Les grands auteurs à hauteur des petits

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Le premier numéro de TétrasLire est paru le mois dernier. Quelles sont vos motivations ?

Nous cherchons à donner le goût de la lecture à nos enfants, leur rendre la littérature accessible et les faire rêver. Pour eux, nous avons sélectionné des thèmes littéraires connus ou oubliés. Notre premier numéro À l’abordage ! leur a fait découvrir Arthur Conan Doyle et son redoutable pirate Sharkey, terreur des…

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Découverte d’un matériau capable de produire de l’énergie par photosynthèse

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Cristal de birnessite, tel qu'on le trouve dans la nature. Légèrement modifié, il transforme l'eau en oxygène et en hydrogène par l'action de la lumière (Copyright : Hannes Osterhammer; Beitrag Münchener Micromounter).

Minéral de birnessite, tel qu’on le trouve dans la nature. Légèrement modifié, il transforme l’eau en oxygène et en hydrogène par l’action de la lumière (Copyright : Hannes Osterhammer; Beitrag Münchener Micromounter).

La nature regorge de trésors, encore faut-il savoir les dénicher. C’est ce qu’ont fait des chercheurs en découvrant qu’un matériau naturel nommé “birnessite” peut effectuer, moyennant une transformation en laboratoire, une photosynthèse qui coupe les molécules d’eau en oxygène et en hydrogène, par la simple action de la lumière, à l’instar de ce que font les plantes.

L’hydrogène ainsi extrait de ce processus peut alors servir comme carburant de piles à hydrogène pour de nombreuses applications. Cette découverte, fruit d’années de recherches et d’un heureux concours de circonstances, s’inscrit dans la quête de sources d’énergie propres et peu couteuses.

Une photosynthèse minérale

Au départ, ils ne visaient pas aussi haut : les chercheurs du Département d’ingénierie chimique et biomédicale de l’université d’État de Floride étudiaient les propriétés physico-chimiques de la birnessite, un matériau à base d’oxyde de manganèse, soit contenant des atomes d’oxygène (O) et de manganèse (Mn) que l’on trouve à l’état naturel dans les déserts et les fonds océaniques.

Produite par le dépôt lent d’atomes de Mn dans un milieu liquide, elle a une structure en lamelles (représentées par la formule MnO) qui emprisonne des atomes d’autres éléments chimiques (en bleu), comme le montre la figure ci-dessous.

Structure atomique de la birnessite (xxxxx)

Structure atomique de la birnessite (Crédit : Lucht, & Mendoza-Cortes, J. Phys. Chem. C)

Or les scientifiques savent que cette structure présente de similarités chimiques avec l’organisation atomique des molécules (ou complexes moléculaires) en jeu dans la photosynthèse au sein des plantes, ce que l’on nomme complexe d’oxydation de l’eau (COE).

La birnessite : une usine à hydrogène figée et inerte

Néanmoins, si la structure atomique de la birnessite est à une certaine échelle similaire au COE de la photosynthèse végétale, elle est inerte chimiquement, ne produisant aucune réaction active : la birnessite ressemble à un générateur d’hydrogène dont toutes les pièces du mécanisme seraient soudées entre elles – une sorte de pâle imitation figée du plan de la machine photosynthétique.

C’est là qu’intervient l’heureux concours de circonstances : afin d’étudier plus en détail la structure atomique du matériau, les chercheurs ont voulu isoler une lamelle de birnessite et modifier également le jeu d’atomes qui se greffent sur la structure de base. Et là, surprise : cette couche d’une épaisseur nanoscopique s’est animée chimiquement et s’est mise sous l’effet de l’éclairage à couper les molécules d’eau du milieu pour produire de l’oxygène et de l’hydrogène.

 

processus de transformation de la birnessite : extraction d'une simple couche (xxxx)

Transformation en laboratoire de la structure de la birnessite : extraction d’une simple couche (Crédit : Lucht, & Mendoza-Cortes, J. Phys. Chem. C)

 Vers une énergie propre et peu couteuse ?

