Comment les perroquets s’y prennent-ils pour parler ?

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Alex, l'as du langage humain, pouvait dire plus de 100 mots (Ph. The Alex Foundation).

Alex, l’as du langage humain, a été étudié pendant plus de 30 ans (Ph. The Alex Foundation).

Il était capable de dire plus de cent mots en anglais, d’identifier des objets, de reconnaître les couleurs, les formes, les matières… Alex, un perroquet gris du Gabon, étudié trente et un ans durant (jusqu’à sa mort en 2007) par l’éthologue américaine Irene Pepperberg, était un as du langage humain. Mais il n’est pas le seul : d’autres perroquets “stars”, élevés en laboratoire et habitués très jeunes à côtoyer les humains, continuent d’épater les spécialistes du langage animal. Plus généralement, tous les perroquets (plus de 300 espèces) peuvent imiter notre langage.

Comment des volatiles sont-ils capables d’une telle prouesse, alors que les grands singes, pourtant plus proches de nous dans l’arbre de l’évolution, ne le peuvent pas ? En étudiant les plus loquaces d’entre eux, les chercheurs ont fini par découvrir leur secret : c’est l’association exceptionnelle d’une anatomie singulière et d’une organisation cérébrale unique en son genre qui les a dotés de la parole. Ou, plus exactement, d’un saisissant talent d’imitation de la voix humaine. Chez eux, c’est l’équivalent de notre larynx, la “syrinx”, située au fond de la trachée, à l’endroit où elle se divise en deux pour alimenter en air les poumons, qui permet de “pousser la chansonnette”. Elle comporte trois paires de muscles et une membrane en forme de tympan, qui vibre et produit du son au passage de l’air expiré. Les muscles, en faisant varier l’étranglement de la syrinx, mettent la membrane en tension, ce qui module la fréquence et l’amplitude des sons émis. Mais ce n’est pas tout.

Langue souple et larynx de gourmet

Les perroquets possèdent aussi une langue souple, épaisse et molle, dont la morphologie rappelle celle des humains. Elle se meut horizontalement, verticalement et d’avant en arrière, ce qui lui permet de modifier finement l’amplitude des sons. L’ouverture du bec, enfin, indépendante de la position de la langue, intervient également. Avant de leur offrir la parole, cette anatomie subtile leur sert surtout à se nourrir en “gourmets”.

Car ces oiseaux parleurs ingèrent de petites portions, en utilisant avec habilité bec, langue et larynx (situé, celui-ci, en haut de la trachée) pour faire passer leurs mets dans l’œsophage. Selon certains scientifiques, cette dextérité acquise pour avaler pourrait ensuite s’être muée en capacité à moduler les sons. En effet, “cette suite d’attributs particuliers permet aux perroquets de produire une grande variété de vocalises”, confie Dalila Bovet, au laboratoire d’Ethologie et cognition comparées de l’université Paris-Ouest Nanterre La Défense. Une variété qui dépasse le registre inné : si de très nombreux oiseaux savent produire des chants d’une grande complexité, ils ne peuvent élaborer des sons n’appartenant pas à leur espèce. Les perroquets savent, eux, s’approprier toutes sortes de sons… dont ceux du langage humain.

Un talent d’imitation qui passe, outre une anatomie adaptée, par sept noyaux cérébraux, présents chez les passereaux et les colibris, mais connectés d’une manière spécifique chez les perroquets. C’est grâce à ces structures cérébrales que ces volatiles apprennent à reconnaître puis imiter un son ou un mot, et à l’associer à une action. Un perroquet peut ainsi dire “bonjour” quand quelqu’un entre dans la pièce où il se trouve. Ou, comme Alex, répondre à des questions simples, d’un ou plusieurs mots choisis, de façon pertinente, parmi plusieurs dizaines dans son lexique. Voire exprimer ses préférences. Quand on présentait au célèbre perroquet une noix alors qu’il venait de dire “Wanna banana” (“je veux une banane”), il s’en saisissait… et la jetait aux chercheurs !

M. S.

 

Quand on perd du poids, où va la graisse ? On vient de le découvrir !

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Que devient la graisse que nous parvenons à éliminer de notre corps (Ph. Michael Stern via Flickr CC BY 2.0)

Que devient la graisse que nous parvenons à éliminer de notre corps ? (Ph. Michael Stern via Flickr CC BY 2.0)

La lacune était si évidente que personne ne l’avait remarquée, sauf lui. Ruben Meerman, physicien et homme de télé, vient de percer le secret de l’amaigrissement : quand nous perdons du poids, la graisse s’évacue par… la respiration. C’est dans le très sérieux British Medical Journal que Meerman et son collègue Andrew Brown, directeur du School of Biotechnology and Biomolecular Sciences de l’université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie), viennent de publier un article aussi court que percutant sur cette véritable faille dans la connaissance scientifique. Aucun diététicien ni médecin (ni coach) n’avait en fait d’idée sur le devenir de la graisse perdue, ou plutôt chacun avait son idée fausse.

Le chercheur « free-lance » explique avoir démarré sa recherche en 2013 quand, ayant perdu 15 kg, il s’est mis à questionner les professionnels sur la manière dont la graisse est évacuée par l’organisme. Face à des réponses contradictoires et au manque de cohérence des diverses « théories » au regard de la loi fondamentale de conservation de la masse (« rien ne se perd, rien ne se gagne, tout se transforme »), il a même dressé un tableau statistique sur les croyances des 150 diététiciens, médecins et coaches (« personal trainers ») interrogés. Comme le montre le graphe ci-dessous (en anglais), la majorité considérait que les graisses étaient transformées en énergie ou en chaleur. D’autres misaient sur l’évacuation par les urines, ou par les selles. Ou encore par la transformation de la graisse en muscle.

Tableau statistique des croyances sur la perte de graisse (Meerman & Brown)

Tableau statistique des croyances sur la perte de graisse (Meerman & Brown)

Très peu de diététiciens avaient finalement la bonne intuition : la graisse est exhalée par les poumons sous forme de dioxyde de carbone (CO2) et de vapeur d’eau (H2O). Une intuition que Meerman a transformé en démonstration scientifique sérieuse. Il faut savoir que les graisses ingérées (lipides) et les substances que le corps transforme en graisses (glucides et autres) sont stockées sur forme de molécules de triglycérides dans les cellules adipocytes. Ces molécules sont des chaînes carbonées, autrement dit : leur squelette est fait d’atomes de carbone C portant des atomes d’oxygène O et d’hydrogène H.

Pour évacuer 10 kg de graisse il faut inspirer l’équivalent de 28 kg d’oxygène

Meerman a découvert que, par réaction chimique avec apport extérieur d’oxygène (qu’on inspire), ces chaînes peuvent se scinder pour former des molécules de CO2 et de H2O (eau), lesquelles sont évacuées à l’expiration  – une partie de l’eau est également évacuée par les autres systèmes d’évacuation du corps humain. En termes de conservation de masse, pour perdre 10 kg de graisse, il faut apporter 28 kg d’oxygène (le gaz a un poids) : on produit alors 28 kg de CO2 et 11 kg d’eau. La part de ces molécules produites provenant de la graisse elle-même est :  8,4 kg de CO2 et 1,6 kg d’eau. Voilà donc pour l’aspect global de la transformation, que les chercheurs illustrent par ce graphe :

Graphe représentant la transformation de 10 kg de graisses (et 29 kg d'oxygène). La seconde ligne résume l'équation chimique. Le "camembert" représente les pourcentages.

