Le moustique tigre gagne du terrain en Métropole

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Aedes albopictus, le moustique tigre. / Ph. Kari Salomon via Flickr - CC BY SA 2.0

Aedes albopictus, le moustique tigre. / Ph. Kari Salomon via Flickr – CC BY SA 2.0

Ce petit diptère suceur de sang, originaire d’Asie, est aujourd’hui présent en Afrique, en Europe, en Amérique et dans les îles du Pacifique. Son expansion rapide dans le monde entier laisse craindre de nouvelles épidémies, notamment dans le sud de la France.

La menace est d’autant plus sérieuse qu’une étude menée par l’IRD (l’Institut de recherche pour le développement) vient d’alerter sur le fait que le moustique tigre pouvait être responsable d’une épidémie concomitante de trois virus : la dengue, le chikungunya et le zika.

Douleurs articulaires, fièvres, complications neurologiques

Un tiercé gagnant à l’origine de fièvre, douleurs articulaires, maux de tête, voire de complications neurologiques comme dans les cas de fièvre zika survenus en Polynésie française fin 2013. A l’époque, quelque 5 5000 personnes avaient été touchées par ce virus. Or, depuis le début de l’année, plus de 460 cas confirmés et environ 8 300 cas suspects ont déjà été enregistrés en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie.

A l’approche des vacances et avec l’augmentation du trafic aérien international, les autorités sanitaires redoutent une épidémie dans l’Hexagone où le moustique tigre (Aedes albopictus), arrivé en 2004, a déjà colonisé dix-huit départements, principalement dans le Sud.

Une fois qu’il pique, le virus peut se répandre rapidement

Il suffit qu’une femelle moustique tigre autochtone pique une personne infectée par le virus dans une région à risque, à son retour en Métropole, pour que la femelle devienne porteuse du virus. En piquant une nouvelle victime, elle transmet le virus.

Sachant que celle-ci se nourrit tous les trois jours à raison de trois piqûres pour un repas, la contamination devient vite galopante : en un mois, une trentaine de personnes peuvent être infectées. Pour éviter l’épidémie, les autorités recommandent l’usage de répulsifs anti-moustiques sur la peau et les vêtements.

K.J.

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L’homme en passe de se modifier lui-même

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Une image du film « Xmen Days of future past » – BaboGames via Flickr – CC BY 2.0

Alors que débarque sur les écrans le dernier opus de la saga des X-Men, des super-héros dotés de gènes mutants leur conférant des pouvoirs surprenants, des études américaines et canadiennes ont révélé que nous étions tous des X-Men en puissance.

Et pour cause, chaque individu évolue au rythme des mutations qui apparaissent ou de celles héritées de ses parents. Une équipe de généticiens du centre de recherche du CHU Sainte-Justine à Montréal, a déterminé qu’une quarantaine de mutations étaient transmises de génération en génération.

Autant de changements qui, à long terme, modifient notre ADN sans pour autant nous donner subitement des ailes ou des griffes ! Pour autant, cela n’a rien d’impossible, à condition de disposer des moyens techniques pour augmenter artificiellement nos facultés physiques et intellectuelles et de dépasser notre condition naturelle.

Améliorer l’homme, tel est déjà le projet des théoriciens « transhumanistes », pour qui la nature humaine est de toujours chercher à dépasser ses limites naturelles.

Greffes cérébrales améliorant les capacités intellectuelles, exosquelettes métalliques démultipliant la force, thérapies cellulaires qui repoussent les limites de l’espérance de vie… les recherches façonnent déjà un homme augmenté.

En 2014, une main bionique « sensible » a été greffée sur un suédois de 36 ans amputé du bras gauche depuis 9 ans. Parallèlement, les travaux sur le génome humain permettent d’envisager à plus ou moins long terme la création d’un homme « OGM », ce qui supposerait d’agir au niveau de l’œuf en y injectant des gènes.

Un rêve pour certains, un cauchemar pour d’autres, dont une étape a peut-être déjà été franchie avec le premier clonage humain (jusqu’au stade embryonnaire) réalisé par une équipe américaine de l’Ecole de la santé et des sciences d’Oregon en mai 2013.

K.J.

