Dans l’espace, l’apesanteur arrondit le cœur des spationautes

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L'astronaute de la NASA Dan Burbank menant une expérience avec l'ESA au laboratoire Colombus de la Station spatiale internationale. / Ph. NASA, domaine public, via Wikimedia Commons.

L’astronaute de la NASA Dan Burbank menant une expérience avec l’ESA au laboratoire Colombus de la Station spatiale internationale. / Ph. NASA, domaine public, via Wikimedia Commons.

C’est un fait connu depuis longtemps : séjourner dans l’espace modifie le fonctionnement de l’organisme, et notamment celui du cœur. Parmi toutes les conséquences physiologiques de l’absence de pesanteur (ou la quasi-absence de pesanteur, autrement appelée « micropesanteur », comme c’est le cas dans la Station Spatiale Internationale), il est un nouveau phénomène qui vient d’être mis au jour par des médecins américains : lors d’un séjour prolongé en apesanteur ou en micropesanteur, le cœur a tendance à devenir plus sphérique.

Ce résultat a été obtenu par des scientifiques de la NASA à l’issue d’une étude menée sur 12 astronautes ayant séjourné 18 mois dans l’espace. Il a été révélé à la communauté scientifique lors de la 63e conférence annuelle de l’American College of Cardiology, organisée à Washington du 29 au 31 mars 2014.

Pour l’instant, les répercussions exactes de ce phénomène sont encore inconnues. Toutefois, les auteurs de l’étude suggèrent que cette modification de forme du cœur pourrait s’accompagner d’une altération dans le fonctionnement du muscle cardiaque.

Fait rassurant pour les astronautes : ce phénomène est transitoire. Une fois revenus sur terre, en effet, il a été observé que leur cœur retrouve rapidement sa forme initiale.

Cependant, pour les acteurs de l’exploration spatiale, ce résultat est loin d’être anodin. S’il est avéré que ce phénomène a véritablement des répercussions sur le bon fonctionnement du cœur, alors ce paramètre devra être pris en compte lors des futures missions d’exploration habitées du système solaire.

Rappelons que ce phénomène physiologique vient s’ajouter à de nombreux autres effets cardiaques de la micropesanteur et de l’apesanteur déjà identifiés  par les scientifiques. Par exemple, une conséquence probable des vols spatiaux est l’accélération de l’athérosclérose, une affection au cours de laquelle les artères se rigidifient progressivement, ce qui augmente le risque de connaître des pathologies cardiaques (anévrisme, crise cardiaque, maladie coronarienne…).

Coronavirus : de nouveaux cas en Arabie Saoudite

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Micrographie électronique à transmission en fausses couleurs du nouveau coronavirus ayant émergé en 2012, appelé MERS par après, par le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), Etats-Unis. / Ph. National Institutes of Health (NIH)

Micrographie électronique à transmission en fausses couleurs du nouveau coronavirus ayant émergé en 2012, appelé MERS par après, par le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), Etats-Unis. / Ph. National Institutes of Health (NIH)

Treize nouvelles personnes ont été contaminées par le coronavirus MERS en Arabie Saoudite, d’après le ministère de la Santé saoudien qui en a fait l’annonce lundi. Depuis que la maladie s’y est déclarée en 2012, le pays a compté 244 cas et 76 décès.

Pour l’heure, l’Organisation Mondiale de la Santé, qui a enregistré 88 décès de par le monde, n’a pas déclaré l’état d’épidémie pour le MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient), même si elle incite les autorités sanitaires à maintenir un état de surveillance attentive.

Que sait-on de cette maladie ? Très peu de choses, si ce n’est qu’elle est due à un coronavirus semblable à celui qui avait provoqué le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) en 2002. Cette pneumopathie atypique s’était déclarée en Chine et avait semé la panique dans les aéroports, provoquant près de 800 décès à l’échelle mondiale jusqu’en été 2003.

Le MERS, issu d’une souche de coronavirus inconnue auparavant (baptisée MERS-CoV), serait plus mortel mais moins contagieux que le SRAS. Du fait du petit nombre de patients touchés, les épidémiologistes ignorent encore beaucoup de choses du nouveau venu : ses moyens de transmission ainsi que ses conséquences pour l’organisme demeurent obscures…

L’espoir est dans la recherche

Endémique chez les dromadaires, depuis qu’il a contaminé l’homme seul son mode d’action biochimique a été élucidé. C’est une équipe du centre médical Erasmus de Rotterdam qui l’a mis en lumière en mai 2013. A la surface des cellules des voies respiratoires et du rein, les chercheurs néerlandais avaient identifié un récepteur appelé DPP4, sorte de porte d’entrée dans les cellules humaines que le coronavirus emprunte pour infecter l’homme.

Alors que les regards sont pointés sur la péninsule Arabique, le ministère saoudien a sollicité l’aide des compagnies pharmaceutiques pour contribuer à la mise au point d’un vaccin et enrayer cette maladie inquiétante. Pour l’instant, tous les cas recensés dans le monde (Allemagne, Émirats arabes unis, France, Italie, Jordanie, Qatar, Royaume-Uni et Tunisie) ont eu un lien direct avec l’Arabie saoudite. Le pays abritera fin août, comme chaque année, l’un des plus importants pèlerinages au monde, à destination de la Mecque.

Il reste à espérer que la recherche médicale progressera plus rapidement que le virus…

 

A lire aussi dans les Grandes Archives de Science & Vie :

  • Lors du déferlement de l’épidémie de SRAS, le monde prend conscience des risques pour la santé découlant de la mondialisation. Science & Vie fait le récit de la mobilisation inouïe de la communauté des chercheurs, qui identifient le virus en cinq semaines à peine. Et rend compte de tout ce qu’il faut savoir sur les virus  : « Que peut la science face aux virus ? » (S&V n° 1029, p. 76, juin 2003) ;
  • L’humanité est-elle équipée pour une catastrophe majeure et mondiale ? Nombre de scientifiques se consacrent à imaginer les pires scénarios, et le meilleur moyen d’y faire face. S&V  fait le tour des possibles fins du mondes, de la catastrophe nucléaire à la pandémie planétaire. « Sommes-nous prêts à affronter le pire ? » (S&V n° 1129, p. 84, octobre 2011).