Dessine-moi un parc d’attractions

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Tout commence en 1492. Cette année-là, une météorite s’écrase en Alsace, à Ungersheim, près de Mulhouse. Et s’il s’agissait de l’astéroïde B 612, planète d’origine du Petit Prince ? C’est en tout cas ce qu’avance malicieusement Jérôme Giacomoni, le cofondateur du parc. Pour réaliser son projet, cet entrepreneur n’aurait pu rêver emplacement plus féerique. Avec ses 24 hectares et ses 32…

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Peut-on souffrir d’une crampe au niveau du cœur ?

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Les fibres musculaires du coeur (ici avec coloration bleue) ont la propriété d'être "réfractaires", ce qui empêche tout risque de crampe (Ph. Andrea Mazza via Wikicommons CC BY-SA 3.0)

Les fibres musculaires du cœur (ici avec coloration bleue) ont la propriété d’être « réfractaires », ce qui empêche tout risque de crampe (Ph. Andrea Mazza via Wikicommons CC BY-SA 3.0)

Non, car les fibres musculaires cardiaques ont une composition différente des autres. En temps normal, une crampe survient au cours d’un effort prolongé ou durant le sommeil. C’est une contracture involontaire et douloureuse due à l’accumulation de calcium dans les fibres musculaires. Le message nerveux qui commande les muscles ouvre des canaux dans la membrane des fibres musculaires, par lesquels entrent alors des ions calcium.

C’est l’élévation de la concentration calcique intra­cellulaire qui permet aux fibres de se contracter. Le relâchement s’opère lorsque le calcium est rejeté hors de la cellule, ou dans un compartiment intracellulaire spécifique. Mais lorsque la fréquence des messages nerveux est trop grande, la concentration calcique intracellulaire reste constamment élevée : la cellule ne peut plus se relâcher… C’est la crampe.

Des fibres réfractaires qui empêchent la crampe

Selon Patrick Horès, médecin du sport à Martigny-les-Bains (88), cette hyperexcitabilité neuromusculaire est la conséquence d’un déséquilibre en ions lié à une déshydratation. Ainsi, contrairement aux idées reçues, la crampe n’est pas due à une accumulation d’acide lactique. Les fibres musculaires cardiaques possèdent des canaux calciques lents, qui deviennent brièvement réfractaires au calcium après une neurostimulation.

Cette insensibilité aux nouveaux messages nerveux rend la crampe impossible : les durées de la phase réfractaire et de la phase de contraction étant du même ordre, deux contractions successives de cellules musculaires cardiaques sont obligatoirement séparées par une phase de relâchement. A l’échelle de l’organe, cette propriété est essentielle puisqu’elle permet aux cavités cardiaques de se remplir de sang entre deux contractions.

F.O.

D’après S&V n°1128

> Lire également

> Lire aussi dans les Grandes Archives de Science & Vie :

  • Un coeur artificiel complet a été implanté ! – S&V n° 1157, février 2014. Le cœur est un des organes les plus étudiés, surtout depuis que les maladies cardiovasculaires sont devenues une des premières causes de mortalité dans les sociétés industrialisées. On sait même construire et implanter des coeurs artificiels…

S&V 1157

  • Le coeur artificiel ne pourrait-il pas remplacer la greffe ? – S&V n° 1069, octobre 2006. Face aux manques de greffons et à leur fragilité avant implantation, les organes artificiels sont une réelle alternative. En une dizaine d’année le rêve d’un coeur artificiel est devenu réalité.

S&V 1069 coeur artificiel

Pollens : alerte aux allergies en France

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Ambrosia_artem1-5-Marie Majaura wiki

Une particule de pollen d’ambroisie, très allergène (Ph. Marie Majaura via Wikicommons CC BY 3.0)

Depuis hier s’est ouverte une ère faste pour les mouchoirs de poche et les masques respiratoires : l’alerte aux allergies a été lancé sur une grande partie de la France par le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). Car, à la faveur du climat (durée du jour, température, ensoleillement, précipitations, etc.) et d’autres facteurs, les bouleaux, platanes, cyprès, ambroisies et graminées des villes et des campagnes ont libéré quasiment à l’unisson une forte concentration de pollens qui – faisant fi des insectes pollinisateurs – n’ont besoin que de l’air et de l’eau pour voyager (plantes anémophiles).

Le pic englobe plus de 25 départements et les grands centres urbains comme Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, etc. Sachant que les allergies aux pollens en France touchent environ 30% des adultes et entre 7% et 20% des enfants (selon une estimation de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ou ANSES), c’est une affaire de santé publique prise très au sérieux.

