Un sous-marin allemand de guerre retrouvé à 48 km des côtes américaines

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Les épaves datant des deux Guerres mondiales jonchent les fonds océaniques (Ph. ollografik via Flickr CC BY 2.0)

Les épaves non inventoriées datant des deux Guerres mondiales jonchent les fonds océaniques (Ph. ollografik via Flickr CC BY 2.0)

L’Administration nationale océanographique et atmosphérique (américaine) ou NOAA, vient de confirmer que l’épave retrouvée en août dernier dans l’Atlantique à seulement 48 km des côtes de la Caroline du Nord était le sous-marin nazi U-boot 576, coulé avec ses 45 marins le 15 juillet 1942 par l’aviation américaine alors qu’il s’en prenait à un cargo marchand, le Bluefields, d’un convoi de ravitaillement (Convoy KS-520) se dirigeant vers la base de Key West, en Floride. Bilan : le Bluefields et l’U-boot 576 reposent à 200 mètres l’un de l’autre depuis 72 ans. Ce « scoop », qui rappelle aux Américains que les nazis étaient aux portes de leur pays, résulte d’un partenariat entre la NOAA et le Bureau of Ocean Energy Management (BOEM) engagé en 2008 dont l’objectif est autant la recherche archéologique marine que la préservation des mers.

En effet, les mers mais aussi les terres sont jonchées d’épaves et de restes matériels des deux grandes guerres mondiales qu’on est très loin d’avoir repérés et inventoriés. Outre l’énorme intérêt historique de ces objets surgi d’un passé pas si lointain, un nombre incalculable s’avère encore néfaste du point de vue écologique, à cause de la pollution qu’ils peuvent distiller en continu dans le milieu marin ou dans le sous-sol. Voire ils sont dangereux pour les populations humaines, comme cela a été encore le cas mardi 21 octobre, avec la découverte d’un obus de la Première guerre mondiale sur le bas-coté de la nationale N921 (Ardennes), ou encore celle d’un obus de la Seconde guerre mondiale le 29 septembre à Massy (Essonne) qui a nécessité lévacuation de 4000 personnes.

Le sous-marin allemand restera au fond de l’océan

Dans les océans, la tache se révèle d’autant plus ardue que ces restes ne sont pas repérables autrement qu’à l’aide de sondages profonds, sollicitant de grands moyens technologiques. Dans le cas présent, après une campagne de plongées en août et une recherche dans les archives historiques, c’est finalement le sonar et les appareillages d’imagerie optique du vaisseau Okeanos Explorer de la NOAA qui ont tapé dans le mille grâce à un balayage très large depuis la surface.

Les trois aspects du problème des restes des guerres mondiales – le défi archéologique, le défi écologique et le défi de sécurisation – explique que des organismes comme la NOAA et le BOEM, aux Etats-Unis, dont l’objectif est la gestion durable des ressources et de l’environnement marin, aient mis en place des instances et des programmes de grande envergure comme le projet de recherche sur la bataille de l’Atlantique de l’Office des sanctuaires marins nationaux de la NOAA.

Mais pour en revenir à la « petite histoire » de la grande Histoire, l‘office des Affaires étrangères allemand (Auswärtiges Amt, AA), équivalent de notre ministère éponyme, qui assume le très lourd héritage de la République fédérale d’Allemagne comme successeur « juridique de l’ancien Reich allemand« , a fait savoir dans un communiqué que l’Etat « n’est pas intéressé par une reprise des restes de l’U-576 et ne participera pas [au] projet [de récupération de l'épave]. »

R.I.

 > Lire également dans les Grandes Archives de S&V :

S&V1150

S&V1041

S&V1024

S&V995

 

 

 

Un paraplégique remarche après une autogreffe de cellules nasales

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Darek Fidyka utilise un déambulateur pour marcher, deux ans après une opération qui a régénéré sa moelle épinière / Ph. © BBC Panorama

Darek Fidyka utilise un déambulateur pour marcher, deux ans après une opération de régénération de sa moelle épinière / Ph. © BBC Panorama

Après avoir subi une opération qui combine la neurochirurgie et la chirurgie ORL (oto-rhino-laryngologique) réalisée par des médecins britanniques et polonais, un homme paralysé de la taille aux pieds a retrouvé l’usage de ses jambes. C’est le premier cas d’une telle guérison documenté sur le plan clinique. Néanmoins, ce cas unique ne permet pas de conclure à lui seul que c’est bien cette intervention qui est à l’origine de la guérison de Darek Fidyka.

Le prodige repose sur la capacité de certaines cellules olfactives à se régénérer constamment

En quoi a consisté l’opération ? Les chirurgiens ont prélevé des cellules nerveuses de la muqueuse nasale du patient, appelées cellules olfactives engainantes, puis les lui ont implantées dans la moelle épinière, au niveau de la lésion. Là, ces cellules ont régénéré les nerfs, formant une sorte de pont entre les fibres nerveuses à l’endroit où elles avaient été sectionnées.

Les cellules olfactives engainantes conservent en effet la capacité de se régénérer régulièrement dans le tissu olfactif des adultes, car elles sont exposées à l’air, aux microbes, aux poussières. Ainsi, elles ont attiré l’attention des chercheurs en médecine régénérative, qui depuis une douzaine d’années recherchent un moyen de les employer pour reconstruire les tissus nerveux.

La première équipe à se lancer dans cette voie a été celle du Dr Carlos Lima, à l’hôpital Egas-Moniz de Lisbonne. Depuis juillet 2001, ce chirurgien pionnier a opéré des dizaines de patients, avec des résultats encourageants.

Radiographie de la moelle épinière de Darek Fidyka, avant l'opération (à gauche), 5 semaines (au milieu) et 5 mois plus tard (à droite). La régénération des fibres nerveuses est bien visible. / Ph. © BBC Panorama

Radiographie de la moelle épinière de Darek Fidyka, avant l’opération (à gauche), 5 semaines (au milieu) et 5 mois plus tard (à droite). La régénération des fibres nerveuses est bien visible. / Ph. © BBC Panorama

Il faudra encore attendre des essais cliniques sur d’autres patients paraplégiques

A présent, l’équipe anglo-polonaise, qui regroupe des chercheurs de l’University College de Londres et de nombreux médecins polonais, semble avoir trouvé la procédure gagnante. Six mois après son opération, Darek Fidyka faisait ses premiers pas avec l’appui de barres parallèles ; à présent, deux ans plus tard, il marche à l’aide d’un déambulateur, il peut conduire et il a récupéré ses fonctions sexuelles.

