5 conseils pour protéger les abeilles chez vous

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Dire non aux pesticides


Depuis le 1er janvier 2019, il est interdit d’utiliser des produits phytosanitaires dans les jardins et sur les balcons. Les produits de biocontrôle (de lutte biologique intégrée), « naturels » (type purins d’ortie) et ceux autorisés en agriculture biologique ne sont pas soumis à cette interdiction.


Semer des plantes mellifères


Elles portent de jolis noms qui font rêver : la bourrache officinale, le bleuet des moissons, la phacélie, l’hellébore, le sainfoin… De plus en plus de jardineries (et aussi d’associations) proposent des sachets de graines mellifères. À planter sans modération dans son jardin (dans un carré d’herbes sauvages) ou même sur son balcon. Les abeilles et les autres insectes pollinisateurs en raffolent.


Construire un hôtel à insectes


Même si vous pouvez en trouver dans le commerce (parfois fort cher), vous pouvez en fabriquer un avec du bois de récupération non traité, des tiges creuses sèches, des pommes de pin, une bûche percée de trous de différents diamètres, des briques creuses et de la paille ou des herbes sèches.


Se débarrasser du frelon asiatique


Probablement arrivé dans le Sud-Ouest, en 2004, dissimulé dans un chargement de poteries chinoises, c’est une véritable plaie des ruches. Il n’est pas facile à combattre. On peut mettre des pièges dans son jardin (des récipients avec une faible ouverture contenant du sirop ou de la bière) et surtout appeler des sociétés spécialisées pour s’en débarrasser.


Acheter du miel dont l’origine est garantie


La loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable, issue des États généraux de l’alimentation de 2018, devait mettre fin à la mention très floue d’origine (UE/non-UE), qui figure toujours sur certains pots de miel. Celle-ci rendait possible l’importation masquée de miel chinois, souvent coupé avec du sucre, voire avec d’autres produits. Hélas, le Conseil constitutionnel a cassé cette disposition. Depuis, un collectif citoyen – regroupant apiculteurs et organisations environnementales – réclame par l’intermédiaire d’une pétition un étiquetage clair sur l’origine des miels par pays. Un progrès pour le consommateur qui favoriserait une apiculture de terroir, plus respectueuse de l’environnement.

“À Cap Cœur, on ne fait pas les choses pour les jeunes, mais avec eux”

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Salésien de Don Bosco passionné par la musique, Benjamin Dewitte-Dubrana, 36 ans, a toujours aimé être au contact des jeunes. Envoyé en mission à la paroisse d’Argenteuil, dans le Val-d’Oise, le religieux explique avoir découvert dans cette commune « une qualité impressionnante de vivre-ensemble ». En 2015, après les attentats à Paris, il observe une envie de s’unir dans l’adversité. « Les enfants d’Argenteuil étaient bouleversés. J’ai vraiment senti le besoin de préparer une riposte et de faire entendre leurs voix. » Mais comment ?


« Prôner la coexistence active »


Investi dans le soutien scolaire avec le Valdocco, l’oeuvre sociale de la prévention de la délinquance d’Argenteuil, il est amené un jour à aider une jeune fille musulmane à réviser une chanson pour son cours de musique, et découvre que sa voix remarquable mérite d’être entendue. Problème : il est impossible de lui proposer de rejoindre le choeur de la paroisse, qui est exclusivement catholique. 


Benjamin Dewitte-Dubrana fait chanter les cœurs


Ensemble, l’adolescente et frère Benjamin trouvent le concept de Cap Coeur, une nouvelle chorale, multiconfessionnelle, celle-là. Ses missions ? « Changer les représentations que les gens peuvent se faire de cette banlieue parisienne » et « prôner la coexistence active, qui nécessite d’être curieux de découvrir l’autre ».


Ils partirent à douze…


Pour y parvenir, frère Benjamin a sollicité trois enfants juifs, trois musulmans, trois catholiques et trois sans religion. Douze au total, comme les apôtres. En quelques mois, ils enregistrent une première chanson, les Enfants de la miséricorde, dont le clip est sorti le jour de l’ordination de Benjamin, le 25 juin 2016. Trois ans plus tard, ils sont 30 enfants et adolescents à répéter tous les dimanches, pendant deux heures, dans une église d’Argenteuil. 


Chaque fois que les enfants se retrouvent, ils observent cinq minutes de “silence de la paix”.


Si la musique a une place importante, ils n’oublient pas la notion de partage inhérente au projet. Chaque fois que les enfants se retrouvent, ils observent cinq minutes de « silence de la paix », comme ils l’appellent. Pendant ce temps, chacun peut prier, méditer, réfléchir. « Le temps du coeur », pour découvrir les autres, est également proposé chaque semaine. « Pour Hanoukka, par exemple, le père d’une petite fille juive est venu expliquer à tous les enfants la symbolique et la pratique de cette fête », raconte le prêtre. 


Ces moments permettent à chacun de trouver sa place au sein du groupe. « La moquerie est bannie, ils peuvent vraiment se montrer comme ils sont », se réjouit Benjamin Dewitte-Dubrana, qui remarque de nombreux changements chez les jeunes qu’il accompagne. « On a des résultats positifs car on ne fait pas les choses pour eux, mais avec eux ! », revendique-t-il.