Suivre en temps réel la répartition géographique des pollens et de l’intensité des allergies

Le RNSA a donc publié sur son site des données complètes sur la répartition des pollens pour les jours à venir et une animation sur l’évolution de l’intensité des manifestations allergiques (ou pollinoses), principalement des rhinites, des rhino-conjonctivites voire de l’asthme, ainsi que plusieurs indicateurs et informations sur la question, comme le montrent les cartes suivantes :

Prévisions de pollinisation du bouleau pour le 22 avril (RNSA/MeteoSuisse)

Prévisions de pollinisation du bouleau pour le 22 avril (RNSA/MeteoSuisse)

Prévisions de pollinisation du bouleau pour le 23 avril (RNSA/MeteoSuisse)

Prévisions de pollinisation du bouleau pour le 23 avril (RNSA/MeteoSuisse)

Prévisions de pollinisation du bouleau pour le 24 avril (RNSA/MeteoSuisse)

Prévisions de pollinisation du bouleau pour le 24 avril (RNSA/MeteoSuisse)

En attendant que la vague s’estompe, les personnes sensibles à ces pollens devront profiter du beau temps printanier tôt le matin, en évitant de sortir à partir du milieu de l’après-midi – il convient également d’aérer la maison le matin et garder les fenêtres fermées le reste de la journée. Les douches et les changements de vêtements sont aussi un bon moyen d’éloigner les pollens.

Román Ikonicoff

 > Lire aussi :

> Lire également dans les Grandes Archives de Science & Vie :

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S&V 1124 particules fines

  •  Allergies : vers un fléau du XXIe siècle ? – S&V n°1076 – 2007. Les polluants et particules fines, les additifs alimentaires, les produits chimiques… et paradoxalement notre tendance à tout aseptiser (en particulier autour des bébés et enfant) rendent les humains de plus en plus sujets à l’allergie. Un fléau annoncé…

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Le sexe, c’est de mon âge

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 On connaissait l’engagement de Marie de Hennezel en faveur des soins palliatifs et de l’accompagnement de la fin de vie, ses rapports ministériels, ses essais sur la mort. La voilà de nouveau en librairie avec un livre sur le sexe… Le titre, un clin d’œil à la série new-yorkaise Sex and the City, récit des aventures de quatre croqueuses d’hommes sans tabou, a de quoi surprendre et amuser. Pas de barrière ni de manières dans ce Sex and sixty consacré à la vie amoureuse des seniors : la psychologue et auteure, experte sur les enjeux du vieillissement, s’interroge ainsi sur l’essence de notre « capacité érotique ». Elle interviewe des sexologues et nous livre le récit de son stage de tantrisme sur le même ton simple et direct. Toujours délicat aussi quand il s’agit de relayer les témoignages dont se nourrit cette enquête sur la relation de couple et le passage du temps. Car c’est bien de « l’avenir de l’intimité amoureuse » qu’il s’agit. Quel nouveau langage charnel et affectif développer pour ne pas vivre le vieillissement comme une simple perte ? Comment cultiver un art de la « rencontre » et une vie sensuelle, à rebours des images véhiculées par la société ? Quelle force de renouvellement puiser dans ces qualités qu’aiguise l’âge ? À rebours des auteures américaines à qui la psychologue reproche de tomber dans un jeunisme trompeur et l’illusion du « faire comme avant », Marie de Hennezel défend l’idée d’une mutation vers une sexualité plus tendre, mais aussi épanouissante. Rencontre avec une adepte du « vieillir heureux »…

Quels « types » de couples avez-vous rencontrés au cours de votre enquête ?

J’ai rencontré des couples de longue date et d’histoires récentes. Des couples qui ont réussi à transformer leur sexualité de façon « mature ». Tandis que d’autres, nombreux d’après les études, ont renoncé à y consacrer du temps et de l’énergie. Parmi ceux qui ont renoncé à toute sexualité, il y a des frustrations. Mais il y a aussi ceux qui sont « rassasiés » d’amour, et gardent un contact tendre avec l’autre, mais n’éprouvent plus le besoin d’une sexualité plus active. Non pas parce que le corps ne suit plus, mais parce qu’ils ont fait le plein et orientent aujourd’hui leur désir vers autre chose : leur vie sociale, des engagements, etc. Il y a aussi toutes les personnes restées seules après un veuvage ou une séparation. Certaines vivent une seconde adolescence, cherchant encore l’âme sœur avec qui partager la dernière partie de la vie. Elles fréquentent des sites de rencontres, sont prêtes à « essayer », à aller d’une histoire à l’autre avec une vitalité assez surprenante. À cet âge-là, il y a aussi des femmes seules qui rencontrent un homme qui n’est pas libre. Vingt ans plus tôt, elles auraient tout fait pour que l’homme quitte sa compagne avec qui il n’a plus de lien amoureux. À 65 ou 70 ans, elles acceptent souvent la situation, estimant que celle-ci n’enlève rien à ce qu’elles vivent avec cet homme et se refusant à fracasser la vie d’un autre.

Faut-il s’affranchir du discours ambiant, des normes sociales pour une sexualité épanouie après 60 ans ?

