Anselm Grün : « La gestion du temps est l’art d’être dans l’instant présent »

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Dans les périodes de stress, nous ressentons souvent la crainte de « ne pas y arriver ». D’où nous vient cette peur et comment en sortir ?


La peur de ne jamais « y arriver » et de n’être jamais prêt trouve souvent son origine dans l’enfance. Beaucoup de personnes, lorsqu’elles étaient enfants, ont ressenti qu’elles ne satisfaisaient pas les attentes et exigences de leurs parents. Cette impression de n’être pas au niveau se manifeste plus tard, à l’âge adulte, dans le travail notamment. Nous avons le sentiment de n’être jamais assez bien, ni d’en faire assez. Pour sortir de ces schémas de pensée, sources d’anxiété, la première étape consiste à se réconcilier avec cet enfant et à l’embrasser. Ensuite, il faut dire adieu au perfectionnisme : je ne dois pas tout faire parfaitement, je ne dois pas tout contrôler. La vie est incontrôlable !


Pour réduire le stress, faut-il ralentir, faire moins de choses ? Comment renoncer et faire des choix ?…

À la pétanque, le pointeur se fait tireur d’élite

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L‘esprit de la pétanque l’a déserté, comme si la voie de l’Éveil avait bifurqué. « Je ne joue plus depuis bien longtemps, tout ce qui touche à cette pratique m’a quitté définitivement », nous confesse avec sobriété le moine zen Sando Kaisen. La désillusion est immense. On s’enorgueillissait d’avoir réussi à localiser le pur esprit du cochonnet : il était ancré au coeur du monastère du Pic lumineux, à Larzac (Dordogne) ! 


Pieds campés au sol, Sando Kaisen  nom qui signifie « ermite solitaire dans la montagne profonde » , passionné d’arts martiaux et de pétanque, nous aurait enseigné l’art du zazen : la « méditation sans objet », mais pas sans les boules. Dans des gerbes d’orbes d’acier et un recueillement silencieux, le mental chauffé au rouge, on aurait « bouchonné » (collé sa boule au but) en compagnie du moine, avec des gestes de calligraphe. Il n’est pas exclu…

Stress au travail : lutter sereinement 

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Médecin du travail, vous recevez de nombreux patients épuisés par le stress.


Au début des années 1980, très peu de médecins ou de psychologues parlaient de burn-out au Québec. Mais déjà je recevais dans mon cabinet des personnes qui souffraient d’épuisement, qui avaient perdu le goût et la passion de leur métier. Quand j’allais dans les entreprises, on évoquait la démoralisation et la perte de sens. J’ai commencé à m’inquiéter le jour où j’ai reçu une enseignante suspendue de son poste pour trois mois après avoir littéralement sauté à la gorge d’une collègue. Elle présentait tous les symptômes de l’épuisement professionnel par le stress.


Comment se manifestait ce syndrome ?


Je retrouvais les quatre étapes identifiées par le psychologue américain Herbert J. Freudenberger (Burn-Out: The High Cost of High Achievement, 1980) : des idéaux très élevés au départ – qu’on se fixe à soi-même ou que l’organisation nous impose –,…

Rentrée : 7 conseils pour des enfants heureux et épanouis

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1. Comprendre les méfaits du stress chez l’enfant


Le stress est nocif pour l’enfant, car son organisme en construction est plus vulnérable que celui de l’adulte. Un stress important peut entraîner des troubles du comportement, voire des déficits cognitifs. En effet, la sécrétion continue de cortisol (l’hormone élaborée lors d’un stress durable) peut affecter le développement de structures cérébrales durant les premières années. Certaines zones du cerveau, comme l’hippocampe (mémoire, apprentissages) et le cortex préfrontal (qui permet de réguler nos émotions), sont très vulnérables à l’anxiété durant la petite enfance. Cela peut d’ailleurs avoir des répercussions sur toute la vie en entraînant une hypersensibilité au stress et une anxiété accrues à l’âge adulte. Cependant il n’est jamais trop tard : un environnement affectif rassurant et soutenant peut jouer un important rôle réparateur.


