Quand on perd du poids, où va la graisse ? On vient de le découvrir !

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Que devient la graisse que nous parvenons à éliminer de notre corps (Ph. Michael Stern via Flickr CC BY 2.0)

Que devient la graisse que nous parvenons à éliminer de notre corps ? (Ph. Michael Stern via Flickr CC BY 2.0)

La lacune était si évidente que personne ne l’avait remarquée, sauf lui. Ruben Meerman, physicien et homme de télé, vient de percer le secret de l’amaigrissement : quand nous perdons du poids, la graisse s’évacue par… la respiration. C’est dans le très sérieux British Medical Journal que Meerman et son collègue Andrew Brown, directeur du School of Biotechnology and Biomolecular Sciences de l’université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie), viennent de publier un article aussi court que percutant sur cette véritable faille dans la connaissance scientifique. Aucun diététicien ni médecin (ni coach) n’avait en fait d’idée sur le devenir de la graisse perdue, ou plutôt chacun avait son idée fausse.

Le chercheur « free-lance » explique avoir démarré sa recherche en 2013 quand, ayant perdu 15 kg, il s’est mis à questionner les professionnels sur la manière dont la graisse est évacuée par l’organisme. Face à des réponses contradictoires et au manque de cohérence des diverses « théories » au regard de la loi fondamentale de conservation de la masse (« rien ne se perd, rien ne se gagne, tout se transforme »), il a même dressé un tableau statistique sur les croyances des 150 diététiciens, médecins et coaches (« personal trainers ») interrogés. Comme le montre le graphe ci-dessous (en anglais), la majorité considérait que les graisses étaient transformées en énergie ou en chaleur. D’autres misaient sur l’évacuation par les urines, ou par les selles. Ou encore par la transformation de la graisse en muscle.

Tableau statistique des croyances sur la perte de graisse (Meerman & Brown)

Tableau statistique des croyances sur la perte de graisse (Meerman & Brown)

Très peu de diététiciens avaient finalement la bonne intuition : la graisse est exhalée par les poumons sous forme de dioxyde de carbone (CO2) et de vapeur d’eau (H2O). Une intuition que Meerman a transformé en démonstration scientifique sérieuse. Il faut savoir que les graisses ingérées (lipides) et les substances que le corps transforme en graisses (glucides et autres) sont stockées sur forme de molécules de triglycérides dans les cellules adipocytes. Ces molécules sont des chaînes carbonées, autrement dit : leur squelette est fait d’atomes de carbone C portant des atomes d’oxygène O et d’hydrogène H.

Pour évacuer 10 kg de graisse il faut inspirer l’équivalent de 28 kg d’oxygène

Meerman a découvert que, par réaction chimique avec apport extérieur d’oxygène (qu’on inspire), ces chaînes peuvent se scinder pour former des molécules de CO2 et de H2O (eau), lesquelles sont évacuées à l’expiration  – une partie de l’eau est également évacuée par les autres systèmes d’évacuation du corps humain. En termes de conservation de masse, pour perdre 10 kg de graisse, il faut apporter 28 kg d’oxygène (le gaz a un poids) : on produit alors 28 kg de CO2 et 11 kg d’eau. La part de ces molécules produites provenant de la graisse elle-même est :  8,4 kg de CO2 et 1,6 kg d’eau. Voilà donc pour l’aspect global de la transformation, que les chercheurs illustrent par ce graphe :

Graphe représentant la transformation de 10 kg de graisses (et 29 kg d'oxygène). La seconde ligne résume l'équation chimique. Le "camembert" représente les pourcentages.

Graphe représentant la transformation de 10 kg de graisses (et 29 kg d’oxygène). La seconde ligne résume l’équation chimique. Le « camembert » représente les pourcentages.

Néanmoins, respirer ne fait perdre que de 203 grammes de graisse par jour si l’on a une activité sédentaire alors qu’on absorbe par ailleurs des graisses durant les repas. Et si l’on augmente le rythme de la respiration de manière artificielle pour favoriser l’apport d’oxygène et donc la perte en graisses, l’on risque l’overdose : une hyperventilation qui s’accompagne de vertiges, de palpitations et finalement de perte de conscience. C’est l’activité sportive qui, en augmentant les besoins en oxygène du corps, entraine une surconsommation permettant d’évacuer plus efficacement les graisses. Finalement, il n’y a pas de miracle : pour éviter de grossir, quand on est bien-portant, il faut surveiller son alimentation et faire du sport, comme le montre cette amusante vidéo en anglais conçue par Meerman…

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Les chutes d’astéroïdes sont-elles plus fréquentes à certains endroits sur Terre ?

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Meteor Crater en Arizona (ph. Erik Charlton via Flickr CC BY 2.0)

Meteor Crater en Arizona (ph. Erik Charlton via Flickr CC BY 2.0)

En 2013, la Meteoritical Society américaine a recensé tous les impacts connus d’astéroïdes depuis… plus de quatre mille ans. Eh non, on ne remarque de préférence pour aucun endroit de la Terre. Néanmoins, il existe un endroit particulier, invisible sur la carte, où les astéroïdes tombent plus fréquemment : sur la ligne formée par la lumière du Soleil sur la Terre. C’est-à-dire en fait à deux moments particuliers, à l’aube et au crépuscule. Pourquoi ? Simplement parce que ces bandes terrestres qui voient le Soleil se lever ou se coucher sont alignées sur la trajectoire de la Terre.

 

Cette carte des petits astéroïdes qui se sont désintégré dans le ciel entre 1994 et 2013 montre leur répartition très uniforme (JPL, NASA).

Cette carte des petits astéroïdes qui se sont désintégrés dans le ciel entre 1994 et 2013 montre aussi une répartition très uniforme (JPL, NASA).

 

“ Prenez une voiture qui roule en été, explique Jérémie Vaubaillon, astronome à l’Institut de mécanique céleste à Paris. Lorsqu’on s’arrête, le pare-brise est recouvert de moustiques, tandis que les vitres latérales non. Pour la Terre c’est un peu pareil… ” En effet, l’aube se manifeste en quelque sorte à l’avant de la Terre. A ce moment, elle a donc plus de chances d’attraper des astéroïdes sur son passage. Et à l’opposé, le soir, c’est-à-dire à l’arrière, la Terre a plus de risques de se faire rattraper.

Seuls 1458 astéroïdes ont une orbite susceptible de croiser la Terre

Il est cependant difficile d’obtenir des statistiques précises sur les astéroïdes, car peu d’entre eux s’égarent près de nous – seuls 1 458 ont une orbite susceptible de nous croiser. Les principaux témoins de ce phénomène sont les météores, ces poussières qui gravitent au voisinage de la Terre. Les astronomes comptent qu’environ 200 de ces particules s’enflamment chaque 24 heures dans l’atmosphère, dont une cinquantaine au petit matin.

B. R.