Il faudra cependant attendre que ces résultats soient reproduits sur d’autres patients avant que la technique ne soit validée, et que l’espoir de faire remarcher tous les paraplégiques ne devienne concret.

S&V 1126 paraplégiques

  • Les nouveaux miracles de la médecine – S&V n°1056. Comment le chirurgien portugais Carlos Lima a entrepris les premières autogreffes de tissu nasal pour essayer de faire remarcher des paraplégiques.

S&V 1056 couv chirurgie

  • Lève-toi et marche ! - S&V n°1005. Marc Merger est le premier français à benéficier de la technique des électrodes pour réapprendre à marcher.

S&V 1005 paraplégiques

 

 

 

Avant-propos de Science & Vie n°1166

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Que d’humiliations ! Il est loin le temps où l’homme trônait fièrement au centre de l’Univers. Depuis Copernic, le doute n’est plus permis : c’est  notre bonne vieille Terre qui tourne autour du Soleil et non le contraire. Pis, on sait aujourd’hui que notre Soleil tourne lui-même autour d’autres étoiles bien plus massives et que tout ce petit manège tournoie bien loin du centre de notre galaxie. Et même que notre galaxie, parfaitement banale, gravite elle-même autour de bien d’autres galaxies, de milliards de milliards d’autres…

Chassé du centre du monde il y a cinq siècles, l’homme pouvait encore se consoler en s’imaginant taillé dans un tout autre bois que celui des innombrables espèces animales barbotant et grouillant tout autour de lui. Le lot de consolation n’était pas vilain, mais il fut piétiné de la plus belle manière avec la publication de De l’origine des espèces d’un certain Charles Darwin. On y comprenait, dès le milieu du xixe siècle, que toutes les espèces, espèce humaine comprise donc, partageaient les mêmes ancêtres. Deuxième sale coup pour nos ego.

Que nous restait-il alors ? Nos ego, justement. Le simple fait d’accéder à la conscience de nous-mêmes, voilà finalement ce qui nous distinguait positivement d’entre tout et d’entre tous. C’était déjà pas si mal, non ? Pourtant, Sigmund Freud n’a pas tardé à mettre en évidence, au début du xxe siècle, l’importance des mécanismes inconscients dans nos processus cognitifs. Conscients, peut-être, mais sûrement pas pleinement. Que dire alors de la liberté, ce sentiment si singulier qui fait parfois gonfler nos poitrines ? Un autre sujet à caution, car lui aussi mis à mal, au beau milieu du xxe siècle cette fois, avec la découverte de l’ADN, molécule de l’hérédité où se trouve écrit une bonne part de nos talents et de notre destinée. Pas vraiment libres, à peine conscients…
Que nous reste-t-il ? Peut-être l’intelligence, cette capacité hors norme qui nous rend capables, et nous seuls, de construire des villes, de démontrer des théorèmes, ou encore de soigner nos semblables… L’intelligence ? Mais voici que celle des robots du XXIe siècle commence à nous contester cet ultime privilège. Alors quoi ? A part sourire… Car finalement, c’est l’homme, et lui seul, qui n’a de cesse de se remettre à sa place.

 

>> Consulter le sommaire de ce numéro

 

 

 

Au sommaire de Science & Vie n°1166

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ROBOT-SAPIENS

 

>> Lire l’avant-propos de Science&Vie n°1164.

Et découvrez dans la suite de cet article le sommaire complet ainsi que les compléments que la Rédaction a souhaité apporter à votre dernier numéro de Science&Vie .

 

 

[AU SOMMAIRE]

Visuel-SOMMAIRE-ACTU

16 > Labos
Udes particules issues du coeur du Soleil ont été vues; Les neurones de la peau identifient la forme des objets…

28 > Environnement
Des bactéries pourraient fiabiliser les sites de déchets nucléaires; 117 millions: tel est le nombre de lacs sur la Terre…

36 > Médecine
Le cancer du sein se soigne mieux dans le noir; La sclérose en plaque pourrait être maîtrisée…

40 > Technos
Une puce se refroidit toute seule; Des métaux purs vont révolutionner l’usage du verre…

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-SOCIETE

44 > Projet d’encadrer l’usage de l’e-cigarette
Entre vapoter et fumer, que dit la science ?

48 > Artur Avila reçoit la médaille Fields
pourquoi la France est si bonne en maths

50 > Projet de logo coloré sur les produits alimentaires
La psychologie cognitive comme guide d’achat

51> Démission de Thomas Thévenoud du gouvernement pour irrégularités fiscales
La phobie administrative, une vraie maladie ?

52 > Notre-Dame-Des-Landes, Europacity…
Les terres agricoles, premières victimes de l’artificialisation

 

Visuels-SOMMAIRE-A-LA-UNE

54 > ROBOTS – Leur intelligence nous dépasse déjà  [En savoir plus]

– Rencontre avec six machines qui pensent mieux que nous

64 > Bienvenue dans la vallée de l’étrange

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-DECOUVERTE

70 > Archéologie [En savoir plus]
Signé Neandertal

74 > Phylogénétique [En savoir plus]
Inclassables ! Zoom sur six espèces qui ne ressemblent à rien

82 >Astrophysique [En savoir plus]
Et si les trous noirs explosaient en « trous blancs » ?

