Faut-il encore un pilote dans les avions ?

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Des drones militaires volent au-dessus de nos têtes depuis quelques années, sans pilote. Mais à quand un avion de ligne commercial commandé par un robot ? Les passagers auront-ils confiance ?


François Lassagne, rédacteur en chef adjoint du magazine Science & Vie nous explique tout, sur le plateau de Jérôme Bonaldi pour “Le Mag de la Science”.

 

 

Pour en savoir plus :

Faut-il encore un pilote dans l’avion ?, à lire dans Science & Vie n°1173, p.88.

Vous pouvez retrouver l’article dans Les Grandes Archives, ou bien acheter le numéro en ligne.

Capture pilote avion S&V

 

Pour découvrir Science & Vie TV : www.science-et-vie.tv

 

 

“Noël au balcon, Pâques au tison” : un dicton valable ?

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Quand il fait chaud l'hiver, va-t-il faire froid au printemps ? - Ph. FGornet / Flickr / CC BY SA 2.0

Quand il fait chaud l’hiver, va-t-il faire froid au printemps ? – Ph. FGornet / Flickr / CC BY SA 2.0

Ce dicton météo est sans doute le plus célèbre en France. Pour autant, il fait partie de ceux qui, essayant de prévoir à long terme, sont pour cette raison même les plus dépourvus de fondement scientifique.

En effet, la prévision déterministe, c’est-à-dire celle qui consiste à prévoir jour par jour un scénario météorologique, est soumise à une limite actuelle qui se situe aujourd’hui autour de 8 à 10 jours.

Les prévisions météo dépasseront difficilement les deux semaines

Grâce à une meilleure représentation des mouvements et transformations dans l’atmosphère et à une augmentation concomitante de la puissance des calculateurs, cette limite progressera vraisemblablement pour atteindre 15 jours, limite indépassable dans les décennies à venir.

Mais en tout état de cause, on ne pourra jamais prévoir le temps qu’il fera à Pâques (qui, en outre, est une date variable) en fonction du temps qu’il fait à Noël. En clair, s’il fait doux fin décembre (Noël au balcon), rien ne dit qu’il fera froid en avril (Pâques aux tisons). N’en déplaise aux almanachs du Moyen-Age, qui tentaient de faire rimer à défaut de savoir.

Le dicton confronté à l’épreuve des faits

Météo-France a tout de même voulu confronter ce dicton à l’épreuve des faits. René Chaboud, ingénieur météo et voix météo de Radio France pendant les années 1980-1990, a analysé une longue série de données climatologiques sur sa ville, Lyon, de 1899 à 1986, et classé toutes les configurations de temps à Noël et à Pâques.

La conclusion, livrée dans son ouvrage La météo – Questions de temps, est sans appel : la formule du dicton se produit logiquement aussi souvent que les autres combinaisons, à savoir “Noël aux tisons, Pâques au balcon”, “Noël aux tisons, Pâques aux tisons” ou encore “Noël au balcon, Pâques au balcon”.

Rigolo : dans les décennies à venir, sous l’effet du changement climatique, c’est cette dernière version qui devrait avoir le plus de probabilité d’être vérifiée…

—P.G.

D’après S&V Questions-Réponses n°14

 

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S&V 1141 - previsions meteo 10 ans

  • Des prévisions de plus en plus fiables S&V n°1066 (2006). La qualité des prévisions météo fait d’énormes progrès, grâce à de meilleurs modèles et à un maillage plus fin du territoire.

S&V 1139 - previsions meteo

 

Découverte : la plus brillante supernova jamais observée

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A 2,7 milliards d'années-lumière, une galaxie géante comptant plusieurs centaines de milliards d'étoiles brille dans le cosmos, à gauche. Cette image a été prise en 2014. A droite, en juin 2015, une supernova d'une brillance extraordinaire éclipse par son éclat la galaxie entière... Photos ASAS-SN.

