Le papier recyclé est-il vraiment plus écologique ?

Standard
Recyclage de papier par siftnz via Flickr - CC BY 2.0

Recyclage de papier par siftnz via Flickr – CC BY 2.0

Quelle que soit sa qualité, oui, le papier recyclé a moins d’impact sur l’environnement que le papier classique. Le recyclage consiste en effet à extraire les fibres des vieux papiers et à en éliminer les contaminants (colle, agrafes…). Ses fibres sont ainsi récupérées, et elles pourront être réutilisées plusieurs fois. Ce procédé nécessite moins de bois, d’eau et d’énergie que la fabrication de pâte à papier traditionnelle et permet de valoriser un déchet qui, autrement, serait incinéré.

Pour autant, certains papiers recyclés sont plus écologiques que d’autres. La différence se joue surtout au niveau du taux de fibres recyclées (de 50 à 100 %) et des traitements subis au cours du recyclage. Pour les journaux et magazines, l’encre doit être séparée des fibres, généralement à l’aide
de solutions savonneuses. Or, cette étape peut entraîner un surcoût.

L’USAGE d’oxydants LIMITÉ

Pour obtenir un papier blanc, que le papier soit recyclé ou non, l’usage d’oxydants est nécessaire. Ces produits chimiques vont alors contaminer les eaux. Des normes européennes obligent donc les papetiers à limiter significativement leurs rejets. Même si l’épuration de ces eaux produit alors des déchets qu’il faudra éliminer, le bilan écologique reste en faveur du papier recyclé. La palme revenant au papier 100 % recyclé, non blanchi et non
désencré (beige ou gris).

Bien que de nombreux labels aient été mis en place, il est encore parfois difficile de s’y retrouver. Le premier type de label atteste du taux de fibres récupérées (APUR ou NAPM garantissent un taux de 50 à 100 %). D’autres attestent de la consommation énergétique et des impacts sur l’environnement (La Fleur, l’écolabel européen). Le plus exigeant combine les deux, c’est l’écolabel allemand l’Ange bleu.

S.P.

"Quand le burn-out guette, apprenez à dire non"

Standard

Près de 3,2 millions d’actifs seraient en situation de travail excessif et compulsif, présentant un surengagement pathologique avec un risque élevé de déclencher un burn-out. Ce sont les chiffres éloquents de la dernière étude menée par le cabinet Technologia dédiée aux risques liés au travail. Une autre étude réalisée par les éditeurs de logiciels Roambi et Zebaz montre que 93 % des cadres supérieurs consultent leurs données professionnelles pendant leurs congés. Face à l’ampleur de ce phénomène emblématique de notre époque débordée, comment prévenir l’épuisement professionnel ? Quels sont les signaux d’alerte et que faire pour s’en protéger ? Rencontre avec François Baumann, médecin généraliste, auteur de Burn-out. Quand le travail rend malade et du Guide anti-burn-out, éditions Josette Lyon.

 

À quoi reconnaît-on le burn-out ?

Le burn-out est un état d’épuisement émotionnel qui est l’aboutissement d’un stress intense et souvent chronique. Il est en lien direct avec notre manière de vivre le travail et nos relations avec les autres. On repère plusieurs signes avant-coureurs. Le plus manifeste ? Un état de fatigue persistante qui ne disparaît pas au repos. Les personnes se sentent totalement vidées et connaissent au sein d’une même journée d’importantes fluctuations d’humeur. On décèle aussi des troubles psychosomatiques (maux de dos, troubles digestifs, perturbations du sommeil, vertiges, anxiété…). Des crises de larmes ou de colère, des comportements addictifs et destructeurs peuvent également annoncer un burn-out.

Et sur le lieu de travail, quels en sont les signes tangibles et précurseurs ?

Dans la vie professionnelle, on observe chez ces personnes une importante démotivation, une lassitude psychique et un désenchantement associés à un sentiment d’inutilité. La déception est d’autant plus lourde que les attentes professionnelles sont élevées. Bien souvent, ces personnes s’isolent de leurs collègues et de leurs proches. Elles peuvent également faire preuve de cynisme ou d’humour noir, alors que de telles tendances n’ont rien à voir avec leur comportement habituel. Cet ensemble de signaux doit être pris en compte.

Existe-t-il des personnes plus à risque que d’autres ?

Le burn-out a longtemps concerné les professionnels de l’aide en contact avec un public : médecins, infirmières, avocats, enseignants… mais aujourd’hui, aucune catégorie n’est épargnée. Les caissières de supermarché, les ouvriers et les agriculteurs présentent les mêmes risques que d’autres professions.

Comment prendre de la distance par rapport à son travail ?

Il est capital de s’interroger sur la place et le sens qu’on lui donne. Bien souvent, les personnes confrontées au surmenage présentent une forte quête de reconnaissance, voire d’amour mal placé dans l’univers professionnel. Je leur demande fréquemment : « Que cherchez-vous à montrer en travaillant de cette manière ? » Elles ne savent pas dire non à certaines demandes de leur hiérarchie, ni respecter leurs propres limites. Or face à une promotion qui risque d’entraîner trop de stress et de mettre en péril son équilibre, il est parfois souhaitable d’opposer un refus. Selon moi, le burn-out, c’est une maladie de l’âme en quête de son idéal. Il existe souvent, dans ce cas-là, un fort sentiment de déception par rapport à la vie que l’on mène. Ce mal-être peut conduire à une remise en question et à une profonde transformation de l’existence et de sa manière de l’appréhender. En sortir implique notamment de revoir son idéal et de l’adapter autrement aux exigences de la réalité.

Cela passe aussi par le fait de retrouver un juste équilibre entre vie professionnelle et vie privée…

Quel que soit notre métier, il importe de laisser de la place aux loisirs. Faire du sport, avoir des hobbies sont nécessaires pour éviter un surinvestissement professionnel. Sur le plan physique, veillez à dormir suffisamment, à prévoir des moments de détente après votre journée de travail, à vous investir dans des activités qui vous ressourcent. Sur le plan relationnel, ne vous isolez pas : gardez le contact avec vos collègues, votre famille et vos amis. Enfin, entretenez des relations fondées sur la réciprocité : fuyez les personnalités toxiques ou négatives qui accaparent votre énergie.