Deuil : Comment recréer du sens à partir de l’insensé

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« La mort ne peut pas être utile, ou servir. Je déteste ces mots. Pourtant, je crois que Ferdinand aurait aimé ce que l’on fait avec l’association qui porte son nom. » C’est ainsi que l’acteur Patrick Chesnais évoquait dans nos pages en 2008 son combat contre l’alcool au volant, qui causa la mort de son fils de 20 ans, passager d’un chauffard imbibé de whisky. La mort n’a pas de sens. Et quand le traumatisme surgit, avec le décès brutal d’un enfant, mais aussi d’un mari, d’une soeur, d’un parent, viennent les questions : « Pourquoi ? Pourquoi à moi ? » « En psychologie, on parle de la théorie du monde juste, note Jacques Lecomte, psychologue, président de l’Association française de psychologie positive. La plupart d’entre nous, surtout issus d’un milieu relativement protégé, croient qu’il nous arrive ce qu’on mérite. Mais voilà que…

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Ils ont vu l’impact du réchauffement climatique en comptant pendant 18 ans les insectes d’un toit

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balanin des glands ou charançon du chêne

Les espèces spécialisées, comme le charançon du chêne (Curculio glandium), qui ne se nourrit que de glands, s’avèrent les plus vulnérables au changement climatique, d’après l’étude danoise. – Ph. Klaus Bek Nielsen

Ce sont pas moins de 250 000 insectes de 1543 espèces différentes que deux entomologistes danois ont compté, semaine après semaine, pendant 18 ans, toujours sur le même toit : celui du Muséum d’histoire naturelle de Copenhague, au Danemark. C’est le plus long suivi d’insectes jamais réalisé !

Du printemps à l’automne, entre 1992 et 2009, Ole Karsholt et Jan Pedersen ont ainsi identifié et classé une fois par semaine les bestioles contenues dans un piège lumineux posé sur le toit de leur bureau, à 17,5 mètres de hauteur.

Un patient travail de fourmi grâce auquel ils ont vu se déployer sous leurs yeux, petit à petit, l’impact du réchauffement climatique sur la biodiversité. Leur échantillon de 1543 espèces est en effet représentatif de tous les insectes peuplant le Danemark : y figurent 42 % des papillons de nuits et 12 % des coléoptères du pays.

Les insectes peuplant le toit du Muséum de Copenhague ont évolué avec la hausse des températures

Or, cette population a beaucoup évolué au fil du temps, sous l’effet de la hausse du thermomètre : des espèces invasives sont arrivées, des espèces vivant habituellement plus au sud dans le continent ont commencé à s’installer dans cette région nordique, et les espèces nordiques ont commencé à diminuer.

Ainsi, la première observation de la coccinelle asiatique ou arc-en-ciel, désormais considérée comme une espèce invasive, a eu lieu sur le toit du Muséum de Copenhague, ainsi que six autres espèces jamais vues auparavant dans la région.

La coccinelle asiatique ou coccinelle arlequin  (Harmonia axyridis), considérée comme invasive en Europe, a été repérée pour la première fois au Danemark sur le toit du Muséum de Copenhague au cours des 18 ans de suivi. - Ph. n.a.t.u.r.e / flickr.com / CC BY NC ND 2.0

La coccinelle asiatique ou coccinelle arlequin (Harmonia axyridis), considérée comme invasive en Europe, a été repérée pour la première fois au Danemark sur le toit du Muséum de Copenhague au cours des 18 ans de suivi. – Ph. n.a.t.u.r.e / Flickr / CC BY NC ND 2.0

Les espèces d’insectes spécialistes sont les plus affectées par le réchauffement climatique

Mais face au réchauffement, toutes les espèces ne sont pas logées à la même enseigne. Les plus affectés, ont découvert les chercheurs, sont les animaux qui se nourrissent d’une seule plante, autrement dit qui sont très spécialisés. Ces insectes ont connu, à travers l’Europe, une hausse de température dans leur habitat de 0,14 °C entre 1993 et 2008 pour les papillons de nuit spécialisés et de 0,42 °C entre 1995 et 2008 pour les coléoptères spécialisés.