Une popularité inédite sur Youtube


En 2018, la bande d’enfants et de jeunes adolescents a enregistré en studio son second single, avec Yoann FreeJay, gagnant de l’édition 2013 de The Voice. Leur clip, Couleurs Love (disponible sur YouTube), a permis à Cap Coeur de connaître une popularité inédite, et a même attiré les caméras de France 2 pour un documentaire qui sera diffusé, ce 21 juillet, dans le Jour du Seigneur.


Malgré cela, frère Benjamin s’apprête à tirer sa révérence à Argenteuil pour suivre d’autres missions religieuses et projets artistiques. Avant, il espère récolter assez de fonds pour rendre pérenne cette initiative, dont le concept est déjà repris dans d’autres villes françaises.


À savoir

Cap Coeur : www.capcoeur.com

Le Jour du Seigneur, sur France 2, diffuse un documentaire consacré à Cap Cœur, le 21 juillet, à 10h30.

Au Mont-Saint-Michel, vivre entre la baie et l’archange

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En arrivant, on en veut légèrement au chauffeur, insensible aux averses, de stationner sa navette si loin du corps de garde des Bourgeois, qui marque l’entrée du rocher. Une palanquée de jeunes touristes coréennes se précipite vers le premier restaurant de la Grande-Rue : l’auberge la Mère Poulard, dont l’omelette légendaire frôle désormais les 40 €. Ce haut lieu de la gastronomie montois, que l’on ne visitera pas pour ne pas plomber notre note de frais, a pourtant une belle histoire : il fut créé en 1888 par Victor Poulard, le boulanger du Mont, et son épouse Annette Boutiaut, femme de chambre de l’architecte en chef des Monuments historiques. Ils reposent tous deux au cimetière du village, à côté de la petite église Saint-Pierre.


« Aujourd’hui, pour vivre au Mont, il vaut mieux ne pas avoir oublié d’acheter son kilo de sel ! », annonce Yann Galton, le maire. Son bureau occupe la bâtisse de granit posée sur la porte du Roy, à l’imposant…

Entre festivités et spiritualité, les festivals des 18-30 ans chrétiens

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1. « Next Step », la nouvelle formule du festival Welcome to Paradise 


Si tu souhaites décompresser et vivre une expérience forte en émotions… Welcome to Paradise s’impose ! Vingt-quatre heures, trois jours ou une semaine, tu choisis le temps que tu souhaites passer à l’abbaye d’Hautecombe, au bord du lac du Bourget en compagnie du Chemin Neuf (communauté catholique à vocation oecuménique). Bien sûr, tu viens avec ta tente et ton maillot de bain. Chaque année, ce festival attire 1500 participants. Petit plus pour sa future édition, il devient cette année un rendez-vous sur mesure. 


« Dans l’ancien format, le festival durait une semaine complète. C’est toujours possible de vivre les 7 jours pour les habitués évidemment, mais avec la formule “Next Step”, chaque jeune peut faire le prochain pas dans sa foi et avancer dans ses engagements personnels en choisissant sa durée de séjour », nous détaille Marie Bourbonnais, responsable de l’organisation. 


Ce festival haut en couleur rempli de surprises permet de vivre des temps spirituels, conférences et activités sportives (canyoning, via ferrata, canoë…), sans oublier concerts de louanges et les veillées festives préparées grâce aux talents des jeunes au service de la communauté. « Le festival s’adapte à la réalité de la société en terme technique. Il s’insère dans les nouveaux moyens de communication pour évangéliser, comme la pop louange. Ces outils montrent aux jeunes que l’Église est accessible à tous », témoigne Anne-Claire, 21 ans, qui participe au festival depuis 2016. 


Dates : Du 4 au 11 août.
Prix : 40€ la journée / 240€ les sept jours.
En savoir plus : https://www.welcometoparadise.fr


2. Le Forum des Jeunes de Paray-le-Monial 


« Qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? », « Soif de plus ? », « Wake me up ! (Réveille moi !) » Tout cela te parle ? Ce sont un échantillon des parcours proposés au Forum des jeunes. Ce festival, organisé par la Communauté de l’Emmanuel, mouvement né du renouveau de l’Église catholique à la fin du XXième siècle, a choisi pour l’édition 2019 le thème « Ouvrons les portes ! ». Ça tombe bien si tu découvres la foi ou si tu désires l’approfondir, tu composes ta semaine en fonction de tes attentes spirituelles et tes besoins personnels. 


Ce temps de pause est une invitation au ressourcement et à la joie entre jeunes


A travers des enseignements, des prières et des rencontres, ce temps de pause est une invitation au ressourcement et à la joie entre jeunes, accompagnés par des religieux de la communauté. Venu(e) seul(e) ou avec des ami(e)s, ton « village » est ton point d’ancrage pour te sentir accueilli et profiter au mieux des activités (sportives, artistiques) proposées. « Préparé par des jeunes pour des jeunes, le forum est une manière extraordinaire de découvrir la religion catholique ! Voir que tu n’es pas tout seul dans cette vie de foi, c’est incroyable », raconte avec enthousiasme Cyprien, 23 ans, qui va rejoindre l’évènement pour la troisième fois. Lance-toi dans l’aventure avec les 2000 autres participants, sandales aux pieds, sourire aux lèvres ! 