Les « normes actuelles » font beaucoup de mal. Les sexagénaires et plus doivent déjà se dégager de l’idée que sexualité égale jeunesse. Il faut ensuite oublier l’idée que sans érection ni pénétration il n’y a pas de sexe. C’est faux. Et cela conduit malheureusement de nombreuses personnes à courir après des prescriptions de Viagra, alors que ce n’est peut-être pas ce que leur partenaire attend, ou à renoncer à toute sexualité, considérant que « ce n’est plus de leur âge ». Le sexologue ­François Parpaix, que j’ai interviewé, plaide, lui, pour une vision plus large de la sexualité : pas seulement le coït, mais tout contact charnel tendre. Il y a beaucoup de couples âgés qui vivent cela avec un sentiment de plénitude et d’épanouissement. L’autre norme à combattre est celle qui consiste à réduire la jouissance à l’orgasme. La comédienne Macha Méril (voir plus bas) parle dans le livre d’une jouissance différente, mais infiniment plus forte à ses yeux. Elle dit qu’elle est devenue « pluriorgasmique », car c’est toute la rencontre avec son mari qui lui apporte un plaisir continu. Cette rencontre commence par la conversation à table et englobe toute forme d’intimité. C’est un plaisir qui comprend le corps bien sûr, mais qui est plus vaste que cela ! En vieillissant, on ne peut plus se « reposer » sur le corps, il faut miser sur le cœur, la compassion, la tendresse, gagner dans d’autres registres !

La capacité à s’abandonner est donc selon vous une des clés d’une sexualité heureuse…

Oui. Il faut absolument oublier la référence à ce que l’on connaît, au passé. En acceptant que ce n’est plus comme avant, on peut plonger dans la relation. À 82 ans, le compositeur Michel Legrand, le mari de Macha Méril, est capable de dire…

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Des microbes résistants aux antibiotiques trouvés chez une population indigène isolée d’Amazonie

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Une jeune fille Yanomami - Ph. Arch_Sann via Flickr - CC BY 2.0

Une jeune fille Yanomami – Ph. Arch_Sann via Flickr – CC BY 2.0

Dans l’intestin des habitants d’un village des montagnes vénézuéliennes, des chercheurs ont retrouvé des microbes dotés de résistance aux antibiotiques.  Y compris aux molécules synthétiques utilisées comme médicaments en médecine occidentale.

Il est extrèmement rare, à notre époque, de trouver des êtres humains qui n’ont pas été influencés par la médecine occidentale. Ainsi, lorsqu’un petit village d’indigènes Yanomami a été découvert en 2008 par un survol en hélicoptère des montagnes du sud du Vénézuela, les chercheurs se sont bousculés pour pouvoir étudier leur état de santé « naturelle ».

Les habitants de ce petit village reculé, caché dans la jungle épaisse (dont le nom et l’emplacement on été tenus secrets) n’ont jamais consommé aucun médicament de synthèse, donc aucun antibiotique tueur de microbes. Pour les microbiologistes, ils représentent ainsi les sujets idéaux pour étudier le microbiote, c’est à dire l’ensemble de bactéries peuplant l’organisme humain (dans l’intestin, mais aussi sur la peau, dans la cavité buccale, etc.), qui participent à la fois à la digestion et à la défense contre les pathogènes.

Le microbiote recèle peut-être la clé pour soigner les pathologies chroniques

S’il intéresse les scientifiques, c’est que de plus en plus de recherches mettent en lumière son rôle clé dans une panoplie de maladies chroniques et métaboliques, diabète et obésité en tête (mais aussi divers troubles intestinaux comme la maladie de Crohn). En 2012, une équipe chinoise avait pour la première fois prouvé que la présence ou l’absence, dans le microbiote intestinal, de certaines espèces de bactéries, était associée au diabète de type 2.

En effet, notre microbiote se retrouve perturbé par la manière dons nous nous alimentons, nous lavons et nous soignons dans les sociétés au mode de vie occidental. En particulier, l’usage des médicaments antibiotiques, en tuant les bactéries responsables d’infections, élimine également les « bonnes » bactéries et déséquilibre la composition du microbiote.

60 gènes conférant une résistance aux antibiotiques recensés chez ces indigènes

Surtout, l’usage des antibiotiques, consommés en grande quantité depuis leur arrivée en masse sur le marché au cours du XXe siècle (au départ ils étaient prescrits sans ordonnance !) a ouvert la porte au développement de résistances chez les bactéries. Ce qui suscite beaucoup d’inquiétudes actuellement, face au constat que les souches bactériennes résistantes se multiplient, tandis que l’on manque de nouvelles molécules d’antibiotiques pour les combattre.

Or, en prélevant des échantillons dans les fèces et la bouche de 11 personnes parmi ces Yanomamis, l’équipe du microbiologiste Gautam Dantas de l’université Washington à St Louis (Missouri) a trouvé presque 60 gènes uniques destinés à défendre les bactéries contre 8 molécules antibiotiques en tout… Les résultats sont publiés dans la revue Science Advances.

