Suppression des cotisations familiales, qu’est-ce que ça change ?

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1. Les cotisations familiales, qu’est-ce que c’est ?

Lorsqu’un employeur paie un salaire, il doit également s’acquitter de charges patronales. Dans les faits, un employeur paie pour son salarié environ 1,4 fois plus que le salaire brut. Sur cette somme, 5,4% sont des cotisations familiales. Ces ressources sont utilisées pour financer plus de 60% des prestations familiales : allocations familiales, complément familial versé sous conditions de ressources aux parents de trois enfants et plus, allocation de soutien pour familles monoparentales, allocation de rentrée scolaire, prestations d’accueil du jeune enfant telles que prime à la naissance ou complément de mode de garde, complément de libre choix d’activité pour les congés parentaux…

Les autres ressources de la branche famille sont de type fiscal : la contribution sociale généralisée (qui pèse notamment sur les salaires) représente 19% du financement de la branche. Le restant provient principalement de divers impôts et taxes (droits sur le tabac et les alcools, contribution sur les primes d’assurance automobile, taxe sur les salaires, prélèvement sur les revenus du capital).

2.  Quel impact aura cette suppression de charge pour les entreprises ?

En supprimant, d’ici 2017, les cotisations familiales pour les entreprises et les travailleurs indépendants, l’objectif affiché du président de la République est de « poursuivre l’allègement du coût du travail » et de favoriser l’investissement et l’embauche des entreprises. Il souhaite alléger leurs charges patronales, afin qu’elles disposent de plus d’argent pour employer plus de personnes ou investir dans de nouveaux moyens de production. François Hollande a chiffré ces diminutions de charges à 30 milliards d’euros, « en contrepartie des emplois qui seront créés ». Pour les entreprises, c’est évidemment une excellente nouvelle. Elles pourront restaurer leur taux de marge, dont « tout le monde sait qu’il est le plus bas de son histoire », a dit le président, avant de rajouter que c’est ce taux « qui permet de financer l’investissement ». Pour rappel, chaque employeur a à sa charge des cotisations familiales de 5,4%. Des économies pour l’entreprise, donc, pour l’inciter à embaucher, mais pas de gain supplémentaire pour le salarié.

3. La baisse du coût du travail permettra-t-elle de créer des emplois ?

La mesure pourrait générer un million d’embauches selon Pierre Gattaz, le patron du Medef, qui la réclamait depuis longtemps. Rien n’est moins sûr. Que ce soit les allègements dits Fillon, qui prévoient des baisses de charges dégressives sur les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic ou les crédits d’impôt en faveur de la recherche ou de la compétitivité et de l’emploi, aucun chiffrage sérieux des emplois créés grâce à ces dispositifs n’a été réalisé. Pour les entreprises, toujours dans l’incertitude quant aux perspectives de demande, la tentation reste d’utiliser ces baisses du coût du travail pour reconstituer leurs marges plutôt que pour embaucher.

4.  Pourquoi le chef de l’Etat a-t-il ciblé les cotisations familiales ?

Pour François Hollande, il n’est plus possible que les ressources de la branche famille proviennent aux deux tiers des cotisations des employeurs alors que les prestations familiales profitent à tous les enfants, que les parents soient salariés d’entreprises cotisantes ou non. Il s’agit pour lui d’une « nouvelle méthode » : « Plutôt que de faire des coupes budgétaires aveugles, indifférenciées et donc injustes, je propose de mener des réformes structurelles et de redéfinir les principales missions de l’État, de revoir nos mécanismes de redistribution pour les rendre plus justes, plus écologiques et plus efficaces ».

5. Comment cette baisse va-t-elle s’organiser ?

Dans son propos liminaire, le chef de l’Etat a rappelé que ce processus avait été engagé en novembre 2012 avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) qui se traduira cette année déjà par une baisse de charges représentant 4% de la masse salariale, et 6% en 2015.

Le chiffre de 30 milliards annoncé par François Hollande inclut donc ce Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), qui permet déjà d’économiser 20 milliards par an. Or, le Cice est censé prendre fin en 2015, et des discussions avec les partenaires sociaux permettront – ou pas – de le renouveler. En cas de renouvellement du Cice, il y aura donc bien un allègement de 30 milliards (20 milliards imputables au crédit d’impôt, plus 10 milliards de cotisations). Si le Cice n’est pas renouvelé, l’allègement pourrait n’être plus que de 10 milliards.

6. Qui va payer pour la branche famille ?

Interrogé à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse sur le financement, François Hollande a martelé : « Il n’y a aucun risque pour les droits sociaux. » Il n’est pas question pour François Hollande de supprimer les prestations familiales. Il va donc falloir trouver de l’argent pour combler ce manque à gagner. Oo alors tailler quelque part. Là-dessus, le chef de l’Etat est resté on ne peut plus flou. La baisse sera compensée par des économies réalisées sur la dépense publique. On se dirigerait donc vers une nouvelle diminution des dépenses qu’il va falloir cibler. Le nouveau Conseil stratégique de la dépense, dont la création a été annoncée au cours de cette même conférence de presse, sera chargé de trouver les postes de réduction.

Autre piste annoncée par François Hollande : engager une réflexion non plus seulement sur la branche famille, mais sur « le mode de financement de la protection sociale » dans sa totalité. En tout état de cause, une hausse des impôts semble exclue pour le moment, tout comme comme un relèvement de la CSG ou de la TVA. François Hollande a assuré qu’il n’y aura pas de « transfert de charges des entreprises vers les ménages » sans toutefois détailler sa feuille de route. En revanche, la baisse des cotisations devrait augmenter le résultat imposable des entreprises, débouchant sur un surcroit d’impôt sur les sociétés.

7. Comment réagissent les associations familiales ?

Mal, très mal. Certaines s’inquiètent de la pérennité du nouveau système, d’autres sont franchement en colère. Dans un communiqué publié le 15 janvier, l’Union nationale des associations familiales (Unaf) se demande « comment seront compensés les milliards de perte de recettes pour la branche famille, déjà en déficit », estimant que « les entreprises bénéficient de la politique familiale » qui « permet aux salariés de mieux concilier leur activité professionnelle avec leur vie familiale ».

Pour l’Union des familles laïques (Ufal), « cette décision sans précédent comporte des risques économiques et politiques considérables (…) Cet allègement devra être compensé par un nouveau mouvement d’économies drastiques sur les dépenses sociales qui affecteront les familles déjà fortement fragilisées par la crise. » Très sévère, le Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal) estime que le Président de la République dilapide l’héritage du Conseil national de la résistance, le financement de la branche famille ayant été mis en place après la Guerre comme une sorte de « salaire différé ».

C’est aussi l’avis des Associations familiales catholiques (AFC), pour qui « les annonces faites par le président de la République perpétuent une vision de la politique familiale comme une charge pour les entreprises, et remettent en cause le principe d’universalité des allocations familiales. »

8. Quel est le calendrier de cette mesure ?

A la suite des vœux de François Hollande aux partenaires sociaux mardi prochain, patrons et syndicats seront reçus par le Premier ministre. Le Haut conseil du financement de la protection sociale rendra ensuite un premier rapport à la fin du mois de février et un définitif au mois de mai. « Une loi de programmation de nos finances publiques et sociales sur la période 2015-2017 » sera votée à l’automne. Elle sera en cohérence avec ce qui sera décidé dans le cadre du pacte de responsabilité, officiellement lancé le 21 janvier, mais aussi de la remise à plat de la fiscalité promise par Jean-Marc Ayrault.