2. L’équilibre psychique des parents, socle du bien-être de l’enfant


Quand les parents sont stressés, tout le monde est perdant. Le parent se sent mal, il transmet sans le vouloir sa tension à son enfant, véritable éponge émotionnelle. Résultat : parents et enfant sont tendus, et leur relation se détériore. Quand les parents consultent parce que leur enfant est « insupportable », des séances avec les parents seuls peuvent suffire pour que l’enfant aille mieux. Les parents comprennent alors que, en prenant soin d’eux, leur stress diminue. Ils retrouvent leur équilibre, et la relation avec leur enfant s’améliore. Pratiquer une activité artistique, physique ou la méditation : il n’existe pas de recettes, à chacun de découvrir ce qui lui fait du bien en veillant bien à ne pas s’isoler.


3. Exprimer ses émotions et l’apprendre à son enfant


Exprimer ses émotions, positives ou négatives, calme l’amygdale, une zone du cerveau importante, et réduit le stress. Si vous exprimez vous-même vos émotions – « Je suis fatigué et je risque de m’énerver », par exemple –, l’enfant apprendra à faire de même.


Vous l’aidez ainsi à se connaître, à se comprendre, en l’encourageant à parler de ce qu’il ressent. Essayez de vous connecter à ses émotions dès le plus jeune âge : « Tu es en colère, inquiet, triste, tu as peur… ? » Plus grand, vous pouvez lui poser la question : « Tu n’as pas l’air content, es-tu triste, en colère ? » L’autoriser à exprimer ses émotions le détend. Le simple fait d’aller chercher son enfant à l’école, de remarquer qu’il est contrarié ou triste et de lui demander « Quelqu’un a-t-il été méchant avec toi ? » le rassurera également.


4. Apaiser, câliner et toujours consoler un enfant qui pleure


Jusqu’à l’âge de raison, vers 6 ou 7 ans, le cerveau de l’enfant n’est pas équipé pour gérer seul ses peurs, chagrins et colères, car le cortex préfrontal, qui sert de modulateur aux émotions et impulsions, n’est pas encore mature. Consoler et apaiser un enfant, adopter une attitude douce et bienveillante permettent la maturation progressive de son cortex préfrontal et la régulation de son stress. À n’importe quel âge, ces comportements sont bénéfiques et libèrent de l’ocytocine, la fameuse « hormone de l’amour », importante pour la maturation du cerveau, l’expression des gènes et le développement des neurones. Enfin, alors que le stress freine le facteur neurotrophique issu du cerveau, protéine facteur de croissance des neurones, l’ocytocine le stimule ! 


En pratique, face à un enfant qui a des gestes agressifs, il faut l’arrêter en douceur. Lors d’une grosse colère, rester présent, calme et apaiser sans tenter de raisonner l’enfant durant la colère. Une fois la colère apaisée, mettre des mots sur ses émotions, montrant qu’on comprend sans approuver (« Tu étais très en colère, je comprends, mais même si on est en colère, on ne mord pas, on ne jette pas… »), puis encourager (« Tu vas apprendre à faire autrement, je te fais confiance, tu vas y arriver »).


5. S’adapter à leur notion de l’espace et du temps


Les petits – jusqu’à 5 ou 6 ans – n’ont pas du tout la même notion de l’espace et du temps. C’est une grande source de conflits. C’est à l’adulte de s’adapter. L’enfant ne vit que dans le présent. Il ne peut comprendre si on lui dit « dépêche-toi, il est l’heure ». Pour éviter les drames du matin, je conseille de mettre son réveil plus tôt pour avoir plus de temps et être calme en aidant l’enfant à se préparer. 


Pour que la soirée et le coucher se passent mieux, rentrez plus tôt le soir quand c’est possible, pour prendre le temps de câliner votre enfant et de lui parler. Évitez également de le projeter dans l’avenir (« l’année prochaine, tu vas rentrer à l’école », etc.) : cela l’angoisse, car il ne comprend pas et ne sait pas ce que c’est. On parle trop aux enfants comme à des adultes. Jusqu’à 4 ou 5 ans, ils sont dans le jeu et le plaisir, pas du tout dans le devoir.


