On sait enfin combien pèse exactement 1 kilogramme !

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La définition du kilogramme manque de précision. Des chercheurs proposent une nouvelle définition (Ph.Sylvain Naudin via Flickr CC BY 2.0)

La définition du kilogramme, qui date de 1889, manque de précision. Des chercheurs proposent de la moderniser (Ph.Sylvain Naudin via Flickr CC BY 2.0)

Quelle est la valeur exacte du kilogramme ? La réponse est frustrante : 1 kg est exactement la masse de l’étalon constitué de 90 % de platine et 10% d’iridium gardé soigneusement au Bureau international des poids et mesures à Paris dans une cloche hermétique sous vide – ce en dépit du fait que cet objet s’altère nécessairement au cours du temps, et donc change de masse.

Or voilà qu’une équipe russo-américaine vient de jeter les bases techniques d’une nouvelle définition bien plus fondamentale et invariante qui associe le kilo au décompte ultra-précis du nombre d’atomes dans un objet. Une aubaine pour la recherche en physique et en cosmologie mais aussi pour l’industrie, et finalement pour tout le domaine des sciences et des technologies.

Combien d’atomes dans 1 kilogramme de silicium ?

Décrivons d’abord les résultats des chercheurs avant d’en analyser l’importance… Sachant que la masse d’un objet, défini comme la quantité de matière contenue, est liée au nombre d’atomes qui le composent et à la masse individuelle de chacun de ces atomes, les chercheurs présentent une nouvelle manière ultra-précise de compter ces atomes, et qui permettrait de se passer de toute balance et étalon grossier.

Sphère de silicium pur de 1 kg du type utilisé par les chercheurs pour compter le nombre d'atomes -The Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation of Australia CC BY-SA 3.0)

Sphère de silicium pur de 1 kg du type utilisé par les chercheurs pour compter le nombre d’atomes (Ph. The Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation of Australia CC BY-SA 3.0)

Concrètement, les chercheurs se sont adonnés au décompte du nombre d’atomes contenus dans une sphère de silicium pur (Si) supposé peser exactement 1 kg. L’intérêt du silicium est qu’il s’ordonne en un cristal très symétrique : ses atomes forment une figure de base, la “maille élémentaire”, qui se répète à l’identique dans toutes les directions. Cette figure de base est un petit cube de 0.5 milliardième de mètre de coté (0.5 nm) dont les huit sommets sont occupés par un atome de Si ainsi que le centre de ses six faces et, pour finir, quatre atomes au centre du cube formant un tétraèdre intérieur :

Représentation en 3D de la maille élémentaire du cristal de silicium : une structure dite "cubique face centrée" (Ph. Ben Mills via Wikicommons, Domaine public)

Représentation en 3D de la maille élémentaire du cristal de silicium : une structure dite “cubique face centrée” (Domaine public)

 

Kilogramme et “nombre d’Avogadro”

En utilisant plusieurs technologies (venant de domaines différents) de mesure du nombre de mailles élémentaires, de la distance entre atomes dans une maille, du rayon de chaque atome, etc. avec des appareils de mesure ultra-sensibles, les chercheurs ont calculé que cette sphère de “1 kg” contenait 602,214082 x 10^21 atomes, soit 602 214,082 milliards de milliards d’atomes. Un décompte qui n’autorise qu’une erreur de 11 atomes par milliard – une incertitude divisée par trois au regard du décompte le plus précis précédemment calculé (2011).

Pour le dire plus crûment, les chercheurs ont évalué le “nombre d’Avogadro“, soit 6,022 x 10 puissance 23 (un nombre donc de 23 chiffres sans virgule), avec une précision jamais atteinte… Ce qui compte dans ce résultat, plus que sa précision intrinsèque, c’est l’utilisation inédite de plusieurs techniques de mesure appuyé sur un grand nombre de résultats obtenus dans différentes branches de la physique fondamentale.

Une définition circulaire ?

Surtout, la précision gagnée par cette méthodologie permettrait à terme de se passer de toute balance (nécessairement calibrée en fonction du poids-étalon sous cloche, donc biaisé) pour relier le kilogramme au seul nombre d’atomes de Si contenus dans la sphère.

A gauche, un prototype du poids-étalon photographié en 1915. A droite, une représentation d'artiste du cylindre (Greg L. via Wikicommons CC BY-SA 3.0)

A gauche, un prototype du poids-étalon photographié en 1915. A droite, une représentation d’artiste du cylindre (Greg L. via Wikicommons CC BY-SA 3.0)

Bien sûr, il existe dans tout cela un petit paradoxe : la masse étant en kilogramme, l’évaluation de la valeur exacte de 1 kg se fait en multipliant le nombre d’atomes de la sphère de silicium (nombre d’Avogadro) par la masse de chaque atome de Si, une masse dont la valeur s’appuie… sur l’unité de mesure définie par le poids-étalon. Bref, on définirait le kg à l’aide de sous-unités du kg, ce qui semble être une définition qui se mord la queue.

