Le ciel du mois de juin 2016

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Ciel de juin 2016Le mois de juin, dans l’hémisphère nord, est la période que les astronomes aiment le moins : en effet, le Soleil, au plus haut dans sa trajectoire céleste, repousse la nuit très tard et ramène l’aube bien trop tôt… Résultat, pour la moitié de l’Europe, et en France au delà de 48 degrés de latitude nord, il ne fait pas complètement nuit… la nuit. Le mois de juin est donc pour les observateurs couches-tard une période propice à la contemplation des astres brillants, la Lune et les planètes, essentiellement.
Par chance, ce mois-ci, les trois planètes les plus intéressantes, Mars, Jupiter et Saturne, sont bien visibles dans le ciel. Si Jupiter s’éloigne – elle est à 837 millions de kilomètres de la Terre le 20 juin – Mars, à seulement 76 millions de kilomètres le 10 juin, demeure très brillante, après son passage au plus près de la Terre, à la fin mai.
Enfin, le joyau du système solaire, Saturne, passe au plus près de la Terre le 3 juin à 1,35 milliard de kilomètres.

La planète Saturne, vue ici par le télescope spatial Hubble, s'approche au plus près de la Terre au début de ce mois de juin 2016. Son globe et ses anneaux sont perceptibles dans une petite longue vue, et les détails de son globe nuageux et de ses anneaux sont visibles dans des lunettes et télescopes d'amateur de 100 à 300 mm de diamètre. Photo Nasa/ESA/STSCI.

La planète Saturne, vue ici par le télescope spatial Hubble, s’approche au plus près de la Terre au début de ce mois de juin 2016. Son globe et ses anneaux sont perceptibles dans une petite longue vue, et les détails de son globe nuageux et de ses anneaux sont visibles dans des lunettes et télescopes d’amateur de 100 à 300 mm de diamètre. Photo Nasa/ESA/STSCI.

Très brillants à l’œil nu, les trois astres exigent un instrument optique pour être vus en détail. Saturne, du fait de sa proximité relative, est la plus grande des trois planètes, durant ce mois de juin : ses anneaux immenses, qui s’étendent sur près de 300 000 kilomètres, sont perceptibles dans les plus petites longues vues, grossissant 20 ou 30 x : la planète sertie d’anneaux semble alors sortie d’un rêve enfantin, une image extraordinaire, inoubliable…
Ce mois-ci, Jupiter, Mars et Saturne dérivent lentement vers l’ouest, respectivement dans les constellations du Lion, de la Balance et du Scorpion. Au fil du mois, la Lune, dans sa révolution autour de la Terre, leur rendra visite.
C’est d’abord, un beau Premier Quartier de Lune qui croisera Jupiter au dessus de l’horizon ouest, au soir du 11 juin. Puis, une Lune gibbeuse passera au dessus de Mars le 16, avant de croiser Saturne le 18, juste avant la Pleine Lune, qui a lieu le 19 juin.
Pour suivre les astres au jour le jour, et prévoir phénomènes et évènements astronomiques, l’astronome amateur et auteur Guillaume Cannat nous propose son Guide du ciel 2016-2017, qui couvre l’année astronomique de juin à juin. Cet ouvrage est indispensable à l’observation astronomique, Guillaume Cannat évoquant la quasi totalité des phénomènes astronomiques visibles à l’œil nu ou au télescope et offrant chaque mois deux cartes du ciel. Phases de la Lune, phases de Mercure et Vénus, ballet des satellites de Jupiter et Saturne, rapprochements entre la Lune, les planètes et les étoiles, variations cycliques des étoiles, éclipses, passages de comètes et d’astéroïdes, la mécanique cosmique, remarquablement racontée et illustrée dans son guide annuel, n’a plus de secret pour cet amoureux du ciel.
Serge Brunier

Téléphones portables et cancer : des preuves toujours insuffisantes

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L'effet cancérigène des téléphones portables reste à démontrer - Ph. Julian Carvajal / Flickr / CC BY 2.0

L’effet cancérigène des téléphones portables reste à démontrer – Ph. Julian Carvajal / Flickr / CC BY 2.0

Le débat a été relancé ce 25 mai : selon une étude américaine, des rats exposés aux radiofréquences émises par les téléphones portables présentent des cancers du cerveau et du cœur. Est-ce enfin la preuve que ces ondes sont bel et bien cancérigènes, comme certains scientifiques le craignent depuis des années ?