6. Mettre la pédale douce sur les exigences scolaires


Remplir et surcharger l’emploi du temps de son enfant, le mercredi notamment, est très stressant pour lui. Il a besoin de « ne rien faire », c’est-à-dire de jouer à sa guise, seul ou avec d’autres enfants. L’école peut également être stressante à travers les angoisses des parents ou encore les devoirs à la maison – légalement interdits en primaire. L’étude le soir est par ailleurs fatigante pour les jeunes enfants : ils ont besoin de jouer suffisamment longtemps après l’école pour leur équilibre. 


En fait, plus on stresse un enfant, moins il mémorise et apprend, car l’hippocampe, zone du cerveau associée à la mémoire et à l’apprentissage, est très sensible aux tensions. Si au contraire on encourage et soutient l’enfant, cela renforce cette zone et améliore les apprentissages !


7. Surinformation, anxiété… les aider à faire face au stress de la société


Les plus jeunes subissent de plein fouet les émotions – notamment celles véhiculées par les images – et n’ont pas les moyens de les analyser ou de prendre du recul. Ils ne font pas la différence entre le réel et l’imaginaire. Ce qu’ils voient peut les terrifier, entraîner des crises d’angoisse et des cauchemars. Jusqu’à 5 ou 6 ans, images violentes, actualité télévisée des attentats et même histoires qui font peur (loups, sorcières, monstres) sont à éviter : elles créent un véritable stress prolongé – l’enfant y croit vraiment –, car ses structures cérébrales (cortex préfrontal) ne sont pas encore assez matures pour l’aider à se calmer ou se raisonner. Je conseille aussi aux parents de mesurer leurs propos en laissant toujours entrevoir une issue positive. 


Rentrer le soir en se plaignant constamment de son travail décourage l’enfant et le démotive. Il faut lui donner le courage de vivre, sans lui cacher les difficultés. Si on est très anxieux, mieux vaut l’exprimer, mais en restant positif : « J’ai eu une journée difficile, mais je vais trouver une solution et cela ira mieux. » Face aux attentats et au climat anxiogène actuel, il faut à tout prix préserver les moins de 2-3 ans (images, paroles). De manière globale, ne pas nier la crainte, en évitant les « n’aie pas peur, ce n’est rien ». 


Ce qui est important pour l’enfant, c’est de se savoir protégé par les adultes. On peut lui dire : « Il y a des personnes en France qui ne nous aiment pas, mais c’est une minorité. Et la plupart des gens sont solidaires. On est unis et on se protège mutuellement pour lutter contre cela. » Il ne faut pas aussi que ce sujet devienne une préoccupation principale : la vie continue…


> À lire 


Pour une enfance heureuse et Vivre heureux avec son enfant, de Catherine Gueguen, éd. Robert Laffont.


Ma recette antistress 

« Dès que j’ai eu mes enfants, j’ai organisé mon emploi du temps pour être plus disponible pour eux. C’était pour moi évident et capital, mais chaque cas est différent et chaque parent fait du mieux qu’il peut. Je ne veux surtout pas m’ériger en modèle ! L’important est de prendre conscience des besoins de l’enfant et de son fonctionnement, puis de s’y adapter au mieux, en l’entourant d’amour et de soutien, tout en lui transmettant des valeurs, un cadre, des limites, avec bienveillance. »


 


Mais que se passe-t-il donc dans le cerveau de Sting ?

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L’artiste et le génie intriguent. Et les scientifiques n’échappent pas à la règle, surtout s’ils sont neurologues ou cognitivistes, et s’ils possèdent toute la machinerie moderne pour fouiller dans le cerveau de ces êtres d’exception – sans les tuer, bien sûr.

C’est pour tenter d’appréhender un peu de l’essence cérébrale de l’art que deux chercheurs, l’un canadien, l’autre américain, ont soumis le célèbre musicien Sting (ancien leader du groupe-phare Police ayant poursuivi une carrière en solo tout aussi remarquable) à une batterie de tests par imagerie cérébrale (IRMf). Leur résultat, aussi intriguant que l’artiste lui-même, a été publié dans la revue Neurocase.