Certes, la production de cette structure monocouche particulière nécessite de fournir de l’énergie (et peut-être d’émettre du CO2 et des polluants). Et si l’on compte le temps et l’argent qu’il a fallu investir pour que la connaissance et l’étude de ce matériau aboutisse à ce résultat, le bilan est négatif…

Mais une fois découvert ce nouveau matériau, l’industrie peut prendre le relai de la recherche académique et modifier le bilan global de l’opération. Peut-être qu’à l’avenir, si la faisabilité à grande échelle est confirmée, nous pourrons obtenir de l’énergie presque gratuitement et sans pollution, en faisant le plein d’eau de nos machines et voitures.

– Román Ikonicoff

 

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  • Voici les matériaux surnaturels – S&V n°1133 – 2012. Durant des millénaires, l’humanité s’est servie des matériaux offerts par la nature. Mais peu à peu, en apprenant à jouer sur leur composition d’abord, puis sur leur structure microscopique, nous sommes devenus des spécialistes de l’art de créer de nouveaux matériaux aux propriétés inédites.

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S&V 1113 - ADN construction

Nasa : c’est le Soleil qui a soufflé l’atmosphère de la planète Mars

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L'atmosphère martienne était plus de cent fois plus dense il y a quatre milliards d'années qu'aujourd'hui. Sur cette image prise par le satellite Viking Orbiter en 1982, des bancs de brouillards se forment au petit matin dans le Labyrinthe de la Nuit, non loin du canyon Coprates. Photo Nasa.

L’atmosphère martienne était plus de cent fois plus dense il y a quatre milliards d’années qu’aujourd’hui. Sur cette image prise par le satellite Viking Orbiter en 1980, des bancs de brouillard se forment au petit matin dans le Labyrinthe de la Nuit, non loin du canyon Coprates. Photo Nasa.

Un désert à l’échelle d’un monde. Un désert glacial, d’une aridité absolue, telle est aujourd’hui la planète rouge. Mars, c’est une température de -60 °C en moyenne, une atmosphère terriblement raréfiée, un « air » équivalent à la pression de l’atmosphère terrestre à plus de 20 000 mètres d’altitude, mais constitué à 96 % de dioxyde de carbone.
Pourtant, la planète rouge montre, partout à sa surface, les vestiges anciens du passage de l’eau… Des vallées ravinées, des oueds, des canyons érodés par l’eau, et même des indices forts de présence pérenne d’étendues liquides ont été découvertes partout.
Depuis une quinzaine d’années, ces différents indices géologiques ont fait converger les planétologues vers un modèle de l’histoire martienne : il y a 4,5 milliards d’années, lors de la formation du système solaire, la Terre et Mars avaient des caractéristiques proches, et Mars, nouvellement formée, était dotée d’une atmosphère chaude et humide. C’est à ce moment là que l’eau aurait coulé en abondance sur la planète rouge…
On connaît la suite : Mars est devenue un désert.

L'atmosphère martienne, visible devant le fond noir de l'espace, a été photographiée par le satellite Viking Orbiter en 1982. Photo Nasa.

L’atmosphère martienne, visible devant le fond noir de l’espace, a été photographiée par le satellite Viking Orbiter en 1980. Photo Nasa.

Pourquoi ?

C’est pour répondre à cette question que la sonde Maven (Mars Atmosphere and Volatile Evolution) a été lancée par la Nasa en novembre 2013. En orbite autour de la planète rouge depuis septembre 2014, Maven plonge régulièrement dans la haute atmosphère martienne pour l’étudier.