Le Chili craint un mégaséisme dans le nord du pays

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Une vue de l'espace du Chili et l'Argentine - Jacques Descloitres, NASA Goddard SFC via Flickr - CC BY 2.0

Une vue de l’espace du Chili et l’Argentine – Jacques Descloitres, NASA Goddard SFC via Flickr – CC BY 2.0

Entre 2001 et 2014, pas moins de cinq séismes, dont trois de magnitude supérieure à 8, sont venus secouer le Chili. Toute la zone de la cordillère des Andes vit sous la menace d’un mégaséisme destructeur et meurtrier. Les récents spasmes à répétition, enregistrés depuis début 2014 au large d’Iquique, dans le nord du pays, pourraient bien en être les signes précurseurs…

A l’image du « Big One », ce mégaséisme qui menace la côte ouest des Etats-Unis depuis plus d’un siècle, le Chili a une épée de Damoclès sous les pieds. Le pays repose en effet sur la zone de convergence de deux plaques tectoniques. Dans cette zone de subduction, la plaque Nazca (une partie de l’Océan Pacifique) s’enfonce, à raison de 7,5 cm/an, sous la plaque sud-américaine. Mais les plaques, entravées par les forces de frottement, ne peuvent coulisser simplement ce qui déforme, décennie après décennie, la plaque continentale.

Résultat : ce blocage accumule, depuis 1877, date du dernier grand séisme, une quantité d’énergie faramineuse qui sera libérée, tôt ou tard, sous forme de séismes très puissants pour permettre aux plaques de bouger librement l’une par rapport à l’autre.

Certains spécialistes, comme le directeur du département de géophysique de l’université du Chili, Jaime Campos, craignent même un séisme de magnitude 10, donc bien supérieur à celui de magnitude 9,1 qui a ravagé l’Indonésie en 2004 et fait quelque 280 000 victimes.

Il faut en effet savoir que la magnitude est définie par une échelle logarithmique, où chaque unité ajoutée correspond à une multiplication par 32 de l’énergie libérée. Ainsi, un séisme de magnitude 9 libère, non pas trois fois plus, mais 1 milliard 74 millions de fois plus d’énergie qu’un séisme de magnitude 3 !

Quant à déterminer quand et où ce monstre frappera, c’est une mission impossible. Les mesures relevées par les instruments géodésiques actuels peuvent seulement indiquer une augmentation du risque sismique et ainsi permettre d’anticiper l’éventuelle survenue d’un séisme. Mais sans aucune certitude sur le lieu ou la date.

K.J.

Mission Rosetta : la comète se réveille trop tôt

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Photographiée à six cents millions de kilomètres du Soleil par la sonde Rosetta, la comète Churyumov-Gerasimenko développe déjà une chevelure de gaz et de poussières. Photo ESA.

Photographiée à six cents millions de kilomètres du Soleil par la sonde Rosetta, la comète Churyumov-Gerasimenko développe déjà une chevelure de gaz et de poussières. Photo ESA.

L’Agence spatiale européenne vient de publier, avec une légitime fierté, une photographie de la comète Churyumov-Gerasimenko prise par sa sonde Rosetta qui s’approche d’elle progressivement. On y voit, sur un fond de ciel étoilé, rehaussé par les diamants de l’amas d’étoiles NGC 6171, la comète, flottant dans l’espace interplanétaire et arborant… une magnifique chevelure de plus de mille kilomètres de longueur… Normal, direz-vous, le propre des comètes, c’est bien de développer d’immenses chevelures de gaz et de poussière. Sauf que lorsque la sonde Rosetta a pris cette image, la comète se trouvait bien au delà de l’orbite de Mars, à plus de 600 millions de kilomètres du Soleil, à une distance où personne ne s’attendait à la voir déjà en activité…
Bonne nouvelle ? Pas sûr. La comète Churyumov-Gerasimenko mesure environ 4 kilomètres de diamètre. C’est, selon l’image inspirée de l’astronome américain Fred Whipple, une « boule de neige sale », d’une très faible densité (probablement 0,4) et donc composée d’éléments très légers, volatils, comme l’eau. Loin du Soleil, où les comètes passent le plus clair de leur temps, Churyumov-Gerasimenko est un bloc de glace solide, pétrifié à -150 °C. Mais quand la comète, qui parcourt son orbite solaire en un peu plus de six ans, s’approche du Soleil, elle s’échauffe, et ses différentes glaces commencent à se sublimer. De magnifiques « geysers » crèvent de loin en loin sa surface et le gaz et la poussière déploient une chevelure – la coma, disent les chercheurs – puis une ou deux queues, qui peuvent s’étendre sur des millions de kilomètres de longueur.
Dans le discours de l’ESA, depuis des années, la sonde Rosetta, qui a quitté la Terre en 2004, devait s’approcher de la comète Churyumov-Gerasimenko à grande distance du Soleil, afin que la sonde puisse se satelliser sans encombre autour d’elle – une mission d’une complexité inouïe, jamais réalisée dans l’histoire de la conquête spatiale. Puis, tournant à une trentaine de kilomètres du noyau, elle devait progressivement photographier sa minuscule surface – cinq mille hectares, tout au plus. Enfin, cet arpentage de la comète terminé, les chercheurs devaient choisir soigneusement un site favorable à son petit module Philaé, que Rosetta doit faire atterrir en novembre… Une fois toutes ces « premières » réalisées, Rosetta et Philaé étaient censées suivre l’évolution de la comète jusqu’à son point le plus proche du Soleil, en août 2015, et, se faisant, assister depuis l’orbite et depuis sa surface, à l’activité grandissante de la comète…
Mais le réveil de la comète dès ce mois de mai, c’est un grain de poussière dans la machinerie bien huilée de cette rencontre interplanétaire… Rosetta n’arrivera à bon port qu’en août prochain, alors que les émissions de la comète, de plus en plus proche du Soleil, auront encore augmentées.
Alors, au delà de cet inattendu et intempestif réveil de la comète Churyumov-Gerasimenko, l’immense chevelure qui va progressivement se développer autour d’elle va t-elle compromettre la mission de Rosetta ?