88 > Microbiologie [En savoir plus]
De la vie sous la glace

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-TECHNIQUES

94 > CRISPR/Cas9 [En savoir plus]
L’arme fatale de la thérapie génique

98 > La France riche en gaz de charbon [En savoir plus]
La grande réhabilitation du grisou

104 > Photovoltaïque [En savoir plus]
la vitre solaire est née

108 > Écosystèmes [En savoir plus]
Voici les premières bandes-son de la nature

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-FUTUR

114 > Le premier gratte-ciel en bois attend le feu vert; Un kit permet de convertir toute voiture à essence en hybride solaire; Une application pour vérifier son rythme cardiaque; Un nouveau concept de zoo propose de voir les animaux en cachette; C’est parti pour la ligne ferroviaire de tous les records…

 

Visuels-SOMMAIRE-CULTURE-SCIENCE

122 > Bon à savoir

124 > Questions/Réponses

130 > A lire / à voir

133 > Le ciel du mois

134 > Technofolies

140 > Il y a… 40 ans: la découverte de Lucy bouleverse l’histoire de nos origines

 

∞ ∞ ∞

 

[PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES, VIDÉOS, SITES WEB, LIVRES…]

Retrouvez les sources et les références essentielles pour approfondir les articles parus dans votre magazine.

 


ROBOTS – LEUR INTELLIGENCE DÉPASSE DÉJÀ LA NOTRE

>  Marlowe est un sociologue virtuel bavard, qui tient une chronique quotidienne sur son blog

http://prosperologie.org/mrlw/blog/

> Ellie, la psychologue virtuelle, ne rate aucun geste ni mot des patients qui la consultent

>  Le site de Viv Labs donne un aperçu des futures compétences de Viv, le superassistant virtuel

http://viv.ai/

>  IBM présente sur ce site les applications possibles de l’expert virtuel Watson

http://www.ibm.com/smarterplanet/us/en/ibmwatson/

> Mi projet de recherche, mi installation artistique, Baby X est une intelligence artificielle mimant le visage et les expressions d’un bébé … troublant.

 

> Retrouvez sur ce site, en mode interactif, l’infographie de notre dossier, présentant les probabilités d’automatisation des métiers dans les 20 prochaines années

http://qz.com/202312/is-your-job-at-risk-from-robot-labor-check-this-handy-interactive/

>  L’article de recherche original de Masahiro Mori, présentant la « vallée de l’étrange »

http://www.movingimages.info/digitalmedia/wp-content/uploads/2010/06/MorUnc.pdf

 >  Dans son livre « Superintelligence », paru en septembre 2014, Nick Bostrom, président de l’Institut pour le futur de l’humanité à l’université d’Oxford, étudei en détail les conditions d’apparition d’intelligences artificielles bien plus puissantes que l’intelligence humaine, et l’effet de telles machines pour les sociétés humaines

http://ukcatalogue.oup.com/product/9780199678112.do

 


ARCHÉOLOGIE – SIGNE NEANDERTAL

 

>  L’article de l’équipe de Joaquin Rodriguez-Vidal et Francesco d’Errico, publié par la revue PNAS est disponible (en anglais), ainsi que ses données complémentaires

http://www.pnas.org/content/early/2014/08/27/1411529111.full.pdf

>  Vous pouvez découvrir la gravure sous tous les angles via une modélisation 3D visible en vidéo, réalisée par Alain Queffelec et basée sur les photographies haute définition prises par l’équipe

>  Le site internet du musée de Gibraltar qui a coordonné l’étude sur la gravure attribuée à Neandertal propose (en anglais un dossier sur la cave de Gorham où a été trouvée la gravure ; il fait un point sur l’historique de sa découverte et des projets scientifiques qui y sont actuellement menés

http://www.gibmuseum.gi/Caves_Sites.html

 >  En 2012, une étude publiée par le journal Science sur les peintures de la cave espagnol d’El Castillo démontrait que des ronds tracés à l’ocre avaient plus de 41 000 ans, époque où Neandertal peuplait la région

http://www.sciencemag.org/content/336/6087/1409

>  Leur analyse dans le journal Nature, et un rappel du débat autour de leur attribution à sapiens ou Neandertal

http://www.nature.com/news/neanderthal-culture-old-masters-1.12974

>  Le site web Tracsymbols se donne pour objectif d’étudier les innovations comportementales, tant chez sapiens que Neandertal, et identifier quand et comment le symbolisme est utilisé chez les hominidés : alimenté par des spécialistes réputés, dont le Pr d’Errico, il présente de nombreux sites majeurs comme les caves de Blombos (Afrique du Sud) et des techniques d’archéologie expérimentale.

http://tracsymbols.eu/

>  Pour un panorama illustré des plus belles grottes ornées, voir l’ouvrage coordonné par Jean Clottes, spécialiste mondialement reconnu de ce sujet (paru en 2010)

http://fr.phaidon.com/store/art/l-art-des-cavernes-prehistoriques-9780714856896/

 

 


PHYLOGÉNÉTIQUE – INCLASSABLES ! ZOOM SUR SIX ESPÈCES QUI NE RESSEMBLENT A RIEN

 

> A lire, les deux tomes de l’ouvrage de référence sur la classification phylogénétique des êtres vivants, par les biologistes  Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader

G. lecointre, H. Leguyader, « La classification phylogénétique du vivant », Tomes 1 & 2″, Belin, ISBN 978-2-7011-4273-9, ISBN 978-2-7011-3456-7

http://www.editions-belin.com/ewb_pages/f/fiche-article-la-classification-phylogenetique-du-vivant-13174.php

>  A découvrir, le site Catalogue of life, qui permet de parcourir la classification

http://www.catalogueoflife.org/col/browse/tree

>  A voir, un entretien avec Guillaume Lecointre, directeur du département « Systématique & Évolution » du Muséum national d’Histoire naturelle, qui contient une très bonne présentation de l’arbre du vivant.

 > A voir, le DVD « Espèces d’espèces » (2009), LCJ Éditions et productions

http://videotheque.cnrs.fr/doc=2007

 


ASTROPHYSIQUE – ET SI LES TROUS NOIRS EXPLOSAIENT EN « TROUS BLANCS » ?