Graphe représentant la transformation de 10 kg de graisses (et 29 kg d’oxygène). La seconde ligne résume l’équation chimique. Le « camembert » représente les pourcentages.

Néanmoins, respirer ne fait perdre que de 203 grammes de graisse par jour si l’on a une activité sédentaire alors qu’on absorbe par ailleurs des graisses durant les repas. Et si l’on augmente le rythme de la respiration de manière artificielle pour favoriser l’apport d’oxygène et donc la perte en graisses, l’on risque l’overdose : une hyperventilation qui s’accompagne de vertiges, de palpitations et finalement de perte de conscience. C’est l’activité sportive qui, en augmentant les besoins en oxygène du corps, entraine une surconsommation permettant d’évacuer plus efficacement les graisses. Finalement, il n’y a pas de miracle : pour éviter de grossir, quand on est bien-portant, il faut surveiller son alimentation et faire du sport, comme le montre cette amusante vidéo en anglais conçue par Meerman…

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Les chutes d’astéroïdes sont-elles plus fréquentes à certains endroits sur Terre ?

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Meteor Crater en Arizona (ph. Erik Charlton via Flickr CC BY 2.0)

Meteor Crater en Arizona (ph. Erik Charlton via Flickr CC BY 2.0)

En 2013, la Meteoritical Society américaine a recensé tous les impacts connus d’astéroïdes depuis… plus de quatre mille ans. Eh non, on ne remarque de préférence pour aucun endroit de la Terre. Néanmoins, il existe un endroit particulier, invisible sur la carte, où les astéroïdes tombent plus fréquemment : sur la ligne formée par la lumière du Soleil sur la Terre. C’est-à-dire en fait à deux moments particuliers, à l’aube et au crépuscule. Pourquoi ? Simplement parce que ces bandes terrestres qui voient le Soleil se lever ou se coucher sont alignées sur la trajectoire de la Terre.

 

Cette carte des petits astéroïdes qui se sont désintégré dans le ciel entre 1994 et 2013 montre leur répartition très uniforme (JPL, NASA).

Cette carte des petits astéroïdes qui se sont désintégrés dans le ciel entre 1994 et 2013 montre aussi une répartition très uniforme (JPL, NASA).

 

“ Prenez une voiture qui roule en été, explique Jérémie Vaubaillon, astronome à l’Institut de mécanique céleste à Paris. Lorsqu’on s’arrête, le pare-brise est recouvert de moustiques, tandis que les vitres latérales non. Pour la Terre c’est un peu pareil… ” En effet, l’aube se manifeste en quelque sorte à l’avant de la Terre. A ce moment, elle a donc plus de chances d’attraper des astéroïdes sur son passage. Et à l’opposé, le soir, c’est-à-dire à l’arrière, la Terre a plus de risques de se faire rattraper.

Seuls 1458 astéroïdes ont une orbite susceptible de croiser la Terre

Il est cependant difficile d’obtenir des statistiques précises sur les astéroïdes, car peu d’entre eux s’égarent près de nous – seuls 1 458 ont une orbite susceptible de nous croiser. Les principaux témoins de ce phénomène sont les météores, ces poussières qui gravitent au voisinage de la Terre. Les astronomes comptent qu’environ 200 de ces particules s’enflamment chaque 24 heures dans l’atmosphère, dont une cinquantaine au petit matin.

B. R.

 

 

 

Un mécanisme essentiel de la vie a été reproduit dans des cellules en silicium

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La technologie de l'industrie électronique a servi à créer des cellules artificielles (Ph. Tambako The Jaguar via Flickr CC BY 2.0)

La technologie de l’industrie électronique a servi à créer des cellules artificielles (Tambako The Jaguar via Flickr CC BY 2.0)

C’est une « puce » en silicium pas plus grande qu’un dé mais où s’opère l’un des processus fondamentaux de la vie : la synthèse de protéines commandée par des brins d’ADN. Le dispositif, décrit dans un article de la revue Science, est ce qu’on nomme une « cellule artificielle« , un domaine de recherche qui, depuis plus d’une dizaine d’années, tente de reproduire par synthèse les mécanismes des cellules vivantes, voire la vie elle-même.

De fait, la cellule en silicium n’est pas tout à fait artificielle : les chercheurs y ont ancré des brins d’ADN extraits d’organismes vivants. La puce contient ainsi de petits compartiments circulaires, gravées par les méthodes usuelles de l’industrie électronique, où logent ces brins qui contiennent des gènes particuliers. Des canaux « capillaires », de 20 micromètres de diamètre, relient ces compartiments formant un réseau où l’on fait circuler un fluide riche en molécules organiques.

Une cellule en silicium où des gènes communiquent entre eux

Cela suffit à faire opérer le processus de synthèse de protéines : par réaction chimique, les protéines se forment au contact des brins d’ADN à partir des substances organiques circulant dans le système, puis se détachent et se mettent également à circuler entre compartiments.  Dans les cellules vivantes, ces macromolécules très complexes sont à la base d’à peu près tout ce qui compose un organisme vivant (membranes cellulaires, organes, enzymes, etc.). Leur rôle est aussi de transmettre des messages entre cellules et à l’intérieur même d’une cellule. C’est en fait ce dernier rôle que les chercheurs, de l’Institut Weizmann en Israël et de l’université du Minnesota aux États-Unis, ont réussi à reproduire partiellement.

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Plusieurs cellules artificielles en silicium

En effet les protéines, dont la forme et la composition dépend étroitement du programme encodé dans chaque gène de l’ADN d’un être vivant, servent de messagers : une protéine produite par un gène pourra activer ou au contraire désactiver la synthèse de protéines par un autre gène situé ailleurs dans la chaîne ADN, lequel à son tour agira sur un autre gène, etc., formant ainsi une « cascade » d’actions dont le résultat pourra être la duplication ou la différentiation cellulaire, ou encore l’émission par la cellule d’enzymes, etc.

A la frontière entre le vivant et l’inerte

La Biologie est encore loin de connaître le fonctionnement de ces réseaux d’activations intracellulaires, l’expérience des chercheurs vise donc à explorer ces cascades en installant, dans chaque compartiment, un gène particulier, puis à observer comment et dans quel ordre ceux-ci interagissent aux moyen des protéines, qui circulent de l’un à l’autre via les capillaires. L’expérience est la première du genre à reproduire et rendre visible un réseau d’activations de familles de gènes, bien qu’elle reste en-deçà de la complexité réelle du processus biologique.

Il s’agit donc de présenter un nouveau type de dispositif qui, à terme, permettrait d’identifier réellement ces réseaux, et de découvrir comment des gènes défectueux peuvent gripper ces mécanismes et déclencher des maladies. A la clé, de nouveaux traitement pour des maladies génétiques ou du métabolisme récalcitrantes aux traitements classiques. Mais il s’agit aussi, surtout, de réussir à isoler chaque mécanisme moléculaire en jeu dans le vivant afin de mieux comprendre comment les lois de la chimie et de la physique suffisent à expliquer le passage de la matière inerte à l’état d’organisme vivant. C’est là l’un des grands défis scientifiques qui restent à relever.

Román Ikonicoff

 

 > Lire également dans les Grandes Archives de Science & Vie :

  • Ils ont créé des êtres presque vivants – S&V n°1157 – 2014 – C’est un fait : il y a 3,7 milliards d’années des organismes vivants ont commencé à émerger de l’inerte. Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain : des dizaines de millions d’années durant lesquelles des formes intermédiaires, ni vivantes ni inertes, ont crû dans les océans. Les scientifiques tentent de comprendre et reproduire cette étape en laboratoire.

