Sur les traces des chrétiens cachés du Japon

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Tout est arrivé de France, après un long voyage sur les océans. Et tout est là, comme neuf : l’horloge comtoise, les statues, les livres de comptes, les outils et même ce curieux mannequin gynécologique destiné à former les sages-femmes. Maria Akasako s’assied à l’harmonium, lui aussi importé au XIXe siècle. Elle se met à jouer avec entrain. Accompagnée d’une plus jeune religieuse, elle est la gardienne du temple, ou plutôt du mémorial. « Regardez, me dit la soeur, qui ne ménage pas son enthousiasme alors que nous poursuivons la visite : la machine à faire les macaronis, c’est lui qui l’a faite, pour faire rentrer de l’argent. Jusque-là, les villageois mouraient quasiment de faim. Les pâtes à l’occidentale étaient vendues aux expatriés qui s’installaient alors à Nagasaki. »

Le bâtiment où nous nous trouvons est d’architecture japonaise, bois et tuiles vernissées. Dehors, tout en bas, le Pacifique scintille. Maria Akasako me montre comme…