Même type de progrès qu’avec les horloges atomiques

Mais pour la physique, il est infiniment plus intéressant de définir le kg en fonction d’un nombre d’atomes (multiplié par la masse de chaque atome) qu’en fonction de la masse d’un gros objet. Pourquoi ? Parce qu’on sait que la masse des atomes est parfaitement invariable (car très liée aux constantes universelles issues des théories fondamentales) : elle ne s’érode ni s’altère comme le fait le poids-étalon.

C’est exactement ce type de changement qu’a subi préalablement la mesure du temps : on est passé d’évaluer la seconde en fonction de l’ombre projetée sur un cadran solaire à l’évaluer en fonction des oscillations internes d’un atome (en l’occurrence, le césium), un phénomène lié également aux constantes universelle et donc invariable.

Unité de mesure = unité de la science et de la technologie

Or, ce n’est qu’à partir de là qu’on a pu commencer à tester les propriétés fondamentales de la matière et de l’espace, et à développer des technologies puissantes, comme le GPS dont nous ne pouvons plus nous passer. Il ne fonctionne que parce que chaque satellite du système marque la seconde exactement de la même manière, à l’aide d’horloges atomiques identiques embarquées à bord.

Finalement, toutes les expériences de physique fondamentale ne vaudraient rien si les chercheurs ne s’accordaient sur la valeur des unités de mesure à l’aide de processus naturels invariables. La recherche deviendrait un dialogue de sourds, et la technologie – qui est la mise en pratique des lois découvertes en recherche – disparaîtrait… On en est pas là, mais avec “l’objectivation” du kilogramme, la technoscience serait parée pour de nouvelles découvertes et inventions.

Román Ikonicoff

 

> Lire aussi :

 

 > Lire également dans les Grandes Archives de Science & Vie :

  • Kilogramme : le prototype de masse étalon est obsolète – S&V n°1032 – 2003. Le kilogramme est la seule unité de mesure qui n’a pas connue d’amélioration depuis 1889 : il est défini à l’aide d’un étalon gardé au Bureau international des poids et mesures à Paris, alors que les autres unités fondamentales sont définies à l’aide des lois de la physique. Il serait temps de le moderniser.

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  • La mesure du temps : jusqu’ou ? – S&V n°1038 – 2004 – Depuis l’invention du cadran solaire voici 5000 ans, nous avons fait du chemin : aujourd’hui il est possible de mesurer des intervalles de temps de l’ordre de 10 puissance -15 seconde. Mais cela confronte les chercheurs à des problèmes théoriques.

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Au sommaire de Science & Vie n°1175

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CHRONOLOGIE

> Un siècle et demi de curiosité scientifique

1832 : Le psychiatre français Jean-Etienne Esquirol définit pour la première fois les hallucinations comme des “perceptions sans objet”.

1880 : Le neurologue Jean-Martin Charcot étudie les possessions et les extases, qu’il lie à la grande hystérie.

1882 : Fondation de la Society for Psychical Research de Londres pour “investiguer sans préjugés ni présupposé” comme en science les phénomènes “paranormaux”. Elle réunit médecins, philosophes, psychologues, etc.

1886 : Publication de son étude emblématique “Phantasms of thé living”, recensant 17 000 témoignages récoltés en réponse à la question: “Avez-vous déjà eu l’impression réaliste, alors que vous étiez complètement éveillé, de voir, d’entendre ou d’être touché par un être vivant ou un objet inanimé sans que cette impression ait semblé avoir une cause extérieure ?”

Début XXe siècle : Freud, Jung et d’autres scientifiques de renom s’intéressent à ces phénomènes.

1919 : Fondation de l’Institut métapsychique international, à Paris.

1957 : Fondation de la Parapsychological Association, aux Etats-Unis.

Années 1970 : Epoque des grands projets nationaux secrets (Stargate aux Etats-Unis).

1985 : L’importance de ce type de travaux est validée en psychologie, notamment avec la révolution cognitive.

Années 2000 : Nombre de domaines de recherche “paranormaux” intègrent les grands centres de recherche “classiques”.

 

SUR LES RECHERCHES CONCERNANT LE PARANORMAL ET LES EXPÉRIENCES EXCEPTIONNELLES EN GÉNÉRAL

> Sur le niveau de croyances dans ces phénomènes :

L’étude publiée en 2002 par Daniel Boy (CEVIPOF, CNRS) fait le point sur leur évolution (ou plutôt leur non-évolution) de 1982 à 2000 : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_2002_num_43_1_5472

En 2012, le magazine La vie publiait une grande enquête qui réactualisait les chiffres et complétait le travail précédent : http://www.lavie.fr/complements/2012/08/08/29883_1344428540_2012-07-philippe-chriqui-pour-la-vie-le-rationnel-et-l-irrationnel.pdf

 

> Sur l’intérêt de ce genre de recherche :

