Une étude chiffre à 606 000 le nombre de “morts climatiques” depuis 1995

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Une étude dresse un bilan exhaustif du nombre de morts et de personnes affectées par les désastres climatiques (Ph. Paul Townsend via Flickr CC BY 2.0).

Une étude dresse un bilan exhaustif du nombre de morts et de personnes affectées par les désastres climatiques (Ph. Paul Townsend via Flickr CC BY 2.0).

606 000 morts, 4,1 milliards de personnes affectées, 1 891 milliards de dollars perdus… Tel est le bilan global dressé par l’United Nations Office for Disaster Risk Reduction (UNISDR), soit l’Office des Nations unies pour la réduction du risque de désastre (ou catastrophe), sur l’impact humain et économique des phénomènes climatiques aigus depuis 1995.

Rendue publique à l’occasion de la COP21, cette étude est la première à chiffrer avec autant de précision le tribut payé par la communauté des humains aux aléas climatiques. Elle devrait constituer une base de comparaison pour mesurer l’évolution de la situation dans les décennies à venir.

Les critères utilisés pour qualifier un “désastre naturel”

L’étude, intitulée Le cout humain des désastres liés au climat 1995-2015, dresse ainsi un bilan chiffré exhaustif, à l’échelle planétaire aussi bien que pays par pays, à partir des informations recueillies par la plus importante base de données internationale sur les catastrophes, l’Emergency Events Database (EM-DAT) créée par le Centre for Research on the Epidemiology of Disasters (CRED) de l’Université catholique de Louvain (UCL).

Les données de l’EM-DAT utilisées dans l’étude (dont nous donnons les principaux éléments ci-dessous), se basent sur une définition rigoureuse du concept de “désastre naturel”, à savoir : au moins 10 personnes tuées et 100 personnes affectées (blessés, sans abris ou ayant besoin d’une aide d’urgence), la déclaration d’un état d’urgence, l’appel à l’aide internationale.

Voici donc les principaux éléments rapportés dans l’étude, dont nous donnons ici une version traduite de l’anglais (par nos soins) – la clarté du rapport ne nécessitant pas de paraphrases.

Toutes catastrophes confondues

Au total, 6 457 catastrophes liées au climat (entre 1995 et août 2015) ont été enregistrées dans le monde entier par EM-DAT […]. Durant cette période, les catastrophes climatiques ont pris 606.000 vies, une moyenne de quelque 30.000 par an, avec en supplément 4,1 milliards de personnes blessées, sans abri ou qui ont besoin d’aide d’urgence.

Répartition du nombre de désastres climatiques par pays (CRED-UNISDR).

Répartition du nombre de désastres climatiques par pays (CRED-UNISDR).

Inondations et tempêtes

Les désastres climatiques sont de plus en plus fréquents, dus en grande partie à une augmentation soutenue du nombre d’inondations et les tempêtes. Les inondations ont représenté à elles seules 47% de toutes les catastrophes liées aux conditions climatiques (1995-2015), affectant 2,3 milliards de personnes, dont la majorité (95%) vit en Asie.

Fréquence des désastres par type (CRED-UNISDR).

Fréquence des désastres par type (CRED-UNISDR).

Bien que moins fréquentes que les inondations, les tempêtes ont été le type le plus mortel de catastrophe d’origine climatique, tuant plus de 242.000 personnes dans les 21 dernières années; soit 40% du total mondial pour toutes les catastrophes liées au climat. La grande majorité de ces décès (89%) est survenue dans les pays à faible revenu, bien qu’ils aient subi seulement 26% de toutes les tempêtes.

Vagues de chaleur et de froid extrêmes

Les vagues de chaleur et de froid extrêmes ont été particulièrement meurtrières par évènement (405 décès par catastrophe en moyenne). Les pays à haut revenu ont rapporté que 76% des décès liés aux catastrophes climatiques étaient dus à des températures extrêmes, principalement des vagues de chaleur.

Nombre de morts par type de désastre (CRED-UNISDR).

Nombre de morts par type de désastre (CRED-UNISDR).

Globalement, la mortalité par vague de chaleur a poussé la moyenne des morts climatiques dans les pays à haut revenu jusqu’à 99 morts par événement. Celle-ci vient en second lieu seulement dans les pays à revenu moyen inférieur (en termes de nombre moyen tué par catastrophe).

Nombre de personnes affectées par type de désastre ((CRED-UNISDR).