Loin s’en faut. Ces résultats, bien qu’inquiétants à première vue, sont à relativiser. D’abord, ils s’agit de résultats préliminaires, que le National Toxicology Program (NTP) étasunien a décidé de rendre publics avant que l’étude ne soit terminée. Celle-ci doit se prolonger encore jusqu’à la fin de l’année 2017, et reproduire l’expérience sur des souris.

En bref, pour la partie publiée cette fin mai, des groupes de 90 rats ont été exposés, tout au long de leur vie, à des ondes radio du type émis par les téléphones mobiles, d’une fréquence de 900 mégahertz. Celles-ci étaient irradiées sur l’ensemble des cages pendant 10 minutes, puis s’arrêtaient pendant 10 minutes, et ainsi de suite, ce qui fait que tout le corps des animaux y était exposé. Elles étaient de trois niveaux : un premier groupe recevait une irradiation d’une puissance de 1,5 watt par kilo de poids corporel, un autre de 3 W/kg, un dernier de 6 W/kg — sachant que les téléphones portables du commerce ont d’habitude un débit d’absorption spécifique (DAS) en-dessous de 1 W/kg. Enfin, un groupe témoin était élevé dans les mêmes conditions, sans irradiation.

Un taux de tumeurs qui reste faible chez les rats irradiés

Or, malgré ces forts taux d’exposition, le nombre d’animaux chez qui les toxicologues américains ont observé des cancers reste faible : entre 2 et 3 % des rats irradiés présentaient des tumeurs du cerveau (gliomes) et entre 2 et 6 % des tumeurs des neurones du cœur (schwannomes). De plus, seuls les mâles étaient affectés par des taux significatifs de ces tumeurs.

Certes, ces tumeurs, des formes rares, étaient absentes chez les rats non irradiés. Cependant, la longévité globale des animaux examinés demeurait inchangée, qu’ils aient été exposés ou non aux ondes radios.

Illustration des différents rayonnements de notre quotidien : les radiofréquences émises par les téléphones ne sont pas ionisantes. - Ph. IRSN

Illustration des différents rayonnements de notre quotidien : les radiofréquences émises par les téléphones ne sont pas ionisantes. – Crédit : IRSN

Alors, les ondes électromagnétiques émises par les téléphones portables (mais aussi par la radio, la télé, les radars, les Wifi et les Bluetooth) sont elles cancérigènes ou non ?

La question reste ouverte, et ne change pas la position du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), une agence de l’OMS basée à Lyon, qui en 2011 les a classées dans parmi les cancérigènes “probables”. C’est à dire des facteurs dont on a observé un effet cancérigène qui agirait selon un mécanisme plausible, mais pour lequel les preuves scientifiques sont biaisées, confuses ou peu convaincantes.

Des études de population rassurantes

Depuis lors, les recherches se multiplient, et elles sont nombreuses à être rassurantes. Y compris celles qui observent directement la population humaine qui passe du temps au téléphone ! A l’instar de la toute récente publication, en avril 2016, d’une étude de long cours dans la revue Cancer Epidemiology. Des médecins australiens y analysent l’évolution des cancers du cerveau (à 80 % des gliomes) sur toute la population australienne depuis que celle-ci a commencé à faire usage des téléphones mobiles, soit en 1987.

Leurs résultats montrent que le taux de tumeurs est resté stable chez les Australiens, dont 90 % utilisent aujourd’hui un téléphone portable. La seule classe d’âge chez qui les cancers du cerveau ont augmenté de manière significative est celle des 70-84 ans : une hausse que les chercheurs attribuent au meilleures techniques de diagnostic comme l’IRM ou le scanner, qui ont permis d’identifier comme des cancers des symptômes autrefois pris pour des maladies comme l’AVC ou la démence.

Enfin, il est admis par les biologistes que les ondes radios émises par les téléphones ne sont pas ionisantes, autrement dit elles n’ont pas une énergie suffisante pour déplacer les électrons, donc elles ne peuvent pas endommager l’ADN et ainsi provoquer des mutations cancérigènes. Éventuellement, leur mécanisme d’action pourrait être d’accélérer le développement de tumeurs déjà installées : mais dans ce cas, leur effet serait très rapide (une latence de quelques années)… ce qui n’a pas été observé en Australie.