Dates : du 13 au 18 août.
Prix : Pack forum (18 – 25 ans) 149€
En savoir plus : http://forumdesjeunes.com


3. Taizé pour réfléchir aux enjeux environnementaux 


Besoin d’échanger sur ta foi et les enjeux contemporains internationaux ? La communauté de frères oecuméniques de Taizé (Bourgogne) t’accueille pour une semaine de réflexion (18-35 ans) autour de thématiques religieuses, politiques, sociales via des débats-conférences et des interventions de spécialistes. Taizé n’est pas réputé pour sa haute gastronomie (excepté pour son thé légendaire !) mais pour ses prières quotidiennes, chants et temps de silence qui t’aideront à retrouver la paix intérieure avant d’entamer une nouvelle année. Riche de diversité, le petit village attire chaque année des milliers de jeunes internationaux en quête de sens et d’authenticité. 


Joie, simplicité, miséricorde, la devise résume tout.


Pour la première fois, tu auras la possibilité de vivre ce temps en suivant un parcours spécifique dédié aux enjeux environnementaux « Les jeunes nous aident à saisir les thèmes essentiels sur lesquels ils souhaitent agir. Nous nous rendons compte que nous avons une responsabilité à jouer et que le cadre de Taizé est propice à la réflexion », rapporte frère Jasper de la communauté de Taizé. « Je pense que Taizé prône ce que pourrait être l’Église de demain. Comment construire une Église plus juste, plus durable ? L’enjeux climatique est énorme, c’est génial de dédier un parcours spécifique à cette problématique ! Ce thème va s’articuler avec toutes les autres facettes de Taizé : Joie, simplicité, miséricorde, la devise résume tout », analyse Noé, 22 ans qui se rend à Taizé depuis huit ans. 


Dates : Du 25 août au 1er septembre
Prix : En fonction du nombre de repas consommés, environ 60€ la semaine, à régler sur place.
En savoir plus : https://www.taize.fr/fr_rubrique3313.html


4. Deviens missionnaire avec le Festival Anuncio 


Envie de passer quelques jours en bord de mer et de faire l’expérience de la mission ? Le Festival Anuncio (18 – 35 ans) porté par de jeunes chrétiens est un mouvement d’évangélisation qui ne se rattache à aucune communauté religieuse. Tu vis ici comme les apôtres et tu pars annoncer l’Evangile dans les rues au contact des passants, partager ta joie de croire et rentrer prêt à témoigner dans ton quotidien. Les deux premiers jours sont consacrés aux formations à l’oraison, à la vie fraternelle et aux charismes (grâces et dons accordés par le Saint-Esprit) avant de faire le grand saut et d’être répartis en petits groupes pendant cinq jours dans une ville du sud de la France (voir destinations plus bas). 


Les jeunes organisateurs invitent religieux et prêtres de plusieurs horizons à partager l’aventure avec eux pour une plus grande unité. Le final se tiendra à la Grande Motte (Hérault), avec un rassemblement général des 250 participants autour d’un concert pour une dernière soirée de mission. Pour Foucauld, 26 ans, qui participe au festival pour la quatrième fois, « Constater les fruits de l’évangélisation directe est une expérience fondatrice pour être missionnaire dans sa vie quotidienne. Tu te rends compte que la vie de chrétien est extraordinaire ! »


Dates : du 1er au 11 août
Prix : 170€ étudiants / 190€ jeunes professionnels.
Destinations possibles: Saint Raphaël, Ollioules, Aigues Mortes, Valras plage (Béziers), Montpellier, Palavas les flots, Lourdes, Sète, Cap d’Agde, Toulouse.
En savoir plus : http://www.festival-anuncio.fr

Tu seras une femme, ma fille

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Devenir femme, quelle étape ! Pourtant, selon les traditions familiales, elle n’est pas toujours célébrée. Faut-il marquer le coup lorsque les premières règles surviennent ? Tout dépend du caractère de l’adolescente, du lien qu’elle entretient avec sa mère… Mère de deux filles, Myriam en témoigne : « Pour notre aînée, qui ne fait pas beaucoup de confidences, je l’ai appris après coup, par une amie ! Nous avions participé à l’atelier CycloShow (atelier mère-fille pour évoquer la puberté, ndlr) et elle m’avait précisé qu’elle ne tenait pas à fêter l’événement. » La discrétion fut donc de mise. Pour la seconde, avec qui la communication est plus fluide, cela s’est passé tout autrement : « Elle est aussitôt venue me voir, je me suis réjouie avec elle et nous sommes allées ensemble choisir un beau bijou. Puis son père et moi l’avons emmenée au restaurant. »


Dans certaines familles, le père offre des roses blanches à sa fille. Dans d’autres, les premières menstruations sont saluées par des sarcasmes : « Eh bien ! tu n’as pas fini… » Ces réactions n’ont rien d’anodin. La façon dont l’entourage réagit à l’arrivée des règles en dit long sur le regard posé sur la femme. Syndrome prémenstruel douloureux, désagrément des saignements, sautes d’humeur, sensibilité exacerbée… Il n’est pas étonnant que la féminité soit perçue comme une injuste inégalité face aux hommes et que l’on cherche à la gommer.


