17 milliards d’euros perdus dans les embouteillages en France en 2013

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Les automobilistes français sont ceux qui perdent le plus de temps dans les embouteillages (Ph. Frédéric Bisson via Flickr CC BY 2.0)

Les automobilistes français sont ceux qui perdent le plus de temps dans les embouteillages (Ph. Frédéric Bisson via Flickr CC BY 2.0)

Le chiffre décoiffe : en 2013, les Français auraient gaspillé 17 milliards d’euros en carburant, en usure précoce des voitures, en heures perdues de travail, etc. dans leurs immenses embouteillages, soit en moyenne 1943 euros par foyer. En termes de temps perdu, les embouteillages ont ainsi amputé en moyenne 135 heures et 48 minutes à chaque conducteur… Et cela pourrait s’aggraver fortement dans les deux décennies à venir : en 2030, la facture s’élèverait à 22 milliards d’euros (une augmentation de 31 %), avec un temps perdu annuel pour les automobilistes de 143 heures et 36 minutes – le plus fort taux européen. Du moins, c’est ce qui ressort d’une étude prospective réalisée conjointement par le premier fournisseur mondial d’informations routières en ligne, l’américain INRIX, et la société britannique de consulting économique Centre for Economics and Business Research.

Les deux entreprises ont ainsi établi les coûts de la congestion automobile en 2013 et procédé à une projection à l’horizon 2030 sur quatre pays, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, pris comme représentatifs des économies occidentales. Ils ont également « zoomé » sur quatre villes particulières, les plus congestionnées de chaque pays : Los Angeles, Londres, Paris et Stuttgart. Brassant des myriades de données, l’étude dresse finalement un tableau actuel et futur à faire froid dans le dos.

3 400 milliards d’euros perdus dans les embouteillages d’ici à 2030.

D’ici à 2030, les embouteillages couteront 3 400 milliards d’euros aux économies occidentales. Le coût des embouteillages augmentera le plus fortement au Royaume-Unis (+63 %) et aux États-Unis (+50 %), la France et l’Allemagne restant dans un modeste +31 %. En ce qui concerne les villes, Londres verra le coût des embouteillages grimper de 71 % (de 6,5 milliards à 11,2 milliards d’euros), suivi par Los Angeles avec un augmentation de 65 % (de 17,8 Mds à 29,5 Mds), puis Paris : +60 % (9 Mds à 14,4 Mds), et enfin Stuttgart : +34 % (2,5 Mds à 3,2 Mds). Signalons que les automobilistes français sont et resteront ceux qui perdent le plus de temps dans les embouteillages – 135,8 heures en 2013 et 143,6 heures prévues en 2030.

Pour le calcul de l’impact économique des embouteillages en 2013, l’étude prend en compte des coûts directs comme le carburant gaspillé en immobilisation, l’usure des voitures et la productivité perdue d’employés bloqués dans le trafic. Mais elle considère aussi des coûts indirects comme l’augmentation du prix de produits de consommation due au temps de transport accru entre le lieu de production et celui de la mise en vente.

Un calcul sur une myriade de données difficile à confirmer

Et pour faire la projection à 2030, les paramètres considérés sont nombreux  : la croissance du PIB, par exemple 25% de croissance en France en 17 ans, l’évolution du taux de possession d’un véhicule, supposée passer en France de 30,8 millions de véhicules à 35 millions, la croissance de la population, de 64 millions à 72 millions en France, etc. Le tout sous l’hypothèse d’un retour de la croissance dans les économies occidentales, sans rupture technologique ni écologique ni historique – comme une guerre ou une catastrophe globale. Bien que les deux sociétés responsables du rapport soient rompues à l’analyse de flux gigantesques d’informations (ou Big data) et à l’interprétation prospective des résultats, ces derniers sont difficiles à confirmer à cause de l’aspect massif du calcul. Aussi la projection 2030 devrait être plutôt vue comme une alerte pour aujourd’hui que comme une véritable prophétie.

R.I.

> Lire également dans les Grandes Archives de S&V :

  • La physique se mêle des embouteillages – S&V n°1091 – Face au fléau des embouteillages, tous les moyens sont bons. Par exemple, la physique, habituée à modéliser des systèmes complexes à milliards de particules, permet de traiter le problème globalement afin de chercher comment fluidifier le trafic.

S&V1091

S&V1016

  • Villes : plans de déplacements sans voitures – S&V n° 962 – En 1997, la France pensais avoir atteint le point de saturation. Et l’on explorait la possibilité de généraliser la « ville sans voiture ». Le défi demeure plus que jamais d’actualité.

S&V962

 

 

 

Alcool chez les jeunes : le « binge drinking » pourraît être sanctionné

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Un adolescent sur deux pratique le "binge drinking" en France / Ph. Marnie Joyce via Flickr CC BY SA 2.0

Un adolescent sur deux pratique le « binge drinking » en France / Ph. Marnie Joyce via Flickr CC BY SA 2.0

Une mesure inédite pour s’attaquer au problème de l’alcool chez les jeunes a été proposée par la ministre Marisol Touraine, dans le cadre la loi santé qu’elle présente aujourd’hui. Le « binge drinking », consommation accélérée d’alcool dans le but d’atteindre rapidement l’ivresse, devrait être lourdement sanctionné, par des amendes pouvant aller jusqu’à 15 000 euros, et un an d’emprisonnement. Et plus généralement, l’incitation à la consommation excessive d’alcool pourrait également être punie par la loi, qui est toutefois encore loin d’être approuvée. Il faudra attendre début 2015 pour que les députés examinent le texte.