A 2,7 milliards d’années-lumière, une galaxie géante comptant plusieurs centaines de milliards d’étoiles brille dans le cosmos, à gauche. Cette image a été prise en 2014. A droite, en juin 2015, une supernova d’une brillance extraordinaire éclipse par son éclat la galaxie entière… Photos ASAS-SN.

Chaque jour, dans l’ensemble de l’Univers visible, jusqu’à une distance de 13 milliards d’années-lumière, et dans l’une des quelque cent milliards de galaxies contenues dans ce volume spatio-temporel, trois millions d’étoiles disparaissent dans une gigantesque explosion, une supernova…
Ramenée à une échelle cosmique plus humaine, une grande galaxie comme la nôtre, la Voie lactée, connaît une ou deux explosions par siècle. Supernova Derrière ce terme générique se cache deux, au moins, phénomènes stellaires totalement différents.

Les supernovae de type II sont les plus simples à comprendre : les étoiles très massives, une fois l’ensemble de leur combustible nucléaire épuisé, incapables de brûler le fer qu’elles ont créées dans leur forge nucléaire, s’effondrent brutalement sur elles-même, avant d’exploser et d’ensemencer le cosmos des précieux éléments qu’elles ont synthétisées : carbone, oxygène, magnésium, silicium, etc… Sans les supernovae, nous n’existerions pas, ni l’eau de nos rivières, ni l’or de nos bijoux, ni la planète qui nous accueille.
Les supernovae de type I sont différentes : l’explosion a lieu dans un vieux couple d’étoiles. La première est une naine blanche, une ancienne étoile, dénuée de réactions nucléaires, qui s’éteint progressivement. La seconde est une géante rouge, un vieux Soleil sur le point de s’éteindre et de devenir à son tour une naine blanche. Dans ces couples serrés, la naine blanche commence à absorber la matière de sa voisine géante, jusqu’à ce que la naine blanche s’effondre sur elle-même, engendrant une explosion thermonucléaire gigantesque, dans laquelle elle est intégralement détruite.
Ces astres sont assez bien connus : les astronomes amateurs et professionnels en découvrent tous les jours ou presque.
Leur éclat est extraordinaire, puisqu’elles brillent en moyenne comme un milliard de soleils…
Mais la supernova découverte en juin 2015 dans une galaxie lointaine est totalement, radicalement différente… Tellement différente qu’elle déjoue pour l’instant les calculs des spécialistes de l’évolution stellaire. En clair, l’astre, baptisé ASASSN-15lh, est trop, beaucoup trop lumineux…
L’astre a été découvert le 14 juin 2015 à l’observatoire de Cerro Tololo, au Chili, par le réseau de surveillance ASAS-SN. Ce réseau de surveillance du ciel est constitué de simples téléobjectifs de 400 mm de focale équipés de caméras CCD et de systèmes de pointage et de transmission des données automatisés. Un matériel à la portée d’un astronome amateur.
Sauf que… Lorsque l’équipe internationale de Subo Dong a déniché la « nouvelle étoile » dans les données transmises par ASAS-SN, et mesuré sa distance, quelle surprise ! La supernova ASASSN-15lh se trouvait à 2,7 milliards d’années-lumière. Pour être observé avec un petit instrument à une telle distance, l’explosion devait être d’une invraisemblable puissance…
Et effectivement, c’est le cas. ASASSN-15lh, au moment de son maximum d’éclat, brillait plus que 500 milliards de soleils… Un chiffre extraordinaire, jamais vu : cette supernova dépasse en éclat toutes celles qui ont été découvertes jusqu’ici.
Les théoriciens ne savent pas comment expliquer une telle débauche d’énergie, et le mystère risque de demeurer entier, la supernova, trop lointaine, et qui maintenant s’éteint progressivement, étant difficile à étudier et à analyser. L’espoir des chercheurs, désormais, est qu’un tel événement, appelé parfois hypernova, se reproduise plus près de chez nous. Plus près, mais pas trop près quand même…
En effet, essayons d’imaginer un tel astre. Les astronomes disent que sa magnitude absolue – son éclat intrinsèque – était de -23,5. C’est environ mille fois plus que les supernovae « normales ».
Cela signifie que si elle avait explosé dans notre propre galaxie, cette supernova aurait profondément bouleversé l’humanité : à quinze mille années-lumière, une distance énorme, pour notre galaxie, l’astre aurait brillé comme un quartier de Lune… A 5000 années-lumière, éblouissante comme la Pleine Lune, la supernova aurait éclairé les paysages nocturnes… A cent années-lumière, le ciel nocturne aurait été bleu, sans la moindre étoile visible, et l’éclat ponctuel et métallique, de la supernova, aurait été insoutenable. A dix années-lumière, c’est à dire à la distance des plus proches étoiles, c’est un second Soleil, aveuglant, qui aurait brillé dans le ciel et aurait déséquilibré complètement le climat terrestre, mettant en danger la plupart des espèces animales et probablement aussi l’espèce humaine, tant le flux invisible de rayonnement UV, X et gamma aurait été dévastateur.
Un tel risque cosmique plane t-il sur notre planète ? En théorie, oui, c’est possible, en pratique, non. Il n’y aucune étoile supergéante à proximité immédiate de la Terre, et statistiquement, les astronomes estiment que ces « hypernovae » sont très rares : il doit en exploser une dans la Voie lactée tous les millions d’années…
Serge Brunier