Plus remarquable encore : certains de ces gènes leur confèrent même une résistance contre les antibiotiques les plus récents mis au point par l’industrie pharmaceutique : en particulier le gène codant l’enzyme cblA β-lactamase permet de résister à 5 antibiotiques de dernière génération, et le gène codant pour des protéines qui se lient à la pénicilline, qui résiste à la ceftazidime, un antibiotique de la classe des céphalosporines.

Les bactéries développeraient des armes contre les antibiotiques avant même d’y être exposées

Que signifie cette découverte ? Les auteurs s’inquiètent : elle montre que les bactéries s’arment naturellement contre des substances toxiques pour elles, même sans jamais être venues en contact avec celles-ci, en développant des outils de défense qui pourraient leur servir à l’avenir, en cas de rencontre. Les mécanismes de la résistance aux antibiotiques pourraient être encore plus affûtés qu’on ne le pensait, et ainsi la lutte contre ceux-ci plus difficile que prévu.

Par ailleurs, l’équipe de Maria Dominguez-Bello (Ecole de médecine de l’université de New York) a étudié la richesse du microbiote des Yanomamis. Elle a analysé des échantillons de fèces, de peau et de muqueuse buccale de 34 personnes parmi les 54 habitants du village isolé. Résultat : elle a découvert une richesse en espèces bactériennes jamais constatée ailleurs, en particulier dans l’intestin.

Un microbiote plus riche

Leur microbiote intestinal a une composition semblable, d’après les comparaisons effectuées, à celle d’une population d’Amérindiens ruraux de Colombie (les Guahibo) et une autre d’éleveurs du Malawi (Afrique), mais elle est beaucoup plus riche. En revanche, elle se distingue nettement de celui des d’Américains industrialisés par la présence de grandes quantités de Prevotella, Helicobacter, Oxalobacter et Spirochaeta, très réduites voire totalement absentes chez les humains industrialisés.

Si l’on ne connaît pas encore les bénéfices associés à ce mix particulièrement riche et divers d’espèces bactériennes chez les Yanomami, le personnel médical qui les a examinés a constaté qu’ils étaient tous en bonne santé : aucun cas de diabète, d’hypertension, de maladie cardiaque ou autoimmune. Seuls venaient les embarrasser des parasites et des petites infections respiratoires chez les enfants… à qui des médicaments ont donc été administrés.

Fiorenza Gracci

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives :

  • Microbes terrestres, voici le vrai microcosmos – S&V n°1161, 2014. De la toundra aux forêts en passant par les fonds marins, la surface de la Terre regorge de microbes aussi précieux qu’inconnus. Leur mille activités jouent un rôle clé dans les écosystèmes, sans même qu’on s’en aperçoive.

S&V 1161 - microbes terrestres

  • Il y a un lien entre flore intestinale et diabète – S&V n°1143, 2012. Les premiers grands projets de séquençage du microbiote commencent immédiatement à mettre en lumière la relation entre sa composition et la présence de maladies chroniques, comme le diabète.

S&V 1143 - microbiote diabete

  • Antibiotiques, comment mater la résistance – S&V n°991, 2000. C’est une guerre continue qui oppose les bactéries aux antibiotiques, où de nouvelles armes s’inventent sans cesse. Au milieu de cette bataille, la santé humaine est en jeu.
 S&V 991 - resistance antibiotiques

Smartphones : ils sont capables de donner l’alerte en cas de séisme

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Quelques secondes suffisent pour s'éloigner d'une zone à risque... ou pour se faire écraser. D'où l'intérêt d'un système d'alerte en temps réel (Ph. Hey Paul via Flickr CC BY 2.0)

Quelques secondes suffisent pour s’éloigner d’une zone à risque… ou pour se faire écraser. D’où l’intérêt d’un système d’alerte en temps réel (Ph. Hey Paul via Flickr CC BY 2.0)

Quand un gros séisme se déclenche, la différence entre la vie et la mort est une affaire de secondes : se précipiter à l’extérieur, se cacher sous une table… Or voilà que des géologues américains ont eu l’idée d’utiliser les smartphones personnels comme réseau de capteurs de séismes, en particulier dans les zones où aucun système de surveillance n’est installé, capables d’offrir aux populations ces quelques secondes d’anticipation.

Avec deux simulations grandeur nature, les chercheurs de l’U.S Geological Survey, l’instance gouvernemental chargé de l’étude et la surveillance du risque sismique sur ce vaste territoire, ont prouvé que les accéléromètres et les GPS qui affublent nos téléphones portables (et tablettes, smartwatches, etc.) peuvent constituer un système antisismique, low-cost mais efficace.

La propagation d’un séisme est loin d’être instantanée

En effet, quand un séisme se déclenche en sous-sol (hypocentre), il génère en surface (épicentre) des ondes de compression, tremblements horizontaux (P), et de cisaillement, vibrations verticales (S), qui se propagent en cercles vers les régions proches. Comme ces ondes ont des vitesses de propagation limitées, 6 km/s pour les premières et 4 km/s pour les secondes, et qu’elles atteignent leur maximum après le début du tremblement, les humains possèdent quelques précieuses secondes – au maximum une minute – pour réagir.

