Le plus vieil ADN humain jamais séquencé

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C’est le plus vieux génome appartenant à un représentant du genre Homo jamais séquencé. Et pour cause, puisque cet ADN, prélevé sur un fémur retrouvé dans une grotte de Sima de los Huesos, située sur le site préhistorique de Atapuerca (Espagne), a entre 300 000 et 400 000 ans. Soit beaucoup plus que les échantillons d’ADN humains d’homininés séquencés jusqu’ici, tous âgés de moins de 100 000 ans.

Cette véritable prouesse, qui est à mettre à l’actif du célèbre généticien Svante Pääbo (Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology à Leipzig, Allemagne), a été publiée le 4 décembre 2013 dans la revue Nature, sous le titre « A mitochondrial genome sequence of a hominin from Sima de los Huesos ».

Mais ce n’est pas tout. Car cette performance inédite fait apparaître une nouvelle zone d’ombre dans l’histoire humaine. En effet, l’analyse de cet ADN mitochondrial vieux de 300 000 à 400 000 ans (l’ADN mitochondrial permet de reconstituer l’ascendance maternelle des individus) révèle l’existence d’un lien génétique complètement inattendu avec… l’homme de Denisova, un mystérieux représentant du genre Homo aujourd’hui disparu, dont l’existence a été découverte en 2010 avec la découverte d’ossements vieux de 40 000 ans environ dans le sud de la Sibérie.

Pour bien comprendre l’enjeu de cette découverte, il nous faut d’abord nous intéresser à l’identité de l’homininé dont est issu l’ADN mitochondrial séquencé par Svante Pääbo. Cet homininé appartient à un groupe de 28 individus, dont les ossements ont été mis au jour au cours des années 1990 dans cette même grotte du site préhistorique de Sima de los Huesos. Des ossements attribués à Homo heidelbergensis, une espèce aujourd’hui éteinte que les paléoanthropologues n’ont jamais bien réussi à définir précisément, qui a vécu en Afrique et en Europe entre -600 000 et -200 000 ans.

Or, il se trouve que Homo heidelbergensis présente de nombreux traits communs avec l’homme de Neandertal. Si bien qu’il est d’ailleurs même souvent considéré comme une forme précoce de l’Homme de Neandertal.

En raison de la présence chez Homo heidelbergensis de traits proches de ceux de l’homme de Neandertal, les scientifiques s’attendaient donc logiquement à ce que l’analyse génétique de ce fémur révèle l’existence d’une forte proximité avec l’Homme de Neandertal.

Et pourtant ! Loin de révéler cet étroit lien génétique entre Homo heidelbergensis et Neandertal, l’analyse de cet ADN mitochondrial a en réalité montré que cet Homo de la grotte de Sima de los Huesos était génétiquement bien plus proche de l’Homme de Denisova que de l’homme de Neandertal. Ce que les auteurs de l’étude ont découvert en comparant cet ADN mitochondrial à d’autres ADN appartenant à l’Homme de Neandertal, l’Homme de Denisova, et l’homme moderne.

Mais au fait, qui est l’Homme de Denisova ? Il s’agit d’une espèce aujourd’hui éteinte du genre Homo, qui a cohabité avec l’homme de Neandertal et l’homme moderne, et dont l’existence a été révélée en 2010 par une analyse génétique menée par le même Svante Pääbo, également auteur de cette nouvelle étude.

A l’heure actuelle, l’Homme de Denisova demeure une énigme pour les paléoanthropologues, principalement parce qu’ils ne disposent pour l’instant que de très rares ossements lui étant attribués. En effet, ces ossements se résument à une phalange d’auriculaire appartenant à un enfant de 7 ans, et à quelques dents. Ces ossements, datés entre 30 000 et 48 000 ans, ont été retrouvés avec quelques objets dans la grotte de Denisova, située les montagnes de l’Altaï (sud de la Sibérie).

Quels enseignements tirer de cette proximité génétique inattendue entre les ossements découverts dans la grotte espagnole de Sima de los Huesos, et l’Homme de Denisova ? Selon Pääbo, ce résultat suggère que les Homo de la grotte de Sima de los Huesos seraient en réalité les ancêtres communs de l’Homme de Denisova et l’Homme de Néandertal.

