La digitalisation de l’assurance à l’ère du Big Data

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Les innovations technologiques inondent notre quotidien : santé, maison, auto connectée… De nouvelles mouvances auxquelles les assureurs doivent s’adapter en élaborant des contrats spécifiques, qu’il s’agisse de tirer profit de ces innovations ou d’assurer de nouveaux risques.

Les innovations récentes et les données recueillies par leur biais permettent aux assureurs d’affiner les tarifications proposées aux assurés tout en diminuant la sinistralité, donc le risque à porter. Et pour cause les objets connectés changent peu à peu nos habitudes, notre manière de penser mais permettent surtout de chiffrer et comptabiliser nos déplacements, notre quotidien… L’exploitation de la masse impressionnante de données ainsi générées et collectées, appelée « Big Data », fait couler beaucoup d’encre : si certains y voient l’avenir, d’autres y voient la percée de Big Brother…

Assurance et santé connectée

La santé connectée est l’une des thématiques centrales sur lesquelles planchent actuellement les assureurs afin de déterminer comment en tirer parti au mieux. Les assureurs forment par exemple des partenariats avec des entreprises ayant conçu des applications e-santé. Axa vient d’ailleurs, en mars 2016, de réaliser une levée de fonds à l’intention de la start-up Américaine Wellth, dont l’application vise à inciter les assurés à respecter leurs traitements médicaux afin d’éviter l’aggravation des pathologies et l’hospitalisation. Ce qui revient indirectement à diminuer le risque à couvrir, donc les coûts des assureurs dans le domaine de la santé.

En France, certains assureurs proposent désormais des services de téléconsultations médicales, une initiative qui ne plait pas au Conseil national de l’Ordre des Médecins. Déjà en 2014 Axa s’alliait avec Withings pour mettre en place un contrat de complémentaire santé connectée. Les 1 000 premiers souscripteurs ont ainsi reçu une montre connectée comptant leurs pas, et l’assureur leur offrait des chèques-cadeaux s’ils en faisaient plus de 7 000 par jour. Mais parce que l’analyse de ces données et le calcul du retour sur investissement sont difficiles, ces contrats sont encore rares, d’autant que selon une enquête du T-Day Insurance, seuls 29% des Français accepteraient de communiquer leurs données de santé à un assureur.

L’auto et la maison connectée en plein essor

On ne compte plus les contrats d’assurance « pay how you drive », qui fleurissent depuis un moment et permettent, grâce à un boitier embarqué, de déterminer si l’automobiliste conduit de manière responsable, en vue de le récompenser par la diminution du montant de sa prime d’assurance.

Les USA ont plusieurs années d’avance sur les Français en la matière et il semblerait que le modèle n’y ait pas reçu le succès escompté : il est en effet difficile de qualifier la conduite car les facteurs à prendre en compte sont très nombreux et que la conduite varie en fonction du lieu, de la météo…

Les assureurs et courtiers proposent également de plus en plus de contrats spécialisés destinés aux maisons connectées : télésurveillance, alarme connectée, pilotage à distance grâce à une application mobile mais aussi gestion des éclairages, mesure d’énergie… autant de moyens censés améliorer le confort de vie mais surtout faire baisser la sinistralité. Selon une étude du cabinet de conseil PwC, 70% des Français accepteraient d’installer un capteur dans leur voiture ou leur maison afin de payer moins cher leur prime d’assurance.

Pas de doute, l’assurance se digitalise et s’adapte. Une tendance qui n’est pas prête de s’arrêter ; les nouvelles technologies bouleverseront encore le domaine assurantiel avec, notamment, l’arrivée des voitures autonomes, qui pourraient bien signer la fin des contrats d’assurances auto tels qu’on les connait aujourd’hui…

Mariages nuls : le pape plaide pour une meilleure préparation

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« Une partie de nos mariages sacramentaux sont nuls » : c’est la phrase qu’a finalement retenue le Vatican pour retranscrire les propos improvisés par le pape François devant des milliers de Romains rassemblés en congrès diocésain dans la cathédrale Saint-Jean-de-Latran, selon Apic. « Une grande majorité de nos mariages sacramentaux sont nuls », avait-il prononcé en réalité, évoquant la culture du provisoire qui a envahi notre société. « Et pour cela, ajoutait-il, une grande majorité de nos mariages sacramentaux sont nuls, parce que [les époux] disent: ‘Oui, pour toute la vie’, mais ne savent pas ce qu’ils disent, parce qu’ils ont une autre culture ». L’affirmation avait attiré au pape de vifs commentaires.

L’Eglise présume toujours un mariage valide 

Qu’est-ce qui fait qu’un mariage est nul dans le droit de l’Eglise, s’est demandé (en anglais) le site américain d’information catholique Crux : « Je peux dire d’expérience que cette culture du provisoire, la manière conditionnelle et temporaire avec laquelle nous considérons les institutions permanentes, ont un impact sur notre façon de vivre le mariage, et sur les relations entre époux », analyse le canoniste J.D. Flynn, dans le Nebraska, pour CNA, dans des propos rapportés par le site. Mais il ajoute qu’«il est important pour les gens de se rappeler que l’Eglise présume toujours un mariage valide, à moins qu’il soit prouvé le contraire. »

L’ignorance de la nature du mariage figure parmi les critères de nullité de l’engagement, explique le canoniste, mais « il faut prouver d’une manière définitive que [les époux] ignoraient vraiment que le mariage est une union permanente.» Et ce serait l’ignorance d’une « compréhension humaine fondamentale » du mariage, clarifie-t-il, « et non pas une ignorance de niveau d’études supérieures de théologie du mariage ».

La préparation au mariage, “un chemin de conversion”

Reste que l’enjeu actuel, comme l’a relevé le pape devant les fidèles italiens, est d’approfondir la préparation au mariage, rapporte La Croix : « Il faut faire la préparation “avec proximité, sans se faire peur, lentement », a-t-il préconisé : « C’est un chemin de conversion ». Le pape a rappelé qu’en tant qu’archevêque de Buenos Aires, il avait toujours interdit les mariages pendant une grossesse, parce que la précipitation à se marier avant la naissance, pour être « socialement en règle », empêchait le sacrement d’être librement consenti – ce qui est un motif de nullité.

Remarquant que la plupart des couples venant aux préparations au mariage cohabitaient déjà, il a engagé les prêtres à « ne pas dire toute de suite “Pourquoi tu ne te maries pas à l’église?” » : « Non, accompagnez-les, attendre et faire mûrir la fidélité ».