Peter Brugger (hôpital universitaire de Zurich) et Christine Mohr (université de Bristol) reviennent (en anglais) sur pourquoi mener de telles études sur les croyances paranormales, ce qu’elles sont, ce que sont les expériences paranormales et l’évolution de la discipline : http://www.content.usz.ch/non_cms/neurologie/LehreForsch/Neuropsychologie/Publikationen/2008/08_09_BruggerCortex.pdf

 

> Organismes et instituts

> La Society for Psychical Research, fondé en 1882, est un monument de la rechercher et l’étude des phénomènes paranormaux dans le monde anglo-saxon et ses fondateurs ont été des pionniers dont l’apport reste aujourd’hui encore reconnu ; cette revue fait le point sur certains de leurs travaux et publications phares : http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-2814777/The-Victorian-GHOSTBUSTERS-Historic-records-reveal-pioneering-scientists-investigated-reports-ghouls-spirits.html (site officiel : http://www.spr.ac.uk/)

> La Parapsychological Association, fondée en 1957 et membre de la prestigieuse AAAS (qui publie la revue Science), est incontournable dans les recherches sur le phénomène Psi (télépathie, précognition et clairvoyance): http://www.parapsych.org/home.aspx
Elle organise tous les ans une convention internationale dont le programme est cette année supervisé par Renaud Evrard.

> En France, l’Institut métapsychique international, fondé en 1919, a longtemps été une référence dans les études des phénomènes paranormaux. Si son activité n’est plus aussi importante aujourd’hui (sans être pour autant avoir été interrompue), il conserve d’impressionnantes archives, présente de nombreux dossiers sur ces expériences et est supervisé par un collège de psychologues, médecins et sociologues. http://www.metapsychique.org/

> Cet article fait notamment un point sur l’évolution de l’expérimentation dans ce domaine où la reproductibilité est un point faible souligné et reconnu par toutes les parties: http://www.metapsychique.org/La-parapsychologie-scientifique.html

> Circee, le Centre d’Information, de Recherche et de Consultation sur les Expériences Exceptionnelles, réunit des universitaires et des cliniciens (français et internationaux) qui étudient les expériences exceptionnelles. Il propose un service de consultation mais aussi et surtout une vaste bibliographie, des dossiers sur le sujet. Le centre propose notamment une liste d’articles sur les expériences exceptionnelles (en allemand, anglais et français), leur clinique, la psychologie anomalistique: http://www.circee.org/?articles-experiences-exceptionnelles

> L’unité de parapsychologie Koestler, de l’université d’Edimbourg, fondée en 1985, est une des unités de recherche spécialisée les plus connues et actives au monde: http://www.koestler-parapsychology.psy.ed.ac.uk/index.html

> A Londres, l’université dispose également depuis 2000 d’un Institut de recherche spécialisé en psychologie anomalistique : http://www.gold.ac.uk/apru/ ; elle travaille en lien avec un groupe de sceptiques : http://www.skeptic.org.uk/

 

> Des intervenants (chercheurs, sceptiques, etc.):

Thomas Rabeyron, psychologue clinicien et chercheur à l’université de Nantes, est un des rares spécialistes en France à étudier ces expériences (en lien avec l’université d’Edimbourg qui possède un institut spécialisé). Il a notamment publié dans la revue Cairn un article sur “Les expériences exceptionnelles : entre neuroscience et psychanalyse”, dans lequel il décrit plusieurs formes de ces dernières, donne des exemples de prises en charge et d’explications des phénomènes constatés : http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=REP_008_0282

Renaud Evrard, psychologue clinicien, fait en trois minutes la part des choses entre folie et paranormal https://www.youtube.com/watch?v=zyLyrLZPGxQ
Un sujet qu’il a développé dans son ouvrage publié en 2014 http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=3435

Richard Wiseman, psychologue et spécialiste reconnu du paranormal, est convaincu de la non-existence du paranormal en tant que phénomène inexplicable, mais estime que l’étude de ces phénomènes est une source d’informations incontournables sur notre cerveau, nos comportements et nos croyances. http://www.richardwiseman.com/research/paranormalmain.html
Il a notamment publié Paranormality, Why we see what isn’t there (2011): http://www.amazon.fr/Paranormality-Why-what-isnt-there/dp/0956875653

Dean Radin: http://deanradin.com/NewWeb/bio.html
Si l’homme est un chercheur dont la grande expérience et la probité ne sont pas remises en cause, certains lui reprochent des partis pris : une revue sur ses travaux par les sceptiques québécois (en français) les met en perspective avec leurs forces et faiblesses : http://www.sceptiques.qc.ca/dictionnaire/radin_dean.html

 

> Divers :

> Tenu jusqu’en 2012, http://www.pseudo-scepticisme.com/?lang=fr était un site sceptique francophone qui privilégiait une approche neutre des études et expériences exceptionnelles.