Mais alors, si les Homo de la grotte de Sima de los Huesos sont les ancêtres communs de l’Homme de Denisova et l’Homme de Néandertal, comment expliquer que Neandertal ne soit pas aussi proche génétiquement de cet ancêtre commun que l’homme de Denisova ? Svante Pääbo a une explication : l’ADN mitochondrial n’étant transmis que par la mère, sa présence au sein d’une population s’amenuise à chaque fois qu’une femme n’a pas de fille. Il est donc possible d’imaginer que cet ADN mitochondrial a disparu chez Neandertal de cette manière, alors qu’il subsistait dans le même temps chez l’Homme de Denisova…

Une hypothèse certes séduisante, mais qui ne pourra être sérieusement testée que si les généticiens parviennent à extraire de l’ADN nucléaire des ossements des Homo présents de la grotte de Sima de los Huesos. En effet, contrairement à l’ADN mitochondrial, l’ADN nucléaire permet de reconstituer non seulement les lignées maternelles, mais également les lignées paternelles.

Le requin-citron enfante sur son lieu de naissance

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Requin-citron

Pour donner le jour à leur progéniture, les requins-citron femelles retournent à l’endroit de leur naissance. Un lieu qu’elles savent retrouver même si elles l’ont quitté depuis de nombreuses années.

Ce  résultat, obtenu par le Dr. Kevin Feldheim (Université américaine de Stony Brook) au terme d’une étude longue de 19 ans menée sur les requins-citrons du lagon de Bimini (Bahamas), a été publié le 5 décembre 2013 dans la revue Molecular Ecology, sous le titre “Two decades of genetic profiling yields first evidence of natal philopatry and long-term fidelity to parturition sites in sharks”.

Pour parvenir à cette conclusion, le Dr. Kevin Feldheim et ses collègues ont capturé, marqué puis suivi près de 2000 bébés requins-citron nés dans le lagon de Bimini. Un travail commencé en 1995, et qui s’est poursuivi durant près de 19 ans. Chaque individu, lors de sa capture en vue du marquage, a également fait l’objet d’un prélèvement ADN en vue de reconstituer un grand arbre généalogique regroupant les requins participant à l’expérience.

En suivant les requins-citron femelles nées et marquées dès le milieu des années 1990, les chercheurs américains ont d’abord constaté que les requins nés dans le lagon de Bimini quittent généralement ce lieu lorsqu’ils ont en moyenne entre 5 et 8 ans. Après ce départ, ils entament une longue errance dans les eaux d’autres îles plus distantes, qui va durer près d’une décennie…

Mais lorsque les requins-citron femelles sont sur le point de donner le jour à un petit requin citron, elles rallient alors sans hésiter le lagon de Bimini, où elles sont nées. Un endroit qu’elles retrouvent sans hésiter malgré la longue période passée loin de ce site. Une fois arrivées, elles donnent alors naissance à leur progéniture…

Selon les auteurs de l’étude, c’est la première fois qu’un tel comportement est mis en évidence chez les requins. Notons qu’un premier article, publié en 2009 par le même Dr. Kevin Feldheim, avait déjà suggéré l’existence d’un tel comportement (lire « Long-term natal site-fidelity by immature lemon sharks (Negaprion brevirostris) at a subtropical island »). Mais à l’époque, les données recueillies conféraient un recul temporel plus faible que celui offert par cette nouvelle étude, qui vient ainsi confirmer la robustesse des résultats publiés en 2009.

Qui est le requin-citron ? De grande taille, ce requin est un prédateur réputé peu dangereux pour l’homme. Il doit son nom au fait que son ventre présente une couleur jaunâtre durant ses jeunes années.

 

Le divorce pourra-t-il se passer du juge ?

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Vendredi 10 janvier, le débat sur la Justice en France s’est ouvert à l’Unesco, à la demande de la garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Christiane Taubira. L’objectif : dégager les axes d’une réforme qui devra permettre à la justice de s’adapter aux besoins du monde moderne. 

C’est dans ce cadre que quatre groupes de travail ont formulé 268 recommandations. Le rapport final du deuxième groupe de réflexion, placé sous l’égide de Pierre Delmas-Goyon, Conseiller à la Cour de Cassation, a formulé 57 propositions. Plusieurs concernent les affaires familiales. Il préconise ainsi le règlement des litiges par des « modes négociés », en particulier par le recours à la médiation familiale (Propositions 18 et 19). Il suggère aussi d’instaurer un entretien confié au greffier afin de « permettre une écoute initiale, visant à appréhender dans toutes ses dimensions la réalité du conflit familial et à rechercher les possibilités de règlement négocié » avant le passage devant le juge aux affaires familiales (Proposition 20).

Mais c’est la question du “divorce sans juge” qui suscite le plus de réactions. Le rapport propose en effet de transférer plusieurs compétences au greffier juridictionnel, notamment celle de prononcé du divorce par consentement mutuel, sans distinction « de la présence d’enfants ou de la consistance du patrimoine » (Proposition 49). Seul un recours devant le juge demeure envisagé, en cas de refus d’homologation. 80% de l’activité des tribunaux est en effet accaparé par les affaires familiales, dont le contentieux majeur reste celui du ­divorce. Simplifier la procédure de divorce dans les cas de consentement mutuel permettrait de désengorger les tribunaux.

