4 clés pour dénicher un contrat en alternance à la rentrée

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À l’heure des conseils de classe et des partiels du deuxième semestre, élèves et étudiants doivent affiner leurs souhaits pour la rentrée prochaine. De la seconde au niveau bac + 5, près de 400 000 d’entre eux s’inscriront dans une formation en alternance, où cours théoriques et longues périodes au sein d’une entreprise se relaient. Deux formules existent.

L’apprentissage est la plus courante. Au sein d’un centre de formation d’apprentis (CFA), les jeunes passent les diplômes professionnels et technologiques de l’Éducation nationale, depuis le CAP jusqu’à la licence pro, voire au master. Avec le contrat de professionnalisation – la seconde voie –, l’accent est mis sur l’insertion, et les cursus peuvent aussi viser des certificats de qualification professionnelle (CQP).

Les formations en alternance durent un ou deux ans, parfois trois en apprentissage, selon le diplôme préparé. Les jeunes doivent signer un contrat de travail qui couvrira cette période. « À chaque rentrée, des élèves préinscrits sont obligés de renoncer faute d’avoir trouvé un employeur », déplore la chargée de développement du CFA bâtiment de Rennes (35). D’après une enquête menée fin 2011 par la Jeunesse ouvrière chrétienne (Joc), ils seraient 20 % dans ce cas.

Chercher dès le printemps

Il faut donc concentrer ses efforts sur les candidatures auprès des entreprises. Les CFA disposent d’un réseau de partenaires, mais on peut aussi aller voir du côté des sites d’annonces classiques et des espaces dévolus à l’apprentissage (voir encadré). Il importe également de ne pas négliger les candidatures spontanées.

« Il faut prendre contact avec les entreprises au printemps. Certains employeurs ne se décideront peut-être qu’à la rentrée, mais les jalons seront posés. D’autres ­proposeront un job d’été pour tester leurs candidats… », insiste Valérie Deflandre, conseillère au Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ). Mieux vaut alors se renseigner sur la branche professionnelle et sur l’entreprise en ­particulier. Sur Internet, les sites des chambres des métiers, des syndicats et des enseignes sont des mines d’informations. « On y repère aussi les mots-clés à mettre dans son CV ou dans sa lettre de motivation », précise ­Valérie Deflandre. Utiliser le jargon propre au domaine d’activité, exprimer son adhésion au projet de l’entreprise, montrer que l’on en connaît les produits phares sont une réelle preuve d’intérêt pour un employeur.

Privilégier le contact direct

Inutile d’envoyer une centaine de courriers identiques et impersonnels : ça ne paye pas. « Se présenter en personne est plus fructueux », assure Nathalie Carra, chargée de mission apprentissage à la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de France. Les étudiants post-bac qui visent une place dans une grande entreprise peuvent téléphoner au service des ressources humaines, pour obtenir le nom d’un recruteur et, pourquoi pas, prendre un rendez-vous pour déposer leur candidature.

Pour les plus petites structures, se déplacer pour se présenter est l’occasion de faire une bonne première impression et de montrer sa détermination. « Habillez-vous simplement, soyez propres, conseille Valérie Deflandre. Il faut se renseigner sur les codes vestimentaires de votre branche, mais ce n’est pas la peine de se présenter en costume-cravate pour un poste d’électricien… » À bannir : les casquettes, les chewing-gums, les téléphones allumés, même sur vibreur.

Prouver sa motivation

« L’attitude et la motivation des candidats comptent beaucoup dans mon choix, prévient Arsène Monvoisin, gérant d’une agence d’aménagement d’intérieur à Dinan (Côtes-d’Armor), qui a déjà embauché trois apprentis d’une école de design. Mais je suis attentif également à leur envie de s’intégrer dans ma structure, aux compétences qu’ils disent pouvoir apporter. » Même quand on débute ses études, il est primordial de mettre en avant ses aptitudes. « Les employeurs cherchent quel­qu’un qui peut remplir des missions rapidement », souligne Valérie Deflandre.

Préciser qu’on est doué en informatique, que l’on a une petite expérience en service à la personne ou qu’on a été ­délégué de classe peut faire la différence, même si l’on cherche un poste a priori très ­éloigné de ces critères. En revanche, un apprenti reste en formation, et il faut s’assurer que l’essentiel des tâches seront en lien avec le diplôme. Pas question, par exemple, de passer le balai toute la journée quand on prépare une licence professionnelle en marketing, même s’il ne faut pas exclure de donner un coup de main pour le ménage à l’occasion.

Vanter l’alternance

Dernier point, et non des moindres, il faut convaincre les employeurs qui n’ont jamais embauché d’apprentis que l’alternance est une formule intéressante pour eux. « On peut notamment faire valoir qu’ils forment les professionnels de demain, pour leur branche, voire pour leur entreprise », avance Nathalie Carra, de la CCI France. « Vendre » l’alternance en même temps qu’on se « vend » soi-même !

Autre information à transmettre aux recruteurs : ils seront soutenus par l’État et les régions. De la documentation est disponible en ligne, et il ne faut pas hésiter à la fournir à sa future entreprise au moment de postuler. Connaître le rythme de l’alternance de sa formation est également primordial. « J’ai mis en avant le fait que j’étais disponible les jours d’affluence, détaille Léa Ménard, en contrat de professionnalisation de praticienne spa et bien-être. J’ai également insisté sur le fait que je connaissais les produits et qu’en plus de pratiquer les massages je pourrais assurer d’autres soins esthétiques ainsi que la vente en boutique. » Son argumentation a fonctionné. En contrat depuis septembre dans un institut, Léa a même pu ajouter de nouveaux massages à l’offre de soins.

 

> Les bons contacts :

Pour se renseigner : le site de L’apprenti ; la page “Ma voie pro” du site de l’Onisep (Office national d’information sur les enseignements et les professions) ; le CIDJ (Centre d’information et de documentation jeunesse).

Pour rencontrer un employeur : le réseau Point A des Chambres de commerce et d’insdustrie (CCI) ; 
les salons professionnels ; les 
collectivités territoriales ; 
les chambres des métiers ; 
les grands groupes.

Pour postuler par Internet :Pôle Emploi ; la Bourse de l’apprentissage ; 
le Portail de l’Alternance ; 
le site “En Alternance”.

Pour informer les entreprises :
 sur le site Service-Public.fr ; sur le site de la CCI ; sur le site du Pôle Emploi.