La loi reconnaîtra le statut d’êtres sensibles aux animaux

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Les animaux comme les chats et les chiens bénéficieront d'un statut juridique leur reconnaissant leur sensibilité.

Ph. Jeffrey WW via Flickr – CC BY 2.0

Une disposition qui accordera la qualité d’« êtres vivants doués de sensibilité » aux animaux a été confirmée par les députés français mercredi . Celle-ci devra être votée en octobre par l’Assemblée nationale et par le Sénat.

Le changement de statut juridique des animaux sera alors inscrit dans le code civil, dans lequel ils figurent actuellement comme des « biens meubles ». Dans les faits, cela ne changera pas grand-chose pour les poules ou les lapins. L’objectif est surtout symbolique : le code rural et pénal les considéraient déjà comme des êtres vivants et sensibles, il s’agissait d’harmoniser leur statut dans le code civil.

C’est suite à une pétition lancée par 30 Millions d’amis en 2012 que la proposition de changement de loi a été prise en compte. Plus de 750 000 signatures ont été recueillies depuis, à commencer par celles de l’astrophysicien Hubert Reeves, de philosophes, d’écrivains et d’autres scientifiques. Tous prônaient un statut spécifique pour les animaux, entre les personnes et les biens.

La sensibilité des animaux est reconnue par la science

Au point de vue scientifique, la question de la sensibilité des animaux ne fait plus débat depuis des décennies. Les découvertes les plus récentes sont allées jusqu’à mettre en évidence des capacités cognitives insoupçonnées chez les invertébrés (mollusques, insectes, crustacés…).

Pour l’instant, le fait d’accorder le statut d’êtres sensibles aux animaux n’aura aucune répercussion sur les normes d’élevage ou sur l’expérimentation animale, comme l’espèrent les organisations de défense des droits des animaux.

F.G.

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Deepsea challenge : le film de James Cameron livre des images inédites des grands fonds marins

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Un panache de gaz à Brimstone Pit, dans un volcan sous-marin de la fosse des Mariannes.

Un panache de gaz à Brimstone Pit, dans un volcan sous-marin de la fosse des Mariannes. / Ph. John Doe/USFWS via Flickr – CC BY 2.0

A mi-chemin entre spectacle hollywoodien et documentaire scientifique, c’est un film exceptionnel qui sort aujourd’hui dans les salles de cinéma françaises. Son héros : James Cameron, le réalisateur canadien auteur des deux plus grands succès de l’histoire (Titanic et Avatar), qui a relevé le défi rêvé de tous les explorateurs sous-marins : plonger en solo tout au fond de la fosse des Mariannes.

Son objectif : atteindre le Challenger Deep, le point le plus profond jamais mesuré sous les eaux de la planète, avec plus de 10 900 mètres de profondeur ! A bord du Deepsea Challenger, un sous-marin spécialement conçu pour la tâche par des ingénieurs australiens, et bardé de caméras HD, James Cameron réussit l’exploit le 26 mars 2012.

Après deux heures et demie de descente à une vitesse de 1,2 mètre par seconde, le réalisateur-explorateur atteint 10 898 mètres de profondeur.

Certes, c’est 18 mètres de moins que le record détenu par les tout premiers explorateurs de la fosse des Mariannes, le Suisse Jacques Piccard et l’Américain Don Walsh, qui à bord du bathyscaphe Trieste avaient atteint 10 916 mètres le 23 janvier 1960.

Mais vu les moyens de l’époque, il n’avaient pas pu rester plus de 20 minutes tout au fond de la fosse, alors que le Deepsea Challenger a pu rester plusieurs heures à cette profondeur, ce qui a laissé tout le temps à son pilote d’explorer les alentours, et de filmer les formes de vie peuplant ces vallées submergées. Ce qui lui a permis de découvrir 68 nouvelles espèces !

La découverte de la vie dans les fonds marins remonte aux années 70

Piccard et son acolyte avaient déjà pu s’apercevoir, à leur grande stupeur, que les abysses abritent la vie. L’expérience fut répétée en 1977 par le géologue John Corliss, qui plongea à bord du célèbre sous-marin Alvin par 2600 mètres de profondeur au large des Galapagos.

Là, il découvrit un spectacle insoupçonné : du plancher océanique jaillissaient des panaches noirs de 20 mètres de haut, chauffant l’eau à 350 °C. Ils sont l’effet des sources hydrothermales, ces milieux aquatiques où la vie sur terre a probablement vu le jour. Rapidement, les biologistes ont multiplié les expéditions dans les abysses, et ont recensé jusqu’à 500 espèces vivant dans ces milieux pourtant à priori hostiles, avec leur conditions extrêmes de température et de pression, sans compter l’absence de lumière.

Le Deepsea Challenge, à la croisée des chemins entre le cinéma et la science, n’est pas sans rappeler le succès de Planète bleue, la série de la BBC diffusée en 2001 qui dévoilait au grand public le foisonnement de la vie sous-marine. A cette époque, les caméramans avaient intégré des équipes de chercheurs à 200 endroits dans les mers de la planète, produisant des images qui étaient à la fois d’une qualité inouïe pour la science et totalement inconnues du public, qui en fut époustouflé.

F.G.

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S&V 1129 extrêmophiles

S&V n°1037 planète bleue

S&V 997 habita sous-marin