Christophe Fauré coordonne un accompagnement en ligne pour traverser le deuil

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Seul le lien peut nous aider à rester créatif et solidaire face à la crise que nous traversons actuellement dans la lutte contre le coronavirus. L’aventure de mieux-traverser-le-deuil.fr vient encore illustrer ce constat. La plate-forme existait depuis un et demi, offrant aux personnes endeuillées de nombreux outils d’accompagnement : vidéos en ligne, forums, articles… Mais c’est en fédérant leurs énergies et leurs savoirs faire que toute l’équipe a rendu possible, en un temps record, la création de deux services spécifiques pour accompagner les décès en nombre liés au Covid-19.


Réalisateur, développeurs informatiques, journalistes, sociologue, médecin… en tout une quinzaine de personnes se sont mobilisées pour répondre à la souffrance du moment. « Ce sont pour la plupart de jeunes quadras », rapporte le psychiatre Christophe Fauré, qui les accompagne depuis le début et a mis à disposition toute son expertise sur l’accompagnement du deuil. « Tous des gens de cœur qui s’étaient déjà fédérés pour la réalisation du film “Et je choisis de vivre” autour de Damien Boyer, et qui, cette fois encore, touchés par l’importance de la question, ont donné leurs compétences et tout leur temps pour créer deux services de soutien, associant un savoir-faire technologique avec des expertises psychologique et spirituelle ».


Une coordination des associations existantes


Premier dispositif d’urgence mis en place : une ligne d’écoute et de soutien pour les personnes en deuil, qui vient en complément des initiatives gouvernementale face au COVID 19. En quelques jours, mieux-traverser-le-deuil.fr a réussi à mobiliser les nombreuses associations d’aide existantes sur le terrain et à fédérer, pour la première fois face à l’urgence, leurs ressources humaines.


Plus de 500 bénévoles formés à l’accompagnement des souffrances spécifiques du deuil et de la fin de vie ont ainsi répondu présents pour accompagner, par chat, visio-conférences ou téléphone, les Français confrontés à la mort de leur proche. « Chaque association, chacun selon sa spécificité et ses convictions, garde son identité », précise le psychiatre. « Mais en associant les forces, on crée un mouvement d’une efficacité remarquable et nous faisons connaître le formidable réseau associatif d’aide au deuil et de la fin de vie qui existe déjà à travers la France ».


Aider les personnes face au deuil


Les obsèques retransmises en direct


Une réalité quotidienne qui, en temps normal, passe pour la plupart d’entre nous inaperçue. « Les Français ouvrent les yeux sur une réalité, observe Christophe Fauré. Il faut savoir qu’il y a d’ordinaire, chaque année dans notre pays, 600 000 décès, soient 50 000 par mois. Quand on sait que trois à six proches sont en moyenne impactés directement par cette perte, cela fait environ 150 000 à 3,5 millions de personnes qui, chaque mois, vivent le deuil et ne rencontrent ni l’écho ni toujours le soutien dont ils auraient besoin. »


Deuxième service offert par la plate-forme mieux-traverser-le-deuil.fr – où tout est en accès libre et gratuit – la possibilité de s’inscrire pour créer un espace personnalisé et retransmettre des obsèques en direct. « Un seul smartphone suffit pour filmer la cérémonie et ensuite donner, par un lien sur le site la possibilité à toute la famille ou les amis concernés de s’associer en direct ou en différé, malgré le confinement, à la cérémonie. La cérémonie reste en ligne pendant une semaine et peut être téléchargée. Cela constitue ainsi un support visuel qui pourra plus tard s’intégrer à l’hommage que l’on rendra à l’issue de la crise ».


Rester en communion


« Cela permet de rester en communion d’une autre manière », estime le médecin qui souligne la dynamique d’une initiative qui réunit le meilleur de la technologie et de l’humain et repose sur des personnalités engagées comme le réalisateur Damien Boyer ou le sociologue Tanguy Châtel, expert en soins palliatifs, fort de ses missions à l’Observatoire national de fin de vie ou au Comité national d’éthique du funéraire.


« Notre objectif est de montrer aussi aux politiques que nous pouvons, nous les accompagnants de la fin de vie ou du deuil, parler d’une seule voix pour mobiliser nos contemporains face à ces questions et nous fédérer pour être présents, d’une façon plus large et et plus humaine à cette réalité de la mort des proches qui touche tout le monde ».