La coach Gaëlle Baldassari le reconnaît dans Kiffe ton cycle ! (Larousse) : « Jeune fille puis jeune femme, j’ai caché toute trace de ma cyclicité, elle ne devait avoir aucune influence sur ma vie. » Ce passage n’est pas toujours bien anticipé par les parents. Faute de temps, de mots… Dans le livret le Fil rouge, manuel de tes premières lunes (le-filrouge.fr) qu’elle a traduit et adapté, Blandine Swyngedauw aide à aborder « ce moment sacré de la femme dans certaines traditions » de manière poétique et positive. Cette animatrice de cercles de femmes invite aussi la mère à revisiter sa propre histoire : « Où en est-elle elle-même à l’égard de son corps, de ses règles, de son vécu en tant que jeune fille et femme, de son rapport à sa propre mère ? Tout cela joue dans la transmission d’un message positif. » Un message nécessaire face à ce corps qui se transforme, aux bouleversements intérieurs suscités par le chamboulement hormonal que traverse l’adolescente. « Dans notre société où tout est sexualisé, il en résulte un doute permanent sur l’intention de l’autre ; les relations entre garçons et filles sont biaisées, ajoute la docteure en philosophie Inès Pélissié du Rausas, conférencière en éducation affective et sexuelle, professeure à l’Institut de théologie du corps à Lyon. La féminité est parfois perçue comme un hameçon pour accrocher le regard. Il est urgent de redécouvrir la valeur du corps et la conscience de sa dignité. »


Une vision à faire évoluer


Même en France, à l’heure actuelle, le tabou demeure. Mère de trois enfants, Édita Rebours a mesuré le manque d’informations lorsqu’une amie de sa fille, en découvrant le saignement, a eu peur de mourir. « Les jeunes filles ont besoin d’être accompagnées tout au long de la puberté. Les parents doivent prendre du temps pour aborder ce sujet et, surtout, les rassurer jusqu’au jour J », avance-t-elle. L’entrepreneuse a imaginé le kit Ma Louloute, qui contient tout le nécessaire, serviettes hygiéniques, tampons et lingettes, le tout 100% écologique, à glisser dans son sac pour partir au collège ou en week-end. Elle le voit comme « un outil pratique, mais aussi pédagogique, un support prétexte pour aborder les questions existentielles avec son ado. C’est une étape importante dans son parcours de vie, à ne pas zapper mais à vivre avec joie et sérénité, dans un dialogue ».


Encore trop de parents délèguent ou omettent l’initiation à la puberté. « Les jeunes filles avec qui j’échange, la plupart du temps, ignorent tout de leur corps », confirme Rose Bianchi, thérapeute en médecine douce et alternative. « Les cours d’éducation sexuelle et les centres de planning familial, bien que très utiles, ne transmettent pas cette connaissance. Ils donnent quelques techniques pour ne pas tomber enceinte, conseillent ou offrent une oreille compatissante, sans expliquer comment agit la contraception chimique, ni le fonctionnement de la fertilité féminine ou masculine. » Afin de présenter aux adolescentes ce qui se passe dans leur corps, Rose Bianchi a rédigé un guide complet intitulé Prends conscience de ta fertilité (Books on Demand) : « C’est fondamental pour qu’elles puissent grandir et devenir des femmes sûres d’elles. »


Souvent, c’est la mère qui prend le premier rendez-vous chez le gynécologue. « La fécondité de la fille est transformée en problème, résumée à une question sanitaire et médicamenteuse, observe Inès Pélissié du Rausas. Or elle se prépare à vivre l’amour. Les règles, qui clôturent le cycle, indiquent que tout était prévu pour accueillir l’enfant en cas de fécondation. Le corps de la femme n’est pas fait pour les règles, mais pour la maternité ! Laissons à la jeune fille le temps de savourer la joie de cette promesse, ce signe qu’elle pourra être mère plus tard, lorsqu’elle sera prête. » En d’autres termes, il est urgent de changer de regard.