Surtout, des capteurs situés près de l’épicentre peuvent avertir les zones plus lointaines de l’arrivée prochaine des ondes S et P. C’est un peu l’idée des chercheurs : utiliser les capteurs des smartphones de populations subissant de plein fouet un séisme pour générer très vite et de manière automatique (via un logiciel d’analyse situé dans un serveur) des messages d’alerte aux populations voisines.

Carte montrant les régions où un système d'alerte aux séismes est installé (cercles bleus) au regard de l'étendue des régions à risque sismique (crédit : Adanced Sciences)

Carte montrant les régions où un système d’alerte aux séismes est installé (cercles bleus) au regard de l’étendue des régions à risque sismique (Sciences Advances/AAAS)

L’idée est simple, mais encore faut-il pouvoir rendre efficace un tel système d’alerte à partir de capteurs d’accélération et de GPS de piètre qualité, comparés à ceux des systèmes d’alerte dédiés, coûtant des millions de dollars et installés seulement dans des régions spécifiques d’un nombre réduit de pays (États-Unis, Japon, Mexique, Russie).

C’est justement sur ce point que les chercheurs ont prouvé que la qualité pouvait être remplacée par la quantité : quelques centaines (peut-être milliers) de volontaires qui téléchargeraient sur leurs smartphones un logiciel spécifique communiquant les données de position et d’accélération à un serveur de contrôle, cela suffirait statistiquement pour extraire un signal clair de la survenue d’un séisme, et ce, en temps réel ou quasiment (quelques secondes de calcul).

Pour preuve : Fukushima et la faille de San Andreas

De fait, deux simulations ont servi de preuve : la première a été une reconstitution seconde par seconde du tremblement de terre de magnitude 9 de Tohoku en mars 2011 (catastrophe de Fukushima). Les chercheurs ont repris des milliers de données GPS émis anonymement par des smartphones pour montrer que leur modèle de calcul (et logiciel) parvenait à identifier très rapidement le signal sismique – et lançait l’alerte sur des vastes régions avant la survenue des tremblements les plus destructeurs.

La seconde simulation concernait un séisme fictif de magnitude 7 survenant sur la faille de Hayward, qui traverse la baie de San Francisco en Californie (appartenant au redoutable système de faille de San Andreas). Générant eux-mêmes les données (accélérations et GPS), les chercheurs ont ensuite montré que l’alerte pouvait être donnée 5 secondes avant l’arrivée des ondes destructrices dans les villes de San Francisco, San José, etc. Le temps qu’il faut pour se jeter sous une table ou sortir d’une maison… Autant de vies sauvées.

Román Ikonicoff

 

> Lire également dans les Grandes Archives de Science & Vie :

Google, le nouvel Einstein – S&V n°1138 – 2012 – Depuis une dizaine d’années, la plupart des données qui circulent dans la Toile sont conservées dans les serveurs des grandes firmes d’internet. Grâce à cela, nous possédons une mémoire détaillée des activités humaines et des évènements passés et présents… que les scientifiques exploitent pour pister des épidémies, découvrir de nouvelles lois, soigner des maladies. La science des Big Data est en route. 1138

1162

 

 

Au sommaire de Science & Vie n°1172

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Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-TECHNIQUES

98 > Hydrogène [En savoir plus]
La ressource que personne n’attendait

106 > Allergies alimentaires [En savoir plus]
Et si les médecins se trompaient ?

110 > Energie verte [En savoir plus]
Et les plantes devinrent des lampes

 

 

Visuels-SOMMAIRE-SCIENCE-FUTUR

114 > Des drones solaires vont amener Internet là où il manque encore ; la première centrale houlomotrice entre en service en Australie ; des reforestations mieux gérées grâce aux drones ; les bouteilles d’eau en plastique en voie d’élimination à San Francisco ; l’électricité à portée de tous grâce à des ballons captifs…

 

 

Visuels-SOMMAIRE-CULTURE-SCIENCE

122 > Bon à savoir

124 > Questions/Réponses

130 > A lire / à voir

132 > Technofolies

136 > Il y a… 600 ans : Filippo Brunelleschi invente la perspective

 

 


 

[PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES, VIDÉOS, SITES WEB, LIVRES…]

Retrouvez les sources et les références essentielles pour approfondir les articles parus dans votre magazine.

 


RÉINVENTER LA VILLE

À CONSULTER

> En France, l’équipe du physicien Marc Barthelemy (Institut de Physique théorique) est pionnière de l’urbanisme quantitatif.

