La première carte de la composition des fonds marins révèle les cimetières de plancton

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Une vue de la nouvelle carte de la composition des fonds océaniques. Elle révèle leur diversité et complexité (Credit: EarthByte Group, School of Geosciences, University of Sydney & Australia National ICT Australia)

Une vue de la nouvelle carte de la composition des fonds océaniques. Elle révèle leur diversité et complexité (Credit: EarthByte Group, School of Geosciences, University of Sydney & Australia National ICT Australia)

De quelles matières est faite la “vase” les fonds océaniques ? Le relief de ces fonds, qui occupent 70 % de la surface terrestre, a déjà été passé au crible par des satellites qui l’ont balayé au radar (et autres instruments). Mais depuis 40 ans aucune carte globale de la composition des fonds n’avait été dressée.

Aujourd’hui, la lacune est comblée : grâce à un travail s’appuyant sur des dizaines de milliers de relevés effectués par des navires de recherche depuis 50 ans, passés à la moulinette statistique d’un calcul du type “Big Data“, des chercheurs de l’université de Sydney (Australie) viennent d’établir une nouvelle carte globale, numérique cette composition. Un travail exhaustif qui intéresse non seulement les océanographes mais également, et surtout, les climatologues.

 La carte raconte comment les microorganismes ont nettoyé l’atmosphère de son CO2

Car savoir où s’accumulent les déchets carbonés issus de l’activité biologique du phytoplancton ou de la faune aquatique (surtout les crustacés et coquillages) est essentiel pour comprendre comment les océans et ses micro-habitants ont “négocié” avec les changements climatiques passés, et comment ils le feront dans l’avenir.

Capture d’écran de la carte interactive. En bleu, la vase calcaire, en vert les restes de diatomées (mélangés à de la boue), en jaune le sable, en marron l’argile, en rouge la cendre volcanique (Credit: EarthByte Group, School of Geosciences, University of Sydney & Australia National ICT Australia)

En effet, contrairement au sable, aux roches volcaniques et à l’argile, les “cimetières” de phytoplancton racontent indirectement l’histoire de la victoire de la biologie sur l’un des principaux gaz à effet de serre, le gaz carbonique (CO2) : plus précisément, ils montrent comment le CO2 a été absorbé activement par des micro-organismes, principalement les diatomées, lesquels ont assimilé le carbone (C) dans leur squelette et rejeté l’oxygène (O2) dans l’atmosphère.

 14 399 mission marines ont livré des millions de données

Une fois morts, seul les squelette ont perduré, s’accumulant sur de très vastes régions des fonds et faisant de l’océan le principal réservoir de carbone (atmosphérique) de la Terre. Aussi, les données sur ces étendues, associés à divers paramètres comme la  température et la salinité des eaux, et à d’autres relevés (satellitaires ou marins) permettent aux scientifiques de modéliser les relations des océans avec le gaz carbonique de l’atmosphère, dans l’histoire et dans le présent, voire dans l’avenir.

Carte représentant les 14 399 relevés sur lesquels s'appuie cette nouvelle étude ((Credit: EarthByte Group, School of Geosciences, University of Sydney & Australia National ICT Australia).

Carte représentant les 14 399 relevés sur lesquels s’appuie cette nouvelle étude (Credit: EarthByte Group, School of Geosciences, University of Sydney & Australia National ICT Australia)

La carte des chercheurs synthétise un travail colossal (voir également leur article) : le dépouillement de l’ensemble des données récoltées par 14 399 missions marines depuis 50 ans. S’agissant de millions d’informations, ils se sont tournés vers des informaticiens de l’agence nationale de recherche en technologie de l’information et la communication (Australia National ICT ou NICTA), lesquels ont concocté un algorithme de traitement (analyse, extrapolation statistique, etc.) s’appuyant sur l’infinie mémoire et puissance de calcul du Net, un calcul de type “Big data”.

Des diatomées vues au microscope. Leur squelette forme une vase contenant du carbone pris à l'atmosphère (domaine public)

Des diatomées vues au microscope. Leur squelette forme une vase contenant du carbone pris à l’atmosphère (domaine public)

Une carte offerte à toute la Planète

Le résultat, une carte numérique consultable librement, est une base exhaustive et précise des données des fonds marins, infiniment plus que l’ancienne carte, fort utile à tous les chercheurs modélisant les dynamiques climatiques. Mais pas seulement. Où y a-t-il du sable que l’on pourrait extraire ? Où peut-on enfouir des déchets radioactifs avec le moindre impact possible ? Industriels et organisations devraient y puiser de l’inspiration.

Román Ikonicoff

 

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Capture d’écran 2015-02-18 à 15.46.32

  • Google, le nouvel Einstein – S&V n°1138 – 2012 – Depuis une dizaine d’années, la plupart des données qui circulent dans la Toile sont conservées dans les serveurs des grandes firmes d’internet. Grâce à cela, nous possédons une mémoire détaillée des activités humaines et des évènements passés et présents… que les scientifiques exploitent pour pister des épidémies, découvrir de nouvelles lois, soigner des maladies. La science des Big Data est en route.

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GA

 

 

 

 

 

Et si j’arrêtais de subir ?