Le cycle féminin porté par la vague


« J’ai découvert la puissance du cycle féminin il y a 20 ans, témoigne Claire Jozan-Meisel, 58 ans. Ce fut une petite révolution dans ma vie ! J’ai été davantage à l’écoute de mon corps, mes ressentis, mes envies. » Mère de deux filles, cette professeure de yoga a introduit en France les premiers cercles de femmes destinés à les reconnecter à leur nature cyclique. Auteure des Sagesses du cercle (à paraître le 9 septembre, le Souffle d’or), elle entend valoriser la féminité dans notre société : « Retrouver le sens et la beauté du cycle nous connecte à la Terre par notre corps, à la Lune dont notre cycle dépend, pour que nous devenions des êtres rayonnants… »


Même écho chez Gaëlle Baldassari : « J’aimerais que toutes les jeunes filles sachent combien leur cycle menstruel est un allié ! » Elle a d’ailleurs créé le coaching physio-comportemental qui prend en compte l’influence du corps (systèmes nerveux et endocrinien) sur le développement personnel. Elle invite à considérer le cycle féminin comme un coach afin d’utiliser chaque phase à son profit. Pour en expliquer le mécanisme, elle utilise une analogie entre le cycle menstruel et une session de surf. « À l’arrivée des règles, la surfeuse comme ses hormones sont posées sur la planche. Puis vient la remontée d’énergie, c’est la prise d’élan. Au pic des hormones, la surfeuse se sent portée par la vague et se met debout sur la planche. Vient ensuite le tube de la vague. Ballottée entre la progestérone et l’œstradiol, la surfeuse vit des passages plus ambivalents. Enfin, tout s’apaise, les hormones chutent et elle se pose sur la planche pour une nouvelle session. »


Des étapes à respecter


Dans son ouvrage, Gaëlle Baldassari énumère les enjeux de chaque phase. Ainsi, dans la prise d’élan, il s’agit de se canaliser, terminer chaque action, se libérer du temps pour agir. Debout sur la planche, « vous sentez cet élan qui vous pousse à vous ouvrir, à être en lien. L’énergie qui vous soutient et vous propulse vous donne de rayonner et d’interagir avec les autres ». C’est le bon moment pour communiquer, régler les conflits, négocier, vivre des moments de qualité avec ceux que l’on aime. Puis arrive le tube : « Vous entrez dans une énergie plus profonde, intérieure. Vos pensées s’assombrissent. Votre exigence est à son paroxysme, vos émotions aussi. » L’auteure invite à mettre son énergie dans ce qui est important, à privilégier le cocooning, à s’accorder du temps pour prendre soin de soi.


Dernier moment, posée sur la planche : « Vous pouvez relâcher la vigilance, les émotions s’apaisent, votre corps aussi ; il recharge les batteries. Il y a juste à ressentir une paisible intériorité s’installer. » Les défis consistent alors à contempler ses réalisations, évaluer, prendre des décisions, prévoir un plan d’action. Elle conclut : « Chaque phase est nécessaire, chacune a ses avantages et ses inconvénients. C’est ensemble qu’elles font la richesse du cycle menstruel. Chaque position offre un nouvel angle de vue, crée du relief dans notre façon d’appréhender la situation. » Voilà une autre manière de considérer le cycle féminin, qui donne envie de fêter l’arrivée de ses premières règles !


Rituels


Claire Jozan-Meisel s’est inspirée de la spiritualité amérindienne pour montrer l’importance d’une « cérémonie des premières lunes ». Elle raconte : « Lorsqu’elles avaient leurs règles, les femmes de la tribu se retiraient ensemble dans la moon lodge – la hutte de la lune. Elles étaient libérées des tâches matérielles afin qu’elles puissent plonger dans leur monde intérieur, car cette période est propice. » De ce fait, les femmes jouaient un rôle politique majeur puisque les guerriers venaient les consulter à l’issue de leur retraite, pour connaître leurs visions. Voilà qui explique pourquoi la jeune fille était honorée par toute la tribu au cours d’une cérémonie, lors de ses premières règles : « Elle devenait porteuse de vie et de sagesse, capable d’une connexion forte et profonde avec le grand mystère, l’esprit. Elle serait désormais susceptible de recevoir des songes, des idées, des solutions, au bénéfice de la communauté. »


Dans son ouvrage, les Passeuses d’histoires (Payot), Danièle Flaumenbaum souligne le rôle que peuvent jouer les grands-mères, à la faveur de cette étape de la vie. Blandine Swyngedauw renchérit : « Pourquoi ne pas imaginer un rituel avec les grands-mères, la mère, la marraine, une grande sœur ou cousine afin que l’adolescente soit symboliquement accueillie dans le monde des femmes ? Elle recevra un beau cadeau en souvenir de cette étape. La mère peut aussi confectionner et offrir un bijou, un plaid, un sac… Cette dimension communautaire marque l’inconscient. La fête peut aussi se prolonger avec le père, les frères et du champagne ! »


Le père a en effet un rôle important à jouer, comme le rappelle Inès Pélissié du Rausas : « Le regard du père fait exister sa fille. Il lui revient de valoriser sa féminité naissante, elle a besoin de ressentir que son père est fier d’elle. » Si le cycle de la femme n’est plus perçu désormais comme un fardeau, mais comme un allié, alors le dicton populaire lui-même pourrait bien en être transformé : « Souvent femme varie, heureuse est qui s’y fie. »

 

Au pas de l’âne dans les forêts de Sologne

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Dans l’asinerie, il est quasiment le seul à être resté couché au milieu de sa dizaine de congénères. « Alors, Bonaventure, tu ne veux pas te promener aujourd’hui ? », l’interroge Laurent, son maître. Nous, nous sommes prêts. La veille, Laurent nous avait ainsi motivés : « Si vous voulez voir des choses dans la nature, il vaut mieux vous lever tôt. »


Alors, avec Florian, le photographe, nous avons mis notre réveil à 7 heures dans notre roulotte située en bordure du camping L’Heureux Hasard, en plein coeur de la Sologne. L’orage qui a grondé plusieurs heures durant nous a fait passer une nuit un peu courte, mais, au petit matin, c’est un soleil généreux qui perce à travers les arbres de la forêt de Cheverny. Avec toutes ses senteurs qui montent de la terre et des végétaux mouillés, la journée promet d’être belle.


