Au total, combien d’êtres humains sont nés sur Terre ?

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Foule à un concert à Paris - James Cridland via Flickr, CC BY 2.0

Foule à un concert à Paris – James Cridland via Flickr, CC BY 2.0

Les démographes avancent un chiffre : celui de 80 milliards d’hommes qui, en tout, seraient nés sur notre planète. Toutefois, ce résultat est très approximatif et pourrait varier de 50 à 200 milliards…

Première incertitude : quand faire commencer l’histoire de l’humanité ? Ici, le point de départ est placé 200 000 ans avant Jésus-Christ, au Paléolithique moyen, lors de l’apparition de notre espèce, l’Homo sapiens. On admet que les premières populations humaines comptaient environ 100 000 individus et se reproduisaient avec un taux de natalité d’environ 40 pour 1 000 (le taux moyen des sociétés historiques).

L’importance de la population irait ensuite en augmentant, mais de façon très lente pendant des millénaires. En l’an 1 (naissance conventionnelle de Jésus-Christ), le nombre d’hommes dans le monde aurait ainsi atteint les 250 millions… Ce qui fait qu’en tout, 40 milliards de personnes seraient nées avant cette date.

des recensements fiables

Des estimations grossières, car on ignore l’importance réelle de la population de départ, ainsi que son évolution. Les renseignements sur le nombre d’hommes à la Préhistoire, et même après, ne sont basés que sur de faibles indices et des extrapolations selon des populations vivant dans des conditions similaires. La démographie de certaines régions du monde à ces époques reste quasi inconnue, et les premiers recensements fiables datent du XVIe siècle.

En tout cas, il reste qu’environ 40 milliards de personnes, soit l’autre moitié de l’humanité, ont vu le jour au cours des deux derniers millénaires. Là, la marge d’erreur est moindre. Car la population continue de progresser : on compte 1 milliard d’individus en 1800. Puis, grâce aux progrès de la médecine et de l’hygiène, la croissance s’emballe : 2 milliards en 1927, 4 en 1974, 6 en 1999… jusqu’au dépassement de la barre des 7 milliards de personnes en 2011.

Cela signifie donc que, sur un total de 80 milliards d’hommes nés depuis le Paléolithique, 1 sur 5 a vécu au cours des deux derniers siècles – et près de 1 sur 10 sera encore en vie en 2025 !

C.M.

Pourquoi n’attrape-t-on certains virus qu’une fois ?

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virus avec protéines de surfaceEffectivement, certains virus comme celui des oreillons ne s’attrapent qu’une fois dans la vie, quand la grippe peut, elle, frapper plusieurs années de suite la même personne.

C’est parce qu’il s’agit d’infections provoquées par des virus contre lesquels notre organisme ne se défend pas de la même façon. La rougeole ou les oreillons sont dues à des virus à ADN, auquel un génome très stable donne une apparence constante aux yeux des défenses immunitaires. Que l’un d’entre eux pénètre l’organisme pour la première fois (on parle de primo-infection), et cela déclenche la production d’anticorps et de cellules tueuses.

Du coup, lorsque le virus se présente à nouveau, il est immédiatement reconnu par notre système immunitaire, qui le neutralise avant même l’apparition de symptômes. C’est d’ailleurs sur ce principe que fonctionne la vaccination.

des virus qui s’installent

Dans la grande famille des virus à ADN, on trouve aussi les herpèsvirus qui ont ceci de particulier qu’ils sont capables de subsister dans l’organisme après une primo-infection. Tant qu’ils restent sous le contrôle du système immunitaire, ils ne font pas parler d’eux ; mais si celui-ci vient à faiblir, à cause du stress, de l’âge, d’un diabète ou de la perte des défenses immunitaires (comme dans le cas du sida), ils peuvent “se réveiller”. C’est le fameux « bouton de fièvre » qui survient sans que l’on s’y attende !

Idem pour le virus de la varicelle, même si les symptômes sont différents lors de la primo-infection et de la résurgence. La primo-infection se caractérise par une éruption cutanée et un prurit durant une ou deux semaines. Ensuite, le virus peut rester tapi à proximité des fibres nerveuses.

Plus tard, s’il échappe au contrôle du système immunitaire, il provoque des douleurs nerveuses, comme des brûlures. C’est ce qu’on appelle le zona, qui ne survient que si on a eu la varicelle : le même virus provoquant ici deux maladies différentes.

1) Les virus sont hérissés de protéines qui jouent le rôle de clé d’entrée dans notre organisme. Elles laissent une ”empreinte” que le système immunitaire identifie, empêchant le virus de se réinstaller. 2) Mais ces protéines de surface peuvent changer d’apparence d’une infection à l’autre chez les virus à ARN, dont le génome est instable. Le système immunitaire ne peut donc plus les identifier. / Infographie : S&V

1) Les virus sont hérissés de protéines qui jouent le rôle de clé d’entrée dans notre organisme. Elles laissent une ”empreinte” que le système immunitaire identifie, empêchant le virus de se réinstaller.
2) Mais ces protéines de surface peuvent changer d’apparence d’une infection à l’autre chez les virus à ARN, dont le génome est instable. Le système immunitaire ne peut donc plus les identifier. / Infographie : S&V

Enfin, il y a la famille des virus à ARN. Ceux-là ont un génome très instable, de sorte que leur apparence varie beaucoup : leurs molécules de surface, que notre système immunitaire utilise pour les détecter et les combattre, évoluent sans cesse. D’une infection à l’autre, le virus change d’apparence, échappant ainsi à nos défenses immunitaires. C’est le cas du virus de la grippe. Et c’est ce qui explique qu’il faille se faire vacciner chaque année pour se protéger du nouveau variant.

E.G.