Une nouvelle technique ouvre l’espoir de réparer tous les tissus à l’aide des cellules souches

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De simples cellules adipeuses ont pu être transformées en cellules souches capables de régénérer toutes sortes de tissus. - Ph. NIH Gov / Flickr / CC BY 2.0

De simples cellules adipeuses ont pu être transformées en cellules souches capables de régénérer toutes sortes de tissus. – Ph. NIH Gov / Flickr / CC BY 2.0

Une nouvelle technique promet de se rapprocher du miracle que tout le monde attend : celui de pouvoir réparer n’importe quelle partie du corps humain. En deux semaines à peine et à l’aide de deux seules substances chimiques, des biologistes d’une université australienne ont appris à transformer les cellules de la graisse ou des os en cellules souches multipotentes. C’est à dire capables de régénérer toutes sortes de tissus endommagés par des accidents, des maladies ou par le simple vieillissement.

En jargon scientifique elles portent le nom de “cellules souches induites” (iMC, pour induced multipotent cells en anglais). Obtenues à partir des organes adultes, à l’aide d’un traitement biochimique, elles conservent le formidable potentiel thérapeutique des cellules souches tirées des embryons humains, sans pour autant poser de problème sur le plan éthique. Elles écartent aussi le risque de développer des tumeurs fréquemment observé lors de traitement avec les cellules embryonnaires.

Même mode de réparation que chez les organes de la salamandre

Résultat : un petit morceau de graisse ou d’os, opportunément cultivé en laboratoire, génère une quantité virtuellement inépuisable de cellules souches ! Mieux : les cellules iMC mises au point à l’université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie) sont les premières à pouvoir régénérer chacune plusieurs types de tissus, tout simplement selon l’emplacement où elles sont injectées dans l’organisme.

Elles fonctionnent à la manière des cellules de la salamandre, également multipotentes, qui reconstruisent entièrement les membres sectionnés de l’animal : os, muscle, peau…

Comment fonctionne la nouvelle technique ?

Prélevées dans l’os ou dans la graisse de souris par l’équipe du professeur John Pimanda, les cellules adultes (dites “différenciées”) ont été traitées deux jours durant avec de l’azacytidine, une substance qui efface en quelque sorte leur mémoire. En d’autres termes, elle remet à zéro les réglages épigénétiques intervenus au cours de leur développement à la surface des gènes, qui ont induit leur transformation de cellules souches à cellules adultes (un processus appelé “différenciation”).

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1. Les cellules de la graisse sont extraites. 2. Elles sont traitées par l’azacytidine et le facteur de croissance PDGF deux semaines durant. 3. Le “câblage” des cellules est effacé. 4. Les cellules deviennent des cellules souches multipotentes. 5. Celles-ci se développent et guérissent les tissus. – Crédit : UNSW Media/Michael Whitehead

Ainsi revenues à l’état de cellules souches, elles ont été cultivées en laboratoire pendant deux semaines sous l’effet d’un facteur de croissance dérivé des plaquettes, PDGF. Ensuite, les biologistes ont testé chez des souris leur capacité de réparation de lésions des disques vertébraux. Avec un franc succès, comme le détaille une importante publication dans la revue PNAS.

Actuellement, la même équipe teste des cellules iMC prélevées chez l’humain pour réparer des lésions chez la souris. Les essais sur l’homme sont prévus pour 2017.

Qui pourra en bénéficier ?

Si les recherches se poursuivent avec succès, cette nouvelle technique devrait grandement bénéficier aux personnes souffrant de douleurs chroniques, de lésions aux disques vertébraux ou en cas de greffes compliquées concernant les os et les articulations. Actuellement, les chirurgies censées réparer les disques vertébraux échouent à guérir dans 20 % des cas. La vidéo ci-dessous fournit quelques détails supplémentaires (en anglais).

Plus globalement, cette technique pourrait à terme être appliquée à d’autres types de cellules pour réparer, potentiellement, tous les types de tissus du corps humain !

—Fiorenza Gracci

 

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S&V 1128 - sang artificiel cellules souches

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S&V 1099 - cellules souches induites

  • L’embryon médicament : les étonnants pouvoirs des cellules souchesS&V n°1010 (2001). Les biologistes se passionnent pour le trésor que sont ces étonnantes “cellules à tout faire”. Stocks inépuisables de tissus à greffer, source d’autoréparation pour les organes… Mais mener des recherches sur l’embryon est loin d’être accepté.

S&V 1010 - cellules souches embryon

 

Des idées pour la mixité sociale à l’école

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Janvier 2015. Quelques jours après la tuerie de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, de nombreux incidents émaillent la minute de silence observée dans les établissements scolaires. C’est un choc pour la classe politique et la société dans son ensemble : le Premier ministre, Manuel Valls, dénonce l’existence d’un « apartheid territorial, social, ethnique » et, quelques mois plus tard, la ministre de l’Éducation nationale, Najat ­Vallaud-Belkacem, affiche sa volonté d’« en finir avec les collèges ghettos ». Le vocable mobilisé – délibérément outrancier – montre la volonté du politique de dire enfin les choses et de partager un constat avec l’ensemble des parties prenantes.

La mixité sociale à l’école : cela fait…

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Pour garder la pêche neutralisez votre pH

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Tendre vers l’homéostasie

« Dans les pays industrialisés, la nourriture est trop acidifiante et pauvre en antioxydants, déplore Alexandra Dalu, médecin…

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Des atours et des astuces pour ma petite reine

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Éviter les embouteillages, faire de l’exercice, lutter contre la pollution : les bonnes raisons d’adopter la bicyclette sont nombreuses en ce début de printemps. Selon le bilan annuel de l’Observatoire du cycle, publié par l’Union nationale de l’industrie du vélo (Univélo), il s’est vendu en France près de 3 millions de bicyclettes en 2014, dont 77 500 modèles à assistance électrique (VAE). Ces chiffres sont en hausse depuis plusieurs années. Des équipements ingénieux permettent…

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Pour garder la forme, vaut-il mieux courir vite ou longtemps ?

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Courir : la manière dont on le fait influence la répartition des fibres musculaires lentes ou rapides. - Ph. Archeon / Flickr / CC BY ND 2.0

Courir : la manière dont on le fait influence la répartition des fibres musculaires lentes ou rapides. – Ph. Archeon / Flickr / CC BY ND 2.0

L’idéal pour garder son capital santé est de courir à une intensité modérée pendant longtemps. C’est à dire à la limite de l’essoufflement tout en pouvant continuer à parler. Au fil des séances, le joggeur qui parcourt la même distance à la même allure sera de moins en moins épuisé et pourra donc petit à petit augmenter la durée de l’effort.

Car à moins de se préparer pour une compétition, l’important est de garder du plaisir et, pour cela, d’adapter sa course à ses propres capacités. Et c’est un fait, nous n’avons pas tous les mêmes prédispositions pour la course.

Lièvre ou tortue ? Il existe une prédisposition génétique

Nos gènes déterminent notre aptitude à courir vite sur une courte distance ou lentement et longtemps en fonction de la prévalence des fibres musculaires rapides (responsables de la puissance explosive et donc nécessaire pour le sprint) ou des fibres musculaires lentes (pour les efforts longs mais modérés).

Toutefois, quels que soient ses gènes, l’entraînement permet de transformer les fibres lentes en rapide et réciproquement. Une tortue peut ainsi devenir un lièvre, et inversement.

—K.J.

D’après S&V Questions-Réponses n°15

 

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