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  • Les nouveaux mystères de l’ADN – S&V n°1145 – 2013 – Depuis la découverte de la structure de l’ADN, en 1953, les biologistes ne cessent de s’étonner de la sophistication de cette minuscule machinerie qui contient toutes les informations pour faire fonctionner un organisme vivant. C’est un véritable langage, dont les paroles sont des protéines, qui est loin d’avoir été parfaitement déchiffré.

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La fécondation de l’ovule produit un feu d’artifice : la preuve en vidéo

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L'ovule émet des vésicules chargés de zinc.

L’ovule émet des paquets de zinc lorsqu’il est fécondé (en vert, en haut à gauche). Ils sont contenus dans des vésicules présentes sous la membrane de la cellule (en haut, au milieu en bleu et à droite en blanc). En bas : l’émission de ces millions d’atomes de zinc produit des étincelles visibles par fluorescence. / Ph. Northwestern University.

Quand un spermatozoïde rencontre un œuf… cela fait littéralement des étincelles ! Et pour la première fois, des images de cet intrigant phénomène ont pu être obtenues, grâce à des techniques ultra-sophistiquées.

Microscopie par fluorescence, rayons X, microscopie électronique à balayage, spectroscopie et tomographie ont permis à une équipe multidisciplinaire de chercheurs américains de percer le mystère de ces éclats. Ils se manifestent par quatre ou cinq vagues un instant après la fécondation, c’est-à-dire la pénétration d’un spermatozoïde dans un ovule.

En utilisant des ovules de souris, Emily L. Que et ses collaborateurs ont découvert que la jolie lueur (visible dans la vidéo ci-dessous) est due à l’émission simultanée de dizaines de milliers de vésicules présentes sous la surface de l’ovule, dont chacune contient un million d’atomes de zinc.

 

capture vidéo

CLIQUEZ POUR VOIR LA VIDEO. Les atomes de zinc, marqués par des molécules fluorescentes, sont expulsés de l’ovule fécondé produisant un éclat lumineux.

On savait déjà que l’ovule nécessite de grandes quantités de zinc pour sa maturation, et que l’expulsion massive de ces atomes de métal de l’ovule est une étape fondamentale pour qu’il se transforme progressivement en un embryon. Dès lors, il commence à se diviser, selon le processus de l’embryogenèse qui formera le fœtus.

A présent, la découverte que ce sont des vésicules qui se chargent de transporter le zinc à l’extérieur de la cellule, un mécanisme appelé exocytose, pourrait permettre aux biologistes d’améliorer les techniques de fécondation in vitro.

L’émission de ces feux d’artifice de zinc est en effet un signe de bonne santé de l’ovule fécondé : une information utile pour les biologistes travaillant dans l’aide médicale à la procréation, qui pratiquent différentes fécondations puis choisissent certains embryons à implanter dans l’utérus de la future mère.

Mais il n’y a pas que les ovules qui déchargent des paquets de zinc : certains neurones et les cellules pancréatiques larguant l’insuline le font également. Mieux comprendre ces mécanismes servira peut-être aussi dans les neurosciences et en diabétologie.

Fiorenza Gracci

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V 1160 - Bébés éprouvettes

S&V 1154 AMP PMA

 

 

Avant-propos de Science & Vie n°1168

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Médecines alternatives : un progrès ?

Ce sont désormais 4 Français sur 10 qui ont recours aux médecines alternatives. A l’occasion ou régulièrement, en pleine confiance ou dans le simple bénéfice du doute, nous sommes de plus en plus nombreux à nous tourner vers d’autres pratiques médicales. Phytothérapie, homéopathie, acupuncture, ostéopathie, hypnose, chiropraxie, mais aussi chromothérapie, réflexothérapie, auriculothérapie… On en dénombre aujourd’hui plusieurs centaines. Nous avons cherché à connaître l’efficacité réelle des plus populaires d’entre elles. “Douces”, “parallèles”, “alternatives”, “traditionnelles”, ces “autres” médecines parviennent-elles véritablement à soulager des douleurs ? A soigner des maladies ? Et si oui, le font-elles mieux que la médecine “classique” ? Lorsque la comparaison est possible, la synthèse des études scientifiques sur cette question que nous publions ici donne rarement l’avantage aux médecines alternatives. Mais elle rappelle aussi l’importance de l’effet placebo qui se nourrit de la confiance accordée par le patient à son thérapeute. Et en la matière, la médecine “classique” a manifestement des progrès à accomplir (lire p. 50).

Rosetta : que de progrès !

Le monde entier a suivi l’événement en direct – ou plutôt avec 28 minutes de décalage compte tenu du demi-milliard de kilomètres qui nous séparent de la comète. Pour la première fois, un engin fabriqué par l’homme est parvenu à se poser sur un caillou de quelques kilomètres de côté. Au-delà de l’avalanche de découvertes scientifiques attendues dans les mois qui viennent, cette expédition vaut déjà par ce qu’elle est : un exploit sans précédent. Même si les dernières heures ne furent pas de tout repos (lire p. 42)…

Rendements agricoles : où est passé le progrès ?

On s’y était habitué. Depuis l’après-guerre, le rendement des terres agricoles n’a cessé de progresser. Toujours plus de blé, de maïs ou de riz par hectare cultivé ; bon an mal an telle était jusqu’ici la règle, en juste rémunération des progrès accomplis dans le travail de la terre. Voici que ce n’est plus le cas. Pis, pour certaines cultures, les rendements sont désormais à la baisse. Une situation particulièrement inquiétante alors que le nombre de bouches à nourrir, lui, ne cesse de croître. Nous avons mené l’enquête (lire p. 98).

>> Consulter le sommaire de ce numéro

 

 

Au sommaire de Science & Vie n°1168

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MÉDECINES ALTERNATIVES

 

>> Lire l’avant-propos de Science Vie n°1168.

Et découvrez dans la suite de cet article le sommaire complet ainsi que les compléments que la Rédaction a souhaité apporter à votre dernier numéro de Science&Vie .

 

 

AU SOMMAIRE]

Visuel-SOMMAIRE-ACTU

12 > Labos
Voici la première image détaillée d’un berceau planétaire ; On sait enfin pourquoi l’homme n’a qu’un pénis ; Le gladiateur se dopait à la cendre végétale ; Le babouin aussi peut transmettre une culture…

20 > Environnement
La déforestation libère un nouveau paludisme ; En modélisant les “rivières atmosphériques”, on arrive à mieux prédire les crues…

26 > Médecine
Une injection est à l’étude pour prévenir le sida ; Dans le blé, le gluten n’est plus le seul à blâmer ; Un remède à base de café agit contre Alzheimer…
30 > Technos
Les avions vont “sentir” les turbulences ; Rendre invisible est possible avec juste un jeu de lentilles…
Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-SOCIETE

32 > Survols de centrales nucléaires
Les drones constituent-ils une réelle menace ?

36 > La grande salle de la « Philharmonie » ouvre ses portes à Paris
L’acoustique d’une salle demeure un défi scientifique

38 > Loi sur l’obsolescence programmée
Tous les objets ne gagnent pas à durer

39 > Attaques de clowns violents
Pourquoi les clowns font-ils si peur ?