> Parmi les expériences les plus communes et les moins connues, se trouvent les paralysies du sommeil : responsables d’une perte de contrôle du corps, d’hallucinations, etc. elles peuvent être impliquées notamment dans les impressions d’abduction, les sorties de corps, les hantises, etc. http://www.wired.com/2009/08/sleep_paralysis/ et ce qui se passe alors dans le cerveau est très étudié http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-2920600/What-REALLY-happens-ghost-Bizarre-brain-activity-sleep-paralysis-finally-revealed.html

> Des études transversales sur le sujet ont été publiées en 2014: elles proposent des explications http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24084761 et http://www.medical-hypotheses.com/article/S0306-9877(14)00360-0/abstract. Elles sont résumées ici: http://www.livescience.com/49457-sleep-paralysis-hallucinations.html

> L’impression d’être manipulé mentalement, de voir nos pensées espionnées par d’autres découlent de nombreux mécanismes et biais cognitifs; cette étude de février 2015 pointe notamment certains phénomènes externes qui peuvent nous influer à notre insu: http://www.sciencedaily.com/releases/2015/02/150203142309.htm

> Alors que les expériences exceptionnelles sont davantage étudiées, les chercheurs se rendent compte de l’impact des cultures locales sur notre appréhension du phénomène, son acceptation, ses explications –mais pas forcément sur ce qui est vécu. L’échelle la plus utilisée dans le monde anglo-saxon pour mesurer les croyances en ce domaine vient d’être adaptée à la France, ce qui a nécessite quelques réajustements : ainsi l’enlèvement par des extraterrestres est un thème récurrent aux Etats-Unis, mais reste très marginal chez nous : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0013700614000451

> Le cerveau est à la fois une terra incognita et la terre promise des neurosciences. Tout au long de ce dossier, on devine comment il se trompe, nous trompe… le plus souvent en “croyant” bien faire. Pour se faire une idée de sa composition, de son organisation, de la façon dont on suit son activité électrique ou comment il traite les informations qu’il reçoit, lire C3RV3AU, sous la direction de Stanislas Dehaene, aux éditions de la Martinière, paru en 2014. http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/expos-permanentes/expos-permanentes-dexplora/cerveau/le-catalogue-de-lexposition/

> En lien avec l’exposition à la cité des Sciences http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/expos-permanentes/expos-permanentes-dexplora/cerveau/

 

SUR LES 9 EXPÉRIENCES SÉLECTIONNÉES + UNE

L’ouvrage Varieties of anomalous experiences –examining the scientific evidence (coordonné par Etzel Cardena ; édité en 2014 par l’American Psychological Association) est la seconde édition mise à jour d’un livre très remarqué à sa sortie pour sa richesse. Outre des papiers d’ouverture sur ce que sont les expériences exceptionnelles et les particularités méthodologiques qui entourent leur étude, il développe lors de chapitres dédiés écrits par des spécialistes les hallucinations, les anomalies du “moi” (concernant les sorties de corps et la hantise notamment), les abductions, le phénomène Psi, les vies antérieures et les expériences de mort imminente : http://www.amazon.com/Varieties-Anomalous-Experience-Scientific-Dissociation/dp/143381529X

 

> SUR LES EXPÉRIENCES DE MORT IMMINENTE (EMI) / Near Death Experiment (NDE)

> Le médecin Sam Parnia, du Stony Brook Medical Center, a publié en 2014 la plus large étude (dénommée AWARE: http://www.horizonresearch.org/Uploads/Journal_Resuscitation__2_.pdf ) sur les expériences de mort imminente.

http://www.horizonresearch.org/main_page.php?cat_id=293 : Ce site fait le point sur l’organisation de l’étude, compilant les résultats de 5 hôpitaux sur quatre ans. Ses résultats sont résumés ici: http://www.southampton.ac.uk/news/2014/10/07-worlds-largest-near-death-experiences-study.page

> Sur le caractère réel de cette expérience pour ceux qui la vivent, voir la publication de 2013 par Marie Thonnard, du Coma Science Group de l’hôpital universitaire de Liège: http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0057620

Que se passe-t-il dans le cerveau au moment de la mort, ou juste avant ?

La question est fondamentale pour tous les chercheurs qui étudient le sujet. De nombreux travaux récents vont dans le sens d’une activité cérébrale intense dans ces moments très particuliers: http://www.scientificamerican.com/article/vivid-dreams-comfort-the-dying/ chez l’homme. La publication de Mario Beauregard de l’université de Montréal: http://www.resuscitationjournal.com/article/S0300-9572(11)00575-2/pdf. Et la publication de 2013 de Jimo Borjigin, de l’université du Michigan, chez le rat: http://www.pnas.org/content/110/35/14432.full.pdf

> De nombreuses explications ont été avancées pour expliquer ce que vivent les “experienceurs”: mauvaise alimentation en oxygène du cerveau, synthèse de molécules hallucinogènes, etc. Mais toutes peuvent être retournées ; cet article de 2012 de Enrico Facco, de l’université de Padoue, liste les explications proposées et leurs contre-arguments: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3399124/pdf/fnhum-06-00209.pdf