Verdict : c’est bien, comme le soupçonnent les planétologues depuis un quart de siècle, le Soleil qui est responsable de la quasi disparition de l’atmosphère martienne… En effet, Mars est profondément différente de sa grande sœur terrestre : environ dix fois moins massive, elle n’est pas protégée, comme la planète bleue, par un puissant champ magnétique. Résultat, le vent solaire, c’est à dire ces particules de haute énergie émise continûment par notre étoile, souffle perpétuellement sur l’atmosphère martienne, et l’érode peu à peu…
L’effet est infinitésimal : à chaque seconde, c’est seulement cent grammes de dioxyde de carbone qui s’échappent de la planète !
Mais cette infime érosion, continue durant quatre milliards d’années, aurait pu suffire à souffler dans l’espace la quasi totalité de l’atmosphère martienne.
Sauf que les scientifiques Américains suggèrent plutôt que l’atmosphère martienne a été ainsi détruite par le Soleil très tôt dans l’histoire de la planète rouge. Pour eux, en effet, l’activité du jeune Soleil était à l’époque bien plus violente qu’aujourd’hui.
Pour Bruce Jakosky et ses collaborateurs, qui publient leurs travaux dans Science, Mars a perdu son atmosphère primitive en cinq cents millions d’années environ, entre 4,2 et 3,7 milliards d’années. C’est donc à cette époque que progressivement, la planète se serait asséchée, et son eau résiduelle se serait figée sous forme de glace dans son sous-sol.
La confirmation que c’est bien le Soleil qui a soufflé l’atmosphère martienne au début de son histoire a bien sûr une implication dans la quête d’une hypothétique vie martienne. Les chercheurs Américains soulignent que la période pendant laquelle Mars a été propice à l’apparition de la vie correspond à celle où la vie est effectivement apparue sur Terre. Mais sur Mars, ces conditions favorables n’ont pas duré : entre cent et deux cents millions d’années environ, probablement. Suffisamment de temps, en tout cas, pour que la Nasa obtienne durant quelques décennies encore le financement de nouvelles missions spatiales pour que perdure ce passionnant feuilleton scientifique « Y a-t-il, ou y a-t-il eu, de la vie sur la planète Mars ? ».

Serge Brunier

Le confinement des bureaux pénalise les fonctions cognitives des employés

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Les employés de bureau verraient leurs facultés cognitives diminuées par l'air vicié qui y circule (Ph. Jean-Etienne Minh-Duy Poirrier via Flickr CC BY 2.0).

Les employés de bureau verraient leurs facultés cognitives diminuées par l’air vicié et pollué qui y circule (Ph. Jean-Etienne Minh-Duy Poirrier via Flickr CC BY 2.0).

En ces temps où l’on demande aux travailleurs d’augmenter leur productivité – crise économique oblige – une étude insolite montre qu’il y aurait tout intérêt à modifier l’atmosphère des bureaux pour voir cette productivité augmenter quasi-naturellement. Publiée dans le journal Environmental Health Reports, l’étude s’inscrit dans cette vague récente qui interroge la salubrité de nos lieux de vie.

En effet, après les questions de pollution intérieure, dont on a démontré qu’elle dépasse souvent la pollution extérieure, ce sont aujourd’hui les fonctions cognitives des employés de bureaux qui sont au centre d’une étude. Conclusion : les polluants provenant des matériaux et des produits d’entretien et l’air vicié grèvent la pensée des travailleurs, l’amputant d’une part non négligeable (plus de la moitié) de sa capacité !

Victimes d’une atmosphère confinée et polluée

L’étude, qui porte le long titre de “Associations entre les scores des fonctions cognitives et l’exposition au dioxyde de carbone, la ventilation, et les composés organiques volatiles chez les employés de bureau : une étude d’exposition contrôlée aux environnements de bureau verts et conventionnels“, a été menée en laboratoire avec la plus grande précision et en suivant une méthodologie scientifique : 24 travailleurs volontaires (architectes, designers, programmeurs, ingénieurs, créatifs, managers, professions libérales) ont accepté, moyennant 800 dollars de rémunération, de passer six jours à travailler dans des bureaux factices au sein de laboratoire Total Indoor Environmental Quality (TIEQ) de l’université de Syracuse (États-Unis).

Présents sur les lieux de 09H00 à 17H00, les mardis, mercredis et jeudis de deux semaines consécutives (en 2014), les volontaires ont pu travailler réellement mais en répondant durant 1H30 (par jour) à des tests cognitifs spécifiques, sous le regard et les manipulations atmosphériques de l’équipe de chercheurs. Chaque travailleur était placé dans un “bureau” hermétique dont les paramètres d’air (oxygène, CO2, molécules volatiles) variaient au gré des besoins de l’expérience, mais sans en informer les cobayes.

Bureau conventionnel, bureau vert et bureau vert+

Trois types d’ambiances de bureau ont été testés : l’ambiance “conventionnelle”, “verte” et “verte+”. La première baigne dans un air contenant des concentrations en molécules volatiles organiques similaires à celles que peuvent dégager les produits d’entretien, les matériaux et objets bureautiques, les peintures, etc. dans un bureau du type “années 1990″, plus ou moins hermétique, mal aéré et ventilé.

