Une étude statistique établit un lien entre la taille du cerveau et le milieu social

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Meilleure alimentation, meilleure hygiène, moins de stress... pourquoi le cerveau des enfants riches devient-il plus grand que celui des pauvres ? (Ph. Boston Public Library via Flickr CC BY 2.0)

Meilleure alimentation, meilleure hygiène, moins de stress… pourquoi le cerveau des enfants riches devient-il plus grand que celui des pauvres ? (Ph. Boston Public Library via Flickr CC BY 2.0)

Les jeunes issus de milieux familiaux modestes auraient en moyenne une surface cérébrale 6 % plus petite que celle des enfants des classes plus aisées, selon une étude menée sur 1099 enfants et adolescents de 3 à 20 ans et publiée par la revue Nature Neuroscience. Ce résultat statistique obtenu par une étude conjointe impliquant 25 chercheurs de 9 universités américaines, qui a associé les revenus familiaux à la surface des aires cérébrales des jeunes, vient appuyer, avec des chiffres, un fait connu des cognitivistes mais peu quantifié : les liens entre le statut socioéconomique (SSE) et le développement cognitif et intellectuel.

Concrètement, l’étude est basée sur l’imagerie cérébrale, IRM fonctionnelle, et des tests psychologiques sollicitant des fonctions cognitives comme l’aptitude au self-control, la capacité d’anticipation, les compétences motrices et spatiales, la mémoire, etc. Pour le choix de l’échantillon de jeunes testés, les chercheurs ont pris en compte plusieurs types de population (européenne, asiatique, africaine, américaine, etc.), différents niveaux d’éducation des parents (années d’études), le sexe, l’âge, et bien entendu les revenus par foyer (depuis un revenu annuel inférieur à 5000 dollars jusqu’à un revenu de 300 000 dollars et plus).

Un cerveau à 25 000 dollars ou à 150 000 dollars ?

Le résultat, que l’on pourrait résumer par l’énoncé « le cerveau des enfants de familles gagnant moins de 25 000 dollars par an est 6% plus petit en surface que celui des enfants dont les parents gagnent plus de 150 000 dollars », est une moyenne statistique sur les 1099 jeunes testés prenant en compte tous ces paramètres ethnographiques et sociologiques ainsi que les données IRM sur les activations cérébrales et les résultats chiffrés des tests psychologiques, le tout passé par un modèle de calcul issue des théories sur l’apprentissage et le fonctionnement cérébral du domaine des sciences cognitives.

Néanmoins, ce type de résultat statistique rapprochant des paramètres aussi hétérogènes ne peut être interprété qu’à l’aune d’une théorie causale déjà établie. Car les chiffres seuls ne disent rien des mécanismes en œuvre conduisant à ces résultats. Par exemple, l’on pourrait penser que ceux qui naissent dans un milieu modeste héritent de leurs parents d’un déficit cérébral, ce qui signifierait que l’appartenance à une couche socioéconomique basse résulte d’une inégalité cérébrale congénitale. Mais cela serait une erreur d’interprétation.

Deux théories pour expliquer ce résultat statistique

Comme le résume un article paru en 2012 dans la revue de pédagogie American Educator (en anglais), l’hypothèse retenue par les spécialistes des sciences cognitives et des sciences pédagogiques est que le statut socioéconomique de la famille influe sur le développement cérébral des enfants – et non l’inverse. Deux mécanismes sont alors évoqués pour expliquer ce phénomène.

D’abord, les enfants de familles modestes n’ont pas un bon accès aux livres, ordinateurs, formateurs et autres ressources. Ensuite, ils ne sont pas aussi bien alimentés ni soignés. Ils vivent dans un contexte social moins protecteur, etc. Tout cela joue négativement sur le contexte d’apprentissage et de développement des enfants. Sans compter que durant la grossesse, les mères ont moins accès à des soins pré-natals adéquats, ce qui augmente le risque d’accoucher d’enfants plus petits et maigres – il est prouvé que cela entraine des problèmes de développement après la naissance.

Le second mécanisme évoqué est celui du stress : dans un contexte familial où l’argent manque, les enfants subissent en moyenne plus de stress (ce qui a été prouvé statistiquement) – qu’il soit transmis par les parents après la naissance ou par la mère durant la grossesse. Or il a été prouvé que le stress pré- et post-natal affecte directement les aptitudes et le développement cognitifs des enfants.