Cette proposition a soulevé de nombreuses contestations. La procédure de divorce par consentement mutuel concerne aujourd’hui 54 % des 128 371 divorces en 2012 en France. Syndicats, magistrats et avocats s’opposent à cette mesure. Sur RTL, le président de l’Union syndicale de la magistrature (USM), principal syndicat de magistrats, s’est inquiété d’« une logique purement financière et comptable » : « Le risque principal c’est en réalité que l’un des époux, le plus faible économiquement se trouve dans une situation de faiblesse qui ne sera constatée par personne », affirme-t-il.

Dans une tribune, le socialiste André Vallini, sénateur de l’Isère, avocat de formation et conseiller pour la justice de François Hollande pendant la campagne présidentielle, estime lui aussi que le divorce sans juge serait « dangereux » et lui préfère la « médiation ». A droite, l’avocat Erwan Le Morhedec rappelle que « la convention (…) soumise au juge cache bien des litiges potentiels et (que) le consentement est soumis à bien des influences. Or, précisément, l’office du juge est de vérifier ces points. C’est l’article 232 du code civil. Plus de juge pour opérer ce contrôle minimum, déjà réduit comme peau de chagrin. Plus de juge, plus de “procès“. » 

Dans un communiqué intitulé « Simplifier le divorce, c’est affaiblir le mariage », les Associations familiales Catholiques (AFC) s’inquiètent pour leur part d’une possible banalisation du divorce : « le mariage, union d’un homme et d’une femme dans la durée, reposant sur leur engagement public, sert le bien commun et favorise la protection du plus faible au sein du couple. Simplifier davantage sa rupture en effaçant le formalisme du divorce affaiblirait et fragiliserait encore plus le mariage. »

La ministre de la Famille, Dominique Bertinotti s’est déclarée favorable au principe du divorce sans juge, tandis que Najat Vallaud-Belkacem a calmé le jeu en rappelant que cette idée n’était « qu’une proposition parmi près de 200 », et qu’un « processus de concertation » allait s’ouvrir pour discuter de cette question « sereinement ».

Certaines bactéries survivent plus longtemps que prévu à l’extérieur du corps humain

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Streptococcus pneumoniae

Streptococcus pneumoniae

Streptococcus pneumoniae et Streptococcus pyogenes, deux bactéries notamment impliquées dans le rhume, l’otite et l’angine streptococcique, survivent à l’extérieur du corps humain beaucoup plus longtemps que prévu. Tel est le résultat d’une étude publiée le 26 décembre 2013 dans la revue Infection and Immunity.

 

Ces travaux viennent contredire l’idée communément admise selon laquelle la durée de vie des bactéries à l’extérieur du corps humain serait réduite.

Pour obtenir ce résultat, le microbiologiste Anders Hakansson (Université de Buffalo à New York, États-Unis) et ses collègues ont analysé différents objets présents dans des crèches, comme des jouets et des lits pour enfants. Les analyses ont été effectuées tôt le matin avant l’ouverture des crèches, de façon à maximiser le temps entre le moment où les objets analysés par les chercheurs avaient été touchés (la veille en fin de journée), et le moment de l’analyse.

Concernant S. pneumoniae, ils ont découvert sa présence sur 80 % des jouets analysés. Quant à S. pyogenes, ils ont constaté que cette bactérie était présente sur de nombreux lits pour enfants, et ce même si ces derniers avaient été nettoyés avant les tests.

Parallèlement à ces tests, les scientifiques américains ont cultivé des colonies de Streptococcus pneumoniae et Streptococcus pyogenes sous la forme de biofilms (un biofilm est une communauté multicellulaire de micro-organismes, qui adhèrent tout à la fois entre eux et à une surface). Ils ont ainsi découvert qu’au bout d’un mois, les bactéries présentes dans ces biofilms restaient capables de coloniser des souris de laboratoire. Par ailleurs, ils ont également constaté que ces biofilms pouvaient survivre plusieurs heures sur des surfaces de plastique ou de métal, ou même encore sur des livres, et ce parfois même lorsque ces surfaces avaient été préalablement lavées.

Selon les auteurs de cette étude, ce résultat devrait inciter à revoir les règles sanitaires actuellement en vigueur dans les lieux qui accueillent habituellement un grand nombre d’enfants, comme les crèches et les écoles.