40 > Affaire des « disparues de l’A6″…
L’ADN aide à résoudre de plus en plus d’affaires criminelles

 

42 > EXPLOIT DE ROSETTA  [En savoir plus]

Et pourtant rien ne s’est passé comme prévu

 

Visuels-SOMMAIRE-A-LA-UNE

50 > MÉDECINES ALTERNATIVES  [En savoir plus]

Celles qui marchent, celles qui ne marchent pas

58 > HUIT THÉRAPIES PASSÉES AU CRIBLE DE LA SCIENCE

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-DECOUVERTE

70 > Astrophysique [En savoir plus]
Eruptions solaires : enfin un premier pas vers leur prévision

73 > Virologie [En savoir plus]
Ebola : l’énigme des 7 protéines

76 > Archéologie [En savoir plus]
Camps d’extermination nazis : l’archéologie dévoile les faits

84 > Géologie [En savoir plus]
Terre primitive : voici le nouveau scénario des origines

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-TECHNIQUES

90 > Espionnage [En savoir plus]
Attention, les objets nous écoutent !

94 > Clarity [En savoir plus]
L’art de rendre le corps transparent

98 > Rendements agricoles [En savoir plus]
La grande panne

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-FUTUR

108 > Des tournesols vont doper les rendements du photovoltaïque ; La première voiture imprimée en 3D s’apprête à prendre la route ; Le Canada expérimente la centrale qui piège ses rejets de CO2 ; Une alternative à Street View pour sortir des sentiers battus ; Un dirigeable pourrait remplacer les satellites…

 

Visuels-SOMMAIRE-CULTURE-SCIENCE

116 > Bon à savoir

118 > Questions/Réponses

124 > A lire / à voir

127 > Le ciel du mois

128 > Technofolies

132 > Il y a… 150 ans : Maxwell unifie électricité, magnétisme et lumière

 


 

[PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES, VIDÉOS, SITES WEB, LIVRES…]

Retrouvez les sources et les références essentielles pour approfondir les articles parus dans votre magazine.

 


EXPLOIT DE ROSETTA : ET POURTANT RIEN NE S’EST PASSÉ COMME PRÉVU

 À VOIR

> Les images et les vidéos de l’atterrissage de Philae sur les sites du CNES et de l’ESA

http://www.cnes.fr/web/CNES-fr/11305-rosetta-rendez-vous-avec-la-comete-churyumov-gerasimenko.php

http://www.esa.int/fre/ESA_in_your_country/France/Rosetta

 

 À CONSULTER

> La mission Rosetta sur le site du CNES 

http://www.rosetta-cnes.fr/rosetta/index.html

 

 À LIRE AUSSI DANS LES GRANDES ARCHIVES DE S&V :

>  La mission Rosetta dans Science & Vie

La sonde est lancée : S&V n°1024, p. 54

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Comète en vue ! : S&V n°1164, p. 106

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MÉDECINES ALTERNATIVES : CELLES QUI MARCHENT, CELLES QUI NE MARCHENT PAS

 À CONSULTER SUR LES MÉDECINES COMPLÉMENTAIRES

> Tous les rapports de l’Inserm que nous avons consultés, et qui sont mentionnés dans les pages qui suivent, se trouvent ici:

http://www.inserm.fr/thematiques/sante-publique/rapports-publies

> Pour consulter l’étude Cochrane en français

http://www.cochrane.fr/

> Le site en anglais de l’étude Cochrane est cependant plus complet:

http://www.thecochranelibrary.com/view/0/index.html

 > Sur la médecine chinoise à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (dont l’acupuncture):

http://www.medecinechinoise.aphp.fr/

>Le rapport médecines complémentaires à l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris:

http://www.aphp.fr/wp-content/blogs.dir/11/files/2012/07/Rapport_Med_Compl_AP-HP-05-20122.pdf

> Le rapport de l’Académie nationale de médecine sur les thérapies complémentaires se trouve ici:

http://www.academie-medecine.fr/publication100100025/

 >  Le guide de bonnes pratiques sur les essais cliniques contrôlés randomisés dans le domaine des traitement non pharmacologiques, publié par le groupe CONSORT (Consolidated Standards of Reporting Trials), panel d’experts en méthodologie des essais cliniques:

http://www.consort-statement.org/Media/Default/Downloads/Extensions/CONSORT%20Extension%20for%20Non-Pharmacologic%20Treatments-Explanatory%20Document.pdf

 > Des scientifiques prônent l’arrêt des essais cliniques en médecine complémentaire: David H. Gorski et Steven P. Novella, Clinical trials of integrative medicine: testing whether magic works?

http://www.cell.com/trends/molecular-medicine/fulltext/S1471-4914(14)00103-8

 > Site internet d’Edzard Ernst, professeur de médecine complémentaire à l’université d’Exeter (Royaume-Uni), consacré aux thérapies alternatives et complémentaires:

http://edzardernst.com/

> « DC’s improbable science », site internet de David Colquhoun, pharmacologist à l’University College London:

http://www.dcscience.net

> « Science based medicine », revue scientifique en ligne fondée par Steven Novella, academic clinical neurologist at the Yale University School of Medicine:

http://www.sciencebasedmedicine.org/

 > Une étude qui explique pourquoi des traitements inefficaces conservent une bonne réputation « How feedback biases give ineffective medical treatments a good réputation »:

http://dx.doi.org/10.2196/jmir.3214

SUR L’ACUPUNCTURE

> Les essais GERAC allemands sur l’acupuncuture pour le traitement des douleurs lombaires basses:

http://archinte.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=413107

> Un rapport suisse sur l’acupuncture

Le rapport :

http://www.springer.com/medicine/complementary+%26+alternative+medicine/book/978-3-642-20637-5

Les commentaires :

David Martin Shaw, University of Glasgow, United Kingdom, « The Swiss report on homeopathy: a case study of research misconduct »:

http://www.smw.ch/content/smw-2012-13594/

Felix Gurtner, Federal Office of Public Health FOPH, The report “Homeopathy in healthcare: effectiveness, appropriateness, safety, costs” is not a “Swiss report”:

http://www.smw.ch/content/smw-2012-13723/

SUR L’HOMÉOPATHIE

> Le rapport du NHMRC australien:

http://consultations.nhmrc.gov.au/files/consultations/drafts/resources/homeopathyoverviewreport140408.pdf

SUR L’EFFET PLACEBO

> Sur les mécanismes physiologiques de l’effet placebo, un article scientifique de Fabrizio Benedetti, expert mondial de l’effet placebo (Department of Neuroscience, University of Turin Medical School, and National Institute of Neuroscience, Turin, Italy)

http://www.nature.com/npp/journal/v36/n1/full/npp201081a.html

SUR L’OSTÉOPATHIE

> Le rapport de l’Inserm sur l’ostéopathie d’avril 2012 et celui de l’Académie nationale de médecine sur les thérapies complémentaires de mars 2013:

http://www.academie-medecine.fr/publication100100025/

 > L’article de la Revue du rhumatisme, datée de février 2009: « Manipulations vertébrales – ostépathie. Evidences/ignorances »: 

http://www.rhumatologie.asso.fr/05-Bibliotheque/Publications/Revue76/76-5-Vautravers.pdf

SUR LA CHIROPRAXIE

> Le rapport Inserm sur la chiropraxie daté de juin 2011 et la Cochrane Collaboration review. Spine de février 2011:

http://journals.lww.com/spinejournal/Abstract/2011/02010/A_Cochrane_Review_of_Combined_Chiropractic.8.aspx

SUR LA PHYTOTHÉRAPIE

> Deux livres :

« Médecines douces, info ou intox », de Simon Singh et Edzard Ernst, aux éditions Cassini, 416 pages, 22€

« Du bon usage des plantes qui soignent », de  Jacques Fleurentin, éditions Ouest France, 378 pages, 25€

> Des exemples de plantes étudiées par la collaboration Cochrane :

Le millepertuis

http://summaries.cochrane.org/CD000448/DEPRESSN_st.-johns-wort-for-treating-depression.