Un animal « câlinodépendant »


Finalement, après deux ou trois caresses de son maître – il adore…

Des trésors dans les bagages des enfants 

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Quelle est la différence entre un chant grégorien et la réforme grégorienne ? Qui est saint François de Sales ? Quels édifices faut-il visiter pour découvrir Orléans, la ville délivrée par Jeanne d’Arc ? Autant de questions auxquelles le fascicule Histoire(s) d’Église. Un tour de France à pied, à vélo et en auto se propose de répondre. L’ouvrage invite les parents et les plus grands à « un voyage dans l’espace et dans le temps » pour découvrir l’histoire de l’Église. Au programme, quatre époques différentes et un aperçu de notre patrimoine, région par région.


« Nous voulions que ce livre allie l’intelligence et l’humour, résume le dominicain Grégoire Laurent-Huyghues-Beaufond, l’un des trois auteurs du fascicule. Il s’adresse à tout le monde, sans limite d’âge, pour apprendre en s’amusant. L’idée, c’est de simplifier l’accès à la théologie. On veut que les lecteurs se remplissent la tête sans se la prendre ! »


Les pages sont remplies d’anecdotes et de devinettes qui font sourire, comme celle sur l’évêque Chrodegang. Est-ce un homme de foi, une bière d’abbaye ou le prénom de votre futur bébé ? Réponse des auteurs : il s’agit d’un évêque de Metz et, si votre choix s’est porté sur ce prénom, « c’est vous qui voyez, mais belle-maman risque de ne pas apprécier ». Le livre est le résultat d’un travail collectif, si cher aux Dominicains. « Nous travaillons toujours à plusieurs, c’est ce qui garantit le succès de ThéoDom », assure frère Grégoire. Pendant un an, cet ancien professeur de lettres a œuvré aux côtés du frère Maxime Arcelin, historien de formation, et de Clémentine Bourdin, spécialiste en histoire de l’art. « Chacun apporte sa pierre à l’édifice. Le frère Maxime est très calé en histoire, Clémentine a assuré le côté créatif et moi, je me suis chargé des blagues et des jeux », reprend-il en souriant. Il indique que ce -Histoire(s) d’Église est un cahier de vacances spirituel, pensé pour instruire les lecteurs sans les ennuyer.


Des défis, un test et des jeux


Le succès est tel qu’un nouveau fascicule est déjà en préparation, pour apprendre à lire la Bible, cette fois. Si l’ouvrage est amusant, sa vocation reste théologique. « Il y a un vrai désir de s’initier à la théo-logie, surtout chez les 20-35 ans. Le but est de répondre à ceux qui se demandent : “Je crois en Dieu, mais qu’est-ce que ça veut dire exactement ?” », résume frère Grégoire. L’ouvrage propose d’ « ouvrir ses yeux et son cœur » sur les pratiques, les œuvres et les lieux inspirés par la foi chrétienne.


Les auteurs ont aussi conçu des « défis caté », par lesquels ils invitent les lecteurs à (ré)étudier des concepts, comme la grâce ou le Jugement dernier, en s’appuyant sur des textes d’Évangile. Et, pour finir, un test et des jeux pour « s’exciter les méninges » et évaluer ses connaissances. Alors, prêts à jouer ? On commence par la première question du fascicule, pour s’échauffer. Que signifie le mot « Église » : réunion, basilique, maison ou assemblée ? Réponse en librairie.


Un album

Faire le tour du monde sans quitter sa chaise longue ? Pari relevé grâce à cet album dont chaque page se déploie de manière panoramique. Il présente 200 drapeaux qui sont autant de codes à déchiffrer. Lorsqu’on connaît la symbolique, les styles graphiques, les couleurs, on découvre l’histoire d’un pays. Une mine d’infos passionnantes !
Les Drapeaux en panoramique, d’Émile Morin, Saltimbanque, 13,90 €. Dès 6 ans.


Deux jeux

Place à un jeu de plateau intitulé Hag Sameah !. Cette expression signifie « bonne fête » en hébreu. Rendez-vous dans le pays de Jésus, où toute la famille se familiarisera avec les festivités qui rythment les saisons : fête des trompettes, des prémices, jour du Grand Pardon… « La Bible est un trésor à faire connaître aux jeunes », explique l’auteur, Thomas Castillo, protestant évangélique qui a décidé de se consacrer à sa maison d’édition chrétienne. Hag Sameah !, de Thomas Castillo, Bible & Jeux, 39 €. Dès 7 ans.