Nombre de personnes affectées par type de désastre ((CRED-UNISDR).

Bien que ce classement soit sujet à un biais de déclaration (dû en partie aux sous-enregistrements dans les pays à faible revenu) les données démontrent néanmoins le large impact des catastrophes liées au climat sur les riches et les pauvres.

Un bilan économique sous-estimé

Le véritable coût économique des catastrophes liées au climat est plus sombre que ce que suggèrent les données EM-DAT (1 891 milliards de dollars), puisque seulement 35% des cas enregistrés incluent des informations sur les pertes économiques; en Afrique, le chiffre est encore plus bas (16,7%).

Les dix pays les plus affectés par les désastres climatiques (selon deux types de critères). CRED-UNISDR.

Les dix pays les plus affectés par les désastres climatiques (selon deux types de critères). CRED-UNISDR.

Globalement, les pertes économiques annuelles dues aux catastrophes sont estimés par l’UNISDR à entre 250 milliards et 300 milliards de dollars, en extrapolant à partir d’une étude des pertes, déclarés à l’échelle nationale – ce situerait le coût sur vingt ans à au moins 5 000 milliards de dollars !

La faute au changement climatique ?

Au total, EM-DAT a enregistré une moyenne de 335 catastrophes liées au climat par an entre 2005 et 2014, soit une augmentation de 14% par rapport à 1995-2004 et près de deux fois le niveau enregistré au cours de la période 1985 à 1994.

Bien que les scientifiques ne puissent calculer quel pourcentage de cette hausse est dû au changement climatique, la prévision de conditions climatiques plus extrêmes à l’avenir signifie presque certainement que nous allons assister à une tendance continue à la hausse des désastres liées au climat dans les décennies à venir.

L’objectif de l’étude

Enfin, les auteurs évoquent l’objectif réel de leur étude : Le contenu de ce rapport souligne pourquoi il est si important que le nouvel accord sur le changement climatique émerge de la COP21 à Paris en décembre. À bon entendeur…

–Román Ikonicoff

 

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Un arbre de l’Avent pour accueillir Jésus

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1. Cueillez du branchage

Ramassez quelques branches dénuées de feuilles. Selon vos goûts, laissez-les au naturel ou bien peignez-les au pinceau ou à la bombe. Versez un peu de sable au fond d’un grand vase et piquez-y les branches. Le 29 novembre, premier dimanche de l’Avent, placez-le près de la crèche.

2. Créez vos décorations

Utilisez des boules transparentes qui s’ouvrent (en Plexiglas, 8 cm de diamètre, sur la photo) ou encore des sachets en organza. À l’aide d’une gommette ou d’un carton, numérotez-les de 1 à 25. Puis suspendez-les aux branches avec un joli ruban ou du raphia coloré.

3. Fleurissez

Avec les enfants, cherchez des idées d’offrandes à réaliser tout au long de l’Avent : prière, pardon, service, aide, etc. Chaque soir, ils rempliront le contenant par le nombre correspondant de boules de papier mâché colorées. Petit à petit, cet arbre mort reprendra des couleurs, à l’image du Christ, qui vient nous redonner la vie. L’arbre de l’Avent décorera la table de Noël.

Vidéo : le tombeau de Toutankhamon cacherait une pièce supplémentaire !

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Le tombeau du pharaon Toutankhamon recèle peut-être une chambre restée ignorée jusqu'ici - Ph. Paille / Flickr / CC BY SA 2.0

Le tombeau du pharaon Toutankhamon recèle très probablement une chambre restée ignorée jusqu’ici – Ph. Paille / Flickr / CC BY SA 2.0

Les égyptologues en sont émoi. Dans le tombeau du célèbre pharaon Toutankhamon, le seul de la vallée des rois à avoir conservé son trésor, les indices s’accumulent… Derrière une paroi de la chambre où gît le sarcophage, se cacherait une pièce du tombeau royal restée ignorée jusqu’ici !

L’existence de cette pièce avait été proposée par l’archéologue Nicholas Reeves, dans un article publié début 2015 : en analysant les plans d’autres tombeaux de cette période, il avait remarqué qu’une chambre manquait à l’appel dans le caveau de Toutankhamon.