Ce site répertorie les principaux travaux : http://www.quanturb.com/

 > Carlo Ratti et son équipe du MIT multiplient les études toutes plus visuelles les unes que les autres. A parcourir : http://senseable.mit.edu/

> L’une des publications phares de ce mouvement d’études statistiques des villes :

http://www.pnas.org/content/104/17/7301.abstract

 À VOIR

> Les laboratoires de l’opérateur Orange suivent la mobilité des urbains. Des images et vidéos magiques: http://www.urbanmobs.fr/fr/

> Deux liens de photographes spécialisés dans les prises de vue de mégapoles :

http://piwee.net/1-transformation-ville-avant-apres-050115/

http://www.wired.com/2015/01/marcus-lyon-exodus/#slide-id-1706067

À LIRE

Deux ouvrages :

> Un grand connaisseur de l’urbanisme égrène les échecs des planificateurs. Piquant.

Désastres urbains, les villes meurent aussi, Thierry paquot, édition La Découverte

http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Desastres_urbains-9782707179098.html

> Les villes des pays en voie de développement semblent proches du chaos. Quelques idées reçues battues en brèche…

Métropoles XXL en pays émergents, sous la direction de Dominique Lorrain, Presses de Sciences Po.

 

 


ASTRONOMIE – IL Y A 70 000 ANS, LA TERRE A EU DEUX SOLEILS

 À LIRE

> Les publications scientifiques:

http://arxiv.org/abs/1410.4288

http://arxiv.org/abs/1502.04655

 

À VOIR

La trajectoire de l’étoile de Scholz dans le ciel terrestre sur le site des chercheurs:

http://www.pas.rochester.edu/~emamajek/flyby.html

 

 


PALÉOGÉNÉTIQUE – ON SAIT COMMENT L’HOMME S’EST MIS À BOIRE

 

 À CONSULTER

> Les références de la publication proposant une nouvelle histoire de notre rencontre avec l’alcool : Carrigan MA, et al. (2014) Hominids adapted to metabolize ethanol long before human-directed fermentation. Proc Natl Acad Sci USA 112:458–463.

Proc Natl Acad Sci U S A. 2015 Jan 13;112(2):458-63. doi: 10.1073/pnas.1404167111. Epub 2014 Dec 1.

http://www.pnas.org/content/112/2/458.full.pdf

 


ASTROPHYSIQUE – TROUS NOIRS : VOILÀ À QUOI ILS RESSEMBLENT VRAIMENT

 À LIRE

> L’ouvrage de Kip Thorne, The Science of Interstellar (en anglais) publié en 2014 chez Norton (336 p.).

 À VOIR

> La publication de Kip Thorne et les vidéos associées: http://iopscience.iop.org/0264-9381/32/6/065001/article

> Les vidéos associées à la publication et les vidéos d’Alain Riazuelo: http://www2.iap.fr/users/riazuelo/bh/

 

 


ÉTHOLOGIE – REQUIN-BOULEDOGUE : PORTRAIT DU NOUVEAU TUEUR DES MERS

 À CONSULTER

> Cet article paru en 2012 dans la revue Zoology compare la puissance de la morsure des requins-bouledogues à celle d’autres espèces de poissons cartilagineux, et conclut qu’elle est la plus puissante (PDF):

http://utweb.ut.edu/hosted/faculty/dhuber/images/Habegger%20et%20al%202012_bull%20shark%20feeding%20biomechanics.pdf

> Ce site réalisé par le Muséum d’histoire naturelle de Floride est le répertoire officiel des attaques commises chaque année par les requins dans le monde. Il recueille un grand nombre de statistiques, d’informations sur les diverses espèces de requins et de conseils pour s’en prémunir:

http://www.flmnh.ufl.edu/fish/sharks/isaf/graphs.htm

> Le rapport complet du programme CHARC est en téléchargement ici (PDF):

http://www.ird.fr/content/download/208257/3245142/version/4/file/DP_restitution_CHARC.pdf

 

À VOIR

> Sur le site de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), une vidéo résume les conclusions des trois années de recherche du programme CHARC (Connaissance de l’écologie et de l’habitat de deux espèces de requins côtiers sur la côte ouest de La Réunion):

http://www.ird.fr/toute-l-actualite/actualites/communiques-et-dossiers-de-presse/restitution-du-programme-charc

> Ce documentaire de Rémy Tézier mène une enquête haletante et bien documentée autour de la série noire à La Réunion, interrogeant survivants et scientifiques:

http://boutique.arte.tv/f9826-attaque_requins_reunion_enquete

 


COGNITION – ILS DÉFIENT LA SCIENCE AVEC LEUR CERVEAU EN MIETTES

À CONSULTER

> Cet article paru en juillet 2007 dans le journal médical The Lancet décrit le cas de l’homme au cerveau plein d’eau :

http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736%2807%2961127-1/abstract

 > Cet article paru en août 2013 dans le journal médical Neurocase: The Neural Basis of Cognition décrit le cas de l’homme au cerveau divisé :

http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13554794.2013.826690#.VSuWuyyLumg>