Suppression des cotisations familiales, qu’est-ce que ça change ?

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1. Les cotisations familiales, qu’est-ce que c’est ?

Lorsqu’un employeur paie un salaire, il doit également s’acquitter de charges patronales. Dans les faits, un employeur paie pour son salarié environ 1,4 fois plus que le salaire brut. Sur cette somme, 5,4% sont des cotisations familiales. Ces ressources sont utilisées pour financer plus de 60% des prestations familiales : allocations familiales, complément familial versé sous conditions de ressources aux parents de trois enfants et plus, allocation de soutien pour familles monoparentales, allocation de rentrée scolaire, prestations d’accueil du jeune enfant telles que prime à la naissance ou complément de mode de garde, complément de libre choix d’activité pour les congés parentaux…

Les autres ressources de la branche famille sont de type fiscal : la contribution sociale généralisée (qui pèse notamment sur les salaires) représente 19% du financement de la branche. Le restant provient principalement de divers impôts et taxes (droits sur le tabac et les alcools, contribution sur les primes d’assurance automobile, taxe sur les salaires, prélèvement sur les revenus du capital).

2.  Quel impact aura cette suppression de charge pour les entreprises ?

En supprimant, d’ici 2017, les cotisations familiales pour les entreprises et les travailleurs indépendants, l’objectif affiché du président de la République est de « poursuivre l’allègement du coût du travail » et de favoriser l’investissement et l’embauche des entreprises. Il souhaite alléger leurs charges patronales, afin qu’elles disposent de plus d’argent pour employer plus de personnes ou investir dans de nouveaux moyens de production. François Hollande a chiffré ces diminutions de charges à 30 milliards d’euros, « en contrepartie des emplois qui seront créés ». Pour les entreprises, c’est évidemment une excellente nouvelle. Elles pourront restaurer leur taux de marge, dont « tout le monde sait qu’il est le plus bas de son histoire », a dit le président, avant de rajouter que c’est ce taux « qui permet de financer l’investissement ». Pour rappel, chaque employeur a à sa charge des cotisations familiales de 5,4%. Des économies pour l’entreprise, donc, pour l’inciter à embaucher, mais pas de gain supplémentaire pour le salarié.

3. La baisse du coût du travail permettra-t-elle de créer des emplois ?

La mesure pourrait générer un million d’embauches selon Pierre Gattaz, le patron du Medef, qui la réclamait depuis longtemps. Rien n’est moins sûr. Que ce soit les allègements dits Fillon, qui prévoient des baisses de charges dégressives sur les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic ou les crédits d’impôt en faveur de la recherche ou de la compétitivité et de l’emploi, aucun chiffrage sérieux des emplois créés grâce à ces dispositifs n’a été réalisé. Pour les entreprises, toujours dans l’incertitude quant aux perspectives de demande, la tentation reste d’utiliser ces baisses du coût du travail pour reconstituer leurs marges plutôt que pour embaucher.

4.  Pourquoi le chef de l’Etat a-t-il ciblé les cotisations familiales ?

Pour François Hollande, il n’est plus possible que les ressources de la branche famille proviennent aux deux tiers des cotisations des employeurs alors que les prestations familiales profitent à tous les enfants, que les parents soient salariés d’entreprises cotisantes ou non. Il s’agit pour lui d’une « nouvelle méthode » : « Plutôt que de faire des coupes budgétaires aveugles, indifférenciées et donc injustes, je propose de mener des réformes structurelles et de redéfinir les principales missions de l’État, de revoir nos mécanismes de redistribution pour les rendre plus justes, plus écologiques et plus efficaces ».

5. Comment cette baisse va-t-elle s’organiser ?

Dans son propos liminaire, le chef de l’Etat a rappelé que ce processus avait été engagé en novembre 2012 avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) qui se traduira cette année déjà par une baisse de charges représentant 4% de la masse salariale, et 6% en 2015.

Le chiffre de 30 milliards annoncé par François Hollande inclut donc ce Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), qui permet déjà d’économiser 20 milliards par an. Or, le Cice est censé prendre fin en 2015, et des discussions avec les partenaires sociaux permettront – ou pas – de le renouveler. En cas de renouvellement du Cice, il y aura donc bien un allègement de 30 milliards (20 milliards imputables au crédit d’impôt, plus 10 milliards de cotisations). Si le Cice n’est pas renouvelé, l’allègement pourrait n’être plus que de 10 milliards.

6. Qui va payer pour la branche famille ?

Interrogé à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse sur le financement, François Hollande a martelé : « Il n’y a aucun risque pour les droits sociaux. » Il n’est pas question pour François Hollande de supprimer les prestations familiales. Il va donc falloir trouver de l’argent pour combler ce manque à gagner. Oo alors tailler quelque part. Là-dessus, le chef de l’Etat est resté on ne peut plus flou. La baisse sera compensée par des économies réalisées sur la dépense publique. On se dirigerait donc vers une nouvelle diminution des dépenses qu’il va falloir cibler. Le nouveau Conseil stratégique de la dépense, dont la création a été annoncée au cours de cette même conférence de presse, sera chargé de trouver les postes de réduction.

Autre piste annoncée par François Hollande : engager une réflexion non plus seulement sur la branche famille, mais sur « le mode de financement de la protection sociale » dans sa totalité. En tout état de cause, une hausse des impôts semble exclue pour le moment, tout comme comme un relèvement de la CSG ou de la TVA. François Hollande a assuré qu’il n’y aura pas de « transfert de charges des entreprises vers les ménages » sans toutefois détailler sa feuille de route. En revanche, la baisse des cotisations devrait augmenter le résultat imposable des entreprises, débouchant sur un surcroit d’impôt sur les sociétés.

7. Comment réagissent les associations familiales ?

Mal, très mal. Certaines s’inquiètent de la pérennité du nouveau système, d’autres sont franchement en colère. Dans un communiqué publié le 15 janvier, l’Union nationale des associations familiales (Unaf) se demande « comment seront compensés les milliards de perte de recettes pour la branche famille, déjà en déficit », estimant que « les entreprises bénéficient de la politique familiale » qui « permet aux salariés de mieux concilier leur activité professionnelle avec leur vie familiale ».

Pour l’Union des familles laïques (Ufal), « cette décision sans précédent comporte des risques économiques et politiques considérables (…) Cet allègement devra être compensé par un nouveau mouvement d’économies drastiques sur les dépenses sociales qui affecteront les familles déjà fortement fragilisées par la crise. » Très sévère, le Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal) estime que le Président de la République dilapide l’héritage du Conseil national de la résistance, le financement de la branche famille ayant été mis en place après la Guerre comme une sorte de « salaire différé ».