Un résultat statistique global qui n’est pas une prédétermination individuelle

Néanmoins, il convient de se souvenir qu’un résultat statistique global ne signifie pas une prédétermination individuelle : un enfant né dans un milieu modeste peut aussi bénéficier d’un contexte d’amour, de tendresse et de protection, selon la capacité des parents à épargner leur progéniture (l’inverse est également courant dans les familles à haut revenu). Des études montrent que cela peut contrecarrer les effets dévastateurs du stress et du manque matériel. En d’autres termes : si globalement, on observe une différence statistique entre les cerveaux des enfants riches et pauvres, à l’échelle individuelle, rien ne permet d’affirmer, si vous venez d’un milieu modeste, que votre cerveau est plus petit que celui de votre voisin plus riche…

Román Ikonicoff

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V 1147 école neurosciences

  • Faut-il continuer à noter les élèves ? – Le problème de la notation à l’école a été soulevé à l’occasion d’un projet visant à améliorer la qualité de vie des enfants. Si le projet est pour l’heure suspendu, la question mérité d’être clarifiée – S&V n°1164

S&V 1164 notes élèves

S&V 1149 écrans jeunes

Voix intérieure – Elle se fait enfin entendre

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Double page ouverture article voix interieure

Nous vous proposons de découvrir dans ce document sonore l’article « Voix intérieure – Elle se fait enfin entendre », par Coralie Hancok.

Cet article est paru dans Science & Vie n°1170 (mars 2015).

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Retrouvez l’intégralité de cet article dans les Grandes Archives de Science&Vie.

La découverte d’un nouveau type de cellules de graisse ouvre la voie à des traitements contre l’obésité et le diabète

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Un surplus de cellules graisseuses blanches - ici en blanc - est responsable de l'obésité et du diabète (Ph. JM Gardner via Wikicommons CC 3.0)

Un surplus de cellules graisseuses blanches – ici en blanc – est responsable de l’obésité et du diabète (Ph. JM Gardner via Wikicommons CC 3.0)

Pourrait-on éliminer le surplus de graisse d’un humain à l’aide d’un simple médicament ? Malgré la pléthore d’annonces de produits amincissants servis régulièrement par les firmes pharmaceutiques et cosmétiques, une telle solution au problème de l’obésité restait jusqu’à présent un lointain idéal médical. Mais une récente découverte de biologistes de l’université de Californie à San Francisco rapproche cet idéal de la réalité.

L’équipe de chercheurs a en effet découvert, dans le « tissu adipeux » d’adultes, un type méconnu de cellule graisseuse (ou adipocyte) que le métabolisme utilise pour réguler la chaleur corporelle (thermorégulation) sans faire appel à l’effort musculaire ni au mécanisme de frissons – contractions et relâchements musculaires rapides produisant de la chaleur.

Transformer la mauvaise graisse en bonne graisse

Ces cellules graisseuses dites « grises », dont on supposait l’existence depuis quelques années, utilisent les gouttelettes de graisse emprisonnées dans leur membrane pour produire de la chaleur sans passer par l’activation musculaire – quand le corps est à sa température d’équilibre (environ 37 °C), le surplus de chaleur est évacué à l’extérieur.

Or, les chercheurs ont découvert que ces cellules grises particulières chez les adultes sont créées à partir des cellules graisseuses blanches – la « mauvaise graisse » – qui ne peuvent être « consommées » qu’au moyen de l’effort musculaire, via un processus mettant en jeu des hormones (insuline et glucagon) secrétées par le pancréas. Et c’est justement ces cellules blanches qui, en surplus, sont responsables de l’obésité et du diabète (dérèglement du cycle de l’insuline).

Les cellules de graisse grises ne provoquent pas de diabète

Les chercheurs annoncent avoir réussi à isoler des cellules grises dans la graisse des adultes, à les cultiver par clonage et à les caractériser génétiquement. Il leur est dès lors possible de tester l’actions de substances chimiques visant à favoriser leur production à partir de cellules blanches.

En bref, grâce à ces travaux, il serait possible de développer un médicament transformant une partie de la graisse blanche en graisse grise laquelle serait « consommée » pour produire de la chaleur corporelle (évacuée vers l’extérieur). Le tout sans déclencher les mécanismes hormonaux du pancréas ni solliciter les muscles…

Román Ikonicoff

 

  • Graisses, le retour en grâce ? – S&V n°1125 – 2011. Si la lutte contre l’ingestion excessive de graisses est de mise dans une société d’opulence où croient les risques d’obésité, tout n’est pas mauvais dans la graisse…

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  • Alimentation : enquête sur les nouveaux interdits – S&V n°1158 – 2014. Avec les progrès de la recherche médicale, de plus en plus d’études démontrent les bienfaits ou les inconvénients d’aliments pour lesquels jusqu’à récemment on ne se posait pas de questions. Un point sur ces nouveaux dogmes et interdits alimentaires.

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  • Cinq sports sur ordonnance – S&V n°1152 – 2013. Manger sain n’est pas, loin s’en faut, la seule façon de garder la forme. Toutes les études montrent que le sport est l’un des facteurs essentiels de l’amélioration de la santé.