Sting happé dans la machine

Ce sont les circonstances qui ont mené Sting, 55 ans, dans un labo de sciences cognitives la tête plongée dans l’impressionnante machine d’IRMf : suite à la lecture d’un livre de l’un des chercheurs, le Pr Daniel Levitin de l’université de McGill (Montréal), auteur de This is your brain on music, the science of a human obsession en 2006, le chanteur, qui a beaucoup aimé le livre, s’est mis en contact avec le chercheur à l’occasion d’un concert à Montréal en juillet dernier. De fil en aiguille Sting s’est retrouvé happé dans la machine.

Levitin, secondé par son collègue le Pr Scott Grafton de l’université de Californie à Santa Barbara, ont demandé à Sting de se soumettre à trois expériences cognitives pendant qu’ils mesuraient son activité cérébrale.

Trois séries d’expériences et quelques chansons

La première avait trait à la création musicale et a comporté quatre exercices : Premièrement, Sting a dû composer un fragment de chanson originale, ensuite il a dû ne créer qu’une mélodie, ensuite un rythme, ensuite un rythme et une mélodie, ensuite un fragment de prose, et enfin imaginer un œuvre visuelle. Sting s’y est prêté avec amabilité… Ces deux dernières tâches étant destinées à comparer l’expertise musicale du cerveau de Sting avec des activités plus communes.

La seconde expérience consistait à lui faire écouter une musique connue pendant quelques secondes versus lui demander de la reproduire mentalement, ce pour une liste de 10 musiques prises dans cette liste. On y trouvait pêle-mêle du Britney Spears, Moussorgski, Rolling Stones, Prokofiev, etc. Imaginez-le, coincé dans l’appareil… Une expérience destinée à comparer les activations cérébrales entre un acte réel et sa reproduction mentale.

Variété-pop, rock classique, jazz, R&B, tango…

Enfin, la troisième expérience était dédiée uniquement à l’écoute de morceaux de différents genres (pris dans la liste) : variété-pop, rock classique, jazz, R&B, tango, classique, reggae, easy listening. Ce, afin d’étudier comment le cerveau de l’artiste associait ou pas des chansons appartenant à un même genre ou à des genres différents.

L’analyse des données IRMf de tous ces tests s’est fait avec des méthodes de classement (automatiques) capables de faire émerger des « schémas d’activation », c’est-à-dire des circuits mettant en lien plusieurs groupes de neurones séparés spatialement, et de distinguer des similitudes. En particulier les chercheurs ont utilisé les méthodes d’analyse de « modèle multivoxel » et d’analyse de « dissimilarité représentationnelle. »

Interprétations

De ce travail, les chercheurs ont extrait de nombreuses observations. Par exemple, des schémas d’activation semblables pour deux musiques en apparence dissemblables. En particulier une très forte ressemblance cognitive pour Libertango, de Piazzolla, et Girl, des Beatles (expérience 3). Expliqué par les chercheurs par une similarité des « motifs de la mélodie ».

Ou le fait que dans la le cerveau de Sting, la mélodie serait plus importante dans le processus de création que le rythme (expérience. 1). Ou, enfin, qu’il n’y a pas grande différence chez l’artiste (du moins son cerveau) entre l’écoute d’une musique et sa reproduction mentale (expérience 2).

Néanmoins, soulignent les chercheurs avec raison, ces données étant basées sur un seul individu, « nous ne faisons aucune affirmation sur ce qui pourrait être trouvé pour d’autres musiciens ou compositeurs. » Des données isolées, qui attendront des études plus systématiques et statistiques pour révéler peut-être ce qui niche dans la tête des artistes musicaux.