C’est aussi l’avis des Associations familiales catholiques (AFC), pour qui « les annonces faites par le président de la République perpétuent une vision de la politique familiale comme une charge pour les entreprises, et remettent en cause le principe d’universalité des allocations familiales. »

8. Quel est le calendrier de cette mesure ?

A la suite des vœux de François Hollande aux partenaires sociaux mardi prochain, patrons et syndicats seront reçus par le Premier ministre. Le Haut conseil du financement de la protection sociale rendra ensuite un premier rapport à la fin du mois de février et un définitif au mois de mai. « Une loi de programmation de nos finances publiques et sociales sur la période 2015-2017 » sera votée à l’automne. Elle sera en cohérence avec ce qui sera décidé dans le cadre du pacte de responsabilité, officiellement lancé le 21 janvier, mais aussi de la remise à plat de la fiscalité promise par Jean-Marc Ayrault.

Une nouvelle catégorie d’étoiles hypervéloces découverte

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Graphic design by Julie Turner, Vanderbilt University. Top view courtesy of the National Aeronautics and Space Administration. Side view courtesy of the European Southern Observatory

Graphic design by Julie Turner, Vanderbilt University. Top view courtesy of the National Aeronautics and Space Administration. Side view courtesy of the European Southern Observatory

Une nouvelle catégorie d’étoiles hypervéloces, ces étoiles qui se déplacent si rapidement qu’elles peuvent se libérer de l’attraction gravitationnelle de notre galaxie, vient d’être découverte par une équipe internationale d’astronomes. Un résultat publié le 1er janvier 2013 dans la revue Astrophysical Journal.

Au nombre de 20, ces étoiles découvertes par l’astrophysicien Lauren Palladino (Université Vanderbilt à Nashville, États-Unis) et ses collègues  ont suscité la surprise de ses découvreurs. En effet, si l’existence d’étoiles hypervéloces était déjà connue (lire « Des étoiles « hypervéloces » aux confins de la Voie lactée »), ces nouvelles étoiles hypervéloces sont très différentes de celles qui avaient été précédemment identifiées. Et pour cause, puisque les étoiles hypervéloces qui avaient été identifiées jusqu’ici avaient toutes pour origine le centre de la Voie lactée, ce qui n’est en revanche pas du tout le cas de ces 20 nouvelles étoiles.

Or, le fait que ces 20 étoiles hypervéloces n’aient pas pour origine le centre de la Voie Lactée pose un problème théorique. En effet, l’hypothèse qui prévalait jusqu’alors pour expliquer l’existence des étoiles hypervéloces (celles provenant du centre de la Voie Lactée) ne fonctionne pas pour ces nouvelles étoiles. Et pour cause, puisque cette hypothèse énonce que les étoiles hypervéloces sont  des étoiles qui évoluaient à l’origine en paire dans un système dit « binaire » (une étoile binaire est un système de deux étoiles orbitant autour d’un centre de gravité commun) à proximité du trou noir supermassif situé au centre de notre galaxie : lorsque l’une des deux étoiles de la paire s’approche un peu trop près du trou noir, elle est absorbée par celui-ci, et transfère alors son énergie cinétique à sa compagne qui se retrouve alors brusquement éjectée vers les confins de la galaxie.

Une hypothèse qui, on le comprend, ne peut absolument pas s’appliquer aux 20 nouvelles étoiles hypervéloces découvertes par l’astrophysicien Lauren Palladino (Université Vanderbilt à Nashville, États-Unis) et ses collègues : n’ayant jamais résidé au centre de la Voie lactée, là où réside le trou noir supermassif de notre galaxie, elles ne peuvent donc pas avoir été éjectées par ce dernier.

De ce fait, une question se pose : si ces 20 nouvelles étoiles hypervéloces ne proviennent pas du centre de la Voie lactée, là où la présence du trou noir supermassif a pour effet d’expulser régulièrement des étoiles vers l’extérieur de la galaxie (les astrophysiciens pensent que ce phénomène se produit une fois tous les 100 000 ans environ), quel est donc le mécanisme qui est à l’origine de leur brutale éjection ?

Une énigme que l’astrophysicien Lauren Palladino (Université Vanderbilt à Nashville, États-Unis) et ses collègues espèrent bien résoudre prochainement…

Ces travaux ont été publiés le 1er janvier 2013 dans la revue Astrophysical Journal sous le titre « Hypervelocity Star Candidates in the SEGUE G & K Dwarf Sample ».

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Suppression des cotisations familiales, qu’est-ce que ça change ?

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1. Les cotisations familiales, qu’est-ce que c’est ?

Lorsqu’un employeur paie un salaire, il doit également s’acquitter de charges patronales. Dans les faits, un employeur paie pour son salarié environ 1,4 fois plus que le salaire brut. Sur cette somme, 5,4% sont des cotisations familiales. Ces ressources sont utilisées pour financer plus de 60% des prestations familiales : allocations familiales, complément familial versé sous conditions de ressources aux parents de trois enfants et plus, allocation de soutien pour familles monoparentales, allocation de rentrée scolaire, prestations d’accueil du jeune enfant telles que prime à la naissance ou complément de mode de garde, complément de libre choix d’activité pour les congés parentaux…

Les autres ressources de la branche famille sont de type fiscal : la contribution sociale généralisée (qui pèse notamment sur les salaires) représente 19% du financement de la branche. Le restant provient principalement de divers impôts et taxes (droits sur le tabac et les alcools, contribution sur les primes d’assurance automobile, taxe sur les salaires, prélèvement sur les revenus du capital).

2.  Quel impact aura cette suppression de charge pour les entreprises ?

En supprimant, d’ici 2017, les cotisations familiales pour les entreprises et les travailleurs indépendants, l’objectif affiché du président de la République est de « poursuivre l’allègement du coût du travail » et de favoriser l’investissement et l’embauche des entreprises. Il souhaite alléger leurs charges patronales, afin qu’elles disposent de plus d’argent pour employer plus de personnes ou investir dans de nouveaux moyens de production. François Hollande a chiffré ces diminutions de charges à 30 milliards d’euros, « en contrepartie des emplois qui seront créés ». Pour les entreprises, c’est évidemment une excellente nouvelle. Elles pourront restaurer leur taux de marge, dont « tout le monde sait qu’il est le plus bas de son histoire », a dit le président, avant de rajouter que c’est ce taux « qui permet de financer l’investissement ». Pour rappel, chaque employeur a à sa charge des cotisations familiales de 5,4%. Des économies pour l’entreprise, donc, pour l’inciter à embaucher, mais pas de gain supplémentaire pour le salarié.

3. La baisse du coût du travail permettra-t-elle de créer des emplois ?

La mesure pourrait générer un million d’embauches selon Pierre Gattaz, le patron du Medef, qui la réclamait depuis longtemps. Rien n’est moins sûr. Que ce soit les allègements dits Fillon, qui prévoient des baisses de charges dégressives sur les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic ou les crédits d’impôt en faveur de la recherche ou de la compétitivité et de l’emploi, aucun chiffrage sérieux des emplois créés grâce à ces dispositifs n’a été réalisé. Pour les entreprises, toujours dans l’incertitude quant aux perspectives de demande, la tentation reste d’utiliser ces baisses du coût du travail pour reconstituer leurs marges plutôt que pour embaucher.