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Pourquoi ne sent-on pas que la Terre tourne ?

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L’un des effets de la rotation de la Terre est la formation d’ouragans, tel l’ouragan Arthur photographié depuis la Station spatiale européenne en juillet 2014 (ESA/NASA)

Quand on songe qu’une personne assise dans son fauteuil à l’équateur tourne autour de l’axe de la Terre à environ 1 670 km/h, il semble en effet surprenant qu’elle ne ressente rien de cette course folle. La raison tient à deux effets opposés qui s’exercent simultanément à la surface de la planète : le premier est l’effet gravitationnel, qui attire les masses vers le centre de la Terre et accélère leur chute jusqu’à ce qu’elles se heurtent à un obstacle ; le second est l’effet centrifuge qui résulte de la rotation de la Terre et tend à nous décoller du sol.

Or, ces deux forces sont largement disproportionnées : l’accélération gravitationnelle, qui est constante, est de 9,8 m/s², alors que l’accélération centrifuge, qui est nulle aux pôles, varie en fonction des latitudes, atteignant 0,02 m/s² à l’équateur.

L’effet centrifuge de la rotation de la Terre est trop faible pour être ressentie

Ressentir la rotation de la Terre reviendrait donc à éprouver l’effet centrifuge qui en résulte, lequel est tellement plus faible que la gravitation que nous ne pouvons le percevoir. Les mêmes phénomènes s’appliquent à l’atmosphère, qui tourne avec la planète, nous évitant de ressentir le vent de la vitesse de rotation.

Reste que si nous ne percevons pas directement les effets de cette rotation, celle-ci influe sur la trajectoire des objets qui se déplacent à sa surface. La rotation est en effet responsable de ce qu’on appelle la force de Coriolis, un phénomène qui dévie les mouvements inertiels vers la droite dans l’hémisphère Nord et vers la gauche dans l’hémisphère Sud. Cette déviation est de 360 ° par 24 heures aux pôles et… nulle à l’équateur. C’est en mettant ce phénomène en lumière grâce à un pendule suspendu à la voûte du Panthéon que Léon Foucault a prouvé en 1851 que la Terre tourne sur elle-même.

J.B.

D’après S&V n°1130

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

  • Foucault : la preuve par le pendule – S&V n°1008 – 2001. Il y a foule ce 26 mars 1851 au Panthéon. Et pour cause ! Un savant méconnu, Léon Foucault, a convié les Parisiens à « voir tourner la Terre. » Son expérience : une gigantesque pendule oscillante suspendue à la voute de la coupole… L’histoire de l’expérience de Foucault, qui non seulement prouva la rotation de la Terre mais fut aussi un événement populaire qui attira le tout-Paris.

1008

  • Voir la Terre tourner avec des pots de peinture – S&V n°1128- 2011. Quand Foucault monta son expérience au Panthéon en 1851, il éblouit les spectateurs par l’immensité de son dispositif à pendule. Mais son principe est si simple que vous pouvez le reproduire chez vous… avec de la corde et des pots de peinture.

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Rosetta perdue dans le brouillard de la comète

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L'activité de la comète Churyumov-Gerasimenko augmente de jour en jour. Sur cette image prise en mars 2015, les particules que ses jets de glace et de poussières projettent ressemblent à des étoiles. Ce sont ces poussières qui ont désorienté les capteurs de Rosetta. Photo ESA.

L’activité de la comète Churyumov-Gerasimenko augmente de jour en jour. Sur cette image prise en mars 2015, les particules que ses jets de glace et de poussières projettent ressemblent à des étoiles. Ce sont ces poussières qui ont désorienté les capteurs de Rosetta. Photo ESA.

Il s’en est fallu d’un cheveu que Rosetta ne se perde dans la chevelure de la comète… En s’approchant de Churyumov-Gerasimenko, alors que l’activité de cette comète augmente de jour en jour, au fur et à mesure qu’elle s’approche du Soleil, la sonde européenne a connu quelques heures de dysfonctionnement qui ont beaucoup stressé ses pilotes, à Darmstadt.
C’est le 28 mars que tout a commencé. La sonde, s’approchant à une quinzaine de kilomètres seulement de la comète, s’est perdue en traversant l’un des jets de glaces et de poussières qu’elle émet. Ce sont ses capteurs stellaires qui ont cessé de fonctionner. Ces capteurs, en principe, assurent le bon positionnement de Rosetta par rapport à la Terre et au Soleil, en utilisant le canevas stellaire de la sphère céleste. Mais en traversant la chevelure de Churyumov-Gerasimenko, ce sont des milliers de particules de glace qui se sont invitées dans le champ de ces instruments, qui ne savaient plus discriminer les étoiles dans ce poudroiement cosmique. Une journée durant, les ingénieurs européens ont constaté que la sonde ne s’orientait plus convenablement par rapport à la Terre, et le contact avec Rosetta a été perdu…

Cette image de la comète Churyumov-Gerasimenko a été prise par la sonde européenne Rosetta alors que la comète se trouvait à 320 millions de kilomètres du Soleil. Elle sera à seulement 186 millions de kilomètres en août prochain et recevra près de quatre fois plus de chaleur de notre étoile. Photo ESA.

