Pourquoi les nuages restent-ils en altitude au lieu de tomber comme la pluie ?

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Tous les nuages restent bloqués en altitude... sauf le brouillard (Ph. Peupleloup via Flickr CC BY 2.0)

Tous les nuages restent bloqués en altitude… sauf le brouillard (Ph. Peupleloup via Flickr CC BY 2.0)

Si les nuages ne s’approchent pas du niveau de la mer, c’est parce que les minuscules gouttelettes qui les constituent se forment par condensation de la vapeur d’eau quand l’air humide se refroidit. Or, ce refroidissement de l’air se produit lorsqu’une masse d’air s’élève dans l’atmosphère et subit une décompression. “ Un refroidissement suffisant pour provoquer une condensation nécessite que la masse d’air monte à quelques centaines de mètres ”, précise François Jobard, prévisionniste à Météo-France.

Pourquoi alors le nuage reste-t-il en altitude, sans que les gouttelettes formées retombent directement au sol ? “ Les gouttelettes chutent bel et bien vers le sol, répond le spécialiste. Mais, très légères, elles sont aussi ‘remontées’ par les mouvements d’air ascendants à l’intérieur du nuage. Ainsi est-il, en quelque sorte, maintenu en l’air. ”

Un nuage particulier : le brouillard

Il existe pourtant une exception : le brouillard… que l’on rencontre bel et bien au ras du sol ! En effet, “ le brouillard est aussi un nuage: par définition, un ‘nuage’ est un ensemble de gouttelettes d’eau ou de cristaux de glace en suspension dans l’air ; or le brouillard correspond bien à cela. C’est un cas particulier de stratus [genre de nuage bas dont la base est à une altitude inférieure à quelques centaines de mètres] dont la base touche le sol ”. Mais le brouillard se forme différemment, quand le taux d’humidité de l’air à la surface du sol est suffisamment élevé pour permettre la condensation de la vapeur d’eau, en cas de chute de température (par nuit claire, par exemple), ou après un apport supplémentaire en humidité.

K.B.

 

> Lire également dans les Grandes Archives de Science & Vie :

  • Ils ont résolu l’énigme des gouttes de pluie – S&V n°1104 – 2009 – C’est un mystère minuscule mais qui titillait la curiosité des savants depuis 1904 : la taille des gouttes d’eau. Désormais l’on sait pourquoi il y a peu de gouttes qui dépassent quelques millimètres de diamètre en arrivant au sol.

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  • Nuages : la physique ne prédit toujours pas la pluie – S&V n°1026 – 2003 – Les météorologistes savent prévoir globalement les risques d’averses grâce à des calculs statistiques, mais ils ne disposent pas de modèle physique leur permettant de dire avec exactitude si la vapeur en suspension dans un nuage va se condenser suffisamment pour être précipité vers le sol, car les mécanismes en jeu sont aussi complexes que microscopiques…

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  • L’homme peut-il faire la pluie et beau temps ? – S&V n°1109 – 2010 – Depuis les années 1950, la science explore la possibilité de contrôler la météo en provoquant la formation de nuages et de pluie ou, au contraire, en l’évitant. Si quelques techniques existent déjà, elles restent très aléatoires.

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Un vaccin universel contre le VIH (sida) aurait été mis au point

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Des virus HIV (en jaune) en train d'infecter une cellule T humaine (Ph. NIH)

Des virus HIV (en jaune) en train d’infecter une cellule T humaine (Ph. NIH)

Un article paru dans la revue Nature annonce la mise au point d’un vaccin contre le VIH, le rétrovirus du sida, sous toutes ses variantes transmissibles à l’homme et dont la durée d’action dépasserait 8 mois.  Un travail qui devrait être largement commenté lors de la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI), qui se tiendra à Seattle (Washington) entre le 23 et le 26 février.

L’article, signé par des chercheurs d’une douzaine de centres de recherche, décrit comment leur nouvelle substance, une protéine, est capable de bloquer simultanément deux sites actifs de la surface des virus de souche VIH-1, VIH-2 et VIS (virus du sida des singes) rendant impossible leur pénétration dans les lymphocytes CD4 du système immunitaire humain, les premières cellules à être infectées par le virus.

Vaincre le sida avec ses propres armes

En effet, les virus du sida fusionnent avec la membrane des CD4 et injectent dans ces cellules leur matériel génétique transformant leur hôte en une usine à VIH, lesquels donc finissent par infecter tous les autres cellules du système immunitaire : celui-ci est alors détruit. Des lors, des infections opportunistes, habituellement inoffensives pour un organisme en bon état, deviennent mortelles.

Selon les chercheurs, le vaccin serait actif durant au moins 8 mois – et peut-être plusieurs années – via un mécanisme de réplication de la protéine bloquante inspiré par le mode de reproduction du VIH lui-même. De fait, par manipulation génétique, les chercheurs ont transformé un adénovirus relativement inoffensif en usine à protéines bloquantes : une fois injectés dans un muscle humain, ces adénovirus sont capables de produire en continu ces protéines, qui vont donc systématiquement fusionner avec la membrane des VIH et bloquer leur action. Les VIH qui ont pénétré dans le corps ne peuvent se reproduire : ils meurent et l’infection disparaît.

Des avancées fulgurantes ces dernières années

Cela fait quelques années que le monde de la recherche médicale annonce des avancées fulgurantes dans le traitement de l’infection par VIH, en particulier la mise au point de vaccins. Par exemple, en janvier dernier Science & Vie avait informé de la mise au point par des chercheurs du laboratoire GSK d’un vaccin pouvant bloquer l’infection pendant trois mois grâce à l’utilisation d’une substance chimique, un antirétroviral, associé à une nanoparticule à diffusion lente.

Mais le nouveau traitement présenté dans Nature, encore en phase d’expérimentation chez le singe, s’attaque au VIH avec des armes semblables : l’utilisation d’une cellule (ici, un adénovirus) comme système de réplication. Un bel espoir de vaincre le sida sur son propre terrain.

Román Ikonicoff

 

> Lire également dans les Grandes Archives de Science & Vie :

  • Guérir du sida – S&V n°1135- 2012. En 2012, un homme infecté par le VIH a guéri grâce à une greffe de moelle osseuse. Ce premier cas de guérison totale par traitement médical est symbolique de l’inversion des rapports de force dans la guerre contre le sida et laisse entrevoir la possible défaite de cette maladie d’ici quelques années.

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  • Cela fait 30 ans… L’épidémie de sida – S&Vn°1125 – 2011. Exactement trente ans après l’apparition de cette nouvelle maladie, le point sur le nombre de victimes, le nombre d’infectés et les nouvelles voies de traitement.

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  • Virus : la fin de l’homme ? – S&V n°934. Le « péril viral » est annoncé pour le troisième millénaire. Aux nombreux virus déjà connus s’ajoute en effet la menace d’une multitude d’autres…

S&V 934 virus