4.  Pourquoi le chef de l’Etat a-t-il ciblé les cotisations familiales ?

Pour François Hollande, il n’est plus possible que les ressources de la branche famille proviennent aux deux tiers des cotisations des employeurs alors que les prestations familiales profitent à tous les enfants, que les parents soient salariés d’entreprises cotisantes ou non. Il s’agit pour lui d’une « nouvelle méthode » : « Plutôt que de faire des coupes budgétaires aveugles, indifférenciées et donc injustes, je propose de mener des réformes structurelles et de redéfinir les principales missions de l’État, de revoir nos mécanismes de redistribution pour les rendre plus justes, plus écologiques et plus efficaces ».

5. Comment cette baisse va-t-elle s’organiser ?

Dans son propos liminaire, le chef de l’Etat a rappelé que ce processus avait été engagé en novembre 2012 avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) qui se traduira cette année déjà par une baisse de charges représentant 4% de la masse salariale, et 6% en 2015.

Le chiffre de 30 milliards annoncé par François Hollande inclut donc ce Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), qui permet déjà d’économiser 20 milliards par an. Or, le Cice est censé prendre fin en 2015, et des discussions avec les partenaires sociaux permettront – ou pas – de le renouveler. En cas de renouvellement du Cice, il y aura donc bien un allègement de 30 milliards (20 milliards imputables au crédit d’impôt, plus 10 milliards de cotisations). Si le Cice n’est pas renouvelé, l’allègement pourrait n’être plus que de 10 milliards.

6. Qui va payer pour la branche famille ?

Interrogé à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse sur le financement, François Hollande a martelé : « Il n’y a aucun risque pour les droits sociaux. » Il n’est pas question pour François Hollande de supprimer les prestations familiales. Il va donc falloir trouver de l’argent pour combler ce manque à gagner. Oo alors tailler quelque part. Là-dessus, le chef de l’Etat est resté on ne peut plus flou. La baisse sera compensée par des économies réalisées sur la dépense publique. On se dirigerait donc vers une nouvelle diminution des dépenses qu’il va falloir cibler. Le nouveau Conseil stratégique de la dépense, dont la création a été annoncée au cours de cette même conférence de presse, sera chargé de trouver les postes de réduction.

Autre piste annoncée par François Hollande : engager une réflexion non plus seulement sur la branche famille, mais sur « le mode de financement de la protection sociale » dans sa totalité. En tout état de cause, une hausse des impôts semble exclue pour le moment, tout comme comme un relèvement de la CSG ou de la TVA. François Hollande a assuré qu’il n’y aura pas de « transfert de charges des entreprises vers les ménages » sans toutefois détailler sa feuille de route. En revanche, la baisse des cotisations devrait augmenter le résultat imposable des entreprises, débouchant sur un surcroit d’impôt sur les sociétés.

7. Comment réagissent les associations familiales ?

Mal, très mal. Certaines s’inquiètent de la pérennité du nouveau système, d’autres sont franchement en colère. Dans un communiqué publié le 15 janvier, l’Union nationale des associations familiales (Unaf) se demande « comment seront compensés les milliards de perte de recettes pour la branche famille, déjà en déficit », estimant que « les entreprises bénéficient de la politique familiale » qui « permet aux salariés de mieux concilier leur activité professionnelle avec leur vie familiale ».

Pour l’Union des familles laïques (Ufal), « cette décision sans précédent comporte des risques économiques et politiques considérables (…) Cet allègement devra être compensé par un nouveau mouvement d’économies drastiques sur les dépenses sociales qui affecteront les familles déjà fortement fragilisées par la crise. » Très sévère, le Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal) estime que le Président de la République dilapide l’héritage du Conseil national de la résistance, le financement de la branche famille ayant été mis en place après la Guerre comme une sorte de « salaire différé ».

C’est aussi l’avis des Associations familiales catholiques (AFC), pour qui « les annonces faites par le président de la République perpétuent une vision de la politique familiale comme une charge pour les entreprises, et remettent en cause le principe d’universalité des allocations familiales. »

8. Quel est le calendrier de cette mesure ?

A la suite des vœux de François Hollande aux partenaires sociaux mardi prochain, patrons et syndicats seront reçus par le Premier ministre. Le Haut conseil du financement de la protection sociale rendra ensuite un premier rapport à la fin du mois de février et un définitif au mois de mai. « Une loi de programmation de nos finances publiques et sociales sur la période 2015-2017 » sera votée à l’automne. Elle sera en cohérence avec ce qui sera décidé dans le cadre du pacte de responsabilité, officiellement lancé le 21 janvier, mais aussi de la remise à plat de la fiscalité promise par Jean-Marc Ayrault.

Suppression des cotisations familiales, qu’est-ce que ça change ?

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1. Les cotisations familiales, qu’est-ce que c’est ?

Lorsqu’un employeur paie un salaire, il doit également s’acquitter de charges patronales. Dans les faits, un employeur paie pour son salarié environ 1,4 fois plus que le salaire brut. Sur cette somme, 5,4% sont des cotisations familiales. Ces ressources sont utilisées pour financer plus de 60% des prestations familiales : allocations familiales, complément familial versé sous conditions de ressources aux parents de trois enfants et plus, allocation de soutien pour familles monoparentales, allocation de rentrée scolaire, prestations d’accueil du jeune enfant telles que prime à la naissance ou complément de mode de garde, complément de libre choix d’activité pour les congés parentaux…

Les autres ressources de la branche famille sont de type fiscal : la contribution sociale généralisée (qui pèse notamment sur les salaires) représente 19% du financement de la branche. Le restant provient principalement de divers impôts et taxes (droits sur le tabac et les alcools, contribution sur les primes d’assurance automobile, taxe sur les salaires, prélèvement sur les revenus du capital).

2.  Quel impact aura cette suppression de charge pour les entreprises ?

En supprimant, d’ici 2017, les cotisations familiales pour les entreprises et les travailleurs indépendants, l’objectif affiché du président de la République est de « poursuivre l’allègement du coût du travail » et de favoriser l’investissement et l’embauche des entreprises. Il souhaite alléger leurs charges patronales, afin qu’elles disposent de plus d’argent pour employer plus de personnes ou investir dans de nouveaux moyens de production. François Hollande a chiffré ces diminutions de charges à 30 milliards d’euros, « en contrepartie des emplois qui seront créés ». Pour les entreprises, c’est évidemment une excellente nouvelle. Elles pourront restaurer leur taux de marge, dont « tout le monde sait qu’il est le plus bas de son histoire », a dit le président, avant de rajouter que c’est ce taux « qui permet de financer l’investissement ». Pour rappel, chaque employeur a à sa charge des cotisations familiales de 5,4%. Des économies pour l’entreprise, donc, pour l’inciter à embaucher, mais pas de gain supplémentaire pour le salarié.