Cette image de la comète Churyumov-Gerasimenko a été prise par la sonde européenne Rosetta alors que la comète se trouvait à 320 millions de kilomètres du Soleil. Elle sera à seulement 186 millions de kilomètres en août prochain et recevra près de quatre fois plus de chaleur de notre étoile. Photo ESA.

La sonde européenne s’est alors mise automatiquement en mode automatique de sauvegarde et s’est éloignée de Churyumov-Gerasimenko. Une fois atteinte la distance respectable de 75 kilomètres, les deux capteurs se sont remis à fonctionner et tout est rentré dans l’ordre. Apparemment, la sonde n’a pas souffert du sablage de ses panneaux solaires par les poussières de la comète, elle se remet actuellement de ses émotions à 400 kilomètres de distance.
Rosetta va reprendre son étude scientifique de la comète, en redescendant sur une orbite plus raisonnable, à 100 kilomètres de sa surface. Les images que la sonde va prendre de la comète, de plus en plus chaude et active, vont probablement être très impressionnantes dans les mois qui viennent, et Rosetta va sans doute commencer à découvrir des changements dans le paysage de ce petit monde glacé. L’activité de la comète va culminer au cœur de l’été, son passage au plus près du Soleil étant prévu pour le 13 août 2015, à 186 millions de kilomètres seulement, la comète se trouvant encore, au 5 avril 2015, à 290 millions de kilomètres.
Serge Brunier

La Nasa demande aux internautes de l’aider « à mettre des noms sur les cartes de Pluton et Charon »

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Vue d’artiste de l’arrivée de la sonde New Horizons à Pluton et Charon. Crédits : NASA/JHU APL/SwRI – Steve Gribben

Les internautes ont jusqu’au 7 avril pour proposer des noms à l’agence spatiale américaine en vue d’établir la première carte détaillée de la surface de la planète naine Pluton et de sa lune Charon. Un appel à contribution planétaire en vue de l’arrivée prochaine de la sonde New Horizons dans l’orbite de ces deux corps extrêmes du Système solaire (accessible sur le site OurPluto.org)

Car Pluton a beau être connue depuis 85 ans, découverte en 1930 par l’astronome américain Clyde Tombaugh, elle est si éloignée (39,5 fois la distance Soleil-Terre) et petite (1150 km de rayon, 1/6 de celui de la Terre) que les seules photos disponibles jusqu’ici sont de très faible résolution, pour ne pas dire totalement floues).

This is the most detailed view to date of the entire surface of the dwarf planet Pluto, as constructed from multiple NASA Hubble Space Telescope photographs taken from 2002 to 2003. The center disk (180 degrees) has a mysterious bright spot that is unusually rich in carbon monoxide frost. Pluto is so small and distant that the task of resolving the surface is as challenging as trying to see the markings on a soccer ball 40 miles away. Credit: NASA, ESA, and M. Buie (Southwest Research Institute). Photo No. STScI-PR10-06a

L’une des vues les mieux détaillées de Pluton, obtenue par le télescope spatial Hubble entre 2002 et 2003. Credit: NASA, ESA, et M. Buie (Southwest Research Institute).

En juillet prochain, New Horizons devrait commencer à transmettre les premières photos haute définition du couple Pluton-Charon, un évènement autant scientifique que symbolique car, à l’instar des clichés de Roald Amundsen du pôle Sud en 1911, le fait marquera la fin de la conquête du Système solaire – du moins de ses mythiques « 9 planètes » (mais il reste encore à explorer la ceinture de Kuiper et le nuage d’Oort).

 

Nommer les monts et vallées de ces deux corps permettra de se les approprier, comme le firent les grands navigateurs du passé, et d’entamer leur description détaillée… Et comme cette conquête revient à toute l’humanité, la Nasa fait appelle à elle via les nouvelles technologies de la communication.

La conquête de Pluton et Charon via l’internet

Il reste donc 3 jours pour apporter sa contribution à la grande histoire des conquêtes spatiales, moyennent quelques règles d’usage détaillées sur la page de vote du site OurPluto.org. Car pour éviter la cacophonie (nous sommes plusieurs milliards à pouvoir voter) et respecter la tradition et les usages astronomiques, les astronomes de la Nasa ont établi quelques contraintes.