Des outils pour lutter contre le harcèlement scolaire

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Dans le cadre de sa campagne « Agir contre le harcèlement à l’École », le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, s’est engagé à favoriser une école « bienveillante », à travers huit mesures concrètes. Parmi elles, le site rénové « Agir contre le harcèlement à l’école » est une mine de ressources destinées à sensibiliser les élèves et briser la loi du silence.

Il s’y trouve notamment des clips vidéos et des dessins animés destinés aux écoliers (voir l’exemple ci-dessous), des conseils aux victimes, à leurs parents, ainsi qu’aux témoins pour réagir de manière appropriée. Autre mesure : un guide de prévention de la cyberviolence pour prévenir le phénomène et le traiter le cas échéant.

Enfin, le prix “Mobilisons-nous contre le harcèlement” invite les 8 – 18 ans à réaliser un support de communication (affiche ou vidéo). Les lauréats seront nommés en avril et ont jusqu’au 30 janvier pour envoyer leur création.

Nul n’a le monopole du coeur… familial

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Nul n’a le monopole de la famille.

Aucun mouvement politique, aucune association, aucun syndicat ni autorité religieuse, ni personnalité plus qualifiée qu’une autre. La famille est une construction collective, sur laquelle chacun détient une part de vérité, et au sujet de laquelle il est sain que le débat vive.

Pour notre part, députés de la majorité, nous revendiquons une attention toute particulière aux questions touchant les familles. Que nous ayons eu la chance de fonder une famille nombreuse, et plutôt “traditionnelle” dans sa constitution, ne nous confère aucune clairvoyance supérieure. Notre expérience personnelle et nos yeux ouverts sur la société, nous offrent juste la conscience de l’importance, de la vulnérabilité, et de la complexité, du noyau familial.

Près de 3 millions d’enfants vivent au sein de familles monoparentales, 130 000 divorces sont prononcés chaque année et un million d’enfants environ vivent avec un parent et un beau-parent. Ajoutons à cela que 2500 enfants sont adoptés chaque année et vingt mille environ conçus par Assistance Médicale à la Procréation. Sauf à marginaliser un très grand nombre de compatriotes et leurs enfants, il n’est plus possible de faire tourner nos références autour d’un seul modèle, celui de la famille stable, indestructible et biologique.

Il est urgent de débattre de la place du beau-parent, de l’extrême précarité d’un grand nombre de familles monoparentale, de l’évolution de notre droit de l’adoption, de l’accès aux origines. Trouver des solutions à ces questionnements nécessaires, ce n’est pas “attaquer les familles”.

Hommes et femmes de gauche, nous revendiquons notre détermination à conforter la cellule familiale. Nous prenons le parti de le faire par deux biais :

- D’abord et avant tout par une politique familiale empreinte de justice. Personne n’ignore que la politique familiale est peu équitable. Le soutien de la communauté nationale aux familles constitue un avantage, d’autant plus grand, que leurs bénéficiaires sont aisés. Dans une République qui prêche l’égalité des chances, nous entretenons ainsi les déterminismes sociaux. A l’heure où certains parents peinent à nourrir leurs enfants correctement, il ne devrait pas y avoir de tabou à questionner l’efficacité de notre politique familiale.

- Ensuite, nous pensons que la sphère familiale doit être sécurisée pour que les générations qui la composent s’y épanouissent en sérénité. Le cercle familial est toujours questionné, défié parfois, par l’évolution de notre société. Nous revendiquons une détermination sans faille à lutter pour plus de sécurité économique, sociale, juridique, sanitaire, environnementale.

Il est grand temps de mettre fin à une vision manichéenne et mensongère de la politique. L’éducation pour les uns, la sécurité pour les autres ; la prévention pour les uns, la répression pour les autres ; la fonction publique pour les uns, les entreprises pour les autres…

Mais qui peut encore raisonner ainsi ? Nous n’ôterons à personne le droit de s’exprimer sur les questions familiales. Mais nous n’autoriserons personne à nous dénier la responsabilité de faire évoluer le droit des familles. Nous affichons notre vision et notre attachement à une politique familiale, à la plume trempée dans l’entraide et le respect, reflet de son Histoire tout autant que son avenir. Ceux qui ne veulent pas toucher un cheveu à une politique familiale devenue sacrée et intangible, font courir un danger pour les familles elles-mêmes.

Dans un monde et une France en mouvement, c’est la gauche qui aujourd’hui protège et défend nos familles.

* Erwann BINET, député de l’Isère, 5 enfants ; Marie-Anne CHAPDELAINE, députée d’Ile-et-Vilaine, 4 enfants ; Paul MOLAC, député du Morbihan, 7 enfants.

