Mariages nuls : le pape plaide pour une meilleure préparation

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« Une partie de nos mariages sacramentaux sont nuls » : c’est la phrase qu’a finalement retenue le Vatican pour retranscrire les propos improvisés par le pape François devant des milliers de Romains rassemblés en congrès diocésain dans la cathédrale Saint-Jean-de-Latran, selon Apic. « Une grande majorité de nos mariages sacramentaux sont nuls », avait-il prononcé en réalité, évoquant la culture du provisoire qui a envahi notre société. « Et pour cela, ajoutait-il, une grande majorité de nos mariages sacramentaux sont nuls, parce que [les époux] disent: ‘Oui, pour toute la vie’, mais ne savent pas ce qu’ils disent, parce qu’ils ont une autre culture ». L’affirmation avait attiré au pape de vifs commentaires.

L’Eglise présume toujours un mariage valide 

Qu’est-ce qui fait qu’un mariage est nul dans le droit de l’Eglise, s’est demandé (en anglais) le site américain d’information catholique Crux : « Je peux dire d’expérience que cette culture du provisoire, la manière conditionnelle et temporaire avec laquelle nous considérons les institutions permanentes, ont un impact sur notre façon de vivre le mariage, et sur les relations entre époux », analyse le canoniste J.D. Flynn, dans le Nebraska, pour CNA, dans des propos rapportés par le site. Mais il ajoute qu’«il est important pour les gens de se rappeler que l’Eglise présume toujours un mariage valide, à moins qu’il soit prouvé le contraire. »

L’ignorance de la nature du mariage figure parmi les critères de nullité de l’engagement, explique le canoniste, mais « il faut prouver d’une manière définitive que [les époux] ignoraient vraiment que le mariage est une union permanente.» Et ce serait l’ignorance d’une « compréhension humaine fondamentale » du mariage, clarifie-t-il, « et non pas une ignorance de niveau d’études supérieures de théologie du mariage ».

La préparation au mariage, “un chemin de conversion”

Reste que l’enjeu actuel, comme l’a relevé le pape devant les fidèles italiens, est d’approfondir la préparation au mariage, rapporte La Croix : « Il faut faire la préparation “avec proximité, sans se faire peur, lentement », a-t-il préconisé : « C’est un chemin de conversion ». Le pape a rappelé qu’en tant qu’archevêque de Buenos Aires, il avait toujours interdit les mariages pendant une grossesse, parce que la précipitation à se marier avant la naissance, pour être « socialement en règle », empêchait le sacrement d’être librement consenti – ce qui est un motif de nullité.

Remarquant que la plupart des couples venant aux préparations au mariage cohabitaient déjà, il a engagé les prêtres à « ne pas dire toute de suite “Pourquoi tu ne te maries pas à l’église?” » : « Non, accompagnez-les, attendre et faire mûrir la fidélité ».

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