De fait, il y a dix thèmes possibles liés aux trois grandes catégories : Histoire de l’exploration, la littérature de l’exploration, la mythologie de l’Outre Monde. A lire donc attentivement avant de se lancer dans cet exercice de style cosmique…

Román Ikonicoff

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives de Science &Vie :

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  • Les dix énigmes du Système solaire – S&V n°1066. New Horizons, Spirit, Opportunity, Solar B, Venus Express… Les sondes envoyées par l’homme doivent dissiper les derniers mystères de notre système solaire…

S&V 1066 couv

  • Rosetta enfin à l’abordage - S&V n°1164. La cas Rosetta : tout sur son parcours, les défis qu’a relevés cette mission, ses objectifs scientifiques, et les réponses qu’on attend des comètes…

S&V 1164 Rosetta

 

Le ciel du mois d’avril

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Ciel Avril 2015Le ciel printanier, sur la planète Terre, s’ouvre sur l’Univers profond. Si, l’été et l’hiver, notre planète fait face, la nuit, à la Voie lactée, notre galaxie et à un ciel saturé d’étoiles, le printemps et l’automne sont les deux saisons des galaxies lointaines… Hors du plan galactique, le nombre d’étoiles est beaucoup plus faible, les nébuleuses et nuages interstellaires absents, et le ciel est littéralement transparent jusqu’à plus de treize milliards d’années-lumière.
Dans des régions situées non loin du pôle galactique, comme la Grande Ourse, par exemple, des centaines de millions de galaxies se cachent, mais les astronomes, avec leurs télescopes géants, ne peuvent en détecter que quelques millions. Mais les sondages profonds, effectués par exemple avec le télescope spatial Hubble dans son fameux Hubble Deep Field, montrent que le ciel est littéralement tapissé de galaxies, à raison d’environ un million de galaxies par degré-carré… Si nos yeux étaient suffisamment sensibles, et si la Voie lactée n’en cachait pas la moitié ou presque, nous pourrions voir cent milliards de galaxies sur l’ensemble de la voûte céleste, un nombre sidéral, sidérant…
Les astronomes amateurs peuvent aussi profiter de l’extraordinaire fenêtre sur l’Univers qu’offre le ciel printanier. Le Lion, la Vierge, la Chevelure de Bérénice, la Grande Ourse montrent des milliers de galaxies aux observateurs. Les trois plus belles d’entre elles, et parmi les plus proches, sont M 51 des Chiens de Chasse et M 81 et M 82 de la Grande Ourse.

La double galaxie des Chiens de Chasse, photographiée par le télescope spatial Hubble. Photo Nasa/ESA/STSCI.

La double galaxie des Chiens de Chasse, photographiée par le télescope spatial Hubble. Photo Nasa/ESA/STSCI.

Distante de 30 millions d’années-lumière, la spirale des Chiens de Chasse, M 51, mesure plus de 60 000 années-lumière de diamètre et compte plus de 200 milliards d’étoiles. L’éclat exceptionnel de cette magnifique galaxie est dû aux intenses marées gravitationnelles levées par sa petite compagne NGC 5195. La rencontre entre les deux galaxies provoque une surpression du gaz interstellaire, qui se condense en nouvelles étoiles. Le disque spirale de M 51 est exceptionnellement riche en nébuleuses. La double galaxies des Chiens de Chasse est perceptible comme une pâle tache cendrée dans une paire de jumelles ou une petite lunette. Il faut un télescope de 300 mm à 600 mm de diamètre pour voir sa structure, et entrevoir ses bras.

La galaxie spirale M 81 de la Grande Ourse, photographiée par le télescope spatial Hubble. Photo Nasa/ESA/STSCI.

La galaxie spirale M 81 de la Grande Ourse, photographiée par le télescope spatial Hubble. Photo Nasa/ESA/STSCI.

M 81 et M 82 de la Grande Ourse sont plus brillantes encore que M 51, elles sont visibles aux jumelles, et certains astronomes amateurs doués d’une vue exceptionnelle les perçoivent à l’œil nu… Situées à une douzaine de millions d’années-lumière, elles forment un couple spectaculaire. Si M 81 est une grande spirale, M 82 est une galaxie irrégulière, qui a été déformée par un passage rapproché avec M 81 il y a quelques centaines de millions d’années. Le fuseau extrêmement contrasté de M 82 est facile à voir dans les petits instruments d’amateurs, de 50 mm à 150 mm de diamètre. Dans un instrument de 300 mm à 600 mm de diamètre, l’image des deux galaxies de la Grande Ourse qui flotte dans l’océan obscur de l’espace est impressionnante…
Serge Brunier

M 82 de la Grande est une galaxie irrégulière, sujette à une flambée de jeunes étoiles. Photo Nasa/ESA/STSCI.

