Film Cosmodrama : le sens de la vie happé dans une singularité spatiotemporelle

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Cosmodrama, un film qui explore le sens de la vie

Cosmodrama, un film qui explore le sens de la vie au travers de sept personnages enfermés dans un vaisseau spatial. Dans les salles à partir du 29 juin (distribution@25hprod.com).

Depuis aujourd’hui (29 juin), Cosmodrama, un étrange film français de science-fiction, est projeté dans deux salles à Paris. C’est peu pour un film qui nous révèle en 108 minutes le sens de la vie et le sens de l’Univers. Mais c’est le lot de tout film se rangeant dans la catégorie “arts et essais”, c’est-à-dire proposant au spectateur de sortir de sa zone de confort existentiel.

Affiche du film (distribution@25hprod.com)

Affiche du film (distribution@25hprod.com).

Ça démarre comme ça : un homme (l’acteur Bernard Blancan) se réveille dans ce qui semble être un vaisseau spatial, sans savoir ce qu’il fait là. Déambulant au hasard dans cet univers clos, il rencontre bientôt un autre homme (Jackie Berroyer) dans le même état…

Sept personnages en quête de sens

De déambulation en déambulation, dans ce vaisseau qui rappellera aux cinéphiles l’univers de Kubrick (2001 : Odyssée de l’espace, Orange mécanique), ce sont finalement sept personnes, cinq hommes et deux femmes, qui se retrouvent à tenter de clarifier collectivement ce qui leur arrive – un peu dans le mode du film “Cube” (1997), amnésie rétrograde en plus.

Réunion des personnages en vue de comprendre ce qu'ils font là

Réunion des personnages en vue de comprendre ce qu’ils font là. L’astrophysicien expose la théorie du Big bang (distribution@25hprod.com).

 

Déambulations dans le vaisseau(-Terre)

Déambulations dans le vaisseau(-Terre) du philosophe-journaliste, de la biologiste et de l’astrophysicien (distribution@25hprod.com)

Chacun a sa profession, même si aucune n’est citée explicitement. Il y a un journaliste ou  philosophe, un astrophysicien, un psy (-chanaliste, -quiatre), un responsable de la maintenance, un artiste, une biologiste et une médecin ou infirmière. Il y a aussi une guenon, un chien… et un Oracle-femme qui, via un écran, dit des choses profondes mais dont le sens n’est pas garanti.

Un film-univers

Ces métiers personnifient aussi des attitudes humaines face à une réalité incompréhensible, dialoguant entre elles pour donner sens à notre présence dans l’Univers : le psy réduit le monde aux pulsions (lesquels l’assaillent!), le scientifique le voit comme un objet extérieur descriptible, le responsable de la maintenance s’en tient à la machine (vaisseau-Terre) et la répare, la biologiste cherche le sens dans l’évolution, la médecin dans le corps humain (et dans son propre corps sexué). Quant à l’artiste… il crée des œuvres avec des objets trouvés dans le vaisseau.

Le psy, le responsable de la maintenance, le chien et la guenon

Le psy, le responsable de la maintenance, le chien et la guenon (distribution@25hprod.com).

Dans ce film-univers, tout est évoqué. Sur le mode discursif quand il s’agit de science : le Big bang, les trous noirs, la matière noire, l’énergie noire (que le psy qualifie joliment “d’inconscient de l’Univers”), le principe anthropique (l’univers a-t-il été créé pour nous ?), le cerveau, l’intelligence, la théorie de l’évolution et même le théorème de Gödel. Tout cela avec un langage et des expériences clairs, simples et efficaces. Cet aspect du film intéressera les amateurs de science…

108 minutes de questionnements entre deux néants

Mais sont évoqués aussi, par les gestes et les comportements, les sentiments humains, la sexualité, l’orgasme, l’addiction, l’agressivité… avec, encore, une efficacité frôlant le virtuose. Même la religion en est, par l’irruption de l’oracle féminin.

L'Oracle tente d'expliquer le sens de la vie.

L’Oracle tente d’expliquer le sens de la vie (distribution@25hprod.com).

Tout cela dans quel but ? Représenter en 108 minutes la condition humaine : on se réveille dans un vaisseau inconnu, on rencontre d’autres aussi perdus que nous, lesquels donnent un sens à notre quotidien car ils partagent avec nous l’envie de comprendre ce qui se passe… avant de retourner dans le néant (“l’hibernation”) sans avoir tranché la question. Ce, depuis des millénaires.

C’est l’artiste qui a raison

La caméra de Philippe Fernandez, le réalisateur, nous montre ce drame cosmo-domestique avec un humour distancié et tendre, et il n’a pas peur de la lenteur ni des partis-pris esthétiques (formes épurées très “années 1970-1980”, couleurs primaires).

Et c’est peut-être son alter ego dans le film, l’artiste, le personnage le moins verbeux (ressemblant à Demis Roussos), qui détient le secret du sens de la vie : la création. A tout prix et quelles que soient les conditions (humaines).

Film conseillé ! Surtout si vous êtes d’humeur philosophe (ce n’est pas Star Wars !) et prêt à courir le risque d’éprouver simultanément le ridicule et le grandiose de la condition humaine.

Quant à l'artiste... il crée (distribution@25hprod.com)

Quant à l’artiste… il crée (distribution@25hprod.com)

–Román Ikonicoff

 

 

Ils ont inventé un nanomatériau… pour récupérer le shampooing au fond du flacon

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Avec ce nouveau nanomatériau, le shampooing, la lessive et les autres détergents coulent comme de l'eau (Ph. ).

Avec ce nouveau nanomatériau, le shampooing, la lessive et les autres détergents coulent comme de l’eau (Ph. Philipp Brown, The Ohio State University).