> A lire, l’article de recherche des physiciens Hal M. Haggard et Carlo Rovelli, à l’origine de cette spectaculaire hypothèse

http://arxiv.org/abs/1407.0989


MICROBIOLOGIE – DE LA VIE SOUS LA GLACE

 

> A consulter : l’article original, publié dans le journal Nature, rapportant la découverte de microorganismes dans le lac Whillans, enfoui sous 800 mètres de glace en Antarctique

http://www.nature.com/nature/journal/v512/n7514/full/nature13667.html

> A explorer, le site du projet d’exploration du lac Whillans,  « Wissard » (Whillans Ice Stream Subglacial Access Research Drilling), qui relate les étapes ayant mené à la découverte, au fil de galeries photos, d’interviews audio et vidéo, et présente les rapports scientifiques du projet.

http://www.wissard.org/

 


CRISPR/Cas9 – L’ARME FATALE DE LA THÉRAPIE GENIQUE

> Pour une présentation dans le détail de la méthode CRISPR/Cas9 rendez-vous sur le site des plateformes technologiques des sciences du vivant, avec les diapositives PowerPoint pointues mais accessible du chercheur Tuan Nguyen

http://www.biogenouest.org/sites/default/files/Biogenouest/Fichiers/conferences/seminaire_biogenouest_crispr_24_avril_nguyen.pdf

 


LA FRANCE RICHE EN GAZ DE CHARBON – LA GRANDE RÉHABILITATION DU GRISOU

 

> La région Nord-pas-de-calais a mené une mission d’enquête sur le potentiel du grisou, d’où il ressort un rapport très complet (437 pages !) et illustré.

http://vivredebout.files.wordpress.com/2014/03/rapport_mission_v2-2.pdf

 >  En pleine tourmente sur le gaz de houille, Le BRGM et l’INERIS ont uni leurs forces pour étudier les conséquences de l’exploitation du grisou. Eclairant.

http://www.ineris.fr/centredoc/note-brgm-ineris-gaz-de-charbon-finale-29-05-13-fin-unique-1382978611.pdf

 


PHOTOVOLTAÏQUE – LA VITRE SOLAIRE EST NÉE

 

>  Les travaux sur la vitre solaire mise au point par l’équipe américaine de Richard Lunt ont été publiés dans la revue Advanced Optical materials :

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/adom.201470040/abstract

>  Côté concurrence, le principe des films souples transparents de SunPartner Technologies est décrit abondamment sur ce site (en français) :

http://sunpartnertechnologies.fr/sunpartner-technologies/expertise/energie-innovante/

> Enfin, voici comment les estimations d’efficacité énergétique mentionnées dans l’article ont été calculées, dans le cas de l’immeuble l’immeuble :

  •  Energie produite pour un immeuble de 17 m de haut, 12 m de large, base carrée :

·         17 x 12 x 4000 (ensoleillement watth/m2/jour) x 0,68 (coefficient exposition sud) x 0.05 (5% de rendement) x 365 (jours) / 1000/1000 =  10 Mwh/an

·         17 x 12 x 4000 x 0,55 (x 2) (coefficient exposition est et ouest)  x 0.05 x 365 / 1000/1000 = 16 Mwh/an

·         Total (sud, est, ouest) = 26 mwh/an

  •  Calcul de l’énergie consommée par l’immeuble :

50 (RT2012, kwh/m2/an)* 12 * 12 (m2)*6 (étages) /1000 = 43 Mwh/ an

 


ÉCOSYSTÈMES – VOICI LES PREMIÈRES BANDES SON DE LA NATURE

 

 

>  Le site « Global Soundscape », à l’initiative du chercheur Bryan Pijanowski de l’université Purdue, entreprend de répertorier les sons naturels à travers le globe, en invitant chacun à y participer, via son smartphone

https://www.globalsoundscapes.org/index.php

> Ecoutez le son émis par deux récifs coralliens, l’un en pleine santé, l’autre déserté par la vie

http://news.harvard.edu/gazette/story/2012/10/the-sounds-of-nature-as-music/

Une cyberattaque massive cible les usagers chinois d’iCloud

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En Chine, la défense de la sécurité informatique est une matière sensible. / Ph. Ph. Matthias Mendler via Flickr - CC BY SA 2.0

En Chine, la défense de la sécurité informatique est une matière sensible. / Ph. Matthias Mendler via Flickr – CC BY SA 2.0

Depuis ce weekend, les utilisateurs chinois d’iCloud, le service de stockage d’Apple, sont la cible de cyberattaques sophistiquées qui visent à usurper leurs codes d’accès. Selon le New York Times, il s’agit d’une opération orchestrée par le gouvernement chinois. C’est en tout cas ce qu’affirme avec certitude le groupe de surveillance de la censure d’Internet en Chine Great Firewall of China (« grand pare-feu de Chine », ou GreatFire), qui a donné l’alerte lundi.

En bref, en se connectant à leur compte iCloud, certains usagers auraient de fait livré leurs codes d’accès à une tierce personne se faisant passer pour le site : c’est ce qu’on appelle une « attaque de l’homme du milieu ». Or, la plupart des navigateurs comme Safari, Chrome ou Firefox détectent automatiquement ce type d’intrusion et en alertent les internautes. Mais en Chine, des logiciels moins sécurisés sont populaires chez les internautes, et les hackers en auraient profité.

Derrière ces cyberattaques, la volonté du gouvernement chinois de surveiller ses citoyens

Le groupe Apple a confirmé avoir subi de telles attaques et les prendre « très au sérieux ». Immédiatement, l’adresse IP qu’elles ciblaient toutes a été changée. D’autres compagnies américaines de l’Internet comme Google, Yahoo et Microsoft avaient déjà fait l’objet d’attaques similaires ces derniers mois, qui visaient à récupérer des informations sur ce que les internautes recherchaient sur leurs sites.

Quel est le motif de ces nouvelles attaques ciblant Apple ? A entendre GreatFire, le gouvernement chinois essaye de contourner les nouvelles formes de cryptage, très difficiles à casser, qui équipent de plus en plus de machines – comme l’iPhone 6 d’Apple, qui vient de sortir en Chine. Ces systèmes de sécurité avancés rendent très difficile pour les intrus d’accéder au contenu de ces appareils (photos, mails, historique des appels…). Et par là-même, ils brident la possibilité pour le gouvernement chinois de surveiller ses citoyens. Ainsi, les hackers gouvernementaux essayeraient-ils tout simplement de récupérer les codes d’accès des usagers d’iCloud pour espionner le contenu de leur espace de stockage.