Ne pas pouvoir dire “au revoir” est une épreuve supplémentaire


Pour le psychiatre, qui accompagne depuis plus de trente ans les souffrances spécifiques liées au processus de deuil et constitue l’un des référents les plus aguerris sur la question, le constat est clair : « Des centaines de milliers de personnes sont aujourd’hui à cause du confinement sanitaire dans l’incapacité formelle d’accompagner, par un rituel collectif, leurs proches décédés. Or on sait que la cérémonie est d’une aide considérable pour initier le processus de deuil. Même si on peut affirmer que celui-ci se fera de toutes façons (car c’est un processus psychologique inconscient), ne pas pouvoir dire “au revoir” à ceux qu’on aime est un élément de souffrance supplémentaire. Cette épreuve s’apparente à ce qu’ont vécu les proches des personnes décédées d’accident d’avion et dont on n’a pas retrouvé les corps, comme par exemple ceux du vol Paris-Rio. C’est pourquoi certains, parmi les plus fragilisés, auront besoin d’être accompagnés psychologiquement ensuite ».


Faire le deuil d’un proche sans rite funéraire


Et Christophe Fauré d’insister : « Je veux rappeler la nécessité, pour tous, de faire une deuxième cérémonie plus tard après le confinement, en réunissant les proches exactement comme dans une “vraie” cérémonie d’obsèques avec des hommages, à l’église pour les uns, dans un lieu symbolique pour les autres. L’être humain est créatif et on a vu naître, dans des circonstances dramatiques, de magnifiques cérémonies de commémoration qui permettent la réunion, le partage, la communion humaine et spirituelle dans la peine. C’est à partir de là que pourra s’initier ou se poursuivre, de façon harmonieuse, un vrai processus de deuil »


Le rituel funéraire permet d’accepter le scandale de la mort

Le confinement augmente le risque de violences sur les enfants

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Les pires craintes des professionnels semblent se confirmer. La ligne téléphonique « Allô enfance en danger » joignable en composant le 119 a reçu 20% d’appels supplémentaires depuis le début du confinement, a déclaré le secrétaire d’État à la Protection de l’enfance, Adrien Taquet le 8 avril. Les appels considérés comme urgents, eux, ont bondi, accusant une hausse de 60% selon des données issues d’une comparaison entre les trois premières semaines du confinement et une période équivalente en février, précise le secrétaire d’État. En outre, plus le temps passe plus les signalements recueillis sur ce numéro vert sont nombreux, 53% des appels étant concentrés sur la troisième semaine. « On se maintient à un haut niveau depuis », assure un conseiller auprès d’Adrien Taquet.


Ce sont des situations sociales connues qui flambent avec le confinement.

- Martine Balençon, Société française de pédiatrie médico-légale


Bien qu’ils coïncident avec la montée en puissance des campagnes d’informations diffusées à la radio, à la télévision et sur les réseaux sociaux, ces chiffres ont de quoi inquiéter. « Je suis convaincue que ce confinement va être terrible pour les enfants maltraités. Ce qu’on voit arriver, ce sont des situations sociales connues qui flambent avec le confinement ainsi que de soudain pétages de plomb », assure Martine Balençon, présidente de la Société française de pédiatrie médico-légale. Que l’obligation faite aux familles de rester enfermées du matin au soir conduise à exacerber les tensions n’aurait rien de surprenant. À l’évidence, le confinement joue sur les nerfs. « Tout professionnel est inquiet des jours qui passent, car la tension va monter. On a beau vivre les fenêtres ouvertes, il n’en reste pas moins que quatre murs c’est quatre murs et qu’un enfant reste un enfant avec ses besoins, ses réactions… » , ajoute Martine Brousse, présidente de l’association La Voix de l’enfant.


Bien sûr, tout le monde n’est pas égal devant le confinement. « Vivre dans une chambre de 12 mètres carrés sous les toits avec deux enfants, c’est insupportable. Il faut aider les familles qui manquent de tout à retrouver une dignité, pour leur permettre de s’occuper de leur enfant », souligne Martine Brousse. Mais personne n’est à l’abri : « N’importe quel parent peut déraper ! Certains travaillent tellement qu’ils n’ont jamais le temps de s’occuper de leurs enfants. Du coup, ils ne savent pas comment s’y prendre. Cela peut générer des réactions inattendues. Quoiqu’il en soit, il faut savoir demander de l’aide », conclut-elle.