L’harpagophytum

http://summaries.cochrane.org/CD004504/BACK_herbal-medicine-for-low-back-pain

Le marronier

http://summaries.cochrane.org/CD003230/PVD_horse-chestnut-seed-extract-for-long-term-or-chronic-venous-insufficiency

L’aubépine

http://summaries.cochrane.org/CD005312/VASC_hawthorn-extract-may-be-used-as-an-oral-treatment-option-for-chronic-heart-failure

SUR L’HYPNOSE

> En attendant un rapport de l’Inserm  à paraître, un article de la Cochrane Collaboration review daté de mars 2012 :

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/14651858.CD009356.pub2/abstract

SUR LA RÉFLEXOLOGIE

> Le rapport de l’Inserm sur l’auriculothérapie, daté de juillet 2013, ainsi que l’article « Reflexology: An update of a systematic review of randomised clinical trials » paru dans la revue Maturitas :

http://www.maturitas.org/article/S0378-5122(10)00389-0/fulltext

SUR  LA MAGNÉTOTHÉRAPIE

> La Cochrane Collaboration review, octobre 2013 :

http://www.bibliotecacochrane.com/pdf/CD003523.pdf

 > L’étude américaine « Magnets for pain relief » du National Institutes of Health, 2008 :

http://nccam.nih.gov/health/magnet/magnetsforpain.htm


ASTROPHYSIQUE – ÉRUPTIONS SOLAIRES : ENFIN UN PREMIER PAS VERS LEUR PRÉVISION

 À VOIR

> Les données et les images captées par les télescopes qui scrutent le Soleil sur les sites des Agences de météo spatiale:

http://www.swpc.noaa.gov/

http://www.sidc.be/LatestSWData/LatestSWData.php

 À LIRE

> La publication scientifique de Tahar Amari, Aurélien Canou et Jean-Jacques Aly:

http://www.nature.com/nature/journal/v514/n7523/full/nature13815.html#videos

 


VIROLOGIE – EBOLA : L’ÉNIGME DES 7 PROTÉINES

 À ÉCOUTER

> L’interview par Universcience de Sylvain Baize, directeur du Centre national de référence (CNR) des fièvres hémorragiques virales à l’Institut Pasteur de Lyon:

http://www.universcience.tv/video-questions-autour-de-l-epidemie-d-ebola-6532.html

> Et l’interview d’Éric Leroy, directeur général du Centre international de recherches médicales de Franceville au Gabon :

http://www.universcience.tv/video-ebola-entretien-avec-eric-leroy-6694.html

 

À CONSULTER

> Les pages consacrées à Ebola sur le site de l’OMS :

http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs103/fr/

http://www.who.int/csr/disease/ebola/fr/

> Et en anglais, les derniers rapports de situation de l’OMS :

http://www.who.int/csr/disease/ebola/situation-reports/archive/en/

 

À LIRE

> L’article de Nature « The Ebola Question » : 

http://www.nature.com/news/the-ebola-questions-1.16243

> Tout le dossier spécial Ebola de Science (toutes les publications traitant d’Ebola sont accessibles gratuitement) : 


http://www.sciencemag.org/site/extra/ebola/

 


ARCHÉOLOGIE – CAMPS D’EXTERMINATION NAZIS : L’ARCHÉOLOGIE DÉVOILE LES FAITS

 À CONSULTER

> Concernant l’archéologie des camps de concentration de manière générale, quelques travaux ont été publiés, généralement en anglais. 

Vous trouverez ici un rappel des travaux archéologiques menés sur les trois camps de l’Aktion Reinhard (Belzec, Sobibor et Treblinka) : depuis les études de 1945 menées à la seule fin de vérifier l’existence de camps sur des sites alors désertés, à ceux qui se sont lancés.

http://holocaustcontroversies.blogspot.fr/2011/12/belzec-sobibor-treblinka-holocaust_5940.html

Cette publication, disponible en ligne, fait également le point sur ce qu’est l’archéologie des camps d’extermination, son rôle et fait un bref rappel des travaux déjà menés :

http://www.presentpasts.info/article/view/pp.12/2">

> Mais toute la problématique de la conservation des camps qui ont subsisté jusqu’à aujourd’hui est directement liée à celle de l’archéologie.

Vous trouverez ici une liste de textes consacrés à des sites mémoriels en rapport avec l’Holocauste (Buchenwald, Auschwitz…) : 

http://www.auschwitz.be/index.php/fr/component/content/article/36-french/french/796-sommaire-du-nd-114

> Sources sur Auschwitz

Auschwitz, camp de concentration et d’extermination à la fois, est le symbole de l’Holocauste ; des travaux de préservation ont été lancés dès les années 1950 et des nombreux projets sont toujours en cours aujourd’hui, dont les plus récents sont listés ici :

http://en.auschwitz.org/m/index.php?option=com_content&task=blogcategory&id=57&Itemid=41

L’Irice a également consacré un de ses cahiers (en 2010) au « futur d’Auschwitz », sous la direction d’Annette Wieviorka et de Piotr Cywinksi, directeur du site de mémoire d’Auschwitz :

http://irice.univ-paris1.fr/IMG/pdf/pdf_Volume_integral_Cahier_7_-_copie.pdf

> Sources sur Sobibor

Plusieurs sites partagent des documents sur les fouilles en cours. Vous pouvez consulter la page de présentation du projet de Yad Vashem:

http://www.yadvashem.org/yv/en/about/institute/sobibor_excavations.asp

Ce rapport scientifique de l’archéologue Wojciech Mazurek, coauteur des fouilles de Sobibor avec Yoram Haimi, présente le travail préparatoire effectué, et fait le point sur les campagnes et leurs résultats de 2007 à 2011 :

http://sobibor.info.pl/wp-content/uploads/2014/03/Sobib%C4%82%C5%82r-Bem-Mazurek-ANG..pdf

Le site officiel du centre de mémoire, qui est en train d’être construit à Sobibor, fait également le point sur les fouilles archéologiques qui y sont menées:

http://sobibor.info.pl/?page_id=595

Et vous trouverez sur cette page les rapports de fouilles année par année (avec plans et photos des travaux) rédigés par Y. Haimi:

http://sobibor.info.pl/?page_id=1248

Cet article du Spiegel propose une galerie des dernières découvertes faites sur place, notamment celle des fondations de la chambre à gaz :

http://www.spiegel.de/international/zeitgeist/the-archeological-excavations-that-led-to-the-gas-chambers-of-sobibor-a-993733.html

> Sources sur Treblinka

Ce site recense de nombreux plans du camp dressés d’après des témoignages ; leurs différences illustrent toute la difficulté à obtenir des informations précises fiables:

http://www.deathcamps.org/treblinka/maps.html

Deux documentaires ont été tournés sur les travaux du Pr Sturdy-Colls, vous pouvez en trouver des présentations ici :

http://www.smithsonianchannel.com/sc/web/show/3403868/treblinka-hitlers-killing-machine