Un premier indice a conforté l’hypothèse de Reeves début novembre. L’institut HIP, mandaté par les autorités égyptiennes pour analyser en profondeur la structure des grandes pyramides, a sondé le tombeau de Toutankhamon à l’aide de la thermographie, une technique qui utilise les rayons infrarouges. Verdict : les mesures étaient compatibles avec la présence d’une pièce cachée derrière la chambre abritant le sarcophage du pharaon !

Radar et thermographie accréditent l’hypothèse d’une chambre cachée

D’autres études complémentaires étaient déjà prévues, sous la houlette de la société National Geographic, dont l’archéologue Nicholas Reeves est membre.  Du 26 au 28 novembre, de nouveaux relevés et analyses on ainsi été menés par une équipe japonaise avec l’aval du ministère des antiquités égyptien. Cette fois, la thermographie était couplée à du un radar.

Encore une fois, le scan des parois du fond de la chambre funéraire semble indiquer qu’un vide est présent derrière les murs. Dans la vidéo, le scientifique japonais Watanabe Hirokatsu est au commandes du radar, qui se présente comme un petit chariot.

(Avec l’aimable autorisation de National Geographic Channel)

A présent, après avoir annoncé qu’une chambre secrète a probablement été découverte (“90 % de chance”), les autorités égyptiennes doivent décider comment s’y prendre pour aller en explorer le contenu. Il n’est pas envisageable de percer les parois de la chambre funéraire, recouvertes de fresques ; le plus probable est qu’un trou sera percé dans le mur non décoré d’une pièce adjacente, qui donnerait sur la pièce secrète, afin d’y glisser une caméra. Et de voir enfin ce qui se cache dans la mystérieuse chambre… Le ministère se donne déjà un mois de réflexion, le temps de recevoir les résultats définitifs de l’étude radar.

L’hypothèse de Reeves veut que le tombeau de Toutankhamon était initialement destiné à Néfertiti

Selon Nicholas Reeves, ce n’est rien de moins que le sarcophage de la belle Néfertiti, épouse principale du pharaon Akhénaton, que l’on pourrait découvrir. D’après ses recherches, le tombeau aurait, à l’origine, été conçu pour être destiné à la reine, avant d’être en partie réaffecté au jeune pharaon mort prématurément. Mais cette idée est loin de faire consensus. Ce sont même des hypothèses très polémiques chez les égyptologues !

D’après Marc Gabolde (université Paul-Valéry, Montpellier), par exemple, on tiendrait déjà les restes de la belle reine : elle ne serait autre que la momie KV35YL, surnommée “Young Lady”, dont l’ADN a été analysé en 2010. Identifiée à la fois comme la sœur du souverain Akhénaton et comme la mère de son fils Toutankhamon, elle pourrait en fait être une cousine très consanguine du pharaon, qu’il aurait prise pour épouse…

Reste que, si à ce stade le rêve est encore permis quant au contenu de la mystérieuse chambre, celui-ci pourrait tout aussi bien décevoir les attentes : de nombreuses pièces des tombeaux des pharaons servaient en effet de débarras, quand elles n’étaient pas tout simplement vides…

—Fiorenza Gracci

 

> Lire aussi dans les Grandes Archives de S&V :

  • Ils ont fait parler son ADN ! S&V n°1111 (2010). Les raisons de sa mort et les détails de sa généalogie : l’analyse génétique révèle bien des choses sur le jeune pharaon… “Young Lady” serait à la fois sa mère et sa tante !

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S&V 1177 - Nefertiti

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Ramassez quelques branches dénuées de feuilles. Selon vos goûts, laissez-les au naturel ou bien peignez-les au pinceau ou à la bombe. Versez un peu de sable au fond d’un grand vase et piquez-y les branches. Le 29 novembre, premier dimanche de l’Avent, placez-le près de la crèche.

2. Créez vos décorations

Utilisez des boules transparentes qui s’ouvrent (en Plexiglas, 8 cm de diamètre, sur la photo) ou encore des sachets en organza. À l’aide d’une gommette ou d’un carton, numérotez-les de 1 à 25. Puis suspendez-les aux branches avec un joli ruban ou du raphia coloré.

3. Fleurissez

Avec les enfants, cherchez des idées d’offrandes à réaliser tout au long de l’Avent : prière, pardon, service, aide, etc. Chaque soir, ils rempliront le contenant par le nombre correspondant de boules de papier mâché colorées. Petit à petit, cet arbre mort reprendra des couleurs, à l’image du Christ, qui vient nous redonner la vie. L’arbre de l’Avent décorera la table de Noël.