À l’effet « cocotte-minute » s’ajoute la fragilisation des relais traditionnels amenés à alerter. À commencer par les personnels de l’Éducation nationale qui ne sont plus au contact physique des enfants, mais aussi les services sociaux que la fermeture des Unités territoriales d’action sociales met à rude épreuve, même s’ils restent joignables au téléphone et sont prêts à se déplacer en cas d’urgence. « Des adaptations de l’activité sont faites et malgré certaines difficultés par endroit la continuité des dispositifs reste assurée », indique-t-on au cabinet d’Adrien Taquet.


Ce sont les voisins qui appellent pour dire qu’ils ont entendu des cris, des bruits.

- Martine Brousse, de l’association La Voix de l’enfant


Du côté des médecins de ville, la chute de fréquentation des cabinets au profit de téléconsultations complique l’établissement d’un diagnostic de traumatisme infligé. Avec à la clé le risque que des violences commises à l’abri des regards, dans le huis-clos familial, passent sous les radars. « Tous nos repères sont chamboulés. La maltraitance est déjà compliquée à repérer d’habitude, car les signes peuvent être minimes. C’est par exemple une ecchymose sur une joue, une fracture des côtes. Alors quand en plus il faut changer de paires de lunettes… », souffle Martine Balençon.


Autre obstacle : dans un contexte où tous les regards sont tournés vers le Covid-19, les médecins peuvent passer à côté de certains signaux faibles : « Ce n’est pas parce que Coronavirus nous occupe, que tout le reste doit devenir secondaire. Les délais de prise en charge des infarctus du myocarde sont quatre fois plus long et je crains qu’on assiste au même phénomène s’agissant de la maltraitance. Les médecins doivent continuer à être attentifs à ce volet », insiste la pédiatre. Bonne nouvelle, les voisins le sont. « Ce sont eux qui aujourd’hui appellent le 119 ou des associations comme La Voix de l’enfant ou L’Enfant bleu, pour dire qu’ils ont entendu des cris, des bruits… », indique Martine Brousse. La preuve que l’heure n’est pas à l’indifférence.


Pour émettre un signalement


Par téléphone : 119

Sur Internet : allo119.gouv.fr


Pour être orienté vers des associations d’aide à la parentalité :

Composer le 0800130000

Visioconférences, apéros Skype : “L’écran n’est pas la présence”

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Comment expliquez-vous l’accroissement très net de l’utilisation de moyens de communication vidéo « en live », tels Skype, WhatsApp video, Facetime, Zoom ?


Actuellement, l’extérieur est perçu comme agressif et le moindre contact avec les autres comme potentiellement dangereux. Vivre confiné est également anxiogène, non pas parce que vivre seul le serait, mais parce qu’il s’agit d’une situation qu’on n’a pas choisie. Or, nous avons naturellement tendance à essayer de contourner la contrainte. C’est en effet une façon de reprendre le pouvoir sur sa vie. Ainsi, continuer à voir les autres alors que c’est interdit est une façon de reprendre du pouvoir sur ce que nous avons à traverser. Pour lutter contre le stress, nous avons besoin d’avoir une vie qui soit la plus normale possible. C’est un système de défense. Regardez les gens qui se sont précipités pour faire des courses. Il y avait certes la peur d’avoir faim, de manquer, etc. Mais je…

Pâques avec les enfants : Jésus est ressuscité, il est vraiment ressuscité

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La résurrection, qu’est-ce que c’est ?


« Jésus est ressuscité ! », se disent joyeusement les chrétiens le jour de Pâques, puis ils répondent par : « Il est vraiment ressuscité ! » Mais qu’est-ce que cela signifie ? Qu\’en ressuscitant, Jésus est revenu à la vie, après être mort. Et qu’il est à nouveau là, présent, avec un corps différent – glorieux – mais…

Pâques avec les enfants : Jésus est ressuscité, il est vraiment ressuscité

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La résurrection, qu’est-ce que c’est ?


« Jésus est ressuscité ! », se disent joyeusement les chrétiens le jour de Pâques, puis ils répondent par : « Il est vraiment ressuscité ! » Mais qu’est-ce que cela signifie ? Qu\’en ressuscitant, Jésus est revenu à la vie, après être mort. Et qu’il est à nouveau là, présent, avec un corps différent – glorieux – mais…

Confinement : Petit guide pour vivre la semaine sainte avec des enfants

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Le « triduum » pascal qui, en latin, signifie « trois jours » s’étend des vêpres du Jeudi saint au vêpres du dimanche de Pâques. L’Eglise célèbre la Passion, la mort et la résurrection du Christ. Les enfants peuvent être associés de différentes manières à ce sommet de la vie liturgique, malgré l’impossibilité de sortir.