Simplifier leur vie, ils l’ont fait

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Gwedolyn et Stéphane Bienvenue, Lyon, deux enfants de 4 et 7 ans :
« On s’est allégés des objets non indispensables »

« Le choix de ne pas avoir de voiture est central. Il est intervenu dans notre choix de résidence : le centre de ville de Lyon.

Le vélo est vraiment mon mode de déplacement quotidien. Je travaille dans une des communes de la banlieue ouest, ce qui représente une dizaine de kilomètres aller-retour. Les gens s’étonnent que je vienne de Lyon. Moi, ça me plaît de déconstruire ces représentations.

C’est économique, écologique, super pratique et rapide. Quand on y goûte, on se dit qu’on se simplifie la vie.

Pour nos vacances, on part en train et vélo. Nous connaissons bien toutes les voies vertes de France ! Le long de la Loire, de l’Atlantique, du canal du Midi… on a ratissé la France, et l’on a découvert de beaux endroits. C’est un fabuleux moyen de voyager en famille. Nous aimons bien l’itinérance, aller à la rencontre des gens. Quand on arrive à vélo, c’est sympathique, ça simplifie les rapports, on a un bon accueil. L’échange fait place à l’étonnement.

Nos deux enfants de 4 et 7 ans aiment ça, d’autant que l’on s’adapte à leur age. La petite est encore en carriole, mais l’aîné a son vélo attelé au mien.

Nos valises se résument à une sacoche chacun et deux sacoches pour l’intendance familiale.

À la maison, on essaie de s’alléger de tous les biens qui ne paraissent pas indispensables. Cela permet de faire de la place pour autre chose. Nous n’avons pas de micro-onde, pas de lave-vaiselle, de sèche-linge, de cafetière électrique… et les gadgets comme des robots de cuisine ou des machines à raclette n’ont pas droit de cité chez nous. Quand des amis dînent à la maison, ils se proposent spontanément pour faire la vaisselle. Cela crée du lien, ce sont des moments d’échange simple. C’est dans cette spontanéité que l’on est le plus proche. La simplicité, ça crée beaucoup de convivialité. Moins de biens, ça crée plus de liens !

Entre voisins, on se prête des pompes à vélo, des échelles, des outils. C’est sympa, on partage tout. Pour moi c’est ça, retrouver de la simplicité. C’est un piège de croire que l’on a pas besoin des autres, c’est enfermant. À acheter beaucoup de choses matérielles, on se sent mal à l’aise à aller taper à la porte des autres. Cela induit du repli sur soi, de l’individualisme. C’est récent, tous ces objets qui sont venus nous envahir et prendre la place de l’essentiel : être relié aux autres, créer de l’entraide, cultiver l’être plutôt que l’avoir.

On a pas de télé. Pour moi ça dégage du temps pour lire, pour raconter des histoires aux enfants. Ce sont des moments intimes qui ritualisent le quotidien. Les soirs d’élection, on fait des soirées chez des amis qui ont la télé. Cela crée des débats et des échanges que l’on aurait pas eu si l’on été restés chez nous.

N’ayant pas de téléphone portable, j’utilise beaucoup le mail, et je ne perds pas de temps à déplacer des rendez-vous. Il y a des situations où le portable est pratique mais l’on peut s’en passer dans 80% des cas. Je revendique fièrement d’avoir une carte téléphonique dans mon portefeuille même si je déplore la disparition des cabines..

Pendant les vacances de Noël, nous avons proposé à une mère d’élève de l’école, sans domicile, de venir habiter chez nous avec ses enfants. Nous aurions davantage hésité si nous avions eu à la maison des choses de valeur. La sobritété nous permet d’investir dans d’autres choses : des liens de solidarité.

La source de cet engagement, je la puise dans ma foi chrétienne, dont les valeurs sont le partage, la solidarité, l’entraide, l’accueil de l’autre. Nous avons un engagement associatif à travers « Chrétiens et pic de pétrole », qui s’interroge sur les convergences entre l’objection de croissance et le message évangélique. Cette recherche de simplicité est convergente avec la figure du Christ. On se met en chemin derrière lui en essayant d’être dans la sobriété. »

Claire de Buttet, Paris :
« J’ai changé de métier pour retrouver du temps »

« J’ai changé de vie il y a huit ans quand je suis devenue peintre décorateur à mon compte. Après des études d’arts, j’ai été assistante de direction dans différentes boîtes, dont un gros groupe de presse américain pour qui je travaillais au service publicité. Ce travail répétitif ne me correspondait plus. Cela faisait un moment que je voulais reprendre les pinceaux. Grâce au Fongecif, j’ai fait une formation de peintre décorateur pendant un an, et je me suis mise à mon compte.