Le problème de ces bestioles spécialisées est qu’elles sont contraintes d’attendre que leur plante nourricière produise au printemps les fruits ou les feuilles dont ils s’alimentent ! Ce qui est devenu un problème, depuis que le réchauffement chamboule les dates d’éclosion des bourgeons et de développement des fruits de nombreuses plantes : les insectes spécialisés ont beau essayer de s’accorder avec le nouveau calendrier, en sortant plus tôt ou plus tard de leurs œufs au printemps, beaucoup ne s’y retrouvent plus.

A l’inverse, le fait d’avoir une alimentation plus variée donne sans doute un avantage aux espèces généralistes : plus flexibles, elles sont capables de se nourrir des premières feuilles, fleurs ou fruits qui se développeront au printemps.

Les espèces aimant le froid voient leur habitat se réduire

L’une des espèces spécialistes est le balanin des noisettes, un petit coléoptère de la famille des curculionidés, qui se nourrit uniquement des fruits du noisetier. Accoutumé au climat froid des régions aussi nordiques que le Danemark, s’il était présent à Copenhague au cours de la première moitié du suivi (1992-2001), il a été par la suite entièrement supplanté par son cousin le charançon du chêne (ou balanin du gland), dont la seule nourriture sont les glands. Cet habitué de contrées moins froides, comme l’Europe centrale, n’avait jamais été signalé auparavant dans la capitale danoise.

Or, comme le notent les chercheurs, cela signifie une réduction de l’habitat des espèces amatrices du froid : elles ont beau se déplacer vers le nord, elles ne peuvent migrer à l’infini sans trop s’approcher des pôles, où règne un climat arctique.

—Fiorenza Gracci

 

> Lire aussi :

 

> Lire également dans les Grandes Archives de S&V :

  • Les animaux malades de l’homme S&V n°1149 (2013). Aux quatre coins de la planète, les dégâts que notre espèce fait subir aux autres ne se comptent plus. Tour d’horizons en images.

S&V 1149 - animaux disparition

  • Le vivant déboussoléS&V n°1075 (2007). Le flou règne désormais entre les saisons, et cela dérègle l’horloge qui rythme la cadence de la nature. La fable du chêne, de la mésange et de la chenille résume bien comment les espèces tentent de s’y adapter.

S&V 1075 - fable chene chenille mesange climat

GA

J’habite chez ma fille

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Une délicate odeur de légumes embaume la cuisine. Un tablier autour de la taille, Paule, 74 ans, saupoudre une pincée de sel dans la marmite fumante. « Voilà, c’est prêt ! », lance-t-elle en déposant son velouté de poireaux au milieu de la table. Suzanne, sa mère, se régale : « C’est bon comme la soupe au lait que faisait cuire autrefois grand-mère dans la cheminée… » Et de déballer, dans une longue tirade, des souvenirs de son enfance entre Ligugé et Arcachon. « À 98 ans, maman est un livre ouvert dans lequel je réapprends chaque jour à lire », commente Paule dans un sourire. Voilà bientôt un an que cette ancienne assistante maternelle, installée dans une petite maison à Saint-Grégoire, près de Rennes, accueille sa mère sous son toit. « Quand mon…

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Le ciel du mois de novembre 2015