—Fiorenza Gracci

 

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Quelle est la durée de vie d’une photocopie ?

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Si elles sont conservées dans de bonnes conditions, les photocopies peuvent durer indéfiniment ! - Ph. Jo Naylor CC BY 2.0

Si elles sont conservées dans de bonnes conditions, les photocopies peuvent durer indéfiniment ! – Ph. Jo Naylor CC BY 2.0

Si vous posiez cette question aux fabricants de photocopieurs, ils vous répondraient, prudemment, que la durée de vie d’une photocopie est au minimum de 40 ans… Mais en réalité, elle est presque infinie !

En effet, l’encre qui constitue le dessin de la photocopie, le toner, se présente sous la forme d’une multitude de fines particules de carbone, enrobées d’un liant (un matériau plastique). Lors de la photocopie, la feuille et l’encre sont portées à une température de 150 °C. Le liant fond alors et s’incruste dans les fibres du papier. Et rien ne pourra l’en décoller. Ni l’humidité ni la lumière.

Du coup, l’interrogation porte sur… le papier. Car il est difficile d’estimer sa durée de vie, tant il en existe de variétés.

Le principal danger : la lumière

A priori, dans des conditions de bonne conservation, il peut rester intact plusieurs centaines d’années, son principal agresseur étant la lumière. Lorsqu’elle bombarde la feuille de ses rayons, elle désorganise les liaisons de la lignine qui le constitue. Résultat : le papier change de comportement vis-à-vis de la lumière. Il l’absorbe en partie, au lieu de la réfléchir… et il jaunit. Ainsi, en quelques mois seulement, une feuille déposée en plein soleil sera dégradée.

L’humidité peut également faire beaucoup de dégâts. La faute aux liaisons O-H présentes dans la cellulose du papier qui se rompent au contact des molécules d’eau. La feuille se ramollit alors progressivement et se fragilise. Enfin, n’oublions pas les ennemis vivants : les bactéries et autres moisissures, friandes de l’amidon qu’il contient.

Le papier peut résister des siècles

Protégée de tous ces assaillants potentiels, comme c’est le cas dans un banal placard, il n’y a aucune raison que la durée de vie d’une photocopie ne se compte pas en dizaines, voire en centaines d’années. D’ailleurs, il existe encore des échantillons de papier datant du Moyen Âge parfaitement conservés qui présentent de grandes similarités avec notre papier actuel.

Bref, photocopier, ce n’est pas graver dans le marbre, mais presque.

—M.F.

D’après S&V n°1097

 

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Pourquoi certaines viandes sont-elles blanches et d’autres, rouges ?

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La nuance de couleur de la viande dépend de sa teneur en myoglobine. - Ph. Robert Couse-Baker CC BY 2.0

La nuance de couleur de la viande dépend de sa teneur en myoglobine. – Ph. Robert Couse-Baker CC BY 2.0

Si l’on ne déguste jamais de cuisses de poulet ou d’escalopes de veau saignantes, ni de rumsteak blanc, c’est en grande partie à cause de la… myoglobine ! En effet, cette protéine contenant du fer qui apporte l’oxygène aux muscles de l’animal réfléchit la lumière visible en couleur rouge (ou brune lorsque le fer est oxydé).

Les animaux jeunes ont la chair plus claire : ils donnent de la viande blanche

Or, les animaux jeunes, à l’alimentation pauvre en fer ou à l’activité physique réduite, synthétisent moins de myoglobine. Ainsi en est-il du veau, jeune ruminant souvent élevé en bâtiment et nourri au lait, aliment pauvre en fer.

A l’inverse, certaines espèces produisent beaucoup de myoglobine nécessaire à leurs muscles sollicités par des efforts importants et prolongés. C’est par exemple le cas du bœuf ou du cheval, dont les muscles doivent supporter un poids important.

Certains animaux ont des fibres musculaires “blanches”

Tandis que d’autres, comme les poulets, ont des muscles composés de fibres blanches, pauvres en myoglobine. Des fibres musculaires plus adaptées aux efforts courts mais intenses qu’à des efforts d’endurance, pour lesquels des fibres rouges sont plus efficaces.