Il est plus sûr d’être salarié, mais aujourd’hui je suis mieux alignée par rapport à ce que je voulais développer comme talent dans mon métier. J’avais l’impression que je passais à côté de ma vie si je ne reprenais pas les pinceaux et si je n’avais pas d’influence positive sur la vie des autres avec mon travail artistique. Ca simplifie la vie de trouver ce pour quoi on est fait.

Je fais un métier qui me permet d’avoir du temps pour mes enfants, et ce temps est un de mes biens les plus précieux. Il est important pour mon équilibre et pour le leur. Je gère mes horaires pour aller les chercher à l’école à 4 heures. Je vois tellement de mamans se plaindre de ne pas avoir de temps.

L’année dernière nous avons décidé de faire une chambre d’hôte à la maison, pour arrondir les fins de mois. Ainsi, si nous n’avons pas les moyens de voyager, le monde vient à nous ! Nous avons hébergé des Autraliens, des Japonais, des Norvégiens…C’est une ouverture sur le monde pour les enfants, et une belle expérience de partage et de simplicité. Deux Japonaises, qui s’étaient fait un programme très chargé de visite de tous les lieux touristiques, boutiques et musées parisiens, nous ont dit à la fin du séjour que le meilleur moment avait été le petit déjeuner que nous avons partagé en famille.

L’année dernière, je me suis lancée dans le blogging. J’ai créé Gratitude et Compagnie il y a six mois, pour partager des bonnes nouvelles, et tout ce qui donne du sens à la vie. J’ai plein de choses à donner, à partager sur la vie : des joies toutes simples, ce qui fait qu’une vie quotidienne est belle et bien remplie. C’est mon témoignage en tant que chrétienne. »

Nul n’a le monopole du coeur… familial

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Nul n’a le monopole de la famille.

Aucun mouvement politique, aucune association, aucun syndicat ni autorité religieuse, ni personnalité plus qualifiée qu’une autre. La famille est une construction collective, sur laquelle chacun détient une part de vérité, et au sujet de laquelle il est sain que le débat vive.

Pour notre part, députés de la majorité, nous revendiquons une attention toute particulière aux questions touchant les familles. Que nous ayons eu la chance de fonder une famille nombreuse, et plutôt “traditionnelle” dans sa constitution, ne nous confère aucune clairvoyance supérieure. Notre expérience personnelle et nos yeux ouverts sur la société, nous offrent juste la conscience de l’importance, de la vulnérabilité, et de la complexité, du noyau familial.

Près de 3 millions d’enfants vivent au sein de familles monoparentales, 130 000 divorces sont prononcés chaque année et un million d’enfants environ vivent avec un parent et un beau-parent. Ajoutons à cela que 2500 enfants sont adoptés chaque année et vingt mille environ conçus par Assistance Médicale à la Procréation. Sauf à marginaliser un très grand nombre de compatriotes et leurs enfants, il n’est plus possible de faire tourner nos références autour d’un seul modèle, celui de la famille stable, indestructible et biologique.

Il est urgent de débattre de la place du beau-parent, de l’extrême précarité d’un grand nombre de familles monoparentale, de l’évolution de notre droit de l’adoption, de l’accès aux origines. Trouver des solutions à ces questionnements nécessaires, ce n’est pas “attaquer les familles”.

Hommes et femmes de gauche, nous revendiquons notre détermination à conforter la cellule familiale. Nous prenons le parti de le faire par deux biais :

- D’abord et avant tout par une politique familiale empreinte de justice. Personne n’ignore que la politique familiale est peu équitable. Le soutien de la communauté nationale aux familles constitue un avantage, d’autant plus grand, que leurs bénéficiaires sont aisés. Dans une République qui prêche l’égalité des chances, nous entretenons ainsi les déterminismes sociaux. A l’heure où certains parents peinent à nourrir leurs enfants correctement, il ne devrait pas y avoir de tabou à questionner l’efficacité de notre politique familiale.

- Ensuite, nous pensons que la sphère familiale doit être sécurisée pour que les générations qui la composent s’y épanouissent en sérénité. Le cercle familial est toujours questionné, défié parfois, par l’évolution de notre société. Nous revendiquons une détermination sans faille à lutter pour plus de sécurité économique, sociale, juridique, sanitaire, environnementale.

Il est grand temps de mettre fin à une vision manichéenne et mensongère de la politique. L’éducation pour les uns, la sécurité pour les autres ; la prévention pour les uns, la répression pour les autres ; la fonction publique pour les uns, les entreprises pour les autres…

Mais qui peut encore raisonner ainsi ? Nous n’ôterons à personne le droit de s’exprimer sur les questions familiales. Mais nous n’autoriserons personne à nous dénier la responsabilité de faire évoluer le droit des familles. Nous affichons notre vision et notre attachement à une politique familiale, à la plume trempée dans l’entraide et le respect, reflet de son Histoire tout autant que son avenir. Ceux qui ne veulent pas toucher un cheveu à une politique familiale devenue sacrée et intangible, font courir un danger pour les familles elles-mêmes.