D’après le Washington Post, le gouvernement chinois nie toute implication dans ces attaques. De son côté, GreatFire affirme qu’elles proviennent du coeur de l’Internet chinois, et qu’il aurait été impossible de les mener à bien sans la contribution des autorités.

F.G.

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V 1159 cyberguerre

  • L’heure du cryptage quantique a sonné - S&V n°1155. Depuis les révélations d’Edward Snowden sur la NSA, les failles du cryptage informatique classique ont été mises au jour. Voici comment la cryptographie quantique pourrait révolutionner la sécurité informatique.

S&V 1155 cryptage quantique

S&V 1152 cyberespions

S&V 1142 sauvegarde informatique

 

La recherche progresse enfin dans la lutte contre Ebola

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Deux bandelettes du test diagnostique "Ebola eZYSCREEN" : à gauche, résultat négatif ; à droite, positif. / Ph. © CEA

Deux bandelettes du test diagnostique « Ebola eZYSCREEN » : à gauche, résultat négatif ; à droite, positif. / Ph. © CEA

Deux nouvelles armes pourraient bientôt être disponibles auprès du personnel médical qui lutte quotidiennement contre l’épidémie d’Ebola : un nouveau test de diagnostic rapide et un traitement antiviral. Présentés ce matin par l’Aviesan (Alliance nationale pour la science de la vie et de la santé) regroupant l’ensemble des instituts de recherches français qui travaillent sur le redoutable virus, ils seront bientôt testés sur les malades en Afrique.

Un test qui diagnostique Ebola en 15 minutes va être essayé dès la fin octobre

Le premier, développé par le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) depuis la mi-août, est un test de diagnostic rapide qui a l’apparence d’un test de grossesse classique. A partir d’une goutte d’urine, de sang ou de plasma, Ebola eZYSCREEN permettrait de savoir en un quart d’heure seulement si la personne est infectée. Un avantage de taille : les tests utilisés actuellement, basés sur des méthodes génétiques, prennent plusieurs heures avant d’émettre un verdict.

Avec ce nouveau test, dans les centres médicaux d’urgence, plus besoin de faire patienter des personnes qui présentent des symptômes mais ne sont pas vraiment malades d’Ebola, et qui risquent d’être contaminées sur place par les vrais malades. Les soins pourront se concentrer plus rapidement sur ces derniers.

Sa rapidité étant prouvée, l’espoir est que le test eZYSCREEN ait une meilleure efficacité que celle d’un autre test salivaire déjà disponible, qui donne lui aussi une réponse rapide, mais dix fois moins fiable que les tests génétiques. Il a déjà passé une étape importante : dans le laboratoire de très haute sécurité (niveau P4) Jean Mérieux, près de Lyon, il s’est montré capable d’identifier la souche de virus à l’origine de l’épidémie actuelle.

A présent, sa production a commencé par l’entreprise Vedalab, une société spécialisée dans les tests biologiques rapides basée en Normandie. Dès la fin du mois d’octobre, une première série de tests sera envoyée en Afrique, afin d’évaluer sa fiabilité sur les malades.

Un traitement antiviral japonais prometteur sera testé mi-novembre

La lutte contre Ebola manque cruellement de médicaments spécifiques, qui s’attaquent directement au virus. Face à l’urgence, les premiers espoirs se portent cependant sur le favipiravir, un comprimé antiviral déjà testé au Japon dans le traitement des cas graves de grippe. Le pari des scientifiques est que ce traitement, qui empêche la reproduction du virus grippal, pourrait également soigner contre l’infection du virus Ebola. Avantage : puisqu’il est déjà commercialisé au Japon, sa toxicité sur l’homme est connue. Les premiers tests réalisés sur des souris infectées avec le virus Ebola sont positifs.

Sans même attendre des résultats sur son efficacité sur des primates infectés par Ebola, l’OMS l’a inclus dans la liste des molécules à tester directement sur l’homme. Ces dernières semaines, des médecins l’ont d’ailleurs déjà administré à des malades de manière « compassionnelle », c’est-à-dire sans l’assurance qu’il produirait des effets.

Ce matin, Denis Malvy (Inserm) a annoncé le lancement le 15 novembre en Guinée des premiers essais cliniques du favipiravir. Ils suivront un protocole médical, dans le but d’évaluer précisément son efficacité. Menée par une équipe franco-guinéenne l’étude inclura 60 patients. Il s’agira d’essais « adaptatifs » : le traitement (oral) sera administré à tous les patients de la même manière, il n’y aura pas de patients qui recevront un placebo.

Au bout de 10 jours, les effets du traitement sur la charge virale et l’état de santé des malades seront évalués, ce qui permettra de donner des résultats préliminaires avant la fin de l’année. L’essai est prévu pour durer jusqu’à la mi-janvier.

L’espoir d’un vaccin est encore lointain

Quant à la recherche d’un vaccin, il n’y aura pas d’étape significative avant le premier trimestre 2015, quand débuteront les premiers tests des sérums anti-Ebola. Mais le processus est encore très long.

Alors que l’épidémie accélère son avancée meurtrière, les espoirs suscités par la recherche médicale viennent s’ajouter à la bonne nouvelle d’hier : grâce à une surveillance renforcée, le Nigeria est parvenu à enrayer le foyer d’Ebola qui s’était manifesté en juillet. C’est le deuxième pays qui s’est libéré d’Ebola après le Sénégal.

F.G.

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V 1165 Ebola

S&V 1105 vaccin grippe

  • Virus : la fin de l’homme ? – S&V n°934. Le « péril viral » est annoncé pour le troisième millénaire. Aux nombreux virus déjà connus s’ajoute en effet la menace d’une multitude d’autres…

S&V 934 virus

 

 

La fusion nucléaire, source d’énergie propre et quasi gratuite, dans moins de 10 ans ?