JEUDI SAINT


Jardin de Pâques

Si on ne l’a pas déjà réalisé, c’est le moment ! Il s’agit de représenter avec les moyens du bord la Cène, le Golgotha et une grotte fermée par une lourde pierre.


Des ressources chrétiennes en ligne pour les enfants


Fête des prêtres

Lors de la Cène, Jésus institue l’Eucharistie et le sacerdoce. Les volontaires peuvent faire un dessin, un poème, un refrain, un mail qui sera adressé au curé de votre paroisse. C’est aussi le jour par excellence où l’on prie pour tous les prêtres de la Terre, en particulier ceux qui sont décédés ces derniers mois du coronavirus, et les jeunes qui se préparent au sacerdoce.


Lavement des pieds

Nous aussi, nous pouvons nous laver les pieds ou les mains en famille, à tour de rôle, chacun exprimant un « pardon » en mettant le savon et un « merci » en faisant couler l’eau. Un moyen concret pour grandir en humilité et en gratitude.


Procession au reposoir

Mais c’est aussi le début de la Passion du Christ… En cette nuit, il se retire au Jardin des Oliviers en demandant à ses apôtres de rester avec lui et de veiller pendant son agonie. Habituellement, les paroissiens sont invités à une veillée et à une adoration du Saint-Sacrement. Pour ce Triduum 2020 à la maison, il est possible de prévoir une petite procession avec des bougies, du coin prière habituel jusqu’à un petit oratoire édifié pour l’occasion où s’élèvera une croix. Il sera décoré de fleurs, illuminé ; des tapis et des coussins seront placés au sol. Les plus grands qui le souhaitent auront l’autorisation de se relever la nuit pour venir y prier un moment, en union avec Jésus.


5 conseils pour occuper ses enfants sans écrans


VENDREDI SAINT


14 stations

Comment matérialiser les 14 stations ? Selon les âges et les envies, les enfants pourront simplement dessiner une croix sur une feuille, ou bien découper des croix dans du carton, décalquer la scène représentée ou encore réaliser de mini croix avec des bâtonnets d’esquimaux collés. Profitant du temps libre offert par le confinement, Joséphine, Louis-Marie et Augustin, âgés de 7 à 10 ans, ont fabriqué eux-mêmes 13 croix avec des bouts de bois reliés par un brêlage, un nœud appris aux scouts. Avec son opinel, Louis-Marie a écorcé sur chacune un carré où le chiffre de la station a été pyrogravé. La quatorzième, plus grande, servira de croix de procession. Elles seront toutes réparties dans le jardin et la dernière sera fichée devant la cabane qui représentera la grotte. De leur côté, leurs parents ont lancé un appel à leurs carnets d’adresses : « Croyants ou non croyants, confiez-nous une intention de prière et nous la porterons pour vous ! » Un bon moyen de permettre à tous de déposer leur fardeau, leur inquiétude et de les soutenir par la communion spirituelle.


Chemin de croix

Vous pouvez vous inspirer de celui-ci sur le site Idées Caté. Ceux qui le souhaitent peuvent aussi mimer la scène en prévoyant quelques déguisements sobres. On prévoira différents refrains : « O croix dressée sur le monde… », « Aimer, c’est tout donner », « Sur les chemins de la vie, sois ma lumière, Seigneur », « N’aie pas peur, laisse-toi regarder par le Christ », « Grain de blé tombé en terre si tu ne meurs pas », « La ténèbre n’est point ténèbre devant Toi, la nuit comme le jour est lumière », « Sainte Vierge ma mère, laisse-moi te contempler », « Victoire, Tu règneras ».


Lorsque la station s’y prête, la famille peut l’accompagner d’un geste : déposer un caillou à chaque fois que Jésus tombe, entourer la grande croix d’un linge lorsque Véronique lui essuie le visage, embrasser la croix lorsque le Christ est cloué dessus, s’agenouiller lorsqu’Il y meurt, s’appliquer sur les poignets une goutte d’huile essentielle de ravintsara, de lavande ou d’eucalyptus lorsqu’Il est détaché et embaumé, puis une bougie devant le tombeau fermé…


Jeûne

A midi, c’est bol de riz ! Les enfants ne jeûnent pas, mais ils peuvent se contenter d’un repas modeste et fade, en communion avec les enfants qui souffrent de malnutrition dans le monde. Dans le même esprit, ils éviteront aussi bonbons et sucreries aujourd’hui.