> Parmi les expériences les plus atypiques, il y a celles relevées par Kenneth Ring, de l’université du Connecticut; le chercheur s’étant concentré sur les non-voyants ayant “perçu des choses” lors de leur EMI. Sa publication (en anglais) détaille les cas les plus documentés et intéressants de son point de vue: http://www.newdualism.org/nde-papers/Ring/Ring-Journal%20of%20Near-Death%20Studies_1997-16-101-147.pdf

> La plus vieille EMI a été relatée par le médecin militaire Pierre-Jean du Monchaux au XVIIIe siècle: http://www.researchgate.net/profile/Philippe_Charlier2/publication/263207147_Oldest_medical_description_of_a_near_death_experience_(NDE)_France_18th_century/links/0deec53afdec54afd7000000.pdf

 

> SUR LES SORTIES DE CORPS

> Le cas le plus connu est sans doute celui de Miss Z, étudié et publié en 1968 par Charles Tart, de l’université de Californie –compte-rendu détaillé (en français) de la publication d’origine: http://www.metapsychique.org/etude-psychophysiologique-d.html

> Les travaux d’Olaf Blanke http://www.pfizerforschungspreis.ch/content/pfizerpreis/fr/home/prizewinner/2005/Blanke.pdf (résumé ici en français) reviennent sur leur description et proposent une origine neurologique à certaines de ces expériences – avec la suractivation d’une aire cérébrale. (http://lnco.epfl.ch/webdav/site/lnco/shared/publications/lnco/2005_Blanke_TN_the%20obe%20-%20disturbed%20self-processing%20at%20the%20tpj.pdf pour un article complet, de 2005 ; http://infoscience.epfl.ch/record/154824/files/2009_Blanke_TNC(chap)_leaving%20body%20and%20life%20behind%20-%20obe%20and%20nde.pdf 2009)

 

> SUR LE PHÉNOMÈNE DE HANTISE

> L’impression d’être suivi, qu’une autre “personne” que nous est dans une pièce est souvent résumée sous l’expression “hantise”.

Ce post de blog (en anglais) tenu par un psychologue donne quelques liens sur des témoignages connus et fait un point sur certaines pistes explicatives de ce sentiment dérangeant: http://www.theguardian.com/science/2015/mar/05/the-strange-world-of-felt-presences

> Sur le site de Circée, un article reprend un exposé de Renaud Evrard, qui expose un petit historique et l’évolution des protocoles expérimentaux permettant de l’étudier in situ: http://www.circee.org/?Un-enjeu-de-la-psychologie

> Parmi les études pratiques de la “hantise”, on trouve celles d’Olaf Blanke qui détaillent ici comment déclencher une telle impression expérimentalement: en 2006 par le biais de stimulations cérébrales: http://www.tamu.edu/faculty/bortfeld/320H/320H_fall’06_web/Arzy_etal_Nature2006.pdf, et en 2014, dans un nouveau protocole créant une confusion sensorimotrice: http://www.researchgate.net/publication/268211377_Neurological_and_Robot-Controlled_Induction_of_an_Apparition

> Les lieux eux-mêmes peuvent influencer ceux qui y passent, et provoquer chez eux des sensations inhabituelles: http://www.scientificexploration.org/journal/jse_21_1_terhune.pdf

> Et surtout les travaux de Richard Wiseman, sur l’impact des infrasons notamment sur nos perceptions et notre cerveau: http://www.richardwiseman.com/resources/Something-in-the-Cellar.pdf

> Cette publication de Christopher French, de l’unité de recherche en psychologie anomalistique du Goldsmiths College de Londre, rappelle l’importance de la suggestibilité (notamment involontaire) pour vivre ce genre d’expérience: http://www.each.usp.br/rvicente/HauntProject.pdf

 

 > SUR LA POSSESSION

> La possession est un phénomène très polymorphe, qui va du “channeling” et des médiums se laissant “posséder” par des esprits (défunts, entités…) aux séances très ritualisées de possession de groupes dans des cérémonies vaudou, etc. Longtemps difficiles à étudier, ces expériences connaissent quelques travaux (résumé en anglais ici, avec une bibliographie sur le sujet http://www.dailygrail.com/Guest-Articles/2014/5/Can-Science-See-Spirits) qui ont mis en évidence des états mentaux particuliers.

> L’article d’Arnaud Delorme, neuroscientifique à l’université Paul-Sabatier, publié en 2013, va en ce sens: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3834343/pdf/fpsyg-04-00834.pdf. (site du chercheur: http://sccn.ucsd.edu/~arno/ )

> Idem pour ceux, plus anciens, de Dureen Hugues, sur le channeling: http://www.atpweb.org/jtparchive/trps-22-90-02-175.pdf

 

> SUR LES HALLUCINATIONS AUDITIVES

> Si la science s’est emparée de la question des “voix” et hallucinations auditives, qui concerne 10% de de la population générale, beaucoup reste à découvrir et à faire. Il est toutefois aujourd’hui acquis que “voix” ne va pas de pair avec folie, même si cette évolution n’est pas si ancienne. Cette étude pluridisciplinaire de 2014 se concentre sur les différences qui sont observables entre personnes saines et malades sujettes à des hallucinations auditives. http://schizophreniabulletin.oxfordjournals.org/content/40/Suppl_4/S255.full.pdf+html