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La fusion nucléaire nécessite des conditions physiques extrêmes (Ph. Will Folsom via Flickr CC BY 2.0)

La fusion nucléaire nécessite des conditions physiques extrêmes (Ph. Will Folsom via Flickr CC BY 2.0)

La société américaine Lockheed Martin, numéro 1 mondial de la défense et la sécurité, annonce être en mesure de livrer son premier réacteur à fusion nucléaire au courant de la prochaine décennie, prenant de court les scientifiques, les ingénieurs et les décideurs impliqués dans les projets de conception de tels réacteurs – à l’horizon 2030. Le scepticisme domine. Ce d’autant plus que le dispositif annoncé par l’entreprise serait suffisamment petit pour être installé dans un avion ou dans un navire (Réacteur à fusion compact ou CFR), alors que la taille des réacteurs en construction avoisine celle de l’Arc-de-Triomphe.

Il serait capable de produire 100 mégawatts d’électricité, de quoi alimenter durant un an entre 50 000 et 100 000 foyers, à partir d’une vingtaine de kg de combustible, soit du deutérium et du tritium (des isotopes de l’hydrogène). De quoi également faire voler des avions durant des années, dessaler l’eau de mer à moindre coût dans de petites centrales installées localement pour les milliards d’êtres humains n’ayant pas accès à l’eau potable, faire autant de voyages sur Mars que l’on veut. Une nouvelle ère à portée de main !

La voie vers la fusion nucléaire est encore truffée d’obstacles

Selon le peu d’informations livrées par Lockheed Martin dans un communiqué de presse et dans une interview à la revue Aviation Week, le réacteur de 3 mètres de long sur 2 mètres de large et 2 mètres de hauteur serait composé principalement d’un cylindre dans lequel aurait lieu la réaction de fusion. Un dispositif déjà connu des chercheurs, le Hig beta fusion reactor, qui fut étudié dans les années 1970 et abandonné pour cause d’instabilité. Et c’est bien pour ça que des spécialistes de la fusion ont exprimé leurs doutes dans divers journaux (The Guardian, The Washington Post, Le Figaro, etc.).

De fait, la fusion nucléaire, qui consiste à faire fusionner deux par deux des atomes de deutérium et de tritium pour former un nouvel élément chimique plus lourd (de l’hélium) en libérant une grande quantité d’énergie, nécessite de mettre le mélange en lévitation (magnétique) au sein d’une enceinte, de le chauffer à quelque 150 millions de degrés (dix fois la température au cœur du Soleil) et de le garder dans cet état, sans qu’il s’éteigne et sans dégrader l’enceinte. Or pour l’heure cela est quasiment impossible à réaliser avec les matériaux et les technologies actuelles. Raison pour laquelle le projet le plus avancé actuellement, l’International Thermonuclear Experimental Reactor ou ITER, dont la construction est en cours à Cadarache (Bouches-du-Nord), ne devrait pas y parvenir avant 2027 ou 2028 !

Mais selon Lockheed Martin, leur réacteur compact peut surmonter ces problèmes si bien qu’ils projettent de tester un premier prototype dans cinq ans, le tout pour un coût de quelques centaines de millions de dollars, alors que le budget d’ITER se chiffre en dizaines de milliards d’euros. Mais aucun des spécialistes extérieurs qui se sont exprimés ne voit comment. Bref, l’annonce de Lockheed Martin demande la plus grande circonspection, car les espoirs ont souvent été déçus dans le domaine de la fusion nucléaire. L’annonce demande surtout une enquête approfondie, que S&V livrera dans un prochain numéro.

R.I.

> Lire également dans les Grandes Archives de S&V :

(pour accéder à l’aperçu de l’article, cliquez sur l’image. Pour lire la totalité de l’article, rendez-vous dans les Grandes Archives de S&V)

  • Fusion : l’eau pourra-t-elle remplacer le pétrole ? – S&V n°1122 – Les temps ne sont plus au doute : la fusion nucléaire sera bien l’énergie propre du futur, grâce à l’avancement de divers projets dont ITER. Mais il reste des obstacles de taille. La seule question qui se pose alors, c’est : quand ? 2028 ? 2040 ?

S&V1122

S&V1056

  • Alchimie nucléaire : transmutations qui défient les lois – S&V n°1040 – Après des décennies de déconvenues et d’annonces sans lendemain, comme celle de la découverte en 1989 d’une supposée « fusion froide », l’espoir renaît au début du XXIe siècle avec la mise en chantier des projets de réacteurs à fusion nucléaire pour le futur.

S&V1040

 

 

 

La fusion nucléaire, source d’énergie propre et quasi-gratuite, dans moins de 10 ans ?

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La fusion nucléaire nécessite des conditions physiques extrêmes (Ph. Will Folsom via Flickr CC BY 2.0)

La fusion nucléaire nécessite des conditions physiques extrêmes (Ph. Will Folsom via Flickr CC BY 2.0)

La société américaine Lockheed Martin, numéro 1 mondial de la défense et la sécurité, annonce être en mesure de livrer son premier réacteur à fusion nucléaire au courant de la prochaine décennie, prenant de court les scientifiques, les ingénieurs et les décideurs impliqués dans les projets de conception de tels réacteurs – à l’horizon 2030. Le scepticisme domine. Ce d’autant plus que le dispositif annoncé par l’entreprise serait suffisamment petit pour être installé dans un avion ou dans un navire (Réacteur à fusion compact ou CFR), alors que la taille des réacteurs en construction avoisine celle de l’Arc-de-Triomphe.

Il serait capable de produire 100 mégawatts d’électricité, de quoi alimenter durant un an entre 50 000 et 100 000 foyers, à partir d’une vingtaine de kg de combustible, soit du deutérium et du tritium (des isotopes de l’hydrogène). De quoi également faire voler des avions durant des années, dessaler l’eau de mer à moindre coût dans de petites centrales installées localement pour les milliards d’êtres humains n’ayant pas accès à l’eau potable, faire autant de voyages sur Mars que l’on veut. Une nouvelle ère à portée de main !

La voie vers la fusion nucléaire est encore truffée d’obstacles

Selon le peu d’informations livrées par Lockheed Martin dans un communiqué de presse et dans une interview à la revue Aviation Week, le réacteur de 3 mètres de long sur 2 mètres de large et 2 mètres de hauteur serait composé principalement d’un cylindre dans lequel aurait lieu la réaction de fusion. Un dispositif déjà connu des chercheurs, le Hig beta fusion reactor, qui fut étudié dans les années 1970 et abandonné pour cause d’instabilité. Et c’est bien pour ça que des spécialistes de la fusion ont exprimé leurs doutes dans divers journaux (The Guardian, The Washington Post, Le Figaro, etc.).