La deuxième ambiance est celle des bureaux construits dans les années 2000 avec la prise de conscience de la nécessité de réduire les déperditions énergétiques : très hermétique avec ventilation intérieure mais faible taux de renouvellement d’air, soit une forte concentration en molécules volatiles et CO2. Enfin, la troisième ambiance est celle des tous nouveaux bureaux (du moins aux États-Unis), hermétiques mais avec un bon taux de renouvellement d’air et l’utilisation de produits et matériaux à faible teneur de molécules volatiles polluantes.

 Évaluation des capacités cognitives

L’étude est très complète et détaillée, mais ses principales conclusions peuvent être exposées en quelques lignes. Les chercheurs ont testé les facultés cognitives des 24 volontaires selon le type d’ambiance auquel ils étaient exposé, tests effectués selon une méthodologie éprouvée (la Strategic Management Simulation), soit des exercices sur ordinateur de prises de décision simulées.

Concrètement, les tests (1H30 par jour) simulaient des situations mettant à l’épreuve la capacité de réaction et de décision des volontaires : problèmes urgents à résoudre en tant que coordinateurs en charge de l’organisation logistique d’une ville, d’une usine, etc. – le logiciel de calcul des réponses admettant plusieurs types de solutions ou de stratégies.

Des employés de bureau amputés de plus de la moitié de leurs capacités cognitives

Les fonctions cognitives notées se divisaient en 9 types, concernant aussi bien la capacité à chercher des informations pertinentes, que la vitesse de réponse, la complexité des stratégies mises en œuvre, etc. (voir le tableau 4 de la publication, en anglais).

Résultat : les employés des bureaux verts atteignent un score cognitif supérieur de 61% à celui des employés de bureau conventionnel, et ceux du bureau vert+ les dépassent de 101%. A méditer (à l’air libre).

Román Ikonicoff

 

> Lire aussi :

 

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  • Polluants domestiques, la chasse est ouverte — S&V n°1032 – 2003. C’est le début de la prise de conscience : l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur lance une campagne partout en France pour mesurer les polluants dans les logements.

S&V 1032 - air interieur

S&V 1157 - air interieur

S&V 1136 - air interieur

Pourquoi la toxicité des substances chimiques nous échappe - S&V 1140

 

Le film « The Visit, une rencontre extraterrestre » nous met dans la peau d’un alien qui découvre les terriens

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Chris Welch, un ingénieur spatial de l'International Space University, à Strasbourg, se retrouve dans le vaisseau spatial de l'extraterrestre (crédit : )

Chris Welch, un ingénieur de l’International Space University, à Strasbourg, se retrouve un instant dans le vaisseau de l’extraterrestre (crédit : The Visit)

Thème chéri de la science-fiction, la « rencontre du troisième type », ou premier contact entre l’humanité et une forme de vie extraterrestre, peut-elle encore être originale ? Le Docu-fiction “The Visit, une rencontre extraterrestre” de Michael Madsen qui sort aujourd’hui, 4 novembre, en France, montre que oui.

Pas d’hémoglobine ni de cranes surdéveloppés ici, non. Mais le réalisateur danois bouleverse les codes du genre, en plongeant le spectateur dans la peau de l’Alien. C’est lui que ce docu-fiction d’une heure trente se propose de suivre, dans sa découverte de la Terre, et surtout de ses habitants, les humains.

Et parlons-en, des humains. On les découvre d’abord d’en haut, lors de séquences sans paroles, comme ce passage piéton que l’on redécouvre tout à coup comme si l’on voyait une curiosité extra-planétaire. Puis en face à face, lors d’entretiens reconstitués avec les vrais experts qui, dans la réalité, seraient les plus aptes à gérer telle situation : forces armées, membres de l’ONU, spécialistes du célèbre projet SETI (Search for ExtraterresTrial Intelligence), ingénieurs de la NASA et autres représentants gouvernementaux, tous se prêtent au jeu, simulant cette rencontre historique.