> Cette distinction est en bonne partie due au professeur Marius Romme, qui est à l’origine du mouvement des Entendeurs de voix: http://www.intervoiceonline.org/ aujourd’hui présent dans de nombreux pays, dont la France. Il explique dans cet article (en anglais) comment il a changé d’avis sur ceux qui vivent de telles hallucinations: http://schizophreniabulletin.oxfordjournals.org/content/15/2/209.full.pdf+html

> Les approche et conception du phénomène varient aussi largement en fonction des cultures: http://bjp.rcpsych.org/content/early/2014/06/17/bjp.bp.113.139048 résumées ici: https://www.sciencenews.org/article/hallucinated-voices%E2%80%99-attitudes-vary-culture?tgt=nr

> Quelsues témoignages publiés en 2015 par le journal Libération: http://www.liberation.fr/societe/2015/02/23/la-nouvelle-voie-des-entendeurs_1208464

 

> SUR LES HALLUCINATIONS VISUELLES

> Moins étudiées que les hallucinations auditives, les hallucinations visuelles touchent pourtant plus de 5% de la population (les hallucinations sont d’ailleurs le plus souvent multi-sensorielles : auditives et visuelles voire tactiles).

> Un article (en français) du Pr Renaud Jardri, publié dans La Recherche fait un point en 2013 sur l’origine de ces expériences : http://www.larecherche.fr/savoirs/dossier-special-cerveau/ou-viennent-hallucinations-01-07-2013-117290

> Une origine peut-être liée à des déficiences visuelles, comme lors du syndrome de Charles Bonnet (description et origine): http://www.acnr.co.uk/ND08/ACNRND08_charles.pdf et http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3181850/

> En 2014, l’étude transdisciplinaires coordonnée par Flavie Waters, de l’université Occidentale d’Australie, était la première de ce genre à se pencher sur les hallucinations auditives et à comparer patients, personnes saines et avec des dégénérescences oculaires: http://schizophreniabulletin.oxfordjournals.org/content/40/Suppl_4/S233.full.pdf+html

> Les dispositifs de type Ganzfeld permettent de provoquer des hallucinations chez des individus sains: http://wexler.free.fr/library/files/wackermann%20(2008)%20ganzfeld-induced%20hallucinatory%20experience,%20its%20phenomenology%20and%20cerebral%20electrophysiology.pdf

 

> SUR LES ABDUCTIONS/ENLÈVEMENTS PAR DES EXTRATERRESTRES 

> Les études de Richard McNally, de la Harvard University, montrent la réalité de ces expériences pour ceux qui en témoignent et leur nature traumatique: http://www.researchgate.net/profile/Scott_Orr/publication/8506341_Psychophysiological_responding_during_script-driven_imagery_in_people_reporting_abduction_by_space_aliens/links/02bfe5141abfa1d652000000.pdf

> Dans ce second article, le chercheur détaille également comment il s’est lancé dans ce type de travaux et ses protocoles: http://dash.harvard.edu/bitstream/handle/1/8862147/alien_abduction.pdf?sequence=1

> Un article de la revue Scientific American fait un point, fin 2014, en reprenant le cas typique de Barney Hill (premier témoignage d’enlèvement par des extraterrestres) sur une théorie expliquant certains traits communs aux abductions: le réveil inopiné lors d’une opération sous anesthésie, oublié après l’opération mais qui peut ressurgir par la suite, notamment lors de rêves ou d’états de conscience proches du sommeil: http://www.scientificamerican.com/article/alien-abduction-or-accidental-awareness/ et pour cette dernière hypothèse: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18834282

 

> SUR LES VIES ANTÉRIEURES

> Si l’hypnose est à l’origine de l’écrasante majorité des cas de “vie antérieure” chez les adultes, les cas émergeant spontanément chez les enfants restent pour la plupart irrésolus par les chercheurs. Celui du jeune Ajendra Singh Chauhan est l’un des mieux documenté – la publication d’Antonia Mills, de la University of Northern British Columbia: http://www.scientificexploration.org/journal/jse_18_4_mills.pdf

> Richard McNally fait un parallèle entre les expériences des “abductés”et des témoins de vies antérieures, et s’intéresse aux profils psychologiques des témoins (sains d’esprit): http://dash.harvard.edu/bitstream/handle/1/8862147/alien_abduction.pdf?sequence=1

 

> SUR LA PRÉCOGNITION ET SUR LA TÉLÉPATHIE (phénomènes PSI)

> L’impression de déjà-vu n’a rien d’une précognition, mais nous laisse avec l’impression d’avoir déjà vécu une scène, rencontré quelqu’un… Les mécanismes cognitifs et neurologiques derrière cette expérience de 2014 sont peu à peu mieux connus: http://www.newscientist.com/article/mg22430005.100-not-again-first-ever-case-of-anxietyinduced-deja-vu.html

