En quoi le beau temps peut-il influer sur notre humeur ?

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Le beau temps joue un rôle primordial dans biologie, surtout pour une raison de luminosité (Ph.  JM Fumeau via Flickr CC BY 2.0)

Le beau temps joue un rôle primordial dans biologie, surtout pour une raison de luminosité (Ph. JM Fumeau via Flickr CC BY 2.0)

“Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil” : comme le chante Charles Aznavour, tout le monde considère que les beaux jours participent au bien-être. Y compris chercheurs et médecins, puisqu’ils s’accordent eux aussi à dire que la lumière influence positivement notre cerveau. Et pour cause : celle-ci inhibe la sécrétion d’une hormone à effet “somnifère”, la mélatonine, connue pour jouer un rôle clé dans le rythme circadien (alternance veille-sommeil).

En fait, plus notre corps contient de cette hormone, plus nous ressentons le besoin de dormir. Le taux sanguin de mélatonine augmente progressivement pendant la nuit, jusqu’à atteindre un pic vers trois ou quatre heures du matin.

les bienfaits de la lumière orange sur l’humeur et le cerveau

Mais au réveil, notre rétine capte la lumière du jour. Relayé au cerveau, le signal lumineux interrompt aussitôt la synthèse de cette hormone, de sorte que pendant la journée le taux sanguin de mélatonine soit au plus bas. Ce qui explique notre entrain lors des belles et longues journées ensoleillées.

Et ce n’est pas tout, en mars dernier des chercheurs de l’Inserm ont précisé le potentiel galvanisant de la lumière sur le cerveau. Selon leur étude, une exposition à la lumière orange plus d’une heure avant de réaliser une tâche cognitive sous forme de test auditif (mémorisation de mots et de leur position dans une liste) stimule la réponse du cerveau et améliore la réalisation de ce travail.

En revanche, une exposition préalable à une lumière bleue produit l’effet inverse. Peut-être sera-t-il bientôt recommandé de travailler à la lumière du jour… plutôt que devant l’écran bleu d’un ordinateur.

M.K.

 

> Lire également dans les Grandes Archives de Science & Vie :

  • Test : que savez-vous de la lumière ? – S&V n°1089 – 2008. La lumière, c’est-à-dire les ondes électromagnétiques, est une force physique jouant un grand rôle dans l’Univers. Mais c’est aussi une présence qui alimente les êtres humains et tous les autres organismes biologiques. Que savez-vous d’elle ?

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  • Pollution lumineuse, comment retrouver le noir de la nuit – S&V n°1098 – 2009 – Le beau temps nous enchante grâce à sa luminosité si particulière. Au point que nous avons voulu la recréer artificiellement. Pour compenser le manque de lux de nos nuits, nous avons entrepris d’éclairer toutes nos routes et villes… Une solution de plus en plus critiquée.

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  • Les animaux malades de l’homme – S&V n°1149 – 2013 . Parmi les phénomènes humains qui perturbent les animaux, jusqu’à mettre en danger leur existence, la lumière artificielle occupe une bonne place. Et ses effets sont dévastateurs.

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Effet placebo: plus un traitement est cher, plus il est efficace

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De deux médicaments placebo (sans principe actif), le plus cher sera le plus efficace (Ph.  Bill Brooks via Flickr CC BY 2.0)

De deux médicaments placebo (sans principe actif), le plus cher sera le plus efficace (Ph. Bill Brooks via Flickr CC BY 2.0)

Dans une expérience avec des patients atteints de la maladie de Parkinson, des chercheurs ont montré que l’effet placebo est d’autant plus efficace que les patients croient que le produit actif administré est cher. Un résultat qui vient rappeler tout le mystère qui entoure encore ce phénomène biologique.

L’étude, réalisée par l’Institut de neurosciences de l’université de Cincinnati (États-Unis) et parue dans la revue Neurology, a concerné 12 patients atteints d’une forme modérée à sévère de Parkinson, avec des atteintes motrices (rigidité, tremblements). Les chercheurs les ont préalablement informés qu’ils recevraient chacun une des deux versions d’une nouvelle drogue injectable anti-parkinsonienne, un « agoniste de la dopamine » (molécule qui active les récepteurs de dopamine dans la membrane des neurones).

 Une efficacité multipliée par 2 pour le placebo cher

Les chercheurs ont fait croire aux patients que la substance active était la même dans les deux médicaments, mais que l’un coûtait 15 fois plus que l’autre, pour des raisons diverses (conditionnement, transport, etc.). En réalité les seringues étaient remplies de la même solution saline. En prenant soin d’informer les patients du coût (supposé) de leur injection – une dose à 100 dollars ou une dose à 1500 dollars – , les chercheurs ont ensuite menée une batterie de tests-types sur la maladie de Parkinson : questionnaires sur le ressenti des patients, Impression clinique globale (CGI),  Échelle de notation unifiée de la maladie de Parkinson (Unified Parkinson’s Disease Rating Scale ou UPDRS) comprenant notamment des mesures d’activité cérébrale par IRM.

Un effet visible sur la motricité et l’activité cérébrale

L’aspect le plus parlant des résultats obtenus concerne la fonction motrice et l’activation cérébrale des patients : l’injection du placebo présenté comme une substance active chère a entrainé une amélioration deux fois plus importante qu’avec la « substance » présentée comme la moins chère. Comparée à l’efficacité d’un véritable agoniste de la dopamine, ici la levodopa, l’efficacité du placebo cher se trouve à mi-chemin entre cette dernière et celle du placebo bon marché.

Des résultats qui viennent valider une multitude d’autres études sur l’effet placebo, prouvant que l’esprit contribue à la guérison du corps, dans des proportions et selon des mécanismes qu’on commence à peine à dévoiler.

Roman Ikonicoff

 

> Lire également dans les Grandes Archives de Science & Vie :

  • Guérir par la pensée : la preuve en 15 expériences – S&V n°1153 – 2013 – Même si l’effet placebo garde encore son mystère, la science avance dans l’étude de l’action de la pensée, ou du cerveau, sur le corps. C’est le cas notamment pour la douleur, l’épilepsie, les déficiences immunitaires…

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  • Psycho-médecine : quand le mental sauve le corps – S&V n°1046 – 2004 – L’hypnose à la place de l’anesthésie,  la méditation pour combattre l’hypertension, un bon moral pour doper le système immunitaire, la réalité virtuelle pour soulager les grands brulés…

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  • L’effet placebo filmé dans le cerveau – S&V n°1018 – 2002 – L’effet placebo se voit dans le cerveau : quand une personne croit prendre un médicament, son cerveau peut secréter des substances qui aident à la guérison !

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