Le « binge drinking » est en effet devenu un problème de santé publique important, sachant qu’il concerne un jeune de 17 ans sur deux en France. La France fait d’ailleurs toujours partie des pays où la consommation d’alcool par personne est la plus élevée parmi les membres de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) : tous âges et sexes confondus, chaque français boit 12,3 litres d’alcool pur par an, la moyenne européenne étant de 10,85 litres.

20 000 décès prématurés sont provoqués par l’alcool chaque année

Conséquence triste mais inévitable, environ 50 000 décès sont imputables à l’alcool chaque année dans l’Hexagone, dont 20 000 surviennent avant l’âge de 65 ans. Ils sont dus principalement aux maladies cardiovasculaires, à divers cancers (foie, oesophage, sein…) ainsi qu’aux cirrhoses et autres maladies digestives – en plus des accidents qui surviennent suite à la prise d’alcool.

Certes, d’après le dernier rapport de l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation sur la santé) sur la question, publié en novembre dernier, les français boivent globalement moins qu’auparavant. Mais les occasions de consommation « excessive » – établie à plus de 5 verres bus en une même occasion – augmentent, elles, presque partout en France. Ainsi, la prévention vis-à-vis des risques de l’alcool est devenue un volet incontournable de la loi de santé à venir.

F.G.

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V 1156 alcool

S&V 1076 dépendance

  • L’alcoolisme, une toxicomanie nationale – Alors que l’alcool est assimilé à une drogue toxique depuis 1998, la tradition de le consommer pour le plaisir complique les politiques de prévention. – S&V n°1019

S&V 1019 alcoolisme

 

 

En direct du système solaire

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Ce paysage de science-fiction, c'est la surface de la comète Churyumov-Gerasimenko, photographiée par la sonde Rosetta. Les plus petits blocs de glace visibles sur ce monde minuscule mesurent moins de deux mètres. Photo ESA.

Ce paysage de science-fiction, c’est la surface de la comète Churyumov-Gerasimenko, photographiée par la sonde Rosetta. Les plus petits blocs de glace visibles sur ce monde minuscule mesurent moins de deux mètres. Photo ESA.

Aujourd’hui, une vingtaine d’engins spatiaux arpentent les mondes du système solaire, ou glissent silencieusement dans l’espace interplanétaire… Des sondes sont satellisées autour du Soleil, de Mercure, de Vénus, de la Lune, de Mars, de Saturne, d’une comète, tandis que deux autres foncent vers des planètes naines et qu’enfin, deux sondes continuent à émettre loin derrière les huit planètes de notre étoile.

Un impressionnant autoportrait de Rosetta devant sa comète... Photo ESA.

Un impressionnant autoportrait de Rosetta devant sa comète… Photo ESA.

La sonde européenne Rosetta s’approche de plus en plus de la comète Churyumov-Gerasimenko. C’est à une quinzaine de kilomètres de distance que Rosetta a pris cette image vertigineuse voici quelques jours. Dans les semaines qui viennent, la sonde va continuer son approche, pour se satelliser, probablement, entre 5 et 8 kilomètres d’altitude. Puis, dans moins d’un mois si tout va bien, elle larguera son module Philaé… L’atterrissage du module désormais prévu le 12 novembre.

La planète Mars, photographiée par la sonde indienne Mangalyaan. Photo ISRO.

La planète Mars, photographiée par la sonde indienne Mangalyaan. Photo ISRO.

C’est un très grand succès que connaît l’Inde spatiale avec sa sonde Mangalyaan, encore appelée Mars Orbiter Mission. En effet, l’Inde est la quatrième puissance spatiale à réussir une mission martienne, après les États-Unis, l’Europe et l’Union Soviétique. Mangalyaan a quitté la Terre en novembre 2013 et se trouve désormais en orbite martienne. De là, elle commence à étudier la planète rouge. Parmi ses premières images, un portrait de Mars où apparaît le cratère Gale, où se trouve la sonde américaine Curiosity…

Au centre exact de cette image prise par la sonde Mangalyaan, le cratère Gale, où se trouve la sonde Curiosity. Photo ISRO.

Au centre exact de cette image prise par la sonde Mangalyaan, le cratère Gale, où se trouve la sonde Curiosity. Photo ISRO.

Les sondes martiennes, qu’elles se trouvent au sol, comme les américaines Opportunity et Curiosity, ou en orbite, comme l’européenne Mars Express, l’indienne Mars Orbiter Mission ou les américaines Mars Reconnaissance Orbiter, Mars Odyssey et Maven, attendent désormais le passage dans le ciel de Mars de la comète Siding Spring le 19 octobre 2014… Le passage de la comète sera extraordinairement proche : moins de 150 000 kilomètres, soit moins de la moitié de la distance Terre-Lune ! Les ingénieurs américains, européens et indiens vont tenter de photographier la comète avec leurs différentes sondes, tout en croisant les doigts pour que l’impact de poussières ne les endommagent pas…
Serge Brunier