Comment faites-vous pour récupérer le fond des bouteilles en plastique de shampoing, liquide vaisselle, savon liquide et autres détergent ? Deux méthode : soit on rajoute de l’eau dans le flacon, on mélange énergiquement et on déverse la mixture, soit on prend l’habitude de poser les bouteilles tête en bas.

Mais une troisième méthode vient de voir le jour dans les laboratoires de nanotechnologie de l’université d’État de l’Ohio (États-Unis) : vous enduisez l’intérieur de la bouteille de nanoparticules de silice (SiO2). 

Un flacon enduit de nanoparticules de silice

En effet, deux chercheurs ont inventé une nouvelle technique, qui peut être déclinée à l’échelle industrielle : recouvrir la paroi interne des bouteilles de nanoparticules de SiO2 de quelques micromètres de diamètre, soit quelques millièmes de millimètre.

C’est la structure particulière de ces nanoparticules qui empêche les produits à base de tensioactifs (substances omniprésentes dans les détergents) d’adhérer au plastique – ce qu’ils ont tendance à faire naturellement. L’effet est visible dans cette vidéo fournie par les chercheurs :

Nanomatériau : une question de structure

Concrètement, ces nanoparticules, préalablement mélangées à un solvant et déposées par spray (évaporation de micro-gouttelettes à froid) sur les parois internes, ont une forme en “Y” et contiennent un grand nombre d’espaces vides remplis d’air (photo) : c’est cette couche d’air emprisonné et la forme des particules qui jouent le rôle “tapis”, isolant la paroi et faisant glisser le produit dans le sens de la gravité.

Nanoparticule en silice en forme de "Y" qui adhère à la paroi interne du flacon (à l'aide d'un solvant) et empèche le produit de toucher le plastique (Ph. Philipp Brown, The Ohio State University).

Nanoparticule en silice en forme de “Y” qui adhère à la paroi interne du flacon (à l’aide d’un solvant) et empêche le produit de toucher le plastique (Ph. Philipp Brown, The Ohio State University).

Le pouvoir polluant des tensioactifs

Cela peut sembler un brin ridicule comme invention, n’était le nombre de telles bouteilles mal vidées qui se retrouvent dans les déchetteries voire dans la nature : sur les quelque 90 milliards de bouteilles plastiques utilisées en France tous les ans (180 milliards aux États-Unis), plusieurs milliards contiennent des produits détergents riche en tensioactifs.

Or cette souillure par les tensioactifs demande beaucoup d’effort et d’argent pour être éliminée afin de recycler le plastique, sans compter qu’une bonne moitié des bouteilles (51 %) n’est pas recyclée : la pollution aux tensioactifs est si problématique aujourd’hui, notamment son rôle dans la dégradation des milieux marins et forestiers, que les industriels cherchent à tout prix une parade.

Des inventions comme celle des chercheurs, si elles ne résolvent pas le problème, pourraient contribuer à réduire cette pollution. Comme on dit, les petits ruisseaux font les grandes rivières…

–Román Ikonicoff

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V 1166 - plastique oceans

S&V 1157 - dechets

S&V 1151 - plastique oceans

  • Les océans malades du plastique S&V n°1103 (2009). Premier cri d’alarme : l’environnement, mais aussi la pêche et le tourisme sont affectés par la masse de déchets déversés tous les ans dans les mers.

S&V 1103 - plastique oceans

Comment aider vos enfants à vous quitter (quelques jours)

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N’est-il pas normal de redouter l’inconnu ?

La perspective d’une séparation peut en effet entraîner de la tristesse. Le parent ne pourra pas enlever ce sentiment. Son rôle revient simplement à expliquer : « Tu as le droit d’être triste, de pleurer en y pensant, au moment du départ ou le soir. Ce n’est pas une émotion agréable, mais elle n’est pas dangereuse, elle n’empêche pas d’être heureux. » C’est ainsi qu’on aide l’enfant à accéder au principe de réalité : la vie est ainsi faite qu’on ne connaît pas des émotions agréables en continu. On peut traverser des moments difficiles, parfois même douloureux, mais souffrir n’empêche pas de continuer à vivre.

Pour rassurer…

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À la poursuite du sommeil

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« Ultime frontière à repousser pour parvenir à une société fonctionnant à pleine puissance 24 heures sur 24 », notre sommeil est mis en péril par l’extension du travail de nuit, par le bruit et la lumière dans les villes, par la relégation à la sphère privée de la question du repos, qui est un fait social. C’est le constat dressé par le think tank Terra Nova, qui a publié au printemps un rapport intitulé « Retrouver le sommeil, une affaire publique ». Des médecins, un philosophe, un sociologue, un économiste et un spécialiste de la responsabilité sociale des entreprises y interpellent les pouvoirs publics avec des préconisations liées à la santé, à la sécurité au travail et sur la route. Le professeur Damien Léger,…

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Le combat d’une gynécologue contre son propre cancer

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Comment est né ce livre qui raconte votre propre lutte contre le cancer du sein ?

Un ancien collègue m’avait suggéré l’idée. C’était 15 mois après le début « des hostilités », je n’étais pas encore complètement remise et je voulais faire quelque chose de ce qui m’était arrivé. Écrire pour témoigner de cette expérience en mêlant mon regard de femme et ma vision de médecin gynécologue est devenu peu à peu une évidence. Je n’avais pas pris de notes pendant les traitements – j’en aurais été bien incapable –, mais je n’ai eu aucune difficulté à me remémorer ces mois douloureux que je raconte de manière chronologique. Cela m’a apaisée. Avec le recul, je pense que mettre ce vécu sur le papier m’a permis de me libérer pour aller de…

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