Axel Kahn : "En prenant le chemin, je choisissais ma vie"

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> Axel Kahn sera l’invité de France Bleu Midi Ensemble, avec Élisabeth Marshall, rédactrice en chef de La Vie, le mardi 15 avril de 12h à 13h30 »

 

La retraite, connaît pas. À presque 70 ans, le bouillant Axel Kahn a entamé une nouvelle vie de marcheur impénitent. Des Ardennes aux Pyrénées, le célèbre généticien raconte sa longue marche en quête de la beauté et des autres dans son dernier livre. Pensées en chemin (Stock) retrace sa traversée de la France en 2013. Du nord au sud, pendant trois mois, en 72 étapes. De Givet à Saint-Jean-Pied-de-Port, soit 2 160 km de marche solitaire, mais avec des moments de partage bien sûr, de vraies rencontres, des débats sur le vif et un blog nourri sur Internet. Infatigable, Axel Kahn repartira dans quelques semaines arpenter l’Hexagone. D’ouest en est cette fois…

Pourquoi la marche vous a-t-elle toujours été nécessaire ?

Difficile de répondre. Je peux dire pourquoi la nature aussi peu urbanisée que possible m’a toujours été nécessaire. C’est lié aux conditions de mon enfance. Je suis né à la fin de la guerre. Ma mère était malade, mes deux frères avaient déjà été envoyés en nourrice dans le petit village de Touraine où elle m’a mis au monde. Après ma naissance, maman est rentrée à Paris avec les deux aînés et m’a laissé jusqu’à presque 5 ans à la garde d’une nourrice sèche, une paysanne pauvre que j’adorais. J’ai donc grandi au milieu des canards, des poules, des ânes. Et lorsque nous faisions des visites de voisinage, c’était toujours à pied, dans un périmètre d’une dizaine de kilomètres autour du Petit-Pressigny. Pour un garçonnet de 3 ans, c’était beaucoup. Plus tard, ma mère m’a mis chez les louveteaux, puis chez les scouts de France. Ensuite, j’ai marché d’auberge de jeunesse en auberge de jeunesse à travers la France et l’Europe. Si bien que la question de savoir pourquoi je marche ne s’est jamais posée, car j’ai toujours marché ! Pour moi qui ai vécu le plus clair de ma vie professionnelle dans un environnement de béton urbanisé, la marche est le moyen de retrouver le contact avec une nature sauvage.

Mais qu’est-ce qu’un homme comme vous, à la brillante carrière, avait encore à se prouver sur les grands chemins ?

Rien. La dimension qui n’existe pas dans ce périple est celle du défi. Certes, j’avais moins marché depuis environ 20 ans. Mais ce n’était pas une forte inquiétude, car j’ai toujours été sportif. Je savais que j’arrivais à marcher 30 km de manière réitérée, j’y étais entraîné. J’allais régulièrement en montagne et je grimpais encore fort bien. Donc, sur ce plan-là, je n’ai rien eu à me prouver. Il a fallu tenir la distance, bien sûr. Mais le défi physique est seulement le contexte du projet.

Alors que cherchiez-vous vraiment ?

D’une certaine façon, même si c’est un peu sot de répondre ainsi, je cherchais le bonheur en côtoyant la beauté. Voilà ce qui était central. J’aime la beauté faite de main d’homme, mais je suis très attaché à la beauté de la nature, aussi roide et nue que possible. Elle m’est indispensable.

À six mois de la fin de mon mandat de président de l’université Paris-Descartes, je me suis demandé ce que j’allais faire après : me représenter ? Faire de la politique ? Être conseiller dans un cabinet ministériel ? Aucune de ces perspectives ne m’enthousiasmait vraiment. Ce que je désirais le plus, c’était…

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Retrouvez l’intégralité de cette interview dans l’édition papier de La Vie n°3580 datée du 10 avril, dans le cadre de notre dossier “Marcher, votre meilleur médicament” en partenariat avec France Bleu, disponible en kiosque ou en version numérique en cliquant ici.


* Axel Kahn, Pensées en chemin. Ma France des Ardennes au Pays basque, Stock.