Dans le Jura, au chevet de la faune sauvage

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L’Étoile, cette commune du Jura de 600 âmes où nous avons rendez-vous, doit son nom aux cinq collines recouvertes de vignes qui l’entourent, formant des branches rappelant un astre. Elle constitue une des appellations majeures de l’AOC jurassienne. C’est au bout d’un chemin surplombant le village que se loge le centre Athénas, structure spécialisée dans l’accueil et la sauvegarde de la faune sauvage. Gilles Moyne, son directeur et notre guide, nous y accueille vêtu d’un tee-shirt floqué du logo du centre, représentant un lynx. « Au départ, nous avions choisi comme animal la chouette, mais depuis que les lynx ont été réintroduits de l’autre côté de la frontière helvète dans les années 1970 et que nous sommes régulièrement amenés à en recueillir, il est devenu notre emblème », explique ce passionné d’animaux, cofondateur du lieu en 1987.


L’accueil d’oiseaux blessés


Il nous emboîte le pas vers le local principal, un bâtiment en Algeco où le premier nourrissage des plus jeunes animaux vient d’être assuré par ses trois collaboratrices. Nous y retrouvons Lorane Mouzon-Moyne. Salariée et, comme Gilles Moyne, « capacitaire » (titulaire du certificat de capacité pour l’entretien des animaux délivré par la préfecture), elle est en train de former deux jeunes filles en service civique à reconnaître les différentes espèces et elle assure leur suivi.


Au sol, sous la table d’opération située au centre de la pièce, s’amoncellent une vingtaine de cartons scellés. À l’intérieur, de nouveaux animaux, notamment des oiseaux, en attente de soin. « En ce moment, nous en recevons une vingtaine par jour. C’est la période la plus dense de l’année, de début mai jusqu’à mi-août ; ce qui concorde avec la période de reproduction », précise le directeur. Durant la dernière décennie, leur nombre a doublé, passant de 1500 à 3000 par an, ce qui fait d’Athénas l’un des plus gros centres de recueil de la faune sauvage en France. « Nous intervenons sur 11 départements, dans l’Ain et la région Bourgogne-Franche-Comté, grâce à une équipe de 200 correspondants bénévoles, formés par nous, qui assurent les premiers soins sur le terrain et, si nécessaire, l’acheminement des animaux vers le centre », précise Gilles Moyne. De l’une des boîtes s’élèvent des cris stridents semblables à une alarme : « Je pense que c’est un pic épeiche, écoutez comme ses cris sont rapprochés, c’est parce qu’elle a peur », indique le directeur. Il nous précise que cet oiseau, dont ils ont reçu plusieurs spécimens, a pour particularité de nicher dans les cavités, ce qui en fait un habitué des forêts jurassiennes.


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