut-être le moment de se mettre au « pédibus »… Le principe de ces « autobus pédestres », qui fleurissent dans de nombreuses communes, est le même que celui des transports en commun. Une ou plusieurs lignes desservent un établissement scolaire et sont jalonnées d’arrêts où les enfants peuvent rejoindre la petite troupe à une heure fixée. Des parents volontaires, vêtus de chasubles fluo, accompagnent la file indienne jusqu’à l’école.

Plus alertes et moins excités

Les avantages de ce mode de transport doux sont multiples. Moins de voitures aux abords des écoles, c’est moins de gaz à effet de serre et un environnement plus sûr. « Les enfants qui arrivent à l’école en ayant marché une dizaine de minutes sont aussi plus alertes et moins excités que ceux qui sont déposés en auto devant le portail », souligne Alexandra Pamies, fondatrice du réseau Mille-Pattes, qui accompagne la mise en place de parcours. De plus, les enfants prennent le réflexe de se déplacer autrement qu’en voiture.

Une vie de quartier animée

Autre point positif de ces lignes, aussi appelées « carapattes » : la convivialité qu’elles créent. « Les enfants discutent entre eux sur le chemin, ils sont ravis de se retrouver. Et comme les parents sont amenés à échanger régulièrement, la vie du quartier est plus animée. Pour Noël ou pour le dernier trajet de l’année, il n’est pas rare qu’on se déguise. En été, on organise un apéro pour les familles. C’est un vrai plaisir », témoigne Tiphaine, dont les deux enfants n’imaginent plus aller à l’école autrement.

Pour les parents, enfin, le gain de temps est précieux : « Au lieu d’emmener mes enfants tous les matins, j’accompagne le pédibus un matin par semaine. Les quatre autres jours, j’échappe donc aux embouteillages », ajoute Tiphaine. Autant de bonnes raisons de se lancer.

 

> Mettre en place un pédibus

- Motivez d’autres familles, parlez-en autour de vous, par exemple au moment des élections de parents d’élèves. 

- Définissez les besoins pour tracer des lignes et imaginer les arrêts. Idéalement, un trajet complet ne doit pas dépasser 20 minutes, arrêts compris. 

- Contactez la mairie : elle peut vous aider en fournissant chasubles, panneaux pour les arrêts, supports de communication, voire en aménageant les abords de l’école.

Info : reseaumillepattes.org, carapattes.org, colibris-lemouvement.org