Dans un monde et une France en mouvement, c’est la gauche qui aujourd’hui protège et défend nos familles.

* Erwann BINET, député de l’Isère, 5 enfants ; Marie-Anne CHAPDELAINE, députée d’Ile-et-Vilaine, 4 enfants ; Paul MOLAC, député du Morbihan, 7 enfants.

Simplifier leur vie, ils l’ont fait

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Gwedolyn et Stéphane Bienvenue, Lyon, deux enfants de 4 et 7 ans :
« On s’est allégés des objets non indispensables »

« Le choix de ne pas avoir de voiture est central. Il est intervenu dans notre choix de résidence : le centre de ville de Lyon.

Le vélo est vraiment mon mode de déplacement quotidien. Je travaille dans une des communes de la banlieue ouest, ce qui représente une dizaine de kilomètres aller-retour. Les gens s’étonnent que je vienne de Lyon. Moi, ça me plaît de déconstruire ces représentations.

C’est économique, écologique, super pratique et rapide. Quand on y goûte, on se dit qu’on se simplifie la vie.

Pour nos vacances, on part en train et vélo. Nous connaissons bien toutes les voies vertes de France ! Le long de la Loire, de l’Atlantique, du canal du Midi… on a ratissé la France, et l’on a découvert de beaux endroits. C’est un fabuleux moyen de voyager en famille. Nous aimons bien l’itinérance, aller à la rencontre des gens. Quand on arrive à vélo, c’est sympathique, ça simplifie les rapports, on a un bon accueil. L’échange fait place à l’étonnement.

Nos deux enfants de 4 et 7 ans aiment ça, d’autant que l’on s’adapte à leur age. La petite est encore en carriole, mais l’aîné a son vélo attelé au mien.

Nos valises se résument à une sacoche chacun et deux sacoches pour l’intendance familiale.

À la maison, on essaie de s’alléger de tous les biens qui ne paraissent pas indispensables. Cela permet de faire de la place pour autre chose. Nous n’avons pas de micro-onde, pas de lave-vaiselle, de sèche-linge, de cafetière électrique… et les gadgets comme des robots de cuisine ou des machines à raclette n’ont pas droit de cité chez nous. Quand des amis dînent à la maison, ils se proposent spontanément pour faire la vaisselle. Cela crée du lien, ce sont des moments d’échange simple. C’est dans cette spontanéité que l’on est le plus proche. La simplicité, ça crée beaucoup de convivialité. Moins de biens, ça crée plus de liens !

Entre voisins, on se prête des pompes à vélo, des échelles, des outils. C’est sympa, on partage tout. Pour moi c’est ça, retrouver de la simplicité. C’est un piège de croire que l’on a pas besoin des autres, c’est enfermant. À acheter beaucoup de choses matérielles, on se sent mal à l’aise à aller taper à la porte des autres. Cela induit du repli sur soi, de l’individualisme. C’est récent, tous ces objets qui sont venus nous envahir et prendre la place de l’essentiel : être relié aux autres, créer de l’entraide, cultiver l’être plutôt que l’avoir.

On a pas de télé. Pour moi ça dégage du temps pour lire, pour raconter des histoires aux enfants. Ce sont des moments intimes qui ritualisent le quotidien. Les soirs d’élection, on fait des soirées chez des amis qui ont la télé. Cela crée des débats et des échanges que l’on aurait pas eu si l’on été restés chez nous.

N’ayant pas de téléphone portable, j’utilise beaucoup le mail, et je ne perds pas de temps à déplacer des rendez-vous. Il y a des situations où le portable est pratique mais l’on peut s’en passer dans 80% des cas. Je revendique fièrement d’avoir une carte téléphonique dans mon portefeuille même si je déplore la disparition des cabines..

Pendant les vacances de Noël, nous avons proposé à une mère d’élève de l’école, sans domicile, de venir habiter chez nous avec ses enfants. Nous aurions davantage hésité si nous avions eu à la maison des choses de valeur. La sobritété nous permet d’investir dans d’autres choses : des liens de solidarité.