À l’heure de l’apéro, il n’est pas interdit de lutter contre la torpeur en agitant ses neurones ! Choisissez votre -catégorie d’énigmes (logique, observation, rébus…) et fermez les yeux. Vous voici à l’époque médiévale : « Sœur Blanche plante un rosier dans les jardins de l’abbaye de Fontevrault. Il mesure 30 cm, plus la moitié de sa propre hauteur. Quelle est sa taille ? » Réponse : 60 cm ! La Boîte à énigmes, de Fabrice Mazza, Marabout, 10 €. Dès 12 ans.


Des livres

Pour l’histoire du soir des tout-petits, direction la Bretagne avec Vacances à Keraldut, avant de traverser la mer et de se plonger dans le Trésor du château irlandais, deuxième tome des Petits Aventuriers (Anne-Sophie Chauvet, Éditions de l’Emmanuel, 9,90 €). En attendant le coucher du soleil, les adolescents se pencheront sur des romans : le Secret de la pierre gravée, cinquième opus de la saga Chrétiens des catacombes, de Sophie Mullenheim (Mame, 14,90 €), ou Clair de Lou, d’Isabelle Laurent, grand prix catholique de littérature en 2015 (Artège, 17,90 €), qui invite à un joli voyage intérieur. Vacances à Keraldut, d’Aude Pillet-Grinda, Salvator, 9,90 €.


 


Trois questions à Virginie Becquet : « Des “devoirs” pour une rentrée sereine »


Parmi l’offre pléthorique de cahiers de vacances, elle a osé lancer sa série ! Professeure des écoles pendant 10 ans, Viriginie Becquet nous fait voyager de la Préhistoire aux Temps modernes.


Le cahier de vacances est-il un passage obligé ?


J’y suis favorable ! Ce temps de « devoirs » structure la journée. Il peut devenir un rituel, par exemple après le déjeuner, pendant que les parents prennent le café. Deux mois sans rien réviser annoncent la double peine en septembre : tout est à revoir. Si l’enfant travaille régulièrement, la rentrée sera plus sereine. Ce cahier permet aussi de mieux évaluer ses acquis et ses lacunes.


Vous souhaitez faire grandir l’enfant dans toutes ses dimensions. Expliquez-nous.


Chaque cahier contient l’intégralité des programmes de français et de maths. C’est un outil précieux pour faire le point. L’enfant voit sa progression et gagne confiance en lui. Je me suis associée à l’illustratrice Laetitia Zink, avec qui j’avais fait du scoutisme. Il y a des quiz à partager en famille, de petites rédactions à réaliser sur des valeurs positives : la générosité, la persévérance, l’entraide…


Pour vous, c’est aussi une aventure ?


Après avoir créé notre maison d’éditions Jules et Léonie, j’ai trouvé une info-graphiste et un imprimeur en -Bretagne. Nous avons déjà vendu plus de 2 000 exemplaires, par notre site ou d’autres distributeurs, comme la Fnac. Cet été, nous travaillerons sur les prochains…
Cahiers de vacances Jules et Léonie, du CE2 jusqu’à la 6e. julesetleonie.com
Interview Stéphanie Combe

Un plan de wwoof pour les vacances

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Les fermes sont la nouvelle destination tendance des vacances. Ici on se pique d’apiculture, là on apprend à baratter, ailleurs on participe à la cueillette. Et à table, où hôtes et fermiers partagent aussi du bon temps, on pousse sa feuille de salade avec du pain de campagne. Tel est l’esprit du « wwoofing », mot issu de Wwoof, acronyme de WorldWide Opportunities on Organic Farms (« possibilités mondiales dans des fermes biologiques »). Ce réseau international, créé dans les années 1970 en Angleterre, permet à des citadins de partager le quotidien des paysans qui pratiquent et défendent l’agriculture biologique, et de les aider. 


« C’est juste extraordinaire », raconte Marie, 19 ans, partie « wwoofer » au Pays de Galles. « Je récoltais des myrtilles et faisais de la confiture, je désherbais et j’arrosais, je nourrissais les poules et j’aidais à la cuisine », raconte-t-elle en faisant défiler avec fierté les photos de ses exploits…

Décès d’Evaëlle : “Les encadrants scouts doivent repérer les signes de harcèlement”

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Victime de harcèlement dans son ancien collège, Evaëlle, une jeune-fille de onze ans, a mis fin à ses jours vendredi 21 juin. Guide au sein des Scouts et guides de France, son décès a bouleversé toute la communauté du scoutisme. Pour Marie Mullet-Abrassart, présidente des Scouts et guides de France, il est évident que les encadrants ont un rôle très important à jouer dans la lutte contre les situations d’isolement.


Des outils pour lutter contre le harcèlement sont-ils mis en place aux Scouts et guides de France ?