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« Pas trop débordé ? » La question est en passe de perdre son sens plaisant pour devenir sérieuse. De façon générale, on ne demande plus aujourd’hui aux gens s’il leur reste un peu de temps pour eux ou pour les autres, mais s’ils en ont encore à donner une fois qu’ils n’en ont plus du tout. Le surmenage est devenu tellement commun qu’on a dû inventer un autre vocable, le burn-out, pour réussir à intéresser nos contemporains aux situations vraiment extrêmes… Tout le monde semble concerné, aussi bien les jeunes cadres que les retraités « actifs », voire les enfants, qu’on habitue dès le plus jeune âge à « optimiser » leurs journées ou leurs vacances. L’angoisse du vide nous fait remplir nos agendas, et parfois ceux des autres, mais chaque modification qu’on y apporte, chaque imprévu, ajoute au stress qui nous dévore. Le sociologue Hartmut Rosa, dans un livre fondamental, Aliénation et accélération (La Découverte), a montré comment cette tension résulte d’un processus social qui nous échappe largement et qu’il serait vain de psychologiser à outrance. Il n’en reste pas moins qu’une fois plongé dans l’eau il est possible d’apprendre à nager. Des astuces permettent de garder à peu près le contrôle, ou en tout cas de prendre un peu de distance. Avec un mot d’ordre général : accepter l’imperfection. Quel soulagement !

 

> Et si j’arrêtais de courir et de bousculer les enfants ?

> Et si j’arrêtais d’être débordé(e) ?

> Et si j’arrêtais de me laisser marcher sur les pieds ?

> « Il faut savoir dire stop et non ! »

Et si j’arrêtais de courir et de bousculer les enfants ?

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« Plutôt que de changer de vie, commençons par vivre la nôtre différemment », suggère la sophrologue Laurence Roux-Fouillet, élégante et volubile, en offrant une infusion ayurvédique. Tout un programme ! Dans son cabinet aux murs blancs et à la décoration végétale flotte une agréable odeur d’huile essentielle. Cette blogueuse qui tient le site espaceducalme.fr depuis une dizaine d’années, auteure de Ralentir (Ixelles éditions, 2014), invite à adopter de nouveaux réflexes, en commençant par mieux évaluer le temps : « On sous-estime toujours le temps dont on a besoin. Que ce soit pour un trajet ou une tâche à accomplir, il faut systématiquement ajouter 25 %. » 

Pour gagner du temps, elle préconise…

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Comment survient le processus de fossilisation ?

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La fossilisation d'un organisme vivant est un processus long et complexe qui doit bénéficier de conditions favorables. Ici, une crinoïde fossilisée (Ph. Vassil via Wikicommons CC BY-SA 3.0)

La fossilisation d’un organisme vivant est un processus long et complexe qui doit bénéficier de conditions favorables. Ici, une crinoïde fossilisée (Ph. Vassil via Wikicommons CC BY-SA 3.0)

Les fossiles, vestiges des organismes vivants, plantes et animaux depuis longtemps disparus, sont en fait extrêmement rares. La proportion d’êtres vivants fossilisés oscille en effet entre 0,01 et 0,1 %. Généralement, à la mort de l’organisme, le processus commence par la décomposition bactérienne des parties molles (viscères, peau). Ensuite, les parties dures (squelette ou coquille) doivent être rapidement ensevelies sous une couche de sédiments meubles, qui se compactent peu à peu en roche.

Là, les parties dures du fossile gardent leur minéralogie originelle, ou bien changent de composition. Dans ce cas, l’eau peut dissoudre les restes, laissant dans les sédiments durcis un moule, qui sera comblé par les minéraux de l’eau (par exemple, le calcium) traversant la roche.

Fossilisation par infiltration de minéraux

Il existe une autre possibilité : la perminéralisation, c’est-à-dire l’infiltration de minéraux dans les interstices de la matière organique. En l’absence d’eau, un remplacement de minéraux peut quand même avoir lieu par un processus chimique, appelé épigénie, où un minéral est remplacé, molécule par molécule, par un autre sans modification de la structure.

Mais il arrive que les parties molles, non décomposées avant l’enfouissement, soient fossilisées. Il s’agit là d’un événement très rare, pouvant se produire via divers mécanismes. Premièrement, les gaz (hydrogène, azote, oxygène) peuvent s’échapper des parties molles, ne laissant que la structure (aplatie) du carbone restant.

Peu d’élus au rang de fossile

Autrement, une réplique minérale en 3D des parties molles peut se former par perminéralisation. Selon Fabrice Cordey, chercheur au laboratoire Paléoenvironnements et paléobiosphère de l’université Lyon-I, “500 000 espèces de fossiles sont connues à ce jour, et seulement 0,0002 % des espèces ayant vécu depuis le Cambrien (vers –545 millions d’années) ont été découvertes sous la forme de fossiles”.

D.O.

D’après S&V n° 1106

 

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S&V 1142 - oiseaux dinosaures

  •  Ils peuvent revivre ! – S&V n°1131, 2011. Dinosaures, Néandertal et mammouths pourraient être ressuscités grâce ò la génétique. Techniquement, c’est désormais possible !

S&V 1131 - dinosaures revivre

 

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Pour gagner du temps, elle préconise…

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