L’heure de la miséricorde

Jésus pousse son dernier soupir et expire à 15 h. Peu avant, tout le monde s’arrête ! Petits et grands se rassemblent au coin prière afin d’accompagner le Fils de l’Homme dans ses derniers instants terrestres. Ce moment est vénéré par de nombreux chrétiens dans le monde, depuis que sœur Faustine (1905 – 38) a rapporté dans son Petit journal ces propos de Jésus : « Immerge-toi tout entière en ma miséricorde en l’adorant et en la glorifiant ; fais appel à sa toute-puissance pour le monde entier et particulièrement pour les pauvres pécheurs, car à ce moment elle est grande ouverte à toutes les âmes. À cette heure-là, tu peux tout obtenir pour toi et pour les autres ; à cette heure, la grâce a été donnée au monde entier : la miséricorde l’emporta sur la justice. » En famille, on peut chanter le refrain « Par Ta douloureuse Passion, prends pitié de nous et du monde entier. » C’est le moment de confier ceux qui, à cause de la pandémie, meurent seuls à l’hôpital, ceux qui pleurent leurs proches, ceux qui redoutent la mort et ne croient pas dans la vie éternelle. Désormais, l’Eglise catholique a institué le dimanche suivant Pâques le « dimanche de la divine Miséricorde ».


Partage

C’est le moment de penser aux autres ! Quelle action ou quelle association la famille choisit-elle de soutenir financièrement ? Les enfants peuvent aussi réaliser des cartes de Pâques ou des dessins à envoyer à leurs grands-parents, à leurs parrains et marraines ou à des personnes âgées isolées via la plateforme lancée par dix cousins dans ce contexte de Covid19 : https://1lettre1sourire.org/


Si cela n’a pas été fait, pensons aussi à (nous) offrir un panier réalisé par des moines et moniales, un geste solidaire concret et… gourmand ! Rendez-vous sur le site d’un monastère proche de chez vous ou en ligne comme sur le site de l’Artisanat monastique (colis envoyés une fois par semaine, le mercredi, tenir compte des délais de livraison actuellement allongés).


Repas

Un peu de soupe, du pain… Le dîner peut être pris en silence, en écoutant des chants sacrés. La playlist de circonstance de Virginie, mère de 4 enfants : Leçons de Ténèbres de Couperin ou de Charpentier, Passion selon saint Jean ou Passion selon saint Matthieu de Bach, Les Sept dernières paroles du Christ en Croix de Haydn, Stabat Mater de Pergolèse ou de Vivaldi. L’idée est de préserver un certain recueillement dans la maison et dans les cœurs.


5 conseils de « Maman vogue » pour (sur)vivre en famille


SAMEDI SAINT


En théorie, on ne fait rien ! L’inactivité permet de mieux mesurer ce temps qui passe si lentement, le froid d’une journée sans Dieu, qui s’est retiré de la Terre. Dans les monastères, les cloches ne sonnent plus ; certains marquent les heures par une crécelle. Les statues sont masquées à l’aide de tentures violettes. Dans un contexte de confinement, nous vous proposons néanmoins quelques activités à réaliser avec les enfants ! Essayons de les vivre calmement, en chuchotant…


Pas de disputes !

Pour maintenir une ambiance sereine, si on relevait le défi de ne pas se disputer aujourd’hui ? À chaque fois que l’un des enfants (ou des parents) parviendra à retenir un gros mot, une colère, un coup, il ira déposer dans un vase transparent un cotillon coloré de Noël.


Une minute de silence

C’est le jour du grand silence… C’est le jour de la Vierge Marie qui, dans cette longue attente, a gardé la foi – et en elle la foi de toute l’Eglise -, quand tous vacillaient. En nos cœurs aussi, la foi et l’ineffable espérance sont à fortifier. Là encore, la musique aidera, notamment l’hymne acathiste à la Mère de Dieu, chant d’action de grâce cher à la tradition byzantine, composé au VIIe siècle. Il sera proposé aux enfants de vivre une minute de silence afin d’entrer dans ce mystère… plusieurs fois par jour si le cœur vous en dit ?


Décorations

Faute de jolies branches jaunes de forsythia ou de feuillages verts, on les fabrique soi-même. A vos feutres et paires de ciseaux ! On choisit ses couleurs : jaune, blanc, vert, rose ? Et puis on décline, au gré des envies : guirlandes en papier, marque-places pour le repas dominical, œufs décorés, vitraux maison, versets bibliques calligraphiés… N’oublions pas de confectionner des fresques qui orneront les fenêtres.