Existe-t-il des oiseaux qui deviennent blancs l’hiver ?

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Un couple de lagopèdes dans leur plumage blanc d'hiver. - Ph. alaskanps / Flickr / CC BY 2.0

Un couple de lagopèdes alpins dans leur plumage blanc d’hiver. – Ph. alaskanps / Flickr / CC BY 2.0

Parmi les animaux qui muent l’hiver, leur pelage devenant entièrement blanc pour mieux se camoufler dans les neiges, certains mammifères sont bien connus : le renard arctique, le lièvre variable, l’hermine… Mais il existe aussi un genre d’oiseau, seul dans ce cas, qui se comporte ainsi : le lagopède (en photo, un lagopède alpin, Lagopus muta).

L’hiver, ce gallinacé de la famille des faisans et des tétras troque le plumage brun et gris qu’il arbore en été pour un plumage d’un blanc éblouissant. Seules les plumes rectrices de la queue restent noires ainsi que, pour les mâles, une courte ligne reliant le bec à l’œil.

Le plumage gris ou blanc du lagopède le camoufle tout au long de l’année

Cette mue hivernale s’installe progressivement à l’automne. Et lorsque tombent les premières neiges sur les Pyrénées et les Alpes, où il habite, toutes les plumes brunes et grises tombent et sont remplacées par des blanches. Ainsi camouflé, le lagopède alpin échappe à ses prédateurs (l’aigle royal et le renard) et peut se concentrer sur la recherche de bourgeons et de racines issus de la végétation rase dont il se nourrit.

Cet oiseau a fait du camouflage sa première stratégie de survie. A tel point “qu’il mue tout au long de l’année, pour suivre le rythme de la fonte des neiges”, explique Claude Novoa, chargé de recherche à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.

La mue est enclenchée par l’allongement de la durée du jour

Une mue induite par le changement de la durée du jour (photopériode). En avril, lorsque les journées s’allongent, une partie de ses plumes blanches poussent à la place des brunes-grises. Ce plumage bariolé se confond aux roches nues et aux neiges qui persistent. Et lorsque l’été, la neige disparaît, les plumes du lagopède deviennent presque uniformément brunes-grises.

“Son adaptation au milieu alpin est parfaite, poursuit Claude Novoa. Au cours de la dernière ère glaciaire, le lagopède occupait l’ensemble de l’Europe. Lorsque celle-ci a pris fin, il y a 10 000 ans, cet oiseau s’est retiré en Arctique. Mais des populations enclavées persistent en Écosse, en Scandinavie, au Japon, ainsi que dans les Alpes et les Pyrénées.” Un cas exemplaire d’évolution adaptative !

—Fiorenza Gracci

D’après S&V Questions-Réponses n°14

 

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