M 82 de la Grande est une galaxie irrégulière, sujette à une flambée de jeunes étoiles. Photo Nasa/ESA/STSCI.

Vous n’êtes pas membre de Facebook ? Le réseau social vous espionne quand même !

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Le bouton "Like" ou "J'aime" de Facebook, placé dans des sites autres, permet au géant du Net d'aspirer les données des internautes, même ceux qui ne sont pas membres du réseau social (Ph. Thomas Angermann via Flikr CC BY 2.0)

Le bouton « Like » ou « J’aime » de Facebook, placé dans des sites autres, permet au géant du Net d’aspirer les données des internautes, même ceux qui ne sont pas membres du réseau social (Ph. Thomas Angermann via Flikr CC BY 2.0)

Il suffirait de se rendre sur un site affichant le bouton « J’aime » aux couleurs de Facebook – il y en a un ici même – pour voir ses données personnelles se faire aspirer par le géant des réseaux sociaux à des fins de ciblage publicitaire. Telle est la principale conclusion du rapport explosif publié il y a quelques jours par l’Interdisciplinary Centre for Law and ICT (ICRI), l’équivalent belge de notre Commission nationale de l’informatique et des libertés ou CNIL.

Le rapport, commandé par l’ICRI à des chercheurs de l’université de Leuven et de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), affirme ainsi que la seule visite d’un site quelconque dont la page contient le bouton « J’aime » (« Like » en anglais) permet à Facebook d’installer dans l’ordinateur de l’internaute un « cookie » (petit fichier) qui enregistrera puis enverra vers les serveurs de la firme certaines données de profil et d’activité, que l’internaute soit ou non connecté à Facebook et – pire – qu’il soit ou non membre inscrit du réseau social. Ce, dans le but d’affiner le ciblage publicitaire.

Facebook épinglé par les « CNIL européennes »

Selon le Groupe de travail « Article 29 » qui réunit les 27 « CNIL » européennes, la pratique porte atteinte à la législation européenne laquelle exige le consentement explicite de l’internaute à l’installation de cookies à but publicitaire (article 5(3) de la Directive relative à la vie privée).

Facebook avait lui-même annoncé, dans ses nouvelles Règles sur le respect de la vie privée de ses membres (2015), qu’il recueillait « des informations lorsque vous visitez ou utilisez des sites web et des applications de tiers qui ont recours à nos services (par exemple, lorsqu’ils incluent nos boutons J’aime ou Se connecter avec Facebook« ).  Ainsi, non seulement les membres de Facebook (ayant donc adhéré aux Règles) sont espionnés même quand ils ne sont pas connectés au réseau social, mais également les non-membres du réseau, lesquels n’ont aucune raison de lire ni d’adhérer à ces règles !

En 2012, le précédant « Google +1″

Ainsi, à la page 52 du rapport de l’ICRI, les chercheurs écrivent : « 1 – Facebook suit ses utilisateurs à travers les sites, même s’ils ne font pas usage du bouton [J’aime], et même s’ils ne sont pas connectés [à Facebook] ; 2 – Le suivi par Facebook n’est pas limité aux utilisateurs de Facebook. Le « bouton J’aime », le plus populaire des plugins sociaux de Facebook est actuellement présent sur plus de 13 millions de sites couvrant presque toutes les catégories du Web dont des sites gouvernementaux et de santé.« 

Bien sûr, Facebook se défend de contrevenir aux lois européennes, et ce débat a de bonnes chances d’aboutir devant la justice. Néanmoins, si l’on ne peut que s’émouvoir de ce type d’agissement de la part d’un géant du Web, il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois qu’il se produit : en octobre 2012, Google avait déjà été épinglé par la CNIL pour les mêmes faits : la traque des internautes visitant un site où se trouve le bouton « +1″ (également présent sur notre page).

Des solutions pour se protéger

En attendant que la justice européenne se prononce , il existe quelques solutions domestiques permettant de limiter l’hémorragie de données provoquées par ces pratiques : le téléchargement de plugins (petits programmes) gratuits sur vos navigateurs qui surveillent et bloquent ces usages. Parmi eux, Privacy Badger, Ghostery ou Disconnect, en libre accès.

Román Ikonicoff

 

 > Lire également dans les Grandes Archives de Science & Vie :

  • Web : bien protéger sa vie privée - S&V 1126, juillet 2011 – Comment rester maître de ses données personnelles, si prisées par les firmes du Net ? Un petit guide pour améliorer sa sécurité quand on surfe sur le Web.