> Sur la précognition au niveau le plus inconscient (via des travaux de retro-priming/ rétro-causalité où nous anticipons quelque chose qui ne s’est pas produit), les travaux de Julia Mossbridge, psychologue à la Northwestern University, sont aujourd’hui considérés comme des références. Elle les a repris et complétés dans une vaste méta-analyse en 2012: http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3478568/ (l’étude: http://deanradin.com/evidence/Mossbridge2012Presentiment.pdf). Ils sont brièvement expliqués (en anglais) ici http://www.northwestern.edu/newscenter/stories/2012/10/can-your-body-sense-future-events-without-any-external-clue.html

> Parmi les travaux les plus récents et les plus discutés (controversés diront certains), les méta-analyses publiées par Daryl Bem, de la Cornell University, continuent de faire couler beaucoup d’encre –d’autant qu’elles viennent juste d’être complétées et reprises pour répondre aux critiques précédentes: http://dbem.ws/FeelingFuture.pdf et l’étude de 2014 http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2423692

> La spécialiste Carla Clark fait un point sur son blog (en anglais, avec une petite bibliographie) sur les travaux et hypothèses sur les différents niveaux de précognition aujourd’hui envisagés par les chercheurs: http://brainblogger.com/2014/11/26/are-we-superhuman-part-1-feeling-the-future/

> Le psychologue et parapsychologue américain Dean Radin a compilé une sélection d’articles récents (téléchargeables), publiés par des revues à comité de lecture sur ces phénomènes toujours très controversés, les études menées et les théories proposées (en anglais): http://deanradin.com/evidence/evidence.htm

> Un groupe de chercheurs de l’université de Californie proposent, dans la revue Frontiers in Psychology, des pistes de recherches pour que sceptiques et partisans puissent travailler de façon plus constructive ensemble: http://journal.frontiersin.org/article/10.3389/fpsyg.2014.00907/full

> Un des soucis dans l’étude du Psi est, comme le reconnaissent ceux qui l’étudient, l’absence de théorie explicative, de cadre pour concevoir la nature des expériences faites. Quelques chercheurs, comme le psychologue-clinicien James Carpenter http://www.drjimcarpenter.com/about/documents/carpentermemoryesp.pdf http://www.drjimcarpenter.com/about/documents/FirstSightformindfield.pdf tentent toutefois de proposer des approches. Acceptées ou non, ces théories permettent en tout cas un débat et de nouvelles propositions et réflexions.

> Pour en savoir plus sur les protocoles Ganzfeld, leur organisation ainsi que les résultats obtenus à l’IMI, voir l’article Les laboratoires de l’inexpliqué dans le Hors-Série de Science et Vie de septembre 2006.

 


GÉNÉTIQUE

À CONSULTER

>  Les trois publications sur les autres bases de l’ADN :

‪http://www.cell.com/cell/abstract/S0092-8674(15)00422-5

‪http://www.cell.com/cell/abstract/S0092-8674(15)00427-4

‪http://www.cell.com/cell/abstract/S0092-8674(15)00435-3

 

 


ASTRONOMIE

À LIRE

> La publication dans laquelle ont été détaillées les preuves de l’observation :

http://xxx.lanl.gov/pdf/1504.01734.pdf

 

À VOIR

> Des simulations des étoiles de la population III:

http://kipac.stanford.edu/kipac/sites/default/files/first-light-VGA.mov

http://kipac.stanford.edu/kipac/sites/default/files/massive-star-VGA.mov

http://kipac.stanford.edu/kipac/sites/default/files/first-stars-VGA.mov

 


CLIMATOLOGIE

À CONSULTER

> Le principal site climato-sceptique français : www.pensee-unique.fr

> Le principal site climato-sceptique anglophone (qui inspire souvent le précédent), celui du météorologue Anthony Watts : http://wattsupwiththat.com/

> Le blog de Judith Curry, la principale scientifique climato-sceptique : http://judithcurry.com/

 

À LIRE

> Le climat en questions, excellent site scientifique de l’Institut Pierre Simon Laplace : http://www.climat-en-questions.fr/

> En anglais, un site qui répond aux arguments climato-sceptiques (sa devise : “Le site sceptique sur les climato-sceptiques”) : http://www.skepticalscience.com/

Pour ceux qui veulent de la science de haut niveau et qui lisent l’anglais : http://www.realclimate.org/ , un site entièrement écrit par des climatologues de renommée internationale.