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Ciel novembre 2015

C’est un désert dans le ciel ; un monde d’une beauté hiératique, exigeante, la magnifique désolation que décrivit Buzz Aldrin, lorsque, avec Neil Armstrong, il découvrit un soir d’été les rivages de la mer de la Tranquillité. La Lune, pour l’astronome, est un lieu immuable, figé dans le vide spatial depuis des éons anciens. Il n’y a ici ni vent, ni nuages, ni saisons et seuls les cycles astronomiques rythment des jours et des nuits sans fin.
Et pourtant… envoûtant paradoxe de ce monde en apparence invariable, le visage de la Lune change en réalité perpétuellement, au fil des lunaisons. La variété des paysages que la Lune donne à voir, la subtilité des éclairages offerts par le Soleil ne pourraient combler une vie entière de contemplation de l’astre des nuits…
La Lune tourne autour de la Terre en 27 jours et 7 heures, c’est la durée de la lunaison. Depuis l’instant de la Nouvelle Lune, où elle est invisible, car située pratiquement dans l’axe du Soleil, à contre-jour, jusqu’à la Nouvelle Lune suivante, elle dévoile, nuit après nuit, son hémisphère tourné vers la Terre, le Soleil se levant progressivement sur ses paysages désertiques. Il faut presque deux semaines pour que la Lune, éclairée maintenant de face par le Soleil, soit entièrement dévoilée, puis, après cette nuit de Pleine Lune, le coucher de Soleil révèle ces mêmes paysages, mais avec un éclairage inversé…

Voici les phases de la Lune, telle qu'elles se présenteront entre les Premier et Dernier Quartiers, entre le 18 novembre et le 3 décembre. Avant le Premier Quartier, la Lune en croissant, du 14 au 17 novembre, offrira au crépuscule un spectacle magnifique. Du fait du phénomène de libration, ce léger balancement de la Lune qui nous permet d'observer des régions situées au delà de son disque apparent moyen, le satellite de la Terre ne se présentera pas exactement comme sur ces images, prises en septembre et octobre 2015. Photos Serge Brunier.

Voici les phases de la Lune, telle qu’elles se présenteront entre les Premier et Dernier Quartiers, entre le 18 novembre et le 3 décembre. Avant le Premier Quartier, la Lune en croissant, du 14 au 17 novembre, offrira au crépuscule un spectacle magnifique. Du fait du phénomène de libration, ce léger balancement de la Lune qui nous permet d’observer des régions situées au delà de son disque apparent moyen, le satellite de la Terre ne se présentera pas exactement comme sur ces images, prises en septembre et octobre 2015. Photos Serge Brunier.

On pourrait, intuitivement, imaginer que ce jeu d’ombre et de lumière se répète, perpétuellement identique, à chaque lunaison. Il n’en est rien : si la Lune a une période de révolution autour de la Terre équivalente à sa période de rotation sur elle-même, son orbite est elliptique et non pas circulaire, et elle ne présente pas exactement la même face à la Terre… Du fait de ce léger changement de perspective, la Lune « balance » légèrement sur elle-même, ses librations, comme disent les astronomes, révélant tantôt des régions situées au nord ou au sud de son disque, tantôt à l’ouest ou à l’est. En tout, c’est près de 60 % de la surface lunaire qui est visible depuis la Terre…

Ces deux images prises à un an d'intervalle montrent l'effet de libration lunaire : en théorie, comme la période de révolution et la période de rotation de la Lune sont synchrones, la Lune devait présenter la même face à la Terre. Ce n'est pas tout à fait vrai : comme la Lune ne tourne par sur une orbite circulaire autour de la Terre, un léger effet de perspective nous donne à voir plus que la moitié du disque lunaire. 59 % de la surface lunaire sont visibles depuis la Terre.

Ces deux images prises à un an d’intervalle montrent l’effet de libration lunaire : en théorie, comme la période de révolution et la période de rotation de la Lune sont synchrones, la Lune devait présenter la même face à la Terre. Ce n’est pas tout à fait vrai : comme la Lune ne tourne par sur une orbite circulaire autour de la Terre, un léger effet de perspective nous donne à voir plus que la moitié du disque lunaire. 59 % de la surface lunaire sont visibles depuis la Terre.