Fabriquer son cierge pascal

Façonnez une croix rouge à l’aide de la cire de… Babybel. Posez-la sur un cierge puis réchauffez-la à l’aide d’un sèche-cheveux. Lorsque les bords se ramollissent, appuyez fortement jusqu’à ce qu’ils adhèrent. Voilà votre cierge pascal familial, sur une idée des cisterciennes de Boulaur !


Un mur de gratitude ou d’intentions

Un pan de mur peut être habillé de posts-it jaune sur lesquels les enfants auront écrit un merci ou confié une personne chère, isolée, un voisin, etc.


Veillée pascale

Avant que les grands la regardent à la télévision, on peut imaginer une petite veillée pour les plus jeunes. Elle débutera par une procession avec des lumignons, du fond de l’appartement plongé dans l’obscurité, comme dans les ténèbres, jusqu’au au salon où l’on regardera la célébration. Bougies chauffe-plat, cierges pour chandeliers, bougies flottantes… cette année, en guise de feu pascal, on sort tout le stock pour illuminer l’appartement ! On les place dans des pots en verre, avec ou sans sable, avec ou sans eau. Puis on lira en famille l’histoire du Salut, de la Genèse à la résurrection, dans une bible pour les tout-petits.


Chocolat chaud

Comme il se doit, la fin de la cérémonie télévisée sera suivie de l’exclamation « Christ est ressuscité !» à laquelle on répond « Il est vraiment ressuscité ! ». Sauriez-vous le proclamer dans différentes langues ? « Christus ist auferstanden ! » en allemand, « Cristo resucita ! » en espagnol, « Krisztus feltámadt » en hongrois, « Cristo ressuscitado » en portugais, « Kristus dibangkitkan » en indonésien… Les enfants s’amuseront à compléter la liste. C’est tout le peuple des rachetés qui proclame ainsi sa joie ! Avant de s’octroyer un chocolat chaud et quelques douceurs au cacao bien mérités…


DIMANCHE DE PAQUES : on célèbre la résurrection


Alléluia, alléluia, alléluia ! C’est le jour de la grande fête ! Dès potron-minet, les lève-tôt emboîteront le pas de Sainte Marie-Madeleine et se rendront devant le jardin de Pâques. La pierre a été roulée… Il est ressuscité !!! On augmente le son pour que résonne dans tout l’appartement le Alleluia de Haendel ou, dans un autre style, le Jesus is King de Kanye West afin de réveiller les dormeurs. Car une surprise les attend…


Chasse aux œufs 

Les cloches sont passées ! Même dans un appartement, il y a mille possibilités de cachettes… à vos paniers et gare aux recoins, ça va déménager !


Le passage

« Pessah » signifie passage. Passage du peuple hébreu en Terre promise, passage du Christ de la mort à la Vie, notre propre passage de la vie terrestre à la vie céleste où, par sa résurrection, Jésus a réouvert les portes du paradis. Comment le concrétiser en famille ? Prenez deux feuilles A 4. Sur la première, inscrivez « MORT » en noir et en lettres capitales et, tout autour, ce que ce mot évoque pour chacun : « tristesse », « solitude », « isolement », « coronavirus », « peur », « souffrance », etc. Sur la seconde, inscrivez « VIE » de toutes les couleurs et procédez de la même façon en marquant autour : « joie », « douceur », « fête », « éternité », « amour », « chaleur », etc. Ensuite, pourquoi ne pas recouvrir la table de la salle à manger de deux draps blancs, formant ainsi un tunnel. Scotchez par terre, à l’entrée du passage, la feuille « MORT » et à la sortie, à l’opposé « VIE ». Petits et grands se glisseront à quatre pattes dessous et chemineront ainsi, avec force rires, de la mort à la vie.


Habits de fête

Aujourd’hui, chacun se met sur son 31 ! Et si on choisissait d’être en harmonie avec la couleur liturgique en portant tous un vêtement ou au moins un élément blanc, symbole de la résurrection ?


Messe en direct

Là aussi, on soigne le décor : l’ordinateur sera posé sur une nappe blanche, des bougies allumées, un bouquet de fleurs fraîches ornera l’ensemble (une idée expérimentée par Sandrine dont les deux garçons avaient même endossé leur aube pour la messe dominicale). Chhhhhuuut ! C’est parti pour une messe recueillie, en communion avec tous les autres téléspectateurs confinés. Pour sa part, la famille (mélomane) de Virginie a répété un chant d’offertoire « Jésus mon Dieu, mon Sauveur » avec deux guitares (le papa, le garçon) et un violon (la fille).


