Atteint d’un cancer de la gorge, un homme respire et parle grâce à une greffe multiple

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L'équipe du Pr Adam Maciejewski (au centre, au moment de la première incision) a réussi une opération de greffe multiple des organes de la gorge d'une extrême complexité. / Ph. © WP.

L’équipe du Pr Adam Maciejewski (au centre, au moment de la première incision) a réussi une opération de greffe multiple des organes de la gorge d’une extrême complexité. / Ph. © WP.

Michal, 37 ans, un homme polonais dont la gorge avait été dévastée par un cancer, a pu recommencer à respirer par lui-même, à déglutir et même à prononcer quelques mots après une opération extrêmement rare. De multiples organes et tissus lui ont été greffés : la trachée, le larynx et le pharynx, formant les voies aériennes supérieures, ainsi que la thyroïde, l’embouchure de l’œsophage, et tous les nerfs, les vaisseaux sanguins et les glandes qui les entourent. Par dessus, un morceau de peau également prélevée sur un donneur lui a été installé.

Cette prouesse, plus complexe que les autres opérations de ce type déjà réalisées (une poignée dans le monde), a été menée à bien, au terme de 17 heures au bloc opératoire, par l’équipe du Pr Adam Maciejewski, chirurgien au centre oncologique de Gliwice, dans le sud de la Pologne. Une vingtaine de jours après l’opération, l’annonce a été donnée ce lundi que le patient récupère bien.

 

La dernière phase de l'opération, qui a consisté à placer le greffon dans la gorge du patient et à le relier aux organes et vaisseaux. / Ph. © WP

La dernière phase de l’opération, qui a consisté à placer le greffon dans la gorge du patient et à le relier aux organes et vaisseaux. / Ph. © WP

Après la greffe, la rééducation

Pour l’instant, il se nourrit d’aliments liquéfiés et parle d’une voix très faible, mais la rééducation intensive qu’il a entamée devrait lui permettre de manger et de parler normalement, même si sa voix ne sera sans doute plus la même, car il porte désormais les cordes vocales d’un donneur. Surtout, les médecins surveillent  de près son état de santé, le risque principal à présent étant qu’il rejette les greffons ou qu’ils contracte une infection.

Déjà, en 2011, Michal avait subi une greffe du rein, ce qui depuis l’oblige à prendre un traitement immunosuppresseur (médicaments antirejet). Puis, en 2009, un cancer de la gorge s’était déclaré : la chimiothérapie n’ayant pas suffi, les médecins avaient été contraints de lui retirer le larynx et la thyroïde. Après cette trachéotomie, il respirait à l’aide d’une canule.

Pour le Pr Maciejewski, ce patient était le candidat idéal pour la délicate opération qu’il voulait tenter, étant donné qu’il se trouvait déjà sous traitement antirejet et que son cancer n’a pas récidivé. Le chirurgien jouissait déjà d’une grande renommée : c’est à lui que l’on doit, en  mai 2013, la première greffe de visage réalisée pour sauver la vie d’un patient : victime d’un grave accident avec une machine à tailler les pierres, celui-ci a bénéficié de la reconstruction de ses orbites, de son palais, de sa mâchoire, ainsi qu’une greffe de la peau du visage.

Les greffes n’ont plus de limites

Cette opération si complexe s’inscrit dans la droite ligne de l’essor ces dernières années, de la chirurgie reconstructive, depuis que vers la fin des années 90 on a commencé à transplanter non pas seulement des organes mais des membres entiers, à commencer par la main (1998), pour arriver au visage : la première greffe partielle a été réalisée en France en 2005, la première greffe complète en Espagne en 2010.

En octobre 2014, enfin, des médecins suédois ont réussi l’exploit de faire naître un enfant d’une femme dotée d’un utérus transplanté. Aujourd’hui, tout organe ou tissu corporel semble pouvoir être greffé, à une exception près : celle du cerveau et de la moelle épinière. La manière dont elles se connectent au reste du système nerveux est si complexe que la difficulté de les replacer correctement est insurmontable et le restera sans doute pendant très longtemps.

Fiorenza Gracci

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

S&V 1167 - greffes

S&V 1116 culture organes

 

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