Le Center of Archaeology au sein duquel travaille le Pr Sturdy-Colls a mis en ligne des pages régulièrement complétées sur les campagnes de fouilles, et leur organisation:

http://blogs.staffs.ac.uk/archaeology/projects/holocaust-landscapes/genius-and-genocide/finding-treblinka/

Et leurs résultats:

http://blogs.staffs.ac.uk/archaeology/projects/holocaust-landscapes/genius-and-genocide/finding-treblinka/project-results/

Parmi les témoignages conservés sur Treblinka, il y a bien sûr celui de certains des rares survivants, mais aussi celui de Franz Suchomel qui y servit comme sergent:

http://www.holocaustresearchproject.org/trials/suchomelstatement.html

> Sources sur Le Struthof

Le site internet du Struthof (en français) fait un point très clair et détaillé de l’histoire du site:

http://www.struthof.fr/fr/accueil/ 

Il présente également la grande campagne de restauration qui y est menée et en donne les premiers résultats, visibles dans plusieurs galeries photos et vidéos:

http://www.struthof.fr/fr/le-haut-lieu-de-memoire/conservation-et-restauration-du-patrimoine/

Pour la baraque Crématoire:

http://www.struthof.fr/fr/actualites/fiche/sauver-un-patrimoine-en-peril-la-restauration-du-site/

Pour la baraque Prison:

http://www.struthof.fr/fr/actualites/fiche/sauver-un-patrimoine-en-peril-la-restauration-du-bloc-cellulaire/

Le livre référence sur ce site a été rédigé et publié en 2005 par l’historien Robert Steegmann, Le Struthof, éditions La Nuée bleue, 496 pages, 25 €:

http://boutique.nueebleue.com/epages/NueeBleue.sf/fr_FR/?ObjectPath=/Shops/NueeBleue/Categories/%22Par%20auteurs%22/STEEGMANN

> Sources plus générales sur l’Holocauste.

Le site du Nizkor Project fournit de nombreuses informations sur l’Aktion Reinhard, ses camps, les responsables, etc.

http://www.nizkor.org/

Vous trouverez également sur le site de PHDN (Pratique de l’histoire et dévoiements négationnistes) un point sur l’Aktion Reinhard:

http://www.phdn.org/histgen/reinhard.html

Source sur l’archéologie moderne dédiée aux conflits.

Voir la page dédiée au colloque international « Archéologie de la violence, violence de la guerre, violence de masse » organisé en octobre 2014 par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) :

http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Ressources/p-17800-Archeologie-de-la-violence-violence-de-guerre-violence-de-masse.htm

 

À VOIR

> Sur Belzec

S’il n’est pas développé dans notre article, le site de l’ancien camp d’extermination de Belzec a fait l’objet en 2008 d’un documentaire de Guillaume Moscovitz, disponible à la Compagnie des phares et balises. Ce qui permet de voir à quoi ressemble le lieu aujourd’hui :

http://www.phares-balises.fr/detail4.php?id=30

> Le film Shoah

Shoah, de Claude Lanzmann, est un film documentaire unique sur le sujet, qui présente les sites (dont Sobibor et Treblinka) et des témoignages incontournables :

http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01217/claude-lanzmann-explique-shoah-au-journal-televise.html

 

À LIRE

Au fond des ténèbres, de l’historienne et journaliste Gitta Sereny, coll. Texto, de. Tallandier, 560 pages, 12 €:

Un témoignage unique doublé d’une remise en contexte complète (interviews complémentaires, recherches historiques, en archives, etc.) : celui de Franz Stangl, qui fut commandant à Sobibor et Treblinka.

http://livre.fnac.com/a4998829/Gitta-Sereny-Au-fond-des-tenebres#/a4998829/Gitta-Sereny-Au-fond-des-tenebres

 


GÉOLOGIE – TERRE PRIMITIVE : VOICI LE NOUVEAU SCÉNARIO DES ORIGINES

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À CONSULTER

> L’article publié par l’équipe de John Valley (université du Wisconsin, Madison) en mars dernier dans la revue Nature Geoscience, qui apporte la preuve définitive, grâce à l’analyse d’un grain de zircon, que la terre hadéenne a pu former une croûte solide il y a 4,4 milliards d’années.

http://www.nature.com/ngeo/journal/v7/n3/full/ngeo2075.html

> Celui publié par Jesse Reimink et ses collègues de l’université d’Alberta, en mai dernier dans la revue Nature Geoscience, qui atteste l’hypothèse que la croûte primitive a pu cristalliser très rapidement.

http://www.nature.com/ngeo/journal/v7/n7/full/ngeo2170.html

> Et celui signé par une équipe internationale de géologues (Etats-Unis, Allemagne, France) en juillet dernier dans la revue Nature, qui reconstitue les impacts d’astéroïdes et de planétoïdes à la surface de la Terre hadéenne.

http://www.nature.com/nature/journal/v511/n7511/full/nature13539.html

À VOIR

> La délimitation officielle des éons, ères, périodes, époques et âges géologiques de la Terre, sur le site de la commission internationale de chronostatigraphie.

http://www.stratigraphy.org/index.php/ics-chart-timescale


ESPIONNAGE – ATTENTION, LES OBJETS NOUS ÉCOUTENT !

 À ÉCOUTER

> Pour avoir un aperçu étonnant des reconstructions sonores, obtenues grâce à l’espionnage d’un paquet de chips ou d’une plante, ouvrez grand vos oreilles et rendez-vous sur ce site du MIT :

http://people.csail.mit.edu/mrub/VisualMic/

 

 À CONSULTER

> Les travaux d’extraction de clés à partir du bruit d’un ordinateur sont décrits dans cette publication :

http://www.tau.ac.il/~tromer/papers/acoustic-20131218.pdf

> Comment reconstruire un texte à partir d’un bruit de clavier, la méthode élaborée est expliquée ici:

http://www.cc.gatech.edu/~traynor/papers/traynor-ccs11.pdf

 

 À DÉCOUVRIR

> En complément, découvrez aussi l’un des premiers objets à avoir fait parler de lui en terme d’espionnage par canal caché : une imprimante matricielle.

En 2010, des chercheurs allemands de l’université de Saarland ont montré qu’il était possible de reconstituer le contenu d’un texte imprimé, simplement en enregistrant et en analysant le bruit provoqué par l’imprimante.

https://spqr.eecs.umich.edu/courses/cs660sp11/papers/printers.pdf

 


CLARITY – L’ART DE RENDRE LE CORPS TRANSPARENT

 À CONSULTER

> La première expérience de clarification de cerveaux par la méthode Clarity:

http://clarityresourcecenter.org/pdfs/Chung_Deisseroth_2013_updated.pdf

> La première expérience de clarification de corps entiers grâce à une version modifiée de la méthode Clarity:

http://www.cell.com/cell/pdf/S0092-8674(14)00931-3.pdf

> Reproduction de l’exploit par une équipe japonaise, quelques mois plus tard, à l’aide d’une méthode légèrement différente:

http://www.cell.com/cell/pdf/S0092-8674(14)01361-0.pdf

 


RENDEMENTS AGRICOLES -LA GRANDE PANNE

 

 À CONSULTER

> Le séminaire organisé en 2013 par l’Institut national de la recherche agronomique offre un panorama très complet du problème :

https://www.gis-relance-agronomique.fr/Autres-journees/Seminaire-ESPERA

> L’une des premières études réalisées par des chercheurs français, qui pointe l’effet climatique sur la stagnation des rendements dans l’Hexagone:

http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0378429010001929

> Le chercheur américain Deepak Ray a établi le diagnostic au niveau mondial:

http://www.nature.com/ncomms/journal/v3/n12/full/ncomms2296.html

 

Peut-il exister sur Terre un silence absolu ?