3. La baisse du coût du travail permettra-t-elle de créer des emplois ?

La mesure pourrait générer un million d’embauches selon Pierre Gattaz, le patron du Medef, qui la réclamait depuis longtemps. Rien n’est moins sûr. Que ce soit les allègements dits Fillon, qui prévoient des baisses de charges dégressives sur les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic ou les crédits d’impôt en faveur de la recherche ou de la compétitivité et de l’emploi, aucun chiffrage sérieux des emplois créés grâce à ces dispositifs n’a été réalisé. Pour les entreprises, toujours dans l’incertitude quant aux perspectives de demande, la tentation reste d’utiliser ces baisses du coût du travail pour reconstituer leurs marges plutôt que pour embaucher.

4.  Pourquoi le chef de l’Etat a-t-il ciblé les cotisations familiales ?

Pour François Hollande, il n’est plus possible que les ressources de la branche famille proviennent aux deux tiers des cotisations des employeurs alors que les prestations familiales profitent à tous les enfants, que les parents soient salariés d’entreprises cotisantes ou non. Il s’agit pour lui d’une « nouvelle méthode » : « Plutôt que de faire des coupes budgétaires aveugles, indifférenciées et donc injustes, je propose de mener des réformes structurelles et de redéfinir les principales missions de l’État, de revoir nos mécanismes de redistribution pour les rendre plus justes, plus écologiques et plus efficaces ».

5. Comment cette baisse va-t-elle s’organiser ?

Dans son propos liminaire, le chef de l’Etat a rappelé que ce processus avait été engagé en novembre 2012 avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) qui se traduira cette année déjà par une baisse de charges représentant 4% de la masse salariale, et 6% en 2015.

Le chiffre de 30 milliards annoncé par François Hollande inclut donc ce Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), qui permet déjà d’économiser 20 milliards par an. Or, le Cice est censé prendre fin en 2015, et des discussions avec les partenaires sociaux permettront – ou pas – de le renouveler. En cas de renouvellement du Cice, il y aura donc bien un allègement de 30 milliards (20 milliards imputables au crédit d’impôt, plus 10 milliards de cotisations). Si le Cice n’est pas renouvelé, l’allègement pourrait n’être plus que de 10 milliards.

6. Qui va payer pour la branche famille ?

Interrogé à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse sur le financement, François Hollande a martelé : « Il n’y a aucun risque pour les droits sociaux. » Il n’est pas question pour François Hollande de supprimer les prestations familiales. Il va donc falloir trouver de l’argent pour combler ce manque à gagner. Oo alors tailler quelque part. Là-dessus, le chef de l’Etat est resté on ne peut plus flou. La baisse sera compensée par des économies réalisées sur la dépense publique. On se dirigerait donc vers une nouvelle diminution des dépenses qu’il va falloir cibler. Le nouveau Conseil stratégique de la dépense, dont la création a été annoncée au cours de cette même conférence de presse, sera chargé de trouver les postes de réduction.

Autre piste annoncée par François Hollande : engager une réflexion non plus seulement sur la branche famille, mais sur « le mode de financement de la protection sociale » dans sa totalité. En tout état de cause, une hausse des impôts semble exclue pour le moment, tout comme comme un relèvement de la CSG ou de la TVA. François Hollande a assuré qu’il n’y aura pas de « transfert de charges des entreprises vers les ménages » sans toutefois détailler sa feuille de route. En revanche, la baisse des cotisations devrait augmenter le résultat imposable des entreprises, débouchant sur un surcroit d’impôt sur les sociétés.

7. Comment réagissent les associations familiales ?

Mal, très mal. Certaines s’inquiètent de la pérennité du nouveau système, d’autres sont franchement en colère. Dans un communiqué publié le 15 janvier, l’Union nationale des associations familiales (Unaf) se demande « comment seront compensés les milliards de perte de recettes pour la branche famille, déjà en déficit », estimant que « les entreprises bénéficient de la politique familiale » qui « permet aux salariés de mieux concilier leur activité professionnelle avec leur vie familiale ».

Pour l’Union des familles laïques (Ufal), « cette décision sans précédent comporte des risques économiques et politiques considérables (…) Cet allègement devra être compensé par un nouveau mouvement d’économies drastiques sur les dépenses sociales qui affecteront les familles déjà fortement fragilisées par la crise. » Très sévère, le Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal) estime que le Président de la République dilapide l’héritage du Conseil national de la résistance, le financement de la branche famille ayant été mis en place après la Guerre comme une sorte de « salaire différé ».

C’est aussi l’avis des Associations familiales catholiques (AFC), pour qui « les annonces faites par le président de la République perpétuent une vision de la politique familiale comme une charge pour les entreprises, et remettent en cause le principe d’universalité des allocations familiales. »

8. Quel est le calendrier de cette mesure ?

A la suite des vœux de François Hollande aux partenaires sociaux mardi prochain, patrons et syndicats seront reçus par le Premier ministre. Le Haut conseil du financement de la protection sociale rendra ensuite un premier rapport à la fin du mois de février et un définitif au mois de mai. « Une loi de programmation de nos finances publiques et sociales sur la période 2015-2017 » sera votée à l’automne. Elle sera en cohérence avec ce qui sera décidé dans le cadre du pacte de responsabilité, officiellement lancé le 21 janvier, mais aussi de la remise à plat de la fiscalité promise par Jean-Marc Ayrault.

Avant l’arrivée de l’homme moderne, Neandertal inhumait déjà ses morts

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En Europe, avant l’arrivée de Homo sapiens, l’homme de Neandertal enterrait déjà ses morts. Tel est le résultat d’une étude publiée le 16 décembre 2013 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

Cette conclusion est le fruit d’une patiente étude menée durant 12 années sur un squelette néandertalien vieux de 50 000 ans, bien connu des paléoanthropologues. Et pour cause, puisqu’il s’agit de l’Homme de la Chapelle-aux-Saints, un homme de Neandertal dont les ossements ont été découverts en 1908 par des prêtres dans la grotte de La Bouffia Bonneval, située sur la commune de la Chapelle-aux-Saints (Corrèze, France).

Agé de 50 à 60 ans environ, ce néandertalien était un véritable vieillard au regard de l’espérance de vie moyenne qui était probablement celle de ses congénères. Un vieillard qui, selon les analyses menées au cours des dernières décennies, ne se déplaçait probablement que très difficilement, et n’avait pu vraisemblablement survivre jusqu’à cet âge avancé que grâce à la solidarité de ses pairs.

Pour parvenir à la conclusion que l’Homme de la Chapelle-aux-Saints a bel et bien été inhumé volontairement, les auteurs de l’étude ont minutieusement étudié la fosse dans laquelle il a été retrouvé. Après de longs travaux, ils sont arrivés à la conclusion que l’ensevelissement du squelette ne pouvait pas résulter d’un phénomène naturel, mais bien plutôt d’un acte intentionnel.

Au cours de ce travail, les scientifiques se sont notamment intéressés à la structure géologique du lieu dans lequel a été retrouvé le squelette, notamment constituée de calcaire mou et d’argile. Selon les chercheurs, la conformation de ces couches de calcaire et d’argile suggère une origine non naturelle.

En réalité, les paléoanthropologues supposaient depuis longtemps que l’Homme de la Chapelle-aux-Saints avait été intentionnellement enterré par ses pairs. Mais jusqu’ici, les preuves manquaient encore pour confirmer cette hypothèse. Avec cette nouvelle étude, c’est donc désormais chose faite.