De fait, la fusion nucléaire, qui consiste à faire fusionner deux par deux des atomes de deutérium et de tritium pour former un nouvel élément chimique plus lourd (de l’hélium) en libérant une grande quantité d’énergie, nécessite de mettre le mélange en lévitation (magnétique) au sein d’une enceinte, de le chauffer à quelque 150 millions de degrés (dix fois la température au cœur du Soleil) et de le garder dans cet état, sans qu’il s’éteigne et sans dégrader l’enceinte. Or pour l’heure cela est quasiment impossible à réaliser avec les matériaux et les technologies actuelles. Raison pour laquelle le projet le plus avancé actuellement, l’International Thermonuclear Experimental Reactor ou ITER, dont la construction est en cours à Cadarache (Bouches-du-Nord), ne devrait pas y parvenir avant 2027 ou 2028 !

Mais selon Lockheed Martin, leur réacteur compact peut surmonter ces problèmes si bien qu’ils projettent de tester un premier prototype dans cinq ans, le tout pour un coût de quelques centaines de millions de dollars, alors que le budget d’ITER se chiffre en dizaines de milliards d’euros. Mais aucun des spécialistes extérieurs qui se sont exprimés ne voit comment. Bref, l’annonce de Lockheed Martin demande la plus grande circonspection, car les espoirs ont souvent été déçus dans le domaine de la fusion nucléaire. L’annonce demande surtout une enquête approfondie, que S&V livrera dans un prochain numéro.

R.I.

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  • Fusion : l’eau pourra-t-elle remplacer le pétrole ? – S&V n°1122 – Les temps ne sont plus au doute : la fusion nucléaire sera bien l’énergie propre du futur, grâce à l’avancement de divers projets dont ITER. Mais il reste des obstacles de taille. La seule question qui se pose alors, c’est : quand ? 2028 ? 2040 ?

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  • Alchimie nucléaire : transmutations qui défient les lois – S&V n°1040 – Après des décennies de déconvenues et d’annonces sans lendemain, comme celle de la découverte en 1989 d’une supposée « fusion froide », l’espoir renaît au début du XXIe siècle avec la mise en chantier des projets de réacteurs à fusion nucléaire pour le futur.

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Septembre 2014 a été le plus chaud de tous les mois de septembre depuis 1880

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Le mois de septembre de cette année a été le plus chaud de tous depuis 1880 (Ph. Anathea Utley via Flickr CC BY 2.0)

Selon la NASA et la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), le mois de septembre 2014 a été le plus chaud de tous les mois de septembre depuis que l’on mesure la température à l’échelle globale, soit depuis 1880. En effet, le calcul de la moyenne des mesures effectuées autour du Globe en 2014 par la NASA donne pour le mois de septembre une température de 14,77 °C, alors que la moyenne des dernières décennies se situe plutôt vers 14 °C. Septembre a même été plus chaud qu’août, et ce n’est pas parce que le mois d’août a été particulièrement « pourri ». Au contraire, le mois d’août 2014 a été particulièrement chaud dans le monde – malheureusement pas en France où d’ailleurs le mois de septembre 2014, très chaud, a été moins chaud que septembre 2006. Sans prétendre jouer aux prophètes, la NOAA prédit grâce à ses modèles que l’année 2014 dans son ensemble pourrait être l’une des plus chaudes, voire la plus chaude, depuis 134 ans (1880), à condition qu’aucun évènement climatique inattendu ne vienne contredire son calcul d’ici le 31 décembre prochain.

Les raisons de cette chaleur globale inusitée sont multiples. Par exemple, l’ouest de l’Amérique a vu s’installer et persister un anticyclone pendant plusieurs mois (dont celui de septembre) dégageant le ciel (meilleur ensoleillement) et évitant les tempêtes, tandis que le nord de l’Amérique du Sud a subi les effets d’un océan Pacifique particulièrement chaud, qui préparerait un nouveau phénomène El Niño que les Latino-Américains devraient voir déferler dans les mois à venir, avec son cortège de catastrophes et « morts climatiques ». Selon certains, tous ces records viendraient prouver la réalité du réchauffement climatique global que subit le climat planétaire… Mais est-ce vraiment le cas ?

Que septembre 2014 ait été le plus chaud, cela ne prouve rien sur le réchauffement climatique global

Après plus d’une décennie de discussions, de débats et de polémiques parfois violentes le phénomène de réchauffement climatique global fait aujourd’hui consensus auprès de la majorité des spécialistes. Qui plus est, ceux-ci sont également d’accord sur l’importance de la composante humaine dans ce processus, principalement l’éjection par nos industries de dioxyde de carbone (CO2) et autres gaz à effet de serre, ainsi que des nanoparticules polluantes (comme la suie) qui peuvent accélérer les processus de fonte des glaciers. Les études locales et globales sur des échelles de temps courts et longs laissent hélas peu de doutes sur la réalité du processus de réchauffement. Il n’y a aujourd’hui aucune raison de douter du sérieux de leurs analyses.

En revanche, toute conclusion liant le réchauffement climatique global à des mesures sur des paramètres partiels (température) sur des évènements actuels ou à court terme (mois de septembre 2014 voire l’année entière 2014), est vouée à être contredite par d’autres analyses aussi pertinentes. Il faut donc nier ce qui peut nous apparaître intuitivement comme une évidence : non, les records de chaleur de ces dernières années ne sont pas une preuve du phénomène de réchauffement climatique. Car le climat global, contrairement à la météo, n’est analysable qu’au moyen d’un ensemble de multiples paramètres interdépendants (température atmosphérique, température océanique, salinité des mers, courants marins et atmosphériques, etc.) sur des échelles de temps très longs – par-delà les fluctuations locales et momentanées.