Table de fête

Après la cérémonie, un apéro rassemblera toute la famille, tandis que les papilles se réjouissent de savourer le menu pascal. La place de chacun est attribuée par un joli marque-place. Dans les assiettes, les serviettes sont pliées façon origami. Les bougies sont réparties sur la nappe blanche. Que la fête continue !

5 conseils pour occuper ses enfants sans écrans

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Ingénieure de formation, Perrine Colignon a toujours cousu. Expatriée à Londres depuis plus de treize ans, elle a découvert des ateliers créatifs pour les kids, un moyen privilégié de partager un bon moment en famille. Sur son site fondé il y a dix ans, elle présente les tutoriels des activités abordables qu’elle a pris plaisir à réaliser avec ses propres enfants aujourd’hui âgés de 7, 11, 13 ans. Et elle fait des émules, puisque son site compte désormais 80.000 visites hebdomadaires.


1) Planifiez ce moment privilégié


Très vite, j’ai voulu initier mes enfants à apprendre de façon ludique mais sans écrans, en faisant appel aux sens, à la motricité fine. Au quotidien, nous sommes souvent pris dans une spirale et, à la fin de la journée voire de la semaine, on réalise qu’on n’a pas fait grand-chose en famille. Passer du temps ensemble n’a pas de prix. En temps normal et plus encore en ce temps de confinement, le loisir créatif permet de se poser autour d’une table et d’un projet. Il engendre le plaisir de créer, de donner forme et vie à des objets inanimés. À plusieurs, on s’entraide, on se donne des idées, on progresse, les idées nouvelles arrivent. Et l’exercice satisfait petits et grands car la réalisation est assez rapide.


2) Préparez l’environnement


Finalement, il n’y a pas besoin de grand-chose : une paire de bons ciseaux, de la peinture, des gommettes. J’achète du papier de soie, des masking tapes (ruban adhésif coloré), des fils chenille, des pompons… Conservez des matériaux de récup’ : magazines, rouleaux d’essuie-tout, boîtes d’œufs, bocaux en verre. Le matériel sera bien trié, entretenu, et les enfants doivent pouvoir le trouver seuls. Évitez simplement les paillettes, par exemple, qui se glissent partout… L’idéal est d’avoir une table dédiée dans une salle de jeux.


3) Proposez et laissez-les disposer


Surtout, ne les forcez pas. Placez les ressources à disposition sur la table et chacun fait ce qu’il en veut. Parfois ils n’auront pas envie, parfois ils trouveront l’activité nulle ; parfois au contraire ils iront d’eux-mêmes farfouiller dans un carton et s’installer à la table. Parfois je m’y mets seule et l’un ou l’autre me rejoint. L’activité manuelle doit rester un plaisir, à commencer pour vous-même !


4) Puisez de l’inspiration


Avec eux, partez de leurs envies et des univers qu’ils apprécient. J’aime bien aussi créer en lien avec la saison ou avec ce qu’ils apprennent à l’école. Lorsque ma fille a abordé les Egyptiens, par exemple, nous avons créé des pyramides en Lego, des sphynx à partir de tubes de papier-toilette. Regardez toutes les productions publiées sur Pinterest, sans pour autant vous comparer car il s’agit souvent de professionnelles… Puisez quelques idées, que vous adapterez à leur âge et à leurs goûts.


5) Libérez leur créativité


Vous êtes prêts ? Alors il suffit de se lancer ! Il n’y a pas d’enjeu, pas de « bon » ou de « mauvais » dans l’art. C’est une manière de s’exprimer librement. Ne submergez pas les enfants de consignes afin de libérer leur créativité. Lâchez prise sur le fait qu’ils ne fassent pas comme vous auriez fait, s’ils préfèrent peindre les feuilles d’un arbre en violet… Observez leur processus de création : ce qu’ils imaginent est intéressant ; ils peuvent même nous donner des idées ! Picasso disait que les véritables artistes étaient les enfants, car ils sont moins formatés, plus spontanés, que les adultes…

 

Expédition virtuelle sur Mars 

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De cet embarcadère où l’imagination nous a déposé, le regard parcourt une vaste étendue désertique aux nuances rougeâtres, comme si le sol raviné était grignoté par la corrosion. Des blocs de rocaille affleurent çà et là, crevant la surface sablonneuse. Au loin, des buttes et des collines aux crêtes écorchées, des falaises ébréchées et des cratères modèlent et crevassent cette terre martienne sèche et froide. Un terrain de roches saillantes et de fines poussières, soulevées par les vents qui, inlassablement, en brossent les reliefs. Quelques gravillons roulent sous nos semelles d’astronaute, d’une netteté telle sur ce sol tavelé que l’on serait tenté d’en cueillir une poignée !