Ce résultat est-il si surprenant que cela ? En réalité, pas tant que cela. En effet, de précédentes découvertes réalisées au Proche-Orient et au Moyen-Orient au cours de ces dernières décennies avaient déjà montré que Neandertal enterrait très probablement ses morts.

On se souvient ainsi des ossements de ces neuf néandertaliens découverts dans la grotte de Shanidar (Irak), datés de 44 000 à 60 000 ans. L’un d’entre eux, appelé Shanidar IV par les paléoanthropologues, était vraisemblablement un personnage important qui avait été enterré avec tous les égards dus à son rang. Découvert allongé en position fléchie, les pollens de huit fleurs différentes avaient été retrouvés à ses côtés, montrant que des fleurs avaient été disposées à côté de son corps.

Cette nouvelle étude a été publiée le 16 décembre 2013 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, sous le titre « Evidence supporting an intentional Neandertal burial at La Chapelle-aux-Saints ».

Suppression des cotisations familiales, qu’est-ce que ça change ?

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1. Les cotisations familiales, qu’est-ce que c’est ?

Lorsqu’un employeur paie un salaire, il doit également s’acquitter de charges patronales. Dans les faits, un employeur paie pour son salarié environ 1,4 fois plus que le salaire brut. Sur cette somme, 5,4% sont des cotisations familiales. Ces ressources sont utilisées pour financer plus de 60% des prestations familiales : allocations familiales, complément familial versé sous conditions de ressources aux parents de trois enfants et plus, allocation de soutien pour familles monoparentales, allocation de rentrée scolaire, prestations d’accueil du jeune enfant telles que prime à la naissance ou complément de mode de garde, complément de libre choix d’activité pour les congés parentaux…

Les autres ressources de la branche famille sont de type fiscal : la contribution sociale généralisée (qui pèse notamment sur les salaires) représente 19% du financement de la branche. Le restant provient principalement de divers impôts et taxes (droits sur le tabac et les alcools, contribution sur les primes d’assurance automobile, taxe sur les salaires, prélèvement sur les revenus du capital).

2.  Quel impact aura cette suppression de charge pour les entreprises ?

En supprimant, d’ici 2017, les cotisations familiales pour les entreprises et les travailleurs indépendants, l’objectif affiché du président de la République est de « poursuivre l’allègement du coût du travail » et de favoriser l’investissement et l’embauche des entreprises. Il souhaite alléger leurs charges patronales, afin qu’elles disposent de plus d’argent pour employer plus de personnes ou investir dans de nouveaux moyens de production. François Hollande a chiffré ces diminutions de charges à 30 milliards d’euros, « en contrepartie des emplois qui seront créés ». Pour les entreprises, c’est évidemment une excellente nouvelle. Elles pourront restaurer leur taux de marge, dont « tout le monde sait qu’il est le plus bas de son histoire », a dit le président, avant de rajouter que c’est ce taux « qui permet de financer l’investissement ». Pour rappel, chaque employeur a à sa charge des cotisations familiales de 5,4%. Des économies pour l’entreprise, donc, pour l’inciter à embaucher, mais pas de gain supplémentaire pour le salarié.

3. La baisse du coût du travail permettra-t-elle de créer des emplois ?

La mesure pourrait générer un million d’embauches selon Pierre Gattaz, le patron du Medef, qui la réclamait depuis longtemps. Rien n’est moins sûr. Que ce soit les allègements dits Fillon, qui prévoient des baisses de charges dégressives sur les salaires compris entre 1 et 1,6 Smic ou les crédits d’impôt en faveur de la recherche ou de la compétitivité et de l’emploi, aucun chiffrage sérieux des emplois créés grâce à ces dispositifs n’a été réalisé. Pour les entreprises, toujours dans l’incertitude quant aux perspectives de demande, la tentation reste d’utiliser ces baisses du coût du travail pour reconstituer leurs marges plutôt que pour embaucher.

4.  Pourquoi le chef de l’Etat a-t-il ciblé les cotisations familiales ?

Pour François Hollande, il n’est plus possible que les ressources de la branche famille proviennent aux deux tiers des cotisations des employeurs alors que les prestations familiales profitent à tous les enfants, que les parents soient salariés d’entreprises cotisantes ou non. Il s’agit pour lui d’une « nouvelle méthode » : « Plutôt que de faire des coupes budgétaires aveugles, indifférenciées et donc injustes, je propose de mener des réformes structurelles et de redéfinir les principales missions de l’État, de revoir nos mécanismes de redistribution pour les rendre plus justes, plus écologiques et plus efficaces ».

5. Comment cette baisse va-t-elle s’organiser ?

Dans son propos liminaire, le chef de l’Etat a rappelé que ce processus avait été engagé en novembre 2012 avec le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) qui se traduira cette année déjà par une baisse de charges représentant 4% de la masse salariale, et 6% en 2015.

Le chiffre de 30 milliards annoncé par François Hollande inclut donc ce Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), qui permet déjà d’économiser 20 milliards par an. Or, le Cice est censé prendre fin en 2015, et des discussions avec les partenaires sociaux permettront – ou pas – de le renouveler. En cas de renouvellement du Cice, il y aura donc bien un allègement de 30 milliards (20 milliards imputables au crédit d’impôt, plus 10 milliards de cotisations). Si le Cice n’est pas renouvelé, l’allègement pourrait n’être plus que de 10 milliards.

6. Qui va payer pour la branche famille ?

Interrogé à plusieurs reprises lors de sa conférence de presse sur le financement, François Hollande a martelé : « Il n’y a aucun risque pour les droits sociaux. » Il n’est pas question pour François Hollande de supprimer les prestations familiales. Il va donc falloir trouver de l’argent pour combler ce manque à gagner. Oo alors tailler quelque part. Là-dessus, le chef de l’Etat est resté on ne peut plus flou. La baisse sera compensée par des économies réalisées sur la dépense publique. On se dirigerait donc vers une nouvelle diminution des dépenses qu’il va falloir cibler. Le nouveau Conseil stratégique de la dépense, dont la création a été annoncée au cours de cette même conférence de presse, sera chargé de trouver les postes de réduction.

Autre piste annoncée par François Hollande : engager une réflexion non plus seulement sur la branche famille, mais sur « le mode de financement de la protection sociale » dans sa totalité. En tout état de cause, une hausse des impôts semble exclue pour le moment, tout comme comme un relèvement de la CSG ou de la TVA. François Hollande a assuré qu’il n’y aura pas de « transfert de charges des entreprises vers les ménages » sans toutefois détailler sa feuille de route. En revanche, la baisse des cotisations devrait augmenter le résultat imposable des entreprises, débouchant sur un surcroit d’impôt sur les sociétés.

7. Comment réagissent les associations familiales ?

Mal, très mal. Certaines s’inquiètent de la pérennité du nouveau système, d’autres sont franchement en colère. Dans un communiqué publié le 15 janvier, l’Union nationale des associations familiales (Unaf) se demande « comment seront compensés les milliards de perte de recettes pour la branche famille, déjà en déficit », estimant que « les entreprises bénéficient de la politique familiale » qui « permet aux salariés de mieux concilier leur activité professionnelle avec leur vie familiale ».