> Et bien sûr “Sciences 2″ , du journaliste Sylvestre Huet, qui est sans doute le meilleur blog en français sur les questions climatiques  : http://sciences.blogs.liberation.fr/

 


ÉVOLUTION

À CONSULTER

> Le site web de l’ouvrage Demain les animaux du futur : http://www.lesanimauxdufutur.fr/

 

À LIRE DANS LES ARCHIVES DE SCIENCE&VIE:

> Dans S&V 1142, de novembre 2012,  p. 106 :

S&V_1142_P.106

 

> Dans S&V 1131, de décembre 2011, p. 58 :

S&V_1108_P.58

 

> Dans S&V 1108, de janvier 2010, p. 102 :

S&V_1108_P.102

 

 

Dans S&V 1101, de juin 2009, p. 53 : notre dossier sur la théorie de l’évolution au XXIe siècle, à l’occasion des 150 ans de la publication de L’Origine des espèces :

S&V_1101_P.53

 


Scoutisme, les raisons d’un succès

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J’adore camper, dormir sous une toile de tente. On se sent libre, on respire. Quand je rentre de camp, je me sens à l’étroit dans l’appartement. » Six ans de guidisme au compteur : Apolline a toqué à la porte des « bleus » à 11 ans, conquise par les récits de son frère aîné. Comme elle, environ 140 000 jeunes partiront cet été sac au dos. Un nombre qui peut sembler faible en regard des 300 000 guides et scouts des années 1960 et des 8 millions de 8 à 17 ans en France (selon l’Insee en 2013). « Sans doute, le scoutisme a-t-il répondu à des objectifs d’émancipation sociale, quand il est davantage perçu comme “vintage rétro” actuellement, reconnaît Elsa Bouneau, présidente de la Fédération du scoutisme français et des…

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Pourquoi entend-on parfois des bruits qui n’existent pas ?

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Même dans un environnement silencieux nous entendons du bruit (Ph. Melissa Beltran Franco via Flickr CC BY 2.0)

Même dans un environnement silencieux nous entendons du bruit (Ph. Melissa Beltran Franco via Flickr CC BY 2.0)

C’est une expérience que vous avez peut-être faite : vous êtes seul dans une maison, en pleine nuit, et aucun bruit ne perce le silence. Pourtant, en tendant l’oreille, il vous semble entendre des sons, même ténus. Des sons imaginaires ? Un remake du film Paranormal Activity ? Nullement.

Car ces sons existent : s’ils ne proviennent pas de l’extérieur, c’est qu’ils viennent… de l’intérieur. En clair, vous percevez les bruits de votre corps ! Cela se vérifie simplement en plaçant quiconque dispose d’une bonne audition dans une “chambre sourde” (chambre anéchoïque) dont les parois absorbent tous les sons. L’impression de silence absolu des premières secondes fait bientôt place à diverses perceptions sonores.

En guise de bruit, on entend le tympan vibrer

Et pour cause : que ce soit d’un point de vue perceptif (au niveau du cerveau) ou sensoriel (au niveau des organes), il n’existe pas de silence absolu. A l’origine de ces bruits internes, il y a celui, possible mais rare, de notre circulation sanguine et de nos battements cardiaques, et celui des cellules ciliées de notre oreille chargées de transmettre au cerveau les stimulations sonores qu’elles reçoivent. Ces cellules sont en activité permanente et engendrent leur propre bruit de fond.

Si nous sommes capables de saisir ces flux d’informations que communiquent les cellules ciliées à notre cerveau via les fibres nerveuses, c’est que l’homme est un excellent capteur acoustique. Il peut détecter jusqu’à des vibrations de son tympan inférieures à la taille des molécules qui le constituent.

Sons physiologiques

Ce type de vibrations correspond au seuil d’audition humaine, définit comme 0 décibel. Même le meilleur des microphones n’atteindrait pas cette sensibilité. En chambre sourde, le niveau sonore est de 15 dB, 0 dB en portant un casque. Si nous ne distinguons pas ces sons physiologiques en temps normal, c’est qu’ils sont masqués par des bruits externes.

S.B.

D’après S&V n°1110

 

> Lire aussi :

 

> Lire également dans les Grandes Archives de Science & Vie :

  • Le bruit des bateaux pollue aussi tous les océans – S&V N°1155 – 2013. Même les poissons et crustacés ne connaissent pas le silence… à cause de la pollution sonore des océans. Ce que Jean-Yves Cousteau et Louis Malle appelaient “Le monde du Silence” n’est plus.

1155

1100

  • Le bruit enfin domestiqué ! – S&V n°1009 – 2001. Au tournant du siècle on s’entiche des systèmes anti-bruits en rêvant d’une vie quotidienne plus sereine…

1009

 

 

Scoutisme, les raisons d’un succès

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J’adore camper, dormir sous une toile de tente. On se sent libre, on respire. Quand je rentre de camp, je me sens à l’étroit dans l’appartement. » Six ans de guidisme au compteur : Apolline a toqué à la porte des « bleus » à 11 ans, conquise par les récits de son frère aîné. Comme elle, environ 140 000 jeunes partiront cet été sac au dos. Un nombre qui peut sembler faible en regard des 300 000 guides et scouts des années 1960 et des 8 millions de 8 à 17 ans en France (selon l’Insee en 2013). « Sans doute, le scoutisme a-t-il répondu à des objectifs d’émancipation sociale, quand il est davantage perçu comme “vintage rétro” actuellement, reconnaît Elsa Bouneau, présidente de la Fédération du scoutisme français et des…

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