–Roman Ikonicoff

Les radiations spatiales à l’origine de défaillances cardiaques chez les astronautes

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Pour la plupart, ils sont en bonne santé, et coulent une retraite heureuse, avec des souvenirs uniques : les astronautes du programme Apollo, qui ont offert la Lune à l’Amérique entre 1968 et 1972, ont aujourd’hui entre 80 et 85 ans. Seuls huit d’entre eux sont décédés, Pete Conrad dans un accident, les sept autres de maladie…

Et là, surprise : l’équipe américaine de Michael Delp, Payal Ghosh, Jacqueline Charvat, Charles Limoli et Ruth Globus a constaté que 43 % de ces décès étaient dus à une défaillance cardiaque. Un nombre étonnant, lorsque que l’on songe que la forme et l’hygiène de vie des astronautes américains est forcément meilleure que celles de l’Américain moyen, dont le risque de décès par maladie cardiaque est de seulement 27 % pour une population d’âge identique à celle des astronautes décédés. Les chercheurs, affiliés à la Nasa et aux universités de Floride et de Californie, ont alors comparé la cohorte d’astronautes des missions Apollo avec celles des astronautes qui n’ont connu que l’orbite basse, et la population d’astronautes qui n’a jamais volé dans l’espace : 11 % des décès par maladie cardiaque pour les premiers, 9 % pour les autres, cette fois, le différentiel avec la population américaine est normal.

Alors, quid des astronautes d’Apollo ? Ceux-ci sont, en tout, au nombre de vingt-quatre. Vingt-quatre hommes ont quitté l’environnement terrestre pour gagner la Lune, distante d’environ 400 000 kilomètres, pour tourner autour ou l’explorer directement. Enfin, douze de ces vingt-quatre hommes ont marché sur la Lune.

En comparaison, un peu plus de cinq cents astronautes de toutes nationalités ont volé dans l’espace, mais sont demeurés en orbite basse, à bord de la navette spatiale, de Skylab, des Salyout, de la station Mir ou de la station spatiale internationale. D’un côté, la Lune, 400 000 kilomètres, de l’autre, l’orbite basse, mille fois plus proche de la Terre. Or, à 300 ou 400 kilomètres d’altitude, juste au-dessus des nuages, les astronautes sont protégés par la magnétosphère terrestre, ce champ magnétique invisible et intense qui dévie les rayonnements ultra énergétiques et létaux, en provenance du Soleil ou de la Galaxie…

Ces rayonnements ionisants, comparables à ceux que l’on rencontre près d’un réacteur nucléaire, les chercheurs les connaissent, et savent qu’ils provoquent des cancers. En orbite basse, le risque existe, mais, encore une fois, la magnétosphère fait office de parapluie, peu étanche, certes, mais protecteur cependant. Au-delà de la magnétosphère, en revanche…

En cas de vent solaire violent, ou d’éruption majeure de notre étoile, un astronaute en route vers la Lune ou se promenant à sa surface serait en danger de mort. En cas de séjour dans l’espace profond, ou sur la Lune, ou sur Mars, le danger augmenterait continûment, au fil des jours et de la contamination radioactive. Mais les astronautes des missions Apollo n’ont séjourné que peu de temps dans l’espace profond, quelques jours à deux semaines, tout au plus !

Et ce n’est pas le cancer qui a provoqué le décès des astronautes d’Apollo, mais une défaillance cardiaque…

Les médecins américains ont alors étudié des souris, en les soumettant aux mêmes doses de radiations et ont conclu que la surmortalité par défaillance cardiaque des astronautes d’Apollo est bien due aux radiations cosmiques… Celles-ci provoqueraient des inflammations chroniques au niveau du système cardiovasculaire et provoqueraient l’obstruction des vaisseaux sanguins, augmentant le risque d’infarctus ou d’accident vasculaire cérébral.

Le risque de cancer par irradiation cosmique pour les astronautes est connu depuis longtemps, mais si aucune surmortalité par cancer n’a été détectée dans les populations d’astronautes étudiées, c’est que, dans leur immense majorité, les astronautes ne volent que peu de temps – quelques jours à quelques semaines – et que même lors de séjours longs – un an à deux ans en temps cumulé – les astronautes sont protégés en grande partie par la magnétosphère. Mais le risque de maladie cardiovasculaire du fait des rayons cosmiques, semble, lui, avoir été sous-estimé par les chercheurs. Jusqu’ici, seule la gravité, ou plutôt son absence, qui perturbe gravement le cœur pendant les missions spatiales, avait été prise en compte par la médecine spatiale.