 

La vie quotidienne devient soudain objet de curiosité pour l'extraterrestre qu'est sencé être le spectateur (crédit : )

La vie quotidienne devient objet de curiosité pour l’extraterrestre qu’est sensé être le spectateur (crédit : The Visit)

 

C’est pendant ces échanges quasiment unilatéraux (le public/extra-terrestre reste muet), aux silences embarrassants, que l’intérêt du documentaire se révèle. Car au fil du temps, on comprend qu’il n’existe pas de protocole de prévu dans le cas de la venue d’une intelligence non-terrestre. Face à l’inconnu, les réactions sont d’abord très anthropocentrées. Les interlocuteurs cherchent des points de repères (« Avez-vous une imagination ?», « Faites-vous la différence entre le bien et le mal ?»), puis tentent de définir pour nous, public d’un autre monde, la notion d’humain. Le disque d’or embarqué aux confins du système solaire par les sondes Voyager dans les années 1970, portrait de la vie et de la culture terrestre, est d’ailleurs magnifiquement commenté pour l’occasion.

 

John Rummel, spécialiste du COSPAR (committee on space research), (crédit : The Visit)

John Rummel, du COSPAR (Committee On SPAce Research), est l’un des experts chargés de l’interrogatoire (crédit : The Visit)

 

Mais cette douce réflexion philosophique est vite rattrapée par des préoccupations plus terre-à-terre. L’humain a des démons (« Doit-on parler de la guerre ? »), et il avoue quelque peu gêné que, dans son histoire, les chocs de civilisations se sont mal terminés pour la moins « évoluée » d’entre-elles. La curiosité que l’on pouvait lire dans les yeux des experts laisse alors place à de la méfiance, et même à de la peur. « Nos deux biologies ne risquent-elles pas de s’annihiler ? ». Pressions pour connaître les intentions du visiteur, menaces militaires à peine déguisées… un malaise s’empare du spectateur.

Le tour de force de Michael Madsen est qu’il réussit peu à peu à nous détacher de notre condition humaine, et nous offre un recul inédit pour observer l’Homme. C’est bien notre espèce, qui se révèle ici si jeune, si impatiente et si névrosée, qui est l’objet de ce docu-fiction. Et quand le classique mais toujours très efficace Space Oddity (de David Bowie) sonne la fin de l’expérience, une seule interrogation subsiste. L’humain vaut-il la peine qu’on le visite ?

Thomas Cavaillé-Fol.

 

Voir la bande-annonce du film : “The Visit, une rencontre extraterrestre”.

The Visit est le second docu-fiction d’une “trilogie de l’humanité” réalisée par le Danois Michael Madsen. Celle-ci a débuté avec “Into Eternity” (2010), traitant de la gestion future des déchets nucléaires, et se cloturera prochainement  avec “Odyssey”, qui pose le problème des voyages spaciaux sur plusieurs générations.

 

 

 

 

"Le harcèlement prospère sur le rejet de la différence"

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Victime de harcèlement scolaire, Marion s’est suicidée en 2013, à l’âge de 13 ans. Pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise, sa mère, Nora Fraisse, se bat contre le harcèlement à l’école. Après le succès de son livre Marion, 13 ans pour toujours (Calmann-Lévy) et la création d’une association, elle poursuit aujourd’hui ce combat avec un guide, chez le même éditeur : Stop au harcèlement ! En France, un enfant sur dix serait victime de harcèlement à l’école et un sur cinq de cyberharcèlement. Ce 5 novembre est organisée une journée de mobilisation nationale contre ce fléau. Enfants, ados, parents, enseignants, victimes, témoins, auteurs des actes, chacun peut agir à son niveau. Entretien avec Nora Fraisse.

Après votre…

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J’habite chez ma fille

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Une délicate odeur de légumes embaume la cuisine. Un tablier autour de la taille, Paule, 74 ans, saupoudre une pincée de sel dans la marmite fumante. « Voilà, c’est prêt ! », lance-t-elle en déposant son velouté de poireaux au milieu de la table. Suzanne, sa mère, se régale : « C’est bon comme la soupe au lait que faisait cuire autrefois grand-mère dans la cheminée… » Et de déballer, dans une longue tirade, des souvenirs de son enfance entre Ligugé et Arcachon. « À 98 ans, maman est un livre ouvert dans lequel je réapprends chaque jour à lire », commente Paule dans un sourire. Voilà bientôt un an que cette ancienne assistante maternelle, installée dans une petite maison à Saint-Grégoire, près de Rennes, accueille sa mère sous son toit. « Quand mon…

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Deuil : Comment recréer du sens à partir de l’insensé