A noter que des médicaments, tels que les facteurs de croissance, notamment, peuvent faire chuter le taux de myoglobine.

—J.-P.B.

D’après S&V n°1098

 

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Agroécologie : c’est bien meilleur à la cantine bio !

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Des salades, fraîchement cueillies et assaisonnées à l’huile d’olive du domaine avec quelques cébettes, des pizzas entièrement maison avec tomates du jardin, du fromage à la coupe, des pâtisseries du jour, le tout bio bien entendu. Nous ne sommes pas à une bonne table du Michelin mais dans une des trois cantines scolaires de Mouans-Sartoux, une petite ville de 10 000 habitants dans les Alpes-Maritimes. Ici, pour limiter le gaspillage et les emballages, les enfants choisissent la taille de leur portion, le fromage et le pain sont découpés à la demande et les fruits proposés en quartiers. Les élèves se resservent à volonté. Tout est maison, les frites, les desserts et même le ketchup et les repas sont préparés avec des légumes livrés le jour même. « Tout est quasiment fait en temps réel avec des cuissons à basse…

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Transformer les conflits

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Deux jeunes femmes se tiennent figées comme des statues : l’une lève la main sur l’autre qui se recroqueville. Dans la salle lumineuse du Foyer Sainte-Marie, à Rodez, un petit groupe les entoure. Ici, on s’arrête pour réfléchir à la violence. « Comment stopper cette agression ? », interroge Hervé Ott, qui conduit ce stage sur « la transformation des conflits ». Il invite chacun à proposer une intervention. Certains tendent la main vers l’agressée. Poser son bras sur l’épaule de l’assaillante ou se positionner devant elle en la regardant se révèle plus efficace. La quinzaine de participants âgés de 30 ans à 67 ans n’est pas venue acquérir des techniques d’autodéfense pour se transformer en héros. Loin s’en faut. Ils veulent savoir faire face à un conflit sans recourir à la violence et en surmontant un…

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Ferme bio : "Dans ma boutique, je fais un métier qui a du sens"

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En plein coeur du IXe arrondissement de Paris, on se presse dans la petite boutique de Dan, ouverte il y a tout juste un an, pour venir chercher salades et légumes de la ferme, fraîchement cueillis du matin. Mais ce n’est pas tout : on trouve aussi les délicieux pains façonnés au levain avec des céréales locales et cuits au feu de bois par le père de Dan qui livre chaque jour son jeune fils. Témoignage. 

« Mon père m’a transmis des valeurs exigeantes. Intellectuel et avec de fortes valeurs spirituelles, il passe autant de temps à lire qu’à travailler la terre. J’ai…

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Femme seule cherche homme bien

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Cet article est parti d’un courrier comme nous avons la chance d’en recevoir à La Vie. Direct, sensible et interpellant. La lettre d’une lectrice qui évoque les épreuves additionnées des femmes seules. Après la mort d’un mari, un divorce ou une séparation, comment traverser la tristesse ou le sentiment d’échec, parfois l’isolement social, les réactions mitigées des enfants ? Pourquoi rencontrer un nouveau compagnon semble-t-il si fastidieux ? D’autres témoignages ont suivi. Nous avons demandé à Marie-Claude Gavard de répondre à ce courrier. Pour la psychiatre, psychothérapeute et psychanalyste, il n’est pas question de « refaire sa vie » et de renier le passé, mais de continuer sa vie et de « commencer un nouveau chapitre, écrit avec l’expérience ».

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Sept conseils pour bien voyager au long cours

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1 Bouger !

« Le lien est clairement établi aujourd’hui entre les accidents thromboemboliques (phlébite, embolie) et la durée du voyage, avec un risque accru à partir de 5 heures de vol et maximum au-delà de 8 heures de vol », explique Frédéric Lapostolle, médecin au Samu 93, qui intervient à l’aéroport de Paris-Roissy-Charles-de-Gaulle. La première cause est la position assise prolongée. En favorisant la compression des cuisses sur le bord du siège, elle serait à l’origine des lésions de la paroi des vaisseaux sanguins et d’une stase veineuse, entraînant une augmentation de la viscosité sanguine. « Pour les éviter, il faut marcher toutes les deux heures, et réaliser des mouvements de flexion et extension du pied…

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