Si l’on conjugue les effets de la libration et les différences d’éclairage du relief lunaire par le Soleil, d’heure en heure, on peut dire que notre regard sur les paysages de ce monde si lointain et si proche n’est jamais le même…
A l’œil nu, la Lune se présente comme un disque éblouissant, parsemé de quelques taches sombres, qui lui donnent un air de Pierrot surpris, ou qui la font ressembler à un lapin gambadant parmi les constellations. L’éclat apparent si éblouissant de la Lune est une illusion, due au fait que nous la contemplons la nuit. En réalité, l’albédo lunaire, c’est à dire son pouvoir de réflexion de la lumière, est très faible : 0,08 environ, ce qui signifie, que, noire comme du charbon, elle ne réfléchit que 8 % de la lumière du Soleil…
Les taches sombres visibles à l’œil nu sur la Lune sont ses « mers », appelées ainsi par les astronomes depuis quatre siècles, du fait de leur apparence sombre et uniforme dans les modestes lunettes de l’époque.
Aujourd’hui, une simple paire de jumelles révèle le satellite de la Terre avec autant de détails que les photos qui illustrent ce billet : les mers révèlent leurs vraie nature ; ce sont des plaines de lave solidifiée, percées par endroits de cratères d’impacts. Ces plaines sont d’anciens cratères d’impacts gigantesques, souvent encore entourés de remparts hauts de plusieurs milliers de mètres, formant de véritables chaînes de montagnes, comme les Alpes ou les Apennins.
Les continents, d’apparence plus blancs représentent en réalité la région la plus ancienne de la Lune, couverte de milliards de cratères d’impacts, à saturation, depuis le trou de petite souris de quelques centimètres jusqu’à l’immense arène de 200 kilomètres…

C'est au terminateur, cette ligne qui sépare le jour et la nuit, que les reliefs lunaires sont les plus spectaculaires. Au fil des nuits, il est possible de suivre le lever de Soleil sur un cratère, une montagne. Les formations identifiées sur ces images sont visibles dans une paire de jumelles, une simple longue-vue ou une petite lunette astronomique.

C’est au terminateur, cette ligne qui sépare le jour et la nuit, que les reliefs lunaires sont les plus spectaculaires. Au fil des nuits, il est possible de suivre le lever de Soleil sur un cratère, une montagne. Les formations identifiées sur ces images sont visibles dans une paire de jumelles, une simple longue-vue ou une petite lunette astronomique.

Au fil de la lunaison, le paysage lunaire apparaît donc au Soleil levant, et c’est sur la ligne séparant la nuit du jour, appelée terminateur par les astronomes, que la vision est la plus spectaculaire, les ombres portées dans le paysage offrant un relief saisissant et changeant. Il est fascinant de suivre, d’heure en heure puis de nuit en nuit, le changement d’éclairage sur une montagne, un cratère particulier.
La Nouvelle Lune aura lieu le 11 novembre, le Premier Quartier le 19, la Pleine Lune le 25 et le Dernier Quartier le 3 décembre. Les images qui illustrent ce billet vous aideront à repérer, de nuit en nuit, avec des jumelles ou une petite longue vue, les principales formations lunaires, même si, libration oblige, la Lune de novembre sera, comme à chaque lunaison, inédite, jamais vue…
Serge Brunier

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Une délicate odeur de légumes embaume la cuisine. Un tablier autour de la taille, Paule, 74 ans, saupoudre une pincée de sel dans la marmite fumante. « Voilà, c’est prêt ! », lance-t-elle en déposant son velouté de poireaux au milieu de la table. Suzanne, sa mère, se régale : « C’est bon comme la soupe au lait que faisait cuire autrefois grand-mère dans la cheminée… » Et de déballer, dans une longue tirade, des souvenirs de son enfance entre Ligugé et Arcachon. « À 98 ans, maman est un livre ouvert dans lequel je réapprends chaque jour à lire », commente Paule dans un sourire. Voilà bientôt un an que cette ancienne assistante maternelle, installée dans une petite maison à Saint-Grégoire, près de Rennes, accueille sa mère sous son toit. « Quand mon…

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