Bref, la climatologie est une science statistique, qui suit donc les règles parfois contre-intuitives de cette discipline mathématique. Par exemple, on constate que la température annuelle moyenne du Globe a cessé d’augmenter depuis dix ans (mesures jusqu’en 2013), ce qui peut conduire à conclure que le réchauffement climatique n’est plus d’actualité ou du moins qu’il « fait une pause ». En revanche, les moyennes de température non plus annuelles mais décennales conduisent à la conclusion inverse : depuis dix décennies (100 ans), chacune est plus chaude que la précédente – avec néanmoins une « anomalie » entre la décennie 1940 et la décennie 1950 (voir graphe). Qu’en conclure ? Que les lois du climat planétaire, à l’instar des lois astronomiques , ne se manifestent qu’à des échelles spatiales et temporelles qui dépassent largement nos échelles quotidiennes. Tirer des conclusions climatologiques sur le fait que les températures globales aient cessé d’augmenter depuis dix ans (jusqu’en 2013) ou, au contraire, sur le fait que l’année 2014 est parmi les plus chaudes depuis 1880 (on le saura bientôt), serait une erreur de méthode.

R.I.

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SV1155

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SV1110

  • GIEC, anatomie d’un consensus – S&V n°1081 – Même chez les scientifiques, il ne suffit pas d’exhiber des résultats chiffrés pour convaincre. Il faut négocier, pas à pas.

sv1081

 

 

 

 

 

 

 

Ebola : les pays occidentaux prennent des mesures de protection supplémentaires

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A l'aéroport de Conakry (Guinée), prise de température par caméra thermique du directeur des Centres pour la prévention et le contrôle des maladies américain (CDC).

A l’aéroport de Conakry (Guinée), prise de température par caméra thermique du directeur des Centres pour la prévention et le contrôle des maladies américain (CDC)./ Ph. CDC Global via Flickr – CC BY 2.0

A partir d’aujourd’hui, tous les passagers provenant de Conakry, la capitale de la Guinée, verront leur température corporelle contrôlée à l’aéroport Charles de Gaulle à Roissy, aux portes de Paris. Ces contrôles visant à limiter l’importation d’Ebola seront faits avant que les passagers ne mettent pied à l’aéroport, au moyen de caméras infrarouges installées sur les passerelles d’arrivée. Si leur température s’avère supérieure à 38 °C, ils seront pris en charge par une équipe médicale de Roissy, assistée par la Croix rouge et la Protection civile.

Ces mesures ne concerneront que les vols venant de Conakry car c’est la seule capitale d’un pays touché par l’épidémie d’Ebola qui soit encore reliée par avion à la France. De plus, tous les passagers venant de Guinée seront répertoriés et leur numéro de siège enregistré, afin de pouvoir, si besoin, retrouver toutes les personnes qui sont rentrés en contact avec eux. Un questionnaire leur sera soumis pour tracer leurs déplacements.

En revanche, il n’y aura pas de mesures particulières vis-à-vis des voyageurs qui n’arrivent pas directement de Guinée. Ainsi, les passagers qui font une escale dans des pays limitrophes (Sénégal, Guinée-Bissau, Mali, Côte d’Ivoire) ne seront pas contrôlés. Le manque de prise en compte des passagers qui empruntent ces trajets indirects a de quoi soulever des questions sur la pertinence des contrôles de températures mises en place à Roissy.

Par ailleurs, l’OMS recommande depuis le début de l’épidémie que les vols vers les pays touchés soient maintenus. Ils sont importants pour le personnel médical et celui des ONG, qui les empruntent de plus en plus fréquemment, ainsi que pour acheminer des équipements médicaux essentiels. Or, à Conakry, il ne reste plus que 17 vols sur les 57 vols internationaux qui desservaient l’aéroport avant la flambée épidémique. Sur place, tous les voyageurs voient leur température contrôlée avant d’être admis à bord d’un avion.

La mobilisation vis-à-vis d’Ebola s’est accrue depuis que l’Europe et les Etats-Unis sont touchés

Si la riposte occidentale à l’épidémie est renforcée, c’est en raison des contaminations confirmées aux Etats-Unis et en Espagne. A Dallas (Texas), deux infirmières ont été touchées par la maladie après avoir participé aux soins du patient libérien, premier cas d’Ebola déclaré aux Etats-Unis et décédé depuis. En Espagne, six personnes sont actuellement sous surveillance à l’hôpital Carlos III de Madrid, où une infirmière a contracté la maladie après avoir soigné un missionnaire revenant d’Afrique.

Face à ces failles dans les procédures médicales des hôpitaux occidentaux, une visioconférence de crise s’est tenue mercredi entre les chefs d’État américain, allemand, britannique, italien et français. Et jeudi, les ministres de la Santé de l’Union européenne se sont également réunis à Bruxelles afin de coordonner la réponse à l’épidémie. Bilan : en plus des contrôles de température, dans les aéroports, le président de la République François Hollande a fait savoir que la France participerait à la construction de nouveaux centres de traitement médical en Guinée, et qu’elle enverrait sur place des personnels de la protection civile. De son côté, le président américain Barack Obama s’est dit prêt à déployer des réservistes de l’armée pour envoyer trois à quatre mille hommes en Afrique de l’Ouest.

Quant aux ministres de la Santé européens, ils ont lancé une enquête, avec le soutien logistique de l’OMS, qui vise à déceler les failles dans le système de dépistage des passagers dans les aéroports. La pertinence des questionnaires sera notamment évaluée, pour s’assurer que les déplacements des passagers à risque seront clairement répertoriés afin de retrouver les personnes qui ont été en contact avec eux.  Enfin, la Commission européenne évalue également la possibilité de conclure des achats groupés de matériel médical, de gants et de masques de protection.

Pour l’heure, 4500 personnes sont décédées à cause d’Ebola depuis mars, la mortalité se situant entre 53% et 70 %. L’OMS a fait savoir vendredi qu’il faut s’attendre à une explosion des cas en décembre : 5000 à 10 000 nouveaux cas pourraient être diagnostiqués chaque semaine.

F.G.

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S&V 1165 Ebola

  • Virus : la fin de l’homme ? – S&V n°934. Le « péril viral » est annoncé pour le troisième millénaire. Aux nombreux virus déjà connus s’ajoute en effet la menace d’une multitude d’autres…

S&V 934 virus