Bien sûr. Déjà dans la formation pour les chefs et cheftaines, il y a tout un module autour de la bientraitance, que ce soit des adultes envers les enfants, mais aussi qui apprend à déceler des comportements compliqués dans le groupe. Dans la méthode scoute, nous apprenons le vivre ensemble et la tolérance, notamment avec des personnes différentes : des gros et des moins gros, des couleurs de peau et des origines différentes, des enfants à la pointe de la mode, et d’autres moins. On met un point d’honneur à leur apprendre à ne pas adopter des comportements d’exclusion.


Nous avons également créé le réseau Santé qui a beaucoup travaillé sur la protection des mineurs. Depuis un an, le thème prioritaire est le harcèlement, et on va travailler de plus en plus sur le sujet ; notamment pour faire prendre conscience aux adultes que le gouvernement a mis en place de nombreux outils pour lutter contre le harcèlement et les inciter à y avoir recours avant qu’il ne soit trop tard.


Le décès d’Evaëlle a-t-il renforcé votre volonté de lutter contre la malveillance ?


Pour Evaëlle, nous ressentons un immense tristesse de ne pas avoir réussi à contrebalancer sa souffrance. Ça nous bouleverse et nous interroge : tout être humain confronté au suicide par pendaison d’une enfant de 11 ans se demande forcément ce qu’il aurait pu faire de plus pour éviter un tel drame. On sait aujourd’hui qu’il y a des choses à améliorer et ça nous questionne sur notre rôle d’éducateur. Si la question de la bientraitance est déjà au coeur de notre réflexion et de nos formations, il est certain que nous allons de plus en plus insister dessus. Nous allons par exemple rapidement parler du harcèlement et de ses solutions sur notre site Internet et dans nos newsletters afin que les encadrants et les parents s’imprègnent de cette problématique à la veille des camps d’été.


Y a-t-il de plus en plus de cas de harcèlement ?


Le phénomène n’est pas nouveau mais il est difficile de voir s’il est plus important qu’avant. Ce qu’on peut dire en revanche, c’est qu’on en parle plus. Et il est clair qu’avec l’introduction des réseaux sociaux, il y a un amplification du phénomène, d’autant plus lorsqu’il y a un effet de groupe. Dans le cas d’Evaëlle, l’ultra-connectivité a joué un rôle destructeur, c’est évident. Elle a été changée de collège une première fois, mais Internet permet aux harceleurs de poursuivre leur victime partout et tout le temps.


Comment déceler et gérer des situations de harcèlement chez des enfants ?


J’ai la perception que le harcèlement dans un groupe se repère assez facilement. Il y a des signes qui ne trompent pas : quand un enfant est sujet à des blagues à répétition, quand il est toujours isolé ou choisi en dernier lors des créations des équipes pour les jeux… Certes, la situation ne dégénère pas systématiquement, et heureusement, mais il faut que cela engendre une vigilance accrue de la part des adultes. Chez les Scouts et guides de France, si l’on repère de telles situations, nous cherchons des solutions. Elles ne sont pas évidentes à trouver car les parents ne sont pas toujours très réceptifs tant leur affect rentre en jeu. Nous tentons donc de leur expliquer que nous ne cherchons pas à condamner, mais à réparer. Cela peut passer par le changement de groupe pour l’enfant en souffrance, ou l’exclusion du groupe pour les enfants malveillants afin de les amener à réfléchir sur la notion de scoutisme.


Quel est le rôle et la responsabilité des adultes lorsqu’ils sont confronté à de la malveillance entre enfants ?


Les adultes ont un rôle très important à jouer. Les enfants de 8 à 14 ans reproduisent énormément ce qu’ils voient. Ainsi, leurs éducateurs doivent avoir un comportement exemplaire. Ils ne doivent surtout pas minimiser les actes malveillants, et ne pas laisser faire. Ils doivent être très attentifs pour repérer les signes et ouvrir des espaces de parole avec leurs enfants ou les jeunes qu’ils encadrent.


Il est difficile de trouver des solutions qui ne font pas empirer la situation. D’autant qu’il est rare qu’un parent dise à son enfant que ce qu’il fait s’appelle du harcèlement et que c’est mal. Nous devons, en tant que tiers, faire preuve d’une grande lucidité pour faire en sorte que toute la communauté éducative agisse et vienne en aide à l’enfant harcelé.

Au rythme du Tire-Bouchon

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À la terrasse du buffet de la gare d’Auray, dans le Morbihan, il flotte déjà un air de vacances. Sacs à dos à terre, vélos garés le long de la barrière, des étudiants et des couples de retraités commandent qui une bavette, qui une andouillette-frites. Le temps de casser tranquillement la croûte au soleil, en attendant le Tire-Bouchon : non pas pour siffler un verre de muscadet, mais pour se rendre à Quiberon… « Le nom populaire et singulier du petit train qui relie Auray au bout de la presqu’île a deux origines possibles : ce TER fait l’aller-retour sur une seule voie, comme dans le goulot d’une bouteille. Et il tire aussi les estivants des gigantesques bouchons qui encombrent la presqu’île de Quiberon en juillet-août ! », explique Juliette Labaronne, qui a travaillé un temps pour le journal interne de la SNCF et publie aujourd’hui une bible des échappées ferroviaires tranquilles, loin de la cadence infernale des TGV.


Une france d’avant le stress