> Cet article paru en août 2014 dans le journal médical Brain décrit le cas de la femme sans cervelet

http://brain.oxfordjournals.org/content/early/2014/08/22/brain.awu239.short

> Cet article paru en 2010 dans le journal Behavioral and Brain sciences expose en détail la théorie du réemploi neural proposée par le chercheur américain Michael L. Anderson, et rapporte de très nombreux points de vue complémentaires d’autres experts en neurosciences :

http://www.agcognition.org/papers/anderson_bbs_2010.pdf

 

 


HYDROGÈNE : LA RESSOURCE QUE PERSONNE N’ATTENDAIT

 

À CONSULTER

> Le document qui explique la démarche exploratoire des chercheurs de l’Institut français du pétrole :

http://www.ifp-school.com/upload/docs/application/pdf/2014-12/presentation-e-deville-12mai2014.pdf

> La publication des résultats de prospection dans la grande plaine russe :

http://link.springer.com/article/10.1007/s11053-014-9257-5

 


ALLERGIES ALIMENTAIRES : ET SI LES MÉDECINS SE TROMPAIENT ?

 

À CONSULTER

> La publication de la LEAP study : http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1414850

> Les recommandations du Plan national nutrition santé sur l’alimentation des bébés/jeunes enfants : http://www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/890.pdf

 

 


ÉNERGIE VERTE : ET LES PLANTES DEVINRENT DES LAMPES

 

À VOIR

> Les deux vidéos sur la page d’accueil du site internet de la startup Plant-e : 

http://plant-e.com/ 

Pour assister à l’inauguration du 5 novembre à Zaandam comme si vous y étiez et comprendre le mode de fonctionnement de la technologie. Attention la première vidéo est en néerlandais !

> A voir également, l’animation sur Youtube qui détaille le mode de fonctionnement d’une pile microbienne.

Une animation mise en ligne par le chercheur David Strik, lui même :

https://www.youtube.com/watch?t=34&v=TWngdxe_RsU

 À LIRE

> L’International Journal of Energy Research Volume 32, Issue 9, pages 870–876, July 2008

http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/er.1397/abstract 

À CONSULTER

> Le site internet du projet européen Plantpower:  http://www.plantpower.eu/

> Les travaux de l’Institut des sciences chimiques de Rennes sur son site internet: http://www.scienceschimiques.univ-rennes1.fr/

> Le rapport (en anglais) « PLANTPOWER » (Living plants in microbial fuel cells for clean, renewable, sustainable, efficient, in-situ bioenergy production) » sur le site Internet Cordis: http://cordis.europa.eu/result/rcn/53205_en.html

> Les travaux de la société française Enoveo:  http://www.enoveo.com/

 

Comment se mesure le champ magnétique des astres ?

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Quelques détails du champ magnétique développé par l'étoile Betelgeuse située à 500 années-lumière de nous (Crédit : ESA/Herschel/PACS/L. Decin et al.)

Quelques détails du champ magnétique développé par l’étoile Bételgeuse située à 500 années-lumière de nous (Crédit : ESA/Herschel/PACS/L. Decin et al.)

Bonne question ! Car justement, les astrophysiciens ont bien du mal à mesurer le champ magnétique des astres… et c’est pourtant l’une de leurs priorités. Au fil des simulations, ils se sont en effet aperçus que le magnétisme joue un rôle fondamental dans la plupart des phénomènes auxquels ils s’intéressent : naissance des étoiles ; transport de la matière dans l’Univers ; puissants jets de gaz émis par les trous noirs ; humeurs de notre Soleil et, donc, de notre climat…

Sans magnétisme, une planète serait même incapable d’accueillir la vie ! Bref, pour percer les principaux mystères de l’Univers, savoir mesurer les champs magnétiques semble donc indispensable. Seulement voilà… ce qui pose problème, c’est que l’instrument idéal pour le faire, le magnétomètre, ne fonctionne pas à distance. Il ne capte que le champ dans lequel il est plongé !

Le champ magnétique des astres rarement mesuré directement

En conséquence, les astres pour lesquels les astronomes disposent de mesures directes sont des raretés qui se comptent sur les doigts : il y a bien sûr la Terre, mais aussi les sept autres planètes du système solaire qui, toutes, ont eu la chance de recevoir la visite d’une sonde spatiale et… c’est tout ! Pour se faire une idée du champ magnétique qui règne ailleurs, les astrophysiciens ont dû recourir à des astuces.

La plus efficace consiste à tirer profit d’un phénomène lumineux que les spécialistes nomment “effet Zeeman”, car le champ magnétique va perturber la lumière qui le traverse : il la polarise suivant son sens et son intensité. Recueillant le rayonnement émis par un astre, il est donc possible de cartographier le champ magnétique qui y règne. Cette méthode a permis de se faire une idée précise du magnétisme qui agite la surface du Soleil…

Le magnétisme des exoplanètes encore inaccessible

Mais elle a deux défauts : elle dépend du pouvoir de résolution des télescopes (exit donc les étoiles situées à l’extérieur de la Voie lactée qui tiennent toutes entières dans un pixel !) ; surtout, elle ne permet de détecter que des champs intenses : le faible magnétisme des planètes ou des nuages interstellaires reste hors de portée. Les astrophysiciens en sont réduits à tenter de le deviner en modélisant la manière dont il sculpte les vents de poussières… sans, pour l’instant, obtenir rien de précis. Ainsi, le champ magnétique d’une exoplanète, par exemple, reste-t-il encore inaccessible.