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« La mort ne peut pas être utile, ou servir. Je déteste ces mots. Pourtant, je crois que Ferdinand aurait aimé ce que l’on fait avec l’association qui porte son nom. » C’est ainsi que l’acteur Patrick Chesnais évoquait dans nos pages en 2008 son combat contre l’alcool au volant, qui causa la mort de son fils de 20 ans, passager d’un chauffard imbibé de whisky. La mort n’a pas de sens. Et quand le traumatisme surgit, avec le décès brutal d’un enfant, mais aussi d’un mari, d’une soeur, d’un parent, viennent les questions : « Pourquoi ? Pourquoi à moi ? » « En psychologie, on parle de la théorie du monde juste, note Jacques Lecomte, psychologue, président de l’Association française de psychologie positive. La plupart d’entre nous, surtout issus d’un milieu relativement protégé, croient qu’il nous arrive ce qu’on mérite. Mais voilà que…

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Energie : Les excréments humains recèlent d’importantes quantités de biogaz inexploitées

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Composé à 60 % par du méthane, le biogaz est obtenu en maintenant la matière organique en un milieu dépourvu d'oxygène - Ph. Corinne Schuster-Wallace / UNU-INWEH

Composé à 60 % par du méthane, le biogaz est obtenu en maintenant la matière organique en un milieu dépourvu d’oxygène – Ph. Corinne Schuster-Wallace / UNU-INWEH

Plutôt que de les envoyer à l’égout, pourquoi ne pas collecter les déjections humaines et les convertir en une source d’énergie ? Le biogaz ainsi obtenu pourrait fournir, mondialement, une quantité de combustible suffisante à alimenter 138 millions de foyers !

A lui seul, le gaz naturel (ou méthane) qui forme 60 % de ce biogaz, représenterait une valeur de 9,5 milliards de dollars, d’après les estimations de l’université des Nations unies, commanditaire d’un rapport publié aujourd’hui.

De la matière organique, les bactéries font du gaz

Ce sont les bactéries qui produisent le biogaz via un processus naturel de dégradation de matière organique (ou biomasse), comme la matière fécale, dans des conditions d’anaérobie (absence d’oxygène). Ce même processus est exploité en agriculture par la “méthanisation”, la production de méthane à partir des déjections des vaches d’élevage, et pourrait être utilisé lors de missions spatiales habitées. Les chercheurs suggèrent à présent de le mettre en place en substitution du réseau des eaux usées.

Mais extraire du combustible de nos excréments n’est que l’un des bénéfices possibles. Dans le rapport réalisé par l’Institut pour l’eau, l’environnement et l’énergie (une branche de l’université des Nations unies basée au Canada), le concept est poussé jusqu’au bout. Car même une fois brûlé comme combustible, le biogaz peut encore servir.

Une fois carbonisé, le biogaz donne un produit exploitable comme du charbon de bois

Son résidu après combustion s’avère en effet un équivalent du charbon de bois ! Et plus durable, de surcroît : alors que ce dernier est obtenu à partir des arbres, le biogaz généré par les déchets corporels humains pourrait fournir 2 millions de tonnes d’une matière équivalente en termes énergétiques. Et ce, sans abattre une seule plante !

Les gains possibles pour l’économie et l’énergie sont donc flagrants. Mais d’après les experts de l’ONU, les bénéfices pour l’environnement et la santé humaine seraient encore plus importants, surtout dans les pays les moins développés économiquement, où les sanitaires manquent cruellement dans de nombreuses régions.

1 milliard de personnes n’ont pas accès aux sanitaires

Un milliard de personnes sur la planète, en particulier en Inde, n’ont pas du tout l’usage des toilettes et font leurs besoins à l’air libre. Si leurs déjections étaient récupérées, 200 millions de dollars (180 millions d’euros) par an pourraient être générés par le biogaz extrait. Le gain énergétique permettrait d’alimenter en électricité jusqu’à 18 millions de foyers sur place.

En somme, cette nouvelle étude montre l’intérêt de cesser de considérer nos déjections comme un déchet, mais plutôt comme une ressource. Pour juger de sa richesse, les analyses chimiques ont montré que l’urine humaine contient 300 grammes de phosphore, 900 grammes de potassium et 300 g de soufre par mètre cube, tandis que les excréments produit en un an par une seule personne sont riches de 4,5 kilos d’azote et 550 grammes de phosphore.

—Fiorenza Gracci

 

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S&V 1163 méthanisation

S&V 1071 - biomasse

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