Cinq comètes, jusqu'ici, ont été approchées et photographiées, par des sondes spatiales américaines et européenne. Giotto a croisé la comète de Halley, Deep Space One la comète Borrelly, Stardust les comètes Wild 2 et Tempel 1 et enfin Deep Impact les comètes Tempel 1 et Hartley 2. Photos ESA et Nasa.

Cinq comètes, jusqu’ici, ont été approchées et photographiées, par des sondes spatiales américaines et européenne. Giotto a croisé la comète de Halley, Deep Space One la comète Borrelly, Stardust les comètes Wild 2 et Tempel 1 et enfin Deep Impact les comètes Tempel 1 et Hartley 2. Photos ESA et Nasa.

Au vrai, personne n’en sait rien. Encore une fois, la mission Rosetta accumule les « premières ». Jusqu’ici, les sondes cométaires se contentaient de passer en coup de vent à distance de leur cible, telle l’européenne Giotto, en 1986, qui est passé à 240 000 kilomètres/heure dans l’environnement de la comète de Halley ! A une telle vitesse, l’impact d’un gros débris de la comète avec la sonde lui aurait été fatal, d’ailleurs, elle est passé à deux doigts de la catastrophe après un impact avec une particule de moins d’un gramme… En effet, à environ 2000 kilomètres du noyau de la comète, ce flocon de glace a déstabilisé la sonde, qui a aussitôt cessé de transmettre ses images… Le contact a été repris plus tard avec Giotto, mais les plans rapprochés de la surface de la comète ont été perdus…
Rassurons-nous, vingt huit ans après Giotto, Rosetta va s’approcher très progressivement de la comète Churyumov-Gerasimenko, et caler sa propre vitesse sur celle de la comète, ce qui signifie qu’en août, la comète et la sonde auront une vitesse relative quasiment nulle. Les éjections de gaz et de poussières ne la frapperont donc qu’à très faible vitesse, et de surcroît dans un milieu essentiellement vide : les scientifiques estiment que Churyumov-Gerasimenko expulse, lorsqu’elle est proche du Soleil, environ 200 tonnes de matière à l’heure, c’est assez peu….
Reste cependant deux questions : la cartographie et la photographie précises du noyau de la comète seront-elles possibles si celle-ci est très active ? La mission de Philaé pourrait-elle être compromise par les émissions de la comète ? Nous aurons la réponse à ces questions dans les mois qui viennent, parmi les voiles de gaz et de poussières de la comète Churyumov-Gerasimenko… Astronomes professionnels et amateurs, scientifiques et ingénieurs attendent la mission Rosetta depuis près d’un quart de siècle. Il s’agit ni plus ni moins d’une incursion de la SF la plus débridée et la plus inspirée dans ce début de millénaire et un défi plein de panache pour l’agence spatiale européenne.

Serge Brunier