L’étude de Michael Delp, Payal Ghosh, Jacqueline Charvat, Charles Limoli et Ruth Globus jette un froid dans la communauté spatiale, et interroge les projets de missions martiennes, voire de colonisation de Mars, que l’on évoque depuis des décennies dans le milieu spatial… et dans les livres de science-fiction.

Un voyage vers Mars, en effet, livrerait les astronautes à des années d’irradiation cosmique… Durant le voyage, d’abord, puis sur la planète rouge, la surface martienne n’étant pas protégée par un champ magnétique et une atmosphère épaisse, comme celle de notre planète.

Les mesures de radiations cosmiques prises par la sonde américaine Curiosity pendant son voyage puis sur Mars donnent le frisson. La sonde a reçu près de 2 mSv (millisievert) de radiations par jour de voyage. Pour comparaison, la radioactivité naturelle moyenne en France avoisine 2 mSv par an. Un aller-retour Terre-Mars soumettrait les astronautes à près de 1000 mSv, ou 1 Sv. Un tel rayonnement, on le sait, augmente dramatiquement les risques de cancers, mais quid des risques cardiovasculaires, lorsque l’on songe que les astronautes des missions Apollo n’ont reçu qu’environ 6 mSv pendant leur mission lunaire ?

Serge Brunier

Les radiations spatiales à l’origine de défaillances cardiaques chez les astronautes

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Pour la plupart, ils sont en bonne santé, et coulent une retraite heureuse, avec des souvenirs uniques : les astronautes du programme Apollo, qui ont offert la Lune à l’Amérique entre 1968 et 1972, ont aujourd’hui entre 80 et 85 ans. Seuls huit d’entre eux sont décédés, Pete Conrad dans un accident, les sept autres de maladie…

Et là, surprise : l’équipe américaine de Michael Delp, Payal Ghosh, Jacqueline Charvat, Charles Limoli et Ruth Globus a constaté que 43 % de ces décès étaient dus à une défaillance cardiaque. Un nombre étonnant, lorsque que l’on songe que la forme et l’hygiène de vie des astronautes américains est forcément meilleure que celles de l’Américain moyen, dont le risque de décès par maladie cardiaque est de seulement 27 % pour une population d’âge identique à celle des astronautes décédés. Les chercheurs, affiliés à la Nasa et aux universités de Floride et de Californie, ont alors comparé la cohorte d’astronautes des missions Apollo avec celles des astronautes qui n’ont connu que l’orbite basse, et la population d’astronautes qui n’a jamais volé dans l’espace : 11 % des décès par maladie cardiaque pour les premiers, 9 % pour les autres, cette fois, le différentiel avec la population américaine est normal.

Alors, quid des astronautes d’Apollo ? Ceux-ci sont, en tout, au nombre de vingt-quatre. Vingt-quatre hommes ont quitté l’environnement terrestre pour gagner la Lune, distante d’environ 400 000 kilomètres, pour tourner autour ou l’explorer directement. Enfin, douze de ces vingt-quatre hommes ont marché sur la Lune.

En comparaison, un peu plus de cinq cents astronautes de toutes nationalités ont volé dans l’espace, mais sont demeurés en orbite basse, à bord de la navette spatiale, de Skylab, des Salyout, de la station Mir ou de la station spatiale internationale. D’un côté, la Lune, 400 000 kilomètres, de l’autre, l’orbite basse, mille fois plus proche de la Terre. Or, à 300 ou 400 kilomètres d’altitude, juste au-dessus des nuages, les astronautes sont protégés par la magnétosphère terrestre, ce champ magnétique invisible et intense qui dévie les rayonnements ultra énergétiques et létaux, en provenance du Soleil ou de la Galaxie…

Ces rayonnements ionisants, comparables à ceux que l’on rencontre près d’un réacteur nucléaire, les chercheurs les connaissent, et savent qu’ils provoquent des cancers. En orbite basse, le risque existe, mais, encore une fois, la magnétosphère fait office de parapluie, peu étanche, certes, mais protecteur cependant. Au-delà de la magnétosphère, en revanche…

En cas de vent solaire violent, ou d’éruption majeure de notre étoile, un astronaute en route vers la Lune ou se promenant à sa surface serait en danger de mort. En cas de séjour dans l’espace profond, ou sur la Lune, ou sur Mars, le danger augmenterait continûment, au fil des jours et de la contamination radioactive. Mais les astronautes des missions Apollo n’ont séjourné que peu de temps dans l’espace profond, quelques jours à deux semaines, tout au plus !

Et ce n’est pas le cancer qui a provoqué le décès des astronautes d’Apollo, mais une défaillance cardiaque…

Les médecins américains ont alors étudié des souris, en les soumettant aux mêmes doses de radiations et ont conclu que la surmortalité par défaillance cardiaque des astronautes d’Apollo est bien due aux radiations cosmiques… Celles-ci provoqueraient des inflammations chroniques au niveau du système cardiovasculaire et provoqueraient l’obstruction des vaisseaux sanguins, augmentant le risque d’infarctus ou d’accident vasculaire cérébral.

Le risque de cancer par irradiation cosmique pour les astronautes est connu depuis longtemps, mais si aucune surmortalité par cancer n’a été détectée dans les populations d’astronautes étudiées, c’est que, dans leur immense majorité, les astronautes ne volent que peu de temps – quelques jours à quelques semaines – et que même lors de séjours longs – un an à deux ans en temps cumulé – les astronautes sont protégés en grande partie par la magnétosphère. Mais le risque de maladie cardiovasculaire du fait des rayons cosmiques, semble, lui, avoir été sous-estimé par les chercheurs. Jusqu’ici, seule la gravité, ou plutôt son absence, qui perturbe gravement le cœur pendant les missions spatiales, avait été prise en compte par la médecine spatiale.

L’étude de Michael Delp, Payal Ghosh, Jacqueline Charvat, Charles Limoli et Ruth Globus jette un froid dans la communauté spatiale, et interroge les projets de missions martiennes, voire de colonisation de Mars, que l’on évoque depuis des décennies dans le milieu spatial… et dans les livres de science-fiction.

Un voyage vers Mars, en effet, livrerait les astronautes à des années d’irradiation cosmique… Durant le voyage, d’abord, puis sur la planète rouge, la surface martienne n’étant pas protégée par un champ magnétique et une atmosphère épaisse, comme celle de notre planète.

Les mesures de radiations cosmiques prises par la sonde américaine Curiosity pendant son voyage puis sur Mars donnent le frisson. La sonde a reçu près de 2 mSv (millisievert) de radiations par jour de voyage. Pour comparaison, la radioactivité naturelle moyenne en France avoisine 2 mSv par an. Un aller-retour Terre-Mars soumettrait les astronautes à près de 1000 mSv, ou 1 Sv. Un tel rayonnement, on le sait, augmente dramatiquement les risques de cancers, mais quid des risques cardiovasculaires, lorsque l’on songe que les astronautes des missions Apollo n’ont reçu qu’environ 6 mSv pendant leur mission lunaire ?

Serge Brunier

Les têtes-à-têtes en staccato du tennis du table 

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Cette balle, plus légère qu’une noisette de beurre, pèse à peine trois grammes. Une expérience en balistique, imaginée en 2013 aux États-Unis, à l’université Purdue, a démontré son impact : lancée à 1.448 km/h, à travers un canon à air, cette bulle de Celluloïd peut transpercer une raquette en ouvrant une brèche fumante ! Et la partie de ping-pong s’achève là, mais ce n’est pas exactement l’esprit du tennis de table. 


« Dès le plus jeune âge, on insiste sur les valeurs de respect, en prohibant les jets de raquette intempestifs, même s’il y a toujours des balles qui fusent ! », assure Gilles Chappelet. Il n’a aucun souvenir d’avoir perforé le poumon d’un adversaire d’une chevrotine liftée, ni de l’avoir assommé d’un coup de « service marteau ». Certains soirs de la semaine, sous la voûte boisée du gymnase du Tennis de table de La Bâthie (TTLB), en Savoie, cet ancien champion départemental, toujours en lice en Régionale 3, donne la…