Leucémie : des malades en phase terminale ont été soignés grâce à l’immunothérapie

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Des lymphocytes T entourent une cellule cancéreuse. A l'aide d'une modification génétique, ils peuvent être dressés pour les tuer sélectivement. - Ph. NICHD / Flickr / CC BY 2.0

Des lymphocytes T entourent une cellule cancéreuse. A l’aide d’une modification génétique, ils peuvent être dressés pour les tuer sélectivement. – Ph. NICHD / Flickr / CC BY 2.0

Grâce à une nouvelle technique, des malades de cancers du sang en phase terminale ont pu être soignés pour 50 % d’entre eux, 80 %, voir 94 % pour ceux atteint de leucémie lymphoblastique aigüe. Appelée immunothéraphie, cette approche a réussi là où la chimiothérapie avait échoué.

Ces résultats ont été qualifiés de “remarquables” par leurs auteurs, comme le rapporte le quotidien britannique The Guardian. Il s’agit d’un trio de chercheurs : Stanley Riddel (Fred Hutchinson Cancer Research Center, Washington, Etats-Unis), Chiara Bonini (Ospedale San Raffaele, Milan, Italie) et Dirk Busch, (Technische Universität Munich, Allemagne), présents au sommet annuel de l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS).

Au cœur de ce traitement très prometteur se trouvent les lymphocytes T, un type de globules blancs chargés de tuer les intrus. Prélevés directement chez les malades, ils sont dressés en laboratoire pour attaquer sélectivement les cellules cancéreuses. Ce “dressage” a lieu à l’aide de l’ingénierie génétique : un virus inactivé introduit dans les lymphocytes un assemblage de trois séquences génétiques dénommé CAR (“chimeric antigen receptor”).

Un marqueur créé par ingénierie génétique est introduit dans les globules blancs des malades

Le premier gène code pour un récepteur, soit une molécule que le globule blanc va afficher à sa surface et lui servira à reconnaître les cellules cancéreuses ; les deux autres, qui demeurent à l’intérieur de la cellule, servent à l’activer.

Une fois armés de la sorte, les lymphocytes sont multipliés, puis réintroduits chez le patients. Dans le sang, leur récepteur leur permet de cibler les cellules tumorales car celles-ci présentent une “étiquette” complémentaire, l’antigène CD19.

La manipulation génétique qui permet de dresser les globules blancs contre les cellules cancéreuses - © Science&Vie.

La manipulation génétique qui permet de dresser les globules blancs contre les cellules cancéreuses – © Science&Vie.

L’immunothérapie pourrait rejoindre chimiothérapie et radiothérapie dans quelques années

Le tour est joué : les lymphocytes T génétiquement modifiés sont capables de tuer les cellules tumorales, avec des résultats exceptionnels pour certains types de leucémies. Auparavant, d’autres équipes avaient déjà obtenu de bons résultats avec cette thérapie, mais sur de très petits nombres de patients.

Cette nouvelle étude renforce ainsi l’espoir de vaincre un jour les cancers du sang. Mais pour l’instant, les chercheurs eux-mêmes mettent en garde : l’immunothérapie, qui pourrait être disponible dans les hôpitaux dans quelques années, n’est à voir que comme une approche supplémentaire, aux côtés de la chimiothérapie et de la radiothérapie. La greffe de moelle osseuse prélevée sur un donneur compatible reste d’ailleurs le traitement le plus efficace contre les leucémies.

—Fiorenza Gracci

Mis à jour le 17/2/2016 à 19:07
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S&V 1160 - immunotherapie leucemie

 

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« Mon père est venu me parler de la sexualité quand j’étais en quatrième. Il m’a parlé de la masturbation, de la pornographie… Il ne savait pas trop où j’en étais. J’étais gêné. » Comme Daniel (les prénoms ont été modifiés), qui n’a pas gardé le souvenir de ce moment plus ou moins confus où l’un de nos parents s’est aventuré à venir nous parler de sexualité ?

Tout juste la trentaine, Thérèse Hargot, sexologue, invite à repenser totalement la question. Cette salariée, en charge d’éducation affective, relationnelle et sexuelle au collège et au lycée Stanislas, à Paris VIe – qui a décidé de monter un projet pilote en la matière – tient aussi un cabinet de consultation pour les adultes. Forte de son expérience auprès des jeunes et des moins jeunes, la sexologue est convaincue que l’éducation à la sexualité ne peut se réduire à un discours ou à une somme de mises en garde.

« L’éducation à la vie sexuelle doit être avant tout une éducation des personnes par le biais d’ateliers et d’interventions qui construisent leur personnalité », explique-t-elle…

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