La source de cet engagement, je la puise dans ma foi chrétienne, dont les valeurs sont le partage, la solidarité, l’entraide, l’accueil de l’autre. Nous avons un engagement associatif à travers « Chrétiens et pic de pétrole », qui s’interroge sur les convergences entre l’objection de croissance et le message évangélique. Cette recherche de simplicité est convergente avec la figure du Christ. On se met en chemin derrière lui en essayant d’être dans la sobriété. »

Claire de Buttet, Paris :
« J’ai changé de métier pour retrouver du temps »

« J’ai changé de vie il y a huit ans quand je suis devenue peintre décorateur à mon compte. Après des études d’arts, j’ai été assistante de direction dans différentes boîtes, dont un gros groupe de presse américain pour qui je travaillais au service publicité. Ce travail répétitif ne me correspondait plus. Cela faisait un moment que je voulais reprendre les pinceaux. Grâce au Fongecif, j’ai fait une formation de peintre décorateur pendant un an, et je me suis mise à mon compte.

Il est plus sûr d’être salarié, mais aujourd’hui je suis mieux alignée par rapport à ce que je voulais développer comme talent dans mon métier. J’avais l’impression que je passais à côté de ma vie si je ne reprenais pas les pinceaux et si je n’avais pas d’influence positive sur la vie des autres avec mon travail artistique. Ca simplifie la vie de trouver ce pour quoi on est fait.

Je fais un métier qui me permet d’avoir du temps pour mes enfants, et ce temps est un de mes biens les plus précieux. Il est important pour mon équilibre et pour le leur. Je gère mes horaires pour aller les chercher à l’école à 4 heures. Je vois tellement de mamans se plaindre de ne pas avoir de temps.

L’année dernière nous avons décidé de faire une chambre d’hôte à la maison, pour arrondir les fins de mois. Ainsi, si nous n’avons pas les moyens de voyager, le monde vient à nous ! Nous avons hébergé des Autraliens, des Japonais, des Norvégiens…C’est une ouverture sur le monde pour les enfants, et une belle expérience de partage et de simplicité. Deux Japonaises, qui s’étaient fait un programme très chargé de visite de tous les lieux touristiques, boutiques et musées parisiens, nous ont dit à la fin du séjour que le meilleur moment avait été le petit déjeuner que nous avons partagé en famille.

L’année dernière, je me suis lancée dans le blogging. J’ai créé Gratitude et Compagnie il y a six mois, pour partager des bonnes nouvelles, et tout ce qui donne du sens à la vie. J’ai plein de choses à donner, à partager sur la vie : des joies toutes simples, ce qui fait qu’une vie quotidienne est belle et bien remplie. C’est mon témoignage en tant que chrétienne. »

Des chercheurs dressent la première carte corporelle des émotions

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Lorsque nous sommes fiers, triste ou heureux, nous éprouvons des sensations corporelles qui ne sont pas situées dans les mêmes zones de notre corps. Si nous avons tous pris conscience plus ou moins confusément de cette réalité un jour ou l’autre (la douleur dans la poitrine produite par l’anxiété, la sensation de chaleur qui envahit notre visage et plus particulièrement nos joues lorsque nous ressentons de la honte…), nous n’avions cependant peut-être pas réalisé à quel point la localisation de ces zones corporelles activées par nos émotions variait considérablement selon la nature de l’émotion éprouvée.

Or, des scientifiques finlandais viennent de dresser une carte des zones corporelles activées en fonction de chaque émotion (bonheur, tristesse, colère…). Ce travail, publié le 31 décembre 2013 dans la revue  Proceedings of The National Academy of Sciences, montre à quel point chaque type d’émotion active un réseau de zones corporelles spécifique, bien distinct des zones activées par les autres types d’émotions.

Pour produire cette carte, ces chercheurs ont mené une étude menée sur 700 volontaires de nationalité finlandaise, suédoise et taïwanaise. Des participants à qui il a d’abord été demandé de visionner des séquences vidéo associées à différentes émotions, puis de recenser les parties de leur corps dans lesquelles ils avaient la sensation d’un accroissement ou d’une diminution de leurs sensations corporelles.

Résultat ? Ce travail de cartographie révèle par exemple que la colère active principalement la poitrine, la partie inférieure du visage et les bras, avec une intensité toute particulière concernant les mains. Concernant le dégoût, les zones corporelles qu’il active se concentrent principalement autour de la bouche et de la gorge. Enfin, le bonheur est probablement l’émotion qui sollicite le plus notre corps, puisque l’étude montre qu’il génère des sensations corporelles dans toutes les zones du corps, et tout particulièrement sur le visage et dans la poitrine.

Si cette carte corporelle recense les zones du corps au sein desquelles est ressenti un accroissement de l’activité sensorielle, elle liste aussi les endroits qui sont le siège d’une sensation de baisse de l’activité sensorielle. Ainsi, on apprend par exemple que les émotions associées à la dépression ont pour effet de générer une sensation de baisse de l’activité sensorielle dans les bras et les jambes.