Pour l’Union des familles laïques (Ufal), « cette décision sans précédent comporte des risques économiques et politiques considérables (…) Cet allègement devra être compensé par un nouveau mouvement d’économies drastiques sur les dépenses sociales qui affecteront les familles déjà fortement fragilisées par la crise. » Très sévère, le Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal) estime que le Président de la République dilapide l’héritage du Conseil national de la résistance, le financement de la branche famille ayant été mis en place après la Guerre comme une sorte de « salaire différé ».

C’est aussi l’avis des Associations familiales catholiques (AFC), pour qui « les annonces faites par le président de la République perpétuent une vision de la politique familiale comme une charge pour les entreprises, et remettent en cause le principe d’universalité des allocations familiales. »

8. Quel est le calendrier de cette mesure ?

A la suite des vœux de François Hollande aux partenaires sociaux mardi prochain, patrons et syndicats seront reçus par le Premier ministre. Le Haut conseil du financement de la protection sociale rendra ensuite un premier rapport à la fin du mois de février et un définitif au mois de mai. « Une loi de programmation de nos finances publiques et sociales sur la période 2015-2017 » sera votée à l’automne. Elle sera en cohérence avec ce qui sera décidé dans le cadre du pacte de responsabilité, officiellement lancé le 21 janvier, mais aussi de la remise à plat de la fiscalité promise par Jean-Marc Ayrault.

L’objet ROXs 42Bb est-il oui ou non une planète ?

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Situé à 440 années-lumière du Soleil à proximité d’une très jeune étoile appelée ROXs 42B, l’objet ROXs 42Bb suscite depuis quelques temps la perplexité des astronomes. En effet, ces derniers sont ni plus ni moins incapables de définir… s’il s’agit d’une planète gazeuse, ou plutôt d’une naine brune.

Une naine brune ? Il s’agit d’un corps céleste dont la masse est insuffisante pour qu’elle puisse entretenir efficacement la combustion de l’hydrogène en son sein, ce qui la conduit à ne pas être considérée comme une étoile. En d’autres termes, une naine brune est tout à la fois trop massive pour être rangée dans la catégorie des planètes, et pas assez massive pour être définie comme une étoile.

Pourquoi les astronomes ne savent-ils pas si ROXs 42Bb est une planète gazeuse ou une naine brune ? Pour comprendre, intéressons-nous aux critères que les astronomes utilisent habituellement pour distinguer les naines brunes et les étoiles d’un côté, et les planètes gazeuses de l’autre. En gros, les astronomes ont tendance à considérer que les objets très massifs et situés très loin de leur étoile sont eux-mêmes des étoiles, ou bien des naines brunes. En revanche, les objets de masse faible, et situés près de leur étoile, sont plutôt des planètes.

Problème : ROXs 42Bb est situé loin de son étoile (30 fois la distance qui sépare Jupiter du Soleil), comme c’est le cas des étoiles et des naines brunes. Mais sa faible masse, estimée à 9 fois celle de Jupiter, suggère quant à elle qu’il s’agit plutôt d’une planète gazeuse. En effet, une telle masse, bien qu’importante, est cependant inférieure au seuil habituellement utilisé par les astronomes pour identifier de façon certaine la présence d’une naine brune.

Or, ce dilemme soulève un problème théorique. En effet, si un objet aussi massif et pourtant aussi éloigné de son étoile est bel et bien une planète, alors cela pourrait remettre en question le modèle dit « d’accrétion de cœur », qui explique comment les planètes géantes gazeuses se forment. Selon cette théorie, les planètes géantes se forment dans le disque constitué de débris gazeux qui entoure leur étoile, ce qui implique qu’elles n’en soient pas trop éloignées. Ce qui n’est bien évidemment pas du tout le cas de ROXs 42Bb, qui est au contraire très loin de son étoile…

Ces travaux ont été publiés cette semaine dans la revue Astrophysical Journal Letters, sous le titre « Direct Imaging and Spectroscopy of a Candidate Companion Below/Near the Deuterium-burning Limit in the Young Binary Star System, ROXs 42B ».

Nos poumons contiennent des récepteurs olfactifs

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Des récepteurs olfactifs sont présents dans les poumons humains. Telle est la découverte réalisée par des biologistes de l’Université de médecine de Washington (St Louis, États-Unis. Ce résultat sera publié dans l’édition de mars 2014 de la revue American Journal of Respiratory Cell and Molecular Biology.

Contrairement aux récepteurs olfactifs présents dans notre nez, qui sont situés dans les membranes de cellules nerveuses, ces récepteurs olfactifs se trouvent dans les membranes de cellules appelées cellules neuroendocrines. Les cellules neuroendocrines ? Ce sont des cellules neuronales bien spécifiques, qui ont pour particularité de répondre aux signaux envoyés par les autres neurones non pas en transmettant un influx nerveux (comme une cellule nerveuse classique), mais en libérant des hormones dans le sang.

Les cellules neuroendocrines dans lesquelles ces récepteurs olfactifs ont été découverts sont situées dans les poumons. Elles sont appelées Cellules NeuroEndocrines Pulmonaires, mais sont plus souvent désignées par l’acronyme PNEC (en anglais Pulmonary NeuroEndocrine Cells).

Selon cette étude, lorsque les récepteurs olfactifs contenus dans ces cellules PNEC sont stimulés par des agents chimiques extérieurs (polluants atmosphériques…), les cellules PNEC réagissent en libérant une grande quantité d’hormones dans le sang (notamment de la sérotonine).

Résultat ? Cette libération d’hormones dans le sang engendre une contraction brutale de l’appareil respiratoire. Selon les auteurs de l’étude, ce mécanisme pourrait avoir été sélectionné au cours de notre évolution pour sa capacité à nous protéger des substances extérieures néfastes pour notre santé. Ces cellules PNEC et leurs récepteurs olfactifs seraient donc en quelque sorte des gardes du corps qui permettrait à notre organisme de mieux se défendre contre les substances chimiques irritantes ou toxiques présentes dans l’atmosphère.

Et ce n’est pas tout, car cette découverte pourrait avoir des implications médicales particulièrement intéressantes. En effet, il se trouve que certaines  maladies respiratoires, telles que la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et l’asthme, sont associées à une hypersensibilité à certains agents chimiques extérieurs, comme  les fumées de la circulation automobile, certaines odeurs piquantes, certains parfums… Or, ces composés chimiques ont un effet irritant sur ces malades, qui peut justement avoir pour conséquence de déclencher chez ces derniers une contraction brutale des voies respiratoires. Ce qui correspond précisément au phénomène qui se produit lorsque les récepteurs olfactifs des cellules PNEC de nos poumons sont stimulés par des agents chimiques extérieurs…

Cette analogie entre l’action des cellules PNEC et certaines symptômes de maladies respiratoires incite par conséquent le biologiste Yehuda Ben-Sharar, auteur principal de l’étude, et ses collègues à faire l’hypothèse que les récepteurs olfactifs des cellules PNEC pourraient être des cibles thérapeutiques intéressantes dans le traitement de certaines maladies respiratoires comme la BPCO, l’asthme ou encore l’emphysème (l’emphysème est une maladie pulmonaire caractérisée par la destruction de la paroi des alvéoles des poumons). Cette hypothèse s’inscrit dans des travaux menés depuis plus décennie par les biologistes sur le rôle des cellules PNEC, suggérant que ces cellules sont probablement impliquées dans de nombreuses maladies respiratoires.

