Rentrée : 7 conseils pour des enfants heureux et épanouis

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1. Comprendre les méfaits du stress chez l’enfant


Le stress est nocif pour l’enfant, car son organisme en construction est plus vulnérable que celui de l’adulte. Un stress important peut entraîner des troubles du comportement, voire des déficits cognitifs. En effet, la sécrétion continue de cortisol (l’hormone élaborée lors d’un stress durable) peut affecter le développement de structures cérébrales durant les premières années. Certaines zones du cerveau, comme l’hippocampe (mémoire, apprentissages) et le cortex préfrontal (qui permet de réguler nos émotions), sont très vulnérables à l’anxiété durant la petite enfance. Cela peut d’ailleurs avoir des répercussions sur toute la vie en entraînant une hypersensibilité au stress et une anxiété accrues à l’âge adulte. Cependant il n’est jamais trop tard : un environnement affectif rassurant et soutenant peut jouer un important rôle réparateur.


2. L’équilibre psychique des parents, socle du bien-être de l’enfant


Quand les parents sont stressés, tout le monde est perdant. Le parent se sent mal, il transmet sans le vouloir sa tension à son enfant, véritable éponge émotionnelle. Résultat : parents et enfant sont tendus, et leur relation se détériore. Quand les parents consultent parce que leur enfant est « insupportable », des séances avec les parents seuls peuvent suffire pour que l’enfant aille mieux. Les parents comprennent alors que, en prenant soin d’eux, leur stress diminue. Ils retrouvent leur équilibre, et la relation avec leur enfant s’améliore. Pratiquer une activité artistique, physique ou la méditation : il n’existe pas de recettes, à chacun de découvrir ce qui lui fait du bien en veillant bien à ne pas s’isoler.


3. Exprimer ses émotions et l’apprendre à son enfant


Exprimer ses émotions, positives ou négatives, calme l’amygdale, une zone du cerveau importante, et réduit le stress. Si vous exprimez vous-même vos émotions – « Je suis fatigué et je risque de m’énerver », par exemple –, l’enfant apprendra à faire de même.


Vous l’aidez ainsi à se connaître, à se comprendre, en l’encourageant à parler de ce qu’il ressent. Essayez de vous connecter à ses émotions dès le plus jeune âge : « Tu es en colère, inquiet, triste, tu as peur… ? » Plus grand, vous pouvez lui poser la question : « Tu n’as pas l’air content, es-tu triste, en colère ? » L’autoriser à exprimer ses émotions le détend. Le simple fait d’aller chercher son enfant à l’école, de remarquer qu’il est contrarié ou triste et de lui demander « Quelqu’un a-t-il été méchant avec toi ? » le rassurera également.


4. Apaiser, câliner et toujours consoler un enfant qui pleure


Jusqu’à l’âge de raison, vers 6 ou 7 ans, le cerveau de l’enfant n’est pas équipé pour gérer seul ses peurs, chagrins et colères, car le cortex préfrontal, qui sert de modulateur aux émotions et impulsions, n’est pas encore mature. Consoler et apaiser un enfant, adopter une attitude douce et bienveillante permettent la maturation progressive de son cortex préfrontal et la régulation de son stress. À n’importe quel âge, ces comportements sont bénéfiques et libèrent de l’ocytocine, la fameuse « hormone de l’amour », importante pour la maturation du cerveau, l’expression des gènes et le développement des neurones. Enfin, alors que le stress freine le facteur neurotrophique issu du cerveau, protéine facteur de croissance des neurones, l’ocytocine le stimule ! 


En pratique, face à un enfant qui a des gestes agressifs, il faut l’arrêter en douceur. Lors d’une grosse colère, rester présent, calme et apaiser sans tenter de raisonner l’enfant durant la colère. Une fois la colère apaisée, mettre des mots sur ses émotions, montrant qu’on comprend sans approuver (« Tu étais très en colère, je comprends, mais même si on est en colère, on ne mord pas, on ne jette pas… »), puis encourager (« Tu vas apprendre à faire autrement, je te fais confiance, tu vas y arriver »).