S&V 1126 - piratage

  • Les virus ont-ils gagné ? – S&V n°1141 – 2012 – Tout a commencé en 1982, quand un informaticien a conçu un programme se propageant tout seul aux ordinateurs connectés au sien, pour impressionner ses amis… Quel est l’état du monde des virus et autres « malwares » 30 ans plus tard ?S&V1141
  • L’heure du cryptage quantique a sonné – S&V n°1155 – 2013 – L’affaire Snowden a ébranlé le monde du renseignement, et la confiance entre de supposés pays alliés qui, finalement, n’ont pas cessé de s’espionner comme dans les pires cauchemars paranoïaques de la guerre froide… La recherche de nouvelles solutions techniques, comme la cryptographie quantique, vise à résoudre ce problème.

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Les astronautes de la Nasa à la conquête d’un caillou cosmique

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Avant la Lune, Mars, les anneaux de Saturne et la galaxie d'Andromède, les astronautes de la Nasa vont partir à la conquête d'un caillou prélevé pour eux par un robot sur un astéroïde... Photomontage Nasa/S.Brunier

Avant la Lune, Mars, les anneaux de Saturne et la galaxie d’Andromède, les astronautes de la Nasa vont partir à la conquête d’un caillou prélevé pour eux par un robot sur un astéroïde… Photomontage Nasa/S.Brunier

La Nasa vient de rendre publique le dernier avatar de son programme spatial habité, un improbable bricolage qui montre assez le désarroi de l’administration américaine face aux problème du vol habité, et son peu d’intérêt pour l’avenir de l’homme dans l’espace.
Depuis une quinzaine d’années, les présidents des États-Unis qui se succèdent se doivent d’annoncer en début de mandat la conquête de la Galaxie au peuple qui a décroché la Lune voici… près d’un demi-siècle. Affaire de prestige, affaire de fierté, affirmation de puissance, de leardership techno scientifique, etc.
Pour l’administration américaine, la machine de guerre dressée vers le ciel et contre l’Ours soviétique par John Fitzgerald Kennedy en 1961 doit absolument continuer sur sa lancée, elle est soutenue par les industriels et par les états « spatiaux » qui y voient une corne d’abondance inépuisable ou presque : après la Lune et ses cent quatre vingt milliards de dollars, cent autres milliards ont été dépensés dans la tragique et vaine aventure de la navette spatiale, puis cent autres milliards dans l’inutile Station spatiale internationale, et aujourd’hui, cent autres milliards sont investis dans le Space Launch System, le SLS, une fusée géante qui n’a aucun objectif assigné, ce qui lui a valu avant même que ses premières taules ne soient cintrées les sobriquets de « Senate Launch System » et de « Rocket to nowhere »…
Le SLS, en réalité, a été conçu à la va vite sur les cendres de la navette spatiale par la Nasa pour satisfaire l’industrie spatiale et conserver des dizaines de milliers d’emplois.
L’engin géant, que l’on voit s’envoler virtuellement sur les magnifiques vidéos 3D de la Nasa, a de quoi impressionner : 120 mètres de haut, 3000 tonnes au décollage, une capacité énorme d’emport – entre 70 et 130 tonnes selon les versions possibles de la fusée – on se croirait revenu au bon temps d’Apollo et de sa fusée mythique, la Saturn V… A un détail près : le budget de la Nasa, à l’époque bénie de la Guerre froide, approchait 4,4 % du budget fédéral, contre seulement 0,5 % aujourd’hui ! En clair, la Nasa n’a plus les moyens de ses ambitions et si elle réalise avec succès ses missions scientifiques, comme l’exploration du système solaire ou l’observation du ciel et de la Terre, elle annule régulièrement ses missions habitées, prestigieuses, certes, mais sidéralement coûteuses…
Le voyage vers Mars pour 2010, annoncé jadis par George Bush père ? Aux oubliettes.
Le retour sur la Lune, promis par George Bush fils pour 2020 ? Annulé.
Le voyage vers Mars, via les astéroïdes, astucieusement hasardé dans un flou total et sans date précise par Barack Obama ? Repoussé aux calendes grecques…
En partant de rien, il y a un demi siècle, la Nasa avait porté ses astronautes sur la Lune en seulement sept ans… Le développement du SLS, quant à lui, va à un train de… sénateur… Proposé officiellement en 2011, le programme prend son temps, faute de volonté politique et faute de crédits : le premier vol de la fusée géante aura lieu, si tout va bien, en 2019. Sans astronautes à bord. Le second vol… Trois ans plus tard, en 2022, au mieux !
Et pour quelle destination ? Aucune : se sera juste un vol de qualification, de la fusée SLS, bien sûr, mais aussi de la capsule Orion, qui doit emporter les astronautes. Onze ans, donc, au mieux, pour un premier vol habité. On ne saurait être moins pressé.
Venons-en à l’annonce folklorique de la Nasa pour la suite de son programme de vols habités… La Lune ? Non, « déjà fait » avait asséné Barack Obama pour tuer le programme de son prédécesseur. Mars ? Non plus : le SLS et sa capsule Orion engloutissent une part trop importante des dix huit milliards de budget de la Nasa, il ne reste rien pour concevoir et réaliser le train spatial et le module d’atterrissage nécessaires à une odyssée martienne. Le coût en serait trop élevé.
Les astéroïdes, alors ? C’était l’étape, à la fois inutile et peu glorieuse, qu’avait imaginé l’administration américaine pour ses astronautes en mal de conquête martienne. Un astéroïde proche pouvait être atteint en quelques semaines, et son exploration – absurde car infiniment plus difficile pour un astronaute que pour un robot, sur un petit monde sans gravité – pouvait être envisagée… Trop cher, trop loin, la Nasa a donc renoncé aussi à cette exploration spatiale en « classe éco », au profit d’une mission habitée essentiellement… automatique !
Si elle n’était pas proposée par la plus puissante et la plus prestigieuse agence spatiale au monde, la mission ARM (Asteroid Redirect Mission) prêterait à sourire, tellement elle est surréaliste. Car à défaut de pouvoir emmener ses astronautes sur la Lune, Mars ou les astéroïdes, la Nasa a décidé de mobiliser un… robot pour rapporter aux astronautes un astéroïde, enfin, un tout petit morceau d’astéroïde. Alors voilà, et non, cette information quoique diffusée un premier avril, n’est pas une plaisanterie : en 2020, la sonde automatique ARM doit quitter la Terre, en direction d’un astéroïde proche de la Terre, Itokawa, Bennu ou 2008 EV.
En 2022 la sonde se posera sur l’astéroïde et y prélèvera un bloc de trois mètres environ, puis elle se satellisera un an durant autour du petit astre. Objectif ? Étudier cet objet céleste bien sûr, avec ses équipements scientifiques, caméras, spectrographes, etc. Dans le même temps, les chercheurs étudieront comment l’astéroïde, dont la masse avoisinera trente millions de tonnes, réagira à la présence autour de lui d’un objet de trois tonnes environ : la sonde plus le bloc rocheux. L’idée des scientifiques est d’étudier une hypothétique méthode de déviation des astéroïdes dangereux par un effet de déflexion gravitationnelle. Puis la sonde automatique et son rocher reviendront vers la Terre et ARM se satellisera… autour de la Lune ! Nous serons alors en 2025, et la super fusée de la Nasa aura volé une ou deux fois seulement, faute de budget, faute de destination.