M.F.

 

> Lire également dans les Grandes Archives de Science & Vie :

  • Champ magnétique et tempêtes du Soleil – S&V n°994 – 2000 – Où l’on comprend comment le Soleil s’enroule dans ses propres lignes de champ magnétique et comment il s’en libère violemment.

S&V994

  • Soleil : entre pannes et colères, ses cinq mystères – S&V n°1150 – 2013 – Etudié de puis la plus lointaine Antiquité, le Soleil est aujourd’hui sous le regard continuel de satellites et d’astronomes. Pourtant il recèle encore bien des mystères, en particulier la dynamique de son champ magnétique.

S&V1150

 

Ingénierie alimentaire : on peut réduire la teneur en sel et en gras des aliments industriels sans altérer leur goût

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Parmi les aliments industriels, les chips battent tous les records de teneur en sel et huile (Ph Mike Haller via Flickr CC BY 2.0).

Parmi les aliments industriels, les chips battent tous les records de teneur en sel et huile (Ph Mike Haller via Flickr CC BY 2.0).

A l’ère de l’obésité et de l’hypertension galopantes, une question est au centre des recherches en ingénierie alimentaire : comment réduire la salinité et le gras des aliments industriels frits de type chips, crackers ou curly sans torpiller leur goût ? Deux équipes de chercheurs du Département de sciences alimentaires et nutrition humaine de l’université de l’Illinois ont indépendamment l’un de l’autre trouvé des réponses simples et complémentaires.

Leurs résultats nous plongent dans les processus microphysiques se déroulant durant la cuisson et la mastication de ces aliments. Ainsi, la première étude concerne le sel, dont la surconsommation provoque des pathologies cardiovasculaires (hypertension) et osseuses, ainsi que des calculs rénaux, des cancers gastriques et autres.

Plus un aliment est poreux, plus il libère de sel

Wan-Yuan Kuo et Youngsoo Lee se sont penchés sur la manière dont le sel est libéré durant la mastication. Après avoir constaté que la majeure partie du sel contenue dans ces aliments n’est pas libérée donc ne participe pas au goût (mais il est en revanche assimilé par l’organisme), ils ont montré, modèles et expériences à l’appui, que la modification de la structure poreuse favorise cette libération : en augmentant la tailles de pores et leur nombre ou densité, on favorise l’émiettement de l’aliment dans la bouche et donc la libération du sel.

Il suffirait donc de favoriser cette porosité durant le processus de fabrication, en particulier en opérant sur les gels (colloïdes) utilisés dans la préparation, pour pouvoir réduire la quantité de sel sans que le consommateur y sente une différence.

L’huile absorbée : une affaire de pression capillaire

Du coté des graisses, l’étude menée par Harkirat S. Bansal, Pawan S. Takhar se focalise sur l’étape de cuisson des aliments frits. A grand renfort d’équations mathématiques (plus d’une centaine) décrivant le parcours de l’eau, de l’huile et des gaz durant la phase de chauffage (cuisson), ils ont montré que les pores des aliments jouent un rôle primordial dans l’absorption de la graisse.

En résumé : durant les premières 40 secondes de cuisson à l’huile à 200 °C, ces pores possèdent une forte pression interne, ce qui empêche une grande partie de l’huile de pénétrer. Dès ce délai dépassé, la pression interne chute et l’huile s’y précipite par capillarité. Il s’agirait donc de retirer les aliments du bain d’huile avant que ce processus se déclenche.

Finalement, la limitation des temps de cuisson ainsi que l’augmentation de la porosité des aliments frits devraient donc permettre aux industriels d’allier enfin le plaisir du goût à la bonne santé des artères.

Román Ikonicoff

 

  • Alimentation : enquête sur les nouveaux interdits – S&V n°1158 – 2014. Avec les progrès de la recherche médicale, de plus en plus d’études démontrent les bienfaits ou les inconvénients d’aliments pour lesquels jusqu’à récemment on ne se posait pas de questions. Un point sur ces nouveaux dogmes et interdits alimentaires.

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  • Cinq sports sur ordonnance – S&V n°1152 – 2013. Manger sain n’est pas, loin s’en faut, la seule façon de garder la forme. Toutes les études montrent que le sport est l’un des facteurs essentiels de l’amélioration de la santé.

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  • Graisses, le retour en grâce ? – S&V n°1125 – 2011. Si la lutte contre l’ingestion excessive de graisses et d’huile est de mise dans une société d’opulence où croissent les risques d’obésité, tout n’est pas mauvais dans la graisse…

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