Notons qu’en avril 2013, le biologiste allemand Peter Schieberle avait annoncé lors de la 245e conférence de la Société américaine de chimie avoir trouvé des récepteurs olfactifs en divers endroits du corps humain comme le sang, le cœur et les poumons (lire sur le blog Passeurs de science l’article qui relate cette annonce « Le sang, le cœur et les poumons sentent-ils les odeurs ? »). A l’époque de cette annonce, l’article décrivant la découverte n’avait pas encore été publié.

Ces travaux seront publiés dans l’édition de mars 2014 de la revue American Journal of Respiratory Cell and Molecular Biology, dans un article intitulé « Volatile-Sensing Functions for Pulmonary Neuroendocrine Cells ».

Admission post-bac : les cinq questions à se poser avant de cliquer

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1) En quoi consiste cette procédure ?

APB est un dispositif de recensement des places disponibles et de coordination. Les futurs bacheliers doivent exprimer leurs vœux par ordre de priorité sur le site admission-postbac.fr entre le 20 janvier et le 20 mars 2014. Durant cette période, il reste possible d’ajouter et de retirer des demandes de filières. L’ordre de préférence peut être modifié jusqu’au 10 juin (soit dix jours de plus que l’an dernier). Chaque élève remplit son dossier en ligne : coordonnées, notes des derniers bulletins si celles-ci ne font pas l’objet d’une « remontée automatique » (il faut se renseigner auprès du lycée), sélection des filières.

Mais attention, ce dispositif ne dispense pas de constituer des dossiers « papiers » pour chacun des vœux (sauf exception, comme pour la première année de licence, ou L1). Avant le 20 mars, il faut donc imprimer la fiche de candidature correspondant à chaque choix. Puis rassembler les documents requis (copies des bulletins, éventuelle lettre de motivation…) et envoyer les dossiers avant le 2 avril. Entre le 6 et le 9 mai, les lycéens pourront vérifier par internet que les établissements destinataires de leur dossier l’ont bien reçu.

2) Mon enfant est-il concerné ?

APB concerne plus de 10 700 formations en France. Notamment les inscriptions à la fac en première année de licence (L1), en institut universitaire de technologie (IUT), en section de technicien supérieur (en vue d’un BTS), en classe prépa, en première année d’études de santé, en écoles d’ingénieurs, de commerce, d’art, etc. Une écrasante majorité de bacheliers en somme. Les formations concernées sont recensées sur le site national : admission-postbac.fr (section « présentation des formations »).

Néanmoins, une quarantaine d’écoles d’ingénieurs post-bac ont leur propre système de gestion des admissions, via le site grandesecoles-postbac.fr (attention, celles que l’on appelle les « grandes écoles » comme Sciences-Po, HEC, Polytechnique, etc., n’en font pas partie !).

D’autres formations comme certaines écoles de commerce post-bac, certaines écoles dans le secteur de l’art, du social et paramédical, de l’hôtellerie et du tourisme, de la gestion et de la comptabilité ou du secrétariat ne passent pas non plus par APB. Renseignez-vous ! Et n’oubliez pas que l’un n’exclut pas l’autre : vous pouvez donc demander des formations par APB, et d’autres en dehors.

3) Comment fonctionnent les admissions ?

Elles se font en trois phases. Les dossiers sont examinés dans tous les établissements demandés (sans tenir compte de l’ordre de préférence). À chaque étape, une seule proposition, la « meilleure » possible, sera faite à l’élève. Lors de la première phase d’admission, tous les établissements demandés par un candidat expriment leur avis. Si le vœu 1 est satisfait, les autres sont annulés (il faut donc bien réfléchir en amont !). Une proposition pour le vœu 2 signifie que le 1 a été rejeté, etc.

Votre enfant n’a pas obtenu de proposition d’admission ? Ce n’est pas grave. Les cartes sont forcément rebattues à l’issue de la première phase. Et, mécaniquement, des places sont remises en jeu. Cette année, la première phase d’admission s’étend du 23 au 27 juin (c’est plus tard que l’an dernier). La deuxième phase, du 4 juillet au 8 juillet. Et la troisième, du 14 au 19 juillet. Reste les formalités d’inscription dans l’école ou l’université choisie (et obtenue !).

4) Et si aucun de ses vœux n’est validé ?

Pour ceux qui n’auraient rien obtenu au cours des trois phases d’admission, il existe une procédure complémentaire, ouverte du 5 juillet au 15 septembre, permettant de postuler aux places vacantes. Les élèves qui attendent toujours les résultats de la troisième phase peuvent aussi y souscrire (au cas où). De même, ceux qui, ayant obtenu une école, souhaitent finalement rejoindre une licence 1 ou l’inverse. Attention, il s’agit d’une solution de rattrapage et en aucun cas d’un délai supplémentaire pour mûrir son projet !

« Autant utiliser les possibilités d’APB et élargir d’emblée ses demandes, conseille Sophie de Tarlé, journaliste à L’Étudiant. Officiellement, on peut solliciter jusqu’à 36 formations (12 au maximum par type de formation) dans son dossier ! Il n’est pas utile d’aller jusque-là, mais deux ou trois vœux ne suffisent pas. »

5) S’il ne sait pas ce qu’il veut faire…

Aider collégiens et lycéens à trouver leur voie, c’est le métier des 4 000 conseillers Onisep des établissements publics et des Centres d’information et d’orientation. Entre janvier et mars, se tiennent encore des salons consacrés à l’orientation (L’Étudiant, Studyrama…).

En février commencent les journées portes ouvertes des universités, IUT, écoles, etc. Ceux qui ont un projet de métier et s’interrogent sur les voies pour y parvenir trouveront de l’aide sur le site de l’Onisep, où une cinquantaine de conseillers répondent par e-mail, chat et téléphone. « Nous orientons les lycéens vers les ressources dont ils ont besoin. L’élève qui se demande ce qu’il faut faire pour devenir œnologue ou esthéticienne recevra une réponse personnalisée et documentée », explique Élisabeth Gros, la responsable de ce support.

Pour ceux dont le projet n’est pas très avancé, pas de panique. Ils ont encore deux mois pour préciser les choses. « Chacun a déjà fait un choix en optant pour un bac. Or, l’intitulé de ce bac réduit les possibilités, note Sophie de Tarlé. Le plus cohérent, quand on n’est pas très décidé, sera d’opter pour des études correspondant à sa façon de travailler. » Celui qui « rame » en terminale, qui a besoin d’un encadrement solide sera a priori plus à l’aise en BTS ou en DUT qu’à la fac… « S’il n’a pas encore trouvé ce qui le motive le plus, qu’au moins les conditions de travail lui soient favorables, poursuit-elle. Deux ans de BTS, c’est à la fois court, et cela peut aider à préciser les choses ».