Elle s’envolera alors dans un grondement de tonnerre, avec trois ou quatre astronautes à son bord, pour une mission de trois semaines, pendant laquelle la capsule Orion viendra à la rencontre de ARM, en orbite lunaire. Là, les astronautes pourront réaliser une sortie extra véhiculaire et explorer ce nouveau monde qui tiendrait dans une salle de bain, y prélever des échantillons, remonter dans leur vaisseau intersidéral et ramener ces cailloux sur Terre…
Coût total de cette aventure ubuesque, une bonne dizaine de milliards de dollars… La plus value apportée par les astronautes à cette mission ARM est proche de zéro, puisque c’est la sonde automatique qui la réalisera à 99 %. Quant à son coût, il sera environ vingt fois supérieur à celui d’une mission automatique. Mais ARM verra t-elle le jour, ou, comme tant d’autres projets de missions habitées, sera t-elle discrètement abandonnée en chemin ?
Difficile à dire aujourd’hui, on peut juste affirmer que les planétologues et les astronomes n’en attendent rien, que ce projet loufoque de la Nasa les fait sourire : Itokawa ? Cet astéroïde a déjà été visité par une sonde japonaise, Hayabusa, en 2005. On connaît désormais tout ou presque de Itokawa… En 2010, Hayabusa a même rapporté sur Terre des échantillons de poussière prélevés sur l’astéroïde. La sonde Hayabusa 2, quant à elle, s’est envolée du Japon l’an dernier, en direction de l’astéroïde 1999 JU3, qu’elle atteindra en 2019. Après une étude complète de l’astéroïde, elle prélèvera à sa surface des échantillons, qu’elle ramènera sur Terre en 2023.
Et Bennu, alors ? Il sera visité par la sonde américaine Osiris-Rex, qui doit quitter la Terre l’an prochain. Osiris-Rex va accoster Bennu en 2018, et rapporter des échantillons de l’astéroïde sur Terre en 2023.
En conclusion, donc, si jamais la mission ARM est maintenue en l’état, et si elle ne prend pas plus de retard, en 2025 et pour un coût vingt fois supérieur à celui d’une mission automatique, les astronautes, avec quinze ans de retard sur Hayabusa et deux ans de retard sur Osiris-Rex, parviendront, peut-être, à faire aussi bien que des robots…
Serge Brunier