Le sac plastique pourrait être banni de France le 1er janvier 2016

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Plus de 60% de déchets en mer sont des sacs plastiques (Ph. Konstantinos Koukopoulos via Flickr CC BY 2.0)

Plus de 60% de déchets en mer sont des sacs plastiques (Ph. Konstantinos Koukopoulos via Flickr CC BY 2.0)

Le gouvernement et l’Assemblée nationale débattent actuellement sur l’interdiction en France au 1er janvier 2016 des sacs plastiques à usage unique, ceux qu’on jette après une seule utilisation. C’est en effet l’un des premiers points abordé dans le « projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte » discutée depuis le 1er octobre à l’Assemblée Nationale. Ce serait un changement d’habitudes pour un grand nombre d’entre nous, sachant qu’en moyenne un Français « consomme » environ 80 de ces sacs par an, contre 4 au Danemark ou en Finlande, et 466 en Pologne, au Portugal et en Slovaquie, selon la Commission européenne. Les remplaçants seraient les sacs plastiques réutilisables (un moindre mal) et les biodégradables ou compostables.

Certes, il est dur de se convaincre qu’un petit effort individuel peut avoir de grandes répercussion, mais les lois statistiques sont ainsi faites que le doute n’a pas sa place : en France, on distribue 17,7 milliards de sacs plastiques à usage unique, dont 700 millions aux caisses des supermarchés, 5 milliards dans les magasins de proximité et 12 milliards pour emballer fruits et légumes et les aliments à la découpe. Pour toute l’Europe, ce sont 98,6 milliards mis sur le marché tous les ans (données 2010) dont « 8 milliards […] finissent en déchets sauvages, entraînant des dommages considérables pour l’environnement » signale M. Janez Potočnik, membre de la Commission européenne chargé de l’environnement.

Le sac plastique tue. Mais il fait également vivre.

A l’échelle mondiale, le nombre de sacs plastiques utilisés une seule fois (pendant 20 minutes en moyenne) crève le plancher des mille milliards, alors qu’un seul de ces sacs peut mettre des siècles à se désagréger – jusqu’à 450 ans. On comprend le problème. Nos sacs de courses jetables constitueraient entre 60 % et 80 % des déchets en mer : déchiquetés par les flots, ils forment des nuages de micro-paillettes de moins d’un millimètre pouvant s’étendre sur des milliers de kilomètres (et jusqu’à 30 mètres d’épaisseur). Ces « continents » de plastique causent la mort chaque année de 100 000 mammifères marins et 1 million d’oiseaux – qui prennent ces étranges poussières flottant entre deux eaux pour de la nourriture.

Le sac plastique tue. Mais il fait également vivre… les travailleurs de la plasturgie : 3000 emplois seraient menacés en France par son interdiction en 2016. Et celle-ci engendrerait un surcoût de 300 millions d’euros qui se répercuterait sur les prix des aliments. De quoi alimenter le débat sur leur interdiction, qui est d’ailleurs mené en ce moment même dans de nombreux pays ou Etats, alors que certains, comme la Californie aux Etats-Unis et le Rwanda, la Mauritanie et le Mali, ont déjà adopté la mesure.

R.I.

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S&V 1164 sac plastique

S&V 1151 plastique

  • Les océans malades du plastique – S&V n°1103 – Devenu aujourd’hui un sujet brûlant, se souvent-on que la pollution engendrée par les sacs plastiques était encore mal connue voici 5 ans ?

S&V 1103 océan plastique

 

 

 

La tour Eiffel a un nouveau premier étage… transparent

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Le premier étage rénové de la tour Eiffel, offre aux visiteurs une plongée sur le vide.

Le premier étage rénové de la tour Eiffel, offre aux visiteurs une plongée sur le vide. / Ph. ©E. Livinec – SETE, permission de SETE.

Pour ses 125 ans, la tour Eiffel s’est offert un nouveau premier étage, avec un plancher et des pavillons entièrement refaits. Au terme de deux ans de travaux, la maire de Paris Anne Hidalgo l’a inauguré lundi. Dévoilant une surprise : le nouveau plancher est vitré ! Perché à 57 mètres au-dessus du sol, il a de quoi donner le vertige aux quelques 7 millions de touristes qui visitent le monument chaque année.

Au sol, la surface de verre entoure le vide central sur une bande d’1,85 mètre de large. Elle est recouverte d’un antidérapant dont l’effet de transparence est progressif de l’extérieur vers le vide central, où les garde-corps sont entièrement vitrés – pour un effet de suspension dans le vide maximal.

Cela faisait trente ans que la dame de fer n’avait pas subi de rénovation importante, hormis sa peinture, refaite à neuf tous les sept ans. Depuis sa construction, achevée en 1889, le premier étage et ses divers pavillons avaient été rénovés deux fois, en 1937 et en 1981, fondant progressivement leur style dans le décor général de la tour, au profit d’une plus grande vue sur le panorama alentour.

Les nouveaux pavillons ont réduit leur empreinte environnementale

En plus du nouveau plancher vitré, la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE) a voulu rénover en profondeur les trois pavillons de la première plate-forme afin de les rendre moins énergivores, plus accessibles aux personnes à mobilité réduite, et le parcours muséologique qu’ils offrent plus attractif.

Deux d’entre eux, le pavillon Eiffel et le pavillon Ferrié ont été intégralement reconstruits pour des raisons structurelles, tandis que le pavillon 58 tour Eiffel, qui abrite un restaurant, a été réhabilité. Ils ont été équipés de LED, de panneaux solaires, et de vitrages réduisant de 25 % la dépendance à la climatisation. Tous sont désormais construits en oblique, pour renforcer l’impression de la forme élancée de la tour.

Le secret de la structure de la tour Eiffel n’a été dévoilé qu’en 2005

Cette forme particulière, unique au monde, illustre tout le génie de son concepteur Gustave Eiffel, quand on sait que la formule mathématique qui régit sa structure n’a été comprise qu’en 2005 ! On la doit à Patrick Weidman, ingénieur de l’Université du Colorado, qui a relevé le défi lancé par Christophe Chouard, ingénieur centralien tout comme l’était Gustave Eiffel.

Christophe Chouard avait cru avoir trouvé l’équation décrivant la structure de la tour, si bien qu’il l’a publiée sur un site pour l’offrir à la vérification de la communauté des mathématiciens. Or, Patrick Weidman est arrivé à une toute autre conclusion. Il a découvert qu’afin de rendre optimale sa résistance au vent, le pionnier de l’ingéniérie qu’était Gustave Eiffel a calculé les courbes des quatre arêtes de la tour en s’appuyant sur des principes mathématiques très élaborés.

Autre astuce, pour stabiliser la tour, Gustave Eiffel a renforcé sa base, composée de quatre piliers suivant une fonction mathématique linéaire, alors qu’il a allégé sa partie supérieure, dont la forme suit une fonction exponentielle.

La formule se révèlera gagnante… Cent-vingt ans après sa construction, en 2010, la première modélisation numérique complète de la structure de la tour Eiffel (165 000 éléments unis en 148 000 nœuds, chacun ayant 6 degrés de liberté) a dévoilé que sa robustesse lui assure de pouvoir tenir encore deux ou trois siècles !

F.G.

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V 1119 tour Eiffel

  • La tour Eiffel a livré son équation - S&V n°1050 – Un ingénieur américain vient le premier de trouver la formule mathématique qui explique la forme si particulière que dresse dans le ciel la célèbre tour.

S&V 1050 tour Eiffel