Une perspective inouïe


Devant ce panorama somptueux de Mars, dévoilé sur son site par la Nasa (www.nasa.gov), l’agence spatiale américaine, l’impression de dépaysement est intense. Et si troublante que l’on se surprend à plisser les yeux pour apercevoir, sur notre gauche,…

5 conseils de « Maman vogue » pour (sur)vivre en famille

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Laure d’Alançon est l’auteur de Ma grossesse épanouie (Editions du Rocher, est la fondatrice de Maman vogue, média de référence pour les mères, qui compte 400.000 visites par mois).


1. Redécouvrir la joie d’être maman


N’est-ce pas le rôle fondamental d’une mère de donner de l’amour inconditionnel à chacun ? Au quotidien, nous sommes si souvent dans le rush en permanence, même le week-end, avec les activités extra-scolaires, les invitations d’amis, les départs. En réalité, nous passons peu de temps ensemble, en famille. Or le temps passe vite… Profitons de ce temps qui nous est offert pour nous retrouver, aller à l’essentiel, mieux exprimer notre amour, savourer la chance d’être ensemble.


2. Programmer


Pour éviter l’anarchie et que la maison soit sens dessus dessous, mieux vaut compartimenter ! Il circule sur Internet des chartes familiales du confinement. À chacun de s’en inspirer et de l’adapter pour sa propre famille. Le secret réside dans l’articulation des différents agendas. Pour cela, il faut prévoir des idées pour canaliser l’énergie des enfants pendant que l’on télétravaille, cuisiner avec eux deux ou trois repas, programmer un Skype avec leurs grands-parents, les laisser appeler des personnes isolées…


3. Préserver un moment de solitude


Veillons à ce que chacun puisse trouver un vrai moment en solitude ! Soi-même, pour ne pas péter un câble, les enfants comme les adultes… À tour de rôle, on peut s’enfermer dans une pièce et s’adonner à ce qui nous ressource : lecture, prière, série, séance de sport en vidéo -il y en a pour tous les âges en ligne, écriture, etc. C’est vital. 


4. Prier


Profitons de ce Carême si particulier pour réintroduire des temps de prière en famille : le matin, à midi ou en fin de journée… Cette épreuve nous invite à nous tourner vers Dieu pour déposer nos inquiétudes, demander des grâces pour notre pays, pour nous-mêmes, les personnes isolées, âgées, célibataires. Nous pouvons nous confier à la Vierge Marie, rejoindre des chapelets en ligne, vivre la communion spirituelle.


5. Chouchouter son couple


Pour que les parents puissent profiter d’une soirée à deux, les enfants sont couchés tôt ! Il faut veiller à préserver un temps de qualité et d’échange en couple, faire le point sur la journée, l’organisation, sa manière de gérer le stress, etc. Pour une fois qu’on a du temps, en 5, 10 ou 15 ans de mariage, on en profite pour revenir sur notre préparation au sacrement, ouvrir un cahier de couple, échanger en profondeur. C’est aussi le moment de se projeter et de tirer les conséquences de cet événement qui illustre les limites de la mondialisation et de la consommation : qu’allons-nous changer dans notre manière d’être, de consommer, de voyager ? Si nous nous posons les bonnes questions et agissons, nous sortirons grandis de l’épreuve.

Jeux de société : damez le pion au confinement !

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Certains après-midi, Anne-Sophie et son fils, Ilyes, 6 ans, sillonnent les périlleuses contrées de la préhistoire. En quête d’os, de cailloux ou de bois pour assurer la survie d’une tribu d’énergumènes vêtus de peaux de bêtes. Déplié sur la table du salon de leur maison de Saint-Germain-Laval (77), un plateau de jeu dévoile les reliefs d’un territoire sauvage. 


Quelques personnages en carton, des jetons, des dés, des cartes : en quelques minutes, le décor est planté. « Nous devons partir à la cueillette et à la chasse, nous reposer dans des grottes… Krom est un jeu familial qui apprend à gérer ses ressources. » Parfois, abandonnant les « Kromagnons » à leur sort, Anne-Sophie et Ilyes changent d’époque. Ils se propulsent dans le Ciel interdit pour relever un ambitieux défi spatial : découvrir les mécanismes d’une plateforme expérimentale et réussir à faire décoller une fusée. Le nez pointé vers le plafond, l’engin trône…