Standard
Le design particulier des chambres anéchoïques leur permet d'absorber les sons (ph. Paul Robinson

Le design particulier des chambres anéchoïques leur permet d’absorber les sons (ph. Paul Robinson via Flickr CC BY 2.0)

Il y a deux endroits sur Terre où le silence est maximal : ce sont les chambres anéchoïques, ou “sourdes”, des laboratoires de recherche en acoustique américains de la Nasa et d’Orfield Labs, cette dernière détenant le record du monde du silence homologué par le Livre Guinness des records depuis 2005.

Concrètement, le niveau de son résiduel (quand la chambre est vide) atteint - 9,4 décibels, soit 300 fois moins qu’une chambre normale. Tapissées de matériaux poreux absorbants, de mousses de polymère et de fibres de verre, ces chambres absorbent 99,99 % des sons émis par la source sans quasiment aucun écho. Elles sont utilisées pour tester la résistance au silence des astronautes ou le niveau sonore de certains appareils.

Une isolation sonore qui n’est pas sans risque pour la santé

Selon Steven Orfield, le record de résistance d’une personne dans sa chambre est de 45 min avant les hallucinations et l’évanouissement : “ Vous n’avez plus de repères, il vous manque les indices perceptifs qui vous permettent de vous équilibrer et de manœuvrer. Si vous restez une demi-heure, vous devez être dans un fauteuil. 

R. I.

 

Ils veulent créer une Intelligence artificielle qui recouvre toute la Toile

Standard
Représentation "géographique" d'une immense collection de données (Ph. Marius B via Flickr CC BY 2.0)

Traitement « géographique » d’une immense collection de données (Ph. Marius B via Flickr CC BY 2.0)

Une startup de San Francisco vient de lever 143 millions de dollars pour son projet de créer un unique système d’Intelligence artificielle réparti sur les grandes bases de données et microprocesseurs de la Toile, qui gérerait les données enregistrées et celles qui s’y emmagasinent constamment. Une sorte de gigantesque SIRI (le système d’aide vocal de l’iPhone) pouvant aider tous les secteurs professionnels à résoudre, en temps réel, des problèmes concrets en proposant des solutions pertinentes.

Concrètement, il s’agit de développer un système basé sur deux technologies IA bien connues : celle du réseau de neurones profonds, soit des petits programmes interconnectés capable d’apprendre à repérer des structures invariantes dans un flux de données désorganises, et celle des algorithmes évolutionnistes, des programmes qui appliquent quelques règles inspirées par la théorie de l’évolution et le principe de sélection naturelle pour optimiser leurs calculs (lire le S&V n°1159).

Une IA qui gère des zettaoctets (10^21) d’informations passées et présentes stockées sur la Toile

L’idée centrale de la startup Sentient Technologies est d’adjoindre à ces technologies le principe de « distribution massive ». D’une part, il s’agit d’injecter des programmes de réseaux de neurones dans les millions de microprocesseurs des grands centres de stockage et traitement des données de la Toile – les « fermes » de serveurs de Google, Amazone, Tata communications, Facebook, etc. – pour que ceux-ci filtrent les informations pertinentes liés à une requête. D’autre part, de disposer d’un algorithme évolutionniste centralisé qui recueille les réponses des millions de programmes distribués, et en extrait les plus pertinentes à l’aide d’un processus de « sélection » qui confronte ces réponses entre elles comme s’il s’agissait d’une concurrence entre individus.

Si tout ceci se base sur des technologies connues, l’ampleur et l’objectif du projet, qui allie IA et « Big Data », est inédit. Il serait d’une grande utilité dans les domaines de la santé, la finance, la sécurité, la médecine, la recherche scientifique, l’énergie, etc. (lire le S&V n°1138). De fait, une  expérimentation à petite échelle est menée par la startup avec l’aide de chercheurs du Laboratoire d’informatique et intelligence artificielle du célèbre M.I.T. consistant à anticiper le risque de septicémie (ou sepsis) chez 6000 patients hospitalisés, en analysant en temps réel leur pression artérielle (marqueur possible d’un début de sepsis).

Certains, comme le physicien Stephen Hawking, craignent un scénario à la Terminator.

Le projet est à la mesure de la montagne d’informations déjà emmagasinées dans les serveurs de la Toile : quelque 10 zettaoctets, soit 10^22 octets ou encore 10 trilliards d’octets, répartis entre serveurs publics et ouverts et serveurs privés (avec lesquels la startup négocie au cas par cas). Le financement déjà obtenu par Sentient révèle le sérieux de l’affaire. Mais c’est un projet qui pourrait aussi choquer certains, comme le cosmologiste Stephen Hawking, lequel depuis quelques mois tire la sonnette d’alarme sur le risque d’une prise de pouvoir des machines intelligentes sur l’humanité – hypothèse mise en scène dans la saga Terminator. Cela aggravé peut-être par les déclarations des fondateurs de Sentient affirmant que leur travail vise à terme à donner une conscience à leur système… dans un avenir indéterminé.

Remarquons tout de même que pour l’heure aucun de ces systèmes, qui procèdent surtout à des calculs statistiques, ne donne le moindre signe d’appréhender le sens des données qu’il manipule. A moins d’inventer un nouveau type d’IA, la conscience, la volonté et l’intention (de nuire, notamment) reste le monopole des humains. Et selon les spécialistes du domaine, le seul risque réel aujourd’hui est de se faire embarquer dans des décisions absurdes aux conséquences dramatiques par ces systèmes aveugles au sens de ce qu’ils manient (Lire le S&V n°1149).

Román Ikonicoff

 

 > Lire également dans les Grandes Archives de Science & Vie :

  • Google, le nouvel Einstein – S&V n°1138 – 2012 – Depuis une dizaine d’années, la plupart des données qui circulent dans la Toile sont conservées dans les serveurs des grandes firmes d’internet. Grâce à cela, nous possédons une mémoire détaillée des activités humaines et des évènements passés et présents… que les scientifiques exploitent pour pister des épidémies, découvrir de nouvelles lois, soigner des maladies. La science des Big Data est en route. 1138
  • Robots : leur intelligence dépasse déjà la nôtre – S&V n°1166 – 2014 – Peu à peu et sans grandes vagues, l’intelligence artificielle et la robotique sont sorties de l’échec relatif des années 1980 pour finir par devenir des acteurs essentiels dans nos activités. Ils nous dépassent déjà.

1166

  • Bourse : les ordinateurs ont pris le pouvoir – S&V n°1149 – 2013 – Les programmes issus de l’Intelligence artificielle font mieux et plus vite que nous, parfois jusqu’à l’absurde, comme le montre l’exemple des programmes-trader qui ont fait plonger la Bourse.

1149

  • Robot : tu ne tueras point ! – S&V n°1133 – 2012 – Les robots font ce qu’on leur dit de faire. Mais ils n’ont aucune éthique ! Dans la perspective d’une arrivée massive de ces machines dans l’espace public et privé, les chercheurs tentent de les doter d’une morale, à l’aide de programmes inspirés par des principes philosophiques.

1133

 

 

Télescope super géant : l’Europe se lance… enfin

Standard
L'Observatoire européen austral (ESO) vient d'annoncer officiellement le lancement de son futur télescope géant, le E-ELT, équipé d'un miroir de près de 40 m de diamètre. Mise en service : 2024, au mieux. Illustration ESO.

