Nul n’a le monopole du coeur… familial

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Nul n’a le monopole de la famille.

Aucun mouvement politique, aucune association, aucun syndicat ni autorité religieuse, ni personnalité plus qualifiée qu’une autre. La famille est une construction collective, sur laquelle chacun détient une part de vérité, et au sujet de laquelle il est sain que le débat vive.

Pour notre part, députés de la majorité, nous revendiquons une attention toute particulière aux questions touchant les familles. Que nous ayons eu la chance de fonder une famille nombreuse, et plutôt “traditionnelle” dans sa constitution, ne nous confère aucune clairvoyance supérieure. Notre expérience personnelle et nos yeux ouverts sur la société, nous offrent juste la conscience de l’importance, de la vulnérabilité, et de la complexité, du noyau familial.

Près de 3 millions d’enfants vivent au sein de familles monoparentales, 130 000 divorces sont prononcés chaque année et un million d’enfants environ vivent avec un parent et un beau-parent. Ajoutons à cela que 2500 enfants sont adoptés chaque année et vingt mille environ conçus par Assistance Médicale à la Procréation. Sauf à marginaliser un très grand nombre de compatriotes et leurs enfants, il n’est plus possible de faire tourner nos références autour d’un seul modèle, celui de la famille stable, indestructible et biologique.

Il est urgent de débattre de la place du beau-parent, de l’extrême précarité d’un grand nombre de familles monoparentale, de l’évolution de notre droit de l’adoption, de l’accès aux origines. Trouver des solutions à ces questionnements nécessaires, ce n’est pas “attaquer les familles”.

Hommes et femmes de gauche, nous revendiquons notre détermination à conforter la cellule familiale. Nous prenons le parti de le faire par deux biais :

- D’abord et avant tout par une politique familiale empreinte de justice. Personne n’ignore que la politique familiale est peu équitable. Le soutien de la communauté nationale aux familles constitue un avantage, d’autant plus grand, que leurs bénéficiaires sont aisés. Dans une République qui prêche l’égalité des chances, nous entretenons ainsi les déterminismes sociaux. A l’heure où certains parents peinent à nourrir leurs enfants correctement, il ne devrait pas y avoir de tabou à questionner l’efficacité de notre politique familiale.

- Ensuite, nous pensons que la sphère familiale doit être sécurisée pour que les générations qui la composent s’y épanouissent en sérénité. Le cercle familial est toujours questionné, défié parfois, par l’évolution de notre société. Nous revendiquons une détermination sans faille à lutter pour plus de sécurité économique, sociale, juridique, sanitaire, environnementale.

Il est grand temps de mettre fin à une vision manichéenne et mensongère de la politique. L’éducation pour les uns, la sécurité pour les autres ; la prévention pour les uns, la répression pour les autres ; la fonction publique pour les uns, les entreprises pour les autres…

Mais qui peut encore raisonner ainsi ? Nous n’ôterons à personne le droit de s’exprimer sur les questions familiales. Mais nous n’autoriserons personne à nous dénier la responsabilité de faire évoluer le droit des familles. Nous affichons notre vision et notre attachement à une politique familiale, à la plume trempée dans l’entraide et le respect, reflet de son Histoire tout autant que son avenir. Ceux qui ne veulent pas toucher un cheveu à une politique familiale devenue sacrée et intangible, font courir un danger pour les familles elles-mêmes.

Dans un monde et une France en mouvement, c’est la gauche qui aujourd’hui protège et défend nos familles.

* Erwann BINET, député de l’Isère, 5 enfants ; Marie-Anne CHAPDELAINE, députée d’Ile-et-Vilaine, 4 enfants ; Paul MOLAC, député du Morbihan, 7 enfants.

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