5. S’adapter à leur notion de l’espace et du temps


Les petits – jusqu’à 5 ou 6 ans – n’ont pas du tout la même notion de l’espace et du temps. C’est une grande source de conflits. C’est à l’adulte de s’adapter. L’enfant ne vit que dans le présent. Il ne peut comprendre si on lui dit « dépêche-toi, il est l’heure ». Pour éviter les drames du matin, je conseille de mettre son réveil plus tôt pour avoir plus de temps et être calme en aidant l’enfant à se préparer. 


Pour que la soirée et le coucher se passent mieux, rentrez plus tôt le soir quand c’est possible, pour prendre le temps de câliner votre enfant et de lui parler. Évitez également de le projeter dans l’avenir (« l’année prochaine, tu vas rentrer à l’école », etc.) : cela l’angoisse, car il ne comprend pas et ne sait pas ce que c’est. On parle trop aux enfants comme à des adultes. Jusqu’à 4 ou 5 ans, ils sont dans le jeu et le plaisir, pas du tout dans le devoir.


6. Mettre la pédale douce sur les exigences scolaires


Remplir et surcharger l’emploi du temps de son enfant, le mercredi notamment, est très stressant pour lui. Il a besoin de « ne rien faire », c’est-à-dire de jouer à sa guise, seul ou avec d’autres enfants. L’école peut également être stressante à travers les angoisses des parents ou encore les devoirs à la maison – légalement interdits en primaire. L’étude le soir est par ailleurs fatigante pour les jeunes enfants : ils ont besoin de jouer suffisamment longtemps après l’école pour leur équilibre. 


En fait, plus on stresse un enfant, moins il mémorise et apprend, car l’hippocampe, zone du cerveau associée à la mémoire et à l’apprentissage, est très sensible aux tensions. Si au contraire on encourage et soutient l’enfant, cela renforce cette zone et améliore les apprentissages !


7. Surinformation, anxiété… les aider à faire face au stress de la société


Les plus jeunes subissent de plein fouet les émotions – notamment celles véhiculées par les images – et n’ont pas les moyens de les analyser ou de prendre du recul. Ils ne font pas la différence entre le réel et l’imaginaire. Ce qu’ils voient peut les terrifier, entraîner des crises d’angoisse et des cauchemars. Jusqu’à 5 ou 6 ans, images violentes, actualité télévisée des attentats et même histoires qui font peur (loups, sorcières, monstres) sont à éviter : elles créent un véritable stress prolongé – l’enfant y croit vraiment –, car ses structures cérébrales (cortex préfrontal) ne sont pas encore assez matures pour l’aider à se calmer ou se raisonner. Je conseille aussi aux parents de mesurer leurs propos en laissant toujours entrevoir une issue positive. 


Rentrer le soir en se plaignant constamment de son travail décourage l’enfant et le démotive. Il faut lui donner le courage de vivre, sans lui cacher les difficultés. Si on est très anxieux, mieux vaut l’exprimer, mais en restant positif : « J’ai eu une journée difficile, mais je vais trouver une solution et cela ira mieux. » Face aux attentats et au climat anxiogène actuel, il faut à tout prix préserver les moins de 2-3 ans (images, paroles). De manière globale, ne pas nier la crainte, en évitant les « n’aie pas peur, ce n’est rien ». 


Ce qui est important pour l’enfant, c’est de se savoir protégé par les adultes. On peut lui dire : « Il y a des personnes en France qui ne nous aiment pas, mais c’est une minorité. Et la plupart des gens sont solidaires. On est unis et on se protège mutuellement pour lutter contre cela. » Il ne faut pas aussi que ce sujet devienne une préoccupation principale : la vie continue…


> À lire 


Pour une enfance heureuse et Vivre heureux avec son enfant, de Catherine Gueguen, éd. Robert Laffont.


Ma recette antistress 

« Dès que j’ai eu mes enfants, j’ai organisé mon emploi du temps pour être plus disponible pour eux. C’était pour moi évident et capital, mais chaque cas est différent et chaque parent fait du mieux qu’il peut. Je ne veux surtout pas m’ériger en modèle ! L’important est de prendre conscience des besoins de l’enfant et de son fonctionnement, puis de s’y adapter au mieux, en l’entourant d’amour et de soutien, tout en lui transmettant des valeurs, un cadre, des limites, avec bienveillance. »


 


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