L’Observatoire européen austral (ESO) vient d’annoncer officiellement le lancement de son futur télescope géant, le E-ELT, équipé d’un miroir de près de 40 m de diamètre. Mise en service : 2024, au mieux. Illustration ESO.

La décision ne pouvait plus attendre. Depuis quelques années, l’ESO (Observatoire européen austral) annonçait régulièrement le lancement de son super télescope, le E-ELT (European Extremely Large Telescope), mais aucune de ces annonces en fanfare n’était véritablement suivie d’effet, faute de financement. En cause, la valse-hésitation d’un hypothétique nouvel acteur de l’Europe astronomique : le Brésil. En promettant, sans jamais la ratifier vraiment, sa participation au financement du super télescope, le Brésil a retardé le lancement du projet et durablement déstabilisé l’ESO. Alors, lassée de ses propres bégaiements, et pressée par une communauté astronomique s’inquiétant – avec raison – du retard pris par le projet, l’organisation européenne a, enfin, décidé du lancement de l’E-ELT.
Un milliard d’euros. Un télescope prêt en 2024. Voilà en deux mots la décision historique prise par l’ESO. Historique parce que se profile à l’horizon la mise en service du plus grand télescope du monde. Avec son miroir de 39 mètres de diamètre, le E-ELT s’annonce comme la plus puissante machine à faire de l’astronomie jamais construite. Installé sur l’un des meilleurs sites de la planète, le Cerro Armazones, situé à 3000 mètres d’altitude, au cœur du désert d’Atacama, équipé d’un système d’optique adaptative intégral, qui lui permettra de corriger en temps réel les effets de la turbulence atmosphérique, ce géant pesant cinq mille tonnes devrait révolutionner la plupart des champs astronomiques.
Qu’on y songe : le E-ELT offrira aux astronomes des images plus de dix fois plus nettes que celles du télescope spatial Hubble et de son successeur, le JWST. Il sera capable d’observer des astres près de cent fois plus faibles que ceux que perçoit Hubble. L’engin promet de voir la toute première génération de galaxies, de frapper, presque, à la porte du big bang… Mais pas seulement. Il observera avec une précision sans précédent les étoiles des autres galaxies, la naissance des étoiles dans la Voie lactée et des systèmes planétaires, aussi. Il permettra la photographie directe de centaines d’exoplanètes et même l’analyse de leurs atmosphères… Y détecter la vie ? Non, même si les services de communication des grandes agences scientifiques tentent de « vendre » ce fantasme au grand public. Reste que cet engin devrait permettre aux astronomes d’explorer l’Univers comme jamais auparavant.
En chiffres ronds et en résumé, pour les puristes, sa résolution spatiale atteindra 0,003 seconde d’arc et sa magnitude limite 35 environ.
Reste que derrière cette annonce triomphante et réjouissante, il y a, aussi, quelques bémols qui risquent d’assourdir quelque peu cette sidérale symphonie. Car, d’abord, le Brésil n’a pas encore ratifié sa participation à l’E-ELT et on attend, depuis quatre ans, du géant brésilien, 300 millions d’euros. L’entrée annoncée de la Pologne dans l’ESO ne suffira pas à combler ce vide… Alors que faire ? L’ESO a tranché. Lancer à tout prix le E-ELT, parce que la concurrence internationale est en marche, et voir ce qu’il va se passer. Avec un milliard d’euros, le E-ELT rêvé ne peut pas être financé. Alors l’ESO, si il ne trouve pas d’ici 2017 de nouveaux partenaires, ou si le Brésil continue à jouer à l’Arlésienne, décidera de construire d’abord un E-ELT « light ». Tous les miroirs constituant l’immense miroir mosaïque de 39 m ne seront pas polis. Seule la couronne extérieure – la plus importante, puisque c’est elle qui assurera la résolution unique du télescope – sera installée. Perte : 25 % de lumière… Et puis manqueront des éléments de l’optique adaptative, et certains instruments. Enfin, le projet risque, et cela, se serait catastrophique, d’être repoussé à 2026… Impensable…

Les bégaiements de l'Observatoire européen austral depuis le début du projet E-ELT, et sa progressive dévolution - on est passé en quelques années d'un télescope de 42 m à 39 m, pendant que les délais de constructions s'allongeaient – ont peut-être une autre cause, plus profonde et historique. L'ESO, aujourd'hui, c'est déjà trois observatoires : La Silla, qui vient de fêter son cinquantenaire, à la lisière sud du désert d'Atacama, Cerro Paranal, et son fameux réseau VLT (Very Large Telescope), et enfin Alma, dans les Andes, à la lisière est du désert et en collaboration internationale. Il faut donc à l'organisation européenne gérer trois sites astronomiques, leur personnel, leurs télescopes, leurs équipements, tout en en préparant un quatrième. Faisons les comptes : en tout, soixante quinze télescopes ou radiotélescopes. C'est beaucoup... Est-ce trop ?

Les bégaiements de l’Observatoire européen austral depuis le début du projet E-ELT, et sa progressive dévolution – on est passé en quelques années d’un télescope de 42 m à 39 m, pendant que les délais de constructions s’allongeaient – ont peut-être une autre cause, plus profonde et historique. L’ESO, aujourd’hui, c’est déjà trois observatoires : La Silla, qui vient de fêter son cinquantenaire, à la lisière sud du désert d’Atacama, Cerro Paranal, et son fameux réseau VLT (Very Large Telescope), et enfin Alma, dans les Andes, à la lisière est du désert et en collaboration internationale. Il faut donc à l’organisation européenne gérer trois sites astronomiques, leur personnel, leurs télescopes, leurs équipements, tout en en préparant un quatrième. Faisons les comptes : en tout, soixante quinze télescopes ou radiotélescopes. C’est beaucoup… Est-ce trop ? Photos Brunier/Salgado/ESO.

Car le E-ELT n’est pas le seul instrument du futur en passe de devenir réalité. D’abord, la Nasa et l’ESA achèvent actuellement l’assemblage du JWST (James Webb Space Telescope), un télescope spatial infrarouge de 6,5 mètres de diamètre qui sera mis en orbite, si tout va bien, par une fusée Ariane 5 en 2018. Le JWST offrira des images aussi nettes que celles de Hubble (0,05 à 0,1 seconde d’arc) mais bien plus « profondes »… Sur Terre, deux concurrents du E-ELT, le GMT (Giant Magellan Telescope) de 22 m de surface équivalente et le TMT (Thirty Meter Telescope), de 30 m de diamètre, sont en avance sur leur concurrent européen… Le GMT est déjà en cours de réalisation : deux de ses six miroirs de 8,4 m sont déjà prêts au Miror Lab de Tucson, en Arizona, et les travaux d’arasement de la montagne qui doit l’accueillir à Las Campanas ont commencé. Mise en service : 2021 ou 2022, si tout va bien… Le TMT vise une date de lancement identique…
A quoi servira le plus puissant télescope du monde si il arrive après que des instruments moins puissants aient défriché avant lui les champs cosmiques inexplorés ?
Pour répondre à cette question, l’ESO doit trouver encore trois cents millions d’euros, auprès du Brésil, donc, en principe, d’ici 2017, ou auprès d’autres partenaires, pour construire le E-ELT tel qu’il a été rêvé par les astronomes. Pour le plus grand observatoire du monde, pour l’institution astronomique qui publie le plus d’articles scientifiques tous les ans, gageons que